Les yeux embués de larmes, et pourtant aucunes ne franchissaient ses paupières. Elle avait les joues sèches depuis qu'elle avait entamé sa course. Son souffle était court, sa poitrine lui faisait un mal de chien à force de la balancer dans tous les sens, ses jambes lui brûlaient tant elle n'avait jamais à ce point couru, et pourtant elle ne voulut s'arrête que lorsqu'elle verra sa fille.
Les pieds engourdis, elle finit par apercevoir le bâtiment du personnel. Il se dessinait sous ses yeux, et elle fut soulager de le voir encore debout, sans aucunes flammes pour le dévorer et mettre en danger ses habitants. Elle prit une seconde pour souffler, une main sur le cœur, recourbée vers l'avant. Puis elle entama une marche rapide. Elle vit des personnes sortir du bâtiment, obéissant à la demande des haut-parleurs. Et parmi elles, elle n'arrivait pas à distinguer Wendy.
Elle s'approcha de plus en plus, si bien qu'elle se mêla à la foule. Elle tapa un message sur son téléphone et le brandit aux quelques personnes qui se présentaient à elle :
- Savez-vous où est Wendy ?
Tout le monde savait qui était cette enfant. Suite à son accouchement surprise qui donna naissance au seul nouveau né depuis sa propre venue au monde, elle était devenue la personne la plus célèbre de l'Institut. Elle avait bon espoir de trouver quelqu'un qui la guiderait vers sa fille.
Tu es ma priorité numéro.une
Personne dans la foule qui se précipitée en direction du bunker ne semble savoir où se trouve la petite Wendy. Et l'infirmière a qui Elizabeth a confier son adorable fille ne semble pas se trouver parmi ceux qui évacuent le bâtiment. Est-elle déjà partie se mettre à l'abri avec la petite fille ? Est-elle encore à l'intérieur ? Mystère.
Personne ne prêtait attention à elle. Ça en devenait rageant. Personne ne voulait l'aider. Ni Aeden ni personne. Elle était vraiment seule.
Enragée, elle aggripa l'un d'eux pour le faire s'arrêter et planta son téléphone en face de ses yeux.
Elle avait besoin de réponses, même un vague renseignement, n'importe quoi.
Tu es ma priorité numéro.une
Le gars qu'Elizabeth a attrapé bredouille qu'il ne sait pas l'aider, dans l'incompréhension. Un infirmier aperçoit la jeune femme aux cheveux violets et s'avance vers elle. Il lui adresse un signe de la main et un sourire. Il a toujours trouvé la jeune Elizabeth un peu bizarre, mais attachante. Elle faisait partie de l'institut depuis qu'il travaillait ici. Ça faisait des années maintenant. Elle doit surement s'inquiéter pour sa gamine avec l'incendie. Il s'adresse donc à elle pour l'avertir :
- Hé ! Betty est partie à la conciergerie avec la petite pour te retrouver.
Après tout, il faut se serrer les coudes entre collègues, et entre jeune parent. Lui aurait été très inquiet si son petit bout de chou avait été sur l'île avec un incendie pareil.
Même en retenant l'une des personnes qui voulait s'échapper du bâtiment, elle n'obtint pas de réponses. Le personnel avait beau faire partie de l'élite en participant au bon fonctionnement de l'Institut, il n'en restait pas moins des adultes bêtes et parfois incompétents. D'où sa nomination en tant que concierge, le dernier était particulièrement oisif.
Elle le lâcha en entendant la personne qui l'interpella :
- Hé ! Betty est partie à la conciergerie avec la petite pour te retrouver.
Les yeux larmoyants, elle enlaça la personne qui lui indiqua où était sa fille et se mit à courir à en perdre le souffle jusqu'à son lieu de travail. Au loin, elle vit la fameuse Betty avec dans ses bras sa fille, Wendy, pleurant toutes les larmes de son corps. Elizabeth, une fois arrivée face à elles, prit sa fille et la serra fort contre elle, se laissant aller à ses pleurs à son tour, en remerciant Betty du regard et avec un sourire.
Elle sentit les bras de Wendy se resserrer autour de sa nuque, et ses gémissements dus à ses émotions négatives commençaient à se taire. Elizabeth embrassa le crâne de sa fille et se rendit dans sa chambre afin de prendre des affaires. Des jouets, des couches, des habits, de quoi tirer son lait, des compotes, quelques livres pour enfants et la peluche de sa fille. Elle ne savait pas si le feu allait se propager et elle préférait avoir tout avec elle.
Le sac sur le dos, rempli à tel point qu'elle eut du mal à le fermer, elle reprit Wendy dans ses bras avant de la'poser dans la sorte de panier pour bambins, puis de rejoindre le bunker.
Elle savait qu'elles seraient en sécurité là-bas.