contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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InvitéInvité
Lun 4 Juin - 19:59
Il devait être environ seize heure et il n'avait toujours pas quitté la bibliothèque.  D'habitude à une heure aussi avancée de l'après-midi il se trouvait déjà dans sa chambre mais notre cher petit British ne parvenait pas à se décider quant au type de lecture qui occuperait sa soirée.
Se baladant entre les hauts rayonnages , il scrutait de son regard métallique les cotes des livres, se saisissant de ceux qui retenaient son attention. Il en sélectionna finalement six et se mit en quête d'un lieu pour les étudier.
Il aperçut alors une table à l'écart des autres et parfaitement inoccupée. C'est donc naturellement qu'il alla s’asseoir à celle-ci, disposant soigneusement les ouvrages devant lui.
Le soleil qui entrait dans la pièce par les grandes fenêtres venait agréablement lui chauffer le dos et il savoura cette sensation un court instant avant de se mettre à feuilleter les œuvres qu'il avait choisi.
Un couple de pensionnaires entra alors, la fille gloussant et le garçon lui expliquant des absurdités avec véhémence. Il ne leur prêta pas un regard, se contentant de pousser un soupir à peine audible.
Le garçon entraîna sa dulcinée derrière la première étagère et soudainement le silence se fit. Tout d'abord rassuré de ne pas être d'avantage dérangé dans sa lecture, il se mit ensuite à blêmir en entendant des bruits de sussions.
Willow McDowell était un homme calme et mesuré le plus souvent, mais il ne supportait tout simplement pas le manque de civisme.
Il referma d'un mouvement sec le livre qu'il tenait, se levant d'un bond pour contourner le rayonnage, se plantant résolument devant les partenaires débraillés qui le regardèrent avec stupéfaction.
Cet étrange petit être en costume sombre et à l'incroyable crinière blonde semblait  tout droit sorti de leur imagination et si son visage poupin semblait emplit de candeur, le regard qu'il leur lançait alors les détrompait aussitôt.
Il ne dit pas un mot, envoyant sa main délicate claquer sur le faciès du jeune homme, juste assez fort pour le faire réagir, ce qui ne manqua pas, celui-ci poussa un petit cri, reculant légèrement. Will planta ensuite ses yeux dans ceux de sa complice, lui offrant un sourire d'une froideur incroyable, comme aseptisé.

_ Rhabillez-vous et sortez avant que je n'appelle un surveillant.

Le garçon fronça les sourcil, prêt à en découdre, mais la jeune femme le saisit par le bras, lui intimant le désir de s'éclipser au plus vite. Ils filèrent donc sans demander leur reste.
Willow se préparait à reprendre son occupation première quand il s'aperçut qu'une nouvelle silhouette venait d'entrer dans la salle. Elle était longiligne, gracile et arborait une splendide chevelure blanche semblable à la sienne.
Fraternité Astrale [ PV: Onyx] Giphybibli
Anonymous
InvitéInvité
Lun 4 Juin - 23:27
FRATERNITE ASTRALE

MCDOWELL Willow & LAVOIR Astrid

Disons que c'était une heure où Mademoiselle Lavoir n'avait pas l'habitude de se traîner en dehors de son bureau, et encore moins en ce moment. Mais aussi surprenant que cela puisse être, en maintenant six mois, elle ne s'était jamais attardée à cette partie du pavillon des patients. Evidemment, elle savait où se situait exactement la cantine, mais s'était plus concentrée à cerner la constitution des ailes avec Katerina, plutôt qu'à ces lieux qu'elle jugeait difficilement susceptibles de l’intéresser; pour elle, il se s'agissait de rien de plus que des salles de cours alignées. Et des cours, elle en avait eue assez.
Mais aujourd'hui, lors d'une discussion de retrouvailles avec quelques collègues - elle sort peu, depuis la Grande Sanction -, elle eut vent de l'ouverture récente de la salle de musique et cela lui avait apporté une surprise agréable. Surprise qui fut décuplée lorsqu'elle apprit que celle-ci avait été ouverte "non loin de la bibliothèque".
Elle ne savait absolument pas qu'il y avait un centre de documentation à l'Institut. Cela aurait pu lui sembler logique pour un lieu aussi luxueux, mais tout de même. Etant friande de littérature et de romans en tout genre, elle se devait absolument d'y faire un tour, ne serait-ce que pour la forme. Cela lui permettrait par la même occasion de voir de quels instrument été peuplée la salle musicale. Et qui sait si elle pourrait trouver quelconque bouquin assez intriguant pour occuper ses nuits d'insomnies à autre chose qu'à étaler son mal-être dans d'épaisses flaques d'encre ?

