contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 18 Fév - 11:53

C’est quoi le problème ?

Nevrabriel se redressa et se mit sur le côté, délaissant le corps nu de sa femme qui se trouvait sous son propre corps. Il ne pensait pas désirer autant une femme qu’elle ne le désirait pas. Elle avait beau insister pour qu’il continue, il sentait bien qu’elle était trop crispée pour que ça passe et lui faire mal était inconcevable. D’habitude il la rassurait sur le fait que ce n’était pas grave en la couvrant de baisers bienveillants, lui rappelant qu’il ne la forcerait jamais si elle ne le voulait, mais là il se posait de plus en plus de questions.

Le jeune homme était toujours en extase de fusionner avec celle qu’il aimait, il en avait envie bien plus que de raison. Il n’avait jamais vécu ça autrefois, même après avoir couché avec Lucy, il ne voulait pas rééditer la chose, même s’il avait adoré sur le moment, il ne ressentait pas de désir envers elle, alors que Katerina … c’était comme lui mettre sous le nez son dessert préféré, une odeur qui imbibe ses narines, une vision enchanté, une envie grandissante, débordante jusqu’à devenir un besoin vitale, forcément, il lorgnerait dessus avec envie, mais la plupart du temps, il n’avait pas le droit à ce dessert …

Nevrabriel sentait bien que quelque chose n’allait pas, mais peut-être que c’était tout simplement lui le problème ? Mais ça aussi était un mystère, parfois tout allait très bien, ils passaient une nuit de pure extase, mais parfois … Malgré tous les préliminaires possibles, elle restait tendue, voir frigide …
En y pensant, appréciait-elle réellement leurs moments intimes ? Etait-il le seul à se rendre au septième ciel ? Elle lui disait que oui, mais peut-être que c’était simplement pour lui faire plaisir et qu’il n’essaie pas de revenir pour lui offrir satisfaction ?  Nevrabriel tira la couverture pour que Katerina ne prenne pas froid et pour qu’il couvre également son intimité qui était au garde-à-vous, plus que prêt, mais qui se contenterait de sa main droite ce soir, encore une fois.

Des pensées presque indécentes lui venaient en tête, comme demander à Lucy s’il était si mauvais que ça au lit, mais est-ce que parler de ça alors qu’il était en couple était vraiment correct ? Il pourrait demander à Aeden si c’était normal pour une femme d’être aussi tendue, mais il n’avait pas vraiment envie de connaitre la vie sexuelle de son ami.

Ses mauvaises pensées calma assez vite ses ardeurs et toute envie de se faire du bien de son côté. Le jeune homme se redressa pour s’asseoir, dos collé à la tête du lit. Il tira un peu sur la couverture pour la garder sur ses jambes et son intimité avant de croiser les bras, pensif.
Ils étaient mariés, elle pouvait être honnête, même si cela blesserait son égo :

_Kat … Est-ce que je … je m’y prends mal ? C’est pour ça que tu n’aimes pas faire l’amour avec moi ? Si je suis mauvais, j’aimerais bien que tu me le dises, je comprendrais.







Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Jeu 18 Fév - 22:53
Une fois encore, Katerina se sentait incapable de dissimuler son malaise au lit. Plus Nevrabriel apprenait à la connaitre sur ce plan qui était jusqu’avant le mariage inexploré, plus vite il se rendait compte lorsque cela n’allait pas. Elle avait beau s’efforcer de faire semblant, elle avait beau essayer par tous les moyens de se convaincre elle-même qu’elle en était capable, rien n’y faisait. Et plus le temps s’écoulait entre deux rapports sexuels, plus cela lui semblait insurmontable. Parfois, pour des raisons inexpliquées qui en réalité devait probablement concorder avec son cycle hormonal, ça se passait mieux mais aujourd’hui et depuis plus d’une semaine, cela n’allait pas du tout.

Ce soir en tout cas, la caresse des mains de Nevrabriel sur son corps faisait monter un sentiment exécrable de dégout et de peur qui la tétanisait particulièrement. Il compressait sa poitrine, lui laissait une horrible boule dans la gorge. Mais pire que ça, c’était le regard du jeune homme qu’elle pouvait imaginer même dans le noir. Elle savait la déception, la frustration, l’incompréhension qui devait s’en dégager même si elle ne pouvait le voir. Et elle se haïssait pour ça. Elle aurait presque préféré qu’il ne se rende pas compte, qu’il ne parvienne à comprendre ces moments où elle n’avait pas la force de puiser en elle pour faire l’amour, qu’il ne s’inquiète pas de ces états d’âme. Mais il l’aimait trop pour ça, et cela ne faisait que renforcer le sentiment en elle qu’elle était incapable de l’aimer assez. Qu’elle ne le méritait pas, cet homme qui prenait soin d’elle.

Il ne l’embrassa pas, ne la rassura pas comme il le faisait d’habitude et Katerina se sentait encore moins bien que les autres fois. Comme toujours dans ces cas-là, la jeune femme se plongeait dans le mutisme, les yeux humides, le corps tremblant. Comme souvent dans ces cas-là, elle attrapa sa robe de nuit, qu’elle enfila rapidement avant de s’abriter dans les couvertures. Comme si ces vêtements étaient un rempart qui étaient les seuls à pouvoir la protéger. Lorsque cela n’allait pas, elle n’était parfois plus capable de supporter le contact avec la peau de son mari. D’autre fois, elle se blottissait dans les bras de Nevrabriel, prêt de sa chaleur réconfortante. Plusieurs fois déjà elle avait pleurée silencieusement contre lui prenant soin qu’il ne s’en rende pas compte pour éviter ces interrogations. Mais ce soir, elle sentait qu’il ne souhaitait pas plus qu’elle ne l’approche qu’elle-même ne le désirait. Elle le blessait. Et elle ne savait pas comment cesser de l’abimer de la sorte.

_Kat … Est-ce que je … je m’y prends mal ? C’est pour ça que tu n’aimes pas faire l’amour avec moi ? Si je suis mauvais, j’aimerais bien que tu me le dises, je comprendrais.


Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et la question de Nevrabriel lui sembla douloureuse. Elle ne savait même plus quoi dire. Elle avait tellement honte… Elle se sentait tellement coupable. Elle n’était pas capable d’accomplir ces devoirs conjugaux. De satisfaire l’homme qu’elle avait épousé. Tout son corps tremblait encore, tétanisé par l’effort qu’il lui avait fallu plus tôt pour ne pas le repousser lorsqu’il s’était positionné au-dessus de son corps. C’était les tremblements dans ces jambes qui l’avait stoppé net.
Peut-être qu’elle devait lui dire oui. Rejeter la faute sur lui, se dédouaner de toutes responsabilités. Elle aurait voulu que ce soit sa faute à lui. Parce que détester autant le corps de quelqu’un que l’on veut combler, c’était insoutenable. Une première larme coula sur sa joue, puis une autre, invisible. Il lui fallut un effort surhumain pour parler sans que sa voix ne tremble trop :

- Non…


Les mots restaient coincés dans sa gorge. Elle ne savait pas quoi dire. Elle ne savait pas quelles excuses pourraient rendre son incompétence moins criante. Mais plus le silence se prolongeait et plus il serait dur de parler :

… C’est moi… le problème.


Elle avait l’impression que son coeur lui déchirait la peau, comme s’il s’enfonçait plus fort dans son corps.

- Je ne sais pas pourquoi je… J’aimerais que…

Elle ne savait même pas comment s’expliquer. Elle ferma les yeux comme si cela pouvait retenir les larmes. Un sanglot lui échappa, qu’elle ne parvient à retenir

- Je suis désolée…


Elle était désolée de lui faire subir ça. Et en plus de pleurer devant lui alors que tout ça était entièrement de sa faute. Elle ne voulait pas lui faire subir ce moment désagréable où en plus de ne pas faire l’amour, il aurait dû la consoler. Il allait finir par la haïr. Ou croire qu’elle ne l’aimait pas. Croire qu’elle ne l’aimait pas où découvrir qu’elle ne l’aimait pas ? Elle-même n’en avait toujours aucune idée, mais le fait qu’elle ne parvienne à rien l’encourageait à penser que peut-être, elle n’était juste pas capable d’aimer qui que ce soit.

Tout ça, toute cette situation, c’était sa faute à elle.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : C’est quoi le problème ? [pv : Katerina] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Ven 19 Fév - 14:34

C’est quoi le problème ?

_Kat … Est-ce que je … je m’y prends mal ? C’est pour ça que tu n’aimes pas faire l’amour avec moi ? Si je suis mauvais, j’aimerais bien que tu me le dises, je comprendrais.

