contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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InvitéInvité
Dim 25 Aoû - 18:42
▲▼Hors d'oeuvre et entrée28 mai 2019 au matin. Très tôt le matin même. Aida avait l'habitude de se lever aux aurores mais pas pour voyager. Elle avait toujours pris la voiture, une seule fois l'avion et là, elle devait prendre un TGV puis un bateau. Tout cela pour éviter d'être rapatriée de force, on aurait dit un mauvais film ou un vieux conte rétrograde. Sa cousine l'avait accompagnée jusqu'à la gare mais maintenant, elle devait se débrouiller seule. Prenant une grande inspiration,e elle s'arma de courage et, avec un pas décidé et sa lourde valise traînant derrière elle, elle monta dans le train en direction de la Bretagne. Le trajet avait paru durer une éternité, mais ce n'était rien par rapport au voyage maritime qui devait la déposer sur une île au beau milieu de l'Atlantique.

La jeune femme avait passé toute la traversée accrochée à la rambarde, ses yeux alternant frénétiquement entre l'eau qui se dérobait sous la coque du bateau et les gens présents à bord. Beaucoup d'enfants, sinon de jeunes ados. Quelques uns étaient plus âgés mais n'étaient pas des adultes pour autant, ces derniers étant représentés par les membres du bord et elle-même. Recrutaient-ils si peu de gens à l'Institut ? Si c'était le cas, accepter leur proposition était bien plus qu'une simple bonne idée, bien plus qu'un échappatoire.

Le voyage l'avait tellement angoissée ces derniers jours. D'un côté, elle s'inquiétait de ce qui pouvait arriver mais, de l'autre, c'était une nouvelle liberté qui s'offrait à elle. C'était ça, tout son trajet depuis Paris avait un goût de liberté, le même que le sel sur ses lèvres. Pourtant, une fois le pied sur le sol, ses angoisses l'assaillirent de nouveau. Et si cela se passait mal ? Si elle ne convenait pas ? Elle serait obligée de repartir. Son chemisier blanc, pourtant ample, lui sembla étouffant. Les mains quelque peu tremblantes, Aida sortit son téléphone (elle en avait racheté en changeant de numéro pour se lancer dans sa nouvelle vie) et relut les instructions qu'elle avait reçu. Un vigile était sensée l'attendre au port pour la conduire vers son nouvel employeur, dans un mystérieux "Bâtiment". Sauf qu'il n'y avait personne. Les futurs patients pris en charge, elle faisait tâche à rester seule sur le quai. Les mains serrées sur la poignée de sa valise, elle scruta les alentours à la recherche de ce fameux agent. Enfin, il arriva et l'accompagna en silence sur le chemin de l'Institut.

L'homme l'avait emmenée dans le hall d'entrée, dans les mains d'une jeune femme dont les lunettes étaient surmontées d'un court carré brun. La secrétaire de Donatien Elpida. Elle avait signalé s'appeler Agnès Dessanges avec un sourire qui avait largement rassuré Aida. Elle avait aussi fini par la laisser devant la porte du bureau de celui qui allait être leur employeur commun. Fébrile et le coeur battant la chamade, l'Iranienne toqua timidement à la porte, attendant une autorisation pour ouvrir la porte.
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Mer 28 Aoû - 11:42
Hors d'oeuvre et entrée



Le téléphone professionnel de Donatien, posé sur le bureau en bois noir, faisait vibrer ses doigts faméliques qui tentaient, tant bien que mal, d'appuyer sur les touches d'un lourd clavier. N'usant que ses index pour rédiger le rapport de fin de mois, il n'était pas un rapide ; mais les appels incessants - auxquels il ne répondait plus - le ralentissait. D'ordinaire c'était un travail qu'il bâclait avant de le refiler à Agnès pour qu'elle le "corrige" - en réalité, il savait qu'elle ne se contenterait pas de relire les fautes d'orthographe et qu'elle perfectionnerait l'écrit professionnel - mais aujourd'hui, il hésitait. Depuis leur entrevue nocturne, il la sollicitait moins. Il lui préparait inconsciemment sa transition vers un nouveau travail. Il ignorait encore lequel, mais quelque chose qui lui conviendrait mieux. Ainsi, ils seraient moins toxiques l'un envers l'autre.

