contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Dim 13 Mai - 23:52
Nevrabriel était fatigué. Encore. A la fin du mois d’avril, ceci était dû à sa crise dans le couloir. Maintenant, ceci était dû à la Sanction qui était en fait une exécution. Il ne pouvait pas fermer les yeux sans voir le sang sur le corps d’enfants inerte. Tantôt son frère. Tantôt le petit chef.
D’ailleurs, il s’en voulait encore de ne pas l’avoir reconnu. Ou du moins, de l’avoir reconnu lorsque son corps tomba à terre. Il n’aurait rien plus changé à la fin, mais peut-être se serait-elle sentie soutenu dans cette dure épreuve ? Bien que l’écossais était certain qu’elle n’était pas seule dans cette île.
Maudite île.
Ile rouge.
Ile de sang et de cendre.
D’ailleurs, qu’ont-ils fait de la petite ? Ils ont rendu le corps à sa famille, une balle dans le corps ? L’ont-ils envoyé au fond de l’eau ? Brulé ? Enterré ? Plonger dans l’acide ?

Nevrabriel allait devenir fou.
Son manque de sommeil n’aidait pas. Voir Donatien faire comme si de rien n’était n’aidait pas non plus. Se dire que demain ça pourrait être un de ses amis encore moins. Le roux se doutait que Donatien ne ferait pas de mal à ses protégés, mais qu’en était-il d’Ulysse ou d’Aeden ? Judith, Anacha ou bien Swann ?

Se morfondre n’allait pas l’aider, mais le contraire était difficile. Il en voulait un peu à mademoiselle Dessanges au départ, de n’avoir rien fait. Mais Nevrabriel se souvenait rapidement qu’elle avait essayé et que ce fut un échec cuisant.
L’écossais voulait être fort devant les autres, même si ses cernes en disaient loin, et allait se réfugier sur le canapé de la secrétaire de son médecin. Son espace était bien plus lumineux que sa chambre, et mademoiselle Dessanges pouvait être forte à sa place. Elle lui remontait le moral autant qu’elle le pouvait, comme elle l’a toujours fais.

De retour du bureau de mademoiselle Dessanges, après un gavage de chocolats, Nevrabriel passa forcement près de celui d’Astrid. Et comme à chaque fois depuis la Grande Sanction, il ne frappa pas. Il s’y arrêtait, quelques secondes, et continuait son chemin.
Même si la petite lune avait une grande place dans son cœur, il lui en voulait. Il ne comprenait pas sa passivité. Il ne comprenait pas comment elle avait pu défendre une personne capable de tuer des gens, comme ça, sous les yeux de jeunes personnes. Parmi les patients, il n’y avait pas que des adolescents, il y avait également des enfants. Pourquoi était-elle encore là, à travailler pour un homme pareil ? Il ne comprenait pas Astrid, il était même déçu. Une déception qui lui serrait le cœur. Il aimerait des explications, mais il s’osait pas aller lui demander. Il savait qu’en voyant ses beaux yeux aux tons violets, il en oublierait presque ses sentiments négatifs. Mais ça serait se bercer une nouvelle fois d’illusions.
Et il n’en voulait plus.
Nevrabriel aurait aimé remonter cinq ans en arrière pour dire à Adèlys qu’elle avait raison. Raison de se méfier de Donatien, raison de se méfier de l’Institut, qu’elle avait raison de vouloir quitter l’île dès sa majorité.
D’ailleurs, le rouquin se disait que le moment était peut-être venu pour lui se retourner en Ecosse … mais pour ça, il devrait laisser Lucy, Ulysse et tout les autres ici, derrière lui ?
Et même, est-ce que Donatien le laisserait s’en aller ? Il ne voulait même pas que ses patients quittent l’estrade, alors partir de l’île ?

Alors que Nevrabriel marchait, d’un pas lent, les yeux ailleurs, longeant les murs, ignorant le monde autour de lui, le jeune homme sentit une présence à ses cotés. Son visage se tourna lentement et il sursauta en découvrant Astrid. L’écossais s’arrêta aussitôt de marcher.
Etait-elle là depuis longtemps ? Est-ce qu’elle l’avait appelé et qu’il n’avait pas répondu ? Est-ce que si ? Est-ce que ça ?

Encore à moitié dans ses idées noires, l’écossais n’arrivait pas à sourire. Ses cernes marquant ses yeux vairons, ses mèches écarlates tombant dessus de manière très négligé. Il ressemblait presque à un zombi.

_Bonjour … Astrid.
Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
InvitéInvité
Lun 14 Mai - 21:03
UNE LARME DANS LES YEUX

ERSKINE Nevrabriel & LAVOIR Astrid


Je veux disparaître.

C'était les premiers mots que son stylo avait su encrer sur son carnet, depuis cet horrible rassemblement. Elle ne savait même pas pourquoi elle avait essayée. Elle avait peut-être juste besoin d'agir, pour une fois. De s'enfuir quelque part, de poser tout ce qu'elle ressentais dans un endroit où elle ne pourrait plus s'en soucier. Mais c'était naïf, que de penser une telle chose possible.

Je veux disparaître. Je veux disparaître.

Quels étaient les mots justes, pour résumer ce qu'elle ressentait ? Ce qu'elle avait vue ce jour là ? Elle n'arrivait même pas à le décrire à son frère, à ses correspondants, à personne. C'était beaucoup plus simple que de se taire, que de ne surtout pas rappeler aux gens ce à quel point notre âme était vide.
C'était ce que cet Institut voulait. Cette emprise qu'il maintenait dans son esprit. Pendue au regard du docteur Barrabil ce jour là, elle savait. Qu'elle s'était elle-même aventurée en Enfer en mettant les pieds ici.

Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître.

Mais qu'est-ce qu'elle y pouvait ? Elle n'était que sa secrétaire. Elle n'était qu'une pauvre gamine, lâche, odieuse et égocentrée; quelqu'un qui n'a rien pour plaire et qui pourtant cherche à le faire. Même lorsqu'une adolescente perd la vie devant ses yeux. Même lorsque l'âme si pure des personnes qui lui sont chères est en jeu. Même lorsque le regard de son patron, de son ami, perd ainsi toute trace d'Espoir ou d'humanité.
Elle n'a pas bougée.

Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître.

Elle aurait pue. Elle était persuadée, après coup, qu'elle aurait pue faire quelque chose. Elle aurait due y aller. Elle aurait due traverser les barrières. Elle aurait due s'interposer. Elle aurait due se prendre la balle; oui, elle aurait pue le réveiller, elle.
Elle aurait due mourir. Elle aurait préférée. Mais elle n'a pas bougée.

Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître.

Ses larmes viennent diluer cet enchaînement de lettres sans aucun sens. A quoi cela servait-il ? Ecrire, c'était sa seule manière d'oublier. De dire. De vivre, alors qu'à côté, elle ne faisait que paraître. A quoi cela servait-il, que de rester ici ? A répéter les mêmes actions comme une machine, ne plus vouloir sortir de son bureau, même pour manger. A avoir trop peur de croiser le moindre regard, que cela soit celui d'Ange, d'Agnès, d'Hyppolite, de Loki, de Katerina ou pire, de Nevrabriel ou de Lucy. Qu'est-ce qu'elle aurait fait, à part sourire comme un robot incapable de penser, programmé pour faire croire que tout va bien. Afin de faire croire qu'elle était là, pour les autres. Qu'elle comprenait tout le monde, alors qu'elle même était incapable de se comprendre. De faire le moindre choix.

Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître.

Tu es fausse, Astrid.
Tu essaie de faire croire le contraire, mais tu n'es devenue qu'un condensé d'hypocrisie absurde, que tu n'arrive même plus à assumer face aux autres.
Tu n'oses même pas partir d'ici, car tu as peur d'abandonner ceux que tu aimes. Alors que tu te l'étais promise en arrivant, d'être forte. De ne jamais céder à tes sentiments. Tu as fais tout le contraire.
Mais avais-tu peur d'abandonner tes frères ? Avais-tu peur de l'abandonner, elle ? La gosse que tu as laissée ton patron assassiner en publique ?
Sa vie n'était pas assez méritante pour ton petit univers pathétique ?

Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux disparaître. Je veux dispa

"Bonjour … Astrid."


Son regard se lève, glissant de bas en haut le long du corps grand et fin d'une silhouette qu'elle connaissait bien.
Nevrabriel se tenait là, debout, devant elle. Cela faisait combien de temps qu'elle ne l'avait pas vue ? Elle avait l'impression que cela faisait des siècles, tant il semblait avoir changé. Elle ne reconnaissait pas ce visage. Il était pâle; ses lèvres sèches semblaient raides, elles qui avant étaient presque constamment figées dans un sourire. Ses cheveux gardaient leur rouge flamboyant, et c'était bien la seule chose qui brillait encore chez lui; même ses yeux si vifs avaient l'air désormais cernés, comme ayant perdus leurs nuances.
Un frisson parcourut l'échine d'Onyx, la rendant raide face à cette vision. Elle se sentait coupable.

Je voulais le protéger. Je le voulais. Je voulais préserver sa lumière et la garder près de mon coeur.

"Bonjour, Nev."
 

Un sourire se dessine sans peine sur son visage. Un sourire crispé. Un sourire de glace.
Et ça, tu vas l'ignorer aussi ? Faire comme si de rien n'était, le ranger au fond de je ne sais quelles ténèbres pour plus tard, jusqu'au moment où tu voudras bien y accorder de l'importance ? C'est tellement plus simple, que de se bercer de jolies rêveries. "Il a toujours été un peu négligé. C'est possible qu'il soit malade, ça explique pourquoi il n'est plus venu me voir. Il va s'en remettre vite."

Mon ventre s'est tellement noué lorsque je l'ai revu. J'ai crue que j'allais vomir le vide dans mon estomac, que mon corps allait encore tenter de rejeter toute cette réalité par ma gorge.

"Cela fait longtemps que l'on ne s'est pas vus."
 

Sa bouche demeurait entrouverte. On voyait à son regard vague qu'elle cherchait autre chose à dire. Elle devait hésiter entre n'importe quelle banalité ; "Qu'est-ce qui t'amène ?" , "Quoi de beau ?", "Comment vas Lucy ?".
La voir ainsi, à s'aveugler volontairement, était tout bonnement stupide. Énervant. Elle ne voulait pas être un poids, mais elle n'aidait en rien. Elle n'avait rien de l'amie qu'elle souhaitait être pour Nevrabriel. Derrière le nom et son sourire aux allures douces ne se cachait qu'une personne trouillarde, soumise, menteuse; à se tenir comme une poupée souriante, sans cervelle, ne servant qu'à faire jolie sous son maquillage et sa grande robe pourpre.

J'ai tout gâché. Je l'ai détruit. Tout est de ma faute.
Anonymous

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 14 Mai - 23:23
_Bonjour … Astrid.

La secrétaire leva les yeux vers lui.
Mais le regard de l’écossais n'était pas tourné vers le visage d'Astrid, ni pour voir ses yeux, ni pour voir ses magnifiques cheveux qui l'obsédaient tant. Il se contenta de regarder vers le bas, vers le sol. Il ne fixait ni son épaule, ni sa main, ni même ses pieds. Essayant de briser le contact visuel qu'il avait avec Astrid. Créer un fossé entre elle et lui. Il ne remarqua même pas la voix singulière de son amie. Ne remarqua pas sa peine. Son trouble. Ne remarqua pas l'absence de rayonnement dans ses yeux. Il ne voyait pas qu’elle était aussi mal que lui en son fond intérieur. Ne remarquez rien. Il ne voyait rien. Il était perdu. Il ne voyait rien que lui.

Nevrabriel n'était pas égoïste, loin de là, mais c'était la seule chose qu'il arrivait à faire. Ne penser qu'à lui, à ses sentiments. Il n'arrivait plus à voir ce qu'il y avait autour de lui. Le bien, le mal, la joie, la tristesse. Ses sentiments prenaient toute la place. Il n’avait pas ressentit cela depuis longtemps. Ce déchirement intérieur qui l’empêchait de rayonner et de voir le monde qui l’entourait.

_Bonjour, Nev.

Sa voix … semblait être un songe. Pourtant, elle fit vibrer son cœur pendant un cours instant, comme si ce dernier avait reconnu la petite lune, mais que la raison du jeune homme l’empêchait de se tourner vers elle.
Nevrabriel ne leva pas les yeux vers Astrid. Ce n’était pas de la gêne, pour une fois. Il ne voulait pas lui ouvrir les portes qui menaient à son âme tourmentée.
Le patient se souvenait des écrits de la secrétaire. Ces lettres. Ces mots. Comme le puzzle de son âme. Chaque page, il les avait lus, il croyait les avoir comprise. Il croyait avoir compris le puzzle, d’avoir trouvé le chemin qui permettait de comprendre qui était vraiment Astrid Lavoir.
Mais maintenant … il ne savait pas.
Peut-être que tout cela était une illusion, il avait vu ce qu’il voulait voir. Astrid était-elle comme ces gamins qu’il avait pu connaitre étant enfant et qu’il a apprit à éviter en grandissant ? Hypocrite, moqueur, sournois ? Ou était-elle vraiment cette fille qui riait aux éclats en courant, sa main dans la sienne, sous le soleil de mars ?
Qui était qui ?

_ Cela fait longtemps que l'on ne s'est pas vus.

Les yeux du jeune homme allèrent se lever vers ce de la fille qu’il ne savait plus amie ou ennemie, mais s’arrêtèrent au niveau de son bras et retournèrent lentement vers le sol.
Il ne devait pas céder. S’il rencontrait les yeux de la jeune femme, tous ses doutes allaient se voiler d’une couche temporelle, et il ne voulait pas. Il voulait les dissiper une fois pour toute. Savoir en qui il pouvait avoir réellement confiance. Ne plus subir un empalement à la poitrine comme avec Donatien en qui il avait mis cinq ans de confiance.

_... Oui ...

Nevrabriel ne se sentait pas d’humeur à parler. Il n’en avait pas la force. Il aurait aimé que seule mademoiselle Dessanges ne le voit en état critique, mais à cet instant, il aurait surtout voulu se réfugier dans sa chambre pour jouer du violon jusqu’à se que ses oreilles exploses, oubliant le sommeil qui le renvoyait dans les limbes de l’Enfer où il se trouvait déjà.
Le jeune homme se mit à soupirer. Un long soupir de quelques secondes qui semblait durer une éternité.

_Il faut dire que ...

Nevrabriel s’arrêta, laissant échapper un second soupire, comme si ses poumons étaient à bout et que sa gorge était trop sèche pour parler. Lui qui était pourtant une véritable pipelette.
Sans relever les yeux, les clignant à peine, l’écossais continua :

_... Tu travailles beaucoup.

Sous la joute de Barrabil.
Barrabil, ce tordu.
Ce dérangé.
Cet assassin.
Comment une personne censée pouvait encore travailler pour un type pareil ?

_Et ...

Je sais où est ma place dorénavant.

« Tu aurais probablement été mieux avec tes camarades Nevrabriel. »
Comme l’avait dis mademoiselle Dessanges, ce funeste jour. Nevrabriel n’était pas un médecin. Ni un secrétaire. Ni un homme à tout faire, ni même un professeur. Il n’avait rien à faire de ce coté-ci ce jour là. Il n’avait rien à faire de ce coté-ci aujourd’hui non plus. Il était malade et n’avait pas de droit dans ce monde où il n’était pas « normal », où il n’entrait pas dans les « cases sociaux », où son seul refuge était une cage à rats sous forme de paradis pour le monde extérieur. Une cage où si un des rats décidait de montrer les crocs, il se ferait exécuter devant les autres. Et Astrid n’était pas un rat.
Il n'y avait plus d'entraide. C'était les patients contre l'Institut.

_Normalement, les patients n'ont pas le droit de venir ici ...

