contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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Eizenija VitolsInfirmière
Dim 2 Juin - 17:09

Samedi 1er Juin 2019 - Verseau

Vous allez être utile auprès de quelqu'un aujourd'hui. Portez attention à vos proches qui, eux, ont besoin de vous.

Mauvais jour pour une Vierge





Samedi matin, pas encore midi. L'heure idéale pour lézarder.
Mon lit est si confortable, c'est si difficile de le quitter. Je suis réveillée depuis plusieurs minutes déjà mais je n'ai pas le courage de sortir de mes draps. Il faudrait trouver mes vêtements, ouvrir les rideaux et descendre les marches des escaliers. Et surtout, ça me rapprocherait de mon heure de travail. Je suis en poste à l'infirmerie à 14 heures. Pas le courage.
Je boude mes horaires et me retourne dans mon lit. J'essaie d'éclairer les pages de mon magazine avec le raie de lumière qui se glisse entre la fente de mes rideaux. Bla bla bla, des stars qui se quittent et se remettent ensemble, bla bla bla, un enfant royal qui est né - pauvre chou, t'étais mieux dans le bidon de ta mère -, bla bla bla des sudokus que je me garde pour le déjeuner et ... ah ! Enfin la page qui m'intéresse ! Mon petit horoscope.
Je le lis, assez satisfaite de ce qu'il me prévoit. Il m'arrache un sourire sarcastique : évidemment que e vais me rendre utile, je suis une infirmière. C'est mon boulot de soigner les bobos. Les petits, bien sûr. Je me garde les égratignures et laisse aux plus courageux les chirurgies cardiaques.
J'envoie un message à Annie. Elle est déjà levée depuis un moment cette folle. Je lui dis à quel point elle me manque et que chaque seconde sans elle est un couteau planté dans le cœur. Elle me répond que j'exagère, et ça me fait glousser.
Je serais bien tentée de pimenter notre conversation par un petit nude, après tout j'en porte déjà la tenue, quand un paragraphe du magazine attire mon attention. Je n'arrive pas à bien lire, alors je me saisis d'une règle - celle qui est toujours sur ma table de chevet - afin d'écarter un peu plus le rideau. Je lis :

Vierge
Amour : Ouvrez enfin les yeux sur ce que vous voulez vraiment ...
Argent : Tout va bien de ce côté.
Santé : Un brusque changement dans votre travail vous met en péril. Pensez à consulter un cardiologue.


Je me redresse, le dos courbé, les bras tendus face à moi et mes mains tenant le magazine. J'ouvre la bouche comme un poisson. Je connais une Vierge qui se tue à la tâche ! Je me dois de la prévenir ! Je vais lui dire de se reposer aujourd'hui ! Avec tout son boulot, je suis sûre que la pauvre n'a pas eu le temps de consulter son horoscope.
Je sors de mon lit, enfile un short serré par dessus mes résilles bleues ainsi qu'une chemise blanche donc je boutonne le col jusqu'au bout, ceinturant ma nuque. Des chaussons avec une épaisse tête de licorne - et une vraie crinière magique - aux pieds et je sors de ma chambre. Voyons voir, presque midi ... A cette heure-ci, Agnès doit manger. Sûrement au réfectoire.
Je la trouve en effet à table, mangeant tranquillement, bercée par les rayons doux de cette fin de printemps. La pauvre ignore son funeste destin.
Ni une, ni deux, je m'assieds en face d'elle. Je sais qu'on ne se parle pas souvent, voire pas du tout. Souvent c'est pour des formalités concernant les patients. Mais je ne l'ai pas en horreur pour autant. En plus, elle est plutôt mignonne dans ce genre.

- Agnès, as-tu vu ton cardiologue aujourd'hui ?

Je la dévisage sérieusement. Pas eu le temps de me coiffer, ma chevelure lisse est encore emmêlée. J'espère pourtant avoir l'air crédible car je sais qu'une fois sur deux, mes déclarations ne sont pas vues sérieusement.



