Pour ce qui est de son apparence physique, Sheila est une danseuse depuis son plus jeune âge ce qui lui donne une silhouette fine et harmonieuse dans l'ensemble. Son regard, assez particulier, attire très souvent l'attention de ceux qui l'entour. En effet, l'un de ses yeux est de couleur noisette tandis que l'autre est ambré. De plus, Sheila a la mauvaise manie de fixer la personne à qui elle parle ce qui intensifie d'autant plus son regard. Ses cheveux roux et lisses ressortent bien par rapport à sa peau claire et sa petite fantaisie capillaire, une mèche assortie à son œil doré, ajoute quelque chose de pétillant à son visage.
Globalement elle dégage un certain charme dont elle a conscience et qu'elle met en valeur. On vit tous les jours dans son propre corps alors autant se sentir bien et belle, non ?
Ha oui, j'oubliais son plus grand damne : sa petite taille (elle ne dépasse pas les 1m53). Les gens la rajeunissent souvent, et étant du début d'année, cela a le don de l'agacer...

18 ans:

Ha 18 ans... Cet âge merveilleux où l'on commence à prendre conscience de ses futures responsabilités en tant que pré-adulte. Ici, c'est un tournant de la vie qui permet de mieux nous positionner, de commencer à raisonner avec sa tête et de garder les pieds sur terre... Bref, commencer à apprendre à devenir une personne autonome et responsable ! Vous commencez à vous situer ? Parfait ! Bon, maintenant on prend une grande inspiration et on oublie tout ce que je viens de dire ! Pourquoi ? Parce que c'est exactement ce que Sheila n'est pas...

Agir au feeling, c'est son truc. C'est une personne émotive, intuitive, impulsive qui exprime toujours ce qu'elle ressent que ce soit à l'oral ou dans son comportement. Un véritable livre ouvert quoi.
Elle à beaucoup d'énergie et tous les moyens sont bons pour la dépenser ! Entre la danse qui est sa passion, le sport, les sorties (de préférence en ville), les virées entre amis et sa nouvelle découverte, le parcourt, autant dire qu'elle trouve toujours le moyen de ne pas s'ennuyer et de rester en activité !
Et pourtant, elle cache bien son jeu la bougre... Avec un style vestimentaire soigné et féminin, ainsi qu'une attention particulière portée à son apparence (elle se maquille assez légèrement pour que ça reste naturel et pour se mettre en valeur) difficile d'imaginer qu'elle crapahute en permanence.
Très sociable, elle aime être entourée et rencontrer de nouvelles personnes. D'ailleurs, elle essaye de s'adapter le plus possible à chacune d'elles pour s'entendre avec un maximum de gens.
En parlant de sociabilité, étant donné qu'elle a côtoyé beaucoup de personnalités différentes, elle cerne assez bien les gens, ce qui permet de tempérer quelque peu son tempérament de feu. En effet, selon la situation, la jeune fille sait se calmer et être un minimum psychologue pour réussir à approcher les personnes les plus renfermées.
Ce côté très extraverti et tourné vers le monde vous laisse deviner une personne pleine de joie de vivre ayant tendance à idéaliser l'être humain. « Je suis persuadée qu'il y a du bon en chacun de nous ! » c'est sa devise préférée (oui parce qu'elle en a plusieurs).

Alors, jusque là ça a l'air d'être quelqu'un de sympa, mais il ne faut pas oublier que tout le monde à ses défauts. En outre, c'est quelqu'un d'un peu trop rêveur qui a du mal à s'ancrer dans la réalité. Elle a pour habitude de se laisser porter avec insouciance sur tous les chemins de la vie, ce qui renvoie aux adultes une image assez peu sérieuse d'elle... Et comme elle reste impulsive, elle n'a pas sa langue dans sa poche ce qui n'arrange rien.
Sinon, pour ce qui est d'organiser ses pensées en règle générale, c'est pas vraiment ça.. On pourrait les comparer à des milliers de papillons de toutes les couleurs. Il y en a pleins partout, à papillonner dans tout les sens sans se stabiliser très longtemps. Pas un seul ne se ressemble mais tous se mélangent. Difficiles d'en attraper un... Vous sentez le problème arriver ? Sheila peut passer du coq à l'âne en une fraction de seconde et manque de cadre...

