contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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Aeden ZetharÉlectron libre
Jeu 20 Juin - 16:59
Une douche rapide, un passage à l’infirmerie où Aeden raconta à mini-W05 tout un tas d’histoire sans queue ni tête, puis un déjeuner sur le pouce à la cafeteria, aux côtés d’Alexander et de sa grande amie. Il était arrivé déjà presque fatigué devant la forêt. Les surveillants qui attribuaient les tâches lui donnèrent une pelle et l’affectèrent à creuser. Encore. Il soupira, mais aperçu Nev qui lui aussi tenait une pelle.

Aeden et Nev se trouvait de temps en temps en équipe tous les deux. Parfois Ulysse, l’ami de Nev travaillaient avec eux aussi mais Aeden n’avait jamais eu beaucoup l’occasion de lui parler. Faisant partit de la minorité d’élèves majeur de l’institut, il passait le plus clair de leur temps à se faire exploiter pour remettre la forêt sur pied.

Le surdoué avait juste demandé pour pouvoir suivre des cours de physique supplémentaires et même si la matière qu’il étudiait commençait à être un peu trop complexe pour le professeur de l’institut, pour l’instant, il y avait toujours droit 5h par semaine. Le reste du temps, c’était travail en plein air. Et les trucs manuels, ça n’avait jamais été le point fort du surdoué. Si les plus jeunes et fragiles patients plantaient des graines ou arrosaient, lui et Nev se trouvait souvent à creuser pour permettre la plantation ou à retourner la terre pour la rendre plus fertile.

S’il avait su ! Lui qui avait obtenu son bac sans mention et presque de justesse aurait mieux fait de le rater peut-être ? Parce qu’il accumulait les bleus à force de s’emmêler les pieds avec sa pelle. Enfin bon, physiquement, le garçon avait acquis un peu d’endurance, ce qui lui manquait cruellement auparavant. Et au moins, il s’occupait l’esprit. Enfin… plus ou moins. Il interpela son ami à mi-voix :

- Hé buachaill* ! J’ai vu mes parents l’autre jour et ils m’ont ramenés quelques bouquins si ça t’intéresse.


A force de travailler ensemble, les garçons qui s’échangeaient depuis plus d’un an des bouquins, se côtoyaient bien plus que d’ordinaire. Aeden avait appris que Nev avait dessiné un plan de l’institut, qu’il lui avait laissé le temps de mémorisé. Et Aeden lui avait révélé qu’il était l’élève suicidaire qui avait sorti qu’il connaissait l’auteur du Journal Clandestin à Halloween. Bref, il était tous deux complices de la révolution, et le savait mutuellement, ce qui était plutôt confortable. Pour finir, Aeden avait ordonné au garçon de lui apprendre le gaélique tant qu’à faire. C’était agréable d’apprendre une nouvelle langue, et la ressemblance avec l’Irlandais rendait son apprentissage plus facile.



*camarade/copain en Irlandais
Aeden Zethar
Image : Mauvais ouvrier ne trouve jamais bon outil ||Feat Nev|| 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 24 Juil - 16:50
Nevrabriel aurait pu avoir pire punition … Donatien lui pardonnait vraiment tout malgré ses menaces. Il avait dit au roux qu’il devrait revenir en rampant, mais à son retour, il avait bien vu de l’émotion dans le regard de son médecin, comme la joie de l’avoir retrouvé. Sermonné ? rien du tout. Donatien l'a tout bonnement ignoré. Mais le roux s’attendait à être mutilé et enfermé, mais rien. Donatien a décidé qu’il ferait ce que les autres patients adultes faisaient, « sans traitement de faveur ».
Alors il creusait. Tous les jours. Toute la journée. Et quand il ne creusait pas, il plantait, quand il ne plantait pas, il arrosait. Le roux n’avait absolument pas la main verte, vraiment, vraiment pas, mais ces tâches ne demandaient pas d’adresse ou une intelligence supérieur alors il pouvait le faire. Mais la fatigue était vite gagnée à force de dur labeur toute la journée. Il n’était pas sportif, comme 90% des patients d’ailleurs, et s’écroulait instantanément le soir après le diné. Ses journées étaient devenues monotone et automatique.
Lever, petit déjeuner, toilette, rendez-vous, travaille, déjeuner, travail, diner, dormir.
Ses repos étaient lorsqu’il mangeait, il y avait seulement ces moments où il pouvait faire autre chose que jardiner. Parfois le soir, quand le soleil ne l’a pas tué ou qu’il n’avait pas creusé toute la journée, il avait encore la force de jouer de la musique ou lire.

Bah, il l’avait cherché aussi, défier Donatien … il aurait pu avoir pire que travailler tout les jours en plein air. Aeden, lui, avait demandé des coups de physique pour avoir un peu de répit, c’était intelligent. Alors quand ses amis n’étaient pas avec lui à creuser, Nevrabriel passait son temps à penser. Et il avait beaucoup de temps pour ça, penser. Mais ses pensées étaient toujours très belles, se remémorant des souvenirs pas si lointain que ça, lorsqu’il eut son autorisation de sortie. Evidemment, il ne l’avait dis à personne, tout les patients l’aurait traité de fou d’être revenu en Enfer, et il doutait malheureusement que quelqu’un puisse le comprendre un jour, même lui se demandait par moment ce qu’il faisait là. Il aurait pu rester en Angleterre, il serait certainement mort plus vite, mais mort auprès des gens qu’il aimait le plus au monde ; de sa sœur … d’Astrid …

_  Hé buachaill ! J’ai vu mes parents l’autre jour et ils m’ont ramenés quelques bouquins si ça t’intéresse.

Nevrabriel releva la tête instinctivement en entendant une langue étrangère à l’anglais. Il profita de cette conversation pour planter sa pelle afin qu’elle ne bouge pas et retirer ses gants de jardinage. Lui et Aeden, faisant partie des personnes qui passaient leur temps à creuser, avaient accumulé des bleus, des ampoules et des douleurs sur les mains et les poignets. Le roux posa ses gants sur le manche de son outil pour resserrer un bandage qu’il avait à son poignet gauche en faisant craquer ses doigts pour les détendre un peu avant de faire tourner ses poignets pour les détendre également.

