contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

who ?

no dcs here
job
163 membres

0 pts

7 membres

0 pts

162 membres

35 pts

58 membres

0 pts

AraatanForum RPG Mono no Aware
Timeline : Printemps 2021
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

InvitéInvité
Mer 17 Juin - 2:15
▲▼I hope you'll like it...Aida n'avait jamais été aussi nerveuse en cuisine. Même en restauration elle n'était pas autant stressée que ce soir-là. L'idée lui trottait en tête depuis quelques temps déjà et elle avait commandé les produits en début de semaine, mais elle ne s'était décidée à la mettre en oeuvre que maintenant. Depuis la maudite réunion pour parler de violenter encore davantage les patients, plus rien n'était comme avant et cela commençait à se dégrader petit à petit. Les gens perdaient leurs rares sourires, l'air était pesant, l'ambiance morose. Même elle se sentait de moins en moins lumineuse. Peut-être parce qu'elle travaillait pour celui qui orchestrait tout cela ? Elle imaginait bien un Donatien macabre, dans son habituel habit blanc, maigre comme un squelette, avec un os en guise de baguette de chef. L'image la fit frissonner. C'était justement pour ça qu'elle s'affairait derrière ses plaques : elle avait besoin de se changer les idées.

Toujours depuis cette nuit, la jeune femme avait remarqué d'autres changements de comportement chez les personnes qui lui étaient chères. En l'occurrence, elle s'inquiétait fortement pour Hyppolite. Elle se rappelait l'avoir vu partir à la poursuite d'une patiente aux longs cheveux noirs, Katerina il lui semblait, mais elle ne savait pas ce qu'il s'était passé. Son ami n'avait pas voulu en parler et elle n'avait pas insisté, ne voulant pas le déranger. Chacun son jardin secret. Elle se doutait néanmoins qu'il y avait eu quelque chose entre eux. D'après ce qu'il lui avait raconté à propos de la Russe, d'Agnès et de lui-même, elle pouvait aisément reconstruire une part du puzzle. Il semblait triste et éteint depuis, alors Aida avait voulu lui rendre sa bonne humeur, au moins le temps d'une soirée.
A midi, quand elle donnait un coup de main à ses "collègues"de cantine pour préparer la nourriture et servir les patients, elle s'était rapprochée de l'homme aux cheveux bleus. Presque timidement, elle lui avait proposé de la rejoindre ce soir dans la cuisine du troisième étage, pour lui offrir un dîner. Elle voulait lui rendre la pareille depuis leur incroyable et romantique virée à Paris. Ce souvenir éveillait encore des étoiles dans ses yeux et une douce chaleur au creux de son ventre. Surtout cette scène dans la boutique de fleurs. Ses joues rosirent légèrement. Certes, un repas ce n'était pas aussi inoubliable mais elle ne connaissait rien de mieux pour récupérer de la joie de vivre !

Aussi, Aida avait passé tout l'après-midi en cuisine, se démenant dans son tablier de chef cuistot. Elle voulait faire un menu digne des plus grands restaurants gastronomiques mais surtout digne de l'estomac et du coeur de son ami. Elle avait dressé une table avec une jolie nappe rouge et blanche, amusée d'accomplir les mêmes gestes que lorsqu'elle travaillait encore dans un restaurant. Les assiettes n'étaient pas encore mises, elle les apporterait au fur et à mesure mais, à la place, on pouvait y trouver une petite carte pliée, avec une sobre écriture dorée "Menu". A l'intérieur, la liste des plats était écrite à la main par la cuisinière, qui avait mis beaucoup d'efforts dans sa calligraphie.  Elle avait prévu une salade de tomates, poivrons et feta au vinaigre balsamique et citron vert, un plat composé d'un pavé de saumon mi-cuit caramélisé et un risotto aux cèpes et, en dessert, des choux "surprise" à la crème (vanille ou chocolat) et avec une framboise au milieu. Un de ses amis lui avait conseillé une bouteille de vin blanc, qui trônait fièrement entre deux verres à pied sur la table. Coupant, éminçant, faisant chanter les ingrédients dans les poêles ou les casseroles, elle n'avait pas entendu la porte s'ouvrir dans son dos. Alors qu'elle dressait soigneusement les entrées, elle remit derrière son oreille une mèche qui s'était échappée de sa longue tresse. Redressant la tête, elle sursauta en apercevant la présence de son invité. Heureusement, les assiettes étaient en sécurité sur le plan de travail.