Comme toujours, Katerina s’était précipitée pour se revêtir. C’était certain, elle avait clairement un souci avec son corps à lui, mais cela était incompréhensible. Pourquoi dormait-elle contre lui s’il la répugnait ? Ils avaient déjà dormi ensemble avant le mariage, s’il était si repoussant, n’aurait-elle pas annulé la cérémonie ? Graham aurait été plus qu’enchanté de cette perspective. Alors pourquoi ? Qu’est-ce qu’il avait fait ? Qu’est-ce qu’il faisait de mal ? Etait-ce les cicatrices qui la dégoutaient ? Non, c’était forcément d’ordre charnel, elle n’était pas tendue auparavant.

_Non…

La voix de Katerina était étrange, mais plongé dans le noir, Nevrabriel ne pouvait analyser les émotions de son épouse. Il hésita à allumer la bougie, mais son désarroi fit taire cette envie. Il tourna la tête vers elle. Le jeune homme n’était pas certain mais elle semblait lui tourner le dos. Ce n’était pas la première fois qu’elle se montrait froide à son égard, mais les seules fois où elle a été ainsi, était lorsqu’elle lui en voulait de quelque chose.
Alors il y avait bien un problème avec lui…

_… C’est moi… le problème. Je ne sais pas pourquoi je… J’aimerais que…

Nevrabriel décroisa doucement les bras, comprenant de moins en moins les propos de Katerina. Il allait poser sa main sur ce qui semblait être son épaule mais entendit un sanglot, ce qui le figea sur place.

_Je suis désolée…

Elle ne pouvait plus retenir ses larmes. Sans attendre, Nevrabriel lui offrit une étreinte, se confirmant qu’elle lui avait en effet tourné le dos. Sa main glissa le long du bras de la jeune femme jusqu’à sa main qu’il enveloppa délicatement avant de lui murmurer avec douceur :

_Eh Kat … ne pleure pas …

Il pouvait sentir les tremblements du corps de la jeune femme. Elle semblait garder un profond mal-être en elle qu’il n’arrivait pas à comprendre. Mais il se sentit mal de lui avoir posé la question de manière aussi frontale, il avait sans doute était trop brusque. Peut-être qu’il avait raison, elle n’aimait pas faire l’amour avec lui mais ne voulait pas le lui avouer.

_Tu ne seras jamais un problème. Tu sais, ce n’est pas si grave, c’était juste une question, je n’aurais pas dû te la poser aussi brusquement, excuse-moi …

Nevrabriel embrassa l’épaule de la demoiselle mais il avait la désagréable impression que sa présence n’était pas désirée. A quel point avait-il mal fait les choses ?

_Allons … il ne faut pas te mettre dans tous tes états … S’il y a un problème, tu peux être honnête avec moi. Aller, viens, viens …

Nevrabriel s’écarta un peu pour que la jeune femme se retourne et qu’il la prenne dans ses bras, lui caressant les cheveux avec bienveillance en embrassant son front.
Même s'il s'était promis de ne pas forcer Katerina à lui parler, il commençait à être blessé de ce silence. Pourquoi ne lui disait-elle rien ?








Nevrabriel
Image : C’est quoi le problème ? [pv : Katerina] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Dim 21 Fév - 22:44
Nevrabriel n’avait pas l’air fâché de l’entendre pleurer alors que c’était elle qui gâchait tout. Pleurer ne lui allait pas du tout, Andrei le lui avait dit un nombre incalculable de fois. Et cela ne faisait qu’accroitre son sentiment de culpabilité. Au contraire, il l’enlaça tendrement, sa main venant rejoindre celle de la jeune femme. Katerina serra cette main, comme si elle avait été une bouée jetée à la mer. Comme si elle avait peur qu’à tout moment, cette main ne l’abandonne définitivement.

_Eh Kat … ne pleure pas …

C’était trop tard… Il aurait du le lui dire avant… Elle savait qu’une fois les vannes lâchées, elle aurait bien du mal à arrêter de pleurer.

_Tu ne seras jamais un problème. Tu sais, ce n’est pas si grave, c’était juste une question, je n’aurais pas dû te la poser aussi brusquement, excuse-moi …


Une bouche contre sa peau. Cela commençait toujours par une bouche contre sa peau… Puis les mots doux, les mots qui rassurent murmurer au creux de l’oreille. Puis les mains sur son corps. Inarrêtables. Des mains partout qui décident sans demander, qui n’’obéissent qu’à un seul maitre. Comment quitter cet enfer qui n’existait qu’à l’intérieur ? Ou comment l’expliquer ?

_Allons … il ne faut pas te mettre dans tous tes états … S’il y a un problème, tu peux être honnête avec moi. Aller, viens, viens …


Honnête. La proximité avec Nevrabriel la brulait d’autant plus. Alors qu’il lui caressait doucement les cheveux, elle avait l’impression qu’à n’importe quel seconde, ces mains s’enrouleraient autour, comme les dents d’un piège. Elle s’éloigna finalement, fuyant carrément les couettes, le lit, peut-être aurait-elle voulu fuir la chambre. Elle attrapa juste l’un des plaids qui recouvrait le pied du lit pour le glisser sur ces épaules et se précipita vers la fenêtre. Elle tira le rideau. La lumière de la lune éclaira un peu l’intérieur de la chambre. Elle voulait faire fuir cette présence qui ne la quittait pas. Elle voulait juste se rassurer un peu. Mais la lune c’était déjà moqué d’elle des centaines de fois. Elle n’avait jamais été qu’un témoin silencieux qui ne prend pas partis. Qui ne s’implique pas.
Fixant l’astre qui luisait insouciant au-dessus d’eux, consciente qu’elle blessait encore Nevrabriel d’avoir fuit ces bras, elle se sentait comme une moins que rien. Un être insignifiant et immonde qui ne méritait pas du tout d’exister. Elle se laissa glisser le long du mur, de profil entre le lit et la fenêtre. Elle ne se sentait plus la force ni d’affronter la lune, ni d’affronter Nevrabriel. Elle s’adressa finalement à son mari, d’une voix tenue et douloureuse, entrecoupée de reniflement :

- Je suis désolé… Je pensais qu’il suffirait que je décide que le passé n’avait pas d’importance pour que ça soit le cas. J’avais promis… J’avais promis au docteur Graham que je ne me laisserais pas affecter par ce genre de choses… (/b]

Elle eut un soufflement, presque un rire, mais il était désespéré. Comment avait-elle pu penser un seul instant qu’elle s’en sortirait à si bon compte après ce qu’elle avait fait ? Il était normal que le passé la dévore. Il était normal qu’elle continue d’en souffrir. [b]

- Mais… Je suis une incapable.


Elle ne serait jamais capable de se séparer de cette ombre qui l’engloutissait à la moindre occasion. Elle serait toujours rattrapée à un moment où à un autre. Et qui voudrait vivre avec ce genre d’ombre ? Qui serait capable de la supporter alors qu’elle ne faisait que s’allonger dans tous les sens, s’épaissir jusqu’à prendre toute la place.

Elle murmura finalement d’une voix pitoyable, ces yeux pâles inondés de larmes se tournant vers celui avec qui elle avait promis de passer le reste de sa vie mais à côté duquel elle n’était même pas capable de rester pour lui expliquer ce qui clochait chez elle :

- J’ai peur. Que tu ne me pardonnes pas.


Il le lui avait dit. Qu’il l’aimerait toujours mais qu’il pourrait ne pas lui pardonner. Et il y avait un millier de choses qu’il ne pourrait lui pardonner. Ses mensonges mais surtout la vérité. La vérité sur sa soi-disant virginité, sur la manière dont elle avait tué Andrei, sur tout ce qu’elle était vraiment. Elle n’avait pas de circonstances atténuantes comme lui pour lui pardonner son passé. Elle n’était plus une gamine lorsque tout cela s’était produit. Et le regret ne suffisait pas. Car comme le dirait Victor Graham, les morts n’ont que faire de nos regrets.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : C’est quoi le problème ? [pv : Katerina] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 22 Fév - 18:25

C’est quoi le problème ?

Nevrabriel cru que cette étreinte apaiserait sa bien-aimée, mais au contraire, celle-ci gesticula pour le repousser et quitter le lit le plus rapidement possible comme s’il y avait le feu sur le matelas. Ne comprenant rien, le jeune homme la regarda fuir ses bras, prenant le plaid pour se réfugier près de la fenêtre.
Katerina tira les rideaux, laissant la lune éclairer la pièce et cesser de dissimuler leurs visages. L’écossais tira doucement la couverture du lit pour couvrir le bas de son corps, ne comprenant absolument pas ce qu’il se passait. La jeune femme, dans son désespoir, s’assit dans l’ombre, sous la fenêtre, pleurant sans pouvoir se retenir. Nevrabriel avait du mal à la percevoir dans l’obscurité, il tenta de garder contenance mais cette situation lui faisait atrocement mal. Mal d’être repoussé. Mal d’avoir l’impression de ne pas être désiré. Mal de voir celle qu’il aimait  en train de pleurer de chagrin.
Mais que pouvait-il faire ? Si elle ne voulait pas de lui, que pouvait-il faire ? Que pouvait t-il dire si elle ne voulait pas l’écouter ?
Il hésita un instant à lui proposer de partir pour ce soir et d’en parler demain si cela était son souhait, mais Katerina finit par s’exprimer :

_Je suis désolé… Je pensais qu’il suffirait que je décide que le passé n’avait pas d’importance pour que ça soit le cas. J’avais promis… J’avais promis au docteur Graham que je ne me laisserais pas affecter par ce genre de choses…

Un passé douloureux … Il semblait avoir compris cela lorsqu’ils se sont disputés à une semaine du mariage. Il pensait attendre que Katerina en parle d’elle-même, elle ne l’a jamais fait. Mais il n’était pas devin, il ne pouvait pas savoir ce qu’elle ne lui disait pas.
Peut-être aurait-il dû insister ? Peut-être que s’il avait insisté ce soir-là ils n’en seraient pas là aujourd’hui ? Mais il avait promis à Katerina de ne jamais la forcer à quoique ce soit, c’était à elle de voir si elle avait assez confiance en lui pour parler de se qui troublait son cœur.