_Oui trop !

Nevrabriel tourna légèrement la tête vers le surveillant le plus proche pour voir si ce dernier allait lui ordonner de se remettre au travail, mais il était en train de discuter avec un de ses collègues, ce qui laissait une pause de quelques instants au roux pour continuer à s’étirer. Et pour parler en gaélique, autrement, les surveillants les auraient sermonné comme quoi parler une autres langue était signe de complot. Ce qui n’était pas totalement faux en soit, c’était comme ça que l’écossais avait pu faire la carte de l’île avec les déplacements des surveillants, les gardes l’ont choppé mais n’ont pas pu lire ce qu’il avait noté.

_Je crois que le seul bien que procure ce jardinage intensif c’est que ça fait les muscles.

Nevrabriel, pour souligner ses paroles avec humour, leva la manche courte de son uniforme et contracta son bras pour relever son biceps. Bien que le roux avait une musculature naissance, cela restait une musculature naissance, sa morphologie refusait qu’il soit taillé comme un dieu du stade. Il ne fallait pas rêver ni même espérer. La seule chose qu’il pouvait faire c’est sculpter son corps pour faire ressortir ses muscles tout en restant une brindille.

Nevrabriel eut un léger rire en remettant sa manche correctement et remettant ses gants par la suite. Maintenant qu’il était devenu proche d’Aeden, il s’inquiétait pour lui, avec cette histoire qu’il avait sorti à Halloween, Nevrabriel sentait que son ami était aussi révolutionnaire qu’Ophélia et ce n’était pas forcement bon pour rester en vie. Et ce qui le faisait peur depuis peu était sa proximité avec Elizabeth. Puisque le roux avait le temps de cogité, alors il cogitait beaucoup et essayait de comprendre ce qui était sous ses yeux et lui avait échappé. Alors, toujours à mi-voix, et en gaélique en espérant que les cours aient donné assez de vocabulaire à Aeden, il demanda :

_Je voulais savoir … Je sais que ça ne me regarde pas mais j’aimerai que tu me rassures … Tu n’es pas le père de la fille d’Elizabeth, n’est-ce pas ?










|HRP : Tout ce qui est en italique est en gaélique ;)|


Dernière édition par Nevrabriel le Sam 16 Nov - 16:18, édité 1 fois
Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Aeden ZetharÉlectron libre
Lun 29 Juil - 16:36
Aeden eut un léger sourire. Profiter de l’inattention des gardes n’était pas très difficiles. Ils avaient autant envie d’être là que les patients et ne voyaient pas en quoi ces derniers pouvaient être menaçants. Jusqu’ici à part pour en conduire de temps en temps un à l’infirmerie, il ne se passait pas grand-chose pour eux. Nev ôta ces gants pour resserrer ces bandages. C’était parfois à se demander lesquels des deux étaient le plus maladroit. Le surdoué baissa les yeux sur ces paumes calleuses. Lui qui avait toujours eu les mains lisses et douces avait eu bien du mal à s’habituer à manier divers outils depuis qu’il bossait dans la forêt.

_Je crois que le seul bien que procure ce jardinage intensif c’est que ça fait les muscles.


Aeden fut satisfait de comprendre la majorité de la phrase. S’il avait du mal avec la conjugaison, le vocabulaire, il l’avait plutôt facilement acquis. Il avait toujours eu du mal à conjuguer, que ce soit dans sa langue maternelle ou une autre. Il observa le bras maigre de son ami qu’il bandait avec humour. Il rigola doucement, de peur d’attirer l’attention sur eux. Il le quitta des yeux quelques instants pour enfoncer sa pelle dans le sol et virer un tas de terre tout aussi sec qu’infertile. Il ajouta, une grimace exagéré sur les lèvres :

- Oh on va aussi devenir les mains les plus vertes de toute la contrée.


Ils pourraient se lancer dans le jardinage lorsqu’il quitterait l’institut. De toute manière, les études ce n’étaient pas pour lui. Le surdoué se demanda ce qu’il ferait de sa vie s’il sortait un jour. Mais c’était le trou. Difficile pour lui de se projeter, il ne pouvait qu’attendre de voir comment les choses évolueraient ici. La révolution, W05, le bébé… cela faisait beaucoup. Et il avait du mal à savoir où il était supposé mettre ces priorités. Pensif, il reconcentra ces pensées lorsque Nev s’adressa à lui :

_Je voulais savoir … Je sais que ça ne me regarde pas mais j’aimerai que tu me rassures … Tu n’es pas le père de la fille d’Elizabeth, n’est-ce pas ?


Le garçon enfonça sa pelle dans le sol et s’appuya dessus. Nev était un garçon d’un naturel inquiet. Et en même temps, être le patient d’Elpida devait être une sacrée source d’inquiétude. Même s’il était heureux d’avoir auprès de lui un ami, il aurait préféré que lors de son voyage chez lui, le garçon y reste. Il attrapa la bouteille qu’il laissait trainer par terre et en but quelques longues gorgées, un œil discret tourné vers les gardes qui papotaient à l’ombre.

- Non ne t’inquiète pas pour ça. Je suis juste l’une des seules personnes à l’institut qui semble se faire du souci pour elle et pour le bébé.


Un pli soucieux barra le front du garçon. Plus le temps passait, et plus cette situation l’inquiétait. Il n’était pas idiot, il y aurait forcément des dégâts sous peu à l’Institut, et vu son implication, il ne manquerait pas de tremper dans ces histoires.

- Tu sais… si les choses tourneraient mal pour nous autres…


Nous autres… Alexander, lui, Ophélia probablement, d’autres encore. Peut-être qu’être le patient de Donatien éviterait à Nev’ de terminer à l’asile ou n’importe quel autre scénario. Le bruit net d’une arme à feu hantait encore et toujours ces rêves. Lore hantait encore et toujours ces rêves. S’il dormait, c’était uniquement parce qu’il le fallait. Il continua, se forçant à chasser des images qui remontaient à la surface :

-…si tu pouvais les tenir à l’œil elle et la mini-W05, se serait un soulagement. Elle…elle n’a pas beaucoup d’amis au sein de l’institut.