Entrant finalement dans l'enceinte du bâtiment principal, elle jette quelques regards aux patients autour d'elle, ne serait-ce que pour y dénicher quelconque visages familiers. Les résidents se décuplaient au fil du temps et n'étaient jamais les même; cet Institut si prisé avait l'allure d'un empire aux yeux de la blonde, un empire pourtant si sombre. Elle aurait aimée s'assurer que ses amis aux sein des malades se portent bien depuis la mort de Z01, et n'aurait pas été étonnée d'apprendre que la plupart d'entre eux aient encore du mal à reprendre leurs esprits et à sortir de leurs chambres après cet événement tragique. Pénétrer dans cette partie de l'Institut était toujours synonyme de bons souvenirs avant cette épreuve...Elle se prit à se demander si son grain de riz et sa tomate formaient une salade ensemble pendant qu'elle longeait calmement les couloirs.

Ses pieds franchissent finalement le seuil de la porte qui lui semblait être sa destination. Un sourire satisfait aux lèvres, elle détaille chaque aspect de cette nouvelle pièce, à l'odeur de bouquins et de poussière; elle était sobre et assez mal éclairée, mais les fenêtres offraient un beau panorama aux extérieurs exquis de l'Institut. Il était vrai que c'était l'une des choses qu'elle aimait plus dans cet hôpital, en général. Les jardins de cet île abritent sûrement ses plus beaux - comme ses pires - souvenirs.
Assez spontanément, son premier réflexe fut de s'approcher de l'étagère la plus ouverte à la vue afin d'y analyser le catalogue alléchant que son lieu de travail avait à lui proposer.

Mais un bruit strident vint claquer ses tympans de manière désagréable avant qu'elle ne se trouve à la hauteur du moindre livre.

Cela fut suivit d'un râle masculin qui ne manqua pas de faire réagir la jeune anglaise, fronçant les sourcils. La bibliothèque n'était vraiment pas l'endroit le plus adapté pour se battre à son sens. Ses pas la dirigèrent en direction du bruit avant qu'elle ne puisse clairement distinguer les auteurs de ce tapage.

"Rhabillez-vous et sortez avant que je n'appelle un surveillant."


Cette voix de jouvenceau semblait plus ferme qu'elle ne devrait l'être. Un garçon, habillé élégamment dans de sombres vêtements se tenait dos à elle et semblait remettre à l'ordre sans aucune pudeur un couple un peu trop fougueux. A sa taille, il semblait jeune et frêle; ses cheveux noués en tresse présentaient une longueur impressionnante qu'Onyx enviait.  Mais là ne devait pas être la source de son attention; le couple ne poursuivit pas l'altercation, préférant se retirer au plus vite. Une décision sage; les yeux violets de la jeune femme les suivirent du regard pendant qu'ils détallaient au delà des étagères, gardant son expression neutre de quelconque jugement. Peut-être était-il dorénavant bon de questionner l'enfant sur sa réaction assez discutable.

L'enfant en question avait sûrement déjà l'attention de s'attarder sur autre chose avant que son regard métallique ne croise celui fleuri de la jeune secrétaire; les deux individus se stoppèrent l'un face à l'autre et Astrid demeura un moment assez ébahie, finalement incapable de souffler le moindre mot. Cette peau pâle, ces iris pourpres, ces longs cheveux d'argent et ce style vestimentaire dégageant une prestance si pointilleuse...Elle avait l'impression de voir un reflet d'elle-même, l'espace d'un instant.
Mais il n'y avait pas que cela, de réellement troublant. Elle pensait que cette sensation était l'origine de ce relent de déjà vu, mais elle avait beau y réfléchir, elle avait réellement l'impression d'avoir déjà croisée cette exacte silhouette, cet exact visage, quelque part.

Mais cette vision lui semblait trop lointaine pour qu'elle ne sorte un quelconque nom avec sûreté alors, après avoir papillonné un moment ses cils de biche, elle s'exprima avec un grand respect, sans prendre en compte le fait qu'elle s'exprimait sûrement à moins âgé qu'elle.

"Oh, excusez-moi. Vous me faisiez penser à quelqu'un."