Mais pour X36, il était certain que cette règle ne s’appliquait pas. Il était l’un des chouchous du docteur en chef, et gare à celui ou celle qui lèverait la main sur lui sans une Très Bonne Raison. Nevrabriel s’en doutait avant, mais depuis la Grande Sanction, lorsqu’il était de ce coté de l’estrade, avec le personnel, avec Adèlys, avec Lucy, il en était certain à présent. Il était quasiment intouchable, tant qu’il serait dans les bonnes grâces de son médecin.
Cette réalité lui fit lâcher un autre soupire.

_N’est-ce pas ?
Nevrabriel
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InvitéInvité
Mar 15 Mai - 0:29
UNE LARME DANS LES YEUX

ERSKINE Nevrabriel & LAVOIR Astrid


Il ne m'a pas regardé. Pas une seule fois, alors que j'avais les yeux posés sur lui.
De toute manière, moi-même je n'aurais pas eue le cran de me regarder en face.


Ses yeux d'ambre et diamant se sont légèrement soulevés, pendant qu'Astrid cherchait ses mots. Est-ce qu'elle aurait le courage de chercher son regard, comme elle le faisait avant ?
Non, c'était évident que plus rien n'était comme avant.

"... Oui ...Il faut dire que...Tu travailles beaucoup."


Elle se force à élargir son sourire. Son ami enchaînait les soupirs, comme si sa voix était aussi épuisée que son âme. Épuisé, même de devoir tourner ses yeux vers des personnes telles qu'Astrid, qui ne méritaient pas son regard.
C'était un fait. Mais tu l'accepteras Onyx, pas vrai ? Obéissante, nonchalente comme toujours. C'était toujours plus facile que d'accepter la mort de quelqu'un, hein ?

Je n'ai jamais voulue ça.

"C'est vrai." ajouta Onyx, calmement.
 

"Et ..."


Elle l'écoutait parler, à son rythme lent. Figée, comme son sourire l'était. Il n’enchaînait plus les syllabes au même débit qu'avant, faisant accélérer le coeur de la jeune anglaise qui n'arrivait plus à suivre. Non, à cet instant, le temps s'était figé. Tout comptait; ils n'étaient plus dans leur petite bulle, devant l'eau capricieuse, à tout mettre de côté.

Je veux que tout redevienne comme avant. Il me manque. Cet Institut où j'étais en paix me manque.

"Normalement, les patients n'ont pas le droit de venir ici ...N’est-ce pas ?"


Une crispation vient piquer sa poitrine de manière intense. Astrid prend sur elle, se forçant d'ignorer la douleur. Telle une coquille vide, s'obligeant à laisser lâchement chaque émotion passer. Pour survivre sans finir par se noyer.
C'était bien son dernier droit, que de céder au désespoir, alors que tout le monde a besoin d'elle.
C'était bien la chose la plus détestable qu'elle puisse faire.

"C'est...vrai."
 

Sa voix grince un peu. Elle essaie de diriger son visage ailleurs. Elle ne voulait pas perdre le contrôle. Elle savait que Nevrabriel n'allait pas se montrer insensible, s'il elle dévoilait sa souffrance de manière trop ostentatoire.  
Du moins, elle savait que cela serait le cas chez le Nevrabriel qu'elle connaissait. Celui qui se tenait en face d'elle lui tenait des propos que son ami rouquin n'aurait jamais dit par le passé.

Il me manque tellement.

"Pourquoi tu dis ça ? Tu ne veux plus venir ?" demanda-t-elle "joyeusement".
 

Tu ne veux plus me voir, pas vrai ?
Je te répugne à ce point ?


"Je suis désolée, c'est vrai que j'étais pas mal occupée ces derniers temps."
 

Occupée au point de ne plus pouvoir rien voir ni avaler. De ne plus avoir aucune motivation afin de se lever le matin.
Non, excuse-moi. C'est vrai qu'une personne aussi "parfaite" que toi ne peux pas révéler ce genre de détails. Tu t'es déjà assez donnée en spectacle sur l'estrade, pas vrai ?
D'ailleurs, quand est-ce que tu osera le remercier pour l'aide qu'il t'as apporté lors de la Grande Sanction ? Pour avoir pris ton rôle, parce que lui, à toujours eu nettement plus de courage que toi ? Est-ce que c'est trop dur à assumer pour quelqu'un qui s'acharne à jouer la forte ?

"Mais si tu veux, je trouverais du temps afin de me libérer à l'avenir. Nous pourrons sortir nous balader près du lac...où aller manger des friandises dans ta chambre... Comme la dernière fois, avec Lucy..."
 

Sa voix tremble. Elle ne peux rien y changer. Elle avait énoncée ces moments, comme pour rappeler à Nev la personne qu'il avait été. Avec son violon, ses partitions prometteuses, sa maladresse, ses deux amies les plus proches aux chevelures farouchement claires.

Je t'en supplie, reviens à toi.

Parle moi. Regarde-moi.

J'ai besoin de toi.


Non. Elle ne voulais pas l'admettre. Elle était une femme dure comme la pierre, une femme épanouie, accomplie, indépendante. Elle n'avait besoin de personne, elle n'avait pas besoin de se confier. Son rôle était de soutenir.

Menteuse jusqu'au bout.
Anonymous

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 15 Mai - 2:14
_N’est-ce pas ?

_C'est...vrai.

Nevrabriel ne portait aucune attention au timbre de voix de son amie. Ce fossé installé. Son esprit ailleurs. Il était presque comme une coquille vide. Se contentant d’écouter et de répondre. Un robot.
Pourtant, ce n’est pas ce qu’il voulait.
Si ça ne tenait qu’à son cœur, l’écossais aurait déjà kidnappé Astrid pour lui faire des confidences, jouer de la musique, peut-être chanté une chanson pour passer un bon moment. Il l’aurait peut-être prise dans les bras pour oublier sa peine. Ou alors, il lui aurait simplement sourit par la joie de la revoir.
Mais son cœur était absent. Voilé par la vision rouge d’un corps inerte.

_Pourquoi tu dis ça ? Tu ne veux plus venir ?

Si seulement … elle pouvait comprendre sans qu’il n’ait besoin de parler. Les mots demandaient trop d’efforts.
Dans sa chambre, seul, ou le canapé de mademoiselle Dessanges, il n’avait pas besoin de mots. Il pouvait juste resté là, à regarder le vide, laisser sa voix reposer. Laisser son âme silencieuse, écouter seulement le bruit des environs, de la vie, ce qu’il en restait.

Venir ici. Frapper au bureau de la londonienne. Sourire. Parler de livre.
Si bien sûr qu’il le voulait. Il ne voulait pas que ces moments s’arrêtent. Jamais.
Mais tout était flou à présent. Ces moments étaient-ils réels ? Etait-ce un test de l’Institut ? Est-ce qu’Astrid avait signé pour espionner les patients ? Tout ce qu’il lui confiait, le disait-elle à Barrabil qui le répétait à Donatien ?

_Je suis désolée, c'est vrai que j'étais pas mal occupée ces derniers temps.

A soutenir Barrabil ?
A travailler pour lui ?

Astrid aurait pu voir ses allers-retours vers le bureau de mademoiselle Dessanges. Mais elle était bien trop occupée à classer des dossiers d’un tueur d’adolescente. Qui était le prochain sur la liste ?
Qui allait-on enfermer puis punir ?
Qui allait-on faire disparaitre ?
Qui ?!

_Mais si tu veux, je trouverais du temps afin de me libérer à l'avenir. Nous pourrons sortir nous balader près du lac ... où aller manger des friandises dans ta chambre ... Comme la dernière fois, avec Lucy ...

Cette fois, ces paroles tiquèrent l’esprit du jeune homme. Ses lèvres eurent un léger rictus.
C’est vrai, que ça lui plairait. C’était d’agréables moments. De bons souvenirs chers à son cœur. Mais maintenant cela ressemblaient plus à des souvenirs, en effet. Lorsque le jeune homme était encore insouciant de son entourage, lorsqu’il voulait à tout prix connaitre Astrid, devenir son ami, pouvoir être avec elle dans les bons comme les mauvais moments. Cette petite lune qui avait le don de lui offrir des mots qui faisant vibrer con cœur. Son regard qui le faisait rougir et tout oublier.
Mais est-ce que tout ceci était réel ? Est-ce qu’il avait vraiment vécu ces moments ? Est-ce que le sourire d’Astrid était sincère près de ce lac ? Est-ce que les mots dans le carnet qu’elle lui a offert étaient réels ? Sa petite lune était-elle vraie ?
Astrid …

_Je ne sais pas ce que je veux.

