contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Sam 22 Juin - 16:49
Katerina regardait par la fenêtre, les yeux perdus entre la vitre et l’horizon. La chaleur régnait depuis plusieurs jours sur l’institut, et le docteur de la jeune russe lui avait conseillé de rester près de sa chambre et de ne pas faire la moindre activité qui pourrait lui demander trop d’effort. La chaleur étouffante de ce début d’été était toujours une épreuve pour la jeune femme qui n’avait connu, jusqu’à ce qu’elle n’arrive à l’institut, que la douceur des températures du Nord.

Elle se trouvait dans ce couloir où elle avait rencontré Hyppolite et où elle l’avait croisé si souvent. Elle aurait pu s’y déplacer les yeux fermés tant elle en avait arpentée l’allée. Pour ce qui était de l’homme de ménage, ils se voyaient plus rarement désormais. Depuis que ce dernier avait postulé aux cuisines. Mais c’était une bonne chose, là-bas, la pression du docteur Elpida ne devait pas se faire autant ressentir. Et Agnès… Katerina aurait voulu pouvoir la sortir de sa tête. La jeune russe avait perdu définitivement son amitié, et ne parvenait pas à y croire. Elle avait le sentiment d’avoir tout gâcher. En réalité, elle se sentait à nouveau très seule. Bien plus seule qu’elle ne l’était avant de les avoir rencontrés.

Les nouvelles amitiés étaient rares, d’autant que la jeune femme continuait d’éviter les autres patients de l’institut. Il lui restait juste Sheila. Un rayon de soleil qui était toujours très occupée, elle aussi, surtout depuis les nouvelles règles que le docteur Elpida avait instaurées.
Elle s’en voulait. Combien de fois Andrei le lui avait dit ? Elle ne pouvait compter que sur elle-même. Combien de ces enseignements avait-elle transgressés en quelques mois de temps ? Et pour quels résultats ? Elle ferma les yeux l’espace d’une seconde, comme pour essayer d’effacer ces doutes. Elle ne pouvait pas le nier. Il avait toujours eu raison et, lorsqu’elle suivait ces conseils, jamais elle ne s’était sentie blessée.

Lorsque des pas se firent entendre dans le couloir, elle balaya tous ces doutes. C’était surement Hyppolite qui venait la voir. Il avait peut-être un petit trou dans son emploi du temps. Elle tourna le visage vers la source du bruit, se redressant et s’éloigna de la fenêtre. Elle était si enthousiaste qu’elle décida de partir à sa rencontre et se hâta vers le bout du couloir. Son visage qui pendant un instant c’était illuminé se fana lorsqu’un homme de taille importante fit son entrée dans son champ de vision. Ce n’était pas Hyppolite. Pourquoi l’avait-elle cru ?

La jeune femme fut tout de même curieuse – un trait de caractère qu’elle avait développée depuis son arrivée à l’institut- et regarda l’inconnu qui s’avançait vers elle. Katerina ne l’avait jamais vu, mais rien qu’un regard vers lui et elle se sentait comme pétrifiée. Il dégageait quelque chose qui lui était familier. Il semblait baigner dans tout ce que la russe avait connu lorsqu’elle vivait encore au manoir. Elle porta nerveusement ces mains à ces cheveux qu’elle rejeta derrière ses épaules et tout son corps sembla chercher à retrouver la rigidité altière que lui avait transmise Andrei. C’était facile, malgré toute la décadence dont la jeune femme avait pu faire preuve ces derniers mois, personne n’aurait pu effacer de nombreuses années d’éducation intransigeante. Elle baissa les yeux poliment, avant de se rendre compte qu’elle était désormais dans son chemin.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Lun 24 Juin - 22:23
Toujours aller de l'avant.Katerina


Il faisait bien trop chaud pour travailler, et cela, Victor Graham en avait conscience. Pourtant, il ne se serait jamais résigné à en profiter pour se reposer : il laissait cette oisiveté aux autres médecins. Pour autant, l'heure n'était pas aux consultations, et tous les patients étaient censés travailler différentes corvées depuis la récente annonce du Docteur Elpida. Loin de laisser le grand ophtalmologue désœuvré, ce dernier en profitait au contraire pour se documenter sur une thèse qu'il était en train d'écrire concernant le perfectionnement rétinien de la prothèse oculaire V3.A. Pour ce faire, Victor avait pris un jet privé tôt dans la matinée pour emprunter quelques livres à la splendide bibliothèque Clementinum, à Prague. Il venait tout juste de rentrer, un énorme coffret de bois ciselé sous le bras contenant les précieux ouvrages - il avait tenu à les garder contre lui, ne prenant pas le risque qu'un vulgaire homme de main fasse tomber les manuscrits. Tout ce qui lui manquait à présent, pour se mettre au travail, c'était ses toutes dernière notes d'observation. Hélas, Victor avait  dû quitter une salle de consultation précipitamment, la veille, et une des feuilles avaient dû glisser de son porte-notes car il lui en manquait une des pages.

Agacé par cette constatation, Victor hâtait le pas, coffre sous le bras, dans l'Aile W dont il n'était pas coutumier. Pourquoi avait-il fallu qu'il égare une feuille dans la seule aile où il n'avait aucun dossier actif de patient ? Et était-elle tombée dans un couloir, ou s'était-elle renversée au sol dans la salle ? Tant de temps perdu dans ces recherches intempestives, et tout ça à cause d'un ridicule Inutile - comme il aimait appeler les gamins sans intérêts - qui s'était pris un coin de mur dans l'oeil, ce qui avait donc requis une auscultation en urgence du Docteur Graham. Parfois, Victor s'étonnait de la bêtise de ses congénères.

Dans toutes ces pensées furibondes et dans sa hâte, le marquis manqua de ne pas voir la jeune fille qui se trouvait sur son chemin. Il l'aperçut au dernier moment et ralentit, suspendant dans son mouvement sa haute stature altière. Victor fronça ses épais sourcils, contrarié.

