contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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AraatanForum RPG Mono no Aware
Timeline : Printemps 2021

Sheila McElroyÉlectron libre
Dim 22 Nov - 1:08






Au lever du jour

J'expire doucement avant de m'étirer. La sensation de la roche contre mon dos imprègne encore mes muscles d'une sensation glacée. Je bouge doucement pour échauffer un peu mon corps avant de me lever. Je ne sais pas quelle heure il est. Il fait encore sombre dans la grotte mais je n'arrive pas à me rendormir. Alors, discrètement, je m'éclipse de ma cachette en laissant volontairement mon sac à dos et la batte d'Eden. Pour le second objet c'est un peu à contre cœur que je le fais. Je n'aime pas m'en séparer... Mais pour faire un peu de parkour elle va me gêner. la seule chose que je garde avec moi c'est mon canif replié qui est accroché à ma ceinture.

Tiens ? Il y a une petite luminosité qui commence à pointer le bout de son nez. Ce n'est pas encore tout à fait le lever du jour mais je pense que ça ne va pas tarder. Je crois qu'on le voit bien depuis le lac. Si je me dépêche je pourrai sûrement le contempler ! Et au fond ça ne pourra pas me faire de mal. Je prends une grande bouffée d'air puis fais plusieurs mouvements d'échauffement. Je n'ai certainement pas envie de me froisser un muscle ! Bon. Lorsque je me sens prête, je commence à trottiner vers mon objectif jusqu'à me mettre à courir. Ça me fait un bien fou ! Sentir l'air contre mon visage, la chaleur monter doucement dans mon corps pour me réchauffer, avoir cette sensation de vitesse et presque d'invincibilité lorsque je parcours le sentier de terre. Le chemin s’étend jusque loin. Je prends d'un coup plus d'élan avec un sourire. Et puis je lance mes mains vers l'avant pour faire un saut périlleux puis enchaîne avec un salto avant. Je retombe sur mes pieds et continue ma course. Un rire traverse mes lèvres. Je me sens bien ! J'ai l'impression que ma tête est enfin vide quand je cours ou saute. C'est tellement agréable.

Je ralenti la cadence en arrivant au lac pour finalement m'arrêter. Un peu essoufflée je reprends doucement mon souffle avant d'observer l'étendue de l'eau. Il n'y a encore personne on dirait. Le soleil commence à peine à pointer le bout de son nez mais le ciel n'a pas encore eu le temps de prendre ces teintes rosées du matin. J'esquisse un sourire. Bon, maintenant que je suis là, autant trouver un endroit pour admirer l'astre faire son œuvre. Je regarde autour de moi avant de jeter mon dévolu sur un arbre puis m'en rapproche. Je commence à grimper pour monter en haut des branches. Là, j'ai l'impression de revenir dans l'insouciance de l’adolescence. Techniquement, je ne suis pas si âgée que ça mais avec tout ce qu'il s'est passé, j'ai cette sensation de ne plus vraiment faire partie du monde de l'enfance maintenant. Et parfois, ça fait du bien de simplement s'amuser un peu... Ça faisait longtemps...
Je m'adosse au tronc et commence à observer la faible lumière qui peine à émerger. Je ferme les yeux une seconde le temps d'inspirer une bouffée d'air puis sursaute. J'ai entendu des pas. Curieuse, je regarde en bas pour essayer d'identifier la personne qui serait de passage. Au début je ne vois pas trop avec les branches et les feuilles mais je vois quelqu'un approcher. Je plisse un peu les yeux et...

- Katou !

Un sourire illumine mon visage et je commence à lui faire de grands signes d'une main.

- Je suis en haut !

Je précise pour qu'elle puisse me repérer plus facilement et dès qu'on établit un contact visuel, j'abaisse ma main en rigolant.

- Fais pas cette tête ! Tu devrais savoir que je suis un p'tit signe à force, ha ha !

Je finis par descendre pour la rejoindre. Une fois près d'elle je passe mes mains dans mes cheveux pour me recoiffer un peu et retirer les feuilles que je sens sous mes doigts. J'en ai peut-être d'autre mais vu que je les vois pas...

- Ça fait longtemps, comment tu vas ? Alors, t'as ramené la soupe ?

Je plaisante bien sûr. Cette rencontre n'était pas prévue, forcément qu'elle n'a pas de soupe.

Codage par Libella sur Graphiorum

Sheila McElroy
Image : Au lever du jour [ft. Katou] F18yFiche personnage : One upon a timeEspace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 01/07/2018Age : 24
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mar 24 Nov - 16:13
Il faisait encore quasiment nuit. Katerina s’était réveillée plus tôt qu’à son habitude. Elle avait travaillé tard pourtant sur le livre que lui avait confié le Marquis. Elle se passa de l’eau froide sur le visage pour bien se réveillée et chasser son sommeil, ce n’était pas la peine de trainer au lit.

Elle marcha sans bruit jusqu’à son bureau, observa ces notes encore étalée sur la table. Elle hésita. Elle savait qu’elle n’aurait pas le temps de terminer sa lecture et son analyse avant son premier rendez-vous de la journée, de toute manière, l’obscurité était encore trop importante, elle se serait abimée les yeux. Mais son premier rendez-vous était dans longtemps…

Elle avait beaucoup de travail en ce moment, les patients dont les maladies nécessitaient des traitements spéciaux, ceux qui auraient eu besoin d’une assistance de machines électriques… Il fallait faire avec les moyens du bord pour que sauver du temps, sauver de l’énergie et des ressources. Chaque choix avait un impact non négligeable. Elle soupira. Elle avait besoin de prendre l’air…

Katerina enfila sa veste et ces bottes, ainsi que le bonnet qu’elle avait déniché pour se protéger du froid. Si l’air était bel et bien froid dehors, il était aussi agréablement sec. Le silence régnait encore sur l’ile, à peine dérangé par les premiers chants des oiseaux. La jeune femme marcha pensivement. Il s’était passé beaucoup de choses ces derniers temps pour elle. Elle avait du mal à voir clairement dans tout ce qui lui arrivait.

Ces pas l’amenèrent mécaniquement vers le lac. Elle était venue ici si souvent ces derniers temps… Mais toujours tard le soir, pratiquement uniquement la nuit. Le lac ne semblait pas perdre de sa beauté alors que le soleil commençait doucement à se lever, au contraire. Elle avait l’impression qu’elle était seule au monde, face à ce dernier qui sortait doucement de sa torpeur.

- Katou !

Elle regarde autour d’elle pour repérer la voix qui l’apostrophait. Familière mais qu’elle n’avait pas entendue depuis un petit moment. Tellement familière qu’elle ne put s’empêcher de sentir un sourire poindre sur son visage. Il fut vite ravalé quand elle se remémora sa conversation avec Victor Graham. La vérité était que depuis ce jour, elle avait évité le plus possible la frontière du territoire des électrons libres. Sheila serait forcément déçue de la réponse qu’elle aurait à lui apporter. A la place, elle allait déposer de temps en temps elle aussi quelque chose près de la pierre ou l’amie de Sheila était tombée. Ce n’était certainement pas la même chose, mais c’était mieux que rien.

- Je suis en haut !

Il y avait quelqu’un dans l’arbre qui agitait ces bras. Pas n’importe qui. Sheila. Un magnifique sourire sur les lèvres. La jeune russe la regarda, les yeux ronds. Comment elle avait atterri là-haut était pour elle un mystère.

- Fais pas cette tête ! Tu devrais savoir que je suis un p'tit signe à force, ha ha !


Katerina la salua sobrement, s’approchant de l’arbre. Levant la tête en l’air pour avoir la belle en visuelle. Elle ressemblait à un chat sauvage, perchée dans son arbre. Elle descendit rapidement, et la jeune russe manque un ou deux battements de cœur. Heureusement, Sheila était très agile et suffisamment adroite pour ne pas tomber. Elle a les cheveux en bataille, des feuilles coincés partout et malgré tout, son charmant sourire fait tout le travail.

- Ça fait longtemps, comment tu vas ? Alors, t'as ramené la soupe ?


Elle savait que Sheila plaisantait, mais la jeune russe se sentait un peu coupable. Effectivement, elle n’avait rien sur elle. Même pas une bonne nouvelle. La jeune femme avait encore quelques morceaux de feuille dans les cheveux, Katerina l’apostropha donc, tendant les mains pour atteindre les feuilles mortes :

– Attend, je vais t’aider…

Elle s’appliqua à prendre les mèches rebelles de Sheila avec méthode et faire glisser ces doigts jusqu’aux pointes pour que les feuilles et morceaux d’écorces ne puisse s’y accrocher.

- Ca va. Et toi Sheila ? Il doit faire froid dans la grotte…

Katerina savait qu’elle-même n’aurait jamais tenu une semaine à dormir là-bas. Peut-être que cela pourrait suffire à convaincre son amie que rejoindre l’institut présentait beaucoup davantage non négligeable.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Au lever du jour [ft. Katou] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Sheila McElroyÉlectron libre
Dim 13 Déc - 1:35






Au lever du jour

Le sourire aux lèvres et le regard braqué vers mon amie, je sens une émotion pétillante au creux de mes poumons. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vues et je suis vraiment contente de l'avoir croisée ce matin ! En plus on a de la chance, le soleil se lève et va petit à petit nous offrir une multitude de couleurs délicieuses ! Je suis vraiment heureuse ! Quand elle m'interpelle en levant les yeux vers moi mon regard suit immédiatement leur direction pour se poser sur mes cheveux. Bon techniquement je vois pas le haut de ma tête mais je suppose que j'ai des feuilles coincées dans ma tignasse. Je ne bouge pas puis finis par fermer les yeux tandis qu'elle glisse ses doigts dans mes cheveux. J'avoue ce genre de papouille ça a toujours été mon point faible... C'est tellement agréable. De petits frissons tout doux tombent le long de ma nuque pour rejoindre mon dos. J'ai l'impression que je pourrai rester comme ça toute la journée, à seulement me laisser tripoter les cheveux par mon amie. Mais bon toute bonne chose à une fin et je rouvre les yeux pour la regarder. Elle me dit qu'elle va bien mais j'ai l'impression que c'est pas trop le cas... Sa couleur est un peu chaotique et j'arrive pas à savoir ce qui se passe. Mais si elle me dit rien, c'est qu'elle ne veut pas en parler alors je me tais sur ce sujet. De toute façon elle sait que je la jugerai jamais pour quoi que ce soit donc si elle se sent, elle peut me dire ce qu'elle veut.

- Et toi Sheila ? Il doit faire froid dans la grotte…

Je souris avant d'émettre un petit rire à la fois embarrassé et amusé. Ouais c'est sur que c'est pas le top du confort. J'ai déjà entendu des expressions du style "mais t'habite dans une grotte ou quoi ?" quand quelqu'un ne connaît pas le dernier truc à la mode ou bien un machin tellement connu que ça a fait le tour du monde mais je n'avais jamais cru l'expérimenter moi-même. Je mets mes mains sur mes hanches sans perdre mon sourire puis hausse les épaules.

- Hm c'est sûr que mon hôtel actuel a pas beaucoup d'étoile ! Enfin, j'avoue qu'il peut faire un peu froid parfois mais en faisant un peu de sport on se réchauffe. Et puis on s'habitue à force. Ne t'en fais pas, tant que je suis vivante c'est que je vais bien.

Je lui adresse un sourire pour la convaincre de mes paroles. Je n'ai pas envie qu'elle s'inquiète, elle a déjà sa maladie comme préoccupation. Parce que oui, même si je ne sais pas ce qu'elle a, si elle est à l'institut Graham, je pense que ce n'est pas rien... Et je veux lui éviter du stress. Avec moi j'ai juste envie qu'elle puisse souffler un peu et s'amuser. Après tout, il parait que le stress diminue les défenses immunitaires alors que le rire et la gaîté aide à une meilleure santé ! Bref.
J'ai toujours dans le coin de ma tête ce qu'elle m'avait proposé la dernière fois qu'on s'est vue. Elle avait proposé de parler à Graham de mon escapade pour voir s'il était possible que je vienne me recueillir sur la tombe d'Eden. Mais je préfère la laisser aborder le sujet, j'ai pas envie qu'elle pense que je lui mets la pression ou quelque chose comme ça. Au lieu de ça, je tourne la tête vers l'arbre et une idée me vient.

- T'as déjà grimpé dans un arbre ?

Je lui adresse un sourire et lui prends doucement la main.

- On aura une super belle vue sur le lever du jour de là ! En plus ça donne une sensation de liberté ! Mais si tu veux pas on peut aussi rester là, c'est bien aussi ici.

Je la forcerai pas si elle a peur de tomber même si je compte bien l'aider à grimper. Si elle accepte je la tirerai avec moi, sinon on restera ici. En fait tant que je suis avec elle, je me fiche de l'endroit. Je me contente de lui sourire gentiment. C'est elle qui choisit ce qu'on fait. Après tout, entre nous deux elle est celle qui se rapproche le plus d'une princesse et moi d'un écuyer. J'ai pas la prétention de me monter au rang de chevalier servant ou quoi. Mais elle a des manières et ses traits fins me font vraiment penser à celui d'une princesse. Ma petite princesse brune toute gentille !

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Sheila McElroy
Image : Au lever du jour [ft. Katou] F18yFiche personnage : One upon a timeEspace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 01/07/2018Age : 24
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Dim 13 Déc - 16:29
Toujours aussi lumineuse, comme si rien ne pouvait effacer le sourire de ces lèvres, Sheila rigola. Pourtant… Katerina l’avait vu, que la jeune femme n’était pas toujours si joyeuse. Portait-elle, elle aussi un masque derrière lequel elle cachait le reste ? Un masque de joie et d’insouciance ? La jeune russe eu un léger sourire cela dit. A quand remontait la dernière fois qu’elle l’avait entendue rire ?

- Hm c'est sûr que mon hôtel actuel a pas beaucoup d'étoile ! Enfin, j'avoue qu'il peut faire un peu froid parfois mais en faisant un peu de sport on se réchauffe. Et puis on s'habitue à force. Ne t'en fais pas, tant que je suis vivante c'est que je vais bien.

Elle sourit comme pour appuyer ces propos. Katerina se força à la croire. Mais peut-être que… Si elle n’était pas si bien, s’il faisait froid là-bas, peut-être que Katerina saurait la convaincre… La jeune russe était un peu plus confiante.

- T'as déjà grimpé dans un arbre ?


Elle secoua la tête à la négative. Bien sur que non. Sheila lui attrapa la main. Malgré qu’elle soit emmitouflé dans sa veste et son écharpe, elle avait les doigts plus froid que sa jeune amie. Peut-être était-ce dû à l’escalade justement ?

- On aura une super belle vue sur le lever du jour de là ! En plus ça donne une sensation de liberté ! Mais si tu veux pas on peut aussi rester là, c'est bien aussi ici.

Elle leva les yeux pour affronter l’arbre du regard. Elle n’était même pas capable de ramasser des cailloux sans se couper… Katerina doutait de pouvoir grimper à un arbre. Et puis, c’était dangereux… La logique aurait voulu qu’elle refuse la proposition de son amie et qu’elles restent toutes les deux planter au sol.

– Je ne suis pas sur d’en être capable…

Mais si se devait-être la dernière fois qu’elle voyait Sheila… Elle avait envie de grimper dans cet arbre avec elle. Elle avait envie de voir le lever du jour ! Peut-être même de ressentir cette fameuse sensation de liberté. Une dernière fois. Faire une dernière bêtise toutes les deux.  Si elle refusait de rejoindre l’institut, se serait la dernière fois. Puis Sheila pourrait la détester autant qu’elle ne le voudrait, parce que Katerina ne pourrait continuer de la fréquenter.

- Mais si tu m’aides… J’aimerais bien essayer.

Elle avait confiance en Sheila. Elle ne l’avait jamais mise en danger. Même cette fois où il avait trouvé le chat sauvage. Elle espérait qu’elle ne se blesserait pas cette fois-ci. Elle n’avait jamais osé dire ce qu’elle avait à son amie, et elle avait peur que cette dernière n’essaye de l’aider si elle s’égratignait. Elle suivit donc Sheila qui l’entraina vers le tronc. Elle suivit ces instructions à la lettre, faisant de son mieux pour s’agripper à l’écorce. Elle glissa à un moment mais Sheila était là pour l’aider. Une fois arrivée sur l’une des branches, la jeune russe due s’arrêter. Elle était essoufflée par l’effort. Lorsqu’elle regarda en bas, elle trouvait déjà le sol très loin… Elle attrapa donc le bras de Sheila qui l’avait rejoint sans grande difficulté, un peu effrayée. Elle ne pensait pas avoir le vertige, mais le fait d’être si loin du sol n’était pas très rassurant.

Elle allait demander à Sheila de redescendre quand son regard se porta enfin plus loin que sur le sol de la forêt. Autour d’eux, il y avait les autres arbres. Mais aussi, le ciel, qui était un peu plus proche. Les couleurs rosées du lever de soleil. La liberté ? La jeune russe avait l’impression que le soleil ne se levait que pour elles… La surprise de cette différence de paysage alors qu’elles avaient juste grimper dans un arbre était une surprise à laquelle la jeune russe ne s’attendait pas. Elle en avait le souffle coupé, et ça n’avait plus rien avoir avec la montée. Elle eut un plus grand sourire.

– Merci ! Tu avais raison Sheila c’est…

Dire que c’était beau ? Superbe ?  Que ça ressemblait à la liberté et qu’elle la découvrait seulement ? Elle ne savait pas quoi dire. Elle tourna ces yeux pâles vers ceux, hétérochromes de la jeune femme. Il fallait qu’elle accepte... Comme un besoin pressant, alors qu’elle aurait voulu profiter encore un peu de ce qui les entourait, elle lui demanda :

- Sheila… Je sais que tu faisais partie de cette… Révolution mais… et si tu rejoignais l’institut Graham ?
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Au lever du jour [ft. Katou] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Sheila McElroyÉlectron libre
Dim 13 Déc - 22:16






Au lever du jour

Elle a les mains froides. Ça me rappelle un peu Kat et sa peau toute frileuse. Presque inconsciemment tant j'ai pu le faire avec mon ex, j'englobe un peu plus sa main avec la mienne et resserre son étreinte pour la réchauffer. Faut croire que certains réflexes ne se perdent pas. Je la regarde alors que ses yeux bleus vont défier l'arbre. Hm... Elle n'a sûrement jamais grimpé dedans pour l'observer de cette façon. Ou bien elle pesait le pour et le contre. Je connais pas sa maladie donc je sais pas à quel point c'est dangereux ou pas ce que j'ai proposé mais je sais qu'elle ne ferai rien dont elle n'a pas envie. Et elle saura évaluer les risques.

- Je ne suis pas sur d’en être capable…

Je lui adresse un sourire bienveillant. Bah tant pis si elle se sent pas. Je veux pas qu'elle se sente coupable de refuser. J'allais lui dire que ce n'était pas grave et que ce n'était de toute façon pas une obligation lorsqu'elle reprend la parole. Finalement, elle aimerait essayer si je l'aide. Oh. Oh ! J'ai un moment de surprise avant de réaliser qu'elle vient d'accepter et mon sourire rayonne un peu plus. Je la tire avec moi près du tronc à escalader.

- T'en fais pas, je suis là, je te laisserai pas tomber !

Même si je garde mon sourire, j'ai une seconde d'absence en réalisant ce que je viens de dire. Je revois ma main qui lâche celle d'Eden alors que je lui avais dis que je ne lâcherai pas. Je crois que mon expression s'est légèrement crispée avant que je balaye la montée d'émotion d'un revers mental. Je suis vraiment bête parfois...
Je commence à lui donner des petits conseils pour éviter qu'elle tombe et lui montre les branches les plus accessibles pour monter dans l'arbre. Je l'invite à passer devant puis la suit pour être sûr de la rattraper si elle glisse. Au pire elle me tombera dessus et j'amortirai le choc. On y va doucement, par étape pour éviter les chutes. Et vu comme elle glisse à un moment j'ai bien fais ! Je la rattrape en douceur et l'aide à se stabiliser en vérifiant qu'elle n'a rien de cassé. Ça a l'air d'aller ! Puis on arrive sur une branche assez massive et Katou s'arrête pour récupérer son air. Je viens m'asseoir à côté d'elle en silence, la regardant en souriant. Mais quand je vois la tête qu'elle fait en regardant en bas, je comprends qu'elle dois avoir le vertige. Elle m'attrape le bras et je reste immobile, stable. Je suis là, tout va bien. Tu ne vas pas tomber.  

- Hey Katou, lève les yeux, je l'invite gentiment à regarder autre part pour qu'elle oublie l'appel du vide.

Son regard finit par se détacher du sol pour explorer l'horizon et je ne peux pas m'empêcher de l'observer. Je veux voir sa réaction, déceler une réponse. Si oui ou non j'ai bien fais de proposer cette escalade. Et quand je vois un sourire pur et solaire illuminer son visage, mon expression s'attendrit. Elle est mignonne quand elle sourit comme ça. Elle qui semble si... Si intimidée, introvertie, distante. Si seulement elle savait comme elle peut être belle lorsque la joie recouvre son visage.

- Merci ! Tu avais raison Sheila c’est…

Elle s'interrompt et je regarde enfin le ciel qui s'offre à nous. Le soleil pointe le bout de son nez, éclairant les nuages de sa douce couleur rosée. Je pense qu'on peut qualifier ça de magnifique. J'espère que ça lui plait. Je sais qu'en étant électron libre je ne possède rien. Je sais que c'est la seule chose que je peux lui offrir. Et je prie vraiment pour qu'elle aime le peu que je puisse lui donner.
Elle tourne sa tête vers moi et je fais de même. Mais j'ai du mal à identifier la couleur qui émane de son aura soudainement. Heu... Qu'est-ce qui se passe ?

- Sheila… Je sais que tu faisais partie de cette… Révolution mais… et si tu rejoignais l’institut Graham ?

Oh... Heu... J'entrouvre la bouche, un peu surprise de ce qu'elle dit. C'est vrai qu'Aeden essaye de me convaincre d'aller au village mais je ne pensais pas que Katou me demanderai de rejoindre sa faction... Et malheureusement, je ne peux pas accepter. Graham a des méthodes... Disons que je n'ai pas entendu beaucoup de bien de cet homme même si mon amie l'a en admiration. Mais le peu que je vois m'empêche de me sentir à l'aise avec l'idée de rejoindre ce camp. Ils ont carrément une milice. De l'extérieur ça ressemble plus à une dictature...
J'ai un petit sourire embarrassé alors que je me frotte la nuque. J'ai pas envie de la décevoir et surtout, je ne veux pas qu'elle pense que notre amitié sera brisée si je refuse de la suivre. Comment dire ça ?

- Je... Je suis touchée que tu me le proposes.

D'une certaine façon c'est qu'elle se préoccupe de moi, pas vrai ? Peut-être que ça veut dire qu'elle me veut plus proche d'elle aussi. Et c'est vrai que j'aimerai la voir plus souvent...

- Mais je ne peux pas... Tu sais, les électrons libres n'ont pas de cadre pour les protéger... Et je veux m'assurer qu'il n'arrive pas d'accident comme...

Ma parole se bloque à travers ma gorge et je détourne les yeux. J'ai du mal à prononcer son nom...

- Comme... Enfin... Tu vois.

J'inspire un coup puis tourne à nouveau mes yeux vers elle.

- Mais surtout, ne t'inquiète pas. Ça change rien à notre relation !

Je lui adresse un sourire en refermant une main sur la sienne.

- Même si on se voit pas forcément trop souvent, de mon côté j'ai une certitude: tu seras toujours là.

Dans un sourire, je pose ma main libre sur mon cœur pour lui signifier qu'elle y occupera toujours une place importante. Et j'espère... Que c'est pareil de son côté.

Je prends un ton un peu plus léger en ajoutant sur le ton de la confidence:

- Et si jamais t'es cloitrée dans les bâtiments, je viendrai te voir en grimpant incognito à ta fenêtre comme dans Roméo et Juliette ! dis-je en ponctuant ma phrase d'un clin d’œil.  

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Sheila McElroy
Image : Au lever du jour [ft. Katou] F18yFiche personnage : One upon a timeEspace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 01/07/2018Age : 24
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Lun 14 Déc - 17:32
La surprise se lit sur le visage de Sheila. Elle ne s’attendait pas à cette demande apparemment… Katerina note sa mine embarassée… ça ne présage rien de bon…

- Je... Je suis touchée que tu me le proposes.

La jeune russe savait déjà que la suite se composerait d’un « mais ». C’était exactement ce qu’elle redoutait… Elle allait perdre Sheila…

- Mais je ne peux pas... Tu sais, les électrons libres n'ont pas de cadre pour les protéger... Et je veux m'assurer qu'il n'arrive pas d'accident comme...

Elle se sentait responsable des réfractaires… Comment Katerina pouvait lui faire comprendre que ce n’était pas le cas ? Que personne ne les obligeait à vivre en reclus dans cette grotte. Que les portes de l’institut Graham leurs avait été ouvertes tout ce temps mais qu’ils ne comprenaient pas que le Marquis voulait juste les aider. Soigner les patients dans l’ordre et la discipline. C’était le seul moyen de sauver le plus de vie possible. Ce n’était pas pour rien qu’elle formait des jeunes au soin.

- Comme... Enfin... Tu vois.

Comme Eden ? Victor Graham avait raison au fond… Les morts étaient morts. Elle avait mal conseiller Sheila la dernière fois… Eden se fichait de la manière dont la jeune femme vivrait sa vie puisqu’elle était morte. Puisqu’elle n’était plus là… Comment rattraper ces erreurs ? Comment expliquer ça à son amie ? Et lui expliquer que les réfractaires étaient responsables d’eux-mêmes et de leurs situations ?

- Mais surtout, ne t'inquiète pas. Ça change rien à notre relation !

Son sourire aurait dû être fédérateur. Il l’avait toujours été. Mais Katerina était trop déçue. Pourtant elle s’en doutait… Elle n’avait jamais cru que Sheila la rejoindrait. Comme si l’histoire était déjà écrite.

- Même si on se voit pas forcément trop souvent, de mon côté j'ai une certitude: tu seras toujours là.

Elle posa la main sur son cœur et ça déchira celui de Katerina. Comment pourrait-elle se séparer de Sheila ? Elle semblait si sincère…

- Et si jamais t'es cloitrée dans les bâtiments, je viendrai te voir en grimpant incognito à ta fenêtre comme dans Roméo et Juliette !

Elle regrettait d’être monter dans cet arbre finalement, c’était une erreur. Elle ne savait même pas comment en descendre. Elle ne savait même pas comment se mettre en colère contre quelqu’un qui se tenait contre elle comme Sheila. Elle ne savait même pas pourquoi elle trouvait ce paysage si joli alors qu’elle pouvait en voir d’aussi joli de sa chambre à l’institut… Tout le monde ne cessait de lui parler de liberté. Comme s’ils n’aspiraient tous qu’à ça. Et elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait l’impression d’être décalée par rapport à eux. Tous. Liberté. Ce n’était qu’un mot… Ce n’était qu’un mot… Elle explosa alors :

- C’est ça votre problème, c’est pour ça que vous êtes dans une grotte à vous laisser mourir de faim, de froid et de je sais pas tout quoi ! Vous voyez le mal partout… Jamais je serai cloitrée dans les bâtiments parce que je suis libre de faire ce que je veux. Tout le monde redoute Victor Graham mais c’est déraisonné… Qu’est-ce que vous savez de lui au juste ?

Elle ne s’était plus mise en colère de la sorte depuis Hyppolite. Elle sentait les larmes qui commençaient à naitre au coin de ces yeux. Elle savait exactement ce qu’elle faisait… C’était un mal nécessaire…

- Il fait de son mieux depuis que les Révolutionnaires, depuis que toi et tes amis vous avez foutu le bordel. Il travaille nuit et jour pour trouver des solutions. On a des patients qui n’ont plus de traitements, qui meurent. Mais il ne se décourage pas. Il lit des livres sur l’électricité alors que ce n’est même pas son domaine pour trouver des solutions et contacter de l’aide. Il m’aide à former plus de soignants pour parvenir à gérer la crise et sauver le plus de vie possible. Il doit organiser la nourriture, la sécurité, les stocks, tout. Je ne connais pas médecin plus dévoué que lui.

Elle prit une grande respiration après ce long discours. Elle n’en pouvait plus d’entendre du mal de l’institut Graham. Sheila n’avait pratiquement rien dit pourtant. Juste cette espèce de blague sur le fait qu’elle finirait cloitrée. Si ça se trouve, ça n’avait même rien avoir avec Graham. Si ça se trouve la jeune femme pensait à sa maladie. Mais Katerina savait bien ce que les réfractaires pensaient de Graham de toute manière. Elle trouvait cela injuste. A moins que ce soit juste la réponse de Sheila qui ne lui paraisse injuste ? A moins qu’elle ne craque juste parce qu’elle ne pouvait plus être amie avec elle.

- Si les réfractaires, ou si toi tu voulais vraiment empêcher un nouvel accident, tu ne resterais pas là-bas. Tu pourrais leur montrer l’exemple. Tu pourrais les convaincre. Au moins certains d’entre eux. Ils ont choisi de rester là-bas. Tu as choisi de rester là-bas. Et je peux pas croire que ce soit juste pour empêcher un accident.

Sheila pouvait bien rester avec eux, ça ne changerait rien. Si un accident devait se produire, il se produirait. La jeune russe secoua la tête. Elle savait que perchée en haut d’un arbre n’était pas vraiment l’idéal pour une dispute mais c’était trop tard. Maintenant qu’elle avait commencé à parler elle ne pouvait plus s’arrêter. Elle qui parlait peu, laissait les mots se déverser :

- Finalement tu cherches peut-être juste à te punir après ce qui est arrivé à Eden. Parce que tu as lâché sa main… Mais tu vois, elle est morte. C’est pas en jouant les chevaliers au grand cœur qu’elle va revenir. C’est en jouant aux sauveurs que vous avez foutu l’institut en l’air… Qu’elle est morte… Vous sauvez rien du tout. Votre Révolution c’était juste des trucs de gamin. Les réfractaires, les électrons libres, vous continuez de vous comporter comme des enfants. C’est tellement égoïste ce que vous faites… C’est pas comme ça qu’on s’en sortira.


Repousser Sheila signifiait la blesser. Elle ne connaissait que ce moyen. Ca avait marcher avec Hyppolite. Il avait prétendu qu’il resterait, qu’il ne la quitterait pas aussi blessante soit-elle. Mais personne ne pouvait sincèrement penser cela.

- Je serai pas toujours là Sheila… Bientôt oui, je serai cloitré à l’intérieur de l’Institut, mais pas parce que ma famille m’empêche de sortir comme dans Roméo et Juliette… Juste parce que je finirai comme les autres patients sans traitements… Juste parce que tout le monde éparpille ces forces. Juste parce que les anciens Révolutionnaires ne sont pas capables d’assumer leurs actes. Parce que tu n’assumes pas tes actes Sheila. Alors je suis désolée mais ça change tout… absolument tout.


Elle avait besoin de descendre… Elle s’agita sur sa branche, essayant de trouver un moyen de descendre de là avec une maladresse mêlée de précipitation. Elle voyait à peine, avec ces yeux pleins de larmes. Dans la précipitation, elle se sentit glissée…
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Au lever du jour [ft. Katou] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Sheila McElroyÉlectron libre
Mar 29 Déc - 3:12






Au lever du jour

Je vois bien que ma réponse ne lui convient pas. Même si pour le moment elle ne dit rien, ça se lit sur son visage. Alors j’essaye de faire une blague, j’essaye de sourire pour rendre la chose plus légère et mieux faire passer la pilule. Mais l’expression de Katou se ferme petit à petit. Sa couleur ne me laisse pas trop de place au doute. Elle est en colère…  

- C’est ça votre problème, c’est pour ça que vous êtes dans une grotte à vous laisser mourir de faim, de froid et de je sais pas tout quoi !

Elle… Elle est en train d’accuser mon choix ? J’avoue que je suis un peu déboussolée au début. Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’elle dise ça. Je pense qu’elle est surtout inquiète et avec la déception de mon refus ça donne ce discours. Je pense qu’il ne faut pas que je le prenne pour moi mais je sens que ça va faire mal...

- Vous voyez le mal partout… Jamais je serai cloîtrée dans les bâtiments parce que je suis libre de faire ce que je veux. Tout le monde redoute Victor Graham mais c’est déraisonné… Qu’est-ce que vous savez de lui au juste ?

Au fur et à mesure qu’elle parle, je perds mon sourire même si mon visage garde une expression plutôt douce. C’est mon amie. Elle est pas bien. Je sais qu’elle ne parle pas beaucoup d’habitude et vu le débit de parole qu’elle a, je pense qu’elle a besoin d’être écoutée. Alors je ne dis rien. Je me contente de rester attentive à ses paroles.
C’est vrai que je n’ai eu que de mauvais retours sur Graham… Mais puisque je ne l’ai jamais côtoyé longtemps c’est difficile de se faire un véritable opinion. La chose qui me dérange le plus sur sa faction est la milice qu’il emploie. Je n’ai jamais aimé les dictatures… Katou continu d’argumenter en sa faveur. Elle m’explique qu’il étudie l’électricité pour contacter de l’aide. Qu’il cherche des solutions pour la gestion des médicaments, de la nourriture ou la sécurité. D’accord. J’entends ce que tu dis. Si tu lui fais confiance, alors j’aurai confiance en ton jugement.

Elle reprend une grande respiration et, un peu timidement, je me rapproche d’elle. J’ai un peu peur de sa façon de prendre les choses. J’ai peur qu’elle ne veuille plus me voir après ça. Et son énervement m’inquiète pas mal. Je n’ai pas envie d’abandonner ma meilleure amie pour un choix…

- Si les réfractaires, ou si toi tu voulais vraiment empêcher un nouvel accident, tu ne resterais pas là-bas. Tu pourrais leur montrer l’exemple. Tu pourrais les convaincre. Au moins certains d’entre eux. Ils ont choisi de rester là-bas. Tu as choisi de rester là-bas. Et je peux pas croire que ce soit juste pour empêcher un accident.

Mes lèvres se pincent très légèrement. Montrer l’exemple, hein ? Je ne sais pas vraiment si les gens me suivraient. Au final, je n’ai pas l’impression d’avoir autant d’influence qu’elle le croit… Il y a surtout Aeden qui est comme un frère pour moi mais sinon j’ai plutôt la sensation d’être la fille énergique et optimiste qui veille sur les gens. Je ne pense pas que mes choix influenceraient réellement ceux des autres.

Elle secoue la tête et les mots qu’elle prononce par la suite me font l’effet d’un coup de massue en plein sur la tête. Ou non, plutôt un couteau. Je ne sais pas… Je sais juste que ça me fait mal. « Finalement, tu cherches peut-être à te punir après ce qui est arrivé à Eden. Parce que tu as lâché sa main… ». Pendant une seconde, une trop longue seconde, ma gorge se noue. Je déglutis comme si ça pourrait empêcher l’émotion de monter.

- Mais tu vois, elle est morte. C’est pas en jouant les chevaliers au grand cœur qu’elle va revenir. C’est en jouant aux sauveurs que vous avez foutu l’institut en l’air… Qu’elle est morte… Vous sauvez rien du tout.

Je sens la pluie sur ma peau. J’entends l’orage dans ma tête. Je revois son sourire tremblant juste avant que mes doigts se desserrent. Et j’ai beau faire tout mon possible pour ne rien montrer, je ne peux pas m’empêcher de baisser la tête. Détourner le regard. Je sais… C’est de ma faute. Je n’aurai pas dû l’embarquer là-dedans. J’aurai dû la garder à l’écart. Et maintenant c’est trop tard. Mais je n’arrive pas à savoir ce qui me fait le plus mal… La culpabilité d’avoir lâché Eden ou bien mon amie qui m’a réconforté pour finalement me renvoyer ma faute à la figure. Je veux croire qu’elle était sincère lorsqu’elle m’a ramassé à la petite cuillère. Je veux croire que c’est seulement la colère qui lui fait dire ça. Mais ça n’adoucit pas ses mots pour autant.

- Votre Révolution c’était juste des trucs de gamin. Les réfractaires, les électrons libres, vous continuez de vous comporter comme des enfants. C’est tellement égoïste ce que vous faites… C’est pas comme ça qu’on s’en sortira.

Je ne sais pas vraiment quoi lui répondre… Qu’est-ce que je dois dire dans une situation comme ça ? Est-ce qu’il faudrait que je m’énerve ? Que je me taise ou réagisse ? Je suis un peu perdue. Je ne sais pas trop quoi penser. J’ai l’impression que mon cerveau est un chaos sans nom. Juste une sorte de masse sombre, entre souvenirs, regrets et culpabilité.

- Je serai pas toujours là Sheila… Bientôt oui, je serai cloître à l’intérieur de l’Institut, mais pas parce que ma famille m’empêche de sortir comme dans Roméo et Juliette… Juste parce que je finirai comme les autres patients sans traitements…

Je relève un peu la tête pour la regarder. Bientôt… Elle sera cloîtrée… Katou n’a jamais voulu me dire quelle était sa maladie et ma curiosité n’est pas assez déplacée pour lui réclamer des détails. Mais l’entendre me dire qu’elle sera bientôt dans un mauvais état me serre la poitrine. J’entrouvre la bouche. J’ai envie de dire quelque chose mais je ne sais pas quoi. Et je n’arrive pas à m’imposer dans son flot de paroles.

- Juste parce que tout le monde éparpille ces forces. Juste parce que les anciens Révolutionnaires ne sont pas capables d’assumer leurs actes. Parce que tu n’assumes pas tes actes Sheila. Alors je suis désolée mais ça change tout… absolument tout.

Je referme doucement les lèvres. Un picotement remonte le long de mon dos puis dans ma gorge. Je commence à sentir l’émotion au bord des yeux mais je l’empêche de sortir. Elle pense… vraiment ça de moi ? J’expire doucement pour essayer d’évacuer le trop plein de sentiments qui m’envahissent.
Puis elle s’agite et mon réflexe de grande sœur protectrice reprend directement le dessus. Je l’imagine déjà en train de tomber étant donné sa façon de bouger sur la branche. Alors, par anticipation, j’attrape le tronc et reste attentive à Katou. Elle glisse et je lui agrippe le poignet pour ne pas qu’elle tombe. Je ferme un œil en grimaçant légèrement.
Et après… Je n’arrive pas bien à comprendre ce qui se passe dans ma tête et dans mon corps. Je crois que j’ai revu Eden au bout de mon bras. J’ai entendu la foudre. J’ai entendu son ordre. « Lâche. » Et mon corps entier se met à trembler alors que je lui lance un regard paniqué. J’ai mal au cœur. J’ai l’impression de ressentir une douleur fantôme dans mon épaule, comme lorsqu’Eden ne parvenait pas à remonter. Ma gorge est tellement serrée que je n’arrive pas à parler. Je crois juste que j’ai senti des larmes couler sur mes joues.

Lâche pas Sheila.

Lâche pas.

Lâche pas.

Lâche pas.

Lâche pas.

Lâche pas.

Lâche pas.

Je… J’ai pas droit de lâcher ! J’ai pas droit de la lâcher ! Mon cœur s’emballe si fort qu’il me fait mal. L’histoire se répète ?
S’il te plaît, Katou ! Pourquoi tu me fais revivre ça ? Ma main reste serrée sur son poignet mais je suis tellement en panique que j’ai dû mal à agir correctement. Je me sens juste trembler comme une feuille à l’idée de ce qu’il pourrait se passer si je lâche.
Je ne sais même pas comment j’ai trouvé la force de la tirer vers moi. Je ne sais même pas comment j’ai fais pour la remonter sur la branche à côté de moi. Mais je crois que j’ai réussi. Alors, le corps encore vibrant de peur pour ce qui aurait pu se passer, j’enferme mon amie dans un étreinte. Et ma respiration s’emballe d’un coup comme si je relâchais toute la pression accumulée en l’espace de quelques secondes.

J’ai besoin d’un moment pour me calmer mais je ne desserre pas mon étreinte. J’essuie juste mes larmes du bout des doigts. Puis je ferme les yeux. Elle est là. Elle est contre moi. Elle est vivante.

- Je suis désolée...

Je souffle doucement alors qu’une certaine « tranquillité » parvient à revenir.  

- Je suis tellement désolée, Katerina…

Je crois que c’est la première fois depuis notre rencontre que je l’appelle par son prénom entier plutôt que son surnom. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais juste pas si j’ai le droit d’utiliser « Katou » après ce qu’il vient de se passer…

- J’ai fais beaucoup de choix dans ma vie… Et j’ai conscience qu’il n’ont pas toujours été les bons…

Lentement, je desserre mes bras pour me reculer sans arriver à la regarder dans les yeux. Je suis un peu mal à l’aise. J’ai le cœur qui me fait mal. J’ai envie de dire ce qui me passe dans la tête et en même temps j’ai l’impression de ne pas avoir le droit. Et je ne sais même pas par où commencer.

- Je...

L’émotion me coupe un instant. J’ai l’impression que je pourrai me remettre à pleurer à chaque mot prononcé. Alors je souffle doucement pour essayer de tout contenir. Puis je tourne la tête pour regarder vers l’horizon. J’allais partir sur quelque chose mais je change finalement de direction. Je ne lui ai jamais parlé de mon petit frère après tout... Et peut-être que cette réponse lui permettra de voir un peu plus clair ?

- Je devais être grande sœur...

Je marque une pause. Souffle puis reprends.

- J’ai pu l’être pendant 8 ans. Et puis, une… voiture m’a retiré mon petit frère.

Je baisse la tête pour regarder l’intérieur de mes paumes.

- Et je crois que depuis ce moment là, j’ai un sentiment d’inachevé. Comme si… Comme si on m’avait enlevé de force un rôle qui aurait dû être le mien. Alors je crois… Je crois que chaque jour j’essaye de réparer quelque chose. Dès que je vois quelqu’un dans le besoin, dès que je sens une injustice, j’ai besoin d’aller régler les choses. Comme si je cherchais à retrouver ce rôle mais… Ça ne répare rien...

Et je finis par fondre en larmes, portant une main à mes yeux. Je voulais pas l’embêter avec tout ça. C’est pour ça que je ne lui en ai jamais parlé. Je voulais juste qu’elle puisse avoir un moment de pause avec moi, un rayon de soleil, une bouffée d’air frais.

- Depuis la mort de mon frère, ma famille est totalement brisée… Mon père est dépressif et j’ai peur chaque jour de le retrouver pendu dans sa maison… Quant à ma mère elle… Elle désapprouve tout ce que je fais ou ce que je suis et je ne sais même pas pourquoi...

Je m’arrête un instant pour tenter de calmer mes larmes mais je n’y arrive pas.

- Si je sors de l’institut, c’est déjà trop tard pour que je puisse devenir danseuse étoile… Parfois j’ai juste l’impression de ne plus avoir de famille. De ne plus avoir de rêve et je… Je ne sais pas quoi faire Katerina…

J’inspire. Essuie un peu mes larmes.

- Et je sais que je déçois beaucoup de monde… Je sais que j’ai prit de mauvaises décisions... Mais je ne sais juste plus quoi faire… Et j’ai l’impression de n’avoir plus aucun outils pour réparer quoi que ce soit...

Je me replie légèrement sur moi-même. Je ne veux pas qu’elle me plaigne. Je ne veux pas qu’elle s’énerve. Je ne sais pas ce que je veux… Juste, peut-être, qu’on m’écoute un peu pour une fois.

- Et je me dis… que je suis en bonne santé. Alors c’est mieux de laisser le toit et les soins à ceux qui en ont vraiment besoin, non ?

J’inspire un peu. Je repense à ce qu’elle m’a dit plus tôt. Elle l’a dit, c’est de ma faute à moi et au révolutionnaires si l’île est dans cet état… Ça serait injuste de voler les chambres et les soins de ceux qui n’ont rien demander et qui n’ont que cet espoir pour survivre et se soigner de leur pathologie.

- Je n’arrive pas à savoir si c’était la colère qui te faisait parler comme ça tout à l’heure ou si tu en a véritablement marre de moi…

Je me redresse doucement en calmant tant bien que mal mes pleurs pour la regarder.

- Mais au fond… on est tous brisés ici. Et je ne pourrai jamais te détester...

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Sheila McElroy
Image : Au lever du jour [ft. Katou] F18yFiche personnage : One upon a timeEspace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 01/07/2018Age : 24
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mer 13 Jan - 22:58
Une main la rattrape. La jeune russe s’agrippe comme elle peut à l’arbre. Elle a peur. Et lorsqu’elle relève le regard, celui de Sheila est tout aussi effrayée. Plus encore. Heureusement, Katerina est légère et Sheila une véritable force de la nature. En quelques secondes à peine, la jeune femme sur laquelle Katerina vient de déverser sa colère la tient tout contre elle. En sécurité. En larmes, dans les bras l’une de l’autre… Cette dispute n’a pas de sens, cette étreinte n’a pas plus de sens…

- Je suis désolée... Je suis tellement désolée, Katerina…

Elle s’excuse et un sentiment de culpabilité enserre le cœur de la jeune russe. Elle s’excuse alors que Katerina a déversé toutes ces horreurs… Pourquoi est-ce si difficile de se séparer des personnes qui ne sont pourtant pas vraiment des alliés ? Comment fait Victor Graham ? Est-ce que la jeune russe s’y prend mal ?

- J’ai fais beaucoup de choix dans ma vie… Et j’ai conscience qu’il n’ont pas toujours été les bons…


La jeune russe accroche ces mains à l’écorce de l’arbre, un peu tendue de sentir les bras sécurisant de Sheila s’éloigner. C’est sûr, c’est la première et la dernière fois qu’elle grimpe dans un arbre… De toute manière, lorsqu’elle sera descendue de là, elle ne reverra pas Sheila… Elle ne pourra pas… Etre ici, c’était déjà trahir la confiance de Victor. Elle ne pourrait pas…

- Je...


Katerina tourne finalement le regard vers Sheila. Cette dernière évitait sciemment de la regarder, probablement trop chamboulée pour ça.

- Je devais être grande sœur...

Elle ne sait pas quoi dire. Elle pensait que Sheila était fille unique… Elle ne parlait pas beaucoup de sa famille… Elle ne parlait pas beaucoup d’elle-même finalement. Est-ce qu’au fond les deux jeunes femmes se connaissent vraiment ? Que savent-elles l’une de l’autre ? Est-ce qu’il suffit de passer de bons moments avec quelqu’un pour le considérer comme un am-allié ?

- J’ai pu l’être pendant 8 ans. Et puis, une… voiture m’a retiré mon petit frère.


Katerina sentit poindre une drôle d’amertume en elle. Les voitures… Toujours les accidents de voiture. C’était ceux-là même qui avait empoisonné la vie d’Andrei. Elle ne pouvait pas savoir ce que ça faisait de perdre quelqu’un sans rien pouvoir y faire. Parce que même si elle avait perdu Andrei, tout ça n’avait toujours été que de sa faute alors…

- Et je crois que depuis ce moment là, j’ai un sentiment d’inachevé. Comme si… Comme si on m’avait enlevé de force un rôle qui aurait dû être le mien. Alors je crois… Je crois que chaque jour j’essaye de réparer quelque chose. Dès que je vois quelqu’un dans le besoin, dès que je sens une injustice, j’ai besoin d’aller régler les choses. Comme si je cherchais à retrouver ce rôle mais… Ça ne répare rien...


Sheila éclate en sanglot. Katerina ne sait pas quoi faire. Elle ne peut qu’écouter. Sheila essaye d’être la grande sœur de tout le monde à cause de ce qui est arrivé ce jour-là ? Le parallèle est trop cruel. La femme et la fille d’Andrei qui sont mortes dans l’accident… Son désespoir à lui aussi… Son besoin à lui de réparer. Katerina est bien accrochée à sa branche, pourtant, elle a l’impression d’être tombée malgré tout. Est-ce donc cela depuis le début ? Alors Victor Graham avait raison. Trop perdue dans son passé. Elle doit apprendre à avancer. Pour éviter de finir comme son tuteur ou comme Sheila.

- Depuis la mort de mon frère, ma famille est totalement brisée… Mon père est dépressif et j’ai peur chaque jour de le retrouver pendu dans sa maison… Quant à ma mère elle… Elle désapprouve tout ce que je fais ou ce que je suis et je ne sais même pas pourquoi...


Alors Katerina ne peut rien faire pour Sheila ? Elle ne peut pas être la main tendue qui aidera son amie à sortir des abysses de son passé. Elle ne peut pas réparer ce qui a été brisé. Elle ne peut pas ramener les morts à la vie. Est-ce comme cela que tout doit se finir ? Comme cela qu’elle doit voir le monde désormais ?

- Si je sors de l’institut, c’est déjà trop tard pour que je puisse devenir danseuse étoile… Parfois j’ai juste l’impression de ne plus avoir de famille. De ne plus avoir de rêve et je… Je ne sais pas quoi faire Katerina…


La jeune russe n’avait jamais eu de famille ou de rêves. C’était peut-être ça qui la sauvait au fond. C’était peut-être pour cela qu’elle pouvait encore s’en sortir dans ce monde.

- Et je sais que je déçois beaucoup de monde… Je sais que j’ai prit de mauvaises décisions... Mais je ne sais juste plus quoi faire… Et j’ai l’impression de n’avoir plus aucun outils pour réparer quoi que ce soit... Et je me dis… que je suis en bonne santé. Alors c’est mieux de laisser le toit et les soins à ceux qui en ont vraiment besoin, non ?


Une nouvelle fois des excuses. En rejoignant l’institut, bien sur qu’elle ne volerait la place de personne. Le toit de l’institut était suffisamment grand. Et les dortoirs des membres bien portant laisserait toujours l’une ou l’autre place à une personne comme elle. Elle ne volerait pas forcément les soins en intégrant l’institut. Elle devait s’en douter au fond.

- Je n’arrive pas à savoir si c’était la colère qui te faisait parler comme ça tout à l’heure ou si tu en a véritablement marre de moi… Mais au fond… on est tous brisés ici. Et je ne pourrai jamais te détester...


Les yeux gonflés par les larmes, le visage rougis, Sheila lui semble fragiliser par cette conversation. Finalement, elle se rend compte que c’est peut-être la première fois qu’elles se parlent vraiment. La première fois qu’elle découvre ce que peut ressentir son amie au fond. Caché derrière son sourire de façade. Katerina aurait voulu la prendre dans ses bras. La consoler, lui dire des mots rassurants mais… Elle savait que tout cela n’était pas possible. La jeune russe devait avancer. Elle devait faire confiance à ce qu’elle avait appris.

- J’ai connu une personne qui vivait dans l’ombre de son passé… J’ai moi-même fait cette erreur mais… c’est terminé. Les morts sont les grands perdants des épreuves de nos vies, il n’y a rien à réparer, et tu ne dois qu’à toi celle que tu es aujourd’hui Sheila. Ce que tu fais, tes choix, tes réussites et tes erreurs t’appartiennent.


Elle comprenait enfin ce que Victor Graham avait voulu dire. Elle devait cesser de s’en vouloir de la mort d’Andrei. Il était trop tard pour les regrets. Le passé l’avait toujours trop encombré. Il était temps de tourner la page… Victor Graham était bien vivant, et il était là pour l’aider à suivre la bonne voie.

- Si tu ne viens pas à l’institut, c’est ton choix, et il ne concerne que toi. Il ne peut pas être mauvais, c’est juste le tien. Je… Je me suis emportée mais j’ai eu tort. Je… Je ferais mieux de partir.

Elle entreprit finalement la descente de l’arbre de malheur dans lequel elle était perchée, incapable d’affronter Sheila. Incapable de la consoler. Incapable de savoir ce qui se passait lorsque l’on décidait de rompre une amitié. Tout finirait par se tasser avec le temps de toute manière. Peut-être que Sheila ne pourrait jamais la détester, mais elle pourrait se détourner de la jeune russe sans difficulté. Après tout, c’était ce qu’il s’était passé avec Hyppolite. Puisque l’amitié n’était qu’une facétie, tout s’estompait avec le temps. Et cette blessure qui lui lacérait le cœur finirait par disparaitre, elle aussi.
Elle voulait juste s’en aller. Et que tout soit déjà terminé.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Au lever du jour [ft. Katou] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Sheila McElroyÉlectron libre
Jeu 18 Fév - 18:43






Au lever du jour

Je suis sincère. Je ne pourrai jamais détester Katou. Même si, aujourd’hui, elle m’a fait beaucoup plus mal que je l’aurais imaginé. Même si pendant un instant elle m’a fait retomber dans les enfers de ce soir là… C’est mon amie. Je sais qu’elle aussi se sent mal avec tous ce qui se passe. Et puis la situation est vraiment dure pour tous le monde et on prend chacun les choses différemment. Comment pourrai-je lui en vouloir ?
Je tente de me calmer. J’essaye vraiment d’apaiser la douleur qui pèse sur mon cœur mais c’est un peu compliqué… J’ai juste la sensation que quelque chose appuie sur mes poumons… Je souffle doucement. Essaye de réguler ma respiration. J’ai déjà beaucoup trop pleuré… Il faut que je me calme. Ce n’est pas mon genre de m’effondrer comme ça. Je suis censée être la fille forte qui aide les autres à aller vers le haut. Alors je souffle. Je ferme les yeux une seconde pour tranquilliser mes émotions beaucoup trop tumultueuses.

- J’ai connu une personne qui vivait dans l’ombre de son passé… J’ai moi-même fait cette erreur mais… c’est terminé. Les morts sont les grands perdants des épreuves de nos vies, il n’y a rien à réparer, et tu ne dois qu’à toi celle que tu es aujourd’hui Sheila. Ce que tu fais, tes choix, tes réussites et tes erreurs t’appartiennent.

Je rouvre les yeux en fronçant à peine les sourcils. Les morts sont les grands perdants des épreuves de nos vies… Je ne comprends pas comment elle peut dire ça. C’est tellement… froid ? Je serre un peu les mâchoires en revoyant le regard d’Eden. Son sourire. Son tremblement de lèvres. Elle… Elle n’a pas eu de chance, c’est tout. Elle voulait simplement éviter de m’emporter avec elle… Je n’aime pas ce terme. Je n’aime pas cette façon d’appeler les disparus. Ça me donne une sensation d’irrespect. Eden, Edan et tous les autres n’ont pas demandé à partir. Ils n’étaient pas moins fort que les autres. Ils étaient seulement… au mauvais endroit… au mauvais moment.

- Si tu ne viens pas à l’institut, c’est ton choix, et il ne concerne que toi. Il ne peut pas être mauvais, c’est juste le tien. Je… Je me suis emportée mais j’ai eu tort. Je… Je ferais mieux de partir.  

D’une certaine façon, j’ai l’impression qu’elle accepte ma décision. D’une autre, j’ai une sensation de vide dans mon cœur. Comme si elle me disait à demi-mots qu’elle ne voulait plus de moi. Cette discussion est étrange… On dirait une rupture. On dirait qu’on ne va pas se revoir après ça. Et le pire c’est que je ne peux rien y faire… J’ai beau lui proposer de venir la voir ou de se rencontrer au lac comme aujourd’hui, si elle ne veut plus me voir je ne pourrai pas la forcer…
Je l’observe alors qu’elle commence à descendre, comprenant que plus elle se rapproche de la terre, plus elle s’éloigne de moi. Elle ne me regarde même pas…

C’est à ça que j’ai droit quand je me confie sur mon passé et sur ce qui habite mon cœur ? D’accord… Je vois. Je comprends. J’ai passé mon temps à forger une image de sécurité et de confiance, alors, quand elle se brise, je déçois… Je pensais que notre amitié était plus forte que ça… Je pensais que Katerina me comprendrait un peu plus si je lui expliquais. Ou bien au moins… je pensais qu’elle tenterait de comprendre.
Tant pis. Si j’avais pu revenir en arrière, je l’aurai fais pour tellement d’autres choses. Je l’aurai fais depuis si longtemps.

Doucement, je commence à descendre de l’arbre, suivant son trajet pour m’assurer qu’elle arrive en bas sans aucune égratignure. Elle est prudente, elle se débrouille sans trop de soucis. Et puis la descente est toujours plus facile que la montée. Alors elle finit par poser un pied au sol puis c’est mon tour. Je reste près du tronc. Qu’est-ce que je suis censée dire ? Mes yeux sont braqués sur mes pieds, d’abord incapable de lui faire face. Puis je les force à se relever pour la regarder un peu.
Bleu gris…
Je n’aime pas cette couleur qu’elle a. C’est la même que celle du bal d’Halloween, à notre rencontre. Je ne sais pas ce qu’elle avait vécu ce soir là mais quelque chose l’avait profondément touché et peiné. Je m’étais fais une mission de la distraire le reste de la soirée pour éclaircir un peu cette teinte morne et glaciale. Et maintenant, cette couleur revient comme une ombre que j’ai été finalement incapable de chasser.
Elle l’a accompagné à sa rencontre. C’est normal qu’elle l’accompagne à son départ…

Je lui adresse un petit sourire plus triste que lumineux. Et puis je lève une main pour lui faire un petit signe de salut. Mais je n’arrive pas à lui dire au revoir. J’ai peur que ça soit la dernière fois…
Puis je repose cette même main sur le tronc de l’arbre, mon autre bras le long du corps. Et, sans rien dire de plus, je la regarde s’éloigner...

Codage par Libella sur Graphiorum

Sheila McElroy
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