Apprivoisement
Il y a de jolis arbres, non loin du bâtiment. Je le sais car je passe mon temps à les observer lorsque je sors de ma chambre afin de marcher le long de l'aile W; il suffit de regarder par la fenêtre pour remarquer ces longues silhouettes sombres et longilignes qui tapissent l'horizon d'une lueur presque macabre. Ils sont nus, ces monsieurs de bois, et presque noirs. De toute ma vie, je n'avais jamais vu une forêt dégager tant de tristesse, et il m'arrive de me demander ce pourquoi personne ne prend l'initiative d'aller la réconforter.Code by Joy
Cela fait des années que je vagabonde dans cet Institut, particulièrement à l'extérieur, pour observer l'évolution des feuillages et des petites bêtes au fil des saisons. Mais cette forêt me faisait toujours trop peur pour que j'y mette les pieds.
Avec le temps, j'ai appris à me dire que rejeter quelqu'un pour sa différence, voire pire, pour la détresse qu'il dégage, n'avait absolument rien de bon. Et aujourd'hui, je me fis à la conclusion que cela était valable également pour cette forêt.
Il faisait un peu lourd dehors mais cela ne me dérangeait pas trop. Comme il avait plu il n'y a pas très longtemps, l'herbe avait une drôle d'odeur que j'ai toujours trouvée agréable. Mais ici, ce relent de mouillé était presque mélangé à quelque chose de sinistre.
Finalement, alors que je m'enfonçais dans les bois, je fus rassurée de constater qu'il ne faisait pas si sombre à l'intérieur que ce que je présageais. Il faut dire aussi qu'il y avait moins de verdure ici que dans n'importe quel autre forêt. De manière amusée, je faisait des petits bons tout en avançant, l'histoire de sentir les feuilles ainsi que quelques branches craquer sous mes semelles. Mais, concernant les branches, celles-ci étaient tellement vieilles et rongées qu'elle se dissolvaient presque sous mes pieds. Dommage...
J'étais en train d'observer avec attention une araignée tissant sa toile d'une branche à une autre; j'essayais de me rappeler comment elle s'appellait avec beaucoup de concentration. Dans mes souvenirs, celle-ci se nomme "Linyphia...bidule"...Moui, en effet, ce n'est pas très précis.
J’espérais intérieurement pouvoir trouver de petites bêtes moins communes par ici. C'est surtout pour ça que lorsque j'ai entendu un bruit non loin de là, j'ai bougé la tête nerveusement.
Qu'est-ce que ça peut être ? Un petit écureuil ? Un lapin ?
Le son persiste alors je me lève afin de me rendre à la source du bruit. J'étais un peu excité au fond, d'avoir peut-être une opportunité de voir un joli petit animal dans ce nouvel endroit. Il faudrait que je passe plus souvent.
Mais ce que je vis n'était pas un écureuil, ni un lapin.
Elle s'était approchée de cette forêt brûlée alors qu’elle se promenait simplement pour s’occuper. Sur le moment, Judith avait ressenti une profonde tristesse face à toute cette richesse dévastée.
Le feu était le pire ennemi du bois comme des animaux mais parfois il ne venait pas naturellement. Judith avait tellement réfléchi à ça qu’elle s'était mise à courir sans but précis pendant un moment. Elle s'était enfoncée dans les bois en haletant, louvoyant entre les arbres avec une facilité déconcertante.
Parfois, ses virages étaient si serrés qu’elle se retrouvait à quatre pattes contre le sol mais ça ne l’a genait pas. Elle n'était plus Judith à ce moment là. Elle était la louve.
Elle aimait courir dans ces moments là, elle ressentait la liberté.
La jeune fille ouvrait la bouche de temps à autre ou s'arrêtait tout de même pour humer l’air. Bien que ses sens ne soit pas aussi développée qu’un loup, dans sa tête c'était tout comme.
Elle faisait du bruit quand elle se déplaçait, et oui dans sa tête elle était louve mais elle restait Judith, une jeune fille de 15 ans et de 50 kg. Les branches craquaient sous ses pas et pourtant lorsqu’elle s'arrêta, les branches craquèrent encore.
Elle n'était pas seule ici. C'était la seule explication.
Alors vivement, elle se tourna vers la source du bruit et courut vers elle comme s’il s’agissait là d’une proie à chasser.
Elle se retrouva rapidement devant une personne et elle se figea d’un seul coup. Elle mit un certain temps à revenir à la réalité et l’autre pouvait s’en apercevoir.
Son visage redevint celui d’une jeune fille timide et ses yeux légèrement plissés, redevinrent hésitants. Elle observa celui ou celle devant elle. Oui, elle ne savait pas trop. Un mélange des deux genre s'opérait lorsqu’on le regardait.
Apprivoisement
Il y avait une personne devant moi. Au début, j'étais surpris(e) de la voir foncer à quatre pattes à ma rencontre; mes yeux étaient ronds, étonnés, pendant que je l'observais silencieusement.Code by Joy
Elle avait un visage adorable ; de jolis yeux noisette cachés par une frange couleur châtain sous une chevelure un peu en bataille, ainsi des joues légèrement rouges. Elle me regardait sans savoir quoi faire, comme le ferait un chaton intrigué. D'ailleurs, à sa manière de se tenir, on en croirait presque un animal sauvage. Oui, finalement, je l'avais sûrement trouvé, mon animal à observer...D'ailleurs, maintenant que j'y pense, il est peut-être indécent que de la considérer comme tel rien qu'à sa posture.
Un silence s'était installé pendant que nous nous dévisagions. Peut-être était-il bon de parler ? Je n'étais pas douée pour ça, mais, à la vue de son visage, je ne ressentais pas de crainte."Tu...Toi aussi tu visites la forêt ?"
Mon regard était un peu fuyant, car après tout, je ne la connaissais pas. Peut-être ne voulait-elle pas converser, mais, elle avait le don de m'intriguer. Pourquoi se tenait-elle comme ça ? Etait-elle un petit chat refoulé ?
Je l'observais en coin, ne pouvant cacher mon regard brillant d'une certaine curiosité. Je mourrais d'envie de lui caresser doucement la tête. Je dois être un peu bizarre...
- HRP:
- Bouh la la, comme c'est court ! ^^ Gomen gomen !