_Mais… Je suis une incapable.

Nevrabriel baissa doucement les yeux vers le sol. Même si son passé ne l’affectait pas aussi sauvagement que sa compagne, il savait que cela pouvait être douloureux. Il avait bien compris qu’il n’avait jamais fait le deuil de son petit frère et que cet accident était le début d’un engrenage de malheurs qu’il avait lui-même causé.
Ignorer le passé … mais il nous rattrape tôt ou tard. La seule issue est de faire face, même si ce combat dure des années ou toute une vie.

_J’ai peur. Que tu ne me pardonnes pas.

Le regard de Nevrabriel se reposa sur la forme dans l’ombre qui devait être sa femme. Il entrouvrit la bouche, se demandant s’il avait bien comprit ce qu’il avait entendu. Lui pardonner ? … Est-ce que par hasard ? … Non impossible. Et pourtant … Elle le lui avait demandé, si elle avait tué quelqu’un, pourrait-il lui pardonner ? Il avait dit qu’il ne savait pas … Il ne voyait pas pourquoi elle lui poserait cette question autrement.

Nevrabriel était terré dans un mutisme profond. Il avait l’impression de comprendre de plus en plus la vérité sur les troubles de son épouse. Un peu déboussolé, il fallut plusieurs soupirs au jeune homme avant de finalement s’exprimer :

_Je ne suis pas le mieux placé pour dire qu’il faut tourner la page.

Il espérait se tromper. Il espérait que Katerina ne lui dirait pas qu’elle avait tué quelqu’un. Mais si c’était le cas ? … Si c’était le cas, elle ne l’aurait jamais fait par plaisir, autrement elle ne souffrirait pas autant. Mais plus que ça, le fait qu’elle soit crispée lorsqu’ils étaient nus et si heureuse lorsqu’il la prenait simplement dans ses bras en journée… il avait l’impression de toucher quelque chose mais n’osait pas se prononcer. Il ne voulait pas se faire de film mais il voulait la vérité.

_Je ne sais pas ce qu’il t’est arrivé dans le passé. Je ne pourrais pas l’effacer mais j’aimerais que tu me laisses t’aider à le surmonter.

Le jeune homme quitta le lit pour attraper son boxer et son pantalon afin d’avoir une tenue à peu près présentable pour une conversation ailleurs que sous l’oreiller. Puis, comprenant que Katerina rejetait sa présence, il se contentait de s’asseoir au pied du lit, s’adossant à ce dernier, en face de Katerina, ainsi ils étaient à la même hauteur et à distance raisonnable pour qu’elle ne se sente pas étriquée par sa présence.
Nevrabriel ressentait une profonde tristesse en lui. Katerina faisait naitre en son fond sa peur de l’abandon. Il avait l’impression qu’elle creusait un faussée entre eux et qu’un jour elle s’en irait ou lui demanderait de partir. Il était blessé mais ne devait pas le montrer, sa femme souffrait. Il devait être là pour elle. Il fit taire ses angoisses pour parler d’un ton totalement calme :

_Katerina, tu te souviens de mes vœux ? « être tantôt le pilier, tantôt le bouclier, la berceuse qui t’apaisera et la foule qui t’encouragera. » ?

Ses vœux … ils n’étaient pas préparés, ils sortaient du fond de son cœur, aussi sincère que son amour pour elle. Après le mariage, Nevrabriel les avait écrite pour les apprendre par cœur, non pas pour les ressortir un jour mais pour lui-même, pour se souvenir de ses promesses afin de pouvoir les respecter et les honorer. Il avait besoin de se souvenir pourquoi il avait épousé Katerina, outre que ses yeux d’une rare beauté ou la chaleur de son sourire. Il avait besoin de se souvenir à quel point il l’aimait et ce qu’il était prêt à faire pour elle. Il avait besoin que ces mots restent à jamais gravés dans sa mémoire lorsqu’il n’en aura plus.

_Laisse moi être ton pilier où te reposer. Si Graham veut que tu te débarrasse de tes fardeaux mais que tu n’y arrives pas, laisse-moi les porter pour toi. Je t’aiderais à les porter, tous.

Le jeune homme du regarder ailleurs pour faire taire son angoisse grandissante. Il ne voulait pas qu’elle le rejette encore une fois, ça faisait trop pour ce soir…
Nevrabriel respira profondément avant de continuer ;

_Et … Si tu demandes le pardon, je te l’accorde …

Si elle le souhaitait, il le lui accordait. Si elle avait peur qu’il ne lui pardonne pas, elle devait savoir qu’elle n’avait plus de crainte à avoir. Le pardon … Il savait très bien de quoi il en retournait ; lui aussi l’avait cherché avec ferveur auprès de sa sœur. Aujourd’hui elle avait 20 ans, elle serait plus à même de comprendre que c’était un accident, elle serait plus apte à lui accorder ce pardon qu’il lui a demandé pendant des années, ce pardon que Lucy lui a accordé et que Katerina a accepté.

_Tu as raison, ce qui compte est qui tu es aujourd’hui et qui te seras demain. Toute tes erreurs passés, quoique tu ais fais, quoiqu’il s’est passé, je te pardonne … je te les pardonne car toute tes erreurs t’ont mené à moi, à cette rencontre dans ma chambre, à ton sourire dans le bunker, à ta main dans la mienne en face du lac et à cette alliance à ton doigt.

Etait-ce suffisant pour elle ? Il en doutait … mais ça l’était pour lui. La Katerina d’autrefois, il ne l’a pas connu, il ne l’aurait peut-être pas aimé, mais il aimait celle qu’il a rencontré il y a deux ans, dans sa robe de chambre du même bleu que ses yeux, celle qui était venu lui apporter un éclat de lumière dans son antre si froid. Et à celle qu’il n’a pas connu, il lui pardonnait ses erreurs. A celle qu’il a perdu il y a deux ans, il lui pardonnait, à celle qui fuyait ses bras, il pardonnait également.

_Kat … Tu as le droit d’être triste, en colère ou effrayé, tu as le droit d’être affecté d’un souvenir que tu n’arrives pas à oublier. Je ne t’en voudrais jamais pour ça … C’est à moi de te prouver que tu peux me faire confiance mais j’aimerais que tu saches qu’avec moi tu n’as pas besoin de porter de masque. Tu peux être toi-même.








Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mar 23 Fév - 17:48
_Je ne suis pas le mieux placé pour dire qu’il faut tourner la page. Je ne sais pas ce qu’il t’est arrivé dans le passé. Je ne pourrais pas l’effacer mais j’aimerais que tu me laisses t’aider à le surmonter.

Katerina leva les yeux vers le lit où Nevrabriel était toujours couché, il s’exprimait finalement après un silence qui lui avait semblé assourdissant. La silhouette quitta finalement les draps pour s’asseoir au pied du lit. Face à elle. Elle baissa les yeux. Elle avait peur. Que tout ça soit insurmontable. Elle avait déjà une fois parler de son passé. A une seule personne. Et maintenant qu’elle y repensait, elle en était sur : c’était à cause de ça qu’ils n’avaient pas pu s’aimer. C’était à cause de ça que personne ne pourrait jamais l’aimer entièrement.

_Katerina, tu te souviens de mes vœux ? « être tantôt le pilier, tantôt le bouclier, la berceuse qui t’apaisera et la foule qui t’encouragera. » ? Laisse moi être ton pilier où te reposer. Si Graham veut que tu te débarrasse de tes fardeaux mais que tu n’y arrives pas, laisse-moi les porter pour toi. Je t’aiderais à les porter, tous.


Peut-être… Peut-être qu’il avait raison. Si elle lui en parlait, s’il l’aidait alors peut-être… qu’elle parviendrait à laisser ça derrière elle. A ne plus se laisser contrôler par son passé. Peut-être qu’il pouvait l’aider à être à la hauteur de ce que Victor Graham attendait d’elle. Mais leur mariage survivrait-il à cette révélation ? Si tu s’écroulais à nouveau comme un château de carte, elle n’était pas certaine d’y survivre.