-Tu es sur mon chemin, fit-il remarquer d'un ton sévère qui ne laissait aucune ambigüité sur l'ordre qu'il sous-entendait.

Le grand ophtalmologue baissa les yeux vers la fine silhouette qui lui faisait face, la toisant tout d'abord avec un certain mépris tandis qu'il raffermissait sa prise sur son coffret. Il constata alors son attitude soumise et pourtant altière, comme une de ces baronnettes qui pullulaient aux bals du Duc de Montrose, et il se détendit légèrement. Cette patiente était peut-être sur son chemin, mais au moins avait-elle un comportement approprié - quel dommage que Victor ne pouvait pas voir ses yeux, qu'elle maintenait baissés. Peut-être, finalement, que cette jeune fille pourrait se dévoiler utile...

-N'es-tu pas censée travailler au reboisement de la forêt brûlée ? reprit-il. Tu devrais être au courant que le lambinage n'est plus autorisé à l'Institut. Enfin, puisque tu es là, tu peux te rendre utile : je cherche une feuille que j'aurais égaré à cet étage. Aide-moi à la retrouver et je t'épargnerai la corvée de travail.

Victor n'aimait pas avoir recours à des intermédiaires, il n'avait confiance qu'en lui-même. Mais en l'occurrence, il était chargé d'un précieux coffret dont il ne pouvait se délégué, en plus d'être doté d'une mauvaise vue à cause de son oeil borgne : un peu d'aide n'était donc pas malvenue...


Victor Graham
Image : Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mar 25 Juin - 15:23
L’homme était sans aucun doute l’un des nombreux médecins de l’institut. Elle le voyait mal dans un autre rôle que celui-là. Il avait la prestance et l’assurance d’un homme qui connait sa valeur. Mais il ne devait pas souvent se rendre dans l’aile W, car la jeune russe ne l’avait jamais vu auparavant. Et elle passait le plus clair de son temps ici, lorsqu’elle ne jouait pas du violon.

-Tu es sur mon chemin

L’ordre ne souffrirait pas de refus. Il avait claqué, et à l’intérieur de Katerina, cela fut comme un tremblement qui fissurait son crâne. A moins que ce ne fut l’inverse. Peut-être était-ce là la solution pour s’en sortir. Se reconstruire autour de ce qu’elle avait appris. Autour de ce qu’Andrei lui avait enseigné. Elle lui devait bien ça. Elle entrouvrit ces lèvres fines et lui répondit, d’une voix claire :

- Veuillez m’excusez Monsieur.


Elle s’écarta, pour lui laisser place, alors que ce dernier reprenait déjà la parole :

- N'es-tu pas censée travailler au reboisement de la forêt brûlée ? Tu devrais être au courant que le lambinage n'est plus autorisé à l'Institut. Enfin, puisque tu es là, tu peux te rendre utile : je cherche une feuille que j'aurais égaré à cet étage. Aide-moi à la retrouver et je t'épargnerai la corvée de travail.


Katerina osa un petit regard vers le médecin. L’homme possédait deux yeux verts d’une intensité rare ainsi qu’une barbe qui aurait pu adoucir les traits de son visage mais qui semblait plutôt accentuer son autorité. Elle baissa à nouveau le regard, hésitante. Difficile de décider de la démarche à suivre. Contredire cet homme en lui expliquant que sa maladie et ces donations annuel à l’institut faisaient d’elle l’une des rares « privilégiée » à ne pas devoir travailler lui semblait peu opportun. Mais le laisser dans l’ignorance de sa situation aurait pu le mettre en colère. Partant du principe qu’il se pouvait qu’il n’en ai rien à faire de ce qui l’avait menée là, et qu’elle n’avait de toute manière rien de mieux à faire, elle hocha la tête, quittant le sol des yeux pour lui répondre poliment :

- Oui monsieur.


Elle jeta un regard circulaire aux alentours, vérifiant le sol ainsi que les appuis de fenêtre du regard. Si le papier était là, il était bien caché. D’autant que la jeune fille avait l’habitude d’arpenter ce couloir et qu’elle n’avait rien vu aujourd’hui. Cependant, il pouvait très bien se trouver dans le tournant suivant où elle ne se rendait jamais. Son monde se résumait-il à ce couloir, celui qui longeait sa chambre ? Elle allait finir par le croire. Il n’existait qu’une seule façon de le savoir, aller voir. Jetant un regard vers la zone inconnue où elle allait rarement, elle se demanda pourquoi jamais elle n’avait eu l’idée de s’y promener. Aussi, la jeune femme fit quelques pas vers cette partie de l’aile vierge de toute exploration de sa part, puis se tourna, s’adressant à l’homme qu’elle avait croisé :

- Quel genre de papier cherchons-nous ? Si je peux me permettre.


Elle savait que l’indiscrétion n’était pas de caractère élégant, mais il serait plus facile de mettre la main sur ce papier si elle avait une idée de ce à quoi il était supposé ressembler. Même si, quelques soit sa nature, un papier ferait forcément tâche dans ces longs couloirs immaculés. Il ne fallait pas exclure non plus la possibilité qu’un autre ait déjà ramassé le dit papier. Auquel cas, les recherches qu’ils entreprenaient serait infructueuses.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Sam 29 Juin - 23:12
Toujours aller de l'avant.Katerina


-Oui monsieur.

Victor fixa la jeune fille avec une once d'intérêt. Il s'attendait à ce qu'elle accepte, mais pas avec autant d'humilité. Polie, docile, digne ? Voilà bien une patiente mieux éduquée que le reste de ses congénères.  Les yeux ardents du marquis longèrent les traits fins du visage qui osait enfin lever les yeux vers lui après avoir murmuré sa réponse , puis s'attardèrent sur ces prunelles obéissantes qui le fixaient en retour : deux perles d'un bleu de nacre, cette couleur aux étranges reflets et jeux de lumière, capable de passer de l'indigo des mers des Caraïbes aux teintes obscures d'un ciel nocturne. C'était une couleur irréelle, s'accordant à merveille avec la peau de porcelaine de la jeune demoiselle. Victor écarquilla légèrement les yeux, surpris par la beauté brute de ce regard, et sa passion ophtalmologique l'enfiévra quelques instants. Il eut un sourire d'abord satisfait, puis subjugué. Ce n'était pas le même émerveillement que celui qui le prenait lorsqu'il faisait face à une pathologie rare, comme celle d'Amalia, mais plutôt la surprise ravie familière à tout amateur d'art.

