contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Ven 6 Nov - 0:23


Une valse au clair de lune
Les nuits se succédaient mais ne se ressemblait pas. Chaque jour devenait plus joyeux et chaque nuit était tant attendu pour Nevrabriel. Même si Katerina n’était pas toujours au rendez-vous, il espérait toujours la rencontrer. Il emmenait souvent son violon pour que l’un des deux en joue si le cœur lui disait, puisque la demoiselle avait perdu le sien dans un incendie, le lui prêtait était une mince consolation.

Ce soir il était plus enthousiaste, il avait penché sur quelque chose depuis peu de temps et s’entrainait dans ses rares moments de solitude, principalement lors de ses rondes nocturnes pour ne déranger personne et n’être dérangé par personne.
Même s’il avait « accepté » d’être l’amant de Katerina, il ne savait pas trop ce qu’il devait faire. Pour lui être amant était surtout une histoire charnelle et la demoiselle ne semblait pas s’en rendre compte. Elle parlait parfaitement anglais alors il ne comprenait pas ce qu’elle attendait réellement de lui, il ne pouvait pas être son allié parce qu’il appartenait à une autre faction, et ils ne pouvaient être amis parce qu’elle n’avait pas confiance en l’amitié. Quelque part, il pouvait comprendre, puisque lui-même ne faisait confiance qu’à sa famille spirituelle, entre Agnès comme mère, Donatien comme père, Aeden comme frère et Lucy … qui est assez indéterminée cependant, il n’avait plus réellement d’amis. Mais de là à devenir amant ? Etait-ce vraiment ce qu’elle voulait ? Même s’il la trouvait fascinante, Nevrabriel ne la connaissait pas assez pour cela, il était certainement vieux jeu mais il ne voulait pas se donner à n’importe qui et pour ce genre de chose, il voulait une histoire d’amour et non une femme de passage, autrement il aurait continué ses nuits charnels avec Lucy. Mais ce n’était pas ce qu’il voulait …
Nevrabriel n’arrivait pas à déterminé comment il voyait réellement la demoiselle alors la proposition de se découvrir tranquillement était également pour savoir ce qu’ils voulaient tout les deux réellement. Peut-être qu’elle finirait par changer d’avis finalement ?

Lorsque Katerina arriva, il se leva presque instantanement. Elle était toujours aussi belle … Comment lui résister ? Elle balayait toujours ses craintes et ses questions par sa seule présence. Il devenait presque idiot lorsqu’elle était là.

_Bonsoir...

Nevrabriel afficha un grand sourire, toujours un peu timide lorsqu’elle arrivait. Il tenait son violon dans les mains et espérait que sa petite surprise plairait à sa camarade.


Dernière édition par Nevrabriel le Jeu 12 Nov - 16:00, édité 1 fois
Nevrabriel
Image : Une valse au clair de lune [pv : Katerina] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Lun 9 Nov - 17:37
Un arc-en-ciel dans le brouillard du quotidien. Il éloignait de son esprit jusqu’à l’existence du temps. Celui qui les dévorait tous un peu plus chaque jour. Chaque soir était à la fois semblable et différent au précédent. Une escapade dont elle profitait lorsqu’elle le pouvait. Il l’attirait dans un monde qui leurs appartenait tous les deux.

Il avait accepté de devenir son amant. Elle ne désobéissait donc pas à Victor Graham. Ils prendraient le temps qu’il faudrait pour se connaitre. Se découvrir. Elle avait peur de découvrir en lui autre chose que ce qu’elle voyait. Elle ne voulait pas jouer le rôle d’une fille naïve qui tombe amoureuse d’un homme dont le seul intérêt est d’atteindre l’institut Graham.

Elle doutait aussi de ce qu’elle pouvait lui dire. Son tuteur, sa maladie, sa vie à l’Institut Graham. Elle devait être prudente. Elle ne souhaitait pas perdre ce havre de paix qui se construisait jour après jour.

_Bonsoir...

Le sourire de Nevrabriel chassa tout ces doutes. Elle le lui retourne.

- Bonsoir…


Elle se sent stupide quand elle est avec lui. Plus maladroite et gauche. Elle aperçoit bien vite le violon dans ces mains. Ils jouaient de temps en temps l’un pour l’autre. Elle redécouvrait avec lui la joie de jouer d’un instrument. Elle avait l’impression qu’il avait débloqué une autre artiste en elle.  Cela l’effrayait encore un peu, mais tant que cela n’allait pas à l’encontre des principes qu’on lui avait inculqués, ce n’était pas grave. Elle était juste chanceuse de se sentir si vivante.
Seule la lune se reflétant dans le lac était témoin de leurs rendez-vous. Témoin du regard de Katerina, perdu dans la toile de Nevrabriel :

- Vas-tu jouer pour moi ?


Elle aimait le regarder jouer. Il était alors concentré sur ce qu’il faisait, puis finissait par se laisser porter par la musique.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Une valse au clair de lune [pv : Katerina] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 9 Nov - 17:49


Une valse au clair de lune
_ Vas-tu jouer pour moi ?

Nevrabriel esquissa un sourire timide avant d’hocher la tête. Ce qu’elle ne savait pas cependant, c’était qu’il avait une petite surprise pour elle, quelque chose qu’il n’avait jamais fait autrefois mais dont il était capable.

Nevrabriel s’avança vers Katerina. Elle était plus petite que lui, mais il était difficile de le dépasser. Pourtant, elle ne ressemblait pas à une enfant mais bien à une ravissante petite dame. Sa personne était éclairée par la lune pleine et malgré le noir, Nevrabriel semblait pouvoir la voir comme si le jour était là. Les cheveux de Katerina avait une belle couleur de bois, ils semblaient soyeux et appelaient à être touché. Et ses yeux … ses yeux avaient une couleur si improbables, si beaux, si profonds. Il semblait avoir vécu nombres de choses, avoir versé beaucoup de larmes et pourtant avoir conservé son âme.

Il s’arrêta à deux mètres d’elle, un sourire élevant ses lèvres. Depuis qu’ils se connaissaient, ils n’avaient jamais osé la toucher. Il avait pourtant bien compris qu’elle était réelle mais sa présence était bien trop mystique pour qu’il la fasse disparaitre pour la déplaise par maladresse.

_C’est un peu compliquer mais …

Puis, Nevrabriel porta sa main droite à son cœur, malgré qu’elle soit occupée par son archet, et se pencha doucement vers l’avant dans ce qui semblait être une invitation.

_M’accorderez vous cette danse, mademoiselle ?

Evidemment, ça ne serait pas une valse comme les autres puisqu’il serait cavalier et musicien à la fois. Un talent caché si on voulait, il n’avait pas besoin de se concentrer lorsqu’il jouait, c’était presque naturelle chez lui, alors il pouvait danser en même temps.

_Je ne pourrais pas te guider convenablement mais partons tout de même sur une valse viennoise si tu es d’accord ?