-J'ai tant de retard que ça ?! s'étrangla-t-elle. Je suis désolée, je t'en prie installe-toi, j'arrive tout de suite !

D'un geste élégant, elle lui indiqua la table pour deux, avec un sourire gêné. Ce n'était pas une manière de recevoir...
:copyright: 2981 12289 0
Anonymous
Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Dim 21 Juin - 14:39

I hope you'll like it




Creux, Hyppolite qui débarrassait le petit-déjeuner se demanda si en toquant sur sa cage thoracique, il entendrait un écho. Il se regardait chaque jour dans le miroir sans comprendre qui lui faisait face. Cet homme à la tignasse qui poussait, lui caressant la nuque alors que quelques semaines plus tôt elle avait été si bien entretenue pour un certain rencard parisien... Pauvre chevelure dont le naturel reprenait ses droits sur l'artificiel, ses racines brunes gagnant du terrain sur un bleu délavé. Avec sa charlotte sur le crâne, on ne voyait pas les dégâts capillaires, alors pourquoi y penser ?
Alors voilà, est-ce qu'il donnait des mauvais conseils ? Était-il une mauvaise personne sans même le savoir ? Qu'avait-il fait de mal sans s'en rendre compte ? Qui avait-il blessé ? Il l'ignorait et préférait éviter tout le monde. Il avait beau creuser, il n'arrivait pas à voir là où sa personnalité était toxique. Il était un boulet, maladroit, et parfois il ne comprenait pas vraiment ce qu'on lui disait ; mais il n'avait jamais été gonflé de mauvaises intentions, au contraire. Il avait toujours été fier de son honnêteté et de sa bienveillance. Ça le tuait d'être ce qu'il détestait, et de ne même pas le comprendre.
Il ne voulait pas blesser Ange. Agnès. Aida. Il avait déjà fait pleurer Kato... Katerina. Il ne pouvait pas se permettre de rendre malheureux ceux qu'ils aimaient tant qu'il n'avait pas saisi et réglé l'aspect de sa personnalité qui le rendait aussi mauvais.
Alors qu'il rangeait les derniers bols propres dans un placard, Aida qui venait en aide à ses collègues l'éblouit. Il manqua de faire tomber un bol lorsqu'elle s'approcha de lui, l'invitant à un repas le soir. Il aurait bien décliné mais elle était déjà partie. Et le voilà, stressé toute la journée, parce qu'il ne voulait et ne pouvait pas refuser une occasion de manger quelque chose avec Aida mais d'un autre côté ... Il ne voulait pas s'engager avec elle pour que quelques mois plus tard, elle le rejette et regrette. Pour que quelques mois plus tard, elle fonde en larmes par sa faute. Il ne pourrait jamais supporter de rendre Aida malheureuse. Il la préférait heureuse sans lui que malheureuse avec lui.


Il avait enfilé un tee-shirt propre sur lequel était écrit "Thinking of you is a poison I drink often - Atticus". Il avait essayé de dompter ses mèches emmêlées mais leur longueur était agaçante : trop longue pour lui mais encore trop courte pour être attachée. Résigné, il se dit que de toute façon quitte à décevoir Aida, autant le faire de suite plutôt qu'entretenir l'illusion.
Il se rendit dans cet étage qui avait été le sien à une époque, qu'il trouva à la fois familier et étranger. Les pieds traînants, il fut envoûté par le fumet qui embaumait l'espace. Il resta contemplatif de cette bonne odeur avant de de pousser légèrement la porte de la cuisine qui était entrouverte. Il vit une nouvelle chorégraphie typique d'Aida. Elle dansait entre casseroles et desserts, ayant revêtu un tablier au lieu d'un tutu. Elle était élégante même dans sa façon de cuisiner. La tresse qui remuait dans son dos à chacun de ses pas était comme un métronome qui donnait le rythme. Hypnotisé, il ne se rendit même pas compte qu'il était complètement entré dans la cuisine. Ce fut la danseuse qui le lui fit comprendre lorsqu'elle le remarqua.

-J'ai tant de retard que ça ?! Je suis désolée, je t'en prie installe-toi, j'arrive tout de suite !

Aucun son n'arriva à sortir de la bouche d'Hyppolite. Il ne pouvait pas la rejeter alors qu'elle se donnait tant d'efforts. Pourquoi est-ce qu'elle faisait ? Que voyait-elle de bien chez lui ?
Que voyait Katou de mal chez lui ?
Il prit place sans contrôler ses mouvements, ne sachant pas comment s'y prendre dans cette situation épineuse. Il essayait de se convaincre que c'était comme arracher un pansement. C'était douloureux au début, mais au final ... Il imagina Aida lui cracher au visage ce que Katou lui avait balancé, et ses yeux lui piquèrent. C'était si étrange. Il avait connu Katou bien plus longtemps qu'Aida, et leur relation avait été passionnée, intense, quoique paradoxalement prude. Pourquoi ça le consumait plus de perdre Aida que Katou ?
Il ferma les yeux et comprit petit à petit pourquoi Aida l'emportait partout. Il avait tangué entre artiste, agent d'entretien puis de réfectoire parce qu'il n'avait aucune idée de ce à quoi devait ressembler son avenir. Avec Aida dans sa vie, il pouvait enfin voir un futur. Et donc une raison de vivre.
Il ouvrit les yeux et attrapa le poignet d'Aida alors qu'elle s'activait encore, la stoppant dans son élan et la forçant à le regarder.

- Aida, on doit tout arr...

Il eut le malheur de croiser son regard et n'arriva pas à achever sa phrase, et aussi cet embryon de relation. Pourquoi crevait-il de vouloir l'embrasser alors qu'il devait lui crier de le laisser tomber ? Il voulait tellement la protéger. Il voulait tellement être à la hauteur. Il voulait la voir chaque matin, même avait l'haleine du réveil et les yeux tout croûtés. Il voulait lui découvrir des secrets sur son corps : un grain de beauté mal placé, un téton plus épais que l'autre, une cicatrice avec une histoire ... Il voulait lui voir des rides et des cheveux blancs, signes de tout ce temps passé trop vite. Il voulait passer ses insomnies avec elle, il voulait la consoler lors des grosses crises de larmes, il voulait tout chez elle. Il voulait la posséder.
Peut-être que c'était ça qui le rendait toxique ? Il en savait rien et ça lui prenait la tête.

- Est-ce que ...

Comment le formuler ? Comment amener la discussion ?
Il lui lâcha le poignet, gêné de s'être emporté.

- Est-ce que je t'ai déjà blessée ? Qu'est-ce qui est est mauvais chez moi ? J'ai beau cherché et je ne vois pas ce que j'ai pu faire de mal pour ... Ce que je veux dire c'est que je ne veux pas te faire pleurer alors que peut-être on devrait reporter ou j'en sais rien ...

Il poussa un profond soupir et plongea sa tête dans ses mains. Il était tellement perdu.







Codage par Libella sur Graphiorum
Hyppolite Vodeni
Image : I hope you'll like it...  UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
InvitéInvité
Mar 14 Juil - 17:29
▲▼I hope you'll like it...Le regard d'Hyppolite dans son dos la tendait. Même sous la surveillance de Donatien, lors de son arrivée à l'Institut, la pression n'avait pas été aussi forte. Il n'était pourtant pas oppressant, au contraire son observation était respectueuse et silencieuse, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'être stressée. Quand il quitta enfin son poste d'observation et s'installa à la table spécialement dressée, elle laissa échapper un léger soupir de soulagement. N'étant plus dans son champ de vision direct, Aida put se relâcher un peu et continuer à préparer le repas avec un peu plus de souplesse. Penchée sur les entrées, elle décorait les assiettes blanches par de petites touches de sauce, créant un mandala de petits points. Les tranches rouges étaient disposées en une rosace extrêmement régulière, presque ciselée.  Concentrée à l'extrême, elle était loin de l'image de la danseuse passionnée qu'elle avait déjà pu donner à Hyppolite, même si sa chorégraphie était tout aussi précise et exigeante. Ses traits étaient sévères, elle fronçait par moment les sourcils. Chaque angle des plats était scrupuleusement vérifié par ses iris vertes.  Sa tâche l'absorbait tellement qu'elle n'entendit pas son invité se lever. Alors qu'elle se redressait, satisfaite et cuillère à la main, elle sentit des doigts se refermer prestement sur son poignet. Elle hoqueta, le dos presque plaqué contre le plan de travail en granit. Elle était comme paralysée par le torse et la poigne qui la retenaient.

