contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 9 Nov - 1:57


La complainte de Nevrabriel
L’hiver arrivait.

Il y a une ombre dans le vent. Une ombre aventureuse, une ombre téméraire, une ombre amoureuse de la lumière.

Nevrabriel n’avait pas encore reprit toute ses fonctions motrices, sa cheville lui faisait encore un peu mal et ses points de sutures n’étaient pas encore tombés, mais maintenant qu’il savait, il ne pouvait plus se cacher. Par sa discussion avec Lucy, il avait comprit ses sentiments et même si ça ne semblait pas plaire à son amie, il n’y pouvait rien. Les marques à son cou n’étaient plus là cependant, elles avaient disparus. Il était vivant et partait sur la guérison de l’hiver. Et pourtant il se sentait bien las.
Depuis sa rencontre avec Katerina près du lac, les deux jeunes gens se retrouvaient souvent pour parler, jouer du violon ou simplement apprécier la vue. Elle lui avait demandé d’être son amant puisqu’elle ne croyait pas en l’amitié. Il avait accepté sans comprendre pourquoi et sans arrière pensées, de tout manière elle ne semblait pas attendre quelque chose de lui ou de son corps. S’il avait appris à apprécier la compagnie de la jeune femme, il se sentait bien triste lorsqu’il ne la voyait pas le soir. Il était peut-être idiot mais il était conscient de ses sentiments. Ils se tournaient tous vers elle.
S’il avait réussit à marcher lorsqu’il était tombé, s’il prenait soins de se rendre au lac à la même heure, d’y rester plus longtemps que nécessaire, s’il souriait parfois pour rien, si la vie lui semblait plus belle, s’il avait envie de redevenir ce qu’il était, c’était parce qu’il pensait à elle.

Nevrabriel se glissait derrière les arbres, laissant les gardes passer lorsqu’ils étaient proches. Leurs rondes étaient toujours les mêmes. L’écossais faisait cela aussi lorsqu’il était patient. Il avait appris par cœur la ronde des gardes afin de se faufiler dehors la nuit pour admirer les étoiles. Aujourd’hui, c’était pour se faufiler à l’intérieur.

Il savait combien de temps et où regarder à présent. A force d’espionner, il avait repéré ce qui semblait être la chambre de la secrétaire de Graham. Loin de là l’idée d’espionner son intimité, mais il voulait simplement la voir lorsqu’elle ne venait pas au lac. Il voulait simplement l’apercevoir à sa fenêtre, savoir qu’elle allait bien, qu’elle était en sécurité où elle était. C’était un sentiment qui ne le quittait plus depuis son réveil, la revoir, entendre sa voix, pouvoir se plonger dans ses yeux … Il avait cru mourir et toute ses pensées la concernaient à ce moment.

Le cœur de Nevrabriel rata un battement. Elle était là. Plus belle que la nuit, plus resplendissante que le jour.
Il se laissa doucement épaulé par l’arbre à ses cotés afin de pouvoir l’admirer. Il se sentait aboulique, mou, fébrile. Si son corps le pouvait, il fusionnerait avec l’arbre tant il ne répondait plus de rien. Il ne ressentait plus la douleur de ses blessures, il se sentait presque flotter. Son cœur battait à tout rompre et un sourire large et rêveur s’afficha doucement sur son visage.

Depuis quand n’avait-il pas ressentit cela ?
S’il était plus audacieux, il s’avancerait et lui ferait signe de le rejoindre.

Peut-être qu’une tragédie l’attendait …

Roméo n’avait pas hésité à escalader les murs de la demeure de Juliette, se cacher afin de pouvoir l’admirer. Mais seulement, Juliette aimait Roméo. Tristan aimait Yseult, Yseult aimait Tristan. Cyrano aimait Roxane mais Roxane n’aimait pas Cyrano.
Dans cette histoire, était-il Tristan, éprit d’une princesse par une quelconque magie ? Etait-il Roméo, aimant et aimé ? Ou était-il ce pauvre Cyrano qui aimait mais ne pouvait être aimé en retour ? Si lui ne savait pas qui il était, il savait que Katerina était sa Juliette, sa Yseult et sa Roxanne à la fois. Il avait aimé autrefois, il savait aimer, mais il ne pouvait pas savoir si son amour était partagé, jamais. C’était si merveilleux et si douloureux. Il se consumait lorsqu’il ne la voyait pas et renaissait lorsqu’elle posait les yeux sur lui.
S’il n’avait jamais pu, ne serait-ce que tenter, de la manipuler, il savait à présent pourquoi. Malgré sa promesse de tout donner pour sa famille, il ne pouvait s’empêcher de la rompre à chaque fois qu’il pensait à Katerina, cette fée qui avait volé son cœur. Il aimerait tant le lui donner, lui dire de le garder, mais cela voulait également dire accepter de souffrir. Souffrir d’amour et de passion. Souffrir de peur de la perdre, souffrir de peur de ne pouvoir la garder, souffrir de ne pas être aimé.