La voix du jeune homme était presque cassante. Ferme. Trop ferme. Comme si c’était une évidence. Et ça l’était. Il ne savait plus ce qu’il voulait. Rester, partir. Faire confiance, se méfier. S’enfermer dans sa chambre, sortir s’aéré l’esprit.
Tout était flou dans son esprit, dans ses envies. De toute façon, il n’y avait plus de place pour ses envies, il n’y en avait que pour ses cauchemars sans fin.
Il lui a fallut un an de thérapie pour oublier son frère. Il ne supporterait pas de rêver de sang et de mort une année de plus.

Nevrabriel fit un pas sur le coté pour contourner la demoiselle et commencer à s’en aller. Il n’avait plus rien à ajouter et il allait les terrer tous deux dans un silence lourd et pesant.

Pourtant …

Astrid …

Pourtant …

Pourtant …

Il ne pouvait pas.

Le jeune homme revint rapidement sur ses pas. Il devait être fort et ferme. Même si ça allait être difficile. Planté devant la demoiselle, son regard se leva vers ceux de la demoiselle. Finalement, ses yeux rencontrèrent ceux d’Astrid. Et son cœur se serra.
Sa vision devint floue. Mais ce n’était pas dû à sa maladie, loin de là. Cette fois, c’était son âme qui s’exprimait. Doucement, un liquide translucide remplis son œil ambré, si bien qu’elle s’échappa pour couler le long de sa joue pâle, marquant les courtes de ses traits, descendant jusqu’à son menton et allant s’échouer sur le sol immaculé du couloir.
La larme de son œil bleu essaya également de s’enfuir, mais le roux la retenait avec fureur, tant et si bien qu’elle s’évapora.

_Pourquoi travailles-tu encore pour un homme qui a tué une adolescente sous nos yeux à tous ?

Nevrabriel fit un pas vers Astrid, ne la touchant pas mais étant assez près pour lui faire cette confidence et que personne ne puisse l’entendre dans ce corridor :

_Je ne sais plus qui je dois croire … Et j’aimerais …

Nevrabriel baissa la tête, il serra les poings si fort que ses avant bras se mirent à trembler légèrement. Egalement, il ferma les yeux, la vision de ceux d’Astrid lui rendait la tache bien trop difficile.
C’était difficile.
Beaucoup d’émotions passaient dans son fond intérieur. Colère, incompréhension, déception. Mais pas de haine. Il ne ressentait aucune haine envers Astrid. Même s’il ne savait pas qui elle était réellement, il n’aurait jamais de haine pour elle. Jamais.
Et maintenant que son regard avait croisé le sien, il n’arrivait plus à retenir sa peine. Retenir ses larmes était ardue mais retenir sa voix brisée par la tristesse était impossible.

_J’aimerais savoir la couleur de ton âme …
Nevrabriel
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Mar 15 Mai - 16:02
UNE LARME DANS LES YEUX

ERSKINE Nevrabriel & LAVOIR Astrid


"Je ne sais pas ce que je veux."


Ses mots avaient raisonnés comme l'écho d'une enclume, s'écrasant sur le coeur d'Astrid. Avec une violence contrôlée, mais déjà beaucoup trop dévoilée pour que cela provienne de quelqu'un comme Nev.
La tête de la secrétaire se tourne vers la sienne. Brusquée. Confuse, elle le dévisage, se demandant si ce qu'elle venait d'entendre était réel. Si ces mots venaient vraiment de lui. Mais son regard restait bas, fermé; la chute de ses mèches écarlates camouflant son expression, le rendant presque méconnaissable.
Pourquoi ?...Nev, qu'est-ce qu'il t'arrive ?...

Qu'est-ce que je pouvais répondre à cela ? J'étais impuissante. J'étais nostalgique de son âme forte et joyeuse, mais je ne pouvais plus retourner dans le passé comme avant, emporté par son arc, ses cordes et le vent printanier.
Tout ça, c'était terminé.


Ses pas sonnent de nouveau, brisant encore brutalement ce silence de marbre. Il passe à côté d'elle, ne lui envoyant pas un regard.
Elle voulait faire quelque chose. Cette voix en elle, la véritable elle, cette facette de son être qu'il était le seul à connaitre; Onyx voulait faire quelque chose. Elle voulait crier son nom, lui dire ce à quel point elle était désolée, qu'elle regrettait tout ce qui s'était passé. Elle voulait lui dire ce à quel point elle chérissait ces moments avec lui. Ce a quel point elle ne voulait pas qu'il s'en aille.
Mais comme toujours. Elle ne bougeait pas. Elle restait immobile, voulant son coeur dur comme la pierre. Se préservant dans une mascarade sans aucun sens. Ça ne lui faisait rien. Elle était plus forte que ça.
Elle non plus, ne savait pas ce qu'elle voulait.

Elle ne savait pas pourquoi elle s'accrochait aux bruits de ses pieds frappant contre le carrelage, priant pour qu'ils s'arrêtent, qu'elle ait encore une opportunité de faire quelque chose. N'importe quoi. De ne plus se décevoir ainsi.

Un soupir s'échappe discrètement de ses narines, lorsqu'elle sent la présence de Nev se stopper à ses côtés. Elle tourne de nouveau sa tête, lentement. Elle n'allait pas avoir la force de traverser ce qui allait se passer, elle le savait. Elle lui souriait presque bêtement; son masque commençait à se fissurer. "Quelque chose ne va pas ?" allait-elle sûrement dire, d'une voix beaucoup trop mièvre et mielleuse, d'une hypocrisie lui donnant envie de s’étriper elle-même. Mais les mots, encore une fois, ne sortent pas; elle avait bien finie par comprendre que ses paroles étaient inutiles, aussi vides qu'elle.

Il finit, finalement, par plonger son regard dans le sien. Et son cœur loupa un bon.

J'aurais préférée mourir que de voir ses yeux, ce jour là. J'aurais préférée mourir, que de me forcer à sourire, comme ça.

Pourtant, leur regards ne se quittent pas. Elle voit une perle lumineuse rouler doucement sous ses paupières. Elle la suit du regard, son expression restant inerte. Comme morte.
Elle ne savait pas quoi faire. Elle était comme une enfant, témoignant silencieusement des conséquences de sa bêtise. C'était sûrement trop dur pour elle, que de lever ses doigts afin de retenir la deuxième. Que de toucher une rose tellement piquante, même lorsque sa beauté et son parfum avait tout d’envoûtant. Alors c'est Nevrabriel qui la chassa avec vigueur, avant de s'écrier;

"Pourquoi travailles-tu encore pour un homme qui a tué une adolescente sous nos yeux à tous ?"


Les dites fissures se propagent, creusent dans son faux visage au bord de la rupture; on pouvait voir son sourire grotesque s’effacer petit à petit, démontrant toujours plus d'amertume.
Il était en train de parler d'Ange. Il était en train de le définir comme un vulgaire "tueur d'adolescente". De le rabaisser à un horrible accident, quelque chose qu'il n'avait jamais voulu. Il ne l'a jamais voulu. Il a été manipulé, détruit, prit à son propre jeu. Ce n'était pas le vrai bourreau...Astrid, elle, le savait.
Le regard de l'anglaise s'assombrit, devenant de plus en plus froid. Elle était persuadée que son patron n'avait jamais demandé à avoir cette arme dans les mains, qu'il n'avait jamais demandé à avoir du sang sur les doigts. Il ne faisait qu'essuyer les corvées qu'Elpida ordonnait, observant de son perchoir immaculé. Et pourtant, c'est lui qu'on haït, c'est lui qu'on pointe du doigt, c'est lui qui, d'après les autres, mérite de souffrir.
C'est juste injuste. Injuste. Injuste.

J'aurais due le retenir. Mais maintenant, je ne pouvais plus effacer ce qu'il s'était passé.