_Et … Si tu demandes le pardon, je te l’accorde … Tu as raison, ce qui compte est qui tu es aujourd’hui et qui te seras demain. Toute tes erreurs passées, quoique tu ais fais, quoiqu’il s’est passé, je te pardonne … je te les pardonne car toute tes erreurs t’ont mené à moi, à cette rencontre dans ma chambre, à ton sourire dans le bunker, à ta main dans la mienne en face du lac et à cette alliance à ton doigt.


Elle ferma les yeux, sa tête se penchant vers l’arrière jusqu’à rencontrer le mur comme si cela pouvait empêcher ces larmes de couler. Restez bien à l’intérieur de mes paupières petites larmes... Elle aurait voulu qu’il lui pardonne… mais même avec son pardon, il y avait quelqu’un qui ne pourrait jamais la pardonner. Et elle-même n’était pas certaine de pouvoir se pardonner un jour… Mais il lui donnait raison. C’était une aubaine. Elle qui avait prétendu que le passé ne comptait pas, elle se le voyait confirmé par Nevrabriel. Il n’aurait pas dû pardonner avant de savoir. Il regretterait.

_Kat … Tu as le droit d’être triste, en colère ou effrayé, tu as le droit d’être affecté d’un souvenir que tu n’arrives pas à oublier. Je ne t’en voudrais jamais pour ça … C’est à moi de te prouver que tu peux me faire confiance mais j’aimerais que tu saches qu’avec moi tu n’as pas besoin de porter de masque. Tu peux être toi-même.


Elle ramena sa tête en avant, ces yeux vers le visage de Nevrabriel qui était maintenant entièrement exposé à la lumière de la lune. Tu peux être toi-même… Mais qui était-elle au fond ? L’ombre de ce qu’elle était avant la mort d’Andrei. L’ombre d’un mort. Elle avait la gorge serrée, l’impression que rien ne pourrait en sortir. Il allait détester l’aimer.

- Tu te trompes sur celle que je suis… Rien ne pourrait pardonner ce que j’ai fait Nevrabriel. Je… je n’ai pas de circonstances atténuantes…


Ce qui était arrivé, elle en était l’entière responsable. Aucune maladie, aucune inconscience dans ces gestes. Il était l’homme qui l’avait sauvé de la misère dans laquelle elle n’aurait jamais survécu. Elle avait mal partout. Atrocement mal.

- Andrei, mon tuteur… Je lui devais tout…

Elle ne voulait pas que Nevrabriel ai une mauvaise image de lui. Andrei était une bonne personne. Il avait été perdu, mais il ne lui avait jamais fait de mal. Même lorsqu’il criait, qu’il brisait de la vaisselle ou qu’il puait l’alcool, même lorsqu’il la touchait… Jamais il ne lui avait voulu du mal… Elle ramena ces jambes contre sa poitrine, se réfugiant au plus prêt du mur, cherchant à fuir ce souvenir douloureux.

- Je ne sais pas pourquoi… Pourquoi j’ai eu si peur alors que… C’était rien, c’était rien mais moi…


Elle aurait pensé que le fait d’en avoir déjà parler une fois aurait atténué la douleur mais elle lui semblait toujours aussi déchirante et ces paroles étaient toujours aussi confuses, voire plus. Elle souffla comme pour évacuer toute cette panique qui montait. Elle n’avait rien oublié de cette scène. De cette indivisible terreur qui lui avait retourné les entrailles, du souffle d’Andrei, de sa peau sur sa peau devenue trop insupportable. Puis ce déchainement, ce sursaut de vie qui s’était emparée d’elle. Et de la violence de son geste. Encore et encore.

- Il est mort…

Katerina tremblait. Dans l’obscurité, elle voyait à peine ces mains. Ces mains horribles qui avaient saisit ce livre et qui avait frappé si fort. Puis du déni. De cette idée fixe qu’il ne s’était qu’endormit malgré ces yeux vides. De ce long et douloureux moment où elle était restée auprès de lui, comme s’il allait se réveiller et que tout allait reprendre comme avant. Comme si tout pouvait rentrer dans l’ordre. Elle n’était plus là dans sa chambre à l’institut Graham, recluse dans un coin de la pièce. Elle était bien loin. Jugé par les anges de la fresque peinte au plafond de la chambre de son tuteur.

- J’ai... Je…


Elle avait laissé la seule personne qui lui restait se faire accuser à sa place. Elle n’avait jamais payé pour son crime. Le procès avait été un enfer. Comme un couteau que l’on aurait pris plaisir à remuer dans une plaie. C’était ce dernier qui lui avait fait découvert à quel point elle avait eu tord ce jour-là, à quel point elle avait eu tord d’avoir peur. A quel point elle était en tort et à quel point son acte avait été illégitime. Elle souffla finalement :

- Personne ne doit savoir.
Katerina Soukhovo-Kobylin
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 23 Fév - 19:01

C’est quoi le problème ?

_ Tu te trompes sur celle que je suis… Rien ne pourrait pardonner ce que j’ai fait Nevrabriel. Je… je n’ai pas de circonstances atténuantes…

Le jeune homme écouta en silence. Il avait peur de ne pas avoir les mots qu’il faut et qu’elle se braque de nouveau. Mais d’un autre coté il voulait s’opposer à ses dires. Katerina ne faisait pas mal par plaisir, elle pouvait se montrer injuste et cruelle parfois mais ce n’était pas par plaisir, elle le faisait parce qu’elle ne savait pas faire autrement. Parce qu’elle suivait les enseignements d’un homme qui, lui, pouvait faire du tord pour son bon vouloir et sa satisfaction personnelle. Nevrabriel savait qui elle était, cette femme qui riait de bon cœur en apprenant à faire des patins, cette jeune personne qui venait se blottir contre lui alors qu’il lui montrait les étoiles, cette fée dans la nuit qui cherchait à retrouver ses ailes.

_Andrei, mon tuteur… Je lui devais tout… Je ne sais pas pourquoi… Pourquoi j’ai eu si peur alors que… C’était rien, c’était rien mais moi…

Nevrabriel regardait Katerina s’enfouir dans les murs, comme si elle cherchait à être encore plus loin de lui. Elle le fuyait …
Le jeune homme se pinça ses lèvres pour retenir ses émotions. Elle parlait mais le fuyait, il avait la douloureuse impression de la forcer à parler alors que ce n’était absolument pas ce qu’il tentait de faire. Et cette douloureuse impression qu’elle ne voulait pas de lui pour la réconforter. Peut-être qu’elle n’a jamais voulu de lui … Non. C’était les émotions qui parlaient pour lui. Il ne devait pas, il devait avoir la tête froide pour aider sa femme.
Mais plus elle parlait, plus Nevrabriel comprenait doucement le schéma. Il espérait vraiment se tromper mais tout aurait un sens si cela était …

_Il est mort…

Mort.
Elle avait donc tué son tueur.
Le regard de Nevrabriel resta figé sur la forme dans l’ombre et son visage resta sans émotions.
Digérer.
De l’air.
Respire Nev. Il te faut de l’air.

_J’ai... Je… Personne ne doit savoir.

_Et personne ne saura.

Nevrabriel avait répondu du tac au tac. Le jeune respira doucement, ne se rendant pas compte qu’il avait cessé il y a quelques instants.
Il voulait que Katerina lui dise d’elle-même mais elle semblait trop perdue pour le faire. Il n’avait jamais été confronté à ce genre de situation, il n’était pas certain de lui, de la marche à suivre, de ce qu’il devait dire. Il ne savait même pas s’il devait parler. Mais il avait besoin de savoir le dénouement de cette tragédie.

_Katerina … Est-ce que ton tuteur … a voulu ... a abusé de toi ? C’est pour ça que tu as eu peur ?









Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mer 24 Fév - 2:04
_Et personne ne saura.

C’était tout ce qu’elle voulait entendre en cet instant. Que personne ne saurait. Qu’il serait le seul à la juger encore. Elle n’aurait supporter les regards accusateurs des membres de l’institut. Elle n’aurait supporter que le Marquis ne l’abandonne en découvrant sa faute. Elle attendait qu’il n’abatte sa sentence. Qu’il lui avoue que ce n’était pas pardonnable, même après qu’il l’ai promis. Qu’il ne pouvait rester l’époux d’une femme qui avait tué son propre tuteur. Mais ce fut pire que cela. Il lui demanda :

_Katerina … Est-ce que ton tuteur … a voulu ... a abusé de toi ? C’est pour ça que tu as eu peur ?