Si Juliette pleurait le nom de Roméo, Nevrabriel pleurait celui de Katerina. Graham, même s’il n’était pas de son sang, était comme son père. Donatien, même s’il n’était pas son père, était tout comme. Ils s’étaient promis de ne penser qu’aux personnes importantes. Mais elle était devenue importante … lui, l’était-il devenu ?
Et Donatien, après ce qu’il avait fait, semblait avoir perdu de l’importance pour l’écossais ...

Elle quittait sa fenêtre. Il se consumait.

Comment lui avouait comme je l’aime  …

Sans lui faire part de mes problèmes ?
Pouvait-il avouer à Katerina qu’il ne vivrait certainement pas longtemps ? Pouvait-il lui dire qu’il l’oublierait sans le vouloir un jour ? Pouvait-il se livrer à elle sur tout ce qui lui faisait mal ; l’affection de Lucy envers Jessy, la mort de son petit frère, l’absence de ses géniteurs, le départ de sa grand-mère, ces femmes qui ont brisé son cœur, Donatien qui ne l’aimait peut-être pas, Lucy qui semblait lui en vouloir de quelque chose ? Pouvait-il vraiment parler en toute ouverture ? Evidemment, il ne pouvait pas se déclarer si elle ne connaissait pas tout. Il ne pouvait pas demander qu’ils soient de vrais amants si elle ne savait pas qui il était vraiment. S’il devait donner son cœur, elle devait savoir son contenu.

Le pire est encore à venir.
Oui le pire allait venir. Elle devenait sa drogue, il rêvait d’elle, lorsqu’il a été blessé, il avait pensé à elle. Il s’était levé et a pu marcher parce qu’il voulait la revoir, elle, ses yeux, son sourire.
Il pourrait faire n’importe quoi pour elle, lui donner un organe, prendre sa maladie, marcher avec une plaie béante et une foulure, prendre le risque de se faire prendre juste pour la regarder, lui écrire des poèmes, lui chanter des sérénades, danser avec elle au clair de lune.
Le pire arrivait … L’amour fou, l’amour vrai.

_Sais-tu que pour toi … je donnerais ma vie …

C’était stupide, il ne la connaissait que depuis quelques mois. Mais tous les jours depuis ces quelques mois elle ne cessait de le faire sourire. Elle lui redonnait cette envie d’exister. Elle lui redonnait son envie d’aimer. Envie de briser les entraves et la glace autour de son cœur. Il avait envie d’aimer à nouveau. D’aimer Katerina. Mais également il avait envie de vivre. Vivre pour la revoir, vivre pour l’aimer et espérer être aimé. Si elle lui avait donné le gout de vivre, alors il lui donnerait sa vie car sans elle il n’était plus qu’une coquille vide.
Il rêvait souvent qu’elle l’aime éperdument, comme lui en cet instant. Il espérait qu’elle éprouve les mêmes sentiments, que ces sourires, cette éclat dans ses yeux lorsque leurs regards se croisaient, que cette beauté mystique lorsqu’elle était près de lui étaient le signe qu’il avait une place dans son cœur. Même si c’est un tourment, il avait ce vœux, celui qu’elle l’aime également.

Nevrabriel entendit du bruit et se cacha derrière son arbre. La milice passait. C’était toujours la même ronde.