"Je ne sais plus qui je dois croire … Et j’aimerais…J’aimerais savoir la couleur de ton âme…"


Il s'était rapproché d'avantage d'elle, les membres tremblants, contractés par un sentiment intense. Mais ce n'était pas ça qui l'avait fait le plus céder à la pression; elle ne voulait plus jamais entendre sa voix étouffée par une telle souffrance. Plus jamais.

"Nevrabriel."
 

La voix claire de la jeune femme résonna de manière stricte, froide, mais demeurait calme. Elle avait prononcée son nom entier, accentuant la distance qui s'était brutalement imposés entre eux. Astrid se faisait violence, encore plus que d'habitude, pour ne laisser aucune émotion transparaître dans sa voix; elle devait jouer un rôle de médiateur et de pilier pour ce patient, pour son ami. Et ce même si elle se devait de mettre de côté la pagaille dans son esprit. Et ce même si son fort intérieur la faisait détester de plus en plus fort ses mensonges perpétuels.  

"Tu ne sais pas qui est le Docteur Barrabil. Ta vision des choses est faussée."
 

Ses yeux violets se reposent sur son regard vairon, sur ses yeux embués par les larmes, illustrant à ses yeux ce à quel point son esprit était embrumé par ses émotions.
Vas-tu réussir à tenir longtemps, Astrid ? A empêcher ce liquide de venir parasiter la lumière de ses yeux, de nouveau ? En es-tu vraiment capable ? Es-tu vraiment la personne dont il a besoin ?

"Quant à mon âme, je..."
 

Les paroles de son cher ami lui reviennent en mémoire. Ces paroles qui avaient eues le don de venir la brûler jusqu'à atteindre ses joues. "Tu as une très belle âme"...Disait-il vrai, où avait-il tort ?
En vérité, elle non plus, ne savait pas. Elle ne savait plus où elle en était, ce qu'elle était. Si elle se trouvait du bon côté où non, si elle devait agir ou non, démissionner ou non. Ses doigts vinrent masser son front, pendant qu'un soupir exaspéré se dégage de sa gorge de manière pesante. Les yeux fermés, essayant de remettre de l'ordre dans ses idées, elle souffle;

"...Tu es censé la connaître, non ?"
 

Il était celui l'ayant lue, son âme. Le seul ayant posé ses yeux sur ses écrits. Elle pensait qu'elle n'aurait pas eue besoin de lui donner plus, elle pensait qu'il l'avait cernée; que son coeur avait su trouver du bon en elle, derrière les tréfonds des abysses de sa peine. Elle était celui qui lui redonnait espoir. Qui rentrait sans pudeur dans son esprit afin d'en extirper quelconque rayon de lumière, dans un sanctuaire où tous les astres s'étaient éteints, et qui par on ne sait quel miracle arrivait à y raviver un soleil.
Elle pensait pouvoir compter sur son sourire, sur ce don qu'elle voyait en lui, alors pourquoi ? Pourquoi son monde déjà si amoché se détruit, encore d'avantage, passant de poussière à néant ?

Si lui-même doute de moi...Moi non plus, je ne saurais plus qui croire.
Anonymous

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 15 Mai - 19:55
_J’aimerais savoir la couleur de ton âme …

_Nevrabriel.

La voix d’Astrid était cassante. Et cela serra le cœur du jeune homme.

_Tu ne sais pas qui est le Docteur Barrabil. Ta vision des choses est faussée

Bien. Donc tu le défends.

L’écossais rouvrit les yeux mais ne les releva pas vers la demoiselle.
Pour le jeune homme, même sous la contrainte, parce qu’il était certain que la petite ne serait pas morte si Donatien ne le désirait pas, Barrabil restait le bourreau qui a pressé sur la détente.
Même si c’était un accident, même si c’était involontaire, c’était fait. La défunte ne reviendrait pas à la vie, les âmes innocentes qui ont vu la scène ne pourraient pas oublier. Tout était gravé sur chaque pupille, au fond de chaque mémoire. Et un jour, ce spectacle reviendra les hanter, dans leur sommeil, dans leur vision. Les personnes comme Ulysse, qui se rappelaient de tout à l’odeur près, ne pourraient jamais oublier. Les proches de cette fille, ne pourrait jamais oublier. Personne ne pourrait jamais oublier. Barrabil et Donatien étaient dans le même bateau. Le connaitre ou non, ça ne changerait rien.
Insouciamment, le jeune homme frotta ses mains contre son uniforme, comme si elles étaient tachées. Taché de sang qui n’était pas le sien. Comme complice de ce meurtre. Il se détestait, se sentait sale. Il cru ne jamais ressentir ce sentiment au fond de lui. Le sentiment d’avoir détruit le monde et toutes les vies sur Terre.
Nevrabriel ouvrit légèrement la bouche, ne supportant pas qu’on puisse cautionner cet acte. Il comprenait davantage sa sœur, un membre de sa famille, qui avait décidé de ne plus lui adresser la parole plutôt qu’Astrid qui défendait corps et âme son patron.

Pourquoi est-ce qu’elle le défendait ? Elle l’aimait tant que ça, ce … Barrabil ?

Mais il se ravisa alors que la secrétaire prit parole :

_ Quant à mon âme, je ... Tu es censé la connaître, non ?

Le jeune homme releva la tête vers la demoiselle. Mais comme tout à l’heure, il la regardait sans la voir. Il n’essayait pas de décrypter ses sentiments, voyant seulement ce que son cerveau voulait voir. Elle semblait exaspérée. Nevrabriel avait l’impression d’être une présence indésirable.

Dans ce cas, dis le et je partirais.

Nevrabriel eut une nouvelle respiration. Il voulait partir. Mais ne voulait pas rester ainsi avec Astrid. Il voulait des réponses, maintenant que la discussion était entamée, il avait besoin de savoir.
Le jeune homme regarda autour d’eux. Des gens passaient, comme toujours, certains se retournèrent devant le spectacle que leur offraient ces deux jeunes gens.
Et Nevrabriel s’en foutait.
De toute façon, il n’avait rien à perdre.

_J’ai cru connaitre l’âme de Donatien.

Nevrabriel marqua un temps de pause. Assez long pour qu’Astrid comprenne tout ce que voulais dire ces mots, et assez pour qu’elle comprenne également qu’il n’avait pas finit de parler.

_Je lui ai fait confiance. Il sait presque tout de moi.

Presque en effet. Donatien savait que le jeune homme était très attaché à sa grand-mère et sa sœur qu’il n’avait pas revues depuis cinq ans. Il lui a souvent parlé de l’Ecosse, de son enfance. De ses passions, de se qu’il rêvait de devenir une fois guéris. Il lui a parlé des étoiles, de son admiration pour les astres. Il lui a compté des légendes de son enfance. Il lui parlait également de sa relation avec les autres patients et le personnel. Donatien était comme un protecteur à ses yeux, une personne en qui il pouvait placer confiance et confidence. Sauf son plus grand secret concernant son frère. Mais il n’en a jamais parlé à personne et n’en parlerait jamais.
Mais maintenant …

_Il m’a fallut cinq ans pour me rendre compte de qui il était réellement.

Cinq ans d’illusions. Pourtant, Adèlys l’avait prévenu. Et il ne l’a pas écouté. Voyant en son médecin un homme singulier mais bienveillant.
Malheureusement, son âme n’était pas aussi blanche que ses vêtements.

Nevrabriel agrippa doucement la main qui soutenait le front d’Astrid pour qu’elle le regarde. Il savait qu’il risquait de tout pardonner en la regardant, mais il voulait qu’elle comprenne. Il voulait qu’elle voit son sérieux mais également, qu’elle puisse le regarder dans les yeux pour lui mentir, ou lui dire la vérité. Parler d’âme à âme en tout sincérité.

_Mais j’ai envie de croire en toi.

Non. Je crois en toi …

Tomber directement dans ces pupilles de fleurs printanières, il en oubliait peu à peu sa colère, son incompréhension et sa déception. Il commençait doucement à oublier le rouge sanglant au fond de sa mémoire pour simplement voir le sourire de la secrétaire près de ce lac.
La prise sur le poignet de la secrétaire devint plus douce. Il ne souriait toujours pas, ses cernes n’allaient pas disparaitre, mais son cœur se réveilla doucement, faisant des bons singuliers dans sa poitrine.