Les yeux de la jeune russe cherchèrent ceux de Nevrabriel dans l’obscurité. Elle pouvait les apercevoir grâce au reflet de la lune. Elle était plus pâle qu’elle ne l’avait jamais été. Elle resta silencieuse encore un moment, incapable de juste répondre « oui ». Pourtant, cela aurait suffi, cela aurait été moins douloureux à prononcer. Mais cela n’aurait pas été juste envers Andrei. Elle savait ce que Nevrabriel en aurait pensé si elle ne lui expliquait pas :

- Il… Il… C’était… C’était ma faute. Je… il disait que… je… j’étais si belle… Et…


Sa voix flancha. Elle avait la tête qui tournait et elle ne savait pas comment l’expliquer pour qu’il comprenne. Elle ferma les yeux, toujours tremblante. Elle pouvait encore sentir son souffle chaud contre son oreille. L’entendre murmurer qu’il était désolé mais qu’elle était si belle. Qu’il aimait qu’elle ne soit qu’à lui et rien qu’à lui. Lui poser cette question qu’il avait poser mille fois, cette question à laquelle il n’avait jamais exister qu’une seule réponse mais qui était resté incomprise. « Est-ce que tu m’aimes ? »

- Il était seul… Il souffrait et…  

Les doigts de la jeune femme étaient fermement ancrés dans ces avant-bras, ces bras étant eux-mêmes enroulés autour de ces jambes, repliées sur elle-même. Mais même en se faisant toute petite, elle savait qu’elle n’échapperait pas au regard bleu glacé de son tuteur.

- Si je l’avais laissé faire… Si j’avais fait comme d’habitude ce jour-là…alors…

Alors rien ne serait arrivé. Les jours auraient continué de défiler, et à l’heure qu’il est, Andrei serait toujours vivant. Comment avait-elle pu ?

- Tu-tu comprends ? Il ne m’aurait jamais fait de mal. Il était désolé… Chaque fois… J’étais tout ce qu’il lui restait… Il n’avait que moi. Et moi je…

Elle l’avait tué. Elle enfonça son visage dans le creux formé entre ces genoux et son buste, sanglotant comme une parfaite idiote. Il n’y avait rien à faire, jamais cette douleur n’avait voulu s’apaiser. Pourtant, le temps aurait dû opérer. Les conseils du docteur Graham en matière de regret ou par rapport au passé auraient dû lui suffirent.
Katerina Soukhovo-Kobylin
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 24 Fév - 10:41

C’est quoi le problème ?

_Katerina … Est-ce que ton tuteur … a voulu ... a abusé de toi ? C’est pour ça que tu as eu peur ?

Un nouveau silence.
Nevrabriel commençait à avoir peur. Pourquoi toute la peine du monde tombait sur la femme qu’il aimait ? Cela n’était pas assez qu’elle naisse avec le VIH ? Pourquoi le ciel lui avait affligé tant de supplices ? Pourquoi ne pouvait-elle pas être comme toutes les jeunes femmes de son âge ? Heureuse, en train de faire des études, prêt d’avoir son diplôme, épris d’un garçon dont elle rêverait la nuit ?
Nevrabriel aurait échangé son mariage si cela pouvait changer la vie de sa bien-aimée, pour qu’elle puisse être heureuse il aurait offert son propre bonheur au Diable.

_Il… Il… C’était… C’était ma faute. Je… il disait que… je… j’étais si belle… Et…

Les mains du jeune homme se crispèrent doucement sur le tissu de son pantalon. Tous ses muscles se contractèrent. Il aurait préféré que ce ne soit pas ça, mais ça l’était. Nevrabriel se sentait dans un état second alors que les pleurs de sa femme semblaient lointains. Il avait envie de se lever et tout casser dans la pièce, puis aller dans une autre pièce pour tout détruire également, détruire, tout détruire, comme ce fumier a détruit la vie de Katerina.

_Il était seul… Il souffrait et… Si je l’avais laissé faire… Si j’avais fait comme d’habitude ce jour-là…alors… Tu-tu comprends ? Il ne m’aurait jamais fait de mal. Il était désolé… Chaque fois… J’étais tout ce qu’il lui restait… Il n’avait que moi. Et moi je…

_Katerina, je t’en prie, le coupa le jeune homme d’un ton monocorde

Il ne supportait plus de l’entendre dire ça, il ne supportait plus de l’entendre répéter que c’était sa faute. Si ce taré n’était pas mort, il l’aurait certainement tué de ses propres mains. Quel genre de cinglé adopterait un bébé pour abuser d’elle dès qu’elle serait assez mature pour être désirable, simplement parce qu’elle est belle et lui désespéré ?
Ce n’était pas ça être père. Ce n’était pas ça être un mari ou un ami. On ne faisait pas de telles atrocités aux gens qu’on aimait.
Nevrabriel sentait un flot d’émotions en lui, l’empathie voulait qu’il déverse un torrent de larmes, la haine voulait cracher sur la tombe de ce minable, sa conscience lui rappela son impuissance.
Oui impuissance …
Il était là, à jouir d’un grand bonheur alors que Katerina souffrait atrocement à chaque fois qu’il la désirait. Il n’était pas cet homme qui a abusé d’elle, mais elle ne voyait que ça lorsqu’il la caressait. C’était douloureux. La douleur de lui rappeler un être infâme et la douleur de ne pouvoir rien faire pour soulager son âme déchirée.
Le jeune homme eut un haut de cœur qu’il freina avant de soupirer lentement pour ne pas laisser ses sentiments prendre possession de lui.

_Je t’en prie … ne dis pas que c’est ta faute. C’est ce qu’il a voulu te faire croire. Il t’a peut-être sauvé en t’adoptant mais en t’adoptant il avait les devoirs d’un père envers toi et user de ton corps à sa guise n’en faisait pas partie. Au contraire, il aurait dû te préserver, te protéger et tout faire pour que tu t’épanouisses.

Il parlait sans vraiment savoir. Son père n’a plus été là pour lui depuis la naissance d’Alistair, mais sa grand-mère compensait tout, mère et père, elle lui avait offert toute l’affection dont il avait besoin, une bonne éducation également. Elle lui avait souvent rappelé  de respecter les femmes,  qu’il ne fallait jamais les frapper même avec une rose, il ne fallait pas les forcer dans les rapports, il ne fallait pas être lourds, ne pas les déshabiller du regard, il fallait être doux, être à l’écoute, être respectueux. Elle voulait faire de lui un prince charmant, elle avait dû rater quelque chose … pourtant il essayait. Il essayait d’être à la hauteur des valeurs qu’elle a voulu lui enseigner.
Mais il avait échoué. Il aurait dû voir plus tôt que ses rapports n’étaient agréables que pour lui. Il se sentait minable, aussi minable que cet Andrei. Lui, avait usé de sa position de tuteur, l’écossais avait le sentiment d’avoir usé de sa position de mari…

_Je sais qu’au fond de toi tu le sais … Tu sais que ce n’est pas normal, il te disait tout cela pour que tu te laisses faire. Même si tu es magnifique et qu’il était seul et triste, ce n’est pas une raison, il n’y a pas d’excuses à lui accorder. Je me doute que … tu l’aimais mais … Mais s’il t’aimait aussi, il ne t’aurait jamais fait de mal. S’il avait respecté ses promesses de tuteur, de père, jamais il n’aurait abusé de toi.

Les mots était surement durs, mais il fallait donner un nom à cet acte, Katerina devait savoir que c’était un viol, un abus de pouvoir, elle devait arrêter de dire que c’était de sa faute, que ce n’était rien, qu’elle aurait dû se laisser faire. Elle devait entendre la vérité : c’était un viol.

_Rien ne justifie une agression ou un viol, ni l’amour ni le désespoir.










Nevrabriel
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Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mer 24 Fév - 14:01
_Katerina, je t’en prie.

La jeune russe redressa sa tête, frottant les larmes dans ces yeux. C’était stupide… Elle aurait dû se taire. Elle regrettait déjà parce qu’elle savait que ça changerait tout.

_Je t’en prie … ne dis pas que c’est ta faute. C’est ce qu’il a voulu te faire croire. Il t’a peut-être sauvé en t’adoptant mais en t’adoptant il avait les devoirs d’un père envers toi et user de ton corps à sa guise n’en faisait pas partie. Au contraire, il aurait dû te préserver, te protéger et tout faire pour que tu t’épanouisses.

Il…Il dépeignait un tableau tellement peu flatteur de son tuteur… Elle secoua la tête. Il n’avait pas écouter, il n’avait pas bien écouter ce qu’elle avait dit. A moins qu’elle se soit mal exprimée ? Il se trompait… Andrei avait pris soin d’elle de nombreuses années. Elle ne pouvait pas le laisser continuer à salir cet homme… Pourtant, elle avait du mal à trouver la force de l’arrêter :

_Je sais qu’au fond de toi tu le sais … Tu sais que ce n’est pas normal, il te disait tout cela pour que tu te laisses faire. Même si tu es magnifique et qu’il était seul et triste, ce n’est pas une raison, il n’y a pas d’excuses à lui accorder. Je me doute que … tu l’aimais mais … Mais s’il t’aimait aussi, il ne t’aurait jamais fait de mal. S’il avait respecté ses promesses de tuteur, de père, jamais il n’aurait abusé de toi.