De toute manière Nevrabriel ne connaissait pas beaucoup de danse alors une simple valse ferait l’affaire, Katerina saurait merveilleusement bien la danser, il en était certain. Le jeune homme regarda Katerina avec un regard qu’il n’avait pas eut depuis longtemps. Ses yeux d’habitudes si sombres brillaient lorsque sa camarade était avec lui. Son âme tourmentée était apaisée et brillait de milles éclats. La lune se reflétait dans ses beaux yeux si bleus qu’ils semblaient ne pas venir de ce monde. Bien qu’il essayait de s’auto-persuadé, il ne savait pas s’il faisait tout cela pour se distraire ou s’il voulait réellement faire plaisir à la jeune femme. Lui faire plaisir ? Il voulait l’épater même, non ? Elle n’a pas du voir beaucoup de violoniste se mouvoir en même temps de jouer. Il voulait lui montrer de quoi il était capable mais également lui donner une raison de rester auprès de lui.
Même si c’était lui qui avait proposé d’apprendre à se connaitre à travers ces rendez-vous, Katerina était un être humain, elle n’était pas acquise et ne se serait jamais, s’il voulait la revoir, il fallait qu’elle s’intéresse à lui.
Mais pourquoi diable est-ce qu’il voulait tant lui plaire ? …

Nevrabriel
Image : Une valse au clair de lune [pv : Katerina] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mar 10 Nov - 22:14
Il se releva et s’approcha d’elle. A chacune de leur rencontre, Katerina se demandait s’ils allaient un jour se rapprocher suffisamment pour se toucher. Elle avait le sentiment que Nevrabriel restait un mirage tant que ce n’était pas le cas. Rêvait-elle tout cela ? Etait-il le fruit de son imagination ? Cet homme cultivé, gentil, galant et doux ?

Parfois cela la faisait penser à Hyppolite. Les deux hommes n’avaient pas la même culture, le même caractère ou le même physique, mais elle retrouvait sa douceur et sa gentillesse. Parfois, elle se disait que ces rencontres nocturnes étaient mal. Elle ne mentait pas à Victor Graham puisqu’il n’en connaissait pas l’existence, mais elle ne les lui avait pas révélés non plus. En même temps, il lui avait dit lui-même qu’allié et amant était indispensable à un adulte. Et elle grandissait alors il était normal qu’elle cherche l’un comme l’autre. Elle se sentait bien lorsqu’elle lui parlait. Etait-ce mal ?

Il était de bonne compagnie. Il était un homme. Et étrangement, elle ne retrouvait rien d’Andrei en lui. En tout cas, pas encore. Il interrompit le court de sa pensée :

_C’est un peu compliquer mais …


Elle le regardait avec curiosité. Qu’est-ce qui était si compliqué ? Elle n’en savait rien. Nevrabriel ne cessait de la surprendre. Chaque soir où il se voyait se ressemblait et était si différent à la fois. Comme une déclinaison infinie de couleur situé entre le blanc et le noir. Lui réapprenait-il à les voir au fond ? Ces couleurs qui manquaient à son monde ?

_M’accorderez vous cette danse, mademoiselle ?


Elle n’était pas certaine… Lui proposait il de jouer du violon ET de danser ? Elle n’en aurait pas été capable, elle. Andrei non plus. A vrai dire, personne qu’elle ne connaisse. Jouer de la musique était un exercice prenant. Danser aussi. Associer les deux étaient une prouesse. Mais il l’invitait belle et bien à danser.

_Je ne pourrais pas te guider convenablement mais partons tout de même sur une valse viennoise si tu es d’accord ?


Elle hocha la tête, sentant son cœur s’emballer un peu. Elle allait danser avec Nevrabriel ! Une valse… elle se sentait enthousiaste... Étrangement très enthousiaste. Elle aimait danser et elle aimait la musique. Ce devait être pour ça.

Nevrabriel posa le violon sur son épaule et commença à jouer. Ils étaient à quasiment deux mètres l’un de l’autre, pourtant Katerina se sentait plus proche de lui que jamais. Ils dansèrent. Le moment était magique. Elle se perdait dans son regard, dans la musique, dans leurs mouvements, dans le reflet des étoiles sur le lac. C’était étourdissant. Presque enivrant. Son cœur battait plus fort, et elle ne savait même plus dire ce qui provoquait cela. Il n’y avait plus qu’eux. Eux et la musique.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Une valse au clair de lune [pv : Katerina] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 10 Nov - 23:34


Une valse au clair de lune
Nevrabriel se redressa, posa son violon sur son épaule puis son arc sur les cordes. Il ne jouait pas encore, attendant que Katerina se place elle-même. Il resta à un très bon mètre de distance pour ne pas lui faire mal lorsqu’il jouerait du violon mais assez pour sentir sa présence près de lui et l’entrainer dans une nouvelle expérience.

Une chaleur, pure et belle, partait du cœur de Nevrabriel et s’étendait dans tout son être, faisant briller ses yeux, sourire son visage de bonheur et de sincérité.

Il commença à jouer, lentement. Il attendit quelque notes, le temps de s’imprégner parfaitement de la musique avant de commencer à se mouvoir.


Il mit son pied gauche en arrière, Katerina avança son pied droit, ses bras étaient légèrement relevés de manière gracieuse. Le jeune homme entama ladite valse avec sa camarade, au début délicat, afin de s’habituer, être en phase, en harmonie. Puis, lorsque les deux jeunes étaient synchronisées, en phase, Nevrabriel commença à aller doucement au rythme de la musique, n’hésitant pas à ralentir pour que Katerina arrive à la suivre. Il ne quittait pas le regard de la demoiselle alors qu’il jouait tout en valsant au clair de lune. Il avait l’impression que leurs pas s’illuminaient dans la nuit, laissant s’envoler des éclats magiques mais ce n’était que le reflet des astres sur le bois de son violon, les cheveux de Katerina et le lac. Nevrabriel avait pensé à beaucoup de choses en imaginant ce moment, mais tout dépassait bien plus que ses plus beaux rêves. Il ne saurait dire comment, mais Katerina troublait sa vision de manière féérique, laissant autour d’elle de la poudre magique. Lorsqu’elle tournait sur elle-même, il avait la sensation qu’elle pouvait s’envoler, le mouvement de ses cheveux, celle de ses vêtements était une vision presque unique. Nevrabriel aurait aimé que ce moment ne finisse jamais, il faisait durer la mélodie, mais toute les belles choses avaient une fin … Et lorsqu’il ralentit ses pas, au même rythme que son jeu de corde, il n’avait toujours pas quitté les yeux de Katerina. Il ne souriait pas mais son visage n’était pas fermé, non, il était totalement envouté, ses yeux brillaient d’admiration. Il était sous le charme.
Après les dernières notes de musique, Nevrabriel se figea quelques secondes, le temps de s’imprégner une dernière fois de ce moment, se remémorant leur pas autour du lac, cette valse originale et magique. Puis, tranquillement, Nevrabriel mit son archet dans sa main gauche, avec son violon et s’approcha doucement de Katerina. Il la regardait dans les yeux. Elle était bien trop belle pour être vraie. Bien trop belle pour être là. Bien trop belle pour le regarder.
Il avait envie de la toucher. Il ne l’avait jamais touché auparavant.
Il leva doucement sa main libre pour venir frôler le visage de la belle fée. Sa main était devenue rugueuse à force de travaille mais il ne s’y attarda pas, il voulait vérifier qu’elle était réelle, que ce moment à danser était réel, que le regard que lui posait Katerina était réel. Il approcha doucement ses doigts de sa joue.

Un contact ...

Nevrabriel frôla à peine la peau de Katerina qu’une sorte de décharge électrique entra dans le bout de ses doigts, remonta le long de son bras, et le fouetta en plein cœur. Nevrabriel retira tout de suite sa main et s’écarta d’un pas, laissant au bout de ses doigts une brulure invisible. Il respira doucement.

C’était la première fois qu’il touchait sa peau … Il avait toujours eu peur que s’il la touchait, elle disparaitrait, comme un songe. Mais elle était bien là et bien réelle. Ce qu’ils partageaient ensemble depuis des semaines était bien réelle. Et cette réalité semblait avoir réveillé quelque chose chez Nevrabriel qui faisait battre son cœur tellement fort qu’il ressentait son écho dans tout son être. Cette brulure était chaude mais ce n’était rien en comparaison de son rythme cardiaque, tellement explosif qu’il avait l’impression que ce bruit assourdissant raisonnait dans toute la forêt. C’était une sensation puissante.

