contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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AraatanForum RPG Mono no Aware
Timeline : Printemps 2021

InvitéInvité
Mar 8 Aoû - 14:15

Institut espoir

n° C187
avatar 200*320

Informations essentielles

Nom : Kagawa
Prénom : Inoue
Surnom : Inu, chien
Âge : 17 ans
Capacité/Maladie : Achalasie (plus ou moins un trouble de la déglutition), dysphorie de genre (a.k.a. troubles de l'identité de genre), hypermnésie, syndrome de Diogène (a.k.a. trouble de l'accumulation compulsive), T.O.C. de l'ordre
Groupe : Patients C
Numéro du patient : C187

Profil Psychologique

merci de ne pas modifier cette image"Cinglé". C'est ainsi que tout le monde me caractérise. Aussi bien mes parents, mes frères, mes soeurs, mes tantes, mes oncles, les cousins éloignés, les inconnus dans la rue... Tout le monde.

Autant pour certaines choses je veux bien le comprendre et l'accepter, autant pour d'autres, je ne suis pas d'accord.

Je suis d'accord que mon trouble obsessionnel compulsif relève de la folie. Je l'admet, je le comprends, je le déplore. Mais c'est plus fort que moi. Beaucoup plus fort que moi. Tout doit être propre, rangé, ordonné correctement, dans un ordre défini, précis, dont moi seul ait le secret. Les bouteilles d'eau plate vide derrière les bouteilles d'eau plates pleines, alignées sur cinq rangées de cinq, espacées d'un centimètre cinq... Ce n'est qu'un exemple, mais c'est celui qui énervait le plus ma mère.

Plusieurs fois j'ai tenté de m'en défaire, seul ou avec l'aide de diverses thérapies dont certaines plutôt douloureuses, mais en vain. Le désordre me rend fou. J'y pense sans arrêt, même si ce que j'ai vu qui était mal rangé se situe à plusieurs centaines de kilomètres de là où je me trouve, même si c'était il y a trois ans que j'ai vu ça. Tant que ça n'aura pas été rangé à ma façon, j'y songerais, encore et toujours, si bien que ça peut m'empêcher de dormir ou de manger pendant plusieurs jours, jusqu'à-ce que je sois trop fatigué, jusqu'à-ce que je tombe d'inanition.

Ce trouble me rend mal. Il m'empêche d'avoir des activités normales et banales, il m'empêche de sortir, il m'empêche de vivre. Ne serait-ce qu'écrire est un enfer, le moindre petit trait qui dépasse me provoque des bouffées d'angoisse jusqu'à-ce que j'arrange ça. Sortir n'est pas mieux, loin de là. Car l'extérieur est loin d'être parfaitement propre et rangé, que ce soit les façades des maisons, les trottoirs, les routes, ou même les parcs et forêts. Que des choses qu'il m'est impossible de laver et ranger et qui m'angoissent au plus au point. Si bien que j'ai arrêté de sortir, restant chez moi, dans ma chambre, où tout est parfait. J'en suis malade, de tant de perfection. J'aimerais mettre du désordre, de la saleté, mais je n'y parviens pas, et petit à petit, ça me ronge de l'intérieur, ça me détruit, j'en pleure, j'en crie, j'en frapperais presque même, quand je pense à tout ce qui m'est impossible de faire à cause de ce T.O.C.

J'en suis fou. Mais à mes yeux, c'est la seule chose qui me rend fou. Pour les autres, ce n'est qu'une partie.

Pour eux, le fait que je sois un collectionneur est aussi une folie. Pourtant, il y a plein de collectionneurs et ils ne sont pas fous. Je pense que c'est la variété de mes collections qui les inquiètes. Je collectionne autant les feutres que les feuilles des arbres, les enjoliveurs que les bouchons, les vélos que les tickets de train, et même les climatiseurs, entre bien d'autres choses. Dès que je trouve quelque chose, il fini dans une de mes collections. Pouvoir ajouter un nouvel objet à mes collections me rempli de joie, d'une sentiment de complétude, de satisfaction. Chaque objet est important à mes yeux, même s'il semble insignifiant aux autres. Et même cassé, il a toujours de la valeur. Ce sont mes bébés, j'en prend soin, je les chéri, je les nettoie et les range correctement. Mais il faut bien avouer que ces collections innombrables sont encombrantes.