Dernière édition par Eizenija Vitols le Mer 28 Aoû - 20:56, édité 1 fois
Eizenija Vitols
Image : Mauvais jour pour une Vierge, ft. Agnès. Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Mademoiselle DessangesNewbie
Ven 14 Juin - 19:35
Agnès était fatiguée. Ca faisait plusieurs jours qu’elle enchaînait de mauvaises nuits à seulement somnoler quelques heures sans savoir quelle en était la raison précise. Enfin, si, un peu. Elle ruminait beaucoup. Elle repensait encore et encore aux mêmes choses, se refaisant involontairement ses journées dans sa tête, ce qu’elle aurait dû dire, ce qu’elle aurait dû taire, les choses qu’elle aurait pu mieux faire… Rien de vraiment anormal pour elle cependant. Ca lui arrivait fréquemment. Cependant, avec les somnifères qu’elle avait pris pendant presque un an, la fréquence de ces mauvaises nuits avaient diminuée au point où elle n’en était plus trop habituée.
Enfin. Là c’était samedi et elle aurait voulu faire la grasse mat’. Dommage que son projet ait été avorté par son volet mal fermé, laissant filtrer une lumière grisâtre qui l’avait harcelée jusqu’à ce qu’elle obtienne son réveil. Impossible de se rendormir après.
Alors elle avait traîné dans sa chambre, faisant un peu de rangement, s’affairant pour remettre de l’ordre dans la pièce, tricotant un peu… Tout pour ne pas descendre. Aujourd’hui, elle avait envie d’être un peu seule. Mais à 11h, son estomac la rappela à l’ordre, lui passant un savon pour avoir sauté le petit déjeuner et elle se décida enfin à faire un saut au réfectoire.
Puisqu’on était samedi, la secrétaire avait opté pour une tenue un peu plus décontractée qu’à son habitude, troquant le tailleur contre un pantacourt crème et un pull léger cerise. Elle aurait préféré rester en peignoir mais elle ne trouvait pas convenable que ses collègues la croisent habillée aussi grossièrement. Parfois elle s’était autorisée à traîner dans le couloir de son étage ainsi mais c’était un autre temps. Un temps où Donatien ne sortait de sa chambre qu’à des heures bien définies pour le travail – ou en pleine nuit mais c’était une autre histoire – et où la seule personne qu’elle était susceptible de croiser était Hyppolite et vu sa dégaine, il n’avait pas trop son mot à dire. Hyppolite… Il lui manquait. Elle avait entendu dire que Donatien lui avait trouvé un remplaçant qui devait arriver sous peu. Allait-il devoir rendre sa chambre ? Penser à ça après ce réveil bien trop matinal pour un jour de congé acheva de la rendre grognon. D’ailleurs, elle envisageait de juste faire une razzia sur les provisions du Bâtiment avant de retourner se goinfrer dans sa chambre, histoire de ne croiser personne.
Pourtant, à sa grande surprise, le réfectoire était vide. Elle se servit un plateau avec un peu de tout. Un croissant, de la pâte à tartiner, une pomme, deux-trois pancakes… Mais aussi un sandwich au jambon et des œufs brouillés parce qu’elle avait prévu de se faire un brunch. Elle jeta un œil dans le couloir : personne à l’horizon. Bon. Elle pouvait bien s’installer là puisqu’elle était seule. Elle s’assit à une table non loin du buffet comme ça, elle n’aurait pas loin pour se resservir au cas où, et commença à manger.
Elle était à peine en train d’attaquer son croissant fraichement tartiner qu’une tempête blonde s’installa en face d’elle. Elle s’efforça de ne pas trop juger la façon dont elle était chaussée mais franchement, ces pantoufles licornes !

- Agnès, as-tu vu ton cardiologue aujourd'hui ?

La secrétaire inspira d’une façon qui se voulait discrète avant de répondre.

- Bonjour Eizenija. Je te rassure, mon cœur se porte très bien.

En réalité, elle n’était même pas plus étonnée que ça de l’intervention intempestive de l’infirmière. Elles ne se connaissaient pas plus que ça mais ses loufoqueries et son comportement décalés n’étaient un secret pour personne chez le personnel.
Elle n’ajouta rien, espérant pouvoir finir son brunch en solo mais la blondinette n’avait pas l’air de vouloir s’en aller. En désespoir de cause, elle finit par essayer :

- Tu es venue grignoter quelque chose ?