_Excuse moi …

Certaine personne n’aimait pas être touché, il respectait cela mais il n’était que faussement désolé. Il avait aimé pouvoir la toucher mais il était trop timide pour l’avouer et trop confus dans ses sentiments pour savoir si c’était une bonne chose. Bien qu’il appréciait fortement sa compagnie, il n’avait toujours pas déterminé ce qu’il ressentait pour la jeune femme mise à part une obsession de fascination. Mais une obsession ... Etait-ce mal ? Etait-ce bien ?

_Est-ce que cela te dérange ?

Nevrabriel
Image : Une valse au clair de lune [pv : Katerina] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mer 11 Nov - 23:49
La musique s’éteignit, mais elle résonnait encore à l’oreille de la jeune russe. Son cœur battait encore au rythme de la valse, comme s’il avait été emporté par le mouvement. Comme chaque fois qu’ils se voyaient, Nevrabriel lui réservait son lot de surprises. Il avait l’air d’étirer le temps, il avait l’art de faire vibrer Katerina, comme y était parvenu à une époque Hyppolite. Mais c’était moins chaotique. Ils savaient où il allait puisque la jeune russe en avait fait la demande explicite. Et elle n’avait encore jamais pleurer avec le jeune homme comme cela lui était arrivé avec l’agent d’entretien.

Il y avait une force plus calme et plus tranquille entre elle et Nevrabriel. Quelque chose de plus certain mais qui gardait de sa poésie malgré tout. Elle l’avait remarqué ces derniers temps, mais elle se sentait en sécurité dans cette relation. C’était rare. Elle ne s’en rendait pas vraiment compte, mais Katerina avait pour ainsi dire toujours eu des relations tordues ou qui ne lui apportait aucune sécurité émotive.

Mais alors pourquoi est-ce que le fait qu’il s’avance plus proche d’elle qu’il ne l’avait jamais été lui donnait des palpitations ? Elle savait qu’elle ne risquait rien en sa présence. Elle vit comme au ralentit la main du jeune homme s’avancer vers son visage. Le contact fut bref. Presque inexistant. Une chaleur bien trop infime pour lui réchauffer la peau.

Elle aurait souhaité qu’il ne fuit pas comme ça. Que sa main se pose un peu plus longtemps. Mais il s’écarta, comme si ce contact était de trop. Ça y était ? Il avait brisé le fin film qui les séparait, comme pour les empêcher de savoir si l’autre était réel. Il avait découvert l’existence matériel de Katerina et il la fuyait… Elle ne savait pas ce qui clochait chez elle pour provoquer ce genre de réactions. D’habitude, les hommes qui la touchaient avait plutôt tendance à en vouloir plus, voir trop. N’était-elle pas comme il l’aurait désiré ?

_Excuse-moi …


S’excusait-il de l’avoir touché ou de ce que ce contact provoquait en lui ? Allait-il partir et la laisser planter là ? S’en aller sans regarder derrière lui… La jeune russe ravala la déception qui pointait. Etait-ce juste de la déception ? Surement, quoi d’autre ?

_Est-ce que cela te dérange ?

Lui disait-il juste cela pour ne pas avoir à assumer la responsabilité du fait qu’il ne souhaitait plus la toucher ? Katerina n’aurait pas pensé être autant touché par ce mouvement de recul. Elle avait envie de pleurer…

- Non…


La faiblesse de sa réponse ne lui ressemblait pas. Et Victor Graham n’aurait jamais supporter qu’un « non » si peu vigoureux se fraye un chemin des lèvres de la jeune femme. Elle détourna le regard :

- Mais si m’effleurer te répugne à ce point, rien ne t’y oblige.


Elle était plus blessée qu’elle ne voulait bien se l’avouer, aussi fut elle contrainte de détourner tout son visage dans le même mouvement que son regard pour que son affliction ne s’y lise pas trop facilement. Peut-être les nuages dans le ciel pourraient-ils couvrir la lune et les étoiles, seules lumières dans l’obscurité, le temps qu’il faudrait pour cacher la déception que lui procurait ce rejet inattendu.
Katerina Soukhovo-Kobylin
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 12 Nov - 0:09


Une valse au clair de lune
_Est-ce que cela te dérange ?

_Non…

Le ton de Katerina était incertain. Il ne savait pas si c’était de la timidité ou autre chose, mais il avait l’impression qu’elle était blessée de son geste. Il n’aurait pas du être si familier ? Nevrabriel avait besoin de réponses, et heureusement Katerina lui en donna.

_Mais si m’effleurer te répugne à ce point, rien ne t’y oblige.

Le jeune homme ouvrit la bouche. Il ne s’attendait pas du tout à ça. Vraiment vraiment pas du tout. Il resta interdit pendant un instant avant de chercher ses mots :

_C-ce …

Non il ne les trouvait pas. Il a été maladroit et il devait se rattraper mais il ne savait pas trop comment. Les mots c’étaient beaux, mais ça ne signifiaient rien, les actes avaient plus d’importance et il devait agir.
Le jeune homme posa son violon sur le sol et se rapprocha de la jeune femme, prenant doucement son visage en coupe pour la tourner vers lui afin de pouvoir se perdre dans ses beaux yeux bleus.

_Tu te trompes …

Le contact de la peau de la demoiselle avait quelque chose de tendre. Elle avait la peau très douce et ses grandes mains se perdaient dans ses longs cheveux bruns. Il voulait dire quelque chose. Il avait pensé à quelque chose mais lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de la jeune femme, il ne savait plus ce qu’il voulait lui dire. Il se perdait … Il était déjà perdu …
Ses pouces caressèrent doucement les joues de Katerina alors que son cœur avait reprit sa folle course à l’intérieur de sa poitrine. Il la regarda encore un instant, puis,  Nevrabriel se pencha doucement, ses yeux hypnotisés se fermaient peu à peu, son cœur battait à une allure inhabituelle. Plus il se rapprochait, plus l’écho de son cœur se faisait tant violence qu’il en avait mal. Leur visage était proche, il ne restait que quelques millimètres, seulement un rien. Il sentait le souffle chaud de Katerina sur sa peau, il l’entendait respirer, il lui semblait entendre son cœur, à moins que ça ne soit le sien qui battait tellement fort qu’il n’entendait plus rien à coté ? Puis, avec délicatesse et tendresse, ses lèvres se posèrent finalement à leur destination, sur le front de la demoiselle, entre les mèches brune de sa frange.
Il ne voulait pas perdre Katerina … jamais …

Le baiser de Nevrabriel ne dura que quelques secondes, mais il lui parut une douce éternité. Il se détacha doucement, laissant son souffle venir s’écraser avec tendresse là où ses lèvres se sont posées. Il se détacha lentement, sans gestes brusques, tenant toujours les joues de la jeune femme. Revenu à une distance raisonnable, il encra son regard étincelant dans celui si bleu de Katerina, un sourire tendre sur les lèvres.
Il ne savait pas encore ce qu’il ressentait pour Katerina, ce n’était pas comme Lucy, il avait le sentiment que c’était plus que ça et pourtant Dieu savait à quel point il aimait son amie, mais Katerina … il ne savait pas … c’était plus, mais quel plus ?