C’était trop dur à entendre, trop insupportable. C’était tout son monde qui vacillait. Tout ce en quoi elle croyait, tout ce qu’elle était. Si elle décidait d’accepter que son tuteur n’avait pas tout les droits sur elle, elle devrait accepter qu’il ne l’ai jamais réellement aimé. Elle devrait accepter n’avoir été qu’une boule de plasticine qu’il avait passé son temps à modeler et remodeler pour qu’elle ne renvoi que l’image qu’il ne souhaitait d’elle.

Accepter qu’il ai abusé d’elle revenait à accepter qu’elle n’avait été qu’un jouet à ces yeux. Et que toute sa vie, elle ne serait que le jouet d’Andrei. Que son éducation n’était qu’une façade. Que l’apprentissage de la musique n’était qu’un moyen de combler l’absence d’une femme virtuose morte dans un accident de voiture. Qu’elle ne saurait jamais rien de l’amour car il était le seul amour qu’elle ai jamais connu et dont elle soit certaine, même s’il pour elle, il avait été celui d’une fille pour son père.

- Tais-toi.  

Un filet de voix. Un murmure à peine audible. Elle porta ces mains à ces oreilles, comme si entendre ce qu’elle entendait était trop insupportable.

_Rien ne justifie une agression ou un viol, ni l’amour ni le désespoir.

Elle refusait. Elle refusait. Elle refusait.

- Tais-toi, tais-toi, TAIS-TOI !

Sa voix avait raisonné dans la pièce, se brisant sur le dernier mot. Un ton qui ne souffrirait pas de réplique. Elle avait crié. Elle se fichait bien qu’on l’entende, elle s’en fichait. Elle se sentait perdue, embrouillée, trompée. Par qui ? Par quoi ?

Victor Graham avait raison. Elle aurait dû enterrer son passé. Le faire disparaitre profondément. Taire ces erreurs, celles d’Andrei. Apprendre à se détacher de celui qui avait jadis été son père. Mais elle n’avait rien fait de tout ça, et tout remontait à la surface pour lui exploser à la figure. Elle se sentait suffoquer. La respiration sifflante, elle avait l’impression de se sentir sortir de son corps.

C’était une erreur… Elle était stupide. Et la confiance, la vérité, l’amour, l’amitié rien de tout cela ne valait quoi que ce soit. Ce n’était que des mots qui permettaient de se donner bonne conscience. Et la douleur dans son corps, la douleur immense dans sa poitrine devait cesser d’exister. Elle trouverait un moyen de la faire taire.

Elle se releva finalement, une main appuyée sur le mur pour s’aider à se relever. Elle avait l’impression que son corps entier tremblait. Rage, colère, peur, dégout. Mais elle ne pouvait s’en prendre à elle-même. Ses envies autodestructrices ne s’en prenait jamais directement à elle. Plus insidieuses, elles cherchaient seulement à détruire les seules personnes auxquels elle avait jamais pu se raccrocher. Alors, comme elle avait repoussé Hyppolite, Agnès et Sheila, c’était au tour de Nevrabriel d’en faire les frais.

Elle rejeta sa colère sur la seule personne qu’il lui restait, traversant la chambre en direction de la porte, aveuglé par sa peur de perdre le dessus sur la conversation. Par sa peur de perdre le dessus sur ces convictions.

- Je t’interdis… d’insulter sa mémoire. Tu n’as pas le droit… Que sais-tu de lui Nevrabriel ?  

Elle ne voulait plus rien entendre. Sa question n’était que rhétorique. Elle voulait juste sortir de là. S’enfuir. Retrouver de l’air. Elle avait l’impression que sinon, elle allait mourir asphyxiée. Elle avait atteint la poignée de la porte.
Katerina Soukhovo-Kobylin
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 24 Fév - 14:36

C’est quoi le problème ?

_Rien ne justifie une agression ou un viol, ni l’amour ni le désespoir.

_TAIS-TOI !

Le jeune homme se tut alors.

Il avait pensé que, peut-être, elle pourrait comprendre mais … elle semblait s’être auto-persuadé pendant des années, tout ne pouvait pas s’arranger en une soirée seulement.

Nouvelle échec.

Katerina se releva avec difficulté, il la laissa faire, ce n’était pas son moment, il ne devait pas prendre de hauteur, il devait se mettre à la sienne, voir plus bas, pour qu’elle sente qu’elle est écouté. Il pensait qu’elle avait juste besoin de hauteur mais elle se dirigea vers la porte et ce geste alerta l’écossais qui se leva rapidement.

_Je t’interdis… d’insulter sa mémoire. Tu n’as pas le droit… Que sais-tu de lui Nevrabriel ?  

Elle allait partir ? Sur ces mots-là ?
Nevrbriel enjamba les mètres qui les séparaient de sa femme et la porte. Il plaqua le bois de sa main pour qu’elle ne puisse pas l’ouvrir. Le mouvement avait été vif, presque violent, mais loin de lui l’idée d’effrayer Katerina, seulement, il ne pouvait pas la laisser partir comme ça. Elle ne comprendrait peut-être pas ce soir, mais il devait au moins lui implanter l’idée dans la tête, qu’elle y pense, qu’elle fasse murir l’idée que, peut-être oui, peut-être qu’elle n’était pas responsable et que cet homme était un être abject. Et ce peut-être pourrait se transformer en certitude jusqu’à tourner définitivement la page et pouvoir s’épanouir sans le souvenir de ces mains dégoutantes sur elle.

_Je ne sais que ce que je vois et je vois que c’est un homme qui t’a fait du mal.

L’écossais avait la main bien ferme sur la porte pour être certain que Katerina ne pouvait que l’écouter, qu’elle n’avait pas le choix de l’écouter. Il pressait cette porte pour ne pas ressentir ses entrailles se tordre. Il avait du mal à supporter chaque secondes qu’elle mettait à le repousser, encore, encore, encore … Pourquoi ne la laissait-elle pas l’aider ? Il pourrait l’aider, il ferait tout pour l’aider si elle l’acceptait, si elle lui faisait confiance…

_Je sais qu’à cause de lui tu pleures, tu as mal, tu as peur. A cause de lui tu n’as pas confiance en toi et tu laisses les autres dicter ta conduite. A cause de lui tu ne sais pas ce qu’est le bonheur.

Plus il parlait, plus il se rendait compte de toute ces fois où la demoiselle semblait perdue. Lorsqu’elle s’était coupé avec maladresse et qu’elle lui avait demandé s’il l’aimait encore, lorsqu’elle n’avait rien su répondre lorsqu’il lui avait dit qu’il était amoureux d’elle, cette fois où elle pleurait parce qu’il lui avait reproché de se moquer de ses sentiments face à ses propres troubles. Mais surtout, les brides de phrases de cette triste nuit qui lui était revenu en mémoire prenaient tout son sens. Elle parlait d’Andrei.
Et une triste conclusion à tout ça ; elle n’était pas heureuse avec lui.

_Je sais qu’à cause de lui tu as eu peur au point de te dire que c’était lui ou toi. Je me trompe ? Il t’a peut-être adopté … mais ça ne fait pas de lui une bonne personne. Déteste-moi si tu veux, mais je ne peux pas te laisser t’auto convaincre que tout ce qu’il t’a fait est de ta faute.

Il ne criait pas, il parlait même doucement, calmement, certainement à cause de son cœur meurtri qui n’avait pas la force de s’énerver…









Nevrabriel
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Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mer 24 Fév - 23:51
La poignée de la porte… La fin de l’enfer, la fin de cette spirale infernale qui entrainaient ceux qu’elle côtoyait à lui tourner le dos. Mais Nevrabriel lui coupa toute retraite, sa main tombant lourdement sur la porte en bois. Elle tenta d’ouvrir la porte malgré tout, forçant sur la poignée, tirant de toutes ces forces. Non non non… Il ne pouvait pas l’empêcher de s’enfuir. Et alors qu’elle essayait désespérément de venir à bout de cette poignée, Nevrabriel continuait d’insister.

_Je ne sais que ce que je vois et je vois que c’est un homme qui t’a fait du mal. Je sais qu’à cause de lui tu pleures, tu as mal, tu as peur. A cause de lui tu n’as pas confiance en toi et tu laisses les autres dicter ta conduite. A cause de lui tu ne sais pas ce qu’est le bonheur.


La jeune russe secouait la tête négativement. Non il avait tort… Elle avait mal mais c’était sa faute. Il n’avait rien avoir là-dedans. Et le fait que Nevrabriel insinue qu’elle se laissait dicter sa conduite la blessait. C’était faux. Le docteur Graham lui apprenait à ne pas se laisser mener par les autres. La preuve, elle réfutait l’hypothèse du jeune homme. Il avait tort. Encore plus qu’il ne le croyait.

Et elle aurait pu être heureuse… Elle aurait pu. Si seulement elle avait gardé le silence… Elle aurait pu apprendre à vivre avec lui. Gardant ces secrets pour elle, menant une vie simple mais douce. Sans passion mais sans douleur. Mais la vie ne semblait jamais vouloir s’adoucir. Elle continuait de se remplir de ces vagues d’émotions remplies d’amertume. Et lui s’entêtait à ne pas essayer de la comprendre, à lui dire des choses qu’elle ne voulait pas entendre.  Katerina s’acharnait sur cette fichue porte mais rien ne bougeait. Elle ne voulait plus l’entendre. Elle ne voulait plus… C’était un enfer. Un véritable cauchemar… Accroché à la poignée, secouée par les larmes, elle voulait juste sortir de là.

_Je sais qu’à cause de lui tu as eu peur au point de te dire que c’était lui ou toi. Je me trompe ? Il t’a peut-être adopté … mais ça ne fait pas de lui une bonne personne. Déteste-moi si tu veux, mais je ne peux pas te laisser t’auto convaincre que tout ce qu’il t’a fait est de ta faute.


Lui ou elle. Lui ou elle… Aux grands maux les grands remèdes, elle lâcha la poignée de la porte et tenta de repousser son époux. Mais elle n’était qu’une brindille et il ne vacilla même pas. Elle se laissa alors juste glisser le long de la porte de la chambre, aux pieds du jeune homme, impuissante. La voix de Katerina par rapport au calme de celle de Nevrabriel paraissait chaotique. Elle ne parlait plus très fort cela dit, comme si sa voix avait du mal à se frayer un chemin dans sa bouche.

- Je t’en supplie, laisse-moi tranquille.


Jamais elle ne s’était sentie autant à bout. C’était comme d’essayer de ramer contre le courant. Elle n’était même plus sûr d’avoir la force de pleurer encore.

- Tu ne comprends rien… ça a duré des années… Il ne m’a jamais rien fait de mal. Je n’aurais pas dû avoir peur… Si je lui avais dit non… Il n’aurait pas insisté. Je ne lui ai jamais dit non Nevrabriel.  

Elle se souvenait encore de l’humiliation du procès. Lorsqu’elle avait déclaré qu’il abusait d’elle et qu’on l’avait démonté pièces par pièces jusqu’à ce qu’il ne reste que le squelette de la stricte vérité : Elle ne s’était jamais opposée à lui, et en ce sens, cela faisait d’elle une personne consentante. Et une menteuse. Etre obligé de se justifier comme ça devant Nevrabriel, de devoir lui expliquer, lui donnait envie de vomir. Elle se sentait sale et tellement honteuse.

– Je veux juste l’oublier… Je veux juste passer à autre chose…

Maintenant que Nevrabriel savait, rien ne serait plus jamais pareil. Et si elle le savait capable de lui pardonner beaucoup de choses, si elle savait qu’il l’aimerait toujours, elle savait aussi qu’il ne la verrait plus de la même manière, et elle n’était pas sur que ce nouveau regard soit une bonne chose.
Katerina Soukhovo-Kobylin
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 25 Fév - 0:42

C’est quoi le problème ?

_Je sais qu’à cause de lui tu as eu peur au point de te dire que c’était lui ou toi. Je me trompe ? Il t’a peut-être adopté … mais ça ne fait pas de lui une bonne personne. Déteste-moi si tu veux, mais je ne peux pas te laisser t’auto convaincre que tout ce qu’il t’a fait est de ta faute.

Katerina tentait de fuir avec désespoir. Ses larmes et ses tremblements lui faisaient mal au corps. Il partageait sa peine mais il devait être fort, il devait l’être pour deux. Puis, voyant qu’elle ne pourrait pas sortir, la jeune femme essaya de pousser l’écossais qui ne bougea pas d’un cil, la regardant faire, le cœur en miettes.
Elle se battait contre lui à présent ? On lui avait dit que la première année de mariage était la plus difficile, mais on ne lui avait jamais dis qu’il devrait se battre avec sa femme un jour, même pour son bien.
Katerina, comprenant qu’elle aurait beau tout faire, elle ne pouvait que rester et l’écouter, se laissa glisser le long de la porte. Le jeune homme voulu glisser avec elle pour la prendre dans ses bras et la consoler, mais elle refuserait certainement qu’il la touche, surtout après cette conversation.

_Je t’en supplie, laisse-moi tranquille.

Nevrabriel retenu un soupire de déchirement.
Elle lui faisait atrocement mal. Il savait que ce n’était pas contre lui, qu’elle était juste désespérée, mais cela faisait tout de même atrocement mal tant et si bien qu’il avait du mal à respirer correctement, retenant sa respiration de manière saccadée mais son visage n’exprimait toujours rien.

_Tu ne comprends rien… ça a duré des années… Il ne m’a jamais rien fait de mal. Je n’aurais pas dû avoir peur… Si je lui avais dit non… Il n’aurait pas insisté. Je ne lui ai jamais dit non Nevrabriel.  

_Mais tu ne lui as jamais dit oui …

La voix du jeune homme était de plus en plus faible, il avait mis toute sa force sur cette porte et semblait ne plus en avoir pour parler. Il avait envie de s’allonger et que Katerina vienne se blottir contre lui, lui offrir un peu de cette lumière qu’elle possédait avec avarice.

_Je veux juste l’oublier… Je veux juste passer à autre chose…

L’écossais ne dit rien mais il lui était de plus en plus difficile de garder un visage impassible. Ses yeux d’or et de saphir étaient d’une grande tristesse alors que son corps se relâcha doucement, sa main délaissa la porte avec une lenteur qui illustrait ses états-d’âme. Tout son être respirait le chagrin.

_Moi aussi j’aimerais que tu passes à autre chose …

Que pouvait-il souhaiter d’autre pour sa femme ? Comment pouvait-elle avancer si elle ne passait pas à autre chose ? Mais comment pouvait-elle passer à autre chose avec cette conviction d’être la fautive et non la victime ?

_Je ne dis pas tout ça pour te faire de la peine, tu sais ? Je veux juste … que … que tu sois heureuse … et pour ça il faut que tu te libère de lui. Il faut que … tu comprennes que ce n’était pas ta faute. Ne pas dire non ne veut pas forcement dire « oui »… Je …

Finalement un soupire. Mais dans ce soupire il y avait un hoquet de sanglots. Non ses yeux ne pleuraient pas, mais son âme ne pouvait empêcher son chagrin. Il mit sa main devant sa bouche, se disant que Katerina n’a pas du l’entendre dans ses propres sanglots. Il ne fallait pas qu’elle l’ait entendu, il devait être là pour elle, il n’avait pas le droit d’être triste. Du moins, pas devant elle.

_Je vais te laisser te reposer, tu en as besoin.

Le jeune homme hésita un instant mais finit par venir porter sa femme comme cette fois au lac, comme cette fois où elle s’était également écroulée de désespoir, mais cette nuit là, il n’était pas aussi triste, il ne se sentait pas aussi rejetait, il n’avait pas l’impression qu’elle ne voulait plus de lui. Sans baisers ni étreintes, il la posa le plus délicatement possible sur le lit, avec son plaid, et tira la couverture pour la couvrir. Puis, il s’assit à coté d’elle et la regarda pendant quelques secondes. Il espérait qu’elle le retienne comme cette soirée là, qu’elle lui demande de rester, qu’elle vienne se lover contre lui, qu’elle ait besoin de lui …

_Si tu veux en reparler un jour, je serais là, si tu ne veux pas … j’attendrai … j’attendrai que tu veuilles me parler.

Le jeune homme se leva doucement pour enfiler son t-shirt et ses chaussures, espérant à chaque instant que Katerina lui demande de rester. Et finalement le manteau.
Il voulait que Katerina le retienne, mais il avait compris que face à ses tourments il n’était rien. Il savait que ce n’était pas la faute de Katerina, qu’elle se protégeait en étant méchante, mais il avait espoir qu’elle ne cherche pas à se protéger de lui.
La main sur la poignée de la porte, il se tourna vers elle, espérant du plus profond de son cœur qu’elle lui demande de rester …

_Essaies de dormir un peu … je ...

Je t'aime ... Mais pourrais-tu le comprendre alors que tu penses que je suis ton ennemi ?









Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Jeu 25 Fév - 3:24
Nevrabriel semblait las.

_Moi aussi j’aimerais que tu passes à autre chose …

Alors pourquoi la tourmentait-il ? Pourquoi cherchait-il à accuser Andrei ? Peut-être était-ce plus simple pour lui d’accepter ce qu’elle lui révélait s’il considérait son tuteur comme unique responsable. Mais de toute manière, les choses n’auraient pas été plus simple s’il avait compris. Parce qu’alors, il ne lui aurait pas pardonner.

_Je ne dis pas tout ça pour te faire de la peine, tu sais ? Je veux juste … que … que tu sois heureuse … et pour ça il faut que tu te libère de lui. Il faut que … tu comprennes que ce n’était pas ta faute. Ne pas dire non ne veut pas forcement dire « oui »… Je …


Dans l’obscurité et le silence de la chambre, elle n’avait pas manqué le hoquet du jeune homme. Détresse ? Dégout ? Elle faisait de son mieux mais elle avait du mal à respirer. En relevant la tête, elle s’aperçut que la main de Nevrabriel était si proche. Si elle levait sa propre main, elle pourrait se réfugier entre ces doigts. Son autre main était portée à sa bouche. Elle baissa les yeux. Il n’aurait pas voulu qu’elle s’en rende compte.

_Je vais te laisser te reposer, tu en as besoin.


Il la souleva avec douceur, comme ce soir où il s’était confié à elle et qu’elle n’avait pas su le comprendre. Pouvait-elle espérer que finalement, tout se terminerait de la même manière ? Puisqu’aucuns ne se comprenaient, peut-être devaient ils se concentrer sur ce qui les liait et oublier le reste. Le réconfort de ces bras, comme toujours, l’apaisait. Il la posa avec douceur entre les draps, la couvrant pour lui éviter d’avoir froid. Il s’assit à côté d’elle. Ils se regardèrent. Un regard silencieux et désolé. Plus blessant que n’importe quelles paroles. Katerina pensa tendre la main, trouver un moyen pour qu’il accepte de la garder dans ces bras. N’osa pas se rapprocher. Elle avait trop peur que ce contact ne ravive d’autres souvenirs, qu’elle le repousse une seconde fois et qu’il ne soit davantage blessé.

_Si tu veux en reparler un jour, je serais là, si tu ne veux pas … j’attendrai … j’attendrai que tu veuilles me parler.

Le jeune homme se détourna finalement pour s’habiller d’un t-shirt et lasser ces chaussures. Il partait… C’était d’une évidence… Et pourtant, c’était difficile à accepter. Il glissa son manteau sur ces épaules. Allait-il au lac ? Katerina savait comme il appréciait cet endroit. Elle aussi chérissait les souvenirs qu’ils s’étaient créés là-bas. C’était à son tour à lui d’attraper cette poignée de porte… Sauf qu’il n’aurait aucun mal à sortir de cette pièce.

_Essaies de dormir un peu … je ...

Elle observa son visage à moitié caché dans l’obscurité du mur, l’autre moitié éclairé par la lune. Elle aurait voulu le supplier de rester. De ne pas la laisser dans cette grande chambre seule face à ces démons. Pouvait-il lire tout ça d’un simple regard ? Impossible, il devait à peine deviner son visage dans l’obscurité. Et elle l’avait suffisamment blessé. Il ne méritait pas ça. Il ne méritait pas qu’elle le malmène en l’attirant à lui et le fuyant sans cesse et sans transition.

Elle resta donc silencieuse, incapable de le retenir. Il franchit finalement la distance qui le séparait de l’extérieur, refermant derrière lui. Elle fixa le pan de bois. Finalement, même lui, elle n’était pas parvenue à le garder prêt d’elle. Cela faisait longtemps. Qu’elle ne s’était plus sentie aussi seule. Et que le silence n’avait pas été aussi assourdissant. Mais c’était mieux ainsi.

Elle se glissa hors de ces draps pour s’approcher de la fenêtre. D’ici, elle put observer l’ombre de Nevrabriel quitter les murs rassurants de l’institut, elle se sentait suffoquer plus fort encore à chaque pas qui l’éloignait d’elle. Et elle se voyait projeté en arrière, elle se voyait errant dans les couloirs de l’institut, observant les autres au travers de cette vitre. Coincé de l’autre côté du miroir, passant à côté de sa vie. Elle qui pensait en avoir fini avec cette perspective… Finalement rien ne changeait jamais.  

Le temps avait fait son œuvre, Nevrabriel l’avait apprivoisé un peu plus chaque jour, jusqu’à devenir spécial à ces yeux. Elle ne pensait pas retomber dans ce piège si facilement après ce qui s’était passé avec Hyppolite. Elle pensait avoir appris de ces erreurs. Il n’en était rien. Sans comprendre de quoi il s’agissait, elle qui n’avait jamais été capable de mettre de véritables mots sur ce qu’elle ressentait, elle s’était à nouveau embourbée dans ce que tout autres auraient qualifier d’amour.

Et jusque dans son cou, un souffle chaud dans le froid de cette chambre vide.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : C’est quoi le problème ? [pv : Katerina] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 25 Fév - 9:36

C’est quoi le problème ?

Elle ne disait rien.
Il voulait retarder ses gestes, ce moment où il franchirait la porte. Il voulait lui demander si elle voulait qu’il reste, mais aucun autre son ne voulut franchir ses lèvres. L’âme en peine, le regard profondément triste, il referma la porte derrière lui. Il resta un moment, le front contre le bois de la porte, la main sur la poignée. Il pourrait lui, la rouvrir et la prendre dans ses bras, mais comment pouvait-il savoir si elle en avait envie ? Comment pouvait-il savoir si elle avait envie même de sa présence ?

Le jeune homme ne savait pas où aller, alors il alla au même endroit que d’habitude ; le lac. Quelque part, il se disait que si Katerina voulait le chercher, elle saurait où le trouver … Mais c’était stupide, elle ne viendrait pas, elle n’avait même pas la force de se lever. Elle ne viendrait pas … c’était stupide d’y croire, mais il attendait … comme elle autrefois …
Que s’était-il passé entre cet autrefois où elle l’attendait, pleurant de joie lorsqu’elle le vit arriver, et ce aujourd’hui où c’était lui qui attendait et que les larmes de la jeune femme ne soient que chagrin ? Qu’avait-il raté ? Qu’avait-il fait de travers ? Qu’aurait-il dû dire à Katerina sur ses confidences ? Et maintenant … que devait-il faire ?
Au lac, il s’assit au bord, regardant la glace qui fondait de plus en plus à l’approche du printemps. Dommage, il aurait surement emmené Katerina patiner une dernière fois avant le prochain hiver. Elle avait l’air d’aimer ça …

L’écossais sortit son canif de sa poche. Depuis qu’il l’avait eut dans la grotte, il l’avait gardé avec lui. Il ne l'a jamais utilisé pour faire du mal aux autres, malgré la tentation, seulement à sculpter des choses en bois. D’abord bien laides, mais il a su rapidement s’améliorer jusqu’à savoir tailler de quoi illuminer le regard de sa bien-aimée. Il eut un faible sourire en se souvenant du temps qu’il avait passé à faire l’alliance de Katerina, beaucoup plus que son pendentif en papillon. Elle avait semblé si heureuse ces fois-là … Alors pourquoi pouvait-elle pas l’être en était sa femme ? Pourquoi est-ce qu’il arrivait à la rendre heureuse en étant loin d’elle mais si triste en étant à ses côtés ?

C’était tellement douloureux en y repensant.

Et il y pensait, encore, encore, cette façon qu’elle a eue de le repousser,  cette façon de lui parler comme s’il lui voulait du mal, encore … encore … encore … comme des coups de lame qui traversaient son cœur …
Il se souvenait de la lame de Donatien traverser sa peau, la douleur dans son dos était si infime comparée à ses douleurs internes. Mais, étrangement, ça l’avait soulagé. Ce jour là, Donatien lui avait fait mal, mais l’écossais avait pu s’accrocher à cette douleur pour penser à autre chose et à ce que son âme cesse de hurler d’agonies.

Le jeune homme regarda son poignet … puis la lame … et finalement son poignet.

Et il eut un rire nerveux.

S’il se faisait mal, Katerina ne le saurait jamais vu qu’il la dégoutait. S’il décidait de se scarifier alors comment pourrait-il la soutenir s’il ne pouvait pas résister à ça ? Comment pouvait-il l'aider à porter ses tourments s’il était incapable de supporter les coups qu’elle lui donnait ? Peut-être que Graham avait raison finalement, il était un moins que rien et serait toujours un moins que rien …

Il avait envie de pleurer.
Mais rien ne pouvait couler.

Il avait envie de retrouver Aeden ou Lucy pour consoler son âme.
Mais ils n’étaient pas là.

Il avait envie de hurler.
Mais sa voix ne portait plus.

Il avait besoin de Katerina.
Mais Katerina n’était pas là.
Et ne viendrait pas.

Finalement…

A quoi ça sert ?

Finalement…

Le jeune homme s’allongea sur l’herbe et regarda le ciel, comptant les étoiles, repérant les constellations. Les paroles d’Ophelia lui montèrent doucement en mémoire. Et si finalement Katerina lui demandait de partir ? L’abandonnait ? Et si … Et si … Et si, tout ça, finalement, tout ça … Et si … En vérité … Katerina ne l’aimait pas ?








Nevrabriel
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