Ses deux pupilles fuient ailleurs alors qu'elle se trouvait gênée d'avoir dévisagé quelqu'un de la sorte. Il faut dire qu'au dépit de la jeunesse qu'il renvoyait, ce garçon représentait toutes les caractéristiques du type d'allure qui la faisait se sentir bien. Ou alors, plus auprès des siens.

Cela dit, la jeune femme entama quelques foulées, fouettant le sol de ses escarpins sombres avant de s'approcher décidément de quoi que ce soit à bouquiner. Ses yeux parcourent les étagères avec concentration, sans d'avantage se soucier du garçon se trouvant dés à présent plus adjacent à elle.
Anonymous
InvitéInvité
Jeu 7 Juin - 22:44
A présent que ses yeux s'étaient posés sur elle, il ne parvint pas à s'en détacher, restant figé là entre deux tables, tel un lapin en pleins phares, incapable de réagir.
Quelque chose le troublait chez cette jeune femme... Elle lui était, certes, en de nombreux points semblables physiquement avec ses cheveux blancs et ses yeux aux reflets mauves.. Mais pas en ce qui concerne la taille ne put s'empêcher de remarquer Will en contemplant la stature de celle qui lui faisait face... Mais il y avait autre chose.
Elle lui rappelait quelqu'un. Will ne parvenait pas à dire qui mais le visage de cette demoiselle éveillait en lui une forte sensation de déjà vu.
Il tenta vainement de rassembler ses souvenirs mais n'y parvint pas. Selon lui cette personne avait croisé sa route bien avant son entrée à l'institut. Cela fait donc au moins dix ans... pensa-t-il en  la détaillant toujours.
Les pensées du jeune homme se mirent alors à vagabonder. Il avait vécu douze années à Londres et pourtant il n'avait pas dû croiser tant de visages que cela, ou en tout cas très peu de son âge. Sa mère l'ayant déscolarisé dès ses 16 ans, il n'avait pas noué de contactes avec ses camarades. Il aurait certainement pu s'il en avait eut envie mais Will avait rapidement été la cible des moqueries des caïds de la classe et il avait donc  renoncé à toute forme de vie sociale pour se préserver de d'avantage d'humiliations. Celles-ci étant déjà monnaie courante dans l'enceinte de l'établissement scolaire, il pouvait s'agir de sobriquets moqueurs (Willow aka, le gnome, le nain, le nabot, le lutin), de remarques déplacées et même de châtiments physiques. Il se souvenait parfaitement du jour où le cancre de la classe avait trouvé hilarant de le suspendre par son chandail à un des porte-manteau se trouvant dans le couloir. Il avait dû attendre que son professeur l'aide à le décrocher et avait subit les rires et insultes à son retour en classe.
Non, il doutait fermement avoir connu cette demoiselle dans le cadre scolaire.
Alors il ne lui restait qu'une piste, les « party » organisées par sa mère.
Des soirées mondaines regroupant souvent de nombreux membres du gratin Londonien où sa mère adorait l'exhiber tel un oiseau rare et exotique. Will s'y ennuyait très souvent mais tâchait cependant de garder une attitude irréprochable, ayant bien trop à cœur de satisfaire sa mère. Il détaillait donc les personnes, les analysait , s'amusant à comprendre leurs points faibles et leurs désirs afin de pouvoir plus facilement leur plaire, afin de les manipuler avec plus d'aisance.
Pour les messieurs dans leurs beaux costumes, il suffisait souvent de partager de bonnes anecdotes sur le sport, le vin et les femmes et de rire aux leurs.
Quant aux dames, cela lui était encore plus facile. Un sourire d'ange mais des regards brûlants, une parole de gentleman mais des sous-entendus ambigus, une gestuelle courtoise mais des effleurements faussement maladroits... Cela suffisait souvent à leur faire perdre tout bon sens et très vites elles voulaient le revoir … en tête à tête.
Will jetta un regard indéchiffrable à son vis à vis qui le dévisageait également. Cela devait déjà durer depuis plusieurs minutes et elle sembla seulement le réaliser, s'adressant à lui sur un ton d'une politesse irréprochable.

_ Oh excusez moi. Vous me faisiez penser à quelqu'un d'autre.

A peine eut-elle prononcé ces mots qu'elle se détourna, faisant mine de s'affairer sur un rayonnage non loin d'elle.
Will en resta abasourdi. S 'ils étaient deux à avoir cette sensation, cela ne pouvait pas être une coïncidence.
Il détourna néanmoins le regard, retournant près de la table où il avait abandonné ses livres., reprenant sa lecture, l'esprit distrait par la jeune femme qui se trouvait à quelques mètres derrière lui.
S'il l'avait connu à Londres, elle ne pouvait être qu'une enfant à l'époque et il...
Willow reposa lentement l'ouvrage qu'il tenait sur la table. Il se souvenait à présent... Comment avait-il pu mettre si longtemps à s'en souvenir ? Il n'y avait jamais eut qu'une seule enfant dans la demeure des McDowell et il l'avait vu pour la première fois lors de sa cérémonie de passage à l'âge adulte. Cela  l'avait marqué puisqu'il s'était demandé ce qu'une fillette de cet âge pouvait bien faire dans ce de soirée composée uniquement d'adultes. Il se souvenait à présent d'elle comme une enfant d'une sagesse exemplaire et déjà bien silencieuse pour son âge. A l'époque elle se contentait de s'adresser à ceux qui l'accompagnaient... Ses frères .
Will se retourna sur sa chaise, détaillant à nouveau la jeune femme de ses yeux froids. Cela ne pouvait pas être une coïncidence, il ne pouvait pas faire erreur.
Il se leva, se saisissant d'un des ouvrages qui jonchait la table et se dirigea vers elle, se postant juste à ses côtés tout en faisant mine de regarder le même rayonnage. Il lui jetait par moment de petites œillades, comme pour se confirmer ce qu'il savait pourtant déjà. Une chose l'agaçait cependant, il lui était impossible de se rappeler le nom de cette jeune femme et du reste de sa fratrie. Si sa mère avait été là elle aurait certainement su, elle qui se souvenait de tous les noms et de toutes les anecdotes... A croire que tu n'es jamais là quand il faut...Se penchant doucement à son oreille il se mit à parler d'une voix douce qui n'avait rien à voir avec celle qu'elle avait pu entendre précédemment.

_ Si je peux vous conseiller une lecture, je vous recommanderais cette œuvre (il lui tendit l'ouvrage qu'il tenait sur lequel figurait le titre « Mansfield Park »), c'est l'histoire d'une jeune anglaise, une jeune femme qui possède des frères et qui découvre la vie de l'aristocratie britannique, c'est un Roman de Jane Austen, mais inutile de vous en parler, je pense qu'en tant que compatriote vous en savez déjà bien assez n'est-ce pas Miss..... ?
Anonymous
InvitéInvité
Ven 15 Juin - 0:34
FRATERNITE ASTRALE

MCDOWELL Willow & LAVOIR Astrid

Les yeux perdus entre quelques tranchées de livres, l'une de ses mains graciles s'en va coincer sous ses doigts un bouquin à la reliure verdâtre. Elle l'inspecte rapidement, sous toutes les coutures, avant de le remettre à sa place de manière lasse.
Onyx se sentait observée. La présence de ce mystérieux garçon qui lui ressemblait si étrangement, semblait avoir écrasée celle de tout autre dans la pièce. Elle pouvait identifier la sensation piquante sur son épiderme, d'un regard qui la détaillait derrière son dos.
Elle vient aussitôt chercher un autre ouvrage; n'importe quoi qui puisse lui encombrer les mains. L'ouvrant à une page aléatoire, elle fait mine de se bercer soudainement d'une nouvelle histoire, alors que la présence de l'inconnu se faisait de plus en plus proche. Il la zieutait en coin; et lorsque son regard tournait, c'était elle qui lui envoyait le sien, discrètement. Peut-être que cette sensation d'être regardée en secret n'était qu'une illusion; une émotion que les patients de cet Institut devaient bien entretenir en permanence, piégés entre quatre murs et surveillés comme des rats en cage. Etait-ce un patient, cela dit ? Il n'était pas habillé de l'uniforme réglementaire, mais semblait définitivement trop jeune pour être l'un des collègues de mademoiselle Lavoir.

"Si je peux vous conseiller une lecture, je vous recommanderais cette œuvre."


Un voix calme était venue chatouiller ses tympans alors la demoiselle s'était tournée de manière tout aussi posée. Finalement, les deux âmes jumelles s'étaient décidées à dépasser la frontière de la langue. Le ton juvénile que le garçon entretenait contrastait étrangement avec le vocabulaire soutenu qu'il employait. Et son regard, d'un pourpre transperçant, avait désarçonné la jeune anglaise qui aussitôt avait nichée sa vision en direction du sol. Etait-ce étrange, qu'un enfant dégage ainsi quelque chose d'aussi intimidant ?
C'est en baissant ses yeux qu'elle remarqua que son compère lui tendait une nouvelle victime pour ses lectures abondantes; cet objet dont la médium épaisseur était surmontée d'une couverture rouge, une typographie dorée mettant d'avantage en valeur le titre de ce fascicule assez fameux.

" C'est l'histoire d'une jeune anglaise, une jeune femme qui possède des frères et qui découvre la vie de l'aristocratie britannique."


Les longs cils clairs de la jeune femme stoppèrent un instant le moindre mouvement, le temps d'assimiler cette information, avant d'aller se plonger dans ceux de l'adolescent qui se dressait du haut de sa petite taille. Dorénavant, ils étaient deux à se transcender du regard; celui de la secrétaire étant voilé d'un masque à a la fois surpris, dubitatif et craintif.
Comment cet anonyme pouvait-il être conscient de telles informations à son sujet ? Il était évident que son comportement n'était pas anodin; allant de ses paroles jusqu'au choix du livre, ce mystérieux sosie souhaitait définitivement lui faire passer un message à demi-mot. Et Onyx n'était pas très à l'aise, exposée à cette émotion d'être lue comme un livre ouvert.

"C'est un Roman de Jane Austen, mais inutile de vous en parler, je pense qu'en tant que compatriote vous en savez déjà bien assez n'est-ce pas Miss..... ?"


Ses iris ne quittant pas ceux du garçon, ses doigts finissent par se saisir délicatement du présent que celui-ci lui tendait. Elle le dévisageait de manière assumée, quoi qu'un peu froide et sur ses gardes. Son autre main raccompagnait le second ouvrage, qui était initialement dans ses bras, à sa place de départ.
Etait-il finalement possible que lui et elle se soient déjà croisés par le passé ? Mais dans quelle circonstances ? Elle lui rappelait vaguement quelque chose; comme un visage assez marquant, repéré au cours d'un gala. Néanmoins...Ce souvenir semblait vraiment lointain.

"Je ne pensais pas que mon accent était si ostentatoire..." souffla-t-elle avec un brin d'ironie. "Enfin, il faut dire que nous sommes plutôt typés, vous et moi."


Astrid préférait ne pas répondre franchement à ses avancées, n'étant clairement pas assez sûre d'elle pour écouter ses soupçons. Même si les indices indiquant que les deux britanniques se connaissaient semblaient être évidents, vu la manière dont ils s'étaient dévisagés tantôt.
Peut-être fallait-il mieux tâter d'avantage le terrain avant de risquer de se fourvoyer d'une quelconque manière. Cela ne réjouissait pas réellement la londonienne; s'il y avait bien une chose dont elle avait horreur, c'était de se renseigner sur autrui. Ça devenait toujours délicat quand les questions lui étaient retournées inévitablement, elle qui a horreur de se livrer sur quoi que ce soit. Mais ma foi, l'aura de ce gentleman gardait tout d'interloquant, et elle ne sortirait jamais de cette salle l'esprit tranquille sans savoir à quoi tout cela se résume.

"Merci, en tout cas. J'aime beaucoup Jane Austen."


Elle finit par feuilleter rapidement le volume, y calant ses pupilles, se décidant intérieurement à l'emprunter avant de quitter la salle.
La bibliothèque préservait un silence qui lui était redondant, et cela se sentit plus que d'habitude, l'histoire d'un court instant. La secrétaire souffla discrètement du nez avant de réintéresser son regard au jeune blond, légèrement timidement. S'il fallait enquêter, autant commencer par le plus bénin;

"Ce n'est pas pour vous offenser, mais êtes vous un patient ? Vous ne semblez pas porter l'uniforme adéquat."


Elle indiquait rapidement du menton son accoutrement avant de le considérer d'un air serein. Sa phrase aurait pue être prononcée d'un ton strict, mais il n'en était rien; il faut dire qu'il était dur de préserver efficacement la moindre austérité face à un regard aussi glaçant que celui qui lui faisait face. Aussi risible que cela puisse être face à plus jeune que soi, même si son visage préservait sans cesse une certaine impassibilité, c'était plutôt elle qui était intérieurement impressionnée.
Anonymous
InvitéInvité
Mer 27 Juin - 16:12
Elle s'était saisie du livre. Willow le laissa glisser entre ses doigts pâles et fins, ne détachant plus ses yeux du regard qu'il avait enfin pu saisir. C'était un regard qu'il connaissait bien, un regard faussement froid où brûlait néanmoins craintes et curiosités. C'était en général les émotions qu'il suscitait.
Un gamin maigrichon habillé et parlant comme un petit adulte, cela avait de quoi troubler et il en était bien conscient. Au fil des années il avait même su apprécier cet ascendant qu'il possédait sur ses vis-à-vis.
Personne ne pouvait lui rester indifférent. On l'aimait ou on le détestait. A vrai dire l'un ou l'autre lui était bien égale, il ne prêtait pas attention à ce que l'on pouvait penser de lui. D'ailleurs, il n'aimait ni ne détestait personne... Sauf elle. Pouvait-on réellement haïr une personne jusqu'à souhaiter sa mort et dans le même temps l'aimer au point de lui offrir sa vie ?
L'image de sa mère vint poignarder son esprit tel une dague chauffée à blanc. Il la connaissait par cœur, chacune de ses courbes somptueuses, chacune des ses mèches brunes aux boucles épaisses, chacun dses reflets parcourant ses yeux d'ambre...Elle son indocile, sa difficile,  et puis sensible, sa si fragile... Tu es la vague où je me noie, et tu t'enroules au creux de moi....

_Je ne pensais pas que mon accent était si ostentatoire... Enfin, il faut dire que nous sommes plutôt typés, vous et moi.

Will ressorti de ses rêveries, reportant son attention sur la , non moins charmante, demoiselle qui lui faisait face.
Ostentatoire ? Il esquissa un sourire poli, gardant néanmoins le silence. Tout chez cette jeune femme criait qu'elle avait fréquenté l'aristocratie Londonienne, que ce soit son accent, son style vestimentaire et même sa gestuelle raffinée.  
Pour ce qui était du reste, Will ne préféra pas faire de commentaire non plus. Il était Russe d'origine, par conséquence leur ressemblance physique n'était rien d'autre que le fruit du hasard...
Il se remit à la détailler avec discrétion. Ces mêmes cheveux blancs, ces iris mauves... Il était vrai que la coïncidence était forte. Si j'avais une sœur , elle ressemblerait sûrement à cette femme... Pensa ironiquement notre British.
Il constata sans surprise que la jeune femme le dévisageait également avec pudeur, ses grands yeux faisant des aller-retour entre son visage et le sol.
Soit elle se rappelle de quelque chose, soit... elle m'observe pour un tout autre motif. Un petit frisson parcouru le dos fin de l'anglais qui pencha doucement la tête sur le côté, entrouvrant les lèvres dans une mine désinvolte afin de cacher son trouble. A quoi penses-tu Will ? C'est une enfant va.... Il avait souvent tendance à oublier qu'il paraissait vingt ans de moins que son âge véritable.
_ Merci, en tout cas. J'aime beaucoup Jane Austen.

En entendant ces mots, Will lui offrit un nouveau sourire courtois. Il en était sincèrement ravi. Rares se faisaient les personnes capables de reconnaître les grands auteurs à l'institut et en rencontrer une lui faisait un bien fou.
Il avait été éduqué pour parler des belles choses et par conséquent de toutes les œuvres de ce monde. Il aimait pouvoir débattre de ses favoris avec des personnes d'esprit ainsi que d'en découvrir d'autres. Willow McDowell aimait donc la littérature, la peinture, la musique, mais aussi la mode et le cinéma qui étaient pour lui tout aussi élémentaires dans la culture artistique. Il aimait découvrir ces univers et la seule chose qui le rendait triste à ce sujet et de n'avoir qu'une vie pour tout apprendre .
La jeune femme fit mine de feuilleter l'ouvrage qu'elle tenait à présent, la tête gracieusement inclinée, offrant aux yeux de son interlocuteur , une vision  de sa nuque pâle et délicate.
Elle le referma ensuite, replongeant son regard incertain dans celui de Will qui lui offrait un sourire imperceptible, comme pour l'encourager à poursuivre. Elle sembla reprendre contenance et s’exécuta.

_Ce n'est pas pour vous offenser, mais êtes vous un patient ? Vous ne semblez pas porter l'uniforme adéquat.