Même s’il était plus proche d’Alexander que de Nev’, jamais il n’aurait pu soumettre une telle proposition au Génie. Il savait pertinemment à quel « camp » était censé appartenir W05. Comme il savait que son camarade et lui avait beaucoup de différent en ce moment. De toute manière, s’ils tentaient quelque chose, ils seraient tous les deux impliqués. Et Aeden doutait qu’Alexander puisse surmonter un second échec après l’évasion ratée de Lore. Il avait beau avoir repris du poil de la bête, il restait plus fragile qu’il ne le faisait croire. Il balaya ses paroles de la main, comme si elle ne revêtait pas autant d’importance que ça :

-Enfin ! Tout devra bien se passer n’est-ce pas.


Il hésita ensuite un instant, et reprenant sa pelle en main, continua, à voix basse :

- Je sais que je t’en avoir déjà touché un mot, mais je voulais juste te rappeler que si tu venais à découvrir par « inadvertance » quelque chose chez Donatien qui pouvoir servir… Il y a quelques gars que ça pourrait intéresser.


Ce n’était pas la première fois qu’il demandait au garçon de fouiner dans les affaires du médecin. Et il savait que c’était très dangereux. Le nouveau directeur était dans un état bizarre pour l’instant, et son côté lunatique commençait à poser questions. Finirait-il par se lasser de ces patients ? Aeden espérait que non. Nev’ était l’une des rares personnes en qui il pouvait encore avoir confiance. Et avec le « départ » d’Adèlys, le surdoué aurait pu jurer que quelques chose se tramait dans les murs de l’institut. Il n’était pas question que qui que ce soit finisse comme Lore. Aeden le prendrait personnellement, et il n’était pas certain que sa conscience puisse encaisser. Il aurait préféré que Nev n’ait aucunes raisons de se mettre en danger de quelques manières que ce soit.


|HRP : Tout ce qui est en italique est en gaélique aussi 8D Et les fautes de conjugaison sont authentique xD |
Aeden Zethar
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Sam 16 Nov - 23:59
_Je voulais savoir … Je sais que ça ne me regarde pas mais j’aimerai que tu me rassures … Tu n’es pas le père de la fille d’Elizabeth, n’est-ce pas ?

Aeden mit quelques temps à répondre, observant les gardes en s’abreuvant. Même si les garçons parlaient en gaélique, aucun d’eux ne voulaient être surpris en pleine « pause café » et ne plus pouvoir décrocher un seul mot durant tout leur dure labeur.

_Non ne t’inquiète pas pour ça. Je suis juste l’une des seules personnes à l’institut qui semble se faire du souci pour elle et pour le bébé.

Le roux souffla mentalement. Ouf. Bonne nouvelle. Il n’imaginait pas les conséquences si ça avait été Aeden le père. Après, est-ce que l’Institut avait l’intention réelle de chercher le père ? Nevrabriel n’était pas vraiment au courant de ce que faisait l’Institut à ce propos, ni au niveau du père, la mère ou bien le bébé. Mais Aeden avait l’air de s’occuper de cette affaire. Bien que Nevrabriel était compatissant, il savait qu’il ne se souciait pas réellement d’Elizabeth, comme le disait Aeden. S’il arrivait quelque chose à la mère et le bébé, il serait triste mais pas affligé, pas comme avec la petite Loreleï avec qui il avait passé du temps.

_Tu sais… si les choses tourneraient mal pour nous autres…

Nevrabriel cessa de creuser pour regarder son camarade, se disant que quelque chose de très sérieux et important allait sortir de cette bouche.

_…si tu pouvais les tenir à l’œil elle et la mini-W05, se serait un soulagement. Elle…elle n’a pas beaucoup d’amis au sein de l’institut.

Nevrabriel fronça légèrement les sourcils. Quel genre de relation entretenait Aeden et cette jeune femme ?
En tout cas, le roux ne réagit pas tout de suite, Aeden fut plus rapide que lui et chassa l’air pour signaler qu’il allait passer à autre chose.

_Enfin ! Tout devra bien se passer n’est-ce pas.

Nevrabriel continua de le fixer sans rien dire pendant quelques secondes. Puis, il suivit le mouvement d’Aeden lorsque ce dernier prit une pelle.
Le roux ne savait pas s’il pourrait aider Elizabeth. Demander à Donatien de la renvoyer de l’Institut ? Mais est-ce que le médecin en chef allait accéder à sa demande ? Les douces paroles de Nevrabriel ne devaient plus atteindre le cœur de son médecin, vu que ce dernier l’ignorait depuis son retour. L’écossais savait que cela était éphémère mais ne savait pas si Donatien se montrerait plus cruel ou justement plus doux avec Nevrabriel lorsque l’ignorance allait disparaitre. Aussi, pourrait-il se sacrifier au profil d’Elizabeth juste à cause d’une promesse qu’il allait faire à son ami ?
En vérité, Nevrabriel savait au fond de lui qu’il pourrait le faire. Elizabeth avait une petite fille, une petite fille qui avait besoin de sa mère. Lui il n’avait personne. Et personne n’avait besoin de lui. La petite lune logée à Londres, celle qui possédait son cœur, n’avait pas besoin de lui. Sa sœur n’avait pas besoin de lui. Les patients n’avaient pas besoin de lui. Alors oui, s’il devait se mettre entre une mère et un flingue il le ferait certainement. S’il devait se mettre entre un médecin et un bébé, il le ferait aussi.

_Je sais que je t’en avoir déjà touché un mot, mais je voulais juste te rappeler que si tu venais à découvrir par « inadvertance » quelque chose chez Donatien qui pouvoir servir… Il y a quelques gars que ça pourrait intéresser.

_Je sais.