Donatien finit par craquer quand le smartphone manifesta un énième appel. Si tôt le matin, comment cela pouvait-il être possible ? Il soupira, cessa de taper sur sa machine puis pris l'appel. Comme d'habitude, il laissait l'autre intervenir en premier.

- Monsieur Elpida, je ne vous dérange pas, j'espère.

C'était Dubois. Il ne répondit rien.

- Bref, je voulais vous prévenir que votre nouvelle cuisinière vient d'arriver. Mademoiselle Dessanges vous l'amène. Bonne journée.

Dubois était brève, c'était toujours une qualité.
Donatien raccrocha le premier puis ouvrit un tiroir de son bureau. Il était vrai qu'il recevait sa cuisinière attitrée aujourd'hui. C'était un petit caprice qu'il s'était octroyé. Il triait toujours ce qu'on servait dans son assiette au réfectoire et restait éternellement insatisfait. C'était Dubois, justement, qui lui avait conseillé de prendre quelqu'un - ils en avaient les finances. Il avait alors chargé Agnès de lui trouver un professionnel. Elle lui avait saisi trois CV et il avait retenu une femme dont il avait déjà oublié le nom. La photo lui plaisait et ce que racontait son Curriculum Vitae convenait à Donatien. Elle avait un sacré bagage culinaire, il fallait maintenant qu'elle s'habitue à l'Institut.

Il ouvrit la porte alors qu'un coup venait de se finir et tomba nez à nez avec la demoiselle de la photo. Une peau brune et un corps généreux. Clairement, son physique ne lui convenait pas. Mais il l'avait choisi pour ses talents, après tout.

- Bonjour mademoiselle ...

Foutu nom de famille trop compliqué à retenir.

- Nous n'avons pas de temps à perdre, suivez-moi.

Il se dirigea vers les escaliers : il y avait une cuisine au dernier étage, uniquement pour ses occupants. Dernier étage où il y avait la salle qu'il avait offerte à Lys pour son dernier anniversaire ...
Un voile couvrit le regard de Donatien. Déjà qu'il n'avait pas bonne mine avec les poches violettes sous ses yeux et son corps encore plus maigre sous la chemise blanche.
Agnès avait été congédié et un vigile les accompagnait. Comme Donatien restait muet et énigmatique, c'est l'armoire à glace - crâne rasé, yeux enfoncés dans leur orbite, voix caverneuse - qui fit la conversation tandis qu'ils grimpaient les escaliers.

- Vous avez fait bon voyage ?


Docteur Elpida
Image : Hors d'oeuvre et entrée [Donatien Elpida] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
InvitéInvité
Jeu 29 Aoû - 1:09
▲▼Hors d'oeuvre et entréeAida eut à peine le temps de baisser son poing que le battant de bois s'ouvrit brusquement. Par réflexe, elle s'éloigna de l'embrasure de la porte d'un pas en arrière et observa l'homme qui se tenait devant elle.  Il paraît très grand, à cause de la finesse de son corps. Si fin qu'on pourrait croire qu'il allait se briser au moindre coup de vent. Et beaucoup trop.... blanc. La lumière matinale n'était heureusement pas assez forte, sinon la cuisinière aurait fini éblouie et aveugle. Tout était immaculé, de la racine des cheveux à la pointe des pieds. C'en était presque effrayant, cette obsession pour une couleur. Surtout si impersonnelle.

-Bonjour mademoiselle ...

C'était une blague, son employeur avait oublié son nom ? Mais où était-elle tombée finalement ? Un sourire de façade parut excuser Donatien Elpida. Il n'avait même pas daigner se présenter, c'était d'une impolitesse rare. Elle n'avait qu'une envie : faire demi-tour. Et cette voix si froide, si vide. Pour l'instant, elle le trouvait creux. Comme un plat manque de saveur, son supérieur était fade.

-Nous n'avons pas de temps à perdre, suivez-moi.