-Aida, on doit tout arr...

La phrase ne fut pas achevée. Elle ne savait pas pourquoi. Avait-il perçu l'éclat effrayé dans les yeux de la dame ? Cette fore ne la ramenait pas à ses meilleurs souvenirs, il fallait l'avouer. Pudiquement, elle abaissa de nouveau son regard, qui se porta sur l'inscription du t-shirt. On aurait dit qu'un message lui était adressé. A moins que le poison soit cette ancienne relation dont Hyppolite n'arrivait pas à se sortir ? Ou cela la concernait-elle, échouant à s'évader de ses traumatismes ? Est-ce qu'il la considérait comme une personne néfaste ? Aida  ne trouvait pas de réponse satisfaisante. Elle vit ses lèvres bouger sans comprendre le sens des mots prononcés. Sa conscience était encore trop prise par la véhémence de la prise. Elle ne récupéra ses esprits que quand il rendit la liberté à son poignet. Sa propre prise sur le manche en métal de la cuillère se détendit en même temps qu'il la lâchait.

-Est-ce que je t'ai déjà blessée ? Qu'est-ce qui est est mauvais chez moi ? J'ai beau chercher et je ne vois pas ce que j'ai pu faire de mal pour ... Ce que je veux dire c'est que je ne veux pas te faire pleurer alors que peut-être on devrait reporter ou j'en sais rien...

Cette histoire avec son amie le travaillait encore beaucoup, pas besoin d'une longue liste de diplômes pour le voir. Aida ne savait pas ce que lui avait dit cette demoiselle mais elle comprenait qu'il était plus que chamboulé. Elle ne savait pas si elle trouverait les mots adéquats pour lui faire remonter la pente. Elle massa quelques secondes son articulation endolorie, pour se donner contenance et du temps pour réfléchir à sa réponse. Non, Hyppolite n'était pas foncièrement mauvais. Elle l'avait vu rempli de bonnes intentions, parfois un peu maladroit certes, mais toujours dans le souci de l'autre. On ne pouvait pas dire qu'il était mauvais. Elle jeta un oeil sur les assiettes et les ingrédients en place. Heureusement qu'elle avait un peu de retard, ce dîner risquait d'être plus long que prévu...

Allant déposer les entrées sur la nappe, elle caressa d'une main le dos d'Hyppolite pour l'inviter à se réinstaller. Elle s'assit elle-même sur une chaise, jambes délicatement croisées. Entre temps, elle avait enlevé son tablier et l'avait déposé sur le plan de travail, dévoilant un simple chemisier blanc crème. Aida inspira profondément, s'efforçant de choisir ses mots avec soin.

-Quelqu'un de mauvais ne se poserait même pas la question, Hyppolite. Tu es une bonne personne, une très bonne d'ailleurs. Juste peut-être un peu... dépassé ? Par certains évènements. Et si jamais tu dois blesser quelqu'un, ce ne sera jamais volontairement. Mais je te garantis qu'il n'y a rien de mauvais en toi.

Un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres.

-Les personnes détestables ne se remettent pas en question, ne cherchent même pas à savoir s'ils sont coupables. Alors que toi, tu remets tout de suite la faute sur toi. A l'extrême certainement. Mais tu veux toujours faire de ton mieux, tu penses aux autres avant toi.  

Sa voix essayait de donner une impression de fermeté mais sa respiration un peu lourde indiquait qu'elle n'était pas des plus assurées. L'air venait à lui manquer alors qu'elle se plongeait dans sa mémoire pour savoir ce qu'était une mauvaise ou une bonne personne. Aida ferma ses paupières un instant. Ses mains, posées sur ses genoux, s'étaient resserrées sur elles-même. L'expérience était douloureuse.

-Crois-moi...

Un nouveau silence s'installa, laissant sous-entendre qu'elle lui expliquerait un jour pourquoi elle avait cette certitude. Peut-être ce soir, s'il vidait lui-même son sac. Peut-être plus tard. Elle rouvrit les yeux et adressa un sourire, à la fois rassurant et mélancolique, à Hyppolite.

-...tu es à des années-lumières d'être mauvais.

:copyright: 2981 12289 0
Anonymous
Contenu sponsorisé
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum