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Après sa visite quotidienne avec son médecin, Nevrabriel remit correctement son bonnet. Ne laissant aucun cheveu dépassé de ce couvre chef. Aujourd’hui le docteur Elpida avait été plus calme et moins malicieux. Le roux attendait le jour fatidique du mois où le docteur allait céder à ses étranges pulsions tortionnaires. Heureusement, ce n’était pas aujourd’hui.
Derrière Nevrabriel, c’était certainement la petite Adèlys allait passer entre les mains du docteur. A moins que ça ne soit la nouvelle patiente de Donatien ? Aucune idée, et malgré sa grande curiosité, Nevrabriel ne voulait pas vraiment le savoir pour le moment.
Le patient X36 agrippa son étui à violon qui ressemblait plus à une mallette avec une bandoulière qu’à autre chose. La magie du violon était que leur étui ressemblait à une petite malle et personne ne se posait de question. Même si le jeune homme adorait jouer de la musique, il gardait sa passion secrète. Il n’y avait peut-être que son médecin et sa gentille secrétaire qui étaient au courant. Une fois l’objet en bandoulière sur son épaule, Nevrabriel vérifia qu’il avait bien le petit carnet d’Astrid dans la poche, salua poliment Donatien avec un sourire sincère, bien que faible, et s’en alla, fermant doucement la porte derrière lui, connaissant l’affection que le médecin donnait au calme.
L’écossais quitta sa salle de soin pour se rendre dans le bâtiment administratif. Il avait le regard un peu vague en pensant à la secrétaire du docteur Barrabil. Il ne l’avait pas vu depuis leur première et derrière rencontre, non par choix mais par dépit. Evidemment, le roux avait beaucoup de temps libre, certainement plus que la petite lune, mais il ne voulait pas la déranger.
Nevrabriel avait finit par se renseigner auprès de mademoiselle Dessanges pour connaitre les pauses de sa collègue, mais apparemment cette dernière n’avait que des pauses de vingt minutes, sauf à sa pause déjeuné.
Lorsque le jeune homme arriva devant la porte du bureau d’Astrid, il hésita longuement à frapper. Enfin, il hésitait tellement qu’il resta planté devant sans même lever la main pour frapper à la porte. Il aimerait faire plus que simplement lui rendre son carnet. Il voulait plus de temps que seulement cinq minutes en sa compagnie.
Tant pis, ça sera toujours cinq minutes agréables. Nevrabriel finit par lever la main pour toquer à la porte, mou, mais celle-ci s’ouvrit, si bien que le garçon eut un mouvement de recul en croisant le regard de la jeune secrétaire.
_B-Boujour As … Mademoiselle Lavoir. Comment allez-vous ? Je suis venu vous rendre votre carnet.
Le jeune homme accompagna cela d’un sourire remplis de gentillesse. Malgré la fatigue qui le hantait, il était heureux de revoir le doux visage de la petite lune. Sa main alla fouiller dans sa poche afin de sortir ledit carnet, mais une fois le carnet à vue d’œil, le rouquin réfléchit.
Vingt minutes …
Vingt minutes, c’était parfait.
Nevrabriel émit un nouveau sourire, amusé cette fois-ci.
_Non finalement, je le garde en otage.
Le roux s’engouffra dans la pièce, évident de bousculer la propriétaire des lieu, agrippa la veste de la jeune secrétaire avant de venir vers elle et lui prendre doucement la main.
_Et vous aussi.
Un peu plus énergiquement, mais pas trop quand même, pour ne pas faire de mal à Astrid, Nevrabriel entraina son « otage » dans les couloirs du bâtiment jusqu’à l’extérieur. Sans lui lâcher la main, guidant ainsi son amie, il lui expliqua :
_Je sais que vous avez peu de pause dans la journée, je suis vraiment désolée de vous voler celle-là, mais ça me fait égoïstement plaisir.
Nevrabriel accompagna ses mots d’un doux rire sincère. A mis chemin de sa destination, il s’arrêta, lâchant la main de son amie pour lui tendre sa veste :
_Vous ne m’en voulez pas trop j’espère.
Le jeune homme fit une légère moue avec un sourire, espérant que cette mine pourrait lui offrir le pardon de la jolie demoiselle.