Son lieu de travail avait intérêt à compenser l'irrespect et la suffisance que lui offrait l'homme. Le dos raide mais le pas néanmoins assuré, elle suivit le duo constitué du médecin en chef et d'un vigile. Celui-ci, plus poli, engageait même la conversation. De pas sa carrure, il paraissait beaucoup plus présent et ancré dans la réalité que son patron.

-Vous avez fait bon voyage ?
-Oui, merci, répondit-elle avec un sourire.

La troupe arrivant en haut des escaliers et une porte s'ouvrant sur leur passage, Aida découvrit la plus merveilleuse cuisine qu'elle n'avait jamais vu. Même en rêve, elle n'avait osé concevoir un tel lieu. Il y avait toutes les machines et tous les robots possibles et inimaginables pour l'assister dans sa tâche. Les plaques de cuisson et le four étaient immenses. De même pour le réfrigérateur et le congélateur. Ses yeux d'émeraude brillaient d'émerveillement. Assez rapidement, cette lueur fut éteinte par le masque de sévérité qui ne la quittait pas quand elle entrait dans le monde culinaire. Se permettant d'entrer, elle inspecta notamment le plan de travail et les plaques, pour en comprendre le fonctionnement. Au gaz donc, ce qui était parfait, elle préférait cuisiner ainsi plutôt qu'avec des plaques électriques. Elle se tourna de nouveau vers Donatien, mettant dans un coin les remarques qu'elle s'était fait.

-Comment voulez-vous que nous nous organisions pour les repas ?
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Sam 7 Sep - 12:21
Hors d'oeuvre et entrée



Donatien ne comprenait pas pourquoi le vigile s'embêtait à faire la conversation, le monde était bien meilleur lorsque les humains étaient silencieux. On ne s'entendait plus penser avec ces milliards d'habitants terrestres, et ce vigile gâchait tout. Donatien devait se souvenir qu'il fallait le renvoyer.

- Oui, merci.

Heureusement, la nouvelle recrue n'était pas du genre bavard. Donatien n'avait pas apprécié son physique dès l'instant où il avait posé ses yeux dessus. Trop de noir, trop de chair, trop de volume. Mais outre son physique disgracieux, elle avait le mérite d'être relativement muette.
Dans la cuisine, elle était dans son élément. Il trouva qu'elle avait l'air de s'extasier pour pas grand chose. C'était la cuisine du troisième étage, celle qui était réservée à ceux qui vivaient à cet étage - Donatien et sa suite, son père. D'ailleurs, la demoiselle savait qu'elle habiterait ici pour que ce soit plus simple ? N'est-ce pas ?
Donc, ce n'était que la cuisine du troisième étage. Elle était destinée à moins de monde que celle du réfectoire au rez-de-chaussée et était bien moins équipée.
Il la laissa toucher à tout. De toute façon, lui n'avait aucune compétence dans ce domaine. Il avait toujours demandé au cuisinier attitré de lui préparer quelque chose à part, mais ce dernier était constamment débordé et ne pouvait pas toujours suffire à ses caprices.

- Comment voulez-vous que nous nous organisions pour les repas ?

Donatien leva une main, comme pour l'arrêter. Par contre, c'était lui qui posait les questions.
Il avait pris avec lui une pochette dans laquelle il y avait des menus. Donatien s'en sortit qu'un seul, qu'il avait appelé "LE TEST". Il voulait être certain que cette bonne dame puisse lui convenir. Son CV n'était qu'un ramassis de mots. Donatien voulait du concret, des preuves.

- Avant de discuter de ceci, vous avez trente minutes pour me satisfaire.

Il lui tendit le papier. On pouvait y lire :

Entrée
Salade de tomates

Plat
Lasagnes végétariennes

Dessert
Une pomme.

PS : en petites portions.