_J’ai envie de croire que je ne me suis pas trompé. Que tes sourires étaient vrais … J’ai envie de croire que tes mots étaient réels. J’ai envie de croire que tu es mon amie parce que tu le veux et non pas parce qu’on te l’a demandé.

Astrid …

_Dis moi que je peux te faire confiance.

Et je te ferais confiance …
Nevrabriel
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Mer 16 Mai - 16:35
UNE LARME DANS LES YEUX

ERSKINE Nevrabriel & LAVOIR Astrid

Sa tête était baissée, mais elle pouvait distinguer sa bouche toujours entrouverte sous le rideau écarlate que formait sa chevelure. C'était comme s'il voulait garder une porte de sortie à son désespoir, mais que celui-ci n'arrivait pas à s'en aller. A la place, il n'y avait qu'un soupir; inexpressif et pourtant lourd de sens.
La secrétaire ne le regardait pas. Ses yeux étaient ailleurs, vers le bas; elle voulait être ailleurs elle aussi. Elle cachait presque la moitié de son visage derrière sa main dans l'espoir de ne plus être vue. Cela ne reflétait que d'avantage sa double facette; la partie d'elle qu'elle dévoilait n'avait rien à voir avec celle qu'elle gardait secrète. Mais toi-même, peux-tu désigner la partie de toi qui dit vrai, Astrid ?

"J’ai cru connaitre l’âme de Donatien. "


Les yeux violets de la blonde s'écarquillent, se reposant sur le jeune homme qui regardait ailleurs, évitant toujours plus son regard. Elle réalisait le sens de ses paroles, ce qu'elles voulaient indirectement lui adresser, et son coeur enchaînait les bons violents. Enchaînait les tentatives de vouloir s'enfuir de sa poitrine, de laisser sa vie en suspens, ne plus avoir à subir ce moment.

Si lui-même doute de moi...


"Je lui ai fait confiance. Il sait presque tout de moi. Il m’a fallut cinq ans pour me rendre compte de qui il était réellement"


De qui il était réellement.
Réellement, Astrid.

Elle sent ses longs doigts, forgés par la musique, entourer soudainement son poignet. La main de l'anglaise s'en retrouve dégagée de force, son visage abattu et déboussolé désormais montré au grand jour.
Elle ne tente plus de sourire. Ses traits étaient juste tendus. Lorsqu'elle voyait cette émotion si dure au fond des iris de Nev, elle n'avait plus nulle part où puiser sa force.

Si lui-même doute de moi...

"Mais j’ai envie de croire en toi."


...Hein ?...

Le temps s'était comme mit en suspens, une fois la dernière syllabe de ces mots prononcés. La pression que ses doigts émettaient autour de son poignet s'écartait progressivement, tout comme le sentiment furieux que dégageait son regard.

Mais qui était ce toi ? En qui veux-tu qu'il croit, Astrid ?
Le docteur Elpida était peut-être un cruel tortionnaire, derrière sa perfection ambiante. Ange était peut-être une personne détruite, derrière ses semblants violents que tous soulignent. Cet Institut était sûrement un abattoir aux allures d’un hôpital promettant l'espoir.
Mais qui es-tu réellement, toi ? Qui est la "toi" qui se réveille, quand tu es près de lui ?

...En qui dois-je croire ?

"J’ai envie de croire que je ne me suis pas trompé. Que tes sourires étaient vrais … J’ai envie de croire que tes mots étaient réels. J’ai envie de croire que tu es mon amie parce que tu le veux et non pas parce qu’on te l’a demandé."


"Nev !!" cria-t-elle, outragée, comme si quelque chose venait de se briser en elle à l'entente de ses paroles.


Quelques passants se retournent brusquement vers le duo, affichant une surprise non négligeable.

Mais qu'est-ce qu'il te prend ?! Comment tu peux croire une chose pareille ?! Réveille-toi, bon sang !
C'est pas toi ! Je ne veux pas y croire !


"Dis moi que je peux te faire confiance."


Elle était bouche bée. Ses lèvres étaient statufiées par le silence. On aurait dit que ça brillait, sous ses cils. Mais ce n'était pas ce genre de lueur lumineuse, qui mettait du baume au coeur. Ce n'était que le reflet du monstre à l'intérieur d'elle, qui voulait lâcher prise, hurler à travers ses yeux.
Mais c'était hors de question. Elle lève immédiatement les pupilles vers le ciel, histoire de le mettre en cage, de le pousser de force de là d'où il vient. Il ne sortirait pas des barrières de son coeur. Il s'arrêtera dans sa poitrine, exactement comme la balle du Docteur Barrabil ayant traversé cette petite fille, ce jour là. Elle aura beau l'entendre crier, elle ne céderait pas. Elle n'avait pas le droit d'accorder son écoute à la partie qui l'a haïssait, elle n'avait pas le droit de la laisser s'échapper de son âme. C'est vrai quoi, elle avait tout fait comme il fallait. Elle faisait tout pour exercer son travail de manière exemplaire, mettait constamment tout son cœur dans ses écrits. Elle avait tout fait comme il fallait, jusqu'à presque se tuer à la tache, alors pourquoi cette créature répugnante s'égosillait toujours avec les mêmes mots ?

J e     v e u x      d i s p a r a î t r e .

"...Comment..."


Pouvait-il réellement lui faire confiance, alors qu'elle-même ne s'accordait absolument pas ce luxe ? Comment pouvait-on faire confiance à une personne ayant laissé l'un de ses amis commettre l'irréparable ?
Allait-elle l'abandonner, lui aussi ? Allait-elle le laisser sombrer, tout simplement car elle est incapable d'agir ? Incapable de sortir du rôle qu'elle s'était donnée; celle de la secrétaire désespérée, d'un médecin désespéré, d'un Institut sans aucun espoir.

Elle en avait marre, de tout cela. De se répéter les même questionnements, sans cesse. De ne pas avancer. D'entendre cette bête brailler, de se supporter sans répit. Alors que devait-elle faire ?
Elle avait l'impression de ne pas avoir le choix, car elle n'avait pas été munie du même courage qu'Agnès ou tout ceux qui s'étaient dressés face à la hiérarchie. On lui a appris à être parfaite, suivre le troupeau, ne pas faire de vague, se percher au sommet.
Mais où était-il, finalement, ce sommet ? A quoi cela lui a servi ?

Un léger sourire élargit ses lèvres. Mais celui-là n'était pas aussi factice que ceux d'avant. Alors que ses yeux demeuraient tournés vers le plafond, son visage commençait à avoir une âme.

"...Comment as-tu pu penser une seule seconde...Que ce n'était pas vrai..."


Sa voix était secouée. Elle ne pouvait pas l'éviter. Et pour être honnête, elle n'en avait plus envie.

Je voulais que ça parte, même si ça a tout écorché en moi.

"Comment ?!"  demanda-t-elle avec plus de vigueur.


Son visage pourtant d'habitude si lisse et délicat, était en train de se crisper de douleur. Elle n'a jamais été autant en conflit intérieurement. Les conflits, elle les a toujours évités. La colère, elle se l'est toujours proscrit.
Elle ne voulait pas que ce démon ne le dévore. Pas lui. Pas Nevrabriel, surtout pas lui.
Alors pourquoi ? Pourquoi les yeux qu'elle a reposés sur lui avaient aussi mal ? Étaient aussi perdus, fuyaient d'un endroit à l'autre sans savoir où être en sécurité avec le fardeau qu'ils portaient ?

"J'ai toujours cru en toi ! Depuis le jour où je t'ai donnée mon carnet ! Je n'avais qu'une seule envie, c'était de veiller à ce que tu t'épanouisse ici ! De te voir heureux, avec Lucy ! De me balader de nouveau avec toi près des côtes ! De t'écouter jouer de la musique ! J'attendais chaque moments que je pouvais passer avec toi, alors pourquoi ?!"