Cette fois Will avait sourit, légèrement amusé. Cette question avait beau avoir été posée sur le ton de la conversation, il comprenait que la demoiselle s'était enfin décidé à passer à l'attaque elle aussi. Cette question en apparence anodine était le signe qu'elle avait bien saisi l'appât qu'il lui avait lancé.

_ Vous êtes très observatrice. Il est vrai que je ne porte plus l'uniforme de l'institut depuis déjà plusieurs années...

Il écarta doucement les bras pour désigner son costume sombre qu'il portait, celui-ci contrastant à la perfection avec sa chevelure blanche, dont les mèches éparses qui encadraient son visage juvénile étaient semblables à de fines plumes.

_ Et pourtant je suis bien un patient.

Il lui offrit un nouveau sourire qui détonnait avec la froideur de son regard dans lequel brillait néanmoins une lueur d'intérêt malicieux. Plus les minutes passaient, plus il voulait connaître son nom. Mais il comptait bien jouer un peu avant cela.

_ Et vous ? Vous me semblez si jeune (il retint un rire en prononçant ces mots), travailleriez-vous pour l'institut Miss ?C'est la première fois que je vous vois, alors je ne pense pas que vous ayez été patiente. Que faites-vous en ce lieu ?
Anonymous
InvitéInvité
Mer 11 Juil - 0:33
FRATERNITE ASTRALE

MCDOWELL Willow & LAVOIR Astrid

Le jeunot souriait civilement, la froideur ambiante de son visage rendant ses quelques airs intrigués difficiles à capter. Des sentiments confus se multipliaient chez la secrétaire, au constat de la ressemblance frappante qu'elle partageait avec ce garçon; ce jumeau, persistant à la sonder avec une certaine bienveillance indescriptible, par delà sa chevelure de glace.

"Vous êtes très observatrice."


Astrid crut deviner dans son expression un certain amusement, sans savoir comment l'interpréter. Se comportait-elle de manière risible sans s'en rencontre compte? Quelques instants en arrière, elle craignait déjà le gêner de part l'insistance de ses œillades; le garçon avait beau préserver sa prestance par politesse, son regard avait comme l'air absent. Dans quelles sortes de pensées s'était-il égaré? Etaient-elles à son sujet?
Sans trop s'animer, la jeune femme ne se contenta que de ranger l'un de ses cheveux derrière son oreille pendant que son partenaire prenait un léger recul, histoire de présenter l’élégance de sa vêture d'un geste de sobre de la main.

"Il est vrai que je ne porte plus l'uniforme de l'institut depuis déjà plusieurs années...Et pourtant je suis bien un patient."


Onyx le jugeait du regard, le scrutant de haut en bas. Néanmoins, elle ne semblait pas l'évaluer de manière négative, puisqu'il arborait exactement le style vestimentaire qui lui faisait du charme; venant d'un tel sosie, qui de plus semblait partager son amour pour la littérature, ce n'était qu'un point de commun supplémentaire à leur compter. Elle lui ressemblerait certainement beaucoup, si elle avait été du sexe opposé.
La demoiselle se mit à hocher la tête avec un léger entrain, dévoilant finalement sa sentence.

"Vous avez vraiment bon goût." souffla-t-elle sincèrement, un sourire approbateur illuminant son visage.


Ce charmant inconnu avait donc été autorisé à varier sa tenue de celle des autres résidents. De manière naturelle, Astrid se demandait ce qui lui valait ce privilège. Peut-être était-ce dû à sa pathologie? Ou bien possédait-il une affinité conséquente avec la hiérarchie afin de s'en voir attribué certains bénéfices? Une personne si jeune...Avait-elle un lien avec un membre quelconque du personnel? Qui, dans ce cas?
Astrid se mordillait l'intérieur de la joue, dubitative, alors que ses yeux voguaient vaguement auprès d'un phare invisible, par dessus l'épaule de son compère. Elle se demandait si elle faisait fausse route, sentant toujours posé sur elle le regard  perforant de l'enfant. Plus le temps passait, plus il semblait l'observer sans camoufler son intérêt. Le duo s'était définitivement prêté au même jeu.

" Et vous ? Vous me semblez si jeune..."


Le chérubin pouffa, ce qui tira la blondinette hors de ses pensées. Le fusillant de ses yeux mauves, ses traits demeuraient tout de même aussi immuables que ceux d'une poupée. Il n'était pas rare qu'on la prenne pour une stagiaire, au vu de son âge. Nul ne pouvait nier ce à quel point Onyx avait grandie trop vite. Cela dit, est-ce qu'un adolescent de cette carrure était en position d'en rire?  
Le regard de la jeune femme s'intensifia. Ce gosse dégageait réellement une aura étrange pour les années qu'il semblait afficher.