C'était plus ou moins un menu classique pour Donatien. Il se souvint qu'Agnès lui avait qu'une lasagne avait besoin d'un plus long temps de cuisson que trente minutes, et donc que le défi de son patron était impossible. Mais Donatien voulait des résultats, et pas seulement dans son palais. Il voulait tester l'énergie de sa nouvelle recrue, son engagement, sa volonté, et sa passion pour la cuisine.
Donatien s'assit à table, les doigts croisés sur la surface en bois et attendit.
Docteur Elpida
Image : Hors d'oeuvre et entrée [Donatien Elpida] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
InvitéInvité
Dim 8 Sep - 12:54
▲▼Hors d'oeuvre et entréeAida observa la main levée sans comprendre. Comment voulait-il qu'elle soit efficace s'il ne lui répondait pas ? Les sourcils froncés, son regard suivi les doigts qui sortirent une feuille de la pochette. Elle aurait pensé à un contrat, des explications bref, à tout sauf ce qu'il lui tendit. Un menu. Complet. Déjà des idées fusaient dans son esprit pour satisfaire Donatien. Le seul élément perturbateur était la mention de "petites portions". Elle avait toujours eu l'habitude de cuisiner en grande quantité, chez ses parents comme au restaurant. Mais elle était certaine de s'y faire rapidement.

-Avant de discuter de ceci, vous avez trente minutes pour me satisfaire.

Sa réflexion se coupa net. comment cela, "trente minutes" ? C'était forcément une plaisanterie, tout était largement possible en si peu de temps mais pas les lasagnes. Elle leva des yeux interloqués vers la silhouette immaculée de l'homme. Non, il ne plaisantait pas.  Fouillant dans son sac pour une trouver sa blouse de chef, cadeau d'adieu de ses collègues, elle dressa une liste d'ingrédients mentalement. Elle allait devoir commencer par le plat. Elle attacha d'une main ses boutons tandis que l'autre ouvrait le minuteur de son téléphone. "La course contre la montre pouvait débuter" pensa-t-elle en nouant ses cheveux d'un geste ferme.

Clairement, la jeune femme n'aurait pas le temps de réaliser de vraies pâtes à lasagnes, mais elle savait déjà par quoi les remplacer. Elle jeta un oeil à la collection de bouteilles d'huile et, dans une grande casserole, elle versa une large quantité d'huile de coco. Cette dernière était parfaite pour la friture, sans être trop nocive pour la santé. Dans le même temps, elle fit bouillir de l'eau dans la bouilloire électrique. Elle avant deux minutes pour tailler des asperges, avant de remplir une autre casserole avec l'eau bouillant et d'y plonger les légumes, afin de les cuire et de fixer la couleur verte. Une poêle lui servit à faire griller la moitié d'une aubergine tranchée en deux et des dés de courgettes, préalablement coupés. Attrapant une botte d'épinards et un long couteau, elle tailla trois feuilles, retirant les tiges et traçant des rectangles parfaits dans la partie verte. Le temps que l'huile monte encore en température, elle retira la peau épaisse de l'aubergine, dorénavant cuite, d'un geste net et en fit de fines lamelles. L'huile maintenant bouillante, elle y jeta quelques secondes les rectangles d'épinards et les déposa sur du papier absorbant. A l'aide du robot batteur et d'un saladier refroidi par quelques minutes de congélateur, elle monta une crème liquide en une sorte de chantilly salée.
Il lui restait vingt minutes. Donc seulement dix pour entrée et dessert, dix pour le dressage.

Aida trancha des tomates jaunes, rouges et noires, une de chaque couleur, en très fines tranches. Si fines que la lumière passait au travers de la chair des aliments. Elle disposa le carpaccio de tomates en rond, agrémenté de billes de mozzarella pure et blanche et de petites lamelles de basilic. Elle passa ensuite à la lasagne végétarienne en la revisitant façon millefeuilles : une tranche d'aubergine grillée, deux feuilles d'épinards frites, quelques cubes de courgettes, des pointes de crème grâce à une poche à douille. Puis elle répéta le processus, terminant son montage par des épinards et de l'aubergine, déposant délicatement des pointes d'asperges sur le tout.