_Je ne veux pas te faire de mal, j’avais peur que tu ne voulais pas que je te touche alors … Si mes gestes ou mes mots te déplaisent il ne faut pas que tu hésites à me le dire, il est important de communiquer … entre … amants …

Nevrabriel se mit à rougir. Il voulait dire « amis » mais Katerina a demandé à être son amante. Seulement, plus il y pensait, plus il ne savait pas quoi penser. Il voulait montrer à Katerina que l’amitié existait, qu’ils pouvaient être amis malgré tout mais finalement il y croyait de moins en moins la concernant.
C’était ridicule.
Il ne pouvait pas être amoureux de Katerina. C’était forcement autre chose … mais il ne savait pas quoi. Il ne savait pas ce qu’il ressentait mais ça le troublait, ce n’était pas comme avec Astrid ni comme avec Lucy. Si ce n’était ni de l’amitié, ni de l’amour, qu’est-ce que cela pouvait-il être ?

Bien trop gêné par ses pensées et le mot « amant », Nevrabriel préféra changer de sujet rapidement, il chassa toute ses pensées pour demander, essayant de faire décrocher un sourire à la demoiselle :

_Tu as aimé ta petite surprise ?

Nevrabriel
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Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Jeu 12 Nov - 17:40
Elle ne pouvait lire la surprise du jeune homme puisqu’elle fixait obstinément l’obscurité sur sa droite, mais elle l’entendit se débattre avec les mots :

_C-ce …


Les mots ne pourraient pas le sauver, et apparemment, il le sentait. Elle se sentait malheureuse. N’y avait-il aucun moyen pour qu’elle ne parvienne à entretenir des relations normales avec ces semblables ? Ou fallait-il toujours qu’il y ai matière à enflammer la situation ?

Il revient à elle pourtant, et cette fois-ci, ces mains s’encrèrent au visage de la jeune russe sans chercher à fuir. Ces deux yeux vairons la troublaient. Pourquoi l’attiraient-ils déjà ? Elle n’en savait trop rien, mais elle se laissa envouter. Elle devait lever les yeux pour trouver les siens.

_Tu te trompes …


Il avait les mains rugueuses, loin de tout ce qu’elle avait pu connaitre. Son regard semblait sincère. La jeune russe s’adoucit, le nœud dans son estomac se libéra un peu. Peut-être qu’au fond, cela pouvait fonctionner… Peut-être qu’elle se trompait sur son compte… C’est peut-être se transformèrent en certitude quand il vient poser avec douceur un baiser sur son front. Pas de précipitation dans ces gestes. Pas de désir de l’étouffer sous le poids d’un amour prématuré. Juste la douceur d’un baiser sur le front.

Cela libéra un autre poids que la jeune russe portait au cœur depuis trop longtemps. Un secret qu’elle portait en elle depuis que Victor Graham l’avait mis sous clé sans vraiment s’en rendre compte, mais qui avait soudainement moins d’importance. Parce qu’avec Nevrabriel, elle pourrait peut-être trouver une voie, un fin équilibre entre ce qu’elle était, et ce qu’elle voulait. Un équilibre précaire mais c’était mieux que les grands plongeons dans la solitude auxquels elle avait pu être confrontés.

Sa bouche quitta le front de la jeune russe et son visage s’éloigna. Mais elle ressentait encore la chaleur de son souffle, la douceur de son baiser sur son front. Son sourire en entraina un sur le visage de la jeune russe. Elle appréciait la sérénité de ces gestes. Et elle se sentait rassurée.

_Je ne veux pas te faire de mal, j’avais peur que tu ne voulais pas que je te touche alors … Si mes gestes ou mes mots te déplaisent il ne faut pas que tu hésites à me le dire, il est important de communiquer … entre … amants …

Tout cela n’avait donc été que de la timidité ? Katerina s’en voulait d’être susceptible à ce point. Elle avait eu l’impression qu’il se jouait de lui. Probablement parce que malheureusement, rares étaient ceux qui ne ce n’était pas moquée d’elle par le passé.
Il valsait avec elle, et elle, elle s’emportait pour une broutille ? Pourquoi passait-elle à ces yeux ? Elle se serait peut-être excusez si Victor Graham n’avait pas eu les excuses en horreur, surtout quand il s’agissait de les faire à des personnes de rang inférieur. Elle n’avait pas très envie de considérer Nevrabriel comme une personne de rang inférieur mais n’était-ce pas le cas ? Seul le fait qu’il soit le bras droit d’un médecin relevait le niveau.

_Tu as aimé ta petite surprise ?


Elle lui adressa un sourire doux, où s’il cherchait, il trouvait les excuses qu’elle n’aurait su lui donner. Rien que de repenser au son du violon, elle était encore sous le charme. La musique les liait avec une force qu’elle n’aurait pas soupçonnée.

- Oui… C’était une très belle surprise.

Elle glissa sa main sur celle du jeune homme. Pas de pression. Juste un moment entre deux amants, sans aucuns arrières pensés. Pourtant, il y en a bien une qui s’immisça dans l’esprit de la jeune femme. Celle qui ne la quittait que lorsqu’elle se sentait en parfaite sécurité. Elle ne savait pas ce dont souffrait Nevrabriel. Si sa maladie était contagieuse, les malheureuses défenses immunitaires de la jeune russe n’y résisteraient pas.

- Qu’est-ce que tu faisais ici ? A l’institut. De quoi souffres-tu ?

Elle avait besoin d’une réponse. Lui en aurait besoin aussi. Katerina savait qu’il y avait peu de chance qu’ils se revoient après cela. Mais elle se devait d’être honnête.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Une valse au clair de lune [pv : Katerina] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 12 Nov - 18:25


Une valse au clair de lune
_Tu as aimé ta petite surprise ?

Katerina se mit à sourire, ce qui rassura l’écossais et lui offrit également un sourire.

_Oui… C’était une très belle surprise.

Nevrabriel oublia de respirer lorsque Katerina posa sa main sur la sienne. Sa main était bien plus petite, douce et délicate, rien à voir avec les siennes. C’était agréable. Son sourire s’élargit alors qu’il regardait toujours la demoiselle dans les yeux, appréciant leur bulle où tout semblait être figé dans le temps, entrainée par la mélodie de la brise et des quelques animaux nocturnes qui se promenaient sur l’île.

_Qu’est-ce que tu faisais ici ? A l’institut. De quoi souffres-tu ?

Ah …
Nevrabriel regarda légèrement sur le coté, se pinçant les lèvres. C’était un sujet toujours compliqué à aborder mais Katerina n’avait pas tord, ils se devaient de se le dire. Ils ne pouvaient pas parler que de bonne chose, il fallait aussi parler des choses plus grave, outre un secret en particulier qu’il préférait garder pour lui, toute sa vie.

_Je préfère marcher pour converser de cela si ça ne te dérange pas.

Le jeune homme délaissa doucement le visage de la demoiselle pour reprendre son violon abandonné lâchement sur le sol et le poser dans étui dans le refermé, au cas où Katerina aimerait en jouer. Il ne voulait pas lui envoyer de messages incompris comme quoi la séance était terminée.

Puis, il revint vers elle. Hésitant, il tendit nerveusement la main pour prendre la sienne mais se résigna finalement. Il ne savait pas si c’était trop ou peu, où était la limite ? Qu’avait-il le droit de faire ? Katerina semblait avoir aimé son geste affectif sur son front, mais se tenir la main tout en marchant c’était … très … trop ? Sa main rude, celle de Katerina était douce. C’était peut-être désagréable ?
Le jeune homme rebaissa le bras, rougissant légèrement alors que ses pensées étaient un peu chaotiques et invita la demoiselle à marcher à ses cotés. Si elle voulait lui prendre la main, elle le ferait et il en serait très heureux.
Le lac était calme et apaisa un peu les montagnes russes dans le cœur et les pensées du jeune homme. Il avait besoin d’un peu de temps et beaucoup de clame pour confier ce genre de chose.

_Eh bien … J’ai une maladie nommé « ecmnésie » c’est un trouble qui faire revivre les scènes du passé dans le présent avec les sons, les images, parfois les odeurs. J’étais devenu dangereux pour les autres et pour moi-même  alors on m’a mis à l’Institut. Mais …

Comme si c’était si simple …

_Disons que j’ai cessé de me soigner pendant un moment … Tu m’as rencontré dans cette période. Les raisons pour laquelle je ne te voyais pas vraiment, c’était que j’étais en perpétuel hallucination.

Nevrabriel n’en était pas vraiment fier, ni fier de l’avoir fait à cause d’une dépression. Il avait choisi la facilité en se plongeant dans un monde qui n’existait pas. Il avait choisi de ne plus voir la réalité, il avait choisit de mourir à petit feu dans un monde où personne ne pouvait le sauver. Et le retour à la réalité a été réellement brutale, il était très amaigris, plus malade que jamais, ils l’ont mis sous perfusion en plus de ses repas, il dormait quasiment toute la journée et souffrait rien qu’en respirant.

_Je n’ai que de vagues souvenirs de ce passage de ma vie, c’est également pour ça que j’ai eu du mal à te reconnaitre dans le bunker …

Peut-être que cela soulevait certaine de ses interrogations. Peut-être lui avait-elle posé la question par rapport à ce qu’elle avait vu de lui autrefois. Un fantôme. Un mort vivant … un mort vivant qui jouait de la musique le soir, qui regardait dans le vide, sans vie, qui voyait des choses que lui seul voyait … Elle aurait du le penser fou, et pourtant elle était là, avec lui, marchant autour du lac …

_Le problème c’est que, mal soigné, cette maladie provoque un Alzheimer. J’en suis en phase trois.

Une chose de dit. Il avait plus de mal à assumer son idiotie en général, mais au moins Katerina serait fixé. Elle se dirait surement qu’il a été idiot de cesser ses médicaments, et elle aurait raison. La dépression n’était pas une excuse, il n’aurait pas du cesser son traitement, maintenant il était plus malade qu’avant et sans les ressources du continent, sans ses médicaments, sa santé continuerait encore et encore à décliner.

_Ce n’est rien de grave mais le problème c’est que …

Nevrabriel s’arrêtait beaucoup, il s’en rendait compte, mais ce n’était vraiment pas facile à avouer. Il n’avait eut cette conversation sur sa mort qu’avec La cannibale … Encore une erreur. Mais maintenant il était plus fort et pouvait affronter la réalité. Il n’avait plus peur de mourir. Mais il avait peur de perdre Katerina …

_Je ne vivrais que jusqu’à mes 35 ans, 40 ans maximum si on est optimiste, et plus mon état va se dégrader, plus je deviendrais un légume, à part si la maladie ne m’emporte avant.

Nevrabriel avait le regard rivé sur le sol.
Peut-être en avait-il trop dit ?
Il ne voulait pas de la pitié de Katerina mais il ne voulait pas non plus qu’elle se sauve. Il espérait que, malgré tout, même si elle savait qu’il aurait des moments d’absences, qu’il l’oublierait peut-être pour quelques minutes ou quelques heures, il espérait qu’elle reste. Qu’elle lui prenne la main et qu’elle lui sourit en lui disant qu’elle pouvait le supporter.
Alzheimer n’était pas horrible pour le patient, parce qu’il oubliait, non, il était horrible pour les proches qui étaient vus comme des inconnus, voir, des ennemis …

_Je suis désolé, ce n’est certainement pas ce que tu espérais pour … amant …

Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Ven 13 Nov - 23:24
Le sujet était délicat. Difficile de rater l’information avec ce regard fuyant. C’était rarement un sujet agréable, mais il fallait bien passer par là. Ils ne pouvaient oublier leurs maladies sous prétexte que l’institut qu’ils avaient connu n’était plus.

_Je préfère marcher pour converser de cela si ça ne te dérange pas.

Elle hocha la tête. Bien sûr. Et cela l’arrangeait même. Il faudrait qu’elle parle aussi lorsqu’il aurait terminé… Et elle n’était pas certaine d’avoir envie de le regarder dans les yeux après ça. Elle laissa Nevrabriel ranger son violon. Le vent lui semblait plus froid, loin de la chaleur des mains de cet homme. Elle glissa donc ces mains dans les poches de sa veste pour arrêter de frissonner. Il hésita à lui proposer sa main, Katerina aurait voulu la prendre, mais elle ne savait pas si c’était une bonne idée. Elle abandonna finalement, gardant ces mains là où elles étaient.

Ils marchèrent et marcher calma un peu le cœur de la jeune russe. Le fil de ces pensées aussi. Elle devait rester lucide. Lucide sur ce qui se passait entre cet homme et elle. Surtout, elle devait rester prudente. Préservé l’institut Graham. Elle ne connaissait pas les intentions de Nevrabriel. Ils avaient beaucoup en commun, mais elle avait peur qu’il ne manque de sincérité.

_Eh bien … J’ai une maladie nommé « ecmnésie » c’est un trouble qui faire revivre les scènes du passé dans le présent avec les sons, les images, parfois les odeurs. J’étais devenu dangereux pour les autres et pour moi-même alors on m’a mis à l’Institut. Mais …


La jeune russe repensa au livre, aux anges, aux yeux vides. Revivre les scènes du passé… c’était à la fois horrible et… Il y avait toutes les autres scènes. Elle aurait voulu revivre des centaines de fois le jour où Andrei lui avait offert son premier violon. Mais vivre dans le passé, c’était un poison. C’était s’interdire un avenir. Elle se demandait quelles scènes pouvaient revivre Nevrabriel pour qu’il soit devenu dangereux pour les autres. .

_Disons que j’ai cessé de me soigner pendant un moment … Tu m’as rencontré dans cette période. Les raisons pour laquelle je ne te voyais pas vraiment, c’était que j’étais en perpétuel hallucination.

Donc… Cette fois-là dans cette chambre… Son regard vide. Son regard mort. C’était ça les hallucinations ? Il ne devenait qu’un pantin qui ne vivait plus que pour son passé. Privé même de présent. Elle comprenait mieux cette soirée étrange. En réalité, ils ne s’étaient pas rencontrés deux ans auparavant. Katerina avait croisé un fantôme. Ils s’étaient vraiment vus pour la première fois tous les deux dans le bunker.

_Je n’ai que de vagues souvenirs de ce passage de ma vie, c’est également pour ça que j’ai eu du mal à te reconnaitre dans le bunker …


Elle contempla le lac. Elle n’avait pas la moindre idée de ce que cela pouvait faire de ne plus avoir aucunes maitrises sur ces souvenirs. Chez elle, tout était compartimenté, soigneusement rangé. Si Katerina avait eu un regard extérieur sur sa propre situation, elle aurait pu se rendre compte qu’au-delà d’être prisonnière de ces souvenirs, pour elle s’était bien pire. Elle était prisonnière d’Andrei, de Victor Graham. Elle n’était qu’une poupée programmée qui s’applique à obéir aux paroles divines sortis de ces derniers. Mais Katerina n’avait pas cette capacité. Et elle avait une confiance aveugle en Victor Graham.

_Le problème c’est que, mal soigné, cette maladie provoque un Alzheimer. J’en suis en phase trois.

C’était évident. Il avait cessé de se soigner… C’était d’une injustice flagrante… Il avait cessé de se soigner quand Katerina n’avait pas le luxe d’un traitement adéquat pour une maladie qui était pourtant courante. C’était injuste. Ces réactions multiples de rejet aux différents traitements… Et lui avait arrêter de se soigner.

En 25 ans, jamais elle n’avait raté une seule fois sa prise de médicaments. Pas une seule fois. Même encore aujourd’hui, elle n’avait cessé de le prendre, malgré qu’elle soit totalement consciente de son manque d’efficacité lié aux produits manquants déjà dans les stocks. Le docteur Graham faisait du bricolage pour trouver une solution, et selon ces derniers résultats… ça ne fonctionnait pas.

_Ce n’est rien de grave mais le problème c’est que …

Elle avait les mains serrées dans ces poches. Bien sûr que c’était grave… Phase trois… Quoi que cela signifie, cela n’assurait rien de bon. Elle avait vécu en phase 2 de sa propre maladie des années durant. La phase 3 était la dernière pour elle. Celle qui portait le nom de sida. Elle la trainait depuis un certain temps maintenant. Avec des hauts et des bas.

Phase trois… Cela ne laissait pas beaucoup de doutes. Il pouvait y avoir quoi grand maximum ? 10 phases ? Non… elle l’avait lu dans un des livres de médecines que le docteur Graham lui avait fourni sur le cerveau. 7. 7 phases. Et combien de temps pour chacune d’entre elles ? En général, le temps allait en diminuant. Personne n’avait envie de se retrouver longtemps en dernière phase d’une maladie. Tout était bien pensé.

_Je ne vivrais que jusqu’à mes 35 ans, 40 ans maximum si on est optimiste, et plus mon état va se dégrader, plus je deviendrais un légume, à part si la maladie ne m’emporte avant.


Il valait mieux que la maladie l’emporte avant non ? Katerina s’était dit que le jour où elle commencerait à accumuler les crasses, celle qui font souffrir, elle trouverait un moyen de rendre les choses plus douces. Elle ne se pensait pas la force d’affronter tout ça. Elle avait vécu sa vie entière à se battre contre cette maladie. Si un jour il devenait évident qu’elle ne gagnerait jamais, elle ne voulait pas se trainer.

_Je suis désolé, ce n’est certainement pas ce que tu espérais pour … amant …


Elle observa son visage déconfit. Il y avait de quoi être désolé oui… Arrêter son traitement… Et en même temps, cette mine triste lui serrait le cœur.

- Tu n’aurais pas dû négliger ta santé.


Elle voulut rajouter qu’il l’avait mérité, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Qui était-elle pour juger ce qu’il avait ou non mérité ? Katerina haussa finalement les épaules. Elle ajouta avec un nouveau regard vers le lac. Tout était calme. Elle aussi. Dans sa poche, sa main était à nouveau ouverte. C’était plus facile de passer après sa révélation.

- Je suppose qu’on est tous plus ou moins à date de péremption dans cet institut…


Ils avaient tous une date imprimée sur leur dossier. Une date limite que les médecins essayaient par tous les moyens de prolonger. Parfois avec succès, parfois moins.

- Le docteur Graham, il me ramenait à la vie. J’ai vraiment cru que ça suffirait mais… Moins traitement nécessitait des produits spécifiques. Tant que nous sommes coincés ici, il ne peut plus retarder ma date de péremption.

Était-elle un yaourt qui risquait de se gâter si on le laissait trop longtemps au frigo ? Cette idée était à la fois amusante et triste.

- Mon immunité se dégrade. Je…Sans l’intervention du contient… Une année. Peut-être deux si je suis suffisamment prudente... Tu aurais vite fait de m’oublier…


Elle avait toujours plus facile lorsqu’elle parlait des symptômes que lorsqu’elle donnait un nom au mal qui l’habitait. Qui la hantait depuis toujours.

- J’ai le VIH. Dernière phase. Le sida.

Elle détestait cette fragilité. Elle détestait toute la proportion que cela avait toujours pris dans sa vie. Cette maladie l’écrasait. La dominait de toute sa hauteur. Elle ne quittait pas le lac des yeux. Elle non plus n’était pas prête à affronter le regard de Nevrabriel.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Une valse au clair de lune [pv : Katerina] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Sam 14 Nov - 0:37


Une valse au clair de lune
_ Tu n’aurais pas dû négliger ta santé.

Le ton de Katerina était dur. Nevrabriel trouvait qu’elle le jugeait quelque part et n’appréciait pas vraiment. Mais d’un autre coté elle avait raison, il n’aurait pas du. Il aurait certainement mieux accepté la remarque si Katerina montrait un peu plus de compassion. La demoiselle se mit à regarder le lac et lui tourna doucement les yeux vers la forêt, la laissant sortir de son champ de vision.
De l’extérieur, on aurait pu croire à un couple en train de bouder. Cote à cote, regardant chacun ailleurs.
Il ne savait pas pourquoi il était si calme et patient avec Katerina, puisqu’il pourrait simplement prendre ses affaires et partir avec un « Puisque ça ne semble pas t’atteindre, je m’en vais. » mais la vérité c’était qu’il ne voulait pas vraiment s’en aller, même s’il n’avait pas apprécié …

_Je suppose qu’on est tous plus ou moins à date de péremption dans cet institut…

Katerina avait toujours le visage vers le lac lumineux, lui la forêt sombre. Il l’écoutait d’une oreille en se demandant tout de même pourquoi est-ce qu’avec elle il abandonnait ce coté sombre qui l’avait habité depuis la nuit de la révolution.
Katerina avait plus ou moins raison. Certains avait une date avant de quitter l’Institut, plus neuf que jamais, certains, en effet, était là pour espérer quelque chose avant que cet anomalie dans leur corps ne les détruise un jour. Mais depuis qu’il était là, Nevrabriel avait vu plus de patients quitter l’Institut que des patients mourir dans ces murs. Bien que certain décidait de vivre leur dernier moment avec leur proche, comme Anna … Il lui en était reconnaissant d’ailleurs, il n’aurait pas supporté qu’elle meurt devant lui. Mais il était triste également de ne pas l’avoir vu avant, de ne pas l’avoir dit adieu sur son lit de mort. Cette relation avait un goût d’inachevé et c’était certainement pour cela que c’était elle qui l’avait accompagné durant sa dépression. Puisqu’il ne l’avait pas vu mourir, peut-être que, quelque part, il espérait que ça soit faux, qu’elle soit en vie et elle reviendrait vers lui, rien que pour lui dire qu’elle va bien.

_Le docteur Graham, il me ramenait à la vie. J’ai vraiment cru que ça suffirait mais… Moins traitement nécessitait des produits spécifiques. Tant que nous sommes coincés ici, il ne peut plus retarder ma date de péremption.

Cette fois les mots de Katerina suscita la curiosité de Nevrabriel. Sans la regarder toutefois, il tourna la tête pour regarder devant eux. Par sa vue panoramique, il pouvait distinguer les cheveux de la demoiselle à ses cotés, mais ne la regardait toujours pas, n’ayant pas digéré sa remarque de toute à l’heure.

_Mon immunité se dégrade. Je…Sans l’intervention du contient… Une année. Peut-être deux si je suis suffisamment prudente... Tu aurais vite fait de m’oublier…

Nevrabriel fronça les sourcils. Elle avait une maladie auto-immune comme Anna ? Il l’avait supporté une fois, il ne savait pas s’il aurait la force de supporter une nouvelle fois une personne qui n’avait aucune chance de survie. Plus fragile qu’une plume, toujours trop pâle, elle ne pouvait rien faire qui lui demandait trop d’effort, la mettre sur un fauteuil roulant serait revenue au même.
Mais Katerina ne semblait pas souffrir de cela. Elle valsait, elle avait valsé des minutes durant avec lui, on pouvait presque penser qu’aucun des deux n’étaient malades à cet instant. Est-ce qu’elle aussi allait l’abandonner pour aller mourir dans sa chambre, auprès des personnes qui comptait vraiment pour elle ?

_J’ai le VIH. Dernière phase. Le sida.



