contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Lun 24 Fév - 14:41
Damn, I really want to kiss you




Dans la file d'attente de l'Opéra Garnier, Hyppolite s'était rarement senti aussi nerveux. Pourtant il avait souvent éprouvé des situations stressantes, comme lors de son premier baiser avec Léa ou encore cette fois en sixième où l'os de son pied avait anormalement craqué, ou encore ce moment au lycée où sa mère avait essayé de l'appeler cinq fois sans laisser de messages - rien de grave, c'était en fait sa poche qui appuyait sur le bouton. Mais ce moment précis était d'une angoisse insurmontable. Il n'en revenait pas : il se tenait là, dans sa ville natale, auprès d'une femme somptueuse, près à assister à un ballet - il n'y connaissait rien en danse et s'était renseigné toute la nuit à ce sujet. Maintenant il pouvait mettre des jolis mots sur des mouvements mais ne les comprenait toujours pas.
Ils avaient tous les deux quitté l'île en fin de matinée, atterrissant sur la côte française pour y prendre un train jusqu'à la capitale. Lui, il portait déjà sa chemise blanche quand Aida Al-Deena l'avait retrouvé près du ferry, ainsi qu'un pantalon beige en velours. Il comptait enfiler le reste du costume - veste et noeud pap' - au moment de la soirée. Pour commencer la journée, la chemise était suffisante.
Pour la première fois depuis un peu moins d'un an, Hyppolite avait fait l'effort d'entretenir ses cheveux. Il avait appelé Agnès en urgence la veille pour qu'elle lui refasse sa couleur et coupe sa tignasse emmêlée. Le soleil timide du mois de février jouait avec le bleu de sa nouvelle couleur, créant ainsi des reflets lumineux.
Pendant leur périple jusque Paris, Hyppolite avait pris plus d'une centaine de photos : ses pieds, le paysage flou à travers une vitre de train, une boucle brune d'Aida Al-Deena, les billets du ballet, etc. Il avait même pris son courage à deux mains et avait osé montré à sa collègue son Instagram - plus de 1000 photos, dont la moitié étaient des cactus, et 3 abonnés. Sa story était déjà trop remplie de détails, et ce en moins de 24h. Mais cela prouvait l'enthousiasme excessif de l'adulte.
Et là, dans l'attente et la peur que son cadeau soit finalement mauvais, Hyppolite avait du mal à se tenir. Il sautillait doucement d'un pied à l'autre. Lorsqu'il avait déposé leurs bagages à l'hôtel - Hyppolite avait été gentleman et avait réservé deux chambres ... -, notre homme avait enfilé son costume en entier, avait coiffé sa chevelure pour un visage plus élégant et avait vérifié que sa barbe avait été bien rasée. Il avait appliqué de la crème hydratante, celle qui sentait bon le thé matcha, puis avait appelé ses parents pour qu'ils cachent les clés de leur boutique de fleurs sous le paillasson. A la fin de cette soirée, il était obligé d'offrir à sa dame un joli bouquet de roses rouges. Elle interprétera la couleur elle-même ...
Alors il était là, élégant, parfumé, à la fois mal à l'aise dans cette tenue bien éloignée de ses tee-shirts à inscriptions, et en même temps confortable dans cette ville qu'il connaissait par cœur. Il rêvait de montrer tous ses coins à la belle qui l'accompagnait. Pas juste la Tour Eiffel et le Musée du Louvres, mais aussi ces parcs à Montmartre qui l'avait tant inspiré dans sa jeunesse, et les cafés qu'il avait tant fréquenté qu'il pouvait fermer les yeux et les revoir dans les moindres détails. Il voulait qu'elle se promène avec lui près des clichés parisiens, mais aussi vers ses lieux secrets. Il voulait que cette ville qu'il aimait tant lui arrache des sourires, que demain, quand ils repartiront, elle lui exprime le souhait de revenir ... avec lui.

- Bon, on n'aura pas trop le temps de visiter avec tout ça mais ... que penses-tu de Paris pour l'instant  ?

Il lui demanda timidement, tout en guettant l'avancée de la file. Ils allaient bientôt rentrer. Et lui, pendant cette heure de spectacle, il allait devoir se retenir. Se retenir, dans l'obscurité, de lui prendre la main. D'entrelacer leurs doigts. D'embrasser sa tempe. De mettre son visage sur son épaule pour qu'elle lui caresse les cheveux. Le rêve, il devait être sur scène, mais pas dans sa tête.



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Hyppolite Vodeni
Image : Damn, I really want to kiss you (ft. Aida) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
InvitéInvité
Mer 26 Fév - 17:50
▲▼ Damn, I really want to kiss youAida n'avait pas pu fermer l'oeil de la nuit. La perspective du lendemain l'enchantait beaucoup trop pour qu'elle puisse dormir. Assister à un ballet sur une des plus belles scènes du monde, en compagnie d'un homme adorable, que demander de plus ? Au matin, elle accueillit donc les premiers rayons avec joie, profitant des quelques heures avant le départ pour ranger ses affaires dans une petite valise. Elle avait fait encore plus d'efforts qu'habituellement pour se coiffer, parsemant ses lourdes boucles brunes de quelques  fines tresses. Elle avait même profité de son temps libre pour préparer des petits gâteaux pour le voyage, à partager avec Hyppolite. Elle l'avait d'ailleurs rejoint dans le petit port de l'île, un large sourire presque niais flottant sur ses lèvres.

Le voyage n'avait pas la même saveur que lors de son arrivée à l'Institut. Accompagnée de son collègue, il lui semblait plus lumineux  et joyeux. Elle avait ri en le voyant prendre des dizaines de photos, finissant par allonger la courte liste de ses abonnés Instagram. Il lui avait parlé de sa passion pour la photographe mais elle n'en avait pas mesuré toute l'ampleur. Elle avait même rougi de se voir apparaître dans sa story. Arrivant à Paris, elle regardait avec curiosité l'architecture de la ville et les gens. Elle avait seulement traversé la cité de lumière avant d'arriver à l'Institut, sans prendre le temps de l'observer. La découvrir aux côtés d'Hyppolite, qui connaissait plus d'anecdotes qu'il ne voulait l'avouer, la remplissait de joie.

La jeune femme avait profité de leur passage à l'hôtel pour se changer. Elle ne pouvait décemment pas aller à Garnier avec les vêtements plus décontractés qu'elle avait portés pendant le voyage et, surtout, elle voulait faire honneur au cadeau de son compagnon. De la valise qu'il avait gentiment porté jusqu'à sa chambre (elle était d'ailleurs effarée de voir qu'il en avait pris deux, cela avait dû lui coûter une fortune !), elle avait sorti la seule robe de soirée qu'elle possédait. Une longue pièce turquoise, sans manches, dont la fermeture dans le dos remontait jusqu'à sa nuque. Un noeud à attacher derrière en marquait la taille. Elle l'avait choisie car elle lui rappelait la couleur de cheveux d'Hyppolite. La plus grande épreuve était ses cheveux, savamment retenus en un chignon tressé, dont une mèche s'échappait pour se balancer devant son visage sobrement maquillé.

Au bras de son acolyte, dans la file pour entrer dans la salle, elle se sentait comme une reine. Elle ne savait plus où donner de la tête tant l'intérieur du Palais Garnier était splendide, offrant un sourire radieux à Hyppolite quand elle croisait son regard. Aida espérait qu'il y avait un entracte, pour pouvoir se balader dans les longs couloirs boisés et l'escalier à révolution digne d'une résidence royale, sous les lustres imposants.

-Bon, on n'aura pas trop le temps de visiter avec tout ça mais ... que penses-tu de Paris pour l'instant  ?
-C'est magnifique ! Je n'avais jamais pris le temps de visiter avant, quand j'habitais en banlieue, je suis heureuse d'en avoir l'occasion avec toi, répondit-elle en souriant.

Avec Malika, elle avait effectivement habité en grande couronne. C'était pourtant accessible en transports mais elle n'en avait jamais eu l'envie ou le courage. Elle ne l'admettra jamais mais il était évident que son traumatisme s'était étendu à une certaine méfiance envers les capitales. En réfléchissant, ils n'avaient partagé que des bribes de leurs histoires respectives, sans s'attarder sur les détails fâcheux ou les explications fastidieuses. Il serait temps, un jour...

-Est-ce que... tu pourras m'y emmener encore ? J'ai envie d'en découvrir plus, déclara-t-elle en rougissant légèrement.