La seule ombre au tableau était en réalité la pomme. C'était un dessert trop simple pour qu'il n'attende qu'un banal fruit. Elle regardait l'aliment comme s'il allait lui donner un indice ou une réponse. Et le temps défilait. Elle était si concentrée dans son oeuvre qu'elle ne sentait même pas le regard du médecin sur ses épaules. Il lui restait cinq minutes, quand elle eut enfin son idée lumineuse. Ne retirant que le trognon de la pomme sans l'ouvrir, elle fit des petites incisions dans le fruit tout en le faisant tourner, comme pour créer des sortes de pétales. Une rose de pomme.
Au moment où sonnèrent les trente minutes, Aida déposa les trois assiettes devant Donatien, avec bien sûr couverts, verre et bouteille d'eau.
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Dim 15 Sep - 12:05
Hors d'oeuvre et entrée



Trente minutes, top chrono.
L'estomac de Donatien commençait à crier famine. Il mangeait toujours à des heures précises, et 12h30 était son heure. Il était midi.
Il la regardait faire avec dextérité. Elle semblait déjà connaître les placards, les aliments, les emplacements. A croire qu'elle avait toujours été dans cette cuisine. Pourtant, on ne peut monter au troisième sans y être autorisé, elle venait forcément ici pour la première fois. Il y avait toujours une grande variété - en petites quantités - d'aliments dans cette cuisine. Il y avait un planning accroché sur le réfrigérateur avec les noms des habitants du troisième. Sur cette feuille, ils écrivaient les ingrédients qu'ils voulaient pour la prochaine semaine. Le cuisinier en chef venait, prenait en note et passait les commandes. Il y avait une case spécifique désormais pour Aida Al-Deena, en tant que personne, et en tant que cuisinière. Donatien se décida à désormais simplement écrire les plats qu'il désirait manger, et elle se contenterait de trouver les ingrédients pour.
Le patron observait alors son employée, minutieux. Il détaillait chaque doigté, chaque mouvement, chaque décision. Il fut surpris qu'elle n'allume pas le four, mais le comprit en même temps. Elle n'aurait pas le temps de faire cuire ses lasagnes. Elle se préoccupait sûrement que de l'entrée et du dessert. Donatien se passerait d'un plat ce midi.
Plus que cinq minutes. Elle semblait perdue. Puis il la vit prendre une pomme et s'acharner dessus. Finalement, le temps imparti s'écoula pile quand elle déposa trois assiettes devant lui. Donatien ne cacha pas sa stupéfaction. Elle avait réussi. L'entrée, le plat, le dessert. Elle avait su revisiter les lasagnes pour ne pas à être embêtée par un temps de cuisson trop long. Et la pomme, en rose ... Rose ...
On n'impressionnait pas Donatien facilement. Mais pour la première fois depuis longtemps, quelqu'un venait d'obtenir sa reconnaissance. En si peu de temps.
Quoique, ce n'était pas fini, il fallait goûter maintenant.
Dans un silence tranquille, il commença par ses tomates. Fraîchement parfumées, douces en bouche comme il les aimait. Aida Al-Deena avait su doser son assaisonnement pour qu'il relève le plat sans le gâcher.
Les lasagnes. Donatien était discret dans sa façon de manger : il attendant d'avoir fini une bouchée pour remettre une infime portion sur sa fourchette. Il mâchait lentement, prenait le temps d'avoir de tout sur son couvert, se tapotait régulièrement la bouche avec sa serviette. Il était droit sur sa chaise, un vrai gourmet. Et pour le coup, il se régalait de ces lasagnes. Le fait que mademoiselle Al-Deena ne cuisine que pour lui, qu'elle fut sous la pression du temps et du regard de Donatien, avait peut-être eu un impact sur sa cuisine. C'était un régal. Donatien avait rarement aussi bien mangé.
Il n'avait même pas envie de croquer la pomme tant elle était belle. Il régalait déjà ses pupilles, alors il savait que ses papilles seraient satisfaites.
Il avait fallu trente minutes à mademoiselle Al-Deena pour concocter ce repas, il en demandait trente également à Donatien pour le déguster. Ainsi, parce qu'il voulait s'imprégner de chaque saveur, il tendit la pomme à sa cuisinière.

- Je ne saurai la manger ainsi, pourriez-vous me la découper en morceaux ?

Exactement comme sa mère le lui faisait. Elle savait qu'il avait une petite bouche et des dents faibles, alors l'enfant Elpida attendait toujours son dessert découpé par sa mère ; assis à la table de la cuisine, les jambes se balançant dans le vide. Aujourd'hui, il avait déjà un début de balancement avec ses pieds frottant au sol.

- Non seulement c'était beau, mais c'était également bon. Félicitations.