Ah …

_Ah …



C’était tout ce qui traversé la pensée de Nevrabriel.

_D’accord …

C’était tout.
Le temps d’assimiler.
Un long moment.
Le silence était si long et pesant, mais Nevrabriel n’avait pas les mots pour le briser. Il ne savait pas vraiment quoi penser de ça, mise à par que, de toute façon, il n’avait pas l’intention d’avoir des relations intimes avec Katerina, du coup ça ne le concernait que peu mais … mais en fait il comprenait pourquoi elle était outrée de savoir qu’il avait cessé son traitement. Il avait eut la chance de survivre alors qu’elle, il en était presque certain, si elle avait été à sa place, elle ne serait déjà plus de ce monde. Le savoir lui ôta toute frustration.
Mais il ne savait pas quoi dire. Elle aussi allait finir par mourir. Plus tôt que lui s’ils n’arrivaient pas à contacter l’île. Nevrabriel ne connaissait pas mille façons d’attraper le Sida et il voyait mal une riche héritière échanger une aiguille mal entretenu avec des gens de petites vertus. Elle avait certainement du l’avoir d’un de ses parents ou par relations sexuels … Elle était belle, ça ne serait pas étonnant qu’elle ait eu du succès et l’ait faite avec la mauvaise personne. Encore plus si elle demandait à des inconnus d’être son amant, c’était sur que l’ignorance avait des conséquences.
Malgré ses pensés, Nevrabriel ne voulait pas l’accablé, lui faire de reproches ou l’insulter de femme de peu de vertus pour se venger de ses propos à son égard. Si elle voulait lui dire comme elle l’avait attrapé, c’était son choix.

Le silence s’éternisa encore de longues minutes sans que Nevrabriel ne parle, rassemblant ses idées pour savoir ce qu’il voulait pour la suite. Mais la réponse était simple, même s’il appréciait beaucoup la demoiselle, il n’avait pensé à aucun moment échanger une nuit d’amour. Il avait accepté d’être son amant pour lui montrer que l’amitié existait et donc ce problème ne pouvait être le sien, il n’y avait pas lieu de fuir ou d’avoir peur.

_Eh bien …

Nevrabriel posa sa main sur l’épaule de Katerina pour qu’elle s’arrête. Il la tourna doucement vers lui et la regarda dans les yeux. Il ne souriait pas, son regard était vivants mais n’exprimait rien. Puis, doucement, il prit le col du manteau de la demoiselle et le releva pour faire paravent. Il prit doucement quelques mèches de cheveux pour les ramener devant et cacher davantage son cou. Ses gestes étaient doux et remplis d’affection même si son visage n’exprimait aucun sentiment. Son regard contourna le visage de Katerina, cherchant à la couvrir plus qu’elle ne l’était.

_Nous allons faire en sorte que tu tiennes jusqu’à l’intervention du continent.

Le jeune homme finit par poser ses deux mains sur les épaules de la demoiselle près avoir terminé de la couvrir au maximum. Nevrabriel émit un faible sourire, presque triste. Il ne saurait pas la rassurer, elle était totalement consciente de son état et elle savait qu’elle avait très peu de chance de survie sans remède. Personne ne pouvait rien faire, mais il espérait vraiment qu’elle tienne le coup pour avoir une longue et belle vie, faire de meilleurs choix en matière d’amants et surtout, réalise ses souhaits.
Son sourire triste s'éleva légèrement en un sourire rempli de bienveillance et de sincérité. Il voulait y croire.

_Tu as tenu jusque là, tu peux encore le faire.


Nevrabriel
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Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Sam 14 Nov - 21:27
_Ah…

Ce n’était probablement pas ce qu’il espérait. Elle en était consciente. Katerina savait à quel point le regard des autres étaient différent sur une personne comme elle, rongée par une maladie sexuellement transmissible. Elle ne pouvait que garder la tête haute. Elle détourna le regard, incapable de l’affronter.

_D’accord …

Le silence se prolongea. Ça y était ? Le moment où il lui disait aurevoir avant de prendre ces jambes à son cou ? Franchement, qui ne le ferait pas ? Elle ne pourrait même pas lui en vouloir. Ils marchaient tous les deux et Katerina se demandait franchement où ils se dirigeaient finalement. Elle se sentait stupide parce qu’elle aurait voulu que ça fonctionne. Parce qu’elle avait sincèrement pensé que ça pouvait fonctionner…
Elle se sentait seule. Victor Graham. Sa seule lumière dans l’obscurité. Nevrabriel, Sheila, elle les perdrait forcément. Elle n’était peut-être simplement pas faite pour les autres. Elle n’était peut-être tout simplement faites pour personne.

_Eh bien …

La main du jeune homme se posa sur l’épaule de Katerina. Elle se retourna vers lui. C’était difficile, mais elle devait affronter son regard. Il avait l’air sérieux. La décision de la laisser planter là était un peu difficile peut-être ? Elle ne pouvait qu’espérer que ce soit ça. Qu’il regrette au moins.

Il remonta son col. Glissa ses cheveux pour protéger son cou découvert. Des gestes doux. Drôle de façon de se quitter… Elle aurait voulu qu’ils restent là pour toujours. Elle voulait imprimer ces gestes dans son esprit. Si ce devait être les derniers…

_Nous allons faire en sorte que tu tiennes jusqu’à l’intervention du continent.


Nous ? Son sourire était mince, mais Katerina ne voyait que lui. Il la tirait vers le haut. Il était criant de sincérité. Elle voulait le croire ce sourire. Elle voulait croire qu’elle n’était pas seule face à sa maladie. Face à ses conséquences. Victor Graham soignait son corps, mais il avait autre chose à faire que de soigner son cœur. Personne ne se préoccupait de son cœur. Et lui… Il lui disait « Nous » ? Katerina aurait dû en sourire, s’en réjouir. Mais étonnement, elle sentit des larmes monter au coin de ces yeux. Comme si elle se sentait soudainement soulagé d’être moins seule en même temps qu’elle se rendait compte à quel point cette solitude lui pesait.

Parfois elle repensait à sa dispute avec Hyppolite. Les choses auraient-elles pu se passer différemment ? Puis elle se rappelait qu’il l’avait abandonné. Qu’elle avait raison depuis le début. Qu’il n’avait jamais été son ami.

_Tu as tenu jusque-là, tu peux encore le faire.


Les yeux noyés de larmes, elle avait le visage levé vers celui du jeune homme. Ces mains quittèrent les poches de son manteau. Ces mains glissèrent, peu assurées, vers celle du jeune homme.

- Je ferai de mon mieux… Nevrabriel…

Elle se sentait plus fragile, les mains dans les siennes. Et en même temps, elle se disait qu’elle serait peut-être en sécurité. Pour quelques temps au moins… Probablement encore sa naïveté maladive. Mais elle voulait se bercer d'illusions encore un peu.
Katerina Soukhovo-Kobylin
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Dim 15 Nov - 0:51


Une valse au clair de lune
_Tu as tenu jusque-là, tu peux encore le faire.

Le visage fermé de Katerina s’ouvrit doucement peu à peu. Elle ne voulait plus cacher ses émotions, du moins, elle ne voulait pas cacher ceux-là. Il espérait que son sourire sincère et doux lui allégeait le cœur. Ses yeux brillaient comme si elle voulait pleurer. Tristesse ? Joie ? Soulagement ? La nuit ne le permettait pas de le déterminer, mais les mains de la demoiselle remontant jusqu’à lui avait une signification particulière. Elle acceptait ses mots et le fait qu’il soit prêt d’elle dans son cheminement contre sa maladie.

_Je ferai de mon mieux… Nevrabriel…

Le jeune homme acquiesça avant de prendre les mains de Katerina dans les siennes. Etrangement, il retrouvait sa chaleur. La sienne. Il ne se souvenait plus du temps où il donnait de sa chaleur aux autres, il avait oublié comment réconforter les autres alors qu’avec Katerina, tout semblait plus simple, plus naturel, plus juste. Et cette chaleur qui animait son cœur depuis sa naissance, celle qui le poussait à rendre le monde heureux, le Nevrabriel de l’aile X, le grand roux du couloir, le magicien conteur, le violoniste des falaises, le liseurs dans la cours, ce garçon au grand cœur qu’il a été, il voulait le redevenir pour Katerina.

_Je sais.

Katerina semblait vouloir vivre. Elle ne se laissait pas mourir, elle tenait bon, elle voulait réellement vivre. Elle avait certainement des rêves, des envies, des souhaits possibles mais qu’elle ne pouvait accomplir à cause de sa courte espérance de vie. Elle était jeune, elle était belle, elle aurait du avoir toute la vie devant elle.
Nevrabriel caressa doucement les mains de Katerina dans les siennes, les réchauffant et lui montrant tout son soutient.

_Je suis désolé que tu ais cette maladie, ce n’est pas juste.

Même si elle avait eu une vie de débauche. Combien de personne en avait eu sans jamais attraper cette saleté ? C’était une maladie affreuse, détruisant toute l’immunité, laissant le malade constamment dans la souffrance jusqu’à ce que la fin arrive. Personne ne méritait de porter le sida. Peut-être lui dira-t-elle un jour comment elle l’a eu ? Peut-être voudra-t-elle se confier sur sa vie ? C’était à elle de décider ce qu’elle voulait partager de son existence avec lui, il n’a jamais été homme intrusif.
Doucement, Nevrabriel délaissa les mains de la demoiselle pour s’avancer. Il tendit les bras et les passa sur le dos de Katerina pour la lover contre lui. Il caressa doucement les cheveux qui ne servaient pas à couvrir son corps et posa son menton sur le sommet de la tête de la jeune femme.
Il lui semblait qu’elle avait apprécié ses gestes affectifs. Si tel était le cas, elle avait surement besoin de cela en ce moment. Elle avait besoin qu’on la soutienne et qu’elle sache qu’elle avait des épaules sur qui pleurer, des oreilles qui l’écouteraient, des yeux qui la regarderaient. Elle avait besoin d’exister, loin de sa maladie.

_Si tu en as besoin, je serais là pour toi.



Nevrabriel
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Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Lun 16 Nov - 0:45
_Je sais.

Et la caresse de ces mains sur celle de la jeune russe semblait s’accorder avec ces dires. Elle appréciait cette chaleur qui lui donnait le sentiment de ne plus être seule.

_Je suis désolé que tu ais cette maladie, ce n’est pas juste.


Katerina avait de la chance dans son malheur. C’était le sida qui l’avait porté à Andrei. Et c’était lui qui l’avait sauvé de la mort pendant des années. Puis, ici, alors qu’elle n’y croyait plus, Victor Graham c’était penché sur son cas. Elle savait qu’elle était chanceuse. Que des êtres aussi exceptionnels n’ai pris la peine de s’occuper d’elle. La vie était-elle un balancier qui essayait de toujours s’arranger pour compenser ? Un équilibre fin entre le bonheur et le malheur. N’était-ce pas tout cela qui faisait la justice ?

Nevrabriel l’attira dans ces bras. Il était rassurant de s’y blottir. La caresse de ces doigts dans les cheveux de la jeune russe l’apaisait. Quel prix payerait-elle pour ces moments d’insouciance autour du lac ? S’endettait-elle ou était-ce un juste retour après ce qui s’était passé avec Hyppolite et Agnès ?

_Si tu en as besoin, je serais là pour toi.


Elle ne voulait pas y penser. Elle ne voulait pas non plus penser qu’Hyppolite aussi prétendait qu’il serait là pour elle. Elle voulait juste le croire un peu. Il n’y avait pas d’amour entre eux. L’amour auquel elle ne croyait plus. Celui qui trompait les cœurs. Juste cet accord. Ils étaient amants. Rien de plus ou de moins. Pas de chimères ou de superflus, juste des faits. Peut-être que finalement, l’amour était une science ?

Elle profita donc juste de cette étreinte. De ce moment suspendu prêt d’un lac. De cette présence qui la protégeait. Même si cela ne durait qu’un temps, c’était déjà ça. Après tout, la vie aussi ne durait qu’un temps. C’était le temps qui dominait tout finalement. Et s’il ne lui en restait plus beaucoup, elle voulait le prendre de court.
Katerina Soukhovo-Kobylin
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 16 Nov - 0:56


Une valse au clair de lune
La soirée se passa de manière plus calme, même si tout deux avaient réalisé quelque chose d’important chez l’autre ; leur vie éphémère. Peut-être que ça les a rapproché, peut-être pas, mais pour l’écossais, il ne sentait pas d’éloignement.

Nevrabriel raccompagna la demoiselle jusqu’à mi-chemin pour la que la milice ne les voit pas ensemble. Ils ne diront certainement rien, étant supérieur à eux, Katerina n’avait pas de compte à rendre, mais de bouche à oreille, il était possible que Graham demande des explications et Katerina le les lui donnera surement. Il fallait mieux être prudent avec ce genre de chose.
Mais au moment de se quitter, Nevrabriel agrippa le bras de la demoiselle en l’appelant doucement, pour qu’elle lui offre son attention.

Même s’il avait pu dissiper tout malentendu tout à l’heure, qu’il avait su la rassurer sur le fait qu’il était simplement timide en plus que sa maladie ne le dérangeait pas, il était conscient de sa maladresse et il avait besoin de savoir que Katerina était rassurée tant par sa maladie que son physique. Il vint à sa rencontre et lui sourit avec beaucoup de tendresse et de sincérité. Il vint doucement lui prendre la main, la caressant avec son pouce. Ses yeux vairons se perdirent un instant dans ceux de Katerina.

_Tu es vraiment très belle, à mille lieux de me répugner.

Le jeune homme accompagna ses mots d’un baise main audacieux, ne déviant pas son regard de celui de sa compagne nocturne.
Nevrabriel ne savait pas ce qu'il attendait de ses mots. Lui faire des éloges ? La manipuler ? Elle avait du pouvoir dans l'Institut Graham. Mais étrangement, ses envies de manipulations disparaissaient aussitôt lorsqu'il était avec elle. Il n’en avait plus à cet instant. Il voulait être auprès d’elle pour ce qu’elle était et non ce qu’elle avait. Comme si la voir lui faisait changer d'avis. Il ne pensait plus à l'utiliser mais simplement passer du temps à ses côtés. Il était bien à ses côtés, il était apaisé, il avait le doux sentiment qu'ils étaient seuls au monde, une bulle magique qui les couvait de sérénité et les protéger des maux du monde extérieur.

_Rentre bien … Bonne soirée.

Puis, il fit deux, trois pas en arrière avant de se retourner afin de rentrer au bunker, regardant par moment derrière son épaule pour regarder Katerina s’éloigner. Lorsque Nevrabriel repassa au lac, il s’arrêta un instant, se remémorant cette valse exquise, la musique, la grâce de sa cavalière. La nuit était belle, calme. Il avait encore du temps avant le lever du jour …
L’écossais sortit de nouveau son instrument afin de rejouer la mélodie qui les avait accompagné, fermant les yeux pour que le souvenir de cette nuit reste à jamais gravé dans sa mémoire … Le souvenir d’une valse au clair de lune.


Nevrabriel
Image : Une valse au clair de lune [pv : Katerina] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
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