Ils entrèrent enfin dans la salle, qu'Aida parcourut des yeux avec émerveillement. Tout était d'un rouge profond, des sièges aux boiseries dorées, aux lourds rideaux cachant la scène. Même les balcons des loges étaient recouverts par le velours bordeaux. Un lustre en cristal gigantesque illuminait le lieu et surtout la coupole où il trônait, une peinture représentant des nymphes délicates et des divinités grecques.
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Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Dim 8 Mar - 14:39

Damn, I really want to kiss you




Agnès, jamais présente sur les réseaux sociaux, avait regardé ses storys de la journée. S'il n'avait rien de croustillant à lui raconter demain soir, elle allait sûrement le jeter par la fenêtre. Mais il n'avait pas envie de forcer les moments avec Aida. Il voulait plutôt que les moments s'offrent à eux. Il ne voulait pas lui prendre la main juste pour pouvoir dire à sa meilleure amie qu'il avait entrelacé sa main avec celle d'Aida, il voulait la lui saisir parce que leurs doigts se seraient égarés les uns contre les autres, et que par des caresses involontaires, ils auraient fini par se trouver. Mais s'il ne provoquait rien, il ne se passerait peut-être rien ? Après tout, il n'avait jamais bougé avec Atsuka, et le plus loin qu'il avait été avec elle était un "bonjour". Avec Katou, il avait remué certaines choses, mais leur histoire n'avait pas vraiment bien fini. Et Irinushka ...
Son visage rougit brutalement et il regarda ailleurs pour changer ses pensées. Cet ailleurs, automatiquement, fut la jolie demoiselle qui l'accompagnait ce soir. Avec sa robe turquoise, elle était d'une élégance à faire rougir de jalousie les plus grandes. Aphrodite et Vénus verdissaient lorsqu'Aida Al-Deena passait les marches de l'Opéra, le crépuscule épousant ses mouvements, le bleu de la nuit se confondant avec le bleu de sa robe. Finalement, détourner le regard sur sa compagne empira le teint écrevisse d'Hyppolite.

- C'est magnifique ! Je n'avais jamais pris le temps de visiter avant, quand j'habitais en banlieue, je suis heureuse d'en avoir l'occasion avec toi.

Hyppolite se serait giflé. Elle lui avait déjà glissé avoir habitée en banlieue ! Heureusement qu'elle n'avait pas visité la capitale, sinon ses surprises seraient tombées à l'eau.

- Est-ce que... tu pourras m'y emmener encore ? J'ai envie d'en découvrir plus.
- La visite ne fait que commencer. Je t'ai réservé une petite ... découverte pour après le spectacle.

Ils grimpèrent les marches dorées pour rejoindre leur place. Ayant quelque marches d'avance sur sa collègue, Hyppolite se retourna pour la voir. Dans ce décor d'or, avec sa tenue délicate et son visage doux, Aida Al-Deena était une princesse dans son palais. Sa peau café et le turquoise de sa robe semblaient répondre à ses grands escaliers et aux ornement qui l'entouraient. Hyppolite avait l'impression d'avoir un tableau face à lui. Aida, parfaite princesse orientale, au centre d'une toile platine était une vraie muse. A la voir ainsi, Hyppolite se fit la réflexion qu'il voulait la voir tous les jours, cette princesse. Il l'avait vu au travail, dans ses tenues décontractées, il la découvrait sur son trente-et-un ; et maintenant il voulait l'observer au réveil, en pyjama, en fin de soirée, en train de se renverser de la sauce tomate, il voulait lui voir toutes les émotions peindre son visage. Pas simplement gentille et souriante, mais aussi le visage déformé par la colère, les yeux rendus humide par les larmes, la bouche grande ouverte par un un rire.
Il poussa un soupir. Aida était vraiment somptueuse - à l'intérieur et à l'extérieur - et elle était cette princesse des contes de fées que les petites filles rêvent de devenir. Mais lui, avec son appareil photo et ses maladresses répétées, il n'était pas un prince charmant. Il n'avait pas de cheval blanc, pas de costume héroïque, pas d'actes vaillants pour le rendre fort. Il était juste un gueux aux cheveux bleus, aux tee-shirts à inscriptions bizarres, et avec comme fidèle camarade ... Boris, son cactus.
Ils étaient au balcon, dans le fond, ce qui fit faire la grimace à Hyppolite. Il aurait préféré être au bord pour mieux voir.
Il laissa Aida choisir sa place, puis vint s'asseoir à côté d'elle. Ses deux mains posées à plat sur ses jambes, mains moites. Voilà, il y était.

- Bon, tu sais de quoi ça parle ? Je vais pas te mentir, je suis très mauvais en danse. Enfin, je suis mauvais danseur et en même temps j'y connais rien à ces spectacles.

Et comme il avait l'impression d'avoir le discours du gars qui ne voulait pas être là, il enchaîna aussitôt :

- Enfin je suis content d'être ici ! J'adore l'art de façon générale ! Juste je suis ... tu vois ?

Bon sang, il aurait eu quinze ans, ça aurait été la même chose. Il avait été dans le même état lors de son premier rendez-vous avec Léa, à la fête foraine. Assis à côté d'elle dans le train fantôme, il avait eu plus peur qu'elle le trouve nul plutôt que des faux fantômes.
Il avait été si mauvais avec Léa. Un très bon fiancé jusqu'à ce qu'il n'arrive plus à se gérer lui-même, et donc son couple. Est-ce qu'il pourrait être un bon fiancé pour Aida ? Est-ce qu'il pourrait la rendre heureuse ? Il avait été transparent pour Atsuka et avait fait pleurer Katou à chaudes larmes. Il ne voulait pas blesser Aida. D'un côté, il voulait y croire, mais de l'autre il refusait d'être une épine dans le pied pour Aida. Elle méritait un prince, pas Hyppolite.
Il pensait à tout cela tout en la regardant lorsque les lumières s'éteignirent. Le spectacle allait commencer, mais pour Hyppolite il n'était pas sur scène, il était à côté de lui.


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Hyppolite Vodeni
Image : Damn, I really want to kiss you (ft. Aida) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
InvitéInvité
Lun 23 Mar - 0:29
▲▼ Damn, I really want to kiss youAida vivait un rêve éveillé, dans une des plus belles capitales du monde et ce soir, elle en était la princesse. Elle ne pouvait s'empêcher de s'émerveiller sur chaque détail, un large sourire qui dévoilait une fossette sur sa joue gauche. Mais celui qu'elle adressait à Hyppolite était encore plus éclatant et débordant de joie.

-La visite ne fait que commencer. Je t'ai réservé une petite ... découverte pour après le spectacle.
-J'ai hâte ! rit-elle en battant des mains, enthousiaste.

Lorsqu'il fallut monter les magnifiques escaliers, son visage, auparavant tourné vers son compagnon, s'abaissa. Tenant élégamment un pan de sa longue robe dans une main, elle ne voulait absolument pas tomber et se ridiculiser ni le mettre mal à l'aise. Et les talons hauts qu'elle portait avaient l'air de vouloir jouer avec ses chevilles, ce qui ne lui facilitait pas la tâche. Sentant un regard sur elle, elle releva la tête et croisa celui d'Hyppolite. Ses joues rosies répondirent à l'émerveillement puis à la mélancolie de son collègue, qu'elle ne remarqua pas. Si elle savait...

Arrivés en haut des marches, elle accéléra le pas pour rattraper son léger retard. Après l'observation émerveillée d'Aida de la salle, ils purent enfin s'installer. Ils étaient en fin de balcon mais elle n'en avait rien à faire, elle était sûre que la magie du lieu allait tout de même opérer. Être dans un superbe opéra accompagnée d'Hyppolite, cela lui suffisait amplement. Elle rit en le voyant grimacer.

-Bon, tu sais de quoi ça parle ? Je vais pas te mentir, je suis très mauvais en danse. Enfin, je suis mauvais danseur et en même temps j'y connais rien à ces spectacles. Enfin je suis content d'être ici ! J'adore l'art de façon générale ! Juste je suis ... tu vois ? enchaîna-t-il rapidement.

Son embarras amusa de nouveau la jeune femme, qui répondit sur le ton de la taquinerie :

-Ce n'est pas ce que tu m'as montré l'autre soir ! Si ça peut te rassurer, moi non plus je n'y connais pas grand chose aux ballets, les seuls que j'ai vu c'était à la télé chez mes parents, en cachette car ils n'aimaient pas ça...