L'une de ses mains vint s’enfoncer dans sa chevelure argentée, l'agrippant, comme si elle voulait l'arracher. Son autre, elle demeurait entre les doigts de Nev; elle voyait tellement noir, tellement flou. C'était comme si c'était la seule passerelle pour la guider vers la réalité, pour l'empêcher de sombrer; la chaleur de ses doigts.
Son monstre avait commencé sa route. Il l'envahissait sous forme de fureur, serrait son estomac, emprisonnait son coeur dans un étau. Ce n'était que le résultat de tout ce qu'elle avait accumulée en se camouflant derrière ses masques. Ce n'était que de sa faute, et c'était à Nevrabriel d'essuyer cela.

Les mots me manquent pour exprimer ce à quel point je me détestais.

Tout en serrant d'avantage ses doigts, enfermant ses mèches de cheveux contre sa paume, elle finit par arriver à poser ses yeux quelques part. Ses respirations étaient devenues un peu saccadées alors, tout en prenant l'initiative de respirer longuement et fortement, elle ferme ses yeux, humidifiant légèrement l'une de ses paupières inférieures.

Au fond d'elle, elle savait très bien la raison de tout cela.

"C'est parce que...C'est parce que je n'ai pas bougé, c'est ça ?!..." questionna-t-elle avec difficulté, comme si ces mots avaient eut du mal à sortir.


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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Dim 20 Mai - 14:46
Et je te ferais confiance …

Astrid semblait confuse. Nevrabriel commençait doucement à voir son amie. Celle qui se cachait derrière une façade de secrétaire. Il voulait la voir, la retrouver, sa petite lune.

Le monde autour de lui pourrait disparaitre, il ne lâcherait pas le poignet de la demoiselle, pas tant qu’il n’aurait pas retrouvé celle à qui il avait ouvert les portes de son cœur près des cotes. Il la retrouverait, et ne la laisserait pas partir. Pas tant que ses interrogations persisteraient dans son esprit troublé.

_... Comment ...

Les yeux d’Astrid semblaient lutter pour ne pas s’humidifier, pour ne pas verser de larmes.
Pourtant, elle pouvait pleurer, devant lui, ça n’avait pas d’importance. Il serait là pour essuyer chaque larme qui longerait ses traits. Il les supporterait toute, comme si c’était les siennes. Elle pouvait pleurer devant lui, prêt de lui, sur lui. Il serait le pilier sur lequel elle pouvait se reposer. Si elle l’accepterait, il le serait.

_... Comment as-tu pu penser une seule seconde ... Que ce n'était pas vrai ...

Nevrabriel ne bougea pas, son expression neutre ne changea pas. A cet instant, il se souvenait des paroles de la femme qui l’a élevé. Avant qu’il ne quitte l’Ecosse pour sa nouvelle vie, elle lui a fait promettre d’être fort. Qu’il y aurait des moments douloureux, des personnes qui lui feront mal, des actes qui lui feront mal, mais il devait toujours rester fort.
Cependant, Astrid ne l’aidait pas à respecter cette promesse. Ses yeux sombres et sa voix brisée ne l’aidait pas à rester fort. Il aimerait la prendre dans ses bras, s’excuser milles fois pour la mettre dans cet état et faire comme si de rien n’était. Mais il ne devait pas nier, il ne devait pas nier la mort d’une personne, une adolescente qu’il avait connu, qu’il avait porté sur ses épaules en lui racontant des histoires. D’une enfant qui rêvait d’aventures et de liberté. Une fille qui voulait rentrer chez elle.
Même pour Astrid, il ne devait pas rester passif.

_Comment ?!

Le cœur de l’écossais se serra à chaque parole de la jeune secrétaire, mais en aucun cas sa prise sur Astrid ne se serra davantage, il concentra tout ses sentiments négatifs dans son autre main, ses ongles, pourtant court, se plantant dans sa paume. Mais la douleur de ces égratignures ne lui procuraient rien en comparaison de se qui se mélangeait dans la source de ses sentiments.
Il ne devait plus verser de larmes, aucune, même si son âme se déchirait d’agonie au fond de son être. Torturé entre le doute avec le besoin de le dissiper, et le visage troublé d’Astrid qui reflétait une émotion qu’elle essayait de refouler.

_J'ai toujours cru en toi ! Depuis le jour où je t'ai donnée mon carnet ! Je n'avais qu'une seule envie, c'était de veiller à ce que tu t'épanouisse ici ! De te voir heureux, avec Lucy ! De me balader de nouveau avec toi près des côtes ! De t'écouter jouer de la musique ! J'attendais chaque moments que je pouvais passer avec toi, alors pourquoi ?!

Et maintenant, tu ne crois plus en moi ?

Astrid porta sa main libre à ses cheveux avec violence. Elle se serrait fermement un coté de son crane, comme si elle allait s’arracher les cheveux. Nevrabriel comprenait ce geste, ce même geste qu’il effectuait avec sa main libre, un geste qui contractait tout les muscles de son bras à s’exploser les veines.
La vision de la londonienne, torturée, était pire que tout.

« Bi làidir, mo phàiste »1

_C'est parce que ... C'est parce que je n'ai pas bougé, c'est ça ?! ...

Nevrabriel ne savait pas pourquoi, mais il ressentait à travers ces mots et ces gestes beaucoup de culpabilité. Mais envers qui ? Pour qui ? Pour n’avoir pas sauver l’âme de Barrabril ou celle de l’adolescente ?

Que ressens-tu, Astrid ?

Ces gestes, ces mots. Il était clair que la demoiselle était troublée, mais ne disait rien. Même à lui, elle ne disait rien ? Parce qu’il était un patient, il était incapable de pouvoir écouter une personne qui n’était pas malade ? Pourquoi se cachait-elle derrière un sourire froid alors qu’elle avait mal, même à lui ? Est-ce vraiment cela qu’il méritait ? Une barrière ?

Il était vrai que l’écossais était déçu de la passivité de la secrétaire, de n’avoir rien tenté. Mais il ne connaissait pas bien Barrabil et il fallut simplement voir Donatien menacé mademoiselle Dessanges. Astrid aurait peut-être eut pire de la part du médecin en chef. Même le plus brave des hommes n’aurait rien pu faire contre ce tyran.

_ Personne n’a bougé. Personne n’a pu bouger. Mais …

Mais ce n’était pas ça qui le troublait, finalement. Non. Il ne l’a réalisé que maintenant, en y repensant, en se posant les bonnes questions.  Barrabil et sa victime avait été protégé par des molosses armés qui avaient reçut des ordres bien précis. Personne n’aurait pu franchir ce barrage humain. Personne n’aurait pu monter sur l’estrade. Personne n’aurait pu sauver l’adolescente.

Mais …

_Je ne cautionne pas l’acte de ton patron. Je ne le ferais jamais. Et je ne comprends pas pourquoi et comment tu peux lui pardonner et le défendre.

Puisse que même ma sœur n’a pas pu me pardonner. Pourquoi toi, le fais-tu avec un ami ?

Il en avait de la chance, cet homme …
Doucement, le jeune homme lâcha le poignet de la secrétaire. Il se doutait qu’elle n’aimerait pas rester auprès de lui après ces mots. Elle pouvait bien le frapper ou lui crier dessus si elle le désirait. Il lui faisait clairement comprendre qu’il ne changerait pas d’avis sur son patron. Pour lui, Donatien lui avait simplement donné le droit de porter une arme, peut-être même qu’il lui avait donné cette arme. Mais chacun était maître de son destin, et Barrabil devait assumer son acte, vivre avec, et s’il était pointé du doigt, il devait assumer. Donatien ne lui avait pas crié de dévoiler cette arme, il ne lui avait pas ordonné de la pointer sur la défunte, il n’était pas monté sur l’estrade pour lui murmurer de tirer sur Loreleï.
Puisse que la jeune fille était morte pour toujours, Barrabil, lui, devrait vivre pour toujours avec ces jugements tournés vers lui.

_Je ne t’en veux pas. Je suis juste … perdu … et … déboussolé …

Et fatigué.

Fatigué de rêver du jour de la Sanction. Fatigué de ne pas pouvoir traverser la cours sans revivre la scène de cette mort comme au premier jour. Sa maladie allait le détruire, une nouvelle fois, et il n’allait pas s’en relever si ça continuait ainsi.
Il entendait le coup de feu, le sang se répandant sur l’estrade, et lui, il tend le bras, son bras traverse le garde face à lui, la scène disparait, mais la sensation du sang sur lui, les tremblements, les sueurs froides, les poumons en feu, le cœur battant, tout ça persistait, encore et encore, sans fin.
Donatien lui avait prescrit des médicaments pour dormir. Mais Nevrabriel ne les prenait pas. Il ne voulait pas dormir. Ses cauchemars étaient aussi horribles que la vie réelle. Voir pire.
Et sa fatigue se lisait sous et dans ses yeux vairons.

_Astrid … pourquoi est-ce que tu restes ici ? … Maintenant que tu as vu le vrai visage de l’Institut ?


__________________________________________________

1 "Soit fort, mon enfant"
Nevrabriel
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Lun 21 Mai - 16:45
UNE LARME DANS LES YEUX

ERSKINE Nevrabriel & LAVOIR Astrid

 Elle saisit l'occasion d'un silence pour se concentrer sur sa respiration. Sur ce flux d'air frais, la pénétrant par le cou, envahissant ses poumons, gonflant sa poitrine. Elle voulait que ce courant nettoie tout ce qui la rendait aussi sale, avant de ressortir lourdement, comme un dragon cracherait ses flammes avec dignité.

"Personne n’a bougé. Personne n’a pu bouger."


La voix de Nevrabriel résonnait avec calme. Elle était neutre, voire douce, à côté de l'état dans lequel demeurait Astrid.
Ce son aurait pu l'apaiser, comme il en a toujours eu le don. Mais sa voix résonnait comme un bruit de fond, derrière la rumeur de ses expirations. Elle ne prenait pas même le temps d'analyser ses mots; elle voulait juste faire sortir ce démon avec l'air du fond de sa gorge, avant qu'elle ne se mette à hurler.

Je n'étais plus moi.

Cette chaleur autour de son poignet, si agréable et réconfortante, ce pilier...Elle s'éclipsait doucement, en même temps que l'âme de son ami s'éloignait de la sienne. Lâchant sa chevelure, le regard de la jeune femme s'était ouvert petit à petit, au fur et à mesure que cette main l'a quittait. Elle l'a suivait du regard, ses yeux redevenant toujours plus aqueux. Au fin fond d'elle, elle se sentait impuissante face à cette soudaine peur d'être abandonnée. D'être lâchée par l'un de ses amis les plus chers.

"Mais…Je ne cautionne pas l’acte de ton patron. Je ne le ferais jamais. Et je ne comprends pas pourquoi et comment tu peux lui pardonner et le défendre."


Son regard s'était levé vers son visage, le transperçant, constatant encore d'avantage son épuisement. Son mal-être. Son teint pâle et ses cernes.
Onyx était silencieuse; elle écoutait, immuable. Son cœur accélérait sans qu'elle ne puisse réaliser l’ampleur que prenait sa crainte.

Ne me laisse pas. Par pitié. Par pitié. Par pitié.

Quelque chose en elle voulait crier. Supplier. Mais tout à l'extérieur était vide, attendait que le pire sorte de sa bouche.

"Je ne t’en veux pas. Je suis juste … perdu … et … déboussolé …"


A l'entente de ses mots, Astrid ferma les yeux, poussant de nouveau un long soupir. Sous le poids de ses paupières, quelques larmes avaient finalement réussies à couler, dégringolant sur ses joues comme si elles voulaient fuir. C'était tout ce qu'elle craignait, et pourtant, son attention était ailleurs.
Ce mouvement était difficile à définir. Elle ne savait pas elle-même si ce soupir était sorti par soulagement, ou au contraire, afin d'expulser la pression et l’inquiétude que ces paroles avaient engendrées en elle. Tout était si dense; ses songes étaient totalement mélangés, et il était dur d'en ressortir quoi que ce soit. Tout devenait dur. Dur d'entendre sa voix usée. De regarder son visage décoloré. De se supporter soi-même.
Elle voulait tant l'aider. Mais il n'était pas le seul à être de la sorte.

"Astrid … pourquoi est-ce que tu restes ici ? … Maintenant que tu as vu le vrai visage de l’Institut ?"


Ses yeux s'entrouvrent, ayant légèrement perdus leur couleur aquifère après s'être libérés. Ils étaient perdus dans le vague pendant que cette interrogation faisait écho dans son crâne.

Pourquoi, Astrid ?
Que vas-tu faire, maintenant ?
Tu es obligée de bouger. Obligée de faire des choix. Obligée de sacrifier.
Il le faut. Il faut que tu t'y fasse.


Un silence s'était imposé. Un nouveau vide, s'engouffrant entre leurs deux corps transis, coupé seulement par les pas des promeneurs autour, comme des gouttes de pluie s'écrasant contre une fenêtre. Contre une estrade de bois. Contre une flaque de sang. Contre les joues d'un docteur mort de l'intérieur.
Ces images redéfilaient devant elle. Parfois floues, parfois d'une exactitude à faire peur, comme si c'était hier. Mais elles ne faisaient que glacer d'avantage son coeur.
Et comme pour rompre ce mutisme de stalactite, ses deux lèvres finissent par s'écarter.

"Je ne veux plus fuir."


Tout en saisissant le haut d'une manche du bout des doigts, elle essuie le sillon que ses larmes avaient laissées juste avant,  sur la longueur de ses joues. Puis, reposant son bras le long de sa taille, sa tête se retourne vers celle de Nevrabriel. Ses sourcils étaient froncés, ses deux yeux violets brillaient; se retrouvant plantés dans cet océan de mer et de blé. Depuis qu'elle l'a rencontrée, elle n'a jamais soutenue son regard avec une telle force.

Nevrabriel... Derrière son sang-froid apparent, elle discernait une souffrance qu'elle n'avait jamais vue avant. Jamais elle aurait crue pouvoir apercevoir un tel sentiment dans ces yeux-là. Ces yeux tellement atypiques, se partageant deux couleurs distinctes.
Elle se souvenait encore de ce moment où, bégayant, il avait débarqué en trombe dans son bureau. Elle avait tout de suite été marquée par l'intense teinte cramoisie de sa chevelure, flamboyant sous les rayons du soleil. La tendresse qui l'avait envahit à son égard lorsqu'il avait parlé de son bouquin avec tellement de vigueur, ne l'a jamais quittée depuis.
Comment quelqu'un comme lui pouvait être victime d'un tel état ? Comment ce genre de personne, arrivant à l'improviste pour vous rendre votre carnet, mais qui décide de bon coeur de, tout compte fait, vous envahir de sa joie en vous tirant par le bras vers le soleil...comment ce genre de personne pouvait subir une telle douleur ?

Ce moment où il a dégainé son violon. Ce moment où il lui a révélé son nom, qu'elle a tant de mal à prononçer.

"J'espère que tu resteras le plus longtemps possible parmi nous."

Astrid se mit à mordre sa lèvre inférieure, comme pour troquer la douleur de son coeur qui se serre.
Chacune de ses phrases étaient séparées d'un silence conséquent, intensifiant d'avantage la lourdeur de ses mots.

"Je continuerais de défendre, de pardonner ceux que j'aime. Et le fais que tu ne le comprennes pas m'importe peu."


Ces paroles n'avaient même pas étés dites de manière froide, juste avec une grande sincérité. Oui, Astrid se montrait sincère; peut-être était-ce ceci, cette lueur qui brûlait dans ses pupilles, pendant qu'elle ne quittait pas l'écossais des yeux.

Cette lumière rendait tout clair dans son esprit, comme si soudainement quelque chose en elle s'illuminait derrière son air grave.

Une fois qu'il eut disparu, je n'étais plus moi du tout.

"Le visage de cet Institut..."


L'une des mains d'Onyx se soulève lentement.

Elle le connaissait. Toutes ces figures lui reviennent en tête, défilent dans son esprit. