contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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InvitéInvité
Lun 12 Mar - 22:34

Don't mess with Dante


              Il y a beaucoup de choses que je ne connais pas. Je ne connais pas toutes les espèces d'insectes qui grimpent sur les arbres, par exemple. Ni le nom de chaque fleurs que je croise dans la cour extérieure. Je ne connais pas la raison pour laquelle le rythme des saisons est parfois décalé. Ni celle qui fait que l'on me confond parfois avec les flocons lorsqu'il fait neige. Mais s'il y a bien quelque chose que j'aimerais savoir, c'est ce pourquoi je suis si différent des autres. Ce pourquoi je suis née ainsi.

Aujourd'hui, c'était une journée ordinaire, comme toutes les autres. Je suis allé dans la cour même s'il faisait très froid, car bien que je n'apprécie pas trop la sensation que me procurent mes membres quand ils gèlent, j'aime bien la sensation du vent d'hiver dans mes cheveux. Il arrive parfois, lorsque je sors observer la manière dont une fine couche de glace s'est déposée sur les branches des arbres du terrain de l'Institut - qu'à force j'avais finie par connaître par coeur - que quelqu'un approche pour me dire que mes cheveux sont trop longs. Je ne comprend jamais vraiment pourquoi l'on me dit ça, et ils ne l'expliquent pas non plus, alors je n'écoute pas. Parfois, ils se plaignent de mes cils, mes jambes, mes hanches, mon visage. Mais j'ai beau chercher, je ne vois pas comment les modifier, ni comment ces personnes souhaitent que je les change. Parfois, je les déteste, mes cils, mes jambes, mes hanches et mon visage, parce que j'aimerais que ces gens arrêtent de venir me voir pour me demander de les changer. Je déteste le sentiment de frustration qu'ils me procurent, mais d'un autre côté je n'ai pas envie que ni mes cils, ni mes jambes, ni mes hanches et ni mon visage ne s'en aille. Ça serait trop effrayant.

J'aurais aimé que cette journée reste ordinaire car, ce qui l'a rendue moins habituelle n'était pas un événement agréable. Une bande de garçons m'avaient approchés, et bien que je ne les connaisse pas, je savais ce qu'ils me voulaient.

"Heu, dit, t'es une fille ou un garçon ?"

Je me fige face à eux, sans savoir vraiment quoi répondre. Dio que je détestais cette question. Elle me donne la choix entre deux réponses dans lesquelles je ne m'identifie pas. Pourtant, il fallait bien que je me range quelque part, pour être comme les autres gens, et pour que ceux-ci me laissent tranquille et passent leur chemin, concluant que je suis comme eux. Je cherche...Je réfléchis trop, mes yeux se perdent dans le vague, mais il faut que je réponde vite.

"Fi-...Euh, garçon."
"Bah alors, tu sais pas ce que t'es ?" demande l'un des enfant de la bande, ricanant. "T'es bizarre toi, en vrai."

Ces dernières paroles sonnèrent avec violence dans mon esprit. Pourtant je le savais. Et je n'avais pas besoin qu'on me le rappelle.
Je me mis à trembler du bout des doigts, les yeux baissés. Je savais que ma voix allait sûrement trembloter tout autant, et je savais ce comment ils allaient réagir. Ça allait être sans fin, et j'y suis trop habituée. Alors, je me suis retourné, le visage amer, afin de me diriger vers un autre arbre, comme pour essayer de fuir la situation.
Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, il m'ont suivis. Ils m'ont suivis et dépassés; l'un d'entre eux s'est planté devant moi, tout courbé, le visage déformé d'un rictus moqueur qui me fit frissonner l'échine. Il s'approchait dangereusement de moi; par reflex je recule, tout en commençant à poster mes bras devant ma poitrine d'un geste machinal. Ils m'encerclaient, l'étau qu'ils formaient se resserrait, et leurs questions s’enchaînaient, me perdaient.

"Pourquoi tu te casses ?"
"Je veux savoir moi !"
"Allez dis-nous tout !"
"T'as perdu ta langue ?"

Code by Joy


HRP : Tu peux manipuler les PNJ comme tu le souhaite bien entendu. ^^
Anonymous
InvitéInvité
Mar 27 Mar - 18:20
Don't mess with Dante
“ Frustration and fury, more destructive than a hundred cannons. „
Swann Iandelli & Dante BecchinoJe me réveillais doucement, il était déjà tard... J'ai encore forcé... Putain, faut vraiment que je fasse plus gaffe. Cette prison me rend fou, j'ai perdu cet équilibre que j'avais si durement acquis au fil de ces quelques années, fait chier. En plus, cette connasse à l'oeil rouge continue de me chercher la merde, comment voulez-vous que j'arrive à rester calme alors qu'une meuf me casse les burnes toute la sainte putain de journée ? Mais une question se posait alors : Est-ce que je la haïssais ? Une partie de moi voulait dire oui mais une phrase que j'avais lue dans la bible me revenait alors en tête. Saint Jean, dans son premier épitre a dit : Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres ; il marche dans les ténèbres, sans savoir où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux.

Alors est-ce que je la haïssais pour ce qu'elle avait fait ? Non. Au contraire, j'avais une sorte de respect envers sa personne, en effet, elle était une des rare personne qui n'avait jamais osé se dresser devant moi, je la vois... Non, je nous vois comme deux prédateurs, elle serait le premier Alpha alors que, je serais le jeune loup téméraire, prêt à tout pour prendre la place du chef, à une différence, je vais la prendre, prendre cette place, car si je veux prendre le contrôle de cet endroit, je vais avoir besoin d'agneaux sous mon joug, de ce fait, je vais tout faire pour voler ces précieux agneaux à ce loup au pelage noir et aux de sang, et avec un peu de chance, elle viendra avec moi, j'aurai surement besoin d'une femme, pour la parité du pouvoir, 'comprenez ?

Cela faisait bien dix bonnes minutes que je restais les yeux ouverts dans mon lit a fixer le plafond, pensant à mes plans futur, j'avais faim et je devais me dépêcher si je voulais avoir un petit déj', j'enfilais alors mon habit de merde, très moche et pas très confortable, on ne va pas se le cacher. Puis je me dirigeais en direction de la cantine. Alors que je choisissais mes maigres restes, un groupe de quatre mecs foutait un peu le bordel dans la cantine, mais bon, c'était des gamins, j'en avais pas grand chose à foutre du moment qu'ils ne m'emmerdaient pas moi ou un mec qui se trouvait dans mon champ de vision. De ce fait, je prenais mon petit-déjeuner en vitesse avant de me faire dégager par les gardes.

Je devais passer par la coure principale pour retourner dans la chambre, ça aussi c'est un truc qui me faisait bien chier, parce qu'il ne faisait pas super chaud non plus et en plus il restait de la neige, c'était super moche, mais bon, je n'avais pas le choix, je me dirigeais alors en direction dans mon dortoir, mais des rires que j'avais entendus au par avant me firent me stopper alors que j'allais passer la porte, j'étais curieux, alors je m'approchais, discrètement et alors que je passais ma tête pour voir ce qu'il se passait, ces quatre merdeux avait encercler une gonzesse. Pris par la colère, je m'approchais doucement des cinq personnes, les quatre trou-ducs' étaient trop occupés à ce foutre la gueule de la gamine qui était de dos, aucun des cinq n'allait comprendre ce qui était sur le point de se passer...

Alors que j'approchais, j'eus une simple parole de repentance : "Toi qui a un œil absolu sur mon existence, je m'excuse d'avance... En effet, je vais, en ce jour, brandir la bannière de celui que tu combats depuis toujours pour nous préserver de son influence néfaste. La violence appel à la violence, mais ne serais-je pas tout aussi coupable de ne rien faire ? Je te le demande"

Alors que j'étais arrivé au contact, les quatre gars étaient surpris et la gonzesse en profita pour se libérer de leur emprise, mais mauvaise pioche, elle se retourna, mais se heurta à mes abdominaux qui n'étaient plus cachés par mon T-shirt. Celui-ci tomba sur sa tête, lui recouvrant les yeux, je posais alors ma main sur le haut de sa tête afin de garder le bout de tissu blanc sur celle-ci, je voulais la préserver de ce qui allait se passer, en une fraction de seconde, les muscles présents dans mes jambes se contractèrent et sans qu'ils n'aient le temps de s'en rendre compte, je tenais leur chef par le cou, le soulevant à plusieurs centimètres du sol, tous les muscles de mon bras étaient contractés, les quatre autres pouvaient distinguer les trois paires d'ailes de séraphin présentent dans mon dos. En effet, j'étais face au soleil, ce qui eu pour effet d'assombrir tout mon corps, rajoutant un effet dramatique à cette scène emplit de violence.

Un des trois gamins, complètement apeuré hurla presque aux autres

"C'est pas le mec qui a mis Amalia à mal ?! Moi je reste pas là ! On dit qu'il a déjà tué des gens ! Je tiens trop à ma vie !"

En effet... J'ai tué... Est-ce que cela veut dire que je n'aurais pas le droit à la miséricorde ? Ou est-ce que ma punition est de ne pas avoir le droit à la délivrance de la mort ? Je suis passé tellement près de la rédemption et pourtant... Il continue de me renvoyer ici...
© YOU_COMPLETE_MESS

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InvitéInvité
Mer 18 Avr - 18:12

Don't mess with Dante


                                                             Mes pensées étaient perdues, bloquées dans un tourbillon d'angoisse que mes tortionnaires s'amusaient à faire souffler.
Pourtant il fallait faire face, et je savais que je le pouvais. Je connaissais trop bien cette peur, mais le fait de m'y retrouver confronté encore et encore, et ce même ici, était trop que je ne puisse encore supporter.

Je recule, je sens mes membres s'agiter comme des feuilles mortes sous la pression de l'air. Il y a des sons derrière moi, mais je n'arrive pas à les identifier. Pour être honnête, je n'avais même pas pris le temps de les reconnaître tant chacun de mes sens étaient bouclés dans un étau; la seule chose qui m'importait pour le moment, était de me libérer de cet enfer.

"Huh ?..."

Ils lèvent les yeux. La raison m'échappe mais mon instinct me crie de fuir. C'est le moment.  Peut-être que s'ils ne me voient pas courir tout de suite, je pourrais les semer plus tard. C'est ce que je me disais avant de faire volte-face et d'heurter violemment mon front contre un mur.
Je suis tombée en arrière, les fesses contre l'herbe, tout en frottant mon bobo. De petites larmes perlaient au coin de mes yeux mais là encore, j'y était indifférent tant la crainte m'étouffait jusqu'à la gorge. Depuis quand y'avait-il un mur ici ? C'est étrange...Cette cour, je la connaissais de fond en comble et pourtant, ce mur, il ne me revenait pas. Il fallait que je puisse le voir pour y croire mais je n'ai même pas eu le temps pour cela; un tissu se posa sur ma tête et aveugla ma vision. Est-ce qu'on me capture ? Suis-je en danger ? J'essaie de poser ma main au dessus de ma tête afin de le tirer vers le haut, mais ce que j'y ai sentie s'apparentait bien d'avantage à la chaleur d'une main. Maintenant que j'y pense, c'est vrai que je ressentais une sorte de pression sur ma tête.

La peur accélère mon palpitant...Je n'arrive pas à comprendre les événements autour de moi, mais en me retournant, j'arrive à distinguer quelques ombres à travers les fils de tissu. Les formes humaines qui m’encerclaient semblaient s'agiter dans un mouvement de panique...Je reconnais la voix de l'un des garçons, celui qui me faisait face précédemment. Sa voix retentit au dessus de moi, comme s'il était pendu en l'air. Il crie d’effroi de manière à me faire frissonner l'échine.

"C'est pas le mec qui a mis Amalia à mal ?! Moi je reste pas là ! On dit qu'il a déjà tué des gens ! Je tiens trop à ma vie !" s'exclama une autre voix.
"On s'tire !"

Je n'arrivai pas à distinguer clairement les respirations fortes et les gémissement de frayeur. Pour dire vrai, je ne comprenais même pas clairement ce qu'ils se disaient, comme si mes tympans étaient obstrués par une masse invisible. Mais lorsque ce gars est tombé sur le sol je l'ai entendu clairement. Il n'a même pas prit le temps de s'exclamer de douleur après sa chute, non, il est parti sur le champ.
Ils sont tous partis, en courant, comme si leur vie en dépendait.

Ils sont tous partis...

Je me laisse tomber en avant, me retenant sur la paume de mes mains. Ma respiration se relâche, comme soudain libérée d'un mur invisible qui s'était installé au départ de ma gorge. J'avais l'impression d'avoir vécu quelque chose d'intense alors que j'étais juste assis sur l'herbe, bloquée sous un bout de tissu...D'ailleurs, ce bout de tissu...En revenant sur le sujet, je me rend compte que je ne sens plus cette chaleur au dessus de mes cheveux alors, je devrais pouvoir le retirer avec aisance.
C'était un T-shirt, sûrement le t-shirt tombé "du mur". Maintenant que je pouvais le voir, je pouvais affirmer qu'il se tenait droit et fort comme la pierre. Mais plus qu'un mur, c'était surtout la personne qui avait fait partir ces gens.

Je ne savais vraiment si c'était quelqu'un de bien, ou quelqu'un de mal. Je savais juste qu'il m'avait sauvé.
Je me relève, un peu maladroitement, tout en essuyant ma larme qui finalement était tombée.

"C'est à toi ?..." demandai-je d'une voix légèrement tremblante tout en lui tendant le vêtement.

De toute ma vie, je n'avais jamais vu un mur aussi tagué de dessins et fissures, dont certaines n'étaient même pas recousues. Mais il était bien trop expressif, en effet, pour être un mur; son regard semblait torturé par de maux profonds, bien trop profond pour qu'un individu comme moi puisse les comprendre. Alors je ne me contentais que d'observer ses yeux avant de remarquer les deux larmes qui se trouvaient sous l'un d'entre eux.
Je bascule ma tête sur le côté, sans réellement comprendre la signification de ce signe. Pour moi, il ne s'agissait que d'une oeuvre parmi tant d'autre sur la toile que représentait sa peau.

C'est tout en l'observant que je repense à ce qu'il s'est passé à l'instant. Je n'avais pas pu tout voir clairement mais j'avais compris qu'un de mes harceleurs n'était pas à même le sol, et rien que cela me suffisait. Cette personne devait avoir une force surhumaine pour soulever un garçon avec autant d'aisance. Mieux vaut ne pas lui chercher d'histoires, à celui-là.
Vu sa prestance, à présent, le fait qu'ils soient tous partis en courant dans l'effroi ne m'étonnait pas du tout.

"C'est vrai que tu as tué des gens ?.." rajoutai-je innocemment, tout en le fixant avant de grands yeux.

Au fond, peut-être que ce gars là a juste dit cela parce qu'il avait très peur. Ces personnes ont l'air d'être du genre à dire plein de bêtises...Mais ce n'est vraiment pas sympa que de colporter ce genre de rumeur. Maintenant que j'y pensais, ça semblait trop gros pour être vrai..

Mais si c'était le cas ?

Code by Joy
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InvitéInvité
Ven 27 Avr - 17:58
[quote="Dante Becchino"]Don't mess with Dante
“ Frustration and fury, more destructive than a hundred cannons. „
La gamine s'était remise du choque, elle me demanda après un petit moment si le T-shirt qu'elle tendait en ma direction était de mon appartenance.

"Heu ouais, mais garde le ils m'en donneront un autre t'inquiète pas"

Elle me regardait avec de grands yeux rond et avec la voix remplit d'innocence, elle me demanda, bien qu'hésitante :

"C'est vrai que tu as tué des gens ?"

Mes yeux vinrent fixer le sol un moment. Cela fait donc partie de ma punition ? Mon passé sera connu de tous ? Jamais je ne pourrai vivre une vie simple ?… Bien, si c'est comme ça… Mes yeux revenaient alors à la petite devant moi.

"Oui, beaucoup de gens, c'est d’ailleurs pour ça que je suis ici, c'est ma punition pour avoir prit des vies"

Je me tournais alors en direction du soleil, dos à la petite, pensif.

"(Alors c'est ça hein ? Je peux avoir tout ce que je veux... Avoir tout l'argent que je veux, pourtant je n'ai rien... Elle m'a tout prit, cette famille que j'ai protégée, cette mère que j'ai sauvée, elle m'a tout prit, c'est elle qui m'a prit mon humanité, c'est à cause d'elle je suis en enfer au final... Pourtant je continue à aider les autres, espérant au fond de moi qu'Il m'acceptera à ses côtés, pourtant, je sais que je n'ai pas ma place là-bas. Alors pourquoi je me bats au juste ? Même moi je ne le sais pas... Pourquoi je ne mets pas fin à ma propre vie ? Non, ça serait trop simple... Si je fais ça, jamais je pourrai me faire pardonner pour mes péchés, ça serait une honte et un profond irrespect envers ceux que j'ai tué.)"