Cependant, il n'est pas question de m'en séparer. Chaque objet a sa place, son souvenir et son émotion qui lui est associé. Car pour chaque, je me souviens de tout. De la façon dont je l'ai obtenu, où je l'ai trouvé, quand, ce que j'ai ressenti... Si je devais me séparer de quoi que ce soit, ce serait un déchirement, une affreuse douleur dont je me souviendrais toute ma vie.

Surtout que, parmi mes collections se trouvent des objets qui me sont bien plus chers que tous les autres, comme les poupées avec lesquelles je jouais avec mes soeurs, ou les voitures avec lesquelles je jouais avec mes frères. Enfant, je me souviens qu'on me demandait de choisir entre les deux, me poussant fermement vers les voitures. Mais mes soeurs étaient trop contente d'avoir une poupée vivante à qui elles pouvaient mettre des robes, coiffer comme elles le souhaitaient, maquiller même. Ça ne me dérangeait pas, au contraire. J'aimais ça. Jouer aux voitures, vêtu d'une robe, pendant que mes soeurs me coiffaient, je crois que c'est l'un de mes meilleurs souvenir.

Jusqu'au jour où c'est devenu bizarre. "Tu es un garçon, tu ne dois pas porter de robes", m'a-t-on dit alors que je voulais partir à l'école avec l'une des robes de princesse de mes soeurs. Un garçon ne doit pas porter de robes ? Alors je veux être une fille. Mais les filles ne jouent pas avec les voitures, c'est réservé aux garçons. J'étais perdu. Jusqu'à présent ça n'avait jamais posé de problème que je porte des robes et joue aux voitures, alors pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qui faisait que je ne pouvais pas faire les deux ? Je ne comprenais pas et les réponses que je trouvais, trop proches du "c'est comme ça, un point c'est tout", ne me satisfaisaient pas.

Je refusais d'être un garçon. Mais je ne voulais pas être une fille non plus. Pendant longtemps, je me suis cherché, me demandant ce que je suis, ce que je devais faire. Jusqu'au jour où j'ai trouvé une réponse satisfaisante : je ne suis ni un garçon, ni une fille. Je pioche ce qui me plait dans l'un et dans l'autre et je rejète le reste.

Cependant, malgré cette avancée, je reste anxieux, car je sais que si je m'accepte ainsi, il n'en est pas de même pour tout le monde. Comme il m'est déjà arrivé d'avoir des soucis, j'évite d'exposer cette partie de moi, m'isolant encore plus du monde.

Mais je ne suis pas fou. Je suis juste quelqu'un comme tout le monde, avec un petit problème. Car tout le monde a toujours un petit problème, que ce soit physique ou psychologique. Moi, je cumule les deux. Mais ce n'est pas grave, je fais avec. Et avec bonne humeur. Je n'aime pas me lamenter sur moi-même, je suis plutôt du genre à aller chercher à réconforter les autres, même si je suis peu doué pour ça, faute à mon manque d'expérience en présence d'autrui. Cependant, ça ne veut pas dire que je suis asociale ! C'est juste que... d'habitude on me laisse seul, on ne veut pas rester avec moi car je suis trop étrange, fou... A force je fini même par avoir peur qu'on s'approche de moi, peur de devenir à nouveau seul... Alors je fais tout ce que je peux pour qu'on ne me méprise pas. Je me plie aux quatre volontés de quiconque en aura, je ne me rebelle jamais contre l'autorité, je fais ce que je peux pour être accepté, tant qu’il ne faut pas que je change ce que je suis.

Quand je n'y parviens pas, il n'y a qu'une chose qui peut me consoler : les sucreries. Même si je mange peu par habitude, je pourrais me goinfrer de bonbons toute la journée entière. Ce qui en réalité ne me ferais pas beaucoup à manger puisque manger un bonbon me prend déjà beaucoup de temps. Tout ce qui est sucré, c'est mon dada. Si je le pouvais, je vivrais dans un monde tout en sucreries ! Bien propre, beau et rangé cependant. Par opposition, j'ai beaucoup plus de mal à accepter quelque chose qui soit salé, amer, acide, ou n'importe quoi d'autre. Je n'aime pas ça.

Physionomie

Je suis un garçon ou une fille ? Parfois la question se pose, parfois non, penchant pour l'un ou l'autre des genres. Si génétiquement je suis bien un homme et que je parle comme tel, cela ne m'empêche pas d'avoir l'air, de temps à autres, d'être une fille.

Même si l'on exclut tout ce qui est vêtement, maquillage, et tout le reste. Avec mon mètre soixante-et-onze, je ne suis pas trop petit pour être un homme, ni trop grand pour être une femme. Cependant, ma silhouette très fine, même plus que fine sachant que je ne pèse que quarante-cinq kilos - remercions ma maladie pour ça, me fait souvent passer pour une femme et me permet de m'habiller de toutes les robes que je peux trouver, même si certaines ne me vont pas très bien puisqu'elles sont taillées pour des personnes possédant une poitrine, ce qui n'est, bien évidemment, pas le cas chez moi. Mes traits fins sont aussi très androgynes, peut-être accentué par le grain de beauté sous mes lèvres et la longueur de mes cheveux, tombant juste en-dessous des oreilles, pourrait convenir à tout le monde.

D'ailleurs ceux-ci, à l'origine blonds, ont été teints dans un très léger vert, une couleur que j'aime beaucoup, même s'il m'arrive de l'associer avec les chocolats à la menthe, ce qui est le type de chocolat que j'aime le moins mais que je mange quand même, parce que c'est sucré et que ce qui est sucré c'est bon. Et puis l'emballage rejoint ma collection.

Je dois avouer que j'avais un peu peur de la couleur, car avec mes yeux presque dorés, ça aurait pu très facilement jurer. Heureusement, ça se marie plutôt bien, selon mon sens de l'esthétique. Le seul contrecoup de cette couleur de cheveux est le fait que, le vert, ça ne va pas avec tout. Heureusement, j'ai un large choix de vêtements puisque je pique autant dans les vêtements typiquement masculins que dans ceux typiquement féminins, agrémentant le tout de quelques accessoires.

J'évite cependant tout ce qui est trop échancré, pour éviter de montrer mes cicatrices, récompenses de la détresse de mes parents ou trophée des thérapies suivies, qui me zèbrent dos et torse.


Biographie

Je suis né et j’ai grandi aux États-Unis, à New-York. Nous étions une famille modeste, peut-être même un peu plus pauvre, de sept membres, vivant dans une petite maison individuelle. Mon père, d’origine japonaise, était venu pour ses études. Par la suite il a trouvé un emploi, fondé une famille, et n’est plus jamais reparti des États-Unis. Il travaillait beaucoup, jusqu’à tard. Nous ne le voyons pas beaucoup. Ma mère, en revanche, c’était le contraire. Née américaine d’une famille très religieuse, elle est fière d’être d’une famille qui vit sur le continent américain depuis plusieurs générations. Elle avait choisi, au sortir des études, de fonder une famille et de rester au foyer pour s’occuper de ses cinq enfants.

De ces cinq enfants, seuls les quatre premiers étaient désirés. Lorsque maman a apprit qu’elle était enceinte pour la cinquième fois, il était déjà trop tard. L’avortement étant contre ses principes, elle n’a eu d’autre choix que de me garder. Ils devaient déjà se serrer la ceinture, avec un seul salaire. Une nouvelle bouche à nourrir était de trop. Ils ont songé à m’abandonner, plusieurs fois. Mais y ont toujours renoncé. Parfois, ils semblaient regretter leur décision de me garder. Plus d’une fois, lorsque ma mère s’énervait, elle me disait qu’elle aurait mieux fait de me laisser à l’hôpital quand je suis né. Ou alors qu’ils allaient m’abandonner dans la forêt près de chez mes grands-parents maternels. A s’entendre dire ça, je crois que n’importe qui se serait senti mal. Mais je l’entendais tellement souvent. Enfant je ne comprenais pas vraiment ce qu’ils pouvaient dire. Plus grand, je ne faisais plus attention à ça, puisque jamais ils n’ont mis leur menace à exécution. J’aimais mes parents, ils continuaient de s’occuper de moi, ça me suffisait.

Mais même s’ils ne m’aimaient pas, il fallait bien qu’ils me trouvent un prénom. Faute de trouver autre chose, ou de vouloir passer du temps à y réfléchir, ils m’ont donné le nom de mon grand-père paternel. Le côté américain de la famille n’aime pas ce prénom. Jamais mes grands-parents n’ont pris la peine d’apprendre à prononcer ce prénom de jaune correctement. A la place ils préféraient m’appeler “toi”. Ou “Inu”. Lorsque papa a fait remarqué, comme ça, comme si de rien était, que dans la langue de son pays de naissance, “Inu” signifie “Chien”, ça m’est resté. Encore maintenant il arrive qu’on m’appelle “chien”, ou “le chien”. Surnom largement relayé par mes deux frères et mes deux soeurs.

C’est d’ailleurs eux quatre qui s’occupaient majoritairement de moi. Elle ne voulait pas s’occuper de moi alors, bébé déjà, elle me confiait aux soins de mes frères et soeurs, dont le plus grand n’avait que dix ans. Utilisé comme un jouet, le pire aurait pu se produire. Je n’étais qu’une poupée taille réelle, une peluche, un mannequin d’exercice. Avec moi on jouait autant à la maman qu’au médecin. Bien sûr je n’étais jamais la maman ou le médecin. C’était plus souvent les filles qui s’occupait de moi. Quand elles n’avaient plus envie de jouer avec moi, elles me donnaient aux garçons. Et quand eux en avaient marre, ils me rendaient aux filles. Je n’étais qu’un jouet, et si bébé je n’en étais pas conscient, plus grand ça ne m’a jamais posé de problème, puisque j’avais été élevé ainsi.

Mais si on jouait volontiers avec moi, on ne me laissais jamais jouer avec mes frères et mes soeurs. Je n’étais qu’un jouet, pas vraiment l’un des leurs. Et puis, ils étaient très fusionnels. Mes deux soeurs restaient toujours ensemble. Mes deux frères restaient toujours ensemble. Et ils ne voulaient pas de moi, si bien qu’on a été obligé de me trouver une chambre à moi, réquisitionnant un placard pour ce faire. On m’aimait, comme un jouet. Je ne m’en plaignais pas, je ne connaissais rien d’autre. J’avais le strict minimum pour vivre, et ne connaissant rien d’autre, je ne m’en plaignais pas. Je recevais de la nourriture quand j’avais faim, des soins quand j’étais malade, des vêtements, récupérés dans les armoires de mes frères et soeurs, quand j’avais froid, mes parents supervisant quand même un peu tout ça.

Ils me laissaient porter tout ce que je voulais, tout ce qui m’allait. C’est-à-dire à peu près tout. Je pouvais porter tous les vêtements qui étaient trop petits pour mes frères et soeurs. Pour moi, ils étaient toujours trop grand. Après tout, j’étais, et je suis toujours, maigre comme un clou. Je mangeais peu, très peu. Bébé, ça n’a pas choqué, au contraire. Plus j’étais maigre, plus j’étais facile à manipuler pour les frères et soeurs. Mais en grandissant, il y a eu une certaine inquiétude. Ou plutôt, un certain énervement. Je ne finissais jamais mes assiettes et ça énervait mes parents. Papa travaillait d’arracher-pied pour apporter ce qui nous nourrit, et j’ai le culot de gaspiller. Alors je finissais puni, obligé de resté attablé pour finir un repas devenu froid jusqu’à-ce que ce bras de fer finisse avec la perte de ma mère qui se vengeait par des coups.

Quoi que je leur dise, ils ne comprenaient pas. Lorsque je mangeais, j’avais mal. Chaque bouchée était déjà difficile à avaler, mais en plus elles finissaient par me provoquer des douleurs au thorax et parfois même, elles ressortaient par l’endroit par lequel elles étaient entrées, provoquant plus de coups de mes parents qui étaient persuadés que je le faisais exprès. Mais ce n’était pas le cas. Alors pendant mes longues séances devant mes assiettes, je m’amusais comme je pouvais, à attendre que les coups sonnant la fin du calvaire arrivent. Je commençais à trier les aliments dans mon assiette, les ranger, les mettre en ordre, faisant ici une ligne de petit pois, là un carré de purée.

On aurait pu croire que les hématomes provoqués par mes parents pouvaient être vus et associés très facilement avec la maltraitance dont ils étaient le signe, mais encore aurait-il fallu qu’il y ait quelqu’un pour le remarquer. Nous n’allions pas à l’école, maman profitant de ses journées de libre pour nous éduquer comme elle l’avait été et comme elle le voulait. Autrement dit, mal. Notre éducation était bien loin de ce que nous aurions pu avoir si nous avions été dans une école, mais ça lui était égal et mon père ne souhaitait pas contredire sa femme à ce sujet, quand bien même nous sachions à peine lire et pas vraiment compter.

Puis un jour, je me suis évanoui. On aurait pu croire qu’avec mon refus de m’alimenter ça serait arrivé fréquemment, mais il semblerait que mon corps ait tenu le coup plutôt longtemps. Alors on m’a emmené à l’hôpital, disant que ça m’arrivait souvent, comme pour justifier mes bleus aux yeux des médecins, ce qui passa très bien. Les médecins, d’ailleurs, m’ont diagnostiquer une achalasie relativement sévère. C’est pour cette raison que j’ai constamment mal quand j’avale, pour ça que j’ai des douleurs au thorax, pour ça que je tousse dès que je m’allonge, pour ça aussi qu’il m’arrive de rendre la nourriture.

Après ce diagnostique, les coups ont cessé. En partie. Au moins, le fait que je ne mange pas ne me faisait plus apparaitre de bleus supplémentaires. Mais j’avais prit l’habitude, lorsque mes frères et soeurs ne voulaient plus jouer avec moi et que je me retrouvais seul, de “déplacer” les objets de la maison. A mes yeux, je les rangeais. Mais ça énervait ma mère qui, au lieu de trouver ses boîtes de conserves, retrouvaient des lignes de bouteilles, d’huile, de vinaigre, d’eau, vides, pleines. Elle me frappait constamment quand elle passait trop de temps à trouver les choses que j’avais ranger. Et finissait par les déranger, ce qui m’agaçait avant que je me remette à les ranger.

Pour ma maladie, on m’a donné des médicaments. Ils aidaient, je pouvais manger correctement sans avoir mal, je pouvais m’allonger sans tousser. Mais ils me faisaient m’évanouir fréquemment, me provoquant d’importantes baisses de tension. Alors mes parents ont arrêté de m’en acheter, puisqu’ils ne voulaient pas que maladroitement je meurs en tombant sur quelque chose qu’il ne fallait pas. Ça aurait provoqué des soucis. Il existe bien sûr d’autres solutions pour ma maladie, mais toutes coûteuses, ou contre les convictions de ma mère qui refuse qu’on ouvre même son fils le moins aimé. Ainsi je suis resté obligé de vivre avec mon achalasie. Le retour à ma normale fut difficile, mais je fini par m’en accommoder, comme je l’avais fait plus petit.

Et pour être sûr que je ne m’évanouisse pas à nouveau, on me donnait des bonbons. Fondant sur la langue, ils déversaient leur sucre dans mon organisme et duraient relativement longtemps. C’est tout ce que je recevais de mes parents. Mes frères et soeurs, eux, recevaient sans cesse de nouveaux jouets, de nouveaux vêtements, des paquets de bonbons entiers. Je devais me contenter d’attendre qu’un jouet ne plaise plus à l’un de mes frère ou à l’une de mes soeurs pour qu’il ou elle me le donne, usé, cassé, attendre que mes parents veuillent bien me donner un bonbon pour éviter que je tombe d’inanition. Mais ça me suffisait. Je n’éprouvais et n’éprouve toujours aucune jalousie. Après tout, je n’étais pas dépourvu. Je jouais avec mes frères et soeurs et j’avais aussi des bonbons. Ça me suffisait. Avoir, posséder les jouets n’était qu’un bonus. Ces bonus devenaient mes petits trésors.

Je gardais tout ce qu’on me donnait. Que ce soit une branche d’arbre ou une poupée cassée, reçus de mes congénères, ou les emballages des bonbons que me donnaient mes parents. Je rangeais tout dans ma petite chambre, les exposant comme des trésors. Petit à petit, j’ai fini par amasser, non seulement ce qu’on me donnait, mais ce qu’on ne me donnait pas mais n’était plus utilisé. Tout finissait dans mon petit placard encombré. Ma mère n’appréciait pas ça. Tout comme elle dérangeait tout ce que je rangeais dans la maison, elle jetais tout ce que j’accumulais dans ma chambre, finissant par me donner des coups pour que j’arrête de récupérer des saletés. Mais à force j’étais habitué et ça ne m’empêchait pas de récupérer des poubelles mes trésors, en récupérant de nouveaux au passage. Et pour éviter qu’on vienne à vider ma chambre, je finis par récupérer la clé, en raflant d’autres au passage, et à verrouiller ma porte.

Cependant, bientôt, mon T.O.C. du rangement et ma tendance à la collection ne furent plus son sujet principal d’inquiétude immédiat, tout au plus des choses supplémentaires pour lesquelles s’irriter. Mon père est mort. Un accident de voiture alors qu’il rentrait, un soir, tard, du travail. Alors il a bien fallut payer les factures. Ma mère a été obligée de trouver un travail. Et puisqu’elle n’avait plus le temps de s’occuper de nous, elle nous a envoyé à l’école. Vous vous demandez sûrement si elle ne pouvait pas demander de l’aide à ses parents, mais ceux-ci l’avait plus ou moins reniée, refusant de lui apporter de l’aide pour quoi que ce soit depuis qu’elle avait épousé un jaune, non-chrétien qui plus est. Ils acceptaient tout juste de la voir et de l’héberger pour les vacances.

Mon premier jour à l’école fut un cauchemar. Avant même de partir de la maison. Comme tous les matins, je m’étais habillé seul et ce jour-là j’avais choisi de porter des vieux vêtements d’une de mes soeurs, une robe de princesse. Quand je me suis présenté devant ma mère, avec ma robe, mes souliers vernis et mon petit sac, je me suis pris une gifle cinglante sans même comprendre pourquoi, un “va te changer” pour seule explication. Je l’ai fait et je me suis pris une seconde gifle pour une seconde robe. Il a fallut que ma mère m’habille elle-même, de vêtements de mes frères, pour qu’on soit prêts à y aller.

Je ne comprenais pas pourquoi je ne pouvais pas porter ces robes, mais soit, je laissais faire. Je suis facilement allé vers les autres, et eux venaient aussi vers moi facilement. Mais les moqueries ont commencé, ne me provoquant que plus d’incompréhension. Ce n’est pas bien que je joue aux poupées et que je porte des robes ? Pourquoi on me traite de fille ? Et puis, quel serait le problème si j’en étais une ? Je ne comprenais pas. Et encore aujourd’hui j’ai du mal à comprendre. On me disait que je ne devais pas jouer avec des jouets de fille ni porter de vêtements de fille, mais pourquoi ? Alors j’ai dit que j’allais devenir une fille. En plus de me dire que ce n’étais pas possible, on m’a également dit que je ne pourrais plus jouer avec les voitures que j’aime si je le devenais. Mais pourquoi les deux sont incompatibles ? Pourquoi ne peut-on pas être une fille et jouer à des jeux de garçons ou être un garçon et jouer à des jeux de filles ?