Que Dieu la pardonne de cet égoïsme mais elle espérait sincèrement la voir s’enfiler un café et puis faire demi-tour.
Mademoiselle Dessanges
Image : Mauvais jour pour une Vierge, ft. Agnès. KecgFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 04/01/2015Age : 34
Eizenija VitolsInfirmière
Ven 21 Juin - 19:17

Samedi 1er Juin 2019 - Verseau

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Mauvais jour pour une Vierge



Une inspiration plus profonde que les autres attire mon attention. Si Agnès n'a pas de problèmes de respiration, alors cette pauvre secrétaire a un petit rhume. En plein mois de juin ? Je pencherais plutôt sur une allergie. Le pollen est particulièrement virulent cette année.

- Bonjour Eizenija. Je te rassure, mon cœur se porte très bien.

Ça, c'est ce que tu dis, poupée.

- Ha oui, bonjour.

J'en oublie mes politesses. Ce serait mes parents qui me taperaient sur les doigts. Je les ais beaucoup trop entendu, et même encore aujourd'hui, me répéter le même discours. Soit-disant que je suis trop dans l'émotion de l'instant et que j'en oublie mes civilités.
Ils n'ont pas tort.
Une odeur titille mes sens et je louche sur l'assiette d'Agnès. Ça alors, ce n'est pas surprenant qu'elle ait des si jolies courbes si elle se fait régulièrement plaisir de cette façon. Je l'envie cette dame, avec ses cuisses épaisses qui se caressent et sa poitrine ferme sous son top terne. Je suis sûre qu'avec une jolie robe cintrée et quelques épis hors de cette coupe de cheveux trop carrée elle serait à tomber.

- Tu es venue grignoter quelque chose ?

Je m'évente avec mon magazine, les lèvres pincées. L'arrête du dossier de la chaise sous mon aisselle, une jambe repliée sur l'autre, je réfléchis. C'est vrai que je n'ai pas mangé, et l'assiette de notre secrétaire internationale me fait baver.

- Heureusement que tu es là pour veiller sur nous.

Je lui fais un clin d’œil et me lève. Je balance ma démarche la plus chaloupée - tout ce que j'ai appris dans mon adolescence en boîte de nuit voit le jour dans cette attitude - jusqu'au buffet. Pas très sucrée, je me jette sur les œufs brouillés et les toasts. J'inonde un verre d'un jus d'orange que j'espère bourré de pulpe - c'est là qu'il y a toutes les vitamines - et ne fait couler qu'un fond de café dans ma tasse. Je n'ai jamais été une grande accro à la caféine. Je sais que Margaret s'en met en intraveineuse chaque soir, mais moi ça me rebute. J'ai plutôt l'impression que c'est une boisson pour être tendance, pas parce qu'on en a vraiment envie.
Je reviens avec mon plateau garni et me ré-installe face à Agnès. Elle est vraiment sympa de m'inviter à prendre le brunch avec elle. D'ordinaire, on m'aurait foutu un coup de pied au cul. Mais elle, elle me laisse une chance de lui montrer ma bienveillance. Je vais lui prouver que j'en vaux la peine.

- T'es sûre pour ton cœur ? Parce que tu n'as pas eu une année facile j'ai l'impression. Entre ta super-surveillance, et tout ce qui s'est passé avec les gamins. Et puis, le cœur ce n'est pas que physique. C'est là-dedans aussi.

Avec mon index - et ma bouche pleine de pain grillé - je lui désigne ma tempe. Le cœur c'est aussi psychologique. Et s'il y a bien un talent particulier qu'on a, nous, les LGBTQ +, c'est reconnaître l'un d'entre nous. C'est sectaire dit comme ça, mais si on a un flair particulier, autant l'utiliser?
Je me penche donc en avant. Une mèche blonde trempe dans le jus d'orange, alors je la rejette en arrière. Je parle moins fort - bien qu'il n'y ait personne avec nous.

- J'veux dire, tu peux me parler de ... tusaisquoi.

J'espère avoir l'air amicale.




Dernière édition par Eizenija Vitols le Mer 28 Aoû - 20:56, édité 1 fois
Eizenija Vitols
Image : Mauvais jour pour une Vierge, ft. Agnès. Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Mademoiselle DessangesNewbie
Mer 3 Juil - 15:45
Eizenija s’éventait avec un magazine, attirant l’attention d’Agnès dessus. Un magazine féminin. Tout s’expliquait. Encore une histoire d’horoscope.