Elle chassa encore une fois ces sombres pensées en secouant légèrement la tête. Elles ne lui gâcheraient pas la soirée, non. Mais la même mélodie lancinante résonnait : elle devrait lui expliquer un jour, à lui qui s'était déjà ouvert à elle. Pour éviter d'y songer, elle rebondit sur la question de l'homme.

-L'histoire du Lac des Cygnes est pas très compliquée. C'est celle d'un prince, Siegfried, qui doit choisir une épouse lors d'un bal, car sa mère l'oblige. Evidemment, il ne veut pas. La veille, alors qu'il se balade près d'un lac, il voie des cygnes et veut aller les chasser, quand l'un d'eux se transforme en jeune femme. Il apprend que c'est la princesse Odette, qui a été maudite par le sorcier  von Rothbard : la journée elle est un cygne et ne redevient humaine que la nuit. Ils tombent amoureux, ce qui affaiblit le sort sans le supprimer, sauf que le sorcier arrive. Siegfried ne peut pas le tuer, sinon le sort ne s'arrêtera jamais. Le lendemain, jour du bal, le sorcier ramène sa fille, le sosie de la princesse. Siegfried se trompe et croit que c'est Odette donc déclare l'épouser. La vraie arrive au moment des noces et s'enfuit en voyant la scène, Siegfried comprend son erreur et la poursuit jusqu'au lac.

Elle s'arrêta pour reprendre son souffle. La fin était compliquée à raconter, car il y en avait plusieurs. Une où, finalement, le sort ne peut pas être renversé et la princesse se suicide, suivie par Siegfried, mais ils se retrouvent au Paradis. Une où elle meurt dans les bras du prince et ils sont noyés. Une où la princesse reste un cygne pour toujours et elle s'enfuit dans les cieux et Siegfried demeure seul et désespéré. Aida n'aimait pas ces fins, heureusement il y en avait une dernière possible. Finalement, elle était peut être plus fleur bleue qu'elle ne le pensait.

-Il n'y a qu'une seule fin joyeuse, sur quatre, donc on va espérer que ce soit celle-ci : Siegfried rejoint la princesse au lac, le sorcier arrive pour l'empêcher de briser le sort mais leur amour est plus fort, Siegfried coupe une aile du sorcier et il finit par mourir, tandis que la princesse est libérée de la malédiction.

Le rideau s'ouvre et les lumières s'éteignent au moment où l'Iranienne termine de raconter l'histoire du ballet. Le programme n'avait pas semblé indiqué d'entracte, ce qui l'ennuyait quelque peu, car elle ne pourrait pas explorer le palais Garnier à son aise. En guise de compensation, elle se rendit compte que les places devant eux étaient vides et, prenant la main de son compagnon, elle l'entraîna à sa suite pour s'intaller à l'avant du balcon. Tant pis si les gens se présentaient plus tard, ils n'avaient qu'à être à l'heure. Mais surtout, Aida voulait vraiment profiter du spectacle. Et de la compagnie d'Hyppolite. Alors que les danseurs et danseuses se mouvaient sur la scène, leurs doigts étaient toujours entrelacés.
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Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Lun 30 Mar - 12:16

Damn, I really want to kiss you




-Ce n'est pas ce que tu m'as montré l'autre soir ! Si ça peut te rassurer, moi non plus je n'y connais pas grand chose aux ballets, les seuls que j'ai vu c'était à la télé chez mes parents, en cachette car ils n'aimaient pas ça...

Hyppolite tiqua sur ce détail qui n'en était pas un. Ils avaient beaucoup discuté du superficiel, tous les deux. Il lui avait longuement expliqué une à une l'origine de ses photos dans son Iphone, ainsi que celle prises par son appareil photo, et ça avait été bien long. Elle l'avait écouté lui raconter la photo du jour de l'adoption de Boris, elle l'avait laissé être vague sur cette photo de Katou dans la neige, mais il lui avait parlé en détails de sa séance photos avec Sheila la petite fée - que devenait-elle d'ailleurs ?. Il avait pensé arrêté de parler quand il n'y avait que des clichés d'oreillers, de falaises, de brins d'herbe ou de tasse de café, mais il s'était emballé et il avait pu tout lui dire. Cette photo d'oreiller c'était parce qu'il y avait la marque de son visage marquée dans les plis de la taie que ça l'avait bien fait rire, les falaises de l'île lui avait toujours filé la trouille parce qu'elles ressemblaient à la fin du monde, les brins d'herbe l'avait toujours fasciné sans pouvoir l'expliquer et sa tasse de café le matin où la photo avait été prise était tout simplement instagrammable pour une fois. Ils avaient déjà eu des sujets sérieux : Hyppolite lui avait un peu évoqué Léa. Mais il n'avait jamais été dans le détail. Oui, Aida savait qu'il était d'origine parisienne, qu'il était fils unique et qu'il avait une ex-fiancée. Mais Aida ne savait pas l'anxiété dévorante - aussi puissante que la passion qui l'animait - qu'il éprouvait envers la photographie, elle ignorait à quel point avec Léa ce fut tumultueux sur la fin, comment il s'était brisé le cœur lui-même en achevant le début de son histoire avec Katou. Comment il se sentait seul le soir.
Tout comme lui avait l'impression d'à la fois tout et rien savoir sur Aida.
Mais s'il lui parlait de lui pour de vrai, voudrait-elle de lui ? Si elle parlait trop d'elle, découvrirait-il des choses qu'il ne voulait pas savoir ?
Il nota qu'il voudrait l'interroger plus tard sur ses parents. Mais comment amener le sujet sans voir l'air trop curieux ?
Lorsqu'il sortit de ses pensées, il rejoignit l'histoire que lui racontait Aida Al-Deena. Il n'avait malheureusement pas écouté le début, cette tête en l'air, alors il hocha soudainement la tête pour avoir l'air de celui qui était présent depuis le début.

- ... quand l'un d'eux se transforme en jeune femme. Il apprend que c'est la princesse Odette, qui a été maudite par le sorcier von Rothbard : la journée elle est un cygne et ne redevient humaine que la nuit. Ils tombent amoureux, ce qui affaiblit le sort sans le supprimer, sauf que le sorcier arrive. Siegfried ne peut pas le tuer, sinon le sort ne s'arrêtera jamais. Le lendemain, jour du bal, le sorcier ramène sa fille, le sosie de la princesse. Siegfried se trompe et croit que c'est Odette donc déclare l'épouser. La vraie arrive au moment des noces et s'enfuit en voyant la scène, Siegfried comprend son erreur et la poursuit jusqu'au lac. Il n'y a qu'une seule fin joyeuse, sur quatre, donc on va espérer que ce soit celle-ci : Siegfried rejoint la princesse au lac, le sorcier arrive pour l'empêcher de briser le sort mais leur amour est plus fort, Siegfried coupe une aile du sorcier et il finit par mourir, tandis que la princesse est libérée de la malédiction.

Un moment, Hyppolite imagina Aida penchée au chevet d'un enfant, un grand livre de contes dans les mains. Une lueur tamisée éclairant avec la chaleur discrète d'une aube sa peau caramel. Elle raconte avec la même passion l'histoire du lac des cygnes pour endormir un petit bout fasciné. Son petit bout. Leur petit bout. Une petite fille qui serait le portrait crachée de sa mère, parce qu'il n'y a que ça qui compte.
Pour chasser cette image à la fois triste et réconfortante, il réagit tout de même à ce que venait de lui raconter sa chère collègue :

- Un vrai héros ... C'est un beau sacrifi...

