contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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InvitéInvité
Jeu 11 Oct - 4:35


L'amour d'un père
est plus haut que la montagne.
L'amour d'une mère
est plus profond que l'océan.
Cela faisait bien quelques jours qu’avec mon nouveau médecin, en plus des auscultations, nous parlions de la prochaine visite des Lanvers. Je n’avais pas spécialement envie de les voir, même après en avoir parlé un peu avec Nev. Après tout, il avait beau me dire que c’était normal d’avoir peur, je ne parvenais pas à voir ce que les autres voyaient en eux. Sans les avoir forcément rencontrés en plus. Comment pouvait-on être sûr qu’ils n’étaient pas comme les Nakamura ? J’en avais peur. Je craignais que leur gentillesse soit une façade. … Quoique, je commençais à reconsidérer la question doucement. A cause des médicaments ou de ce qu’on me disait tous les jours ? J’en avais assez de ne pas le savoir comme pour la plupart des questions que je me posais.

Vers sept heures, ce matin-là, je m’étais réveillé de la nuit agitée que je venais de faire. Cauchemars, crises d’angoisse que j’avais réussi à résorber seul avec grand peine et crises de larmes incontrôlables. Voilà ce qui avait bouleversé mon repos sur bien des heures avant que je réussisse à rester calme quelques temps avant que je sois obligé de me lever. Je n’étais pas encore allé me laver ou manger, mais j’avais rendez-vous avec mon médecin comme tous les matins. J’enfilai donc mon uniforme et me coiffai rapidement avant d’aller le rejoindre en traînant les pieds. Ce que j’aurais donné pour avoir Kibou dans mes bras. Peu importait mon âge. Je me sentais mal et j’avais l’impression de n’avoir aucun soutien dans ce genre de moment. Heureusement, on ne m’empêchait pas de garder le porte-clé que m’avait offert Numa et que je gardais constamment en main. Un maigre réconfort par rapport au stress, à l’angoisse et la tristesse qui me retournait l’estomac. Mais c’était déjà comme ça.

Huit heures et demi. Je venais de sortir de consultation et je me sentais encore plus déprimé qu’avant. Sur le chemin pour essayer d’aller me restaurer, j’émis au moins une dizaine de soupirs. Non pas qu’il était difficile de se rendre au réfectoire, mais je n’avais pas envie de manger. C’était limite si je n’avais pas faim. Sans parler que voir de la nourriture ne me rendait pas super joyeux comme la plupart des autres ici. Après tout, ce n’était qu’un moyen pour droguer et faire du mal, non ? … Non ?
Une fois que j’eus réussi à manger quelques grains de raisin, j’allai prendre une douche rapide avant de retourner dans ma chambre et y rester. Je ne voulais voir personne. Mais je ne voulais pas être seul. J’avais peur d’aller voir Nev à cause de son médecin. Puis, si ça se trouvait, il dormait… Je préférais donc rester sur mon lit, Kibou dans les bras, la photo sans cadre de Numa, Hope et Sheila à mes pieds pour que je puisse la regarder sans la tenir.

Aux alentours de treize heures, j’avais mangé. Enfin, si on pouvait dire ça de mon chipotage que je ne cessais de faire jour après jour. Puis, j’attendis qu’on vienne me chercher pour la visite. Plus les minutes passaient, plus je stressais au point d’avoir des difficultés à respirer. Et lorsqu’ils arrivèrent, une infirmière vint me chercher pour m’amener à eux, dans la cour centrale. Silencieux, je ne cessais de jouer avec mon porte-clé, tête basse et respiration difficile. L’infirmière me demanda au moins trois fois si j’allais bien, ce à quoi je répondais positivement d’un signe de tête. Mais, non. Je n’allais pas bien tant j’avais peur. Mais il m’était impossible de l’exprimer. Encore moins de l’expliquer. J’étais en bien trop grande panique pour ça. Heureusement, mon accompagnatrice n’était pas trop regardante, sans doute parce qu’elle avait autre chose à faire.

Lorsque je fus sur le point de rejoindre les Lanvers, je les trouvai en grande discussion avec mon médecin. Je ne savais pas ce qu’il leur expliquait, mais cela me permit d’arriver sans me faire sauter dessus. Chose que Mme Lanvers avait fait lorsque je l’avais vue pour la première fois. Avait-elle comprit qu’en agissant comme ça elle m’effrayait plus qu’autre chose ? A moins que Mr Barrabil ne leur ait spécialement de ne pas le faire ? En tous les cas, il se mit en retrait et nous laissa “seuls”. Une pseudo intimité que je ne pouvais apparemment pas révéler. Mais, dans tous les cas, je ne l’aurais sans aucun doute pas fait. Je n’en avais ni la force, ni le courage.