- Heureusement que tu es là pour veiller sur nous.

Cette phrase lui tira son premier sourire de la journée. C’étaient des mots qu’elle entendait souvent ces derniers temps et ça lui faisait notamment penser à Nevrabriel. Néanmoins, lorsqu’elle la vit se diriger vers le buffet et se remplir un plateau entier de toasts et d’œufs brouillés, elle ne put s’empêcher d’avoir mentalement un cri de désespoir. Et évidemment, elle revint s’installer face à elle, et trop gentille, la secrétaire n’eut pas le cran de l’envoyer bouler. Peut-être que si elle se dépêchait de manger et qu’elle prétextait avoir à faire… Elle enfourna son croissant tout en commençant à découper ses pancakes.

- T'es sûre pour ton cœur ? Parce que tu n'as pas eu une année facile j'ai l'impression. Entre ta super-surveillance, et tout ce qui s'est passé avec les gamins. Et puis, le cœur ce n'est pas que physique. C'est là-dedans aussi.

Elle releva la tête pour comprendre ce qu’elle voulait dire par là, et fronça les sourcils en la voyant désigner sa tempe sans comprendre… Mais surtout en constatant que ses cheveux baignaient dans son jus d’orange. Son instinct maternel faillit la pousser à lui essuyer la pauvre mèche avec sa propre serviette mais elle se retint de justesse. Surtout que l’infirmière continuait sur un ton de confidence.

- J'veux dire, tu peux me parler de ... tusaisquoi.

Wahou. Alors là Agnès était complètement larguée. Elle lui adressa sa plus belle tête d’incompréhension, ce qui devait être comique vu qu’elle était encore en train de mastiquer sa viennoiserie. Elle leva l’index devant elle pour demander à son interlocutrice d’attendre un peu, qu’elle finisse de mâcher et de déglutir avant de lui demander.

- Euh, je suis pas sûre de comprendre là. De quoi je suis censée pouvoir te parler ?

Le cœur… Elle devait parler de sentiment, jusque-là ça allait mais déjà, de quoi elle se mêlait ? Et de deux, qu’est-ce qu’il lui faisait dire qu’elle avait quelqu’un en vue ? Le visage de Katerina passa brièvement dans sa tête, lui serrant le cœur avant qu’elle ne chasse cette vision. De toute manière, ce n’était pas possible. C’était une patiente et pire ! C’était une fille. Elle ne pouvait pas être amoureuse d’une fille, pas elle.
Et puis de toute façon, même si c’était le cas, elle devait la détester maintenant. Elle lui avait faussé compagnie de la pire de façon, à elle et Hyppolite, et elle n’avait plus osé ne serait-ce que la croiser depuis plusieurs mois.
Elle se prit la tête dans les mains, repoussant son plateau. Elle n’avait plus faim.
Mademoiselle Dessanges
Image : Mauvais jour pour une Vierge, ft. Agnès. KecgFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 04/01/2015Age : 34
Eizenija VitolsInfirmière
Dim 7 Juil - 13:19

Samedi 1er Juin 2019 - Verseau

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Mauvais jour pour une Vierge




Agnès, théâtrale, lève l'index. Je suppose qu'elle essaie de me dire quelque chose avec son doigt en l'air, mais sa signification m'échappe complètement. Je vais attendre qu'elle finisse de manger pour m'expliquer.

- Euh, je suis pas sûre de comprendre là. De quoi je suis censée pouvoir te parler ?

A mon tour de me la jouer larguée. Vraiment ? Elle ne voit pas de quoi je parle ? Avec tous les signaux que je lui envoie. Moi qui voulait faire des sous-entendus pour ne pas trop la confronter à la réalité, je vais devoir faire une croix sur la subtilité. Je m'apprête à lui expliquer tout ce que j'ai remarqué chez elle : être mariée à son travail pour ne pas être avec quelqu'un qui ne plairait pas  - à elle si c'est un mec, à la société si c'est une fille -, sa relation fusionnelle avec l'agent d'entretien aux cheveux bleus - bonjour je suis ta meilleure amie gay -, et mon flair indéniable. En plus elle me semble triste ces derniers temps. Qu'est-ce qui peut bien la ternir comme ça ?
Elle pousse son plateau piteusement, et j'ai moins envie de lui détailler mon exposé sur mes doutes. La tête entre les mains, elle me donne l'impression d'être sur le point de faire un AVC.
Mal à l'aise, je bois mon café. Qu'est-ce que je fais ? Je fuis et la laisse tranquille ? J'essaie de la réconforter ? Ce café est dégueulasse. Comment on fait pour boire quelque chose d'aussi amer au quotidien ? Je rajoute un sucre. Toujours dégueu. Deux sucres. Infâme. Trois sucres. Maintenant c'est imbuvable.
Et Agnès est toujours silencieuse. Je pince mes lèvres en parfait duckface, mimique de réflexion et de gêne. Puis finalement je pousse aussi mon plateau afin de pouvoir mieux me pencher vers Agnès. Mes cheveux laissent une trace de jus d'orange.