Le charme fut pourtant rompu quand la patiente commença à obtempérer, balayant le sol du regard. Victor, qui s'était penché, se reprit et repositionna le coffret au creux de ses bras. Néanmoins, ses traits demeurèrent moins sévères qu'à son arrivée. Docilement, la patiente se mit en quête de la feuille, à la grande satisfaction du marquis qui la quitta des yeux à regret pour rechercher la feuille manquante de son côté. Il reprit son allure rapide, obligeant la gamine à tenir le rythme, mais cela lui donnait l'occasion de se lui jeter de brefs regards avides vers ses magnifiques prunelles. Si le Docteur Graham n'était pas aussi agacé par la disparition de sa feuille et aussi empressé d'aller déposer son coffret, il aurait vivement apprécié prendre le temps de tester les réactions des yeux de la patiente à diverses formes de lumière. Peut-être une réaction de périmétrie mettrait en valeur quelques nouvelles nuances ? Ou peut-êtr-...

La voix de la patiente interrompit ses pensées distraites :

- Quel genre de papier cherchons-nous ? Si je peux me permettre.

Agacé d'être ainsi surpris dans ses pensées, Victor détourna les yeux pour se re-concentrer sur ses recherches. Il n'avait pas le temps d'être distrait, même si cela mettait à grande épreuve sa passion. Heureusement pour elle, l'enfant était polie, en plus d'être dotée de gracieuses prunelles. Elle se mettait donc dans les bonnes dispositions du marquis malgré sa mauvaise humeur.

-Une feuille de notes, blanche, taille A3 à petits carreaux, entièrement couverte d'une élégante écriture - la mienne - inscrite dans une encre bleue foncée, répondit Victor d'un ton plus posé que précédemment. Son contenu n'a pas à t'être dévoilé.

Il passa son coffret sous son aisselle, dégageant ainsi sa main droite qu'il passa dans sa barbe d'un air pensif tandis qu'il jetait un regard vers le couloir qui se profilait à sa gauche. C'était dans cette direction que se trouvaient les salles d'osculations, mais le grand ophtalmologue ne voyait aucun morceau de papier à l'horizon. Il fronça les sourcils et reporta son regard intense vers la patiente.

-W81, lut-il sur sa poitrine. Tu es donc coutumière de l'aile W. Dis-moi donc : qui diable serait le plus à même de ramasser et de conserver un tel objet parmi les patients ou le personnel de cette aile ?

Victor Graham la fixa de toute sa grandeur, attendant impatiemment une réponse. Il ajouta alors avec flegme :

-J'apprécierais par ailleurs que tu me fournisses ton nom et prénom. Tu as de magnifiques iris, j'espère que tu en es consciente.

Le grand médecin s'était exprimé avec une honnêteté nonchalante, comme s'il lui faisait la faveur de cet intérêt. Il ne lui vint pas à l'esprit de lui-même donner son nom : il était convaincu que sa réputation le précédait et qu'il n'avait pas à se présenter.

Victor Graham
Image : Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mar 2 Juil - 11:52
Difficile de balayer tout le couloir aussi vite que le docteur, le voile floue qui recouvrait son œil rendait la tâche plus difficile

-Une feuille de notes, blanche, taille A3 à petits carreaux, entièrement couverte d'une élégante écriture - la mienne - inscrite dans une encre bleue foncée. Son contenu n'a pas à t'être dévoilé.

Elle hocha poliment la tête, espérant ne pas avoir dépassé les limites avec sa question. Mais cela avait l’air d’aller, le docteur ne semblait pas en colère. Elle avait l’impression de tâtonner dans le noir, à la recherche des limites qu’elle avait si bien connu. C’était une sensation étrange, qui lui prouvait que petit à petit, elle s’était éloignée des enseignements d’Andrei. Cela lui semblait pesant de se rendre compte à quel point elle avait trahi sa mémoire. Elle continua de chercher, essayant de faire au mieux, malgré le voile floue qui recouvrait la vision de l’un de ses yeux, empêchant la jeune femme de pouvoir couvrir une vision périphérique normale.

-W81. Tu es donc coutumière de l'aile W. Dis-moi donc : qui diable serait le plus à même de ramasser et de conserver un tel objet parmi les patients ou le personnel de cette aile ?


Le docteur la tira de ces pensées, les sourcils froncés, il l’observait, attendant sa réponse. Elle se laissa quelques secondes pour y réfléchir. Les patients n’avaient pas de raison de converser ce genre d’objet, ça ne pouvait que leur attirer des ennuis. Alors plutôt dans le personnel… la personne toute désignée s’imposa à son esprit. En effet, lorsqu’un objet était trouvé, il était très souvent amené au concierge.

- Les patients n’ont pas le droit de posséder des documents administratifs, et ils le savent. Les personnes les plus à même de vous aider seraient le concierge à qui l’on a pu confier le document où l’un de vos collègues.


Le regard brûlant du docteur intimidait la jeune femme. Si son autorité naturelle était celle que la russe avait toujours connu avec Andrei, ce regard intense différait des yeux froids et terne de son tuteur. L’attitude inquisitrice de l’homme avait quelque chose de rassurant, comme une barrière de sécurité qui l’aurait empêché de tomber dans l’attitude vulgaire qu’elle avait pu adopter ces derniers temps. Elle aurait sincèrement souhaité rester dans l’aura de cet homme un peu plus longtemps. Il était comme une bouffée d’oxygène.

- J'apprécierais par ailleurs que tu me fournisses ton nom et prénom. Tu as de magnifiques iris, j'espère que tu en es consciente.