20 ans:

Parfois la vie est douce. Parfois elle nous frappe durement de sa réalité pour perdre doucement l’insouciance de la jeunesse.
Depuis la Révolution, Sheila s'est un peu renfermée. Elle a toujours cette joie de vivre pour les autres, essaye coûte que coûte de sortir les gens des ténèbres mais son énergie s'est amoindrie. Elle est plus terre à terre, moins rêveuse et sa façon d'idéaliser l'être humain s'effrite.
Elle est devenue beaucoup plus protectrice envers les personnes qu'elle aime et moins désintéressée envers celle dont elle n'a pas beaucoup de lien. Tant que ceux qui lui sont chers sont en sécurité, ça lui va. Si elle doit choisir entre un ami et un inconnu, elle choisira son ami.
D'une certaine façon, sa détermination et combativité se sont renforcées lorsqu'il s'agit de garder ses proches en sécurité. Elle a même parfois des émotions qui ressemblent à de la colère. Elle a déjà perdu trop de gens, elle ne veut plus jamais vivre cette sensation alors elle fera tout pour que ça n'arrive pas.
Elle est également plus inquiète de ce qui peut l'entourer ce qui la fait se comporter plus prudemment en règle général. La vie est précieuse, il faut la préserver...

« Mais quel con celui là ! »
Et voilà, c'était reparti... A peine sur le trajet du retour que je trouvais déjà le moyen de taper sur la tête d'un certain Ruadh. Quoiqu'en même temps il le méritait bien ! Lui qui avait comme coutume de me chiper mon goûter et de me martyriser à la récréation, il commençait sérieusement à m'énerver...
Mon petit frère, Edan, me barra la route, m'obligeant à m'arrêter. Il me fixa longuement en fronçant les sourcils. Et, bien qu'il avait deux ans de moins que moi, je ne pouvais m'empêcher de me sentir mal à l'aise quand il me faisait ces yeux là.
- C'est pas bien Sheila ! Toi tu es jolie et les gros mots c'est pas beau alors ça va pas ensemble...
Il accompagna sa phrase d'une moue que je trouvais totalement adorable et ne pu m'empêcher de sourire. Après tout, même s'il me réprimandait, il venait aussi de me faire un compliment, non ?  
- Tu as raison, je vais faire attention.
Ha... Qu'est ce que je ne ferrai pas pour lui faire plaisir ! Après tout, ce n'était pas seulement mon petit frère, c'était aussi mon plus grand fan. Il me répétait toujours que, plus tard, je serai la plus jolie des danseuses et j'y comptais bien. De toute façon il le fallait si je voulais quitter cette ville. Même s'il s'agissait de Dublin, la capitale, elle me semblait tout de même beaucoup trop petite. Beaucoup trop étroite. Beaucoup trop monotone... A moins que le problème vienne de moi ? Du haut de mes sept ans, j'étais sans doute trop ambitieuse ou trop insatisfaite...
Sur cette pensée je scrutais la ville. Cette fin de journée d'hiver lui donnait une teinte fraîche et pâle, enveloppant doucement les rues d'un manteau de crépuscule. Même si j'avais du mal à me l'avouer, je ressentais une tendresse particulière pour cet endroit...

***

Janvier 2008, je venais d'avoir huit ans.
C'était une après-midi des plus banales. Un petit soleil timide caressait nonchalamment les vitres des fenêtres tout en luttant pour ne pas être couvers entièrement par les nuages. Mon père était allé chercher Edan à son cours de dessin tandis que ma mère était dans la cuisine. Moi je venais à peine de boucler mes devoirs qui, soit dit en passant, étaient un véritable calvaire ! J'avais une mémoire kinesthésique alors rester concentrer sur une chaise sans bouger pendant des heures ne pouvait évidemment pas me correspondre.
Je levai le nez en entendant la sonnerie du téléphone et me fis un devoirs de prévenir ma mère même si elle n'avait aucuns problèmes d'audition notable.
- Téléphone !
- Oui, oui, j'avais entendu.
Ma mère posa d'un coup sec son torchon sur une chaise pour fondre sur l'appareil qui beuglait des appels à l'aide depuis quelques secondes.

Qui aurait imaginé qu'un simple coup de fil puisse tout changer ?

***

Six ans venaient de s'écouler depuis ce jour. Déjà ? J'avais du mal à me rendre compte... Le temps était devenu une notion tellement abstraite pour moi que je m'y perdais. J'avoue que c'était sans doute le seul jour de l'année où je ressentais une intense tristesse serrer ma poitrine. Cette même tristesse que j'avais ressentis quand Edan nous avait lâché la main à tous... J'ai encore du mal à comprendre comment cela a-t-il pu arriver. Je me revois dans le salon quand ma mère laissa tomber le téléphone, dans la salle d'attente des urgences pendant que le bruit des secondes sonnait à mes oreilles comme un compte à rebours funeste. Le médecin qui sortait de la salle d'opération la tête baissée et désolée.

Je me regardai dans le miroir pendant de longues secondes. Me remémorer ces souvenirs ne me donnait décidément pas un air des plus attrayant. Je posai un doigt sur un coin de ma joue et le fis glisser jusqu'à l'autre pour dessiner un sourire par dessus mes lèvres. Edan faisait toujours ce même geste quand j'étais triste ou en colère pour me remonter le moral et m'inciter à me dérider.
C'était pour moi un geste magique, qui me faisait toujours beaucoup de bien. D'ailleurs, je me mis à sourire sans m'en rendre compte.
Depuis qu'Edan n'était plus là je m'étais enfermée dans un état de joie permanent, en permanence en train de parler à des gens pour me faire de nouveaux amis et me sentir entourée. Passer du temps à plaisanter avec eux était ma seule source de réconfort. Même si cela pouvait paraître étrange voire déplacé le rire, la gaieté, l’enthousiasme et tout autres sentiments positifs m'étaient d'un grand réconfort. Et puis, mon petit frère était la personne la plus rayonnante qu'il soit alors il ne voudrait sans doute pas que je déprime et que je vive seulement à moitié. Mais mes parents ne semblaient pas l'avoir compris... Après l'accident, ils n'avaient de cesse que de chercher un coupable. Était-ce le conducteur de la voiture qui allait bien trop vite ou bien mon père qui avait eu un moment d'inattention ? Et en ce qui me concernait, ils me réprimandaient à longueur de journée. Même si au début j'avais fondu en larmes et qu'il m'était totalement impossible de m'arrêter, j'avais relativement vite changé d'attitude pour honorer la mémoire d'Edan.
Il y avait même des fois ou il me semblait l’apercevoir, debout, les mains derrière le dos, un sourire silencieux sur son visage. Comme si me voir continuer de vivre comme ça le rendait joyeux...

« Arrête d'afficher ce sourire ridicule sur ton visage ! »
M'aboyait ma mère en me secouant. Elle était tellement dévastée qu'elle avait du mal à gérer ses mélanges pénibles d'émotions. Mon état d'esprit l'agaçait passablement et elle n'adressait la parole à mon père que pour se disputer avec lui.
Le couple commençait à faire naufrage puis s'éloigna peu à peu. Depuis, mes parents ne vivent plus ensemble et se remettent très mal du départ d'Edan. Je ne peux pas leur en vouloir, on fait tous comme on peut pour surmonter ça...

Je ravalais ses souvenirs qui semblaient lointains et pourtant si présents pour regarder une énième fois les lettres que j'avais reçu. Enfin une lettre en particulier me tenait vraiment à cœur. Une demande d'admission dans un certain lycée d'excellence, perdue au fin fond du Connemara. Bon, j'avoue au début j'étais pas mal réticente... Moi qui n'arrivais même pas à me contenter de la capitale d'Irlande, alors un petit coin perdu au milieu des forêts et avoisinant le zéro en matière de vie sociable... Enfin sauf si on compte les moutons comme des relations riches en rebondissements.
Mais aujourd'hui j'avais prit ma décision et elle était sans appel ! D'ailleurs ça me ferra du bien de m'éloigner un peu de mes parents. Je pense que l'on est actuellement à un instant de notre vie où personne ne se comprend... Mais peu importe, j'irai là-bas.
De toute façon, ma mère avait été claire : après mon bac, elle comptait m'envoyer dans un institut sur une île du Golfe, près de l'Europe, pour soigner ma soi-disant « maladie » même si je ne l'ai jamais vu comme telle. J'ai donc bien le droit de choisir mon lycée !

***

L'avion venait d’effleurer la piste d'atterrissage en glissant doucement. Bac en poche, l’Irlande derrière moi, je me sentais prête et en même temps nerveuse. J'étais à peine sortie à l'aire libre que ma curiosité naturelle me poussa à tout observer, effaçant un peu de mes réticences.
Je jetai un œil à la gourmette argentée accrochée à mon poignet. La gourmette de mon frère que j'avais fait agrandir pour qu'elle m'aille. Son nom finement taillé dans le bijoux semblait m'encourager à avancer.

« Direction: ma nouvelle vie ! »

***

L'institut était assez froid. Les gens autour de moi tristes. Mais c'était normal, la plupart avaient vécu des choses difficiles ou bien leur pathologies les malmenaient. Et moi je me suis donnée pour mission de repeindre leurs auras de milles couleurs! J'en ai vu changer progressivement, d'autres un peu moins mais il ne fallait pas désespérer! Après tout, je finirai par y arriver!
J'ai rencontrer beaucoup de personnes différentes ici et même retrouvé Yuki! Mais un jour il est parti sans me laisser de messages ou même me prévenir qu'il allait bien... Et puis ma chérie a fini par rompre aussi. Mais je comprends... Les conditions étranges de l'institut étaient un réel frein à notre relation et je ne pouvais pas l'empêcher de vivre... J'ai toujours la chemise qu'elle m'avait donné. Parfois je la porte pour me souvenirs des bons moments passés avec elle même si elle est un peu grande pour moi. Enfin...
Plus le temps passait, plus j'ai commencé à entendre des bruits de couloirs sur la mort d'une patiente et j'ai trouvé une grotte étrange qui m'a emmené dans une chasse au trésor riche en rebondissement.
Aeden est entré dans ma vie au réfectoire. Il me parlait sérieusement mais notre comportement ressemblait à celui d'un couple pour ne pas attirer l'attention du gardien. C'était amusant comme rencontre! Et je suis officiellement entrée dans la révolution à ce moment là. J'ai hésité plusieurs fois à en parler à Katou mais j'ai finalement pensé que ce n'était pas une bonne idée. Après tout, elle souffrait suffisamment avec sa maladie pour lui imposer quelque chose de si important et dangereux.

***

4 Juillet 2020, une voix retenti dans le couloir.

« On nous a trahi! La révolution commence ce soir! »

Je me suis réveillée un peu difficilement quand Eden est venue me chercher. On s'était organisés par groupe et avions tous une mission précise. Aeden et sa team devait confronter Ange tandis que notre duo se chargeait de Donatien. Mais tout faire dans la précipitation nous a un peu mis des bâtons dans les roues. La révolution était désordonnée et les membres du personnel pouvaient à tout moment nous arrêter dans notre élan. Honnêtement je ne pensais pas que ça serait si compliqué d'entrer dans le bureau de Donatien ni même de rester discrète! J'ai carrément dû faire une diversion qui m'a valu une main en sang pour ne pas nous faire repérer. Bon, ça a marché comme sur des roulettes mais j'ai perdu ma lampe de poche et puis j'avais mal...
Quand on a croisé Lilith, j'ai cru pendant une seconde que ça serait finit pour nous mais elle s'est avérée être une alliée. Grâce à elle, ma main a pu être soignée et nous avons récolté un témoignage contre le médecin. Nous étions sur la bonne voie, la révolution avait l'air de pas trop mal marcher si on prend en compte la façon catastrophique dont elle a commencé.
Et puis... Je me souviens de la pluie. Il y avait du vent et du feu. Le sol était glissant. La mission a finit par changer. Il fallait rejoindre le bunker. Mais on ne l'a jamais atteint.
Eden était en tête de file, moi je suivais. Je ne sais pas combien de mètre il nous manquait pour rejoindre ce foutu bunker quand ma coéquipière a glissé. J'ai attrapé sa main pour l'empêcher de tomber. Mais je l'ai lâché...

Après j'ai du mal à me souvenir. Je crois que je n'arrivais pas à faire autre chose que pleurer. Je crois que j'ai tenté de descendre le long de la falaise pour aller la chercher avant de remonter. La roche était humide, je n'arrivais pas à y aller. Et je suis restée au bord du vide pendant quelques temps. Toute la nuit peut-être. Je ne sais plus...

***

Le soleil se lève une nouvelle fois sur l'île. Je baille, m'étire avant de me redresser. Cet endroit a drôlement changé. Une partie des bâtiments a brûlé et l'île s'est divisée en faction. Moi j'ai suivis Aeden. Je ne pouvais pas le laisser partir chez les électrons libres sans être sûre qu'il serait en sécurité. Je dois le protéger. Je ne peux plus perdre quelqu'un que j'aime. Je ne laisserai plus jamais une drame se produire. Alors chaque jour je me poste en hauteur pour vérifier que rien d'hostile ne vienne. Si quelqu'un part vers les autres factions je l'accompagne.
En ayant investi le bâtiment du personnel durant ces deux semaines enfermée dehors, j'ai pu récupérer quelques petites choses pour les électrons comme des vêtements, des bouteilles d'eau ou des petits gadgets utiles. C'est pas trop mal pour leur venir en aide et ça me rassure un peu quant à la survie des membres mais si je pouvais, je ferai plus.
Je sais qu'il y a des personnes qui ne sont pas amicales. J'ai peur que l'un de mes amis tombent sur Amalia ou bien Viktor par exemple. J'ai peut-être l'air un peu trop protectrice mais je n'arrive pas à faire autrement. Après tout, mon rôle dans la faction est de protéger ses membres....