Il complimentait rarement. Pas qu'il en était avare, mais il ne trouvait jamais d'occasion pour le faire ; les autres le décevaient continuellement.

- Je peux répondre à vos questions maintenant. Oh, et sachez que j'apprécie un thé en fin de repas.

C'était faux, il n'en buvait que le matin. Mais il avait envie de nouveauté. Il avait envie d'essayer. Il y avait quelques feuilles de thé qui traînaient dans un placard. Il ne les utilisait jamais car il ne savait pas s'y faire et ne jurait que par le thé au jasmin. Il ne dit rien à son employée pour autant, préférant la laisser le surprendre.


Docteur Elpida
Image : Hors d'oeuvre et entrée [Donatien Elpida] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
InvitéInvité
Mar 17 Sep - 16:04
▲▼Hors d'oeuvre et entréeAida avait déposé ses plats avec assurance mais, intérieurement, elle n'ne menait pas large. Les dressages étaient scrutés avec minutie et elle avait la désagréable impression que Donatien voulait sonder son âme à travers son travail. Ce n'était pas fait pour regarder mais pour manger ! Le silence était pesant, seulement rompu par les coups de fourchette contre l'assiette. Et pendant ce temps, la cuisinière retenait son souffle. Elle n'osait pas s'asseoir, n'y ayant pas été invitée, ni regarder son patron déjeuner donc elle gardait les yeux baissés sur ses mains nouées par l'appréhension. Elle croisa ses doigts pour éviter des tremblements intempestifs. Il passait enfin au plat, certainement l'épreuve la plus difficile. Même les mises à l'épreuve pour entrer dans un restaurant n'avaient pas été aussi ambitieuses que ce défi culinaire. Les minutes s'écoulaient avec lenteur et paraissaient durer une éternité pour la jeune femme. elle faisait néanmoins bonne figure, ou essayait de le faire, en offrant un sourire quelque peu crispé au médecin en chef quand elle croisait son regard. En réalité, elle guettait tout de même ses réactions. Etait-il satisfait ? Etait-ce immonde selon son goût ? Passable ? Elle ne savait répondre à ces questions.

-Je ne saurai la manger ainsi, pourriez-vous me la découper en morceaux ?

Attrapant un petit couteau à portée, Aida s'empressa de répondre à sa nouvelle exigence. Elle avait déjà enlevé le trognon et ses pépins gênants, aussi elle lui rendit rapidement le fruit, en petits morceaux dans une coupelle en verre qu'elle avait repérée un peu plus tôt.

-Non seulement c'était beau, mais c'était également bon. Félicitations.
-Merci monsieur, s'efforça-t-elle de répondre sobrement.

Ses épaules s'affaissèrent de soulagement, son dos se détendit et son visage perdit toute crispation, un grand sourire venant illuminer ses traits et son regard d'un vert luxuriant. Sans savoir pourquoi, ce simple compliment sur son travail lui réchauffait le coeur et le corps.

-Je peux répondre à vos questions maintenant. Oh, et sachez que j'apprécie un thé en fin de repas.
-Quel parfum pour le thé ?

Pendant qu'elle mettait l'eau à bouillir, l'Iranienne réfléchissait à l'ordre de ses interrogations. Le plus important et ce pourquoi elle avait été embauchée : la nourriture. Elle pointa du doigt la feuille accrochée au réfrigérateur.

-Je suppose que je passe la commande des ingrédients sur le planning, mais à quelle fréquence ont lieu les livraisons ? Me donnerez-vous des menus hebdomadaires ? Et avez-vous des allergies ou des aliments que vous n'aimez pas ?

Ses lèvres se relevèrent en un sourire gêné.

-Je vous prie de m'excuser pour toutes ces questions.
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Lun 23 Sep - 19:28
Hors d'oeuvre et entrée



- Quel parfum pour le thé ?

Al-Deena était au taquet. Elle n'avait pas oscillé durant tout le repas de son patron, le laissant déguster en silence. Elle était respectueuse également. Elle n'avait que des qualités. Si elle avait été mineure, malade et blanche de peau ; Donatien en aurait fait une patiente. Dommage pour lui, elle était majeure, en bonne santé et mate de peau.
L'eau bouillait et Donatien, lui qui était dans le contrôle, répondit à sa question par une phrase qu'il prononçait rarement :

- Comme vous voulez.