Elle connaissait son charme. Celui qui avait jeté son tuteur dans ses bras. Elle n’aurait su dire si le fait d’avoir de beaux yeux était une bonne ou une mauvaise chose. Son tuteur le lui avait reproché en tout cas. Mais de la bouche de cet homme, cela ne semblait pas si grave. Elle lui répondit, accompagnant ces dires d’une légère courbette :

- Soukhovo-Kobyline Katerina, monsieur.


Redressant le regard, elle fut une nouvelle fois happée par ces yeux si intenses et spéciaux. Quelque chose dans ce regard la troublait. Prenant son courage à deux mains, elle continua :

- Excusez-moi… si cela ne vous dérange pas, je souhaiterais aussi connaitre votre nom .


Elle était curieuse, bien plus qu’avant et que ce soit bien ou mal, il lui était difficile de réfréner son envie d’en savoir plus sur cet homme étrange. Qui était-il ? Il se rendait rarement dans l’aile W en tout cas. Peut-être était-il médecin de patients provenant de l’aile X ou même Y.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Ven 5 Juil - 11:27
Toujours aller de l'avant.Katerina


- Les patients n’ont pas le droit de posséder des documents administratifs, et ils le savent. Les personnes les plus à même de vous aider seraient le concierge à qui l’on a pu confier le document où l’un de vos collègues.

Victor leva les yeux au ciel à cette réponse. Le concierge était évidemment la première personne qu'il était allé voir, il n'était pas un imbécile et il n'appréciait guère qu'on le sous-estime ainsi. Le fait qu'on ait pu confier sa feuille à un autre médecin lui avait également effleuré l'esprit mais le marquis avait l'espoir de retrouver ses notes par lui-même et de ne pas avoir à faire du porte-à-porte du côté de ses collègues. Cette simple pensée l'irritait profondément et il poussa un grognement désapprobateur.

-Soukhovo-Kobyline Katerina, monsieur, se présenta alors la jeune fille avec une petite révérence avant d'ajouter : Excusez-moi… si cela ne vous dérange pas, je souhaiterais aussi connaitre votre nom.

Victor arqua un sourcil avec froideur.

-Je suis le Docteur Graham, Marquis de Graham et ophtalmologue de renom. Je suis étonné que tu ne me connaisses pas, étant donné mon ancienneté, et d'autant que...

De sa main libre, il lui saisit le menton pour mieux observer ses yeux. Il lui semblait, l'espace d'un instant, que la beauté de son regard était voilé par un velum pâle.

-...Tu aurais probablement besoin de mon expertise, un de ces jours, conclut-il finalement.

Le marquis retira sa main et redressa son coffret, légèrement soucieux que son contenu soit trimballé de cette manière. Il reprit sa marche, balayant toujours le couloir de son unique oeil valide. Le couloir était impeccable, la pellicule de poussière semblant suffisamment récente pour que Victor comprenne qu'il avait été nettoyé récemment.

Décourager Victor Graham était une tâche difficile, voire impossible. Pourtant, le marquis devait bien se rendre à l'évidence alors qu'ils arrivaient à proximité des salles d'auscultation : la feuille n'était pas dans le couloir. Restait à savoir si elle se trouvait dans la salle.

Les lèvres pincées par l'irritation, Victor entreprit de fouiller sa poche pour chercher sa clé, puis de l'utiliser pour ouvrir la porte. Mais garder son coffret sous son bras ne lui rendait pas l'action plus facile, si bien que la clé lui échappa et tomba au sol. Victor retint un élan de frustration, qu'il aurait probablement regretté puisque les ouvrages qu'il conservait dans son coffret valaient une petite fortune. Il jeta un regard à la jeune fille qui le suivait toujours, hésita, puis se décida à regrets.

-Tiens moi ça, lui ordonna-t-il en lui confiant le coffret, qui pesait lourd mais n'était pas non plus trop accablant. Son contenu ne doit absolument pas être abîmé. Si tu lui causes la moindre égratignure, les corvées dans la forêt seront la moindre de tes préoccupations, entendu ?

Ce n'était pas vraiment une menace subtile, mais Victor était trop irrité par la perte de ses notes pour s'en préoccuper, et même les splendides prunelles de la jeune Katerina ne pouvaient pas davantage illuminer son humeur. Il la fixa quelques instants avec sévérité pour appuyer ses propos, le regard ardent, et songea distraitement qu'il lui semblait avoir déjà entendu son nom de famille. Il rangea cette pensée dans un coin de son esprit.

Sans attendre son avis, il profita de ses deux bras libérés pour ouvrir et entrer dans la salle.

Victor Graham
Image : Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mer 10 Juil - 22:39
Marquis donc ? Katerina n’avait qu’une vague idée de la noblesse de pays étranger au sien. Andrei ne lui en parlait guère lors de sa jeunesse. Mais elle ne fut pas surprise que cet homme plein de prestance et d’autorité naturelle en fasse partie. Lorsqu’il saisit le visage de la jeune russe, cette dernière sentit une raideur s’emparer de son corps. Forcer à fixer l’homme dans les yeux, elle fut troubler de se rendre compte que ce qu’elle voyait dans ses yeux n’étaient pas uniquement une intensité particulièrement tenace mais aussi un léger défaut. Même plus que cela. Surprise, elle n’en laissa rien paraitre, encore figée par le geste ferme du Marquis de Graham.

-...Tu aurais probablement besoin de mon expertise, un de ces jours.


Il continua son chemin, toujours à la recherche de son papier. Il devait être précieux, et la jeune russe aurait voulu pouvoir le retrouver. Elle ne souhaitait en aucun cas décevoir cet homme, et ce sentiment lancinant lui était familier. Alors que la sensation de ces doigts sur son visage ne la quittait pas, la jeune femme eut du mal à se remettre à chercher. Malheureusement le couloir qu’ils arpentaient était totalement vide de substances et elle se sentait bien démunie, presque empotée et se demandait sincèrement si cela valait encore la peine de suivre le Marquis de Graham, vu l’aide déplorable dont elle avait pu faire preuve.

Ce dernier semblait agacé, ces sourcils arqués et ses lèvres tirées en une mimique peu avenante. Lorsque ces clés tombèrent au sol, Katerina hésita à les lui ramasser avant de se souvenir de ce qu’Andrei lui avait 100 fois répétés. Sa place serait celle que déciderait son interlocuteur si ce dernier était une personne digne de sa docilité. Le marquis l’était sans aucuns doutes. Et la jeune russe devait rester à sa place.

-Tiens moi ça.


Le coffre finement sculpté atterrit dans les bras de la frêle jeune femme. Il était plus lourd qu’au premier regard et elle dut raffermir la prise sur l’objet pour ne pas qu’il s’échappe, irrémédiablement attiré par l’attraction terrestre.

- Son contenu ne doit absolument pas être abîmé. Si tu lui causes la moindre égratignure, les corvées dans la forêt seront la moindre de tes préoccupations, entendu ?

Incapable de soutenir le regard menaçant du marquis, Katerina baissa les yeux. Elle se sentait blessée dans son amour-propre d’être traitée de la sorte. Elle accomplissait ce qu’il lui demandait sans rechigner depuis tout à l’heure. Mais elle ne devait pas faire attention à ce sursaut d’orgueil mal placée. Elle était patiente ici. Elle n’était plus qu’une simple patiente et lui était médecin. D’ailleurs, elle n’était même pas noble elle-même. Une moins que rien. Pas même une batarde. Elle devait rester à sa place. Pas même une seconde l’idée de chercher à connaitre le contenu du coffre ne l’effleura.

Elle s’arrêta à l’encadrement de la porte alors que l’homme la franchissait, incapable de savoir si elle pouvait le suivre ou non lorsqu’une feuille blanche attira l’attention de son œil. C’était… ? Elle s’avança dans la salle de consultation sous le coup de l’émotion, et interpela le marquis :

- Monsieur le Marquis, ne serait-ce pas le document que vous cherchez ?


Ne pouvant l’indiquer du doigt, charger par le précieux coffre qu’elle n’osa pas tenir à un seul bras de peur qu’il ne soit trop lourd, elle ne put qu’indiquer le papier du menton. Et il était impensable pour elle de le ramasser, le Marquis lui ayant fait comprendre immédiatement à quel point elle n’avait pas à en connaitre le contenu. Il était là, dépassant d’un meuble en bois, dépassant de facilement quelques centimètres. Il était très étonnant que les employés chargés du nettoyage ne l’ai pas remarqué. Certains semblaient mal faire leurs travails… si ce papier était celui du Marquis tout du moins.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Jeu 18 Juil - 23:36
Toujours aller de l'avant.Katerina


Victor balaya la salle du regard, irrité de devoir confier son précieux coffret, frustré de ne pas apercevoir sa feuille de note. Sa vision réduite à un seul oeil ne lui facilitait pas la tache, nuisant à la précision de son regard, mais dans l'obscurité de la salle d'auscultation - que dans sa hâte, le marquis n'avait pas allumée - rien n'attirait son regard. Le Docteur Graham sentait sa patience s'amenuiser et il contracta la mâchoire pour calmer l'éclair de colère qui accélérait son cœur.

- Monsieur le Marquis, ne serait-ce pas le document que vous cherchez ? intervint alors la petite voix de la jeune patiente.

Dans sa vague d'irritation, le marquis manqua d'entendre cette minuscule voix portée par une insignifiante personne. Mais entendre son titre avait toujours le don d'attirer son attention, si bien qu'il se retourna avec un regard froid et suivit ce que lui indiquait la jeune fille : effectivement, une feuille ressemblant étrangement à ses notes trainait au sol, dans la poussière, sous un meuble défraichi. Victor cilla, et avec précipitation vint s'emparer du document. En apercevant son élégante écriture, un sourire d'abord mince puis large vint éclairer son visage pourtant d'ordinaire sévère. Son regard s'éclaira dans un élan de satisfaction : Victor était si ravi qu'il en oubliait son habituelle - et factice - retenue.

-C'est bien elle ! souffla-t-il.

Le sourire se fana tandis qu'il fronçait les sourcils, constatant avec un brin d'agacement que quelqu'un avait marché sur le papier, laissant une empreinte de pas sur ses notes. Cela effaça toute trace de gaité, et l'aida à reprendre contenance. Pourtant, quand il se tourna à nouveau vers la gamine, une lueur d'intérêt trônait à présent dans son regard, différente de l'ardeur qui éclairait tantôt ses yeux d'émeraude. Finalement, la patiente n'était pas une Inutile, elle avait quelques utilités autres que ses beaux iris. Comment avait-elle dit qu'elle s'appelait déjà...?

-Je suis un homme de parole, déclara-t-il gracieusement. Tu ne m'as pas été encombrante, finalement : je t'épargne donc les corvées de travail.

Il ne fallait pas s'attendre à davantage de remerciements ou de gratitudes de la part du Docteur Graham, jamais il n'aurait reconnu que l'aide de Katerina lui avait été profitable : cela aurait été reconnaitre une certaine faiblesse de sa part, ce dont il n'était pas capable. Victor rangea avec délicatesse la précieuse feuille de note dans la poche de sa blouse, puis tendit la main pour récupérer son coffret. Il marqua alors une hésitation alors qu'il réfléchissait, le train infernal de sa pensée déraillant sur sa bonne humeur renouvelée. Il songea que la compagnie de la patiente n'était pas si gênante, elle avait une excellente éducation en plus d'être dotée d'un magnifique regard.

-Accompagne-moi à mon bureau, ordonna-t-il soudain d'un ton sans appel. Puisque tu n'as rien à faire, tu vas m'aider à déballer le contenu de ce coffret, puis tu pourras disposer.

Il ajouta avec vanité et sévérité :

-Les livres qu'il contient sont d'une très grande valeur. Ce sera un honneur pour toi de les tenir entre tes mains.

Victor récupéra le coffret et se remit à avancer, ayant verrouillé la porte derrière lui. Il jeta un bref regard à Katerina, se demandant si elle finirait par lui demander ce que ces livres avaient de si spéciaux - il prendrait grand plaisir à narrer leur valeur.

Victor Graham
Image : Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Sam 20 Juil - 23:07
Le sourire du Marquis était comme un doux nectar dont la jeune Katerina aurait pu longtemps s’abreuver. Cette satisfaction avait été son unique but auprès d’Andrei et la revoir dans les yeux d’un autre homme de son envergure était suffisante pour apaiser son cœur un instant. L’angoisse de ne pas parvenir à retrouver le papier laissait doucement place à un sentiment plus doux.

-C'est bien elle.

Cela pouvait paraitre de bien courte durée, mais un temps infiniment long de réconfort s’était écoulé pour la jeune russe. Elle tenait le coffre contre elle, ses fines mains blanches serrant un peu plus fort l’armature en bois. Comme elle aurait voulu pouvoir s’accrocher au sentiment qu’elle aurait pu rendre fier Andrei en cet instant. Rien qu’un peu. Elle libéra son étreinte sur le coffre cependant, lorsque le Marquis voulut récupérer son bien. Maintenant que la crainte d’échouer dans les yeux de cet homme avait un peu diminué, elle laissa à nouveau place à la curiosité. Cet objet sculpté avec tant de soin devait contenir quelque chose de précieux. Ces mains libérées de l’objet, elle repoussa ses longs cheveux derrière ses épaules.

-Je suis un homme de parole. Tu ne m'as pas été encombrante, finalement : je t'épargne donc les corvées de travail.


Elle hocha la tête, docile. Elle n’aurait jamais osé douter de la parole d’un homme tel que le Marquis de Graham. Elle était par contre bien embêtée de ne lui avoir dit plus tôt, qu’elle n’était en rien dans l’obligation d’accomplir quelques corvées que ce soit. Si elle trainait d’avantage à l’en informer et qu’il l’apprenait de la bouche d’un autre, elle avait peur qu’il ne soit furieux. Elle ne voulait en rien qu’il ne pense qu’elle ne l’ait prise pour un imbécile. Elle allait devoir remédier à cela, et le plus vite serait le mieux.

-Accompagne-moi à mon bureau. Puisque tu n'as rien à faire, tu vas m'aider à déballer le contenu de ce coffret, puis tu pourras disposer. Les livres qu'il contient sont d'une très grande valeur. Ce sera un honneur pour toi de les tenir entre tes mains.


Katerina aimait les livres. Mais une image embua soudain sa mémoire. Cette image d’un livre. D’un livre taché de sang. Du corps d’Andrei. Elle ne lisait plus, et ce depuis longtemps. Elle laissa l’image volée en éclat, entamant le pas à l’homme, qui s’éloignait, déjà sur que la jeune russe le suivrait. Sur ces talons, elle exprima sa gratitude :

- Je vous remercie de votre générosité. Je dois cependant vous informer que je suis dispensée des corvées de travail étant donné ma constitution fragile et mon statut de donatrice au sein de l’Institut.


Elle marqua une courte pause, espérant que ce dernier ne soit pas fâché. Elle savait qu’Andrei ne lui aurait pas pardonné une telle erreur diplomatique. Il aurait probablement laissé libre cours à l’une de ces crises de colère monumentales, lui rappelant à quel point elle devait être parfaite parce qu’elle n’était personne. Lui rappelant qu’elle devait être mieux en tout point qu’une dame de la haute société, pour compenser sa petite naissance. Il avait raison, elle n’avait rien d’une lady, et ne le serait jamais. Peut-être qu’au fond, elle se battait pour rien mais elle souhaitait si fort parvenir à l’idéal qu’Andrei avait voulu sculpter à partir d’elle que rien n’aurait pu la décourager.

- Veuillez m’excuser Monsieur le Marquis de ne pas vous en avoir informé plus tôt, je souhaitais sincèrement vous servir de mon mieux. Je… J’espère que cela n’altère en rien votre proposition.


Elle souhaitait sincèrement avoir l’honneur de tenir ces fameux livres, autant que celui de passer du temps avec un homme tel que le Marquis. Son visage tourné vers celui du médecin, elle s’attendait à une tempête.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Mer 24 Juil - 18:17
Toujours aller de l'avant.Katerina


Serrant son précieux coffret contre son corps, Victor laissait toute trace de nervosité quitter son corps avec une rigueur que l'armée lui avait enseigné. Avec ses notes désormais complètes et avec ses ouvrages, le marquis allait pouvoir faire décoller son travail, et cette simple pensée l'enivrait d'une satisfaction pure. Victor aimait le travail bien fait, surtout son travail, sa passion. Légers, ses doigts tapotèrent en choeur la surface boisée du coffret tandis que le train de la pensée de l'ophtalmologue partait loin, au delà de sa raison, vers les confins de ses rêves oculaires et de ses passions scientifiques. Un sourire arrogant flotta sur ses lèvres, perçant le voile sévère de son expression.

Une fois encore, la voix de Katarina lui sembla ténue en comparaison avec les hurlements de la locomotive de sa pensée :

-Je vous remercie de votre générosité. Je dois cependant vous informer que je suis dispensée des corvées de travail étant donné ma constitution fragile et mon statut de donatrice au sein de l’Institut.

Victor avait presque oublié cette petite demoiselle qui le suivait comme son ombre depuis presque une heure. Il tourna la tête vers elle et la fixa, vaguement ennuyé.

-Un statut de donatrice...? répéta-t-il comme s'il s'agissait de la seule partie de sa phrase qui l'intéressait.

Victor n'aimait pas cette insinuation. Il savait, évidemment, que l'Institut possédait de riches mécènes, mais il s'aimait s'imaginer comme trônant en chef parmi eux. Pourtant, il n'avait jamais entendu parler de Katarina - ou peut-être que si, mais son nom lui avait échappé, tout comme son prénom lui faisait à présent défaut.