Katerina … La secrétaire du docteur Graham. Tout le monde la respectait, ses élèves l’acclamaient, elle était aimé par ceux qui la connaissaient, ou du moins, apprécié. Mais Nevrabriel brulait d’une toute autre flamme. Oui. Même s’il la respectait, l’admirait, il était certainement le seul à l’aimer ainsi. Il en était certain, personne ne pouvait l’aimer plus qu’il ne l’aimait à présent. Qui d’autre donnerait sa vie pour elle ? Qui d’autre rêvait d’elle, vivait pour revoir son sourire ? Qui était assez fou pour espionner sa fenêtre ? Qui était assez amoureux pour fondre à chacun de ses regards ?

Mais elle ?

Aimait-elle quelqu’un ?

Pouvait-elle l’aimer, lui ?

Si ce n’était pas le cas, pouvait-elle un jour lui offrir son amour ?

Une complainte. Oui. Ses pensées étaient une douce complainte. La nuit était toujours si irréelle avec Katerina, alors, cette chanson avait surement sa place. Cette chanson qui naissait doucement en lui. Des paroles tristes, profondes, mais pourtant pleine d’espoir. Il avait cru qu’il ne pourrait plus jamais aimer, qu’Astrid avait laissé un trou trop béant dans son cœur pour être comblé, que plus personne ne pourrait y accéder, que ses promesses ne pourraient être brisées, mais Katerina … Par un charme puissant avait réussi à tout détruire et tout rebâtir. Etait-il si pauvre en son cœur pour que la voix d’une femme l’envoute ainsi ? Etait-il si faible d’âme pour se laisser consumer par des yeux clairs ?

Nevrabriel commença à s’éloigner doucement en laissant son cœur se livrer à la nuit, comme si c’était un songe. Le songe d'une nuit d’automne. Il livrait à la lune ses tourments, ses maux mais également sa joie d’aimer à nouveau.
Il repensait à cette horrible douleur lorsqu’Anna était morte, à cet agonie lorsqu’Astrid était partie. Chacune de ses histoires d’amours étaient un échec. Et plus il échouait, plus il mourrait. Il avait voulu se donner la mort, il a été arrêté. Le destin voudrait-il donc sa mort ? Si Cupidon était de son coté, Katerina l’aimerait, autrement, c’était un sort de la jalouse d’Aphrodite qui souhaitait le faire souffrir jusqu’à donner son dernier souffle.
Car il l’aimait. Mais saurait-il lui plaire ?

Il repensait à Astrid, elle aussi était secrétaire, magnifique, bien éduquée, attachée à sa fonction, elle ne pouvait pas l’aimer, lui le misérable. Oui il était misérable. Qu’avait-il à offrir à une femme telle que Katerina ? A force de parler avec elle et de trainer dans le coin, il avait entendu qu’elle était une riche héritière, une bonne donatrice de feu l’Institut Espoir. Ce qui expliquait qu’elle soit si propre sur elle et qu’elle soit aussi cultivée qu’intelligente. Mais Nevrabriel n’avait rien à lui offrir, comme il n’avait rien à offrir à Astrid. Quelle princesse voudrait d’un gueux ?
Finalement il n’était ni Roméo, ni Tristan et encore moins Cyrano, eux avaient eu une chance, lui était tel Quasimodo et elle Esméralda. Il l’aimait sincèrement une femme inaccessible, le laid qui aimait la Belle, le mal-aimé qui aimait l’Eprit, le paria qui aimait la Princesse.

Nevrabriel continuait à marcher vers le bunker. La nuit était froide, très sombre. Elle pleurait avec lui. La nuit savait ses tourments, il les lui confiait depuis tant d’années. Elle savait que lorsque son cœur appartenait à une personne, il avait du mal à passer à autre chose, il était de ceux dont l’amour avait du mal à s’effacer pour laisser une chance à une autre.

Etre aimé de Katerina … Elle voulait qu’ils soient amants sans aimer. Elle ne savait pas ce qu’était. Il ne pouvait pas être ce genre de personne, il ne voulait pas être un amant parmi d’autre, il voulait être sa plus belle histoire d’Amour … Ce n’était pas son destin … Mais il l’espérait, en vain …


Arrivé devant les portes du bunker, l’amoureux transi se retourna une dernière fois vers le bâtiment où se trouvait celle qu’il aimait. Il ne pouvait plus faire semblant. Il lui dirait son amour car elle seule pouvait le sauver ou le laisser se détruire …

Nevrabriel
Image : La complainte de Nevrabriel [SOLO] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
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