C’était au-delà de ma compréhension et je refusais de changer, borné comme je l’ai toujours été.

Alors on me laissait seul. J’étais bizarre aux yeux des autres enfants, ils ne voulaient pas jouer, rester avec moi. Mes frères et soeurs ont commencés aussi à prendre le pli. Pour eux aussi j’étais devenu étrange, une bizarrerie. Je restais seul même à la maison, et quand je voulais jouer avec eux, on me traitait de monstre et me jetais des choses. Loin de me défendre, ma mère avait trouvé une nouvelle raison de me battre, me frappant pour chaque appel de l’école indiquant des problèmes de relation avec les autres. Je n’étais pas une vrai garçon à ses yeux et ça l’embêtait. Mais moi je ne voulais pas être un vrai garçon.

D’un niveau plus scolaire et moins relationnel, autant mes frères et soeurs que moi nous sommes sentis perdus à l’école. Des choses que nous aurions du savoir, nous les ignorions alors que les autres les connaissaient par coeur. Ne serait-ce que lire couramment ou les additions. Aucun de nous ne le savions alors que mon frère le plus âgé n’était pas loin de ses seize ans. Je crois qu’aucun n’a réussit à vraiment rattraper son retard. Moi, en revanche, j’assimilais tous les cours à une vitesse incroyable. J’étais bon élève et faisait la fierté de mes professeurs. Mais bon, il n’y a rien de bien extraordinaire. D’après l’infirmier scolaire, j’étais sujet à de l’hypermnesie, ce qui expliquait mes facilités. Selon mes professeurs, ça ne changeait rien au fait que je devais progresser davantage. Ils voulaient me faire sauter des classes, disaient que je devais intégrer des écoles privées qui sauraient exploiter mon potentiel, mais maman ne me considérait pas comme le génie que voyait mes professeurs. A ses yeux je n’étais que le fou qui ramasse tout ce qu’il trouve, la rend folle à tout déplacer dans la maison et s’habille comme une fille alors qu’il est un garçon.

À ses yeux, ce n’est pas d’une école privée dont j’avais besoin, mais d’un institut psychiatrique, un endroit où on pourrait me soigner, m’échanger contre un garçon normal.

Tout d’abord, elle a essayé une école religieuse. Tout ce que je faisais était sévèrement puni. Quand je montrais un trait un peu trop féminin, je me prenais des coups. Alors à l’école, je faisais comme si j’étais un garçon “normal”. Mais seulement à l’école. Dès que j’en sortais, j’étais à nouveau moi-même, je remettais les vêtements que j’aimais, je rangeais de nouveau tout proprement, je récupérais les nouveaux éléments de collection que j’avais trouvé pour les ramener chez moi, dans le jardin plutôt, puisqu’il s’était trouvé être plus sûr que ma chambre pour y conserver mes collections.

Maman désespérait. Me retirant de l’école, elle essaya d’autres choses, des séminaires devant soigner les T.O.C., des camps, un peu de tout et n’importe quoi. Jusqu’aux électrochocs et injections de produits qui étaient censés m’aider. Vous devinez le résultat ? Rien n’a fonctionné. Le seul résultat c’est que je commençais de plus en plus à avoir peur de ma mère. Dès que j’étais à la maison, je restais dans ma chambre, ne sortant qu’a de très rares occasions, certainement pas quand elle m’appelait, et faisant toujours attention à ce qu’elle ne soit pas dans les parages. Et quand je n’étais pas à la maison, j’étais en ville, jusqu’à-ce que le désordre ambiant me rende malade.

Finalement, elle n’en pouvait plus et m’a envoyé au loin. Elle a trouvé un institut médical et m’y a envoyé. Je ne suis même pas sûr qu’elle sache ce qu’ils vont m’y faire mais ça lui est égal. Quand elle m’a déposé là-bas, ils lui ont dit qu’elle pourrait venir me rendre visite. “Mon Dieu, non.” C’est ce qu’elle a répondu.