A vrai dire, il voulait qu'il la surprenne. Lui qui n'aimait pas les imprévus voulait voir si sa nouvelle employée était parfaite jusqu'au bout.

- Je suppose que je passe la commande des ingrédients sur le planning, mais à quelle fréquence ont lieu les livraisons ? Me donnerez-vous des menus hebdomadaires ? Et avez-vous des allergies ou des aliments que vous n'aimez pas ?

Donatien souriait, de façon presque imperceptible. Cependant, l'émotion était là : bienveillante. D'ordinaire, il était gêné par les pipelettes qui posaient trop de questions, signe de leur manque de culture. Mais, étrangement, il était flatté aujourd'hui. Il était bienheureux d'être celui qui répondrait aux questions de l'étrangère.

- Les livraisons ont lieu deux fois par semaine. Les menus seront planifiés chaque dimanche me concernant. Je n'ai aucune allergie, en revanche je suis quelqu'un de compliqué côté alimentaire ...

Il l'avait toujours été. Au début, dans son enfance, il avait refusé les soupes aux poireaux de sa mère, et n'importe quel légume qu'il trouvait disgracieux. Il jetait capricieusement ses assiettes à terre s'il elles ne lui plaisait pas. Et, petit à petit, durant son adolescence, il s'était transformé. Il avait appris combien les frites étaient mauvaises pour sa santé, et que les fameux poireaux, bien que laids, étaient délicieux pour son corps. Il n'appréciait pas l'aspect des bonnes choses et avait tenté, à maintes reprises, de les embellir. Mais il était piètre cuisinier. Il ne se nourrissait que sur le tas, une tomate par-ci, un concombre en lamelles par-là. Rien de raffiné et de copieux, d'où son corps famélique.

- Je vous prie de m'excuser pour toutes ces questions.

Il balaya l'air de la main, comme rejetant des excuses. Il piqua un morceau de pomme, ravi de son repas. En témoignait ses pommettes rouges de plaisir sur un visage pourtant inexpressif.

- Vous avez bien raison d'en poser, il en va de mon alimentation tout de même.

Nouveau morceau de pomme qu'il croqua lentement, heureux de se régaler. Il finit de mâcher et reprit la parole :

- Je ne mange que du bio et du naturel. Mais je n'ai pas d'allergie. Je vous transmettrai par écrit les aliments que j'ai en horreur. Oh, et ce sera toujours en petites portions, comme vous l'avez deviné.

Il regarda l'eau qui bouillait, impatient de goûter au thé de sa nouvelle cuisinière. Il repensa, en attendant, à la fameuse longue liste des ingrédients proscrits de l'alimentation de Donatien Elpida. Les chips, le chocolat trop sucré, les sodas, les plats tout prêts, les frites, ... Une liste conséquente.



Docteur Elpida
Image : Hors d'oeuvre et entrée [Donatien Elpida] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
InvitéInvité
Jeu 24 Oct - 14:19
▲▼Hors d'oeuvre et entrée-Comme vous voulez.

Un peu désemparée par la réponse, Aida se tourna vers les placards renfermant les feuilles de thé. Etait-ce encore un test de ses capacités ? Rapidement, elle identifia les différentes variétés : thé rouge, thé blanc, thé vert. Pas très varié et rien pour plonger dans l'eau bouillante avec les feuilles. Elle se tourna machinalement vers le thé rouge, qu'elle faisait depuis toujours, mais sa main s'arrêta avant de saisir le bocal. Donatien Elpida paraissait préférer les saveurs plutôt légères. S'il y en avait eu, elle aurait pris le thé jaune. Mais, en attendant d'en faire commander, elle plongea les feuilles de thé vert dans l'eau bouillante pendant deux minutes avant d'en servir une tasse au médecin en chef.

-Les livraisons ont lieu deux fois par semaine. Les menus seront planifiés chaque dimanche me concernant. Je n'ai aucune allergie, en revanche je suis quelqu'un de compliqué côté alimentaire...

Cuisiner pour cet homme allait être un défi plus qu'intéressant. Certes, elle ne pourrait que progresser mais ce haut niveau d'exigence l'inquiétait quelque peu. Elle camoufla ses questionnements par un sourire poli. Hormis ses demandes complexes, il lui semblait moins froid qu'au début, presque bienveillant. Cela n'allait pas être un enfer de travailler pour lui, ce qui la rassurait grandement. Il ne s'était même pas emporté face à sa litanie d'interrogations.

-Je ne mange que du bio et du naturel. Mais je n'ai pas d'allergie. Je vous transmettrai par écrit les aliments que j'ai en horreur. Oh, et ce sera toujours en petites portions, comme vous l'avez deviné.

Il était maintenant moins terrible qu'au premier abord, simplement distant sans être cassant. Comme une glace sans gluten : pas de chaleur pour autant mais pas désagréable. Pourquoi sans gluten ? Parce qu'apparemment il était très strict sur les aliments qu'il appréciait. Le seul réel défi était la taille des portions, à l'opposé des habitudes de la cuisinière. Cependant, si jamais elle dressait de trop grosses quantités, elle s'en garderait une partie et, dans l'intimité de son plan de travail, personne n'en saurait rien. Son regard se baissa sur la tasse, toujours pleine : il n'avait pas encore bu, ce qui fit renaître ses inquiétudes.

-Votre thé a certainement refroidi, voulez-vous que je le réchauffe ?
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Sam 2 Nov - 18:15
Hors d'oeuvre et entrée



- Votre thé a certainement refroidi, voulez-vous que je le réchauffe ?

Il hocha la tête et attendit qu'elle le fasse chauffer. Il avait été trop bavard, d'habitude il ne laissait jamais son thé refroidir. Il l'aimait comme on le lui servait : ni brûlant, ni froid. Un thé infusé à 65 degrés. Il s'interrogea un instant sur la précision de ce degrés d'infusion. Pourquoi soixante-cinq ?
Il préféra ne pas s'écouter. Après tout, s'il creusait trop sa personnalité, il avait peur des retombées. Il savait qu'il avait un coffre verrouillé dans le cœur, un coffre sombre auquel il ne voulait même pas penser. Ce n'était pas le moment d'essayer d'ouvrir ce coin secret.
Une fois qu'il eut son thé, il le but doucement. Il savourait le silence, l'instant paisible. Il apprécia que mademoiselle Al-Deena ne l'assaille pas de propos plus futiles les uns que les autres. Donatien ne supportait pas les mégères qui s'essayaient à l'art de la conversation en lui disant "il fait froid aujourd'hui" - normal, on est en Décembre - ou encore "mon neveu il a bien grandi" - comme tout être humain, idiote. Il choisissait souvent cet aspect silencieux de la personnalité pour ses employés. Monsieur Vodeni était un dormeur donc ne parlait pas, mademoiselle Dessanges avait la parole sage et juste, son nouvel agent d'entretien disait n'importe quoi mais savait s'incliner et mademoiselle Al-Deena n'était pas une imbécile à la grande parole.
Il finit son thé, satisfait. Ce n'était pas l'habituel thé au jasmin, mais il fallait savoir briser les routines. Après tout, le thé au jasmin c'était réservé à Agnès. Une autre ne pouvait lui voler cette habitude.

- A chaque fois que vous me servirez un thé, il faudra que ce soit celui-là. Pas un autre. Le même temps d'infusion. La même température de l'eau.

Il s'essuya délicatement la bouche et se leva. L'heure du repas était terminée, à quoi bon rester attablé ?

- Bien, nous n'avons plus rien à nous dire. Ce soir, j'aurais envie d'une soupe avec des légumes de saison.

Il s'en alla sans un mot de plus, le coeur léger. Il y avait beaucoup de changements dans sa vie mais celui-ci, finalement, était positif. Il avait failli refuser une cuisinière mais peut-être qu'elle lui apporterait du bon. Il espéra surtout que ce ne serait pas encore un employé qui s'enfuira de lui, comme ils le faisaient tous.


Docteur Elpida
Image : Hors d'oeuvre et entrée [Donatien Elpida] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
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