Nevrabriel regardait les gardes les plus proches du coin de l’œil pour vérifier qu’ils étaient toujours occupés à parler de leur propre vie. De toute façon même si le roux parlait, ils n’auraient rien compris donc il n’y avait pas de raison de se faire du souci. Bien que le mot « Donatien » pouvait faire siffler quelques oreilles.

_Et d’accord, je veillerai sur Elizabeth et son bébé. Mais je suis certain que tu le feras très bien, très longtemps et ce jusqu’à ce que vous arrivez à partir tous les trois d’ici.

L’Ecossais eut un sourire pour son ami. Aeden le penserait certainement fou ou trop gentil de tenir de tel parole. Nevrabriel était tout ça ; fou et trop gentil. Mais il espérait que sa pathologie ne l’amènerait pas à oublier cette promesse. Il espérait que s’il devait aider Elizabeth un jour, il n’oublie pas qu’il l’a promis.

Nevrabriel repensait aux derniers mots d’Aeden. Le roux pourrait, presque facilement, aller dans le bureau d’Agnès et fouiller. Il connaissait assez bien la secrétaire et savait à peu près où elle rangeait ses dossiers confidentiels. Mais il ne le ferait pas. Il ne trahirait Agnès pour rien au monde. Il faudra qu’une vie soit en danger de mort. Et surement une vie auquel il tient énormément. En théorie, tous les patients étaient en danger. Ils pouvaient tous mourir du jour au lendemain.
Et, malheureusement, Nevrabriel était humain, et même si la mort de la petite Lorelei lui a fait du mal, il n’irait vraiment fouiller dans le bureau d’Agnès ou Donatien que si la vie d’Aeden, Lucy, Ulysse ou Kan étaient en danger … en fait … Nevrabriel ne savait pas. Et si demain c’était Ophelia ? Est-ce qu’il la laisserait mourir ? … Est-ce que sa vie valait moins que celle d’Ulysse ?
Evidemment que non. Mais dans ce cas là il n’avait aucune raison de ne pas prendre autant de risque ?
Nevrabriel ne savait pas. Ses pensées étaient contradictoires. Tantôt il pensait mourir pour Elizabeth, alors qu’il la connaissait à peine. Mais il ne pouvait pas trahir Agnès si un inconnu était en danger de mort. Rien n’avait de sens dans son esprit.

_ « Je sais que je t’en ai touché un mot », Aeden, « je t’en ai » pas « je t’en avoir ». Et « qui pourrait servir »

Le roux fit un clin d’œil à son ami. Aeden apprenait vraiment vite une langue qui n’était pas facile.
Nevrabriel se remit à creuser, parce qu’il fallait tout de faire mine de travailler ! Mais aussi il se remit à penser. Les résistants voulaient l’ « utiliser », parce qu’il était un patient du docteur Elpida. Mais ce n’était pas pour autant qu’il avait l’immunité. Il ne savait ce que ferait Donatien s’il apprenait que Nevrabriel aidait les complotistes dans son dos.
Personne n’est à l’abri.

_Tu as 18 ans depuis un moment … A part Elizabeth et son bébé, qu’est-ce qui te retient de demander à partir ? Ton médecin ne voudrait pas ? Te sauver ne voudrait pas dire abandonner les autres patients. Je suis sûr que tes amis seraient heureux de te savoir en sécurité.
Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Aeden ZetharÉlectron libre
Mar 19 Nov - 16:39
Nevabriel répondit, presque laconiquement :

_Je sais.


Aeden restait mal à l’aise à demander ce genre de choses à son ami, mais il avait fait une promesse. Et il voulait être capable de la tenir pour une fois. Une seule fois. Il ne savait juste pas quel prix il était prêt à payer pour y parvenir. Doutait d’avoir une idée de ce qui pourrait arriver s’il devait y avoir des victimes par sa faute. Cette peur l’empêchait de dormir la nuit et de se concentrer sur ce qui était vraiment important. Au point qu’il n’avait plus aucunes idées de ce qui avait vraiment de l’importance.

_Et d’accord, je veillerai sur Elizabeth et son bébé. Mais je suis certain que tu le feras très bien, très longtemps et ce jusqu’à ce que vous arrivez à partir tous les trois d’ici.

Aeden rendit un sourire crispé à celui de son ami. Si Elizabeth quittait l’île… elle serait dévastée. Ce n’était pas vraiment une option qui l’enchantait. Il était au moins rassuré qu’elle ne finirait pas seule si plus personne n’était là sur l’île pour penser à elle. Il avait juste peur qu’elle soit abandonnée, qu’on oublie qu’elle n’avait été qu’un jouet dans les mains de l’institut, qu’elle était comme elle était, mais qu’elle était humaine.

_ « Je sais que je t’en ai touché un mot », Aeden, « je t’en ai » pas « je t’en avoir ». Et « qui pourrait servir »

Il hocha la tête, répétant à son tour les mots corrigés par Nevabriel. Il lui fallait beaucoup de répétitions, surtout lorsqu’il s’agissait de grammaire. Il faisait de gros efforts pour apprendre la langue traditionnelle de son ami et au-delà de l’utilité qu’il en tirait, il était aussi satisfait de pouvoir lui parler dans sa langue, conscient que cela devait lui faire plaisir et lui permettre de se souvenir de choses qui pouvaient lui manquer. C’était comme lorsqu’il discutait en allemand avec Alexander.

Il creusa, et ses pensées s’éloignèrent presque automatiquement vers tous les tracas qu’il tentait de garder enfuit. Il y avait W05, mini-W05, sa promesse d’aider Alexander, son envie de changer les choses, d’aider les autres patients, sa peur que quelqu’un se retrouve punit par sa faute, sa peur de finir par détruire plus qu’il ne construirait. Sa peur de ne pas être à la hauteur. Que tout ce qu’il entreprenait ne soit qu’un échec de plus. Sa peur de n’accomplir tout ça que pour se sentir bien. Se sentir utile et égoïstement mettre tout le monde en péril pour ça. Nevabriel le tira de ses pensées.

_Tu as 18 ans depuis un moment … A part Elizabeth et son bébé, qu’est-ce qui te retient de demander à partir ? Ton médecin ne voudrait pas ? Te sauver ne voudrait pas dire abandonner les autres patients. Je suis sûr que tes amis seraient heureux de te savoir en sécurité.


Il enfonça sa pelle dans la terre, et glissa un regard à Nevabriel. S’il pouvait parler de ça à quelqu’un, c’était bien lui. Il n’aurait jamais pu exprimer cela à Alexander, ou Ophélia par exemple. Il avait du mal pourtant à mettre des mots sur ce qui le terrifiait, sur la raison pour laquelle quitter l’île lui faisait peur.

- Je… C’est idiot mais je ne peux pas partir. Tu sais… Lore… Je lui avais promis de l’aider et…je n’ai pas pu l’aider elle, mais je peux encore aider les autres. Si je partais maintenant… je ne pourrais pas vivre avec ce qui s’est passé. J’ai besoin de me rendre utile, peut-être même de me prouver que je ne suis pas juste un gars vide.

Il sera le manche de sa pelle, se raccrochant à la terre, le cœur prêt à exploser. Les émotions qui l’assaillaient lorsqu’il pensait à tout ça était si fortes qu’il avait parfois le sentiment qu’elles risquaient de lui broyer le corps. La bouche sèche, il continua :

- Un gars vide qui promet des choses sans réfléchir à ce qu’elle implique, où ce gars vide qui n’est pas capable de s’interposer entre un revolver et celle à qui il a promis la liberté. Un gars vide qui préfère laisser tomber son ami parce qu’il est trop occupé à s’apitoyer sur son sort que d’être là pour lui. J’ai fait beaucoup d’erreur que je ne pourrais jamais réparer...


Il se tut. C’était plus dur qu’il ne le pensait. Sa voix tremblait si fort sur la dernière phrase qu’il avait douté pouvoir la terminer. C’était juste ça au fond. Il s’en voulait. Il s’en voulait juste tellement qu’il se sentait incapable de passer à autre chose. Pas alors que dans sa tête, la violence du coup de feu résonnait encore, bourdonnant à ces oreilles. Il serra les dents et retourna la terre, y mettant toutes ses forces. Il n’était qu’un idiot. Un putain d’idiot. Il relâcha la pression, poussant un long soupir, masqué par le bruit qu’il faisait avec sa pelle, puis il ajouta, dévoilant à Nevabriel son souhait le plus sincère, celui qui le hantait jours et nuit depuis des mois :

- J’aimerais tellement que personne ne soit blessé cette fois-ci…


Un espèce de sentiment mélancolique le laissa lessivé. Il eut un triste sourire et retourna au boulot, alors qu’un vigile leur jetait un rapide coup d’œil. Il gardait tellement tout à l’intérieur, que de sortir autant d’un coup l’avait épuisé. Il tirait un léger baume au cœur de partager ces doutes et ces peurs avec quelqu’un, d’autant plus avec un ami dont il s’était énormément rapproché ces derniers temps.

- Toi aussi tu as plus de 18 ans, et il n’y a vraiment rien pour te retenir… Même Donatien n’aurait d’autres choix que de te laisser partir. Pourtant tu restes… Tu pourrais retrouver Astrid… Mais tu es là.


Il ne savait rien des raisons qui retenaient le garçon sur l’île. Peut-être cela avait-il un lien avec sa maladie dont il discutait peu, celle qui semblait lui causer des pertes de mémoire, mais honnêtement, il doutait que Donatien soit le meilleur médecin pour se charger de ça. Il y avait forcément autre chose.
Le surdoué ne forcerait jamais son ami à parler de ce qui le tracassait, mais il voulait lui aussi être une oreille attentive pour lui. Alors, s’il avait envie d’en discuter, il serait là pour l’écouter.



Ps : considère qu’il a fait quelques fautes de grammaires à nouveau, mais j’avais la flemme de les intégrer xD
Aeden Zethar
Image : Mauvais ouvrier ne trouve jamais bon outil ||Feat Nev|| 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 28 Nov - 2:26
_Tu as 18 ans depuis un moment … A part Elizabeth et son bébé, qu’est-ce qui te retient de demander à partir ? Ton médecin ne voudrait pas ? Te sauver ne voudrait pas dire abandonner les autres patients. Je suis sûr que tes amis seraient heureux de te savoir en sécurité.

Nevrabriel regarda son compagnon avant de creuser en chœur avec lui. Il profitait de ne pas parler pour travailler un peu. Parce que même si les surveillants ne les regardaient pas, il fallait tout de même avancer le chantier pour ne pas de faire réprimander. Et c’était un coup à ce que les deux amis soient séparés le reste du temps s’ils étaient jugés non lucratifs ensemble.

_ Je… C’est idiot mais je ne peux pas partir. Tu sais… Lore… Je lui avais promis de l’aider et…je n’ai pas pu l’aider elle, mais je peux encore aider les autres. Si je partais maintenant… je ne pourrais pas vivre avec ce qui s’est passé. J’ai besoin de me rendre utile, peut-être même de me prouver que je ne suis pas juste un gars vide.

Le roux ne disait rien et fit mine de se concentrer sur sa pelle. Mais il comprenait que trop bien Aeden. Lui aussi était là pour les mêmes raisons ; donner un sens à sa vie. Du moins le reste de sa vie. Se dire qu’il pouvait tout de même être utile même s’il était voué à ne pas vivre longtemps dans ce monde. Se dire qu « ‘il n’était pas un gars vide ». Nevrabriel n’aima pas le sentiment qui venait de naitre en lui ; celui d’être heureux de ne pas se sentir le seul pecno à se demander ce qu’il faisait encore dans ce monde. Il devrait être compatissant et même triste pour Aeden, et au contraire il avait ce sentiment de soulagement. Il avait honte de ressentir cela mais il ne pouvait pas s’en empêcher.

_Un gars vide qui promet des choses sans réfléchir à ce qu’elle implique, où ce gars vide qui n’est pas capable de s’interposer entre un revolver et celle à qui il a promis la liberté. Un gars vide qui préfère laisser tomber son ami parce qu’il est trop occupé à s’apitoyer sur son sort que d’être là pour lui. J’ai fait beaucoup d’erreur que je ne pourrais jamais réparer...

Nevrabriel donna un plus gros coup de pelle que les autres. Les mots d’Aeden faisait mal parce qu’il se revoyait dedans. Même s’ils n’avaient pas fais les mêmes promesses, Nevrabriel n’avait pas tenu certains des siens. Lui aussi s’en voulait de ne pas avoir pu sauver Loreleï alors qu’il était sur l’estrade. Aussi, il s’en voulait d’avoir abandonné Lucy après ça.
Oui, ils avaient des erreurs similaires … Ils n’étaient pas amis pour rien …

_J’aimerais tellement que personne ne soit blessé cette fois-ci…

Moi non plus …
Mais comment ?
Comment Nevrabriel pouvait faire en sorte que personne ne souffre ? Donatien ne l’écoutait pas. Le nouveau directeur encore moins. Agnès ne pouvait rien faire. Nevrabriel ne pouvait rien. Mise à part briser tout ses principes et aller fouiller dans le bureau de Donatien et Agnès, il ne savait pas comment il pouvait faire en sorte que plus personne de soit blessé. D’ailleurs, s’il y parvenait, comment pourrait-il donner tout ce qu’il trouverait aux autorités ?
Quelle autorité d’ailleurs ? La France ? Le Royaume Unis ? Cette île ne dépend d’aucun Etat alors est-ce qu’un pays aura le droit d’exercer ses droits sur ce sol ? …
Que pouvait dire Nevrabriel à Aeden pour le réconforter alors qu’il avait les mêmes problèmes ? Comment pouvait-il trouver la solution pour que son ami se sente mieux ?

_Toi aussi tu as plus de 18 ans, et il n’y a vraiment rien pour te retenir… Même Donatien n’aurait d’autres choix que de te laisser partir. Pourtant tu restes… Tu pourrais retrouver Astrid… Mais tu es là.

La pelle de Nevrabriel dérapa et le jeune homme faillit tomber. Des rougeurs commençaient à envahir ses joues.
Comment ?! Comment Aeden avait deviné ?! Agnès ok mais comment Aeden a pu deviner ?! Est-ce qu’il l’avait dis à quelqu’un ? Qui d’autre était au courant ?!

_Beuhjejejeje v-v-v-OIs pas ce que que que tu veux di-di-dire !

Nevrabriel lâcha sa pelle et se recroquevilla comme s’il avait trouvé quelque chose par terre, en retirant ses gants avant de s’ébouriffer les cheveux par le stresse et l’incompréhension. Bon sang ! Cette situation était tellement embarrassante, lui qui avait tout fait pour que ça ne se sache pas, surtout qu’elle n’était plus ici depuis des mois. Mais le si beau visage d’Astrid avait maintenant complètement prit place dans son esprit.
Elle.
Son visage.
Sa voix.
Son sourire.
Ses yeux.
Ses lèvres.
Ses lèvres …
Si douce …

Non. Nev. Reprend toi !
Mais trop tard, le visage de l’écossais était aussi rouge que ses cheveux. Le jeune homme mit quelque secondes, presque une minute, pour se calmer et respirer doucement. Il massa sa nuque avant de dire à demi-mot :

_On part pour retrouver une personne qui tient à nous.

Il se souvenait très clairement de ce qu’il avait dis à Astrid ce jour là. Il lui avait ouvert son cœur, il lui avait avoué son amour il … Oh bon sang !
Mais elle … Elle n’avait rien dis. Mais elle n’avait rien à dire, puisque ce n’était pas réciproque. C’était mieux ainsi. Il ne savait que trop bien le sentiment de perdre la personne qu’on aimait. Il était préférable qu’elle ne l’eue jamais aimé pour ne pas souffrir ainsi. Par sa part, il savait qu’il l’aimerait, certainement jusqu’à ce que son cerveau devienne une compote. Et c’était mieux ainsi, qu’elle ne partage pas son amour.

_Il ne s’est rien passé entre elle et moi et il ne se passera jamais rien. Hm ? Et je ne pars pas parce que je ne peux pas vivre dans le monde normal avec ma maladie.


D’ailleurs, combien de temps lui restait-il encore ? …

_Donc partir d’ici ne sert à rien, autant rester ici et essayer d’aider comme je le peux.
Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Aeden ZetharÉlectron libre
Ven 24 Jan - 14:07
Il avait peut-être été trop léger. Il ne connaissait pas le fin mot de l’histoire, mais il savait que ce qui pouvait unir Nevabriel et Astrid, était au moins aussi compliqué que sa propre relation avec Elizabeth. Il n’en avait jamais discuté tous les deux, aussi espéra-t’il ne pas avoir eu des paroles trop déplacés pour son ami. Définitivement, il n’était qu’un boulet. Un énorme boulet.

_Beuhjejejeje v-v-v-OIs pas ce que que que tu veux di-di-dire !


Nev fit mine de ramasser quelque chose par terre, s’accroupissant, complètement perturbé. Il était en train de prendre des couleurs assez proches de celle de sa chevelure, on aurait presque pu croire qu’il s’étouffait avec quelque chose. Le surdoué, désemparé, ne savait pas trop sur quel pied dansé. Il aurait bien voulu d’un CTRL-D pour effacer sa maladresse. Il le savait pourtant, qu’il devait tourner sept fois sa langue dans sa bouche.

C’était exactement le genre de phrase maladroite qu’il sortait toujours quand il ne fallait pas. Ça lui avait causé des tonnes d’ennuis lors de ces années de collèges. Ca continuait à lui causer des ennuis d’ailleurs.

_On part pour retrouver une personne qui tient à nous.