Puis Aida lui saisit sans prévenir la main d'Hyppolite pour l'entraîner devant. Il fit la grimace, entraîné sans s'en rendre compte, manqua de trébucher sur ses propres pieds puis, une fois assis, pouffa tout bas. Elle jouait les timides, mais elle savait prendre les initiatives la princesse des sables. Elle cachait sûrement un sacré caractère, et ça plaisait à Hyppolite.
Il ne suivit rien du spectacle. Mais vraiment rien. Quelques flashs et belles images l'aiderait à raconter ce spectacle à Agnès - comme cette fin où le fait que Siegfried déclare son amour à Odette la condamnant et qu'ainsi elle reste un cygne à jamais, le laissant seul dans son chagrin; ou les décors somptueux. Il ne suivit rien parce que son cœur battait trop fort pour qu'il puisse entendre la musique et parce que cette main enlacée avec la sienne l'hypnotisait. Il passa les heures à se faire des films, à se recentrer sur un nouvel acte, à s’émerveiller sur les costumes, puis à se faire à nouveau des films.
Il revint vraiment à lui quand leurs mains furent obligées de se séparer ... pour applaudir.
Ils sortirent et Hyppolite ne disait rien. Une fois dehors, une brise fraîche les accueillit et Hyppolite regretta de ne pas avoir pris son manteau. Ce dernier aurait juré avec son beau costume. "Sois belle et tais-toi" pouvait s'appliquer aussi aux hommes. Devant l'opéra, tout le monde discutait avec ferveur du ballet. Beaucoup critiquait des choix de scénographie, discussions stériles pour Hyppolite.
Il fit signe à Aida de le suivre pour quitter la foule étouffante, prenant le chemin opposé que celui qui menait à l'hôtel - et qui amenait à la boutique de fleurs de ses parents, mais ça c'était un secret. Il faudrait marcher près de la Seine et quelques vingtaines de minutes pour y arriver. La nuit était tombée, ce qui rassurait Hyppolite. Il n'aurait qu'à se cacher des faisceaux des lampadaires pour qu''Aida ne remarque pas combien il était aussi timide qu'un adolescent.

- C'était ... bien, dit-il enfin. Tu en as pensé quoi ?

Lui demander son avis le sauverait des commentaires qu'il aurait à faire. Il s'en voulait de ne pas avoir su être attentif. Quoique ... s'il jouait la carte de l'honnêteté, ce serait une excuse pour retourner à l'Opéra ensemble.
Ce qui le gênait à Paris c'était que même à vingt-trois heures, il ne pouvait être seul. Il y avait toujours un connard en trottinette électrique pour venir casser sa balade ou une pouffiasse au téléphone qui parlait trop fort sur le trottoir opposé. Hyppolite détestait et adorait cette ville à la fois.
Il attendit un silence et saisit l'occasion de parler autre chose que du ballet pour placer enfin sa curiosité mal placée.

- Au fait tu ... tu disais que tes parents n'aiment pas la danse ? Tu as fais comment pour être aussi douée ? Tu t'es entraînée en cachette ?

Il marqua une pause, observant avec attention le nouveau décor qu'était Paris une fois la nuit tombée.

- Moi je suis un peu l'inverse : mes parents m'ont encouragé dans ma passion. Je me suis freiné tout seul.

Il rit jaune même si la sincérité y était. Il n'avait jamais parlé à quel point il était blessé de sa créativité mourante. De ses peurs du monde qui changeait. Et de lui qui n'arrivait pas à s'adapter à la société. Il avait bien essayé d'en parler à son ex-fiancée, et vue là où ça les avait mené, c'était compréhensible qu'il attende sept ans avant de ressortir le sujet. Même si pour le moment, il préférait écouter Aida plutôt que sa propre voix.


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Hyppolite Vodeni
Image : Damn, I really want to kiss you (ft. Aida) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
InvitéInvité
Jeu 2 Avr - 4:25
▲▼ Damn, I really want to kiss youAida avait souri en le voyant brusquement hocher la tête. Même si elle ne lisait pas en lui comme dans un livre ouvert, son intuition lui disait qu'il n'avait pas écouté tout le début. Heureusement, elle le savait intelligent et elle ne répéta pas, nul besoin et elle ne voulait pas le mettre mal à l'aise en le lui faisant remarquer.

-Un vrai héros ... C'est un beau sacrifi...

Elle ne le laissa pas terminer sa phrase, l'entraînant dans son sillage pour occuper les places de devant et ne remarquant son indélicatesse que trop tard. Elle s'en mordit légèrement la lèvre, embarrassée par sa propre audace. Les lumières descendantes arrivaient à point nommé pour cacher son visage dans l'obscurité, annonçant le début du spectacle. Elle esquissa un dernière sourire vers Hyppolite, un sourire joyeux qui plissait ses yeux d'une manière rieuse, avant de concentrer toute son attention sur la scène.

Son regard émerveillé avait scruté chaque détail pendant les deux heures. Les costumes chatoyaient sous la lumière des projecteurs, emplissant la salle de milliers de petites étoiles. Elle pouvait enfin voir de ses propres yeux les mouvements qu'elle avait tant reproduits petite, avec moins de grâce et de maîtrise, devant le vieux poste de télévision familial. Quand la musique et les danses s'intensifiaient, la main d'Aida se tendait au creux de celle d'Hyppolite. Bercée par les notes et par le drame, une larme coula lentement le long de sa joue quand Siegfried condamna sans le vouloir Odette et leur amour, le vouant à l'échec. Le final avait toujours été son moment favori et il la touchait en plein coeur à chaque fois. Etait-ce  réellement l'émotion ou bien le coup de la réalité ? Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un manque au plus profond d'elle même, pensant que si sa passion avait été acceptée, elle aurait peut-être pu un jour terminer de danser sur ces mêmes planches. Elle essuya rapidement sa joue au moment où leurs mains se séparèrent, espérant qu'il n'avait rien vu, et se joignit au tonnerre d'applaudissements.

Ils quittèrent finalement le balcon puis l'opéra, dans un silence presque religieux. Ils contrastaient avec la masse des autres spectateurs, débattant sur la mise en scène ou n'importe quel autre élément. Aida ne comprenait pas. Pour elle, c'était l'émotion qui primait. Bien sûr, la critique était toujours nécessaire, positive ou négative, mais elle était dépassée par cette manie de toujours vouloir un avis sur tout. Qu'est-ce que ces gens connaissaient à la réalité de la chorégraphie ? Après tout, ils étaient peut-être spécialistes. Ou alors c'était une habitude d'un monde qu'elle ne connaissait pas. Nouveau pincement au coeur. Sur le perron de l'opéra, elle fut sortie de ses considérations par le froid qui mordit sa peau, puis par le geste d'Hyppolite. Intriguée, elle le suivit. Pourtant, l'hôtel n'était pas par là si ? Ou bien son sens de l'orientation avait disparu ? Ils rejoignirent alors les quais de la Seine, laissant Aida encore plus perplexe.

-C'était ... bien. Tu en as pensé quoi ?

Elle fut rassurée, elle avait cru par son silence que le ballet ne lui ait pas plus. Elle s'en serait voulue d'avoir été la seule l'apprécier grandement, alors qu'elle n'avait pu le voir que grâce à lui.

-C'était incroyable ! C'était si beau, ils dansaient tous si bien et...

Elle se perdit dans les trop nombreuses louanges qu'elle pensait.

-Je ne te remercierai jamais assez pour ce cadeau, termina-t-elle.

Un nouveau silence s'installa. Il n'était pas pesant, comme il pouvait être parfois. Elle se sentait bien avec Hyppolite, sur les pavés des berges presque vides. L'Institut était loin, ses anciens problèmes aussi. Il n'y avait qu'eux, dans une capitale endormie par la nuit.

- Au fait tu ... tu disais que tes parents n'aiment pas la danse ? Tu as fais comment pour être aussi douée ? Tu t'es entraînée en cachette ?

Aida soupira légèrement. Bien sûr, elle ne pouvait pas tout lui cacher indéfiniment. Mais comment lui expliquer ? Voudrait-il toujours d'elle si elle lui racontait son histoire ? Pourtant, celle-ci n'était pas digne d'un ballet ou d'un cliché.

-Moi je suis un peu l'inverse : mes parents m'ont encouragé dans ma passion. Je me suis freiné tout seul.

Elle lui offrit un nouveau sourire, cependant moins lumineux que les précédents. Ils n'avaient pas du tout le même chemin de vie, du peu qu'elle savait. La jeune femme ne pouvait pas imaginer ce que c'était d'être soutenue par sa famille. Il y avait bien Malika mais c'était encore différent. Ses lèvres s'entrouvrirent plusieurs fois, sans qu'aucun mot n'en sorte. Elle ne savait pas par où commencer. Ses yeux scrutaient l'eau avec regrets, comme pour trouver une réponse. Elle se lança finalement, enroulant sans s'en rendre compte son bras autour de celui d'Hyppolite.

-Mes parents sont très croyants et très respectueux de la charia. La loi coranique, elle est encore appliquée assez sévèrement en Iran, crut-elle bon de préciser. Pour eux, la célébrité ou toutes les activités liées au corps, ce n'est pas bon pour une fille, ça nuit à son honneur en quelque sorte et à celui de la famille par extension. Ils n'ont jamais apprécié que je veuille être danseuse.

Elle s'arrêta pour éviter que sa voix ne se casse. Son étreinte s'était resserrée pendant qu'elle parlait et elle déglutit avec difficulté, comme pour faire passer quelque chose qui lui restait en travers de la gorge. Elle secoua la tête pour chasser sa détresse et releva son visage pour sourire, à Hyppolite, ne réussissant pourtant pas à faire disparaître toute sa mélancolie.

-J'ai eu la chance de prendre des cours jusqu'à ce que je leur dise, après je m'entraînais dans ma chambre. Au moins, ils m'ont laissé faire de la cuisine, ça me convient aussi, ironisa-t-elle.

Aida laissa passer un silence, brisé seulement par le son de leurs pas sur les pavés.

-Désolée, ça a gâché la soirée...
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Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Jeu 9 Avr - 19:17

Damn, I really want to kiss you




- C'était incroyable ! C'était si beau, ils dansaient tous si bien et...

Les étoiles devaient être mortes de jalousie quand les yeux d'Aida brillaient ainsi. Hyppolite, marchant à côté d'elle, la mangeait du regard. Il ne réalisait pas la chance incroyable qu'il avait de pouvoir partager cette nuit hors de tout avec elle. Celui qu'il était il y a dix ans aurait pensé qu'il foulerait ces rues en compagnie de Léa. Ils seraient sûrement mariés, et les mômes dormiraient chez une grand-mère pour leur laisser une nuit romantique. L'Hyppolite d'il y a dix ans aurait eu le cœur brisé de se voir en une autre compagnie.
Mais l'Hyppolite de ce soir s'estimait être l'homme le plus chanceux que l'Humanité n'ait jamais connu. Après avoir balayé l'institut sans motivation, après avoir photographié chaque brin d'herbe de l'île, après s'être assoupi n'importe où et n'importe quand, il ressentait à nouveau des émotions. Il y avait, par exemple, cette boule grandissante, aussi légère qu'une plume, qui lui gonflait dans le ventre. Il n'avait plus eu de papillons dans le bide depuis des siècles. C'était pour les ados les papillons, non ? Pas pour les grands garçons comme lui.

- Je ne te remercierai jamais assez pour ce cadeau.

Et lui, il remerciait la nuit de cacher ses rougeurs.
Ils se rapprochaient de la Seine, en témoignait la bise nouvelle et les bruits lointains de l'onde.

- Mes parents sont très croyants et très respectueux de la charia. La loi coranique, elle est encore appliquée assez sévèrement en Iran. Pour eux, la célébrité ou toutes les activités liées au corps, ce n'est pas bon pour une fille, ça nuit à son honneur en quelque sorte et à celui de la famille par extension. Ils n'ont jamais apprécié que je veuille être danseuse.-J'ai eu la chance de prendre des cours jusqu'à ce que je leur dise, après je m'entraînais dans ma chambre. Au moins, ils m'ont laissé faire de la cuisine, ça me convient aussi.

Hyppolite fit la grimace en entendant le terme "charia", ignorant complètement ce qu'il signifiait. Il était bien content qu'Aida le lui explique.
Une irritation, sortie de son ventre, nouveau centre de ses émotions, grimpa jusqu'à sa tête, le faisant grincer des dents. Il n'a jamais été un grand croyant. Sa mère l'avait emmené à l'Eglise parfois, mais il s'y perdait toujours. Il imaginait des histoires plutôt que d'écouter celles du prêtre. Alors que sa mère chantait, lui imaginait comment cette chanson pouvait être en fait un sortilège qui ferait sortir un dragon. Ce dragon mangerait ces chips affreuses que sa maman laissait fondre sur sa langue et il grimperait sur son dos avant de s'envoler. La religion, pour Hyppolite, c'était un bon prétexte pour l'imagination. Heureusement, sa mère a cessé de le forcer en voyant que ça ne l'atteignait pas.
Mais il savait combien ça pouvait être important pour certains, alors il s'était toujours senti illégitime à exprimer son avis sur les croyances des autres. Alors il se voyait mal lâcher à Aida que ses parents avaient eu tort, que chaque être humain était maître de son corps, et que la danse qu'il avait aperçu d'elle rendait tant honneur à sa féminité qu'elle était devenue la muse ultime à ses yeux.
Il se rabougrit. Il aurait été déplacé de déblatérer de telles choses.

- Désolée, ça a gâché la soirée...
- On t'as fais croire qu'être dans la cuisine, là où est supposément la place des femmes - donc la tienne - te rendrais heureuse., dit-il sans écouter ses excuses.

Bon, ça lui échappait finalement. Il ne savait pas tenir sa langue. Mains dans les poches, air bougon, il avait une tête d'enfant boudeur malgré le sérieux de son discours. Mais il fallait avouer qu'il se sentait plus à l'aise sur ce sujet : après tout, si la place des femmes était dans les cuisines et à tenir un aspirateur, alors Hyppolite était une bien belle gonzesse après avoir nettoyé six ans l'Institut.

- Je te préviens, avec moi, même si t'es la meilleure cuisinière au monde, t'as place elle n'est pas que dans la cuisine. Elle est sur scène. Et je veux pas entendre des "mais je ne peux pas aller danser à l'Opéra" parce que ta scène, elle te suit, elle est partout. Ta scène, elle est là où tu décides qu'elle soit.

Il entama une petite course, descendant les marches deux par deux d'un escalier menant aux quais de la scène. Il virevolta, se plantant dans le faisceau d'un lampadaire comme une star se présenterait sous la lumière d'un spot. Petit mouvement de cheveux classe, Paris qui brille derrière lui, et le voilà soudainement transformée en diva.
Dans un pseudo-silence - on entendait quand même le roucoulement d'une eau calme et les bruitages éloignés d'une Capitale qui vivait -, il essaya de reproduire la danse d'Aida qu'il lui avait volé d'un regard. Enfin, il reproduisait maladroitement ce dont il se souvenait. Très féminin dans sa façon de remonter sensuellement sa main le long de son torse, il bomba la poitrine, l'air concentré - sa langue dépassait légèrement de sa bouche quand il était concentré. Puis il leva les bras comme s'il allait taper dans un tambourin et frappa un rythme dans ses paumes tout en secouant ses hanches. Et, il se mit à fredonner un air que la demoiselle devait bien connaître. Et, au fur et à mesure qu'il "dansait", il laissa sa voix s'affranchir de la timidité et entama le refrain, bouche grande ouverte et regard rieur :

- Estás perdiendo el tiempo, pensando, pensando... !

L'accent était à trancher au couteau, impossible d'être plus français. Mais il riait entre quelques mots et semblait vraiment heureux de ce moment. N'en pouvant plus, il tendit la main pour qu'Aida la saisisse et ... impatient, la saisit par la taille pour la faire valser. Collant leur corps sous leur spot de fortune, il voulut lui improviser son plus beau spectacle. Un spectacle dont, avec le plus gros narcissisme, il se mettait en co-vedette. Mais ça le faisait sourire jusqu'aux oreilles d'être comme un enfant, à juste s'amuser. Il en oubliait même combien Aida le rendait tout rouge, et comme elle l'intimidait. Il laissait juste sa boule d'émotions ressortir, et Aida en était l'heureuse bénéficiaire. Valser sur un refrain étranger mal chanté, sur les quais de la scène, c'était le rêve ...? Non ... ?
Ce soir, il n'était plus juste un gars bafouillant face à une jolie fille. Non, ce soir il trouvait sa place à côté d'elle. Il dépassait le stade de l'intimidation et était dans ce moment essentiel où il trouva sa place auprès d'Aida. Une place assez confortable pour qu'il ait à nouveau confiance en lui.



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Hyppolite Vodeni
Image : Damn, I really want to kiss you (ft. Aida) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
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Lun 13 Avr - 15:33
▲▼ Damn, I really want to kiss youElle sentit la tension s'accentuer, peser dans l'air parisien. Heureusement, elle avait une excuse pour garder la tête baissée : sauver ses chevilles de la fourberie des pavés. Les souvenirs douloureux tournoyaient dans l'esprit d'Aida. Au vu de la réaction d'Hyppolite, elle ne lui raconterait pas la suite ce soir, ni avant un certain temps même. Pour essayer de changer de sujet, elle bredouilla des excuses, mais il les balaya d'une phrase acerbe et pourtant si vraie.

-On t'a fait croire qu'être dans la cuisine, là où est supposément la place des femmes - donc la tienne - te rendrais heureuse.