Je ne crois pas que ça a chagriné mes frères et soeurs. A vrai dire, depuis la mort de notre père, je n’avais plus de contact avec eux. J’avais bien essayé au début. Et puis ils avaient trouvé des amis et fini par passer la majeure partie du temps dehors. Je ne sais pas si maman savait vraiment ce qu’ils faisaient quand ils ne rentraient pas pour manger ou dormir, mais ça ne devait pas être bien grave puisqu’eux étaient de bons enfants.

Je ne sais pas si je dois être triste ou soulagé d’avoir quitté ma famille, d’être entré dans l’institut. À vrai dire je m’en fiche un peu de ce qu’ils peuvent me faire ici, tant que je peux me reconstituer la collection qu’on m’a prise.

À propos de vous...

On m'a autorisé à faire un deuxième compte alors je l'ai fait. Promis je fais mes RPs cette semaine, me tapez paaas !!!! {Pavel}

Institut Espoir

(c) atols for institut espoir
Anonymous
Valcourt AdèlysDécédée
Mar 8 Aoû - 17:04
Pour moi, tout est bon !

FICHE VALIDÉE!
Ton numéro de patient est le C187 (ajouté par le staff) et tu appartiens désormais à la catégorie C. Félicitations !
Avant de commencer à RP tu peux créer ta fiche de lien, ton espace personnel et surtout n'oublie pas d'aller recenser ta capacité et ton avatar dans la catégorie répertoire !
Pour t'aider à RP tu peux jeter un coup d'oeil au Journal Clandestin et/ou au Règlement de l'Institut.
Le Staff te souhaite encore une fois la Bienvenue, en espérant que tu t'amuseras bien dans l'Institut Espoir :)
Valcourt Adèlys
Image : Tu comptes jeter ce papier, dans ta main ? Je peux l'avoir ? {Inoue Kagawa} ScmvFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 21/06/2007Age : 23
Alexander HexeÉlectron libre
Mer 9 Aoû - 12:17
Super ton DC Pavel !
Si jamais on fait un RP ensemble, ça promet d'être marrant entre l'obsession d'Inoue pour le rangement et Cap, la personnalité complètement désordonnée et YOLO.
Ton background est déjà super développé et ce que je trouve trop cool, c'est qu'on comprend plus ou moins entre les lignes ce qui a provoqué les troubles de ton personnages sans que tu ne le dises clairement.
Bref, j'adore <3
Alexander Hexe
Image : Tu comptes jeter ce papier, dans ta main ? Je peux l'avoir ? {Inoue Kagawa} Cy0uFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 21/05/2016Age : 22
InvitéInvité
Mer 9 Aoû - 21:01
Bienvenue dans le groupe C !
Du coup tu as le prix du premier deuxième compte Bravo :cheers:
Bref, ton personnage est super intéressant je sent qu'on va bien s'amuser.
Anonymous
Loreleï HexeDécédée
Mer 9 Aoû - 21:53
Il est super intéressant ce personnage ! assez différent de Pavel, j'ai l'impression ! Tout comme Cap, Lore est un véritable bout d'entrain qui préfère vivre dans le désordre alors si elle rencontre Inoue un jour, ça risque d'être fun :tearsjoy:
Loreleï Hexe
Image : Tu comptes jeter ce papier, dans ta main ? Je peux l'avoir ? {Inoue Kagawa} ScmvFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : connaissancesGroupe : Les DisparusAge : 20
InvitéInvité
Jeu 10 Aoû - 9:11
C'est tout l'intérêt d'un DC, d'avoir un personnage bien différent.
En tout cas je suis content qu'il vous plaise et si vous voulez RP, c'est avec plaisir.
Anonymous
AngeCo-dirigeant
Jeu 10 Aoû - 22:16
Bienvenue!
Oh! Déjà validé? J'ai un temps de retard!
(Ange se rend compte que c'est un DC...)
Mais, c'est Pavel en fait! Ah, bah re-bienvenue je suppose?
Ange
Image : Tu comptes jeter ce papier, dans ta main ? Je peux l'avoir ? {Inoue Kagawa} Goh3Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2015Age : 30
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