- Je suis peut-être pas la mieux placée mais si t'as besoin de parler ou quoi, n'hésite pas. Enfin, pas à moi bien sûr parce que je ne suis pas celle à qui tu dois raconter des trucs.

J'attends un peu, assez larguée. Je n'ai jamais réconforté qui que ce soit. Enfin si Angie des fois. Mais elle sait se consoler toute seule cette boule sexy d'indépendance.

- T'as déjà essayé de prendre du temps pour toi ? De te poser cinq minutes et de te parler à toi-même ? Je fais ça des fois, ça me permet de faire le point dans ma vie quand je suis perdue. Ton corps c'est quelqu'un aussi, il a besoin de discuter avec toi. On a trop tendance à s'oublier.

C'est vrai que je me parle souvent, et mon corps réagit. Je me souviens de cette fois où j'étais stressée pendant des semaines. Et plus j'alimentais le stress, plus mon corps semblait me le faire payer : insomnies, crises d'angoisse, crampes d'estomac. Et un jour je me suis posée avec lui, et je lui ai expliqué à quel point mon travail était angoissant. Que le palliatif ne me plaisait plus. Et que j'étais désolée de prendre ma situation comme excuse pour moins me nourrir et moins dormir.
Et petit à petit on s'est réconcilié lui et moi. J'espère que mon expérience pourrait lui apporter un peu d'aide ?




Dernière édition par Eizenija Vitols le Mer 28 Aoû - 20:55, édité 1 fois
Eizenija Vitols
Image : Mauvais jour pour une Vierge, ft. Agnès. Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Mademoiselle DessangesNewbie
Dim 25 Aoû - 17:37
Le silence s’installa et finalement, Agnès le regretta. C’était encore pire quand quelqu’un d’aussi bavard devenait brusquement silencieux. Surtout après avoir lâché une bombe pareille. Des images de Katerina défilaient devant ses yeux clos et chacun de ses efforts pour la chasser ne l’en rendait que plus vivace. Elle lui manquait, et en même temps, elle redoutait de la croiser de nouveau. Quand elle était assise à son bureau et voyait sa présence dans le siège où elle s’était installée le jour où elle avait décrété être son assistante. A chaque coup frappé sur sa porte, son cœur s’emballait à l’idée que ça puisse être elle sans qu’elle ne puisse déterminer si c’était de l’excitation ou de l’angoisse. Elle passait la voir toutes les nuits dans ses rêves. Elle avait même rêvé qu’elles… Elle se signa discrètement sans oser rappeler ce souvenir jusqu’au bout.
Ces derniers temps, elle avait un regain de religiosité, elle qui n’avait plus pris le temps de prier tous les jours depuis longtemps. Par manque de temps, mais sûrement aussi involontairement par opposition à sa famille. La conclusion avait été aussi évidente que brève. Le Seigneur la punissait de son manque d’investissement en laissant le démon la tenter avec des relations contre-nature. Alors elle priait plus fort que jamais pour s’enlever ces idées sales de la tête.

- Je suis peut-être pas la mieux placée mais si t'as besoin de parler ou quoi, n'hésite pas. Enfin, pas à moi bien sûr parce que je ne suis pas celle à qui tu dois raconter des trucs.

Agnès rigola nerveusement. Lui parler de quoi ? Du fait qu’elle était amoureuse d’une fille ? Qu’est-ce qu’elle pouvait bien y comprendre elle ? Avec ses bas résilles et ses pantoufles licorne, est-ce que cette femme qui n’avait pas grandi pouvait bien lui dire ?