Elle s'apprêtait à ouvrir la bouche pour se défendre mais elle se ravisa. Elle ne pouvait pas vraiment le contredire. On lui avait dit que c'était déjà une place plus acceptable, même si elle devrait éviter de concurrencer les chefs masculins. Elle n'était tout de même pas malheureuse, elle aimait réellement couper, tailler des cubes réguliers, entendre le crépitement des viandes, décorer des assiettes et assembler tout cela. Mais elle ne pouvait pas se mentir à elle-même, une part d'elle regrettait de ne pas avoir persévéré dans la danse.
Aurait-elle pu désobéir plus tôt ?
Une école de danse, c'est cher et seule, elle n'a pas pu avoir un niveau professionnel.
Aurait-elle dû désobéir plus tôt ?

Hyppolite avait raison, la cuisine n'était qu'une passion secondaire, au départ choisie pour être la jeune fille de bonne famille, qu'elle avait appris à aimer petit à petit. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait fini par s'enfuir de l'islam mais, à cause de ces choix, Aida restait cantonnée au rôle qu'on lui avait appris à tenir. Du moins en partie.

D'un côté, cette remarque l'avait profondément blessée, critiquant ses décisions, prises pour éviter un conflit à court terme mais qui lui pesait encore à long terme. De l'autre, elle ne pouvait pas en vouloir à Hyppolite, qui ne connaissait en plus pas toute la situation, mais qui comprenait bien que la cuisine n'était pas exclusivement féminine : après tout, il travaillait aussi dans celle de l'Institut. C'était peut-être le plus à même de l'aider, en réalité.

-Je te préviens, avec moi, même si t'es la meilleure cuisinière au monde, ta place elle n'est pas que dans la cuisine. Elle est sur scène. Et je veux pas entendre des "mais je ne peux pas aller danser à l'Opéra" parce que ta scène, elle te suit, elle est partout. Ta scène, elle est là où tu décides qu'elle soit.

Un petit sourire étira les lèvres de la belle. Il avait devancé ses fausses excuses avec tant d'aisance. Elle le regarda, bouche bée, s'élancer sur les quais du fleuve et reproduire une danse. Sa danse. Leur danse maintenant. Si elle appréciait déjà beaucoup Hyppolite, pour sa gentillesse, ses maladresses qui la faisaient rire, son visage d'ange aussi, elle n'était que plus attirée par cette nouvelle facette. Elle voulait apprendre à connaître cet Hyppolite plus sûr de lui, si sensuel, éblouissant l'espace par sa simple présence.

-Estás perdiendo el tiempo, pensando, pensando... !

Rieuse, Aida battit des mains en rythme pour inciter son compagnon à continuer. Elle ne remarqua pas son air malicieux tandis qu'il s'approchait d'elle, poussant un cri de surprise quand il attrapa sa taille. Elle eut le réflexe d'accrocher ses bras derrière sa nuque, plaquée contre son torse, se laissant emporter dans leur tango improvisé. L'étonnement passé, elle rejoignit son jeu, balançant ses hanches de temps à autre, tournant quand il lui donnait l'impulsion. La fin de la musique qu'ils étaient les seuls à entendre arriva bientôt et elle se laissa basculer en arrière sur le dernier accord, retenue seulement par le bras d'Hyppolite. A cet instant, elle n'avait qu'une envie, emprisonner son visage entre ses mains et prendre possession de ses lèvres. Mais être audacieuse et l'entraîner pour s'avancer dans un théâtre, c'était une chose, l'être au point de l'embrasser, c'en était une autre. Et les rôles s'étaient inversés : c'était elle, la créature embarrassée et rougissante ; c'était lui, l'homme confiant et irrésistible.

-Tu vois, finalement toi aussi tu es un excellent danseur,
dit-elle pour désamorcer sa gêne.

Elle avait un léger sourire en coin, les joues colorées par leur danse et leur proximité.
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Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Ven 17 Avr - 20:55

Damn, I really want to kiss you




Hyppolite ne se voyait plus de l'extérieur, comme ça lui arrivait souvent. Il n'était plus en spectateur de sa vie, cachant sa gêne entre ses mains en laissant faire son double. Il vivait pleinement le moment et c'était pour cela que, confiant, il fit basculer Aida. Il crut bien qu'il allait la faire tomber mais c'était sans oublier qu'il avait une experte comme partenaire.
Son visage couleur moka était éclairée par leur spot de fortune. Elle resplendissait, Aida. Hyppolite eut alors l'impression d'échanger avec LE regard. Le fameux regard langoureux et si parlant des amants sur le pas de la porte, sur le point de se séparer à la fin d'un rendez-vous parfait. Hyppolite avait l'impression qu'elle lui disait de l'embrasser parce que elle, elle ne pourrait pas. Mais lui non plus. Il en mourrait d'envie mais il avait encore si peur de tout mal faire. De tout gâcher. De retomber en dépression, qu'Aida ne le supporte pas, qu'elle ... Il ne pourrait pas supporter qu'elle lui pose un ultimatum.

-Tu vois, finalement toi aussi tu es un excellent danseur.

Il lui sourit franchement avant d'accompagner un mouvement pour la remettre sur ses pieds. Il sortit de sa poche son téléphone, le déverrouilla sous les yeux d'Aida puis lui ouvrit l'application photo. Enfiin, il lui mit le smartphone entre les mains - en espérant qu'elle ne fouille pas trop sa galerie, il avait mitraillé Aida sous tous les angles ; que ce soit ses orteils, le dos-nus de sa robe ou une boucle de cheveux plus amusante que les autres.

- Et toi, je suis sûr que tu es une excellente photographe.

Il lui fit un clin d’œil, puis lui montra son bras pour qu'elle l'agrippe afin de continuer leur chemin. Il avait encore le coeur qui battait à cent à l'heure : peut-être à cause d'Aida, peut-être à cause de la danse, peut-être à cause des deux. Hyppolite continuait de fredonner tout en essayant de montrer son plus beau profil à Aida. Ils arrivaient bientôt à la boutique de fleurs de ses parents et il se sentait tout nerveux d'y aller. Il croisa les doigts pour que ses parents ne l'espionne pas à la fenêtre, ils en seraient malheureusement capables. Il ne s'imaginait pas présenter à Aida sa mère en chemise de nuit et bigoudis dans les cheveux, ainsi que son père et sa fidèle tisane du soir.
Repérant un nouvel escalier pour sortir des quais de scène, il s'éloigna d'Aida pour le rejoindre. Là, il posa fièrement un pied sur une marche en hauteur, pointant le menton vers l'horizon. Sa mère lui avait souvent dit qu'il aurait dû se lancer dans le mannequinat, elle n'avait peut-être pas tort.

- Avec un modèle comme moi, tes photos seront magnifiques !

Il rit, parce qu'il ne le pensait pas. Il s'amusa à prendre toutes sortes de poses, dont la célèbre avec la veste sur les épaules. Regard de braise, regard perdu dans le lointain, regard endormi, regard sur l'objectif.

- Dis-moi un truc sur toi que je ne connais pas, lança-t-il alors pour en continuant des poses de plus en plus clichées, sourire jusqu'aux oreilles.



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Hyppolite Vodeni
Image : Damn, I really want to kiss you (ft. Aida) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
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Mar 21 Avr - 16:58
▲▼ Damn, I really want to kiss youLe temps semblait s'être arrêté autour de leur duo. La brise jouait dans leurs cheveux et soulevait très légèrement les pans de sa robe. Leurs yeux se noyaient dans le regard de l'autre, Aida étant suspendue au coup d'Hyppolite, qui la soutenait d'un bras enroulé autour de sa taille. Aucun son ne brisait le silence, tandis qu'elle observait le visage de son acolyte. Elle l'avait toujours trouvé attirant mais jamais encore comme lors de cette soirée. Et, si elle en croyait le regard d'Hyppolite, cela avait l'air réciproque. Elle rougit violemment à cette idée, tant elle lui semblait incongrue. Elle ne se rendait pas compte qu'elle était jolie la demoiselle, essayant de se rendre la plus transparente possible. Pourtant, rien que de penser que cela pouvait être possible, une boule incandescente de joie se formait dans sa poitrine.

Aussi, la jeune femme esquissa une moue triste, presque blessée, quand il la redressa. Ce qu'elle avait vu n'était qu'une illusion alors... Malgré un goût amer, elle était décidée à profiter du reste de la soirée, une surprise l'attendait après tout et elle sourit de nouveau.  Elle ne voulait pas montrer un visage triste à Hyppolite, qui semblait irradier de joie. Elle pencha la tête sur le côté, ne comprenant pas pourquoi il sortait son téléphone portable. Il lui semblait pourtant qu'il détestait les selfies, aurait-il changé d'avis ?