C’était sans équivoque. Aeden faillit s’excuser, comme on le fait à l’enterrement d’une personne. Cette espèce d’excuse qui n’a pas de sens, mais qui revête tout de même une importance quand on perd quelqu’un. D’une certaine manière, il avait perdu quelqu’un Nevabriel. Ou quelque chose. Il se retient pourtant, conscient que ce genre de désolé, manquait peut-être une nouvelle fois de tact.

_Il ne s’est rien passé entre elle et moi et il ne se passera jamais rien. Hm ? Et je ne pars pas parce que je ne peux pas vivre dans le monde normal avec ma maladie.


Ce monde normal auquel avait aspiré Aeden pendant si longtemps. Il était bien loin désormais. Pourtant, il pouvait encore imaginer vivre dans ce dernier, contrairement à Nevabriel. A partir de quand, est-ce qu’on décide que ce monde normal n’est plus capable de nous accueillir ? Ou se trouve la limite ? L’invisible ligne que ne peuvent pas franchir les gens qui ne correspondent plus aux critères de la société ?

_Donc partir d’ici ne sert à rien, autant rester ici et essayer d’aider comme je le peux.


Il ressentait dans les propos du garçon la même résignation que lui-même sentait de plus en plus omniprésente.

- Il n’y a plus personne qui ne tienne à moi dans le monde normal.


Ces parents et lui entretenaient des relations qui tenaient plus d’une pièce de théâtre que d’une réalité. Ils ne faisaient que jouer à la famille, tentant de leur mieux d’ignorer ce qui n’allait pas. Sauf que plus rien n’allait dans la vie du surdoué, Et leur lien fragile était en train de définitivement se réduire en poussière. Il ne savait plus vraiment où il en était avec les autres. Ceux du monde normal ou ceux de l’institut. Il était paumé.

- Des amis comme toi, je n’en ai pas beaucoup Nev. Alors, bah, moi ça m’aide de t’avoir ici.


Encore des paroles maladroites. Aeden creusa pour éviter d’afficher une mine désemparée. Il avait du mal à trouver ces marques à l’institut. Il se rendait compte d’ailleurs, que depuis quelques jours, cela faisait officiellement deux ans qu’il était ici. Il se rendait compte aussi qu’il ne serait jamais chez lui à l’institut. Pas plus qu’il ne le serait dans le monde normal qu’avait cité Nev. Alors où ?
Aeden Zethar
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 11 Fév - 15:35
_Donc partir d’ici ne sert à rien, autant rester ici et essayer d’aider comme je le peux.

L’atmosphère était beaucoup moins joyeuse que tout à l’heure entre les deux amis, cependant, elle n’était pas lourde ou oppressante, seulement plus sérieuse et presque triste. Les deux jeunes hommes étaient plutôt connus pour leurs visages accueillants et leurs naïvetés apaisantes. Ils avaient bien grandi depuis, pas physiquement mais dans leur esprit. Ils avaient muri en un temps réduit par la perte de leur innocente et non par une ascension vers leur vie d’adulte.

_Il n’y a plus personne qui ne tienne à moi dans le monde normal.

Nevrabriel releva doucement la tête vers son camarade. Ils partagèrent un regard compris. Ils se comprenaient. Partir d’ici semblait être une merveilleuse promesse de liberté. Mais une liberté remplis de solitude était-elle réellement belle ? Ils avaient vu et vécu beaucoup de choses que des jeunes de leurs âges n’auraient jamais pu imaginer, pouvaient-ils vivre comme toutes ces personnes après cela ?
Leurs familles, leurs amis … qui étaient-ce réellement ? Qui étaient leur véritable famille dans ce monde ? Où étaient-ils ? Ici ou de l’autre coté de la mer ? Et leurs amis ? Etaient-ce ces personnes à qui ils ne parlaient plus, vivant confortablement et allant à l’école comme tout le monde ? Ou étaient-ce ces patients enfermés avec eux dont les liens étaient le plus souvent incertains ?

_Des amis comme toi, je n’en ai pas beaucoup Nev. Alors, bah, moi ça m’aide de t’avoir ici.

Nevrabriel eut un léger sourire sur son visage avant de se redresser pour poser une main réconfortante sur l’épaule de son cadet. Le roux avait toujours ce sourire rempli de bienveillance et de générosité, une caractéristique que le temps et les événements n’ont pas pu ternir malgré ses yeux bien moins lumineux qu’autrefois.

_Merci. Ça fait du bien d’entendre qu’on compte pour quelqu’un. Moi aussi je suis content de t’avoir pour ami.

L’écossais jeta un œil aux gardes qui n’étaient plus là à cause du changement de ronde. Il en profita pour faire un geste du menton à Aeden afin de prendre une pause, comme la plus part des personnes ici qui profitaient du changement de gardes pour cesser de battre la terre et planter des pousses d’arbres.
Nevrabriel s’assit à même le sol, ne prenant pas le luxe d’aller trouver un quelconque rocher ou tronc d’arbre plus loin. Il se massa ses mains devenu plus fermes pour prévenir de futur ampoule et regarda leur dure labeur de là où il était. La forêt était immense et ils avaient encore beaucoup de travail. Après la plantation, il faudrait arroser, désherber, entretenir et cela allait durer jusqu’à ce que le directeur décide qu’il faille cesser cette corvée obligatoire.

_En vérité Aeden …

Nevrabriel prit un instant de pause, appréciant la brise froid sur son visage qui refroidissait après un dur labeur, puis, il releva la tête vers son ami et avoua avec le plus grand des sérieux et une pointe de honte dans la voix :

_Donatien m’a déjà laissé partir.

Le missile était lancé. Peut-être qu’Aeden l’avait deviné puisque Nevrabriel était introuvable sur l’île pendant deux semaines, et bien qu’il se faisait tout petit depuis son retour de son expédition, il était tout de même très reconnaissable avec ses cheveux rouge, sa grande taille et ses yeux dépareillés. Mais le fait de ne pas donner signe de vie à part là où il était obligé d’être, comme ici ou en salle de soin, faisant de lui un fantôme, avait peut-être aidé dans son excursion ?

_Je suis désolé de te raconter ça, mais j’ai l’impression que tu peux comprendre mes choix.