"Travailleriez-vous pour l'institut Miss ? C'est la première fois que je vous vois, alors je ne pense pas que vous ayez été patiente. Que faites-vous en ce lieu ? "


"Que vous ayez été patiente" ?

Des fossettes se creusèrent près des joues de la secrétaire, qui jubilait d'un air désolé.

"Vous parlez comme si vous aviez passé une éternité ici..."


Son sourire évanescent se laissa aller à une image plus triste. Astrid avait toujours du mal à s'imaginer à quel point l'hospitalisation de certains résidents pouvait être longue. Elle pensait notamment à  Nevrabriel, ayant gâché la quasi-totalité de son enfance ici alors qu'il possédait actuellement le même âge qu'elle.

La machine était donc lancée. Tout en se blindant intérieurement, la jeune anglaise réfléchissait une manière adéquate de répondre.

"En effet. Je suis la secrétaire du Docteur Barrabil. Vous..."


Elle s'apprêtait à le décrire brièvement, juste histoire d'être sûre que son allocutaire visualise le bon médecin, mais elle se ravisa.
Nul besoin de présenter Ange, à présent.

Presque trois mois s'étaient écoulés depuis la Grande Sanction. C'était parfois dur à réaliser, jusqu'à ce que le bruit de la détonation revienne secouer sa poitrine.
Il n'y a pas un jour sans le docteur ne regrette son acte ou que quiconque ne s'indigne de ce secret de polichinelle dont la pluie a effacée les traces. Tout en y songeant, Astrid regrettait déjà ses paroles; pinçant discrètement sa lèvre inférieure avec ses dents,  elle examinait du coin de son œil la moindre réaction faisant tiquer les ombrages froids de son semblable. Elle comprendrait qu'il la blâme, ne serait-ce qu'à travers ses iris tranchants et flegmatiques. Tant que cette haine ne se dirigeait pas sur Ange, ça lui allait; après tout, elle-même s'en voulait de ne pas avoir réagit.

Afin de briser le silence qui avait eut le temps de s'installer, l'anglaise s'était mise à tapoter la couverture de son livre du bout des ongles. Elle s'était noyée au fond d'une certaine réflexion. Avec tout cela, elle traînait cette impression de déjà vu et manquait toujours autant d'indice pour abreuvoir son enquête.

"Vous semblez aimer lire, pas vrai?"


Pivotant intégralement sa tête, elle assumait dorénavant l'attention qu'elle portait au jeune britannique, pendant que ses pupilles semblaient soudainement briller une lueur passionnée. Tout en serrant l'ouvrage qui occupait ses bras, elle enchaîna promptement cette question rhétorique d'une demande plus pertinente, un léger sourire aux lèvres.

"Est-ce que Wingates vous dit quelque chose? Amanda Wingates."


Posément, le violet sous ses cils restait mêlé au sien; c'était comme mélanger une givre hivernale à une brise printanière. Mademoiselle Lavoir portait un air malicieux dans le regard.

Au final, à la vue de l'image plutôt précieuse que ce patient renvoyait, elle ne serait pas surprise de le découvrir comme ayant été une connaissance de sa famille, lorsqu'elle consumait ses beaux jours. Cela remontrait sûrement à trop loin pour qu'elle ne se souvienne d'un nom, mais peut-être pas d'un visage; de quoi expliquer l'impression si familière que l'adolescent lui renvoyait.
Toutes ces conclusions demeuraient bien trop hâtives pour être prises pour acquises, alors Onyx tenait à s’avancer à tâtons. Plus que de savoir si le garçon appréciait ses biographies, Astrid désirait observer si le nom de sa mère lui disait quelque chose. Même si Amanda était connue comme étant la femme d'Eric Lavoir, une grande partie de la bourgeoisie persistait à la nommer par son nom de jeune fille, trace indélébile de son succès en tant qu'artiste.

Si là n'était pas le cas, la londonienne pourrait toujours prétexter apprécier cet auteur, puis changer de sujet. Le fait que tout ça ne se résume qu'à une farouche impression n'était pas à exclure, et elle ne tenait pas vraiment à se livrer sur sa famille au premier venu.

Ce serait étonnant de sa part..
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