-Et toi, je suis sûr que tu es une excellente photographe.

Elle le regarda avec un air ahuri tandis qu'il lui mettait le téléphone entre les doigts. Il lui demandait sérieusement de prendre des photos ? Les seules qu'elle prenait de temps en temps, c'était les dressages élaborés qu'elle composait pour ses repas ou ceux de Donatien. Pour garder une trace et les mettre sur Instagram, rien de bien artistique. L'Iranienne se prit néanmoins au jeu, s'amusant à immortaliser leurs bras noués, les reflets lumineux sur l'eau, le sourire d'Hyppolite.  Elle le laissa s'éloigner pour poser fièrement sur un escalier en pierres, qui remontait pour quitter le quai.

-Avec un modèle comme moi, tes photos seront magnifiques !

Même si elle n'en doutait pas une seule seconde, Aida éclata de rire en réponse à la joie de son ami aux cheveux bleus. A chaque photo, il changeait de position, lui assénant une nouvelle flèche dans le coeur.

-Dis-moi un truc sur toi que je ne connais pas, finit-il par demander tout en continuant son défilé.

Elle hésita. Que pouvait-elle dire, qui n'était pas trop pesant ? Elle ne voulait plus parler de tout ce qui s'était passé avant l'Institut, de son mariage forcé, de sa fuite avec sa cousine. Pas encore, c'était trop compliqué. Cependant, ils avaient déjà parlé beaucoup du superficiel, qu'elle n'avait jamais vu la mer avant de venir par exemple. Et si... et si c'était le meilleur moment pour lui avouer ? Son coeur rata un battement. Même si ce n'était malheureusement pas réciproque, elle préférait en avoir le coeur net. Même si c'était difficile à encaisser ou même à dire, il fallait qu'elle sache. D'un côté, elle voulait se lancer maintenant mais, de l'autre, elle ne s'en sentait pas la force. Il lui fallait trouver une parade.

-Je te le dirai quand tu m'auras montré ta surprise ! Et après ce sera ton tour, le taquina Aida.

C'était toujours quelques minutes de sursis avant de se jeter dans la gueule du loup.
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Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Ven 1 Mai - 16:17

Damn, I really want to kiss you




Hyppolite avait l'impression que ce bras autour du sien au sien n'était pas simplement une accroche entre leur deux corps, que c'était aussi une métaphore de ce qu'ils pouvaient devenir tous les deux : accrochés l'un à l'autre sans pour autant se coller, laissant de l'espace à l'autre pour vivre. Ne pas être toxique mais être toujours un support. Le rêve.
Hyppolite avait envie de lui tenir la main mais il sentait que ses doigts étaient gelés par le voile froid de la nuit et ne voulait pas transformer la main d'Aida en glaçon. Le coude à coude étaient un bon compromis.

- Je te le dirai quand tu m'auras montré ta surprise ! Et après ce sera ton tour.

Il la regarda, bouche grande ouverte. L'odieuse ! Il lui donna un coup de hanche taquin, affichant une tête faussement outrée.

- Regardez la petite joueuse !

Il lui tira la langue mais s'éloigna -à contre-cœur - d'Aida pour accélérer le pas. Pire qu'un enfant qui tenait la main de sa mère quelques secondes pour aller courir, puis qui revenait une minute et repartait encore une fois courir droit devant. Il était drôle qu'Hyppolite soit constamment en quête d'un lieu confortable pour se coucher à l'Institut mais qu'ici à Paris il soit intenable. A croire qu'il n'était plus le collègue mais l'ami amouraché. Il aimait bien ce Hyppolite-là, et espérait qu'Aida aussi. Après tout, elle ne lui envoyait plus de signaux depuis la fin de leur danse. Est-ce qu'il aurait mal interprété son regard langoureux ? Se l'aurait-il imaginé ? Maintenant, il était encore plus craintif à l'idée de l'embrasser ... Il ne voulait pas la brusquer, il ne voulait pas tout gâcher en précipitant les événements. Aida souhaitait-elle de toute façon ces événements ? Aucune idée, elle était si réservée ... Ça ne déplaisait pas à Hyppolite - à croire que, même s'il adorait toutes les femmes, il avait un faible pour les timides et réservées, avec une vague de tristesse dans leur histoire. Après tout, si Aida avait une carapace, elle avait ses bonnes raisons. Cette dernière la protégeait, et jusqu'au jour où Hyppolite serait son protecteur, elle aurait besoin de sa carapace. Il était hors de question de la fendre brutalement et qu'elle se retrouve vulnérable.
Bref, Hyppolite trottinait gaiement devant Aida Al-Deena, toujours en lui jetant régulièrement des coups d’œil amusés.

- Dans ce cas-là, dépêchons-nous d'arriver à la surprise, Vôtre Altesse !

Ils avançaient dans des rues plus étroites, cachées par les immeubles Haussmanniens de la Capitale alors qu'Hyppolite, pour déstresser, ne cessait de parler. Il raconta à Aida comment il avait réussi à faire sa première et dernière expo photos à la fac, soutenu par son meilleur ami de l'époque. Il lui parla de son thème "Ça pique", et de ses photos d'épines de roses et de cactus, de sauce piquante, de représentation de cœur brisé ... Et ils arrivèrent dans une rue pavée dont les fenêtres étaient éteintes due à l'heure avancée de la nuit, ainsi que devant un fleuriste. Un panneau au dessus d'une porte battante indiquait "Fleuriste Vodeni".

- Mes parents auraient pu ouvrir un resto italien avec un nom de famille pareil, rit-il.

Il trouva la clé en se hissant sur la pointe des pieds, derrière un pot de plantes sur un rebord de fenêtre et ouvrit le volet qui cachait la porte, puis les portes. Il alluma la boutique, dévoilant ainsi des centaines de fleurs. Des couleurs partout, comme la palette d'un peintre ; et des odeurs de jardin pour envahir l'espace. Hyppolite regardait les allées de fleurs avec nostalgie ... Il avait si souvent été dans cette boutique, à prendre des photos avec l'appareil de son père ou en faisant ses siestes entre les jambes des clients. C'était étrange d'amener Aida ici, là où il avait passé son enfance et son adolescence. Tellement de moments importants étaient arrivés entre deux bouquets de Jacinthes : sa première bêtise, la présentation à ses parents de sa première copine, la première rupture - un couple avait rompu précisément le jour de la Saint-Valentin, ça l'avait troublé-, ses premières photos, son premier cactus ... Il espérait, inconsciemment, que cette pièce sacrée continuerait à habiter ses moments les plus importants ; il était vital de ce fait d'amener Aida ici...
Il ne dit rien, la laissant découvrir cet endroit si banal et pourtant si important pour Hyppolite qui se sentait trop timide pour lui offrir son bouquet de fleurs caché derrière le comptoir ...


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Hyppolite Vodeni
Image : Damn, I really want to kiss you (ft. Aida) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
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Dim 10 Mai - 1:19
▲▼ Damn, I really want to kiss youAida avait ce besoin d'être proche d'Hyppolite. Elle ne se l'expliquait pas mais voir leurs bras entrelacés comblait son coeur de joie. Elle le laissa se détacher à contre-coeur pour être l'homme le plus attirant qu'elle n'avait jamais vu : un pied sur les marches et son regard tantôt rieur, tantôt embrasé, parfois perdu dans le vague, il paraissait régner sur les quais et illuminer la soirée par sa simple présence. Tandis qu'ils se rejoignaient à nouveau, elle fit défiler les photos qu'elle avait prises de lui. Beaucoup étaient inutiles, floues ou mal cadrées. Mais dans toutes, on pouvait percevoir le lien indéfinissable entre le modèle et la photographe d'un soir. Sa préférée était celle où elle avait réussi à capter un éclat de rire d'Hyppolite, son tarse un peu renversé en arrière et ses cheveux brillants de mille éclats sous la lumière orangée du réverbère.

-Regardez la petite joueuse !

Elle rit en sentant son coup de hanche et lui répondit par un sourire en coin taquin. Elle lui rendit son téléphone avec que l'homme ne s'échappe à nouveau de son bras, lui montrant le chemin à suivre dans les rues solitaires de Paris. Ils avaient d'ailleurs quitté leur Seine de danse improvisée. Aida observa de plus loin les reflets de la ville dans les eaux sombres du fleuve. Les berges créaient des lignes floues sur lesquelles reposaient les jumeaux des bâtiments, en miroir dans les flots calmes. Elle sortit son propre téléphone pour immortaliser cette image. Elle ne pourrait jamais le remercier ainsi pour cette soirée magique. Elle se retourna de nouveau vers l'homme et suivit ses pas avec un léger retard.

-Dans ce cas-là, dépêchons-nous d'arriver à la surprise, Vôtre Altesse !

Un nouveau rire secoua les épaules de la belle et, avec une flamme malicieuse dans les yeux, elle esquissa une révérence. Les rues se faisaient de plus en plus étroites, les trottoirs de bétons devenaient des pavés. Pour pouvoir marcher au rythme d'Hyppolite et pour soulager ses chevilles, elle s'adossa à un mur et retira ses talons, les portant dans une seule main. Rieuse, elle le rejoignit en trottinant. Dans l'autre main, elle soulevait délicatement le bas de sa robe pour ne pas chuter. Elle finit pourtant par baisser sa voix, pour ne pas réveiller le voisinage. Rejoignant tranquillement Hyppolite, elle l'écouta raconter ses souvenirs, lui posant mille et une questions. Pourquoi ce thème ? Etait-ce à cause de sa fiancée ? son meilleur ami de l'époque, c'était celui qui avait fait une thèse sur l'art contemporain ? Elle se rappelait encore de la pique qu'il avait envoyée à Ange  indirectement grâce à cet ami.

Ils s'arrêtèrent devant une petite bâtisse, qui avait presque l'aspect d'un commerce de village, par rapport au reste de la capitale. Elle fut surprise de le voir trouver la clé si facilement. Une telle confiance régnait dans Paris pour laisser les clés dehors ?

-Mes parents auraient pu ouvrir un resto italien avec un nom de famille pareil.
-Ah non, la concurrence aurait été trop forte ! rétorqua-t-elle avec un sourire.

Elle le suivit à l'intérieur et ouvrit de grands yeux émerveillés devant la quantité incroyable de fleurs. Leur parfum était enivrant et elle se laissa aller à parcourir les étals, laissant ses talons à l'entrée de la boutique. Elle se tourna vers le fils des propriétaires des lieux :

-C'est magnifique !

Aida repartit à la découverte des étagères, passant ses doigts sur de larges feuilles d'un joli vert foncé et avec un liseré plus clair, humant l'odeur de grands pétales bleus. Une fleur était tombée sur son passage, une belle violette, qu'elle posa dans ses cheveux avec un sourire Finissant son tour, elle retourna vers l'entrée, face au comptoir, virevoltant gaiement entre les plantes et les arbustes.

-Tu trouves que ça me va bien ?

Elle ne savait pas pourquoi l'avis d'Hyppolite comptait tant pour elle mais elle voulait que ça lui plaise, qu'il la trouve belle. Continuant à regarder aux alentours, elle s'exclama :

-C'est une surprise incroyable !
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Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Ven 22 Mai - 11:41

Damn, I really want to kiss you




Aida semblait, étrangement, dans son élément. Une fleur parmi les fleurs. Pieds nus, comme lui le faisait lorsqu'il se promenait dans un parc, elle arpentait les étals. Par mimétisme, Hyppolite se déchaussa également mais n'alla pas poser ses pompes sur le paillasson ; il était incapable de bouger de son poste, bien trop admiratif du spectacle que lui offrait Aida. Elle ne dansait pas comme on l'entendait le plus souvent, mais pourtant Hyppolite avait l'impression d'être le spectateur d'une oeuvre. Chacun avait sa propre chorégraphie, rythmée par des tics particuliers, une allure qui nous était propre. On ne les voyait que trop peu ces danses implicites, trop absorbé par notre personne ou tout simplement débordé par les signaux visuels de notre environnement. Mais Hyppolite connaissait ce lieu par cœur, alors il n'était pas dérangé par les stimuli environnementaux. Il n'avait d'yeux que pour la chorégraphie d'Aida. Ses hanches qui se balançaient discrètement sous un tissu voluptueux, ses pas silencieux sur les dalles, sa façon de sourire pour s'exclamer "C'est magnifique !". Puis sa main levée gracieusement entre les pétales, une figure complexe pour rattraper une violette, des tours somptueux pour le final. Hyppolite applaudit quand elle s'approcha de lui avant de s'arrêter. C'était bizarre d'applaudir.

-Tu trouves que ça me va bien ?
- C'était l'accessoire qui te manquait ! Que penses-tu de ... ma surprise ?
-C'est une surprise incroyable !

Il sourit. Elle avait l'air sincère. Il se pressa alors à aller derrière le comptoir, bousculant au passage les clés qui tombèrent. Il effleura également la caisse enregistreuse qui cliqueta au toucher avant d'enfin trouver le bouquet de roses rouges, aux tiges reliées ensemble par un ruban violet. Il inspira un grand coup et se releva, tendant le bouquet à la dame qui l'accompagnait. Il avait sûrement le visage de la même couleur de ces fleurs. C'était cliché à fond mais Paris n'était-elle pas la Capitale de ce romantisme stéréotypé ?

- Voilà le bouquet final !

La vanne n'était pas prévue, et Hyppolite fut embarrassé de sa spontanéité. Pour rattraper le coup, il fit à nouveau le tour du comptoir - une vraie girouette - afin de se rapprocher d'Aida. Il ne s'en rendait pas compte, mais il avait radicalement réduit la distance qui le séparait d'Aida Al-Deena. Il ne suffisait que d'un mouvement de balancier très discret pour que ses hanches caressent les siennes, pour que sa main rentre dans la sienne, pour que son visage se colle au sien ...

- Alors voilà miss Al-Deena, j'espère que le voyage dans la contrée Vodeni vous aura plu ! Encore Joyeux Noël !

C'était encore ce genre de moment propice à un baiser, n'est-ce pas ? Le lieu de ses premières fois les plus importantes, la magie de Noël, les pieds nus, sa robe, les roses rouges, le rapprochement ... Tout était là pour un parfait premier baiser.
Mais Hyppolite, qui pourtant se sentait en confiance, ignorait pourquoi il avait un pressentiment réfractaire. Un sentiment fondé à base de "Et si". Et si Aida ne l'appréciait pas tant que ça ? Et s'il gâcherait tout quand même ? Et si tout cette magie partirait une fois de retour à l'Institut ? Et si Aida n'était pas prête ... ?
Hyppolite n'avait fait que fréquenter des femmes avec un passé trop lourd à porter pour elles, avec comme détail récurrent un homme pour les blesser. Agnès et son fiancé, Katou et Andrei ... Vue sa religion, vue ses parents, Aida avait sûrement eu un mariage forcé ou quelque chose de similaire. Et Hyppolite ne voulait pas être encore un homme qui fait du mal. En embrassant Aida contre son grès, il pouvait rouvrir une plaie.
Mais il ne pouvait pas ne rien faire.
Alors il prit le visage d'Aida entre ses deux mains, l'inclinant pour que leur regard se perdent l'un dans l'autre. L'échange était à la fois trop long et trop court. Mais il était intense. Hyppolite la regardait avec envie, avec désir, et avec tendresse. Toutes les émotions qui le rendait agité en la présence de cette femme le traversait actuellement, et était présentes dans le bleu de ses yeux.
Puis, quand son instinct prit le dessus, il approcha ses lèvres de son front brun. Il les pressa avec véhémence, son nez dans les boucles parfumées d'Aida - et celui d'Aida contre la nuque d'Hyppolite. Ce baiser, plus timoré, représentait pourtant tellement pour Hyppolite. Les amis ne s'embrassaient pas le front ainsi après un s'être échangé un tel regard. Il témoignait de son affection ainsi, et surtout de son respect pour elle. Il ne lui forcerait pas un baiser plus explicite, impliquant salive et langue, parce qu'il voulait d'abord la rassurer, lui montrait quel genre d'homme il était, et surtout l'homme qu'il voulait être : protecteur. Alors il était là, avec son nez dans sa chevelure - symbole de sa féminité - et elle contre sa nuque, là où se trouvait sa pomme d'Adam - symbole de sa masculinité - et il se trouvait étonnement complet. Il avait trouvé celle qui comblerait ce vide qui l'empêchait d'avancer dans la vie, celle qui lui donnerait envie de rester éveillé plutôt que de s'endormir n'importe où pour fuir la vie, celle pour qui il irait décrocher la lune.



Codage par Libella sur Graphiorum
Hyppolite Vodeni
Image : Damn, I really want to kiss you (ft. Aida) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
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