Partir et revenir … Qui aurait fait ça ? Personne. Personne n’avait jamais fait ça. Du moins en temps que patient. Certains patients étaient revenus en temps que médecin ou aide soignante pour aider justement les patients encore présent à garder la foi, à trouver de la joie dans cette île, mais tous étaient assez conscients que revenir en temps que patient étaient dangereux pour leurs santés mentales et leurs vies. Pourquoi Nevrabriel était-il revenu ? Quelle folie l’avait habité à ce moment ? Des questions qu’on lui aurait certainement posés s’il l’avait avoué à une autre personne qu’Aeden, mais l’écossais avait le sentiment que celui-ci n’allait pas juger ses actes, et dans le meilleur des cas le comprendre. Peut-être que cette complicité donnerait assez de courage à Nevrabriel d’avouer à Aeden sa peur face à sa maladie, le fait de perdre ses souvenirs, son identité, de mourir avant même la moitié d’une vie … Et ne laisser derrière lui que des feuilles de musiques et un souvenir amer dans le cœur de ses pairs.

_Je me suis dis qu’au moins ici, je suis utile, même un peu … Peut-être que je serais resté à Londres si elle me l’avait demandé, qui sait ? L’amour peut nous faire faire bien des choses. Et je l'ai sincèrement aimé.
Nevrabriel
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Aeden ZetharÉlectron libre
Jeu 27 Fév - 14:46
Le changement de rôle des surveillants permettait aux jeunes de faire une petite pause dans leur travail. Les deux garçons s’installèrent par terre, reposant leurs muscles endoloris. Pour deux brindilles comme eux deux, ce genre de pause était une bénédiction dont il n’hésitait pas à user. Enfin… ce n’était pas comme si les autres patients étaient bien plus épais. Souvent, les malades étaient plutôt maigrelets, tout cela était logique. Et l’air de rien, il avait pris quelques petits muscles à force de bêcher. Une couleur moins pâle aussi. Ces parents lui avaient trouvés une excellente mine la dernière fois qu’ils étaient passés le voir. Comme quoi on peut se sentir mal en dedans, sans que cela ne se ressente en dehors.
_Merci. Ça fait du bien d’entendre qu’on compte pour quelqu’un. Moi aussi je suis content de t’avoir pour ami.


Les mots du garçon touchaient le surdoué. En ce moment, il se sentait pas mal seul. Il s’était à peine réconcilié avec Alexander, et ne savait pas vraiment à qui s’adresser quand ça n’allait pas fort. A vrai dire, il devait avouer qu’il avait peut-être cessé de chercher aussi.

_En vérité Aeden …

Le garçon releva le regard, pour capter celui, si particulier de son acolyte. Il sentait que le rouquin s’apprêtait à lui faire une annonce de taille :

_Donatien m’a déjà laissé partir.

Sans être entièrement surpris, le surdoué était tout de même un peu étonné que Donatien ai permit un truc comme ça. Il y avait une différence entre les bruits de couloir et entendre quelque chose de la bouche de la personne concernée. Il hocha la tête. Ainsi donc, il avait eu droit à quelques temps de liberté, et le voilà qui était à nouveau ici. Cela faisait réfléchir le garçon. Lui-même avait eu l’occasion de sortir lors de sa majorité, mais il y avait une différence entre décliné l’offre, et y gouter mais la refuser quand même. Il se demandait si cela avait été difficile pour le garçon, et ce que lui-même aurait fait.

_Je suis désolé de te raconter ça, mais j’ai l’impression que tu peux comprendre mes choix.

Il hocha la tête, comme pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas à s’excuser. Sans savoir s’il aurait eu le courage de revenir. Sachant qu’il n’avait pas eu le courage de partir, il ne pouvait que comprendre son homologue. Ils avaient beau être physiquement très différents, ils se ressemblaient beaucoup à l’intérieur.

_Je me suis dis qu’au moins ici, je suis utile, même un peu … Peut-être que je serais resté à Londres si elle me l’avait demandé, qui sait ? L’amour peut nous faire faire bien des choses. Et je l'ai sincèrement aimé.


Il eut un léger sourire. Hélas oui. Il savait ce que voulait dire le rouquin. Même s’il ne pouvait mettre de mots sur ce qu’il ressentait pour W05, il savait que pour elle, il pouvait faire des choses idiotes. Et il n’était pas sûr que cela soit un jour réciproque. Elle était comme une créature sauvage qu’il aurait fallu apprivoiser, or, Aeden n’avait pas la moindre idée de la manière dont il aurait pu s’y prendre. Finalement, il se voilait la face en se disant qu’il ne savait pas ce qu’il ressentait pour elle.

- Peut-être que j’aime Elizabeth.


Rajouter le peut-être, ça rassurait. Comme si le fait que ce ne soit pas sûr, pouvait annuler les faits. Aeden avait toujours garder ces sentiments avec pudeur, de peur qu’il ne blesse quelqu’un un jour. Il n’était pas trop à l’aise avec ces émotions, cela remontait peut-être aux histoires qui l’avaient lui-même blesser lorsqu’il était plus jeune. Aimer les gens, c’était accepter de souffrir de leurs absences, de leurs violences. Mais on n’avait pas le choix que d’aimer. Pour ne pas souffrir de ne pas ressentir. Pour ne pas sombrer dans la solitude.
Il y avait différente sorte d’amour. Il avait ressenti un infime morceau de celle d’un frère pour sa sœur avec Lore. De celle d’un ami avec Alexander et Nev. Mais l’amour ce n’était pas simple. Et pour le jeune garçon, ça ne s’était pas toujours bien passé.

- Est-ce que tu penses qu’on reste ici parce qu’on a peur de ce qui se trouve dehors ? Encore plus que de ce qui se passe ici ? Franchement, parfois je me le demande…


Les gardes étaient de retour, et la question d'Aeden resta en suspens. Il aurait une réponse. Plus tard. En attendant, il fallait bosser. Se débrouiller avec les outils que les deux garçons avaient.
Aeden Zethar
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