Mme Lanvers vint vers moi dès qu’elle eut terminé sa conversation et s’accroupi face à moi pour me parler avec douceur et une tendresse que je ne parvins pas à reconnaître :

- Bonjour Yuki. Comment vas-tu mon ange ?

Je ne répondis pas, voyant son mari s’avancer pour me dire à peu de choses près la même chose. J’avais mal au coeur au point d’avoir peur d’ouvrir la bouche. Néanmoins, cachant mes poignets le plus possible dans mes manches, je tentai de leur répondre. Ce ne fut cependant qu’un balbutiement incompréhensible entre l’anglais et le japonais. Comme le jour de notre rencontre. Les deux adultes se regardèrent alors comme pour se concerter. Puis, elle avança sa main vers mon visage. Par peur, je fermai les yeux et me crispai, en attente d’un coup. Rien ne vint si ce n’est une caresse dans mes cheveux. Et, une voix suivit sur le même ton que précédemment :

- Tout va bien, mon ange. Tout va bien. Tu veux t’asseoir ?

Je pesai rapidement le pour et le contre avant de hocher légèrement la tête. Après tout, mes jambes tremblaient au point que je ne savais pas si elles pourraient encore me porter longtemps. Nous allâmes donc au banc le plus proche sur lequel je m’assis sans me faire prier. Celle qui se disait être ma mère s’installa à côté de moi alors que son mari s’accroupit devant moi. Puis, avec autant de douceur que sa femme, il tenta de me faire part de ce qu’il pensait :

- Ecoute, Yuki. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé pendant ton enfance. Nous ne savons pas ce que tu as vécu toutes ces années. Mais saches que jamais nous ne te ferons du mal. C’est une promesse que nous pouvons te faire, Katie et moi.

- Pourquoi… ? demandai-je avec beaucoup de difficultés, comme si ce simple mot s’était à moitié étouffé dans ma gorge.

- Parce que nous t’aimons très fort. Nous t’aimons et nous voulons ton bonheur. Que tu puisses sourire, rire, que tu sois bien.

- Nous sommes désolés si nous t’avons arrachés à une vie que tu aimais. Nous ne pouvions pas savoir que la police irait te chercher comme ça…

Je ne répondis rien, laissant un silence planer entre nous. Pourquoi ils s’excusaient ? Pourquoi ils me disaient des paroles pareilles à mes amis ? Les parents, la famille… Comment cela fonctionnait-il en vérité ? J’avais si mal et si peur. Tout comme avec Nev des mois plus tôt, je sentais mes piliers s’effriter dangereusement, menaçant mon monde de s’écrouler. J’avais promis à mon nii de ne pas me faire du mal. Je le faisais aussi pour Sheila qui était désormais à mes côtés. Mais je ne savais pas comment réagir à cette angoisse de tout perdre. Tomber dans un gouffre sans fond m’effrayait à un point inimaginable.

Dans mon dos, je sentis une main tendre et légère faire des allers-retours. Des caresses qui me firent ouvrir grand les yeux de surprise. Je ne m’étais clairement pas attendu à ce genre de geste. Et les mots qui suivirent me firent exactement le même effet :

- Ne t’en fais pas, Yuki. Quoi qu’il arrive nous serons toujours là pour toi. Pour t’aider, t’aimer et te soutenir.

- Tu peux compter sur nous mon garçon.

Je n’arrivais plus à réfléchir. Tant et si bien que me promis de méditer ces paroles soigneusement pour les comprendre. Peut-être même en parlerais-je à mes deux amis. Sans doute pourraient-ils m’aider à comprendre. … Si ma peur ne faisait pas barrière. Si je ne reculais pas. Si je ne fuyais pas, comme toujours.

Jusqu’à ce qu’ils doivent partir, je restai avec les Lanvers en parlant de temps en temps. Mais je me rendis compte que, plus que parler, ils voulaient simplement rester avec moi. Pourquoi ? Je ne le comprenais pas non plus. Tant d’éléments qui m’échappaient. En tous les cas, cette première visite fut extrêmement éprouvante et stupéfiante. Presque incroyable. J’avais eu la très nette impression de revivre ma rencontre avec mes amis qui m’avaient écoutés, parlé, expliqué ce que je ne comprenais pas avec une patience que je n’avais pas connu avant d’aller à l’académie.

Ainsi, je fus partagé entre l’envie de les revoir et celle de rester seul à cause de la peur de perdre tout ce que j’avais connu jusque-là.
(c) Yuki Nakamura sur Pensionnat Immortal
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