Victor Graham s'arrêta et toisa la jeune patiente, s'interrogeant sur elle. Elle semblait avoir une noble éducation, rien ne semblait signaler un quelconque mensonge dans ses paroles. Quant à sa constitutions...Elle était maigrelette et pâlotte, mais rien de morbide. Ses splendides prunelles compensaient tout ce que son physique négligeait.

- Veuillez m’excuser Monsieur le Marquis de ne pas vous en avoir informé plus tôt, poursuivit-elle hâtivement, je souhaitais sincèrement vous servir de mon mieux. Je… J’espère que cela n’altère en rien votre proposition.

Oui, décidément, son éducation était noble. Elle savait s'adresser un marquis, Victor ne pouvait pas le nier et il s'en satisfaisait. Son sourire avait disparu, mais pas sa bonne humeur. Aussi, malgré son mécontentement à l'idée qu'elle n'ait pas été honnête, le Docteur Graham balaya ses paroles d'un geste de main, comme s'il écartait une mouche insignifiante de son illustre chemin.

- L'honnêteté est une valeur rare de nos jours, je suppose que tu ne la possèdes pas, répliqua-t-il toutefois. Mais peu importe ta dispense, puisque je t'ai fourni une autorisation. Dans tous les cas, tu n'as pas à travailler, alors le résultat est le même.

Il plissa les yeux en la regardant.

-Je suis curieux néanmoins : quelle peut être la pathologie qui excuserait une telle dispense ? J'espère pour toi qu'elle n'est pas pathétique à côté de la somme que ta famille verse à l'Institut, l'argent ne m'impressionne guère, j'en ai suffisamment pour m'ébaudir.

Il y avait un arrogant mépris dans ses paroles : Victor serait extrêmement déçu en sa petite protégée si cette dernière n'utilisait sa pathologie que comme un prétexte. Les règles étaient faites pour être suivies, par pour souffrir d'exceptions. C'était ce que l'armée lui avait appris.



Dernière édition par Victor Graham le Ven 16 Aoû - 23:53, édité 1 fois
Victor Graham
Image : Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Lun 29 Juil - 20:49
Loin de la colère à laquelle elle se serait attendue, elle ne vit presque rien dans le regard de l’homme. Elle aurait dû s’y attendre. Il était Marquis. Andrei avait été comme cet homme avant de perdre sa femme et sa fille, Ivana le lui avait raconté. La colère était venue après. Celle qui éclatait dans l’air sans qu’on s’y attende. Qui la poussait violemment sur un mur, qui s’assurait qu’elle ne fasse pas deux fois la même erreur. Cela ne voulait pour autant dire que le Marquis n’était pas en colère. Juste qu’il n’était pas tenu par elle mais bien qu’il la tenait.

- L'honnêteté est une valeur rare de nos jours, je suppose que tu ne la possèdes pas. Mais peu importe ta dispense, puisque je t'ai fourni une autorisation. Dans tous les cas, tu n'as pas à travailler, alors le résultat est le même.

Les yeux baissés, le rouge monta aux joues de la jeune femme. Elle se comportait comme une enfant que l’on aurait grondé, mais elle avait tant de mal à soutenir le regard d’un homme qui lui faisait comprendre qu’elle n’était pas honnête. Ses yeux dégageaient une aura autoritaire si intense qu’il était difficile de les fixer.

-Je suis curieux néanmoins : quelle peut être la pathologie qui excuserait une telle dispense ? J'espère pour toi qu'elle n'est pas pathétique à côté de la somme que ta famille verse à l'Institut, l'argent ne m'impressionne guère, j'en ai suffisamment pour m'ébaudir.

Relevant les yeux vers l'immense homme, la jeune russe s’humecta les lèvres, puis répondit, obéissante :

- Ma dispense ne se justifie que par mon faible système immunitaire. Je suis séropositive, avec une certaine résistance aux traitements médicamenteux traditionnels.


Condamner à rester seule, loin des risques de contamination, à manger dans sa chambre, à regarder par la fenêtre. Mais de toute manière, même sans cela, elle n’aurait probablement pas cherché à parler aux gens. N’aurait pas su leur parler. Pas la peine de parler du cytomégalovirus qui lui valait un voile qu’elle avait toujours connu, il faisait partie du VIH. Tout faisait partie du VIH. Son poids ridicule, ses rares rhumes qui semblaient être pour elle des épreuves parfois sans fin, elle sentait qu’elle finirait par atteindre des stades qui la rendraient toujours plus seule. Jusqu’au grand final. Pas la peine de s’émouvoir pour autant. Egale à elle-même, elle restait très fataliste sur ce qui l’attendait. Elle pouvait bien payer l’Institut pour qu’il fasse des miracles, il semblait pour l’instant à peine capable d’enrayer ce mal qui la dévorait. Au fond, elle devait se persuader que sa dispute avec Hyppolite et Agnès était un bien pour un mal.

Elle avait l’habitude des mouvements de recul, du dégout, de la curiosité mal placée. Rien de tout ça elle ne le lut dans le regard du médecin. Hermétique, s’il était dégouté de quelques sortes que ce soit, il n’en laissait rien paraitre. Elle continua,

- Et je suis celle qui verse de l’argent à l’Institut, certes hérité de ma famille mais j’en suis l’unique décisionnaire.


Rester honnête était difficile. Andrei lui aurait reproché de le reprendre. Mais Andrei était mort. Si le Marquis voulait qu’elle soit honnête en dépit d’autres règles, elle était prête à s’y soumettre. Elle ajouta pour ne laissez aucun sous-entendus à son arrogance précédente :

- Monsieur le Marquis… Sachez que je ferai de mon mieux pour ne pas manquez d’honnêteté à l’avenir.


Même si cela devait revêtir bien peu d’importance aux yeux du Marquis, Katerina ressentait un grand besoin de le dire. Elle avait tant besoin de la sécurité qu’elle avait toujours connu. S’éloigner du chemin tracé par son tuteur l’avait rendue si malheureuse qu’elle était persuadée que le seul moyen de retrouver une forme de paix serait de retourner à ce qu’elle avait toujours été. Mais comment fait-on pour redevenir la marionnette d’un homme qui n’est plus ? Ses yeux pâles se posèrent un instant sur le regard intense du Marquis, puis sur le coffre sculpté qu’il avait repris dans ses mains et elle demanda alors :

- Si vous permettez, que contient ce coffre que vous transportez ?