Je touchais doucement mes deux larmes tatouées

"(Ils m'ont demandé la miséricorde, je ne leur ai pas donné... Voilà pourquoi je n'aurai pas le droit à la Sienne… J'ai tué ses enfants après tout… )"

Je tournai alors la tête en direction de la gamine, les mains dans les poches

"Tu te fais souvent emmerdé comme ça?"
© YOU_COMPLETE_MESS

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InvitéInvité
Ven 27 Avr - 20:58

Don't mess with Dante


                                                             

"Heu ouais, mais garde-le ils m'en donneront un autre t'inquiète pas."

Je penche doucement la tête sur le côté, tout en le fixant de manière pensive. Il était vrai, après tout, que les grands murs de béton n'avaient jamais froid. Il restent droit, debout, et ce même malgré les caprices des saisons. Si il n'avait pas besoin de ce bout de tissu, je n'avais pas à lui imposer.
Tant pis; dans ce cas, je le garderais, en souvenir de cet intense moment. J'aime garder des souvenir, même si je n'en ai pas besoin afin de garder une mémoire intacte. Mais cela était sûrement étrange, que de garder le vêtement d'une personne dont l'on ne connait même pas le nom.
Je baisse alors mon regard sur le bout de tissu, avant de lire la matricule appliquée sur le devant de celui-ci. "Y89". Ce garçon n'était pas de la même aile que moi, ce qui pourrait expliquer ce pourquoi je ne l'avais pas vu jusqu'à présent. A moins que celui-ci soit tout simplement arrivé récemment ?
Sans plus réfléchir que cela, je met le t-shirt en boule puis le serre contre ma poitrine, comme on étreindrait une peluche. C'est en regardant de nouveau le mur tatoué qui se dressait devant moi que j'ai remarqué l'air mélancolique qu'il arborait. Ses yeux étaient bas, son regard teinté d'amertume. Lorsqu'il le redirigea vers moi, ce fut pour répondre à ma question;

"Oui, beaucoup de gens, c'est d'ailleurs pour ça que je suis ici, c'est ma punition pour avoir prit des vies."

Après avoir terminé sa phrase, il fit volte-face afin de faire face au soleil. Son ombre à contre-jour laissait entrevoir un curieux dessin d'ailes dans son dos. Je pris un instant pour le contempler mais mes pensées étaient ailleurs.
Ces rumeurs...Étaient donc fondées ? Bizarrement, l'entendre dire ne m'avait même pas glacé le sang. Non...Je n'ai pas ressentie de mépris, même en le sachant meurtrier. Était-ce car j'avais l'impression d'avoir tout entendu, tout rencontrée de par mon quotidien ici ? Était-ce car sa voix, elle aussi, avait un fond meurtri ?
Il dit que sa venue ici est la source d'une punition...J'ai du mal à comprendre sa pensée. Si c'était le cas, de quoi, moi, suis-je puni ? De quoi le petit fantôme, que j'ai rencontré dans ma chambre par le passé, était-il puni lui aussi ? Pourquoi, lui, serait-il puni, et pas nous ?  
Parce qu'il a tué des gens ?

Non. A la voix qu'il avait eu, je devinait qu'il y avait quelque chose d'injuste là dedans.

"Tu te fais souvent emmerder comme ça ?"

Je relève un peu brusquement la tête, en me rendant compte qu'il s'adressait à moi. Il était dorénavant totalement retourné de mon côté, alors je lui répond de plusieurs hochements de tête positifs.

"Oui, ça arrive souvent...Mais c'était vraiment très gentil d'être venu m'aider."

Je ne réalisais pas encore réellement ce qui s'était passé, mais l'attention qui en émanait m'avait marqué. Mes yeux étaient fuyants mais j'étais déjà arrivée au stade où je n'avais pas trop de mal à parler.

"C'est la première fois que quelqu'un fait ça pour moi...Depuis quand tu es puni ?"

Je tenais vraiment à savoir si ce mur, qui avait bloqué ainsi les méchantes personnes loin de moi, avait été bâti ici depuis longtemps. Tout en attendant sa réponse, je serrais toujours son T-shirt. Il me faisait l'effet d'une présence réconfortante.  

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