- T'as déjà essayé de prendre du temps pour toi ? De te poser cinq minutes et de te parler à toi-même ? Je fais ça des fois, ça me permet de faire le point dans ma vie quand je suis perdue. Ton corps c'est quelqu'un aussi, il a besoin de discuter avec toi. On a trop tendance à s'oublier.

Prendre du temps pour elle, elle était bien drôle. Comme si elle pouvait se le permettre. Surtout qu’en ce moment, Donatien étant dans un état étrange – encore plus étrange que d’habitude on s’entend – elle avait l’impression de devoir faire tourner l’Institut à elle toute seule. Et se parler à elle-même… « bonjour mon bien brave corps ! Si tu pouvais arrêter de stocker même les carottes en amas de graisse, ce serait sympa, bonne journée ! »
Elle regarda son plateau devant elle et fut dégoûtée de ce qu’elle vit. Tant de gras et de sucre… Elle se leva et renversa fiévreusement son contenu à la poubelle. C’était décidé, aujourd’hui, elle allait jeûner.
La pauvre Katerina, elle, avait le problème inverse. Soudain elle regretta de tout avoir jeté. Si elle avait eu le courage, elle le lui aurait apporté. Ca le lui aurait fait du bien à elle. Mais pas des mains de la secrétaire. Elle devait la détester c’était certain.
Elle jeta un œil au buffet.

- En fait, s’il y a une chose que tu pourrais faire pour moi…

Elle marqua une pause. Après tout, ce n’était peut-être pas une bonne idée, même comme ça. Ou peut-être que si. Elle serra les poings, indécise. Enfin. Elle allait sûrement avoir l’air ridicule avec sa demande mais c’était pour le bien de Katerina. Et peut-être que comme ça, mine de rien, elle pourrait avoir quelques nouvelles. Savoir au moins où elle en était au niveau de sa santé et de son poids.

- Il y a une patiente, W81. J’aimerais que tu lui amènes de quoi manger. Bien manger.

Elle n’avait pas osé utiliser son nom devant quelqu’un d’autre. Un numéro, c’était moins douloureux à prononcer qu’un prénom.
Mademoiselle Dessanges
Image : Mauvais jour pour une Vierge, ft. Agnès. KecgFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 04/01/2015Age : 34
Eizenija VitolsInfirmière
Mer 28 Aoû - 20:54

Samedi 1er Juin 2019 - Verseau

Vous allez être utile auprès de quelqu'un aujourd'hui. Portez attention à vos proches qui, eux, ont besoin de vous.

Mauvais jour pour une Vierge




Agnès qui regarde son assiette comme si c'était les intestins d'un chaton, surmontés des grands yeux verts de ce dit petit chat, Agnès qui distribue des bonbons à qui a l'air en détresse - ou qui a juste le malheur de la saluer -, Agnès au corps rond comme une friandise, Agnès aussi délicieuse qu'un bon gâteau qui dévisage une bonne assiette avec dégoût et qui la jette. Je lui parlerais bien du gaspillage alimentaire, mais elle n'est clairement pas dans son assiette - ha ha.
J'ai dis quelque chose de mal ? Elle a écouté son corps, et ce bâtard lui a dit de tout jeter ?
Je baisse les yeux vers mon propre mets et, dans mon champs de vision, il y a un T qui dépasse de ma manche. Mon tatouage. Une vague d'émotion me submerge. Je ne sais pas ce que j'ai dit, je ne sais pas ce que j'en pense, je ne sais pas si je devrais persister ou la laisser tranquille. J'ai souvent été trop têtue et trop intrusive, et c'est bien pour ça que j'essuie des regards de travers. Mais ce T ...
Merde Agnès, tu jettes ton assiette comme si c'était la pire merde que Dieu n'ait jamais chié, puis tu as cet coup d'oeil langoureux vers le buffet. A quoi tu penses ? T'es juste perdue.

- En fait, s’il y a une chose que tu pourrais faire pour moi…

J'écoute, attentive. Moi aussi je suis paumée : j'aimerais sincèrement lui donner un coup de pouce, mais comment ? Et surtout si elle me repousse ... J'en ai un peu ma claque des autres. T'es là, tu fais un pas vers eux, et on te pousse sans te voir. Je suis un peu l'assiette qu'Agnès a gaspillé, en fait.
Mon poing se sert autour de ma cuillère.

- Il y a une patiente, W81. J’aimerais que tu lui amènes de quoi manger. Bien manger.
- C'est écrit "pigeon" sur mon front ? J'suis infirmière, pas larbin.

Ok, c'était pas très sympa.
Attends.
Une patiente.
Qui doit bien manger, bizarrement juste après qu'Agnès ait tout balancé dans la bouche de la poubelle. Agnès tu portes des lunettes mais tu ne vois rien.
Je me lève à mon tour, regarde autour de moi - il n'y a pas grand monde -, inspire un coup, c'est sûrement la pire idée du monde, et, sans prévenir, je coince la bouille d'Agnès entre mes paumes de mains - ça creuse ses joues et gonfle sa bouche, c'est mignon - et plaque mes lèvres contre les siennes. C'est très bref, je n'y mets même pas la langue, l'idée ce n'est pas de l'embrasser mais plutôt d'être un électrochoc. Je m'écarte vite, sentant une veine palpiter sur ma tempe, et la dévisage, déterminée.

- Alors ? C'est pas la mer à boire un ptit bisou, non ?

J'ai un peu chaud. J'ai carrément chaud. Je me suis un peu emballée. Je me suis carrément emballée. Je voulais y aller doucement, et au final j'ai foncé dans le tas.
Je fuis son regard, les lèvres pincées entre elle, tête d'enfant coupable comme masque sur le visage. Je me vanterai plus tard d'avoir embrassé la secrétaire du grand Boss. Décidément, ces derniers jours, je suis une vraie délurée.
J'ai toujours le visage d'Agnès écrasé entre mes paumes de mains. Je les retire dès que je m'en rends compte, puis me racle la gorge. Je vois bien à travers le reflet de la fenêtre que je suis rouge écrevisse - et quand on est blanche comme moi, rougir ce n'est pas chou, on a juste l'air d'une cruche qui n'a pas mis de crème solaire. On est toujours proches l'une de l'autre mais je n'arrive pas à reculer. Je laisse flotter un silence, cherchant mes mots pour expliquer mon geste. Puis finalement, pour une fois, je décide d'écouter ma religion :

- Agnès, quand on aime c'est un sentiment entier. Il est terrifiant, je te l'accorde. Mais une fois que tu l'acceptes, t'es juste une débile qui flotte sur nuage en chamallow.

Je marque une pause.

- Et Dieu ne nous a jamais interdit d'aimer.

Est-ce que j'essaie de meubler ? Est-ce que je me barre en courant ? Est-ce que je lui propose un nouveau bisou ? Je me balance d'avant en arrière sur mes talons, nerveuse. Oups

Eizenija Vitols
Image : Mauvais jour pour une Vierge, ft. Agnès. Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Mademoiselle DessangesNewbie
Dim 29 Sep - 15:30
- C'est écrit "pigeon" sur mon front ? J'suis infirmière, pas larbin.

La réponse avait claquée, sèche et désagréable. Agnès se rembrunit et en guise de réponse, claqua elle-même son plateau dans le casier pour le débarrasser. C’était bien la peine de lui faire de grands discours comme quoi elle pouvait lui parler, c’était bien la peine qu’on lui répète sans cesse qu’elle devait laisser les autres l’aider pour qu’au final, on l’envoie balader comme une malpropre alors qu’elle ne demandait pas la lune.
Elle n’aurait jamais dû sortir de sa chambre ce matin. D’ailleurs elle y retournait vissa.
Cependant, pour quitter la pièce, elle devait passer devant Eizenija. Et les choses prirent une tounure tout à fait inattendue.
Sans qu’elle ne comprenne comment ni pourquoi, elle se retrouva interceptée par l’infirmière, le visage entre ses mains et ses lèvres sur les siennes. Complètement figée en dehors de ses paupières qui s’agitaient furieusement, elle s’était raidie à son maximum. Plus aucune pensée ne la traversait tellement elle était abasourdie.
Puis les lèvres se décollèrent doucement des siennes.

- Alors ? C'est pas la mer à boire un ptit bisou, non ?

Agnès essaya de répondre mais elle ne put que remuer les lèvres à la façon d’un poisson qu’on a sorti de l’eau.
La réalité, c’était qu’elle revivait déjà en boucle ces quelques secondes à peine écoulées.
C’était chaud, humide, un peu poisseux, et ça avait un goût de café. Elle avait embrassé une fille. Ou plutôt, une fille l’avait embrassée. Et finalement, ce n’était pas très différent de ce qu’elle avait éprouvé lorsque David l’embrassait.
Ses yeux, qui s’étaient perdu dans le vague, se reposèrent sur Eizenija. Elle était toute rouge et Agnès se doutait qu’elle devait avoir l’air à peu près dans le même état.

- Agnès, quand on aime c'est un sentiment entier. Il est terrifiant, je te l'accorde. Mais une fois que tu l'acceptes, t'es juste une débile qui flotte sur nuage en chamallow.

Elle avait déjà assez de souci avec le sucre comme ça, merci bien.
Mais… Ca donnait envie. Ca faisait tellement longtemps qu’elle se sentait seule… Si seulement elle pouvait… Mais non. Il fallait qu’elle repose les pieds sur terre.

- Et Dieu ne nous a jamais interdit d'aimer.

Cette dernière phrase la troubla encore plus. Elle venait de lui répéter mot pour mot son mantra. Alors pourquoi est-ce qu’elle n’arrivait pas à se les appliquer à elle-même ?
Une larme roula sur sa joue, sonnant pour elle l’heure du départ. Il était hors de question qu’elle se mette à pleurer en public.
De l’immobilité totale, elle passa à un mouvement de fuite tellement soudain qu’elle envola une chaise dans son élan avant de disparaître.
Mademoiselle Dessanges
Image : Mauvais jour pour une Vierge, ft. Agnès. KecgFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 04/01/2015Age : 34
Eizenija VitolsInfirmière
Mer 9 Oct - 17:25

Samedi 1er Juin 2019 - Verseau

Vous allez être utile auprès de quelqu'un aujourd'hui. Portez attention à vos proches qui, eux, ont besoin de vous.

Mauvais jour pour une Vierge



Je scrute le visage d'Agnès à la recherche d'un détail qui trahirait ce qu'elle pense. Car, c'est bien beau les discours et les baisers spontanés, quoique dangereux, mais j'imagine bien les conséquences qui peuvent suivre. Le meilleur des cas ? Agnès rit, on en parle encore dans dix ans comme des vieilles copines, fin. Le pire des cas ? Elle me dénonce pour harcèlement sexuel à l'administration, je suis virée, jugée au tribunal et finit ma vie en prison. Le terme harcèlement m'arrache un frisson, et la sensation qui me serre l'estomac me provoque des nausées.
Alors je la regarde attentivement, me demandant si elle est rouge écrevisse ou rouge coquelicot ? La nuance n'est pas la même. Est-ce le rouge de l'énervement ou le rouge de la gêne ? Elle ne me regarde même pas dans les yeux, alors j'ignore complètement ce qu'elle pense et je sais encore moins comment réagir. J'ai déjà bien parlé, et je n'ai pas envie de m'embrouiller de plus belle. Ou plutôt, je ne veux pas l'embrouiller elle. Ça a l'air déjà d'être un sacré bordel dans sa tête.
Je crois voir une larme sur sa joue, mais je peux très bien me tromper. Quoique, vue comme elle s'enfuit sans même me saluer, j'ai bien l'impression qu'elle cherche à sa cacher. Je m'apprête à la rejoindre mais elle renverse une chaise entre elle et moi. Je manque de me prendre les pieds dedans et je me stoppe net. La silhouette d'Agnès m'échappe et je reste là, penaude. Je laisse le temps s'écouler sans trop quoi faire de ces minutes qui s'égrène. J'ai envie de courir après Agnès, lui expliquer que pleurer fait du bien mais que s'en cacher est nocif mais ... qui suis-je pour ça ? Il y a des personnes bien plus légitimes que moi pour s'occuper d'elle.
Je soupire et finit par ramasser la chaise. Sale journée pour une Vierge, ouais. Pauvre Agnès, j'étais venue pour ses problèmes de coeurs, mais ils ne sont pas physiques. Tes cicatrices au coeur, Agnès, elles sont invisibles.

Eizenija Vitols
Image : Mauvais jour pour une Vierge, ft. Agnès. Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
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