Comme le lui avait appris Andrei, une règle très important qu'une jeune femme bien éduquée devait respecter, était de s’intéresser aux affaires des hommes et de les écouter. S’intéresser sans pour autant allez trop loin. Juste ce qu’il faut pour flatter l'égo.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Ven 9 Aoû - 17:47
Toujours aller de l'avant.Katerina


Katarina semblait embarrassée et ses jolies iris évitaient celles du marquis avec respect. Victor la fixa en plissant les yeux. Il aimait cette attitude, cet acte d'obédience qui semblait faire vibrer le frêle corps de la jeune fille. En revanche, il se méfiait de ce qu'elle allait dire, cela pourrait être décisif.

-Ma dispense ne se justifie que par mon faible système immunitaire, finit-elle par répondre avec déférence. Je suis séropositive, avec une certaine résistance aux traitements médicamenteux traditionnels.

Victor cilla, surpris malgré lui par cette réponse. Ce n'était pas tant le fait qu'elle soit atteinte du SIDA qui l'étonnait, mais surtout que l'Institut ait accepté ce genre de cas clairement incurable. Cela dit, l'argent achète tout, y compris les doutes qu'auraient pu susciter son dossier, le marquis en avait parfaitement conscience. Il songea avec un certain mépris que Katarina devait être de bien petite vertu pour avoir contracté une telle maladie à un si jeune âge, mais mise à part cette sévère pensée, la réponse de la patiente n'éveilla aucune autre réaction dans l'esprit du marquis. Il resta de marbre, la toisant pensivement. Elle continua donc, supposant peut-être avoir obtenu son assentiment :

- Et je suis celle qui verse de l’argent à l’Institut, certes hérité de ma famille mais j’en suis l’unique décisionnaire. Monsieur le Marquis… Sachez que je ferai de mon mieux pour ne pas manquer d’honnêteté à l’avenir.

Encore cette appellation qui ramenait Victor à ses plus jeunes années où les nobles grouillaient autour de lui et du Duc de Montrose. Le Docteur Graham aimaient son statut de médecin, mais jamais il n'oubliait le sang bleu qui coulait dans ses veines, et il appréciait fortement que l'on y fasse référence. C'était bien joué de la part de la petite Katarina : elle adoucissait ses propos par ces simples mots, quand bien même la nouvelle référence à ses droits de mécènes irritaient fortement Victor. Ce dernier eût été tenté de s'en agacer ouvertement, mais il choisit de faire preuve d'indulgence. La patiente s'était mise dans ses bonnes dispositions, que ce soit grâce à ses yeux, à son attitude ou à sa réponse, et c'était une jolie prouesse qu'il ne voulait pas ignorer.

-Soit, conclut-il finalement. Je suppose que c'est une réponse satisfaisante. Je te prends aux mots, mais sache que je serai bien moins magnanime à l'avenir.

Victor Graham était loin d'être un homme de mansuétude, mais son manque d'empathie et sa sévérité n'étaient rien comparés à son égo surdimensionné que la jeune fille avait si bien su flatter. Son humeur était toujours aussi bonne, c'est pourquoi il reprit son chemin avec la même élégance hâtive qu'à l'ordinaire. Katarina choisit ce moment là pour reprendre la parole, et acheva les quelques réticences que conservait le marquis à son égard :

-Si vous permettez, que contient ce coffre que vous transportez ?

Un sourire vint rompre le masque dur que portait Victor, et le vert de ses yeux se teinta d'une ardeur flamboyante. C'était un sourire où arrogance et passion se mêlaient en parfaite osmose, reflet du regard que vint porter le grand ophtalmologue sur la patiente.

-Tu auras l'occasion de très bientôt le découvrir , très chère, susurra-t-il avec morgue. Comme je te le disais, c'est un honneur pur et simple de pouvoir porter ton regard sur son contenu, peu importe la richesse que tu sembles posséder. Moi-même, je serais presque flatté d'avoir accès à de tels ouvrages, mais bien sûr, ils me reviennent de droit.

Ses doigts caressèrent la surface boisée comme s'il s'agissait de la peau délicate d'une femme dénudée, avec ardeur et tendresse.

L'allure militaire du pas rapide du marquis conduisit les deux êtres jusqu'à la sortie du bâtiment des patients. Victor avait tout d'abord considéré l'idée de se rendre à sa salle d'auscultation, mais il rechignait à l'idée qu'un patient puisse venir l'interrompre dans son déballage, surtout que la majorité de ses notes se trouvaient dans son bureau du Bâtiment.

Il porta alors son regard sur la patiente qui l'accompagnait. Il était rare qu'il amène des patients dans son petit sanctuaire, même Amalia n'avait pas eu ce privilège. Mais Katarina était indéniablement une POI - Person of Interest - aux yeux du marquis, et non une Inutile. Son regard d'émeraude glissa sur le nacre des yeux de la jeune fille, remontant ensuite jusqu'à ses traits maladifs.

-Un peu d'air frais ne te fera pas de mal, déclara-t-il nonchalamment en avançant sur le perron, se détournant de cette analyse silencieuse. Réjouis-toi : je t'amène au Bâtiment et au cœur de mes recherches...

...Lesquelles elle ne pourra de toute façon pas lire. Personne d'autre que le marquis ne possédait ce droit.




HRP
Merci pour ce Rp, j'apprécie beaucoup les interactions entre le grand marquis et la petite Katarina  Allez de l'avant ou repartir en arrière ? ||feat Victor Graham || 2764  Si tu le veux bien, je propose de clore ce RP et d'immédiatement en rouvrir un autre dans le Bâtiment, pour rester cohérents avec ce RP ? Tu pourras ainsi y écrire ta réponse immédiate à cette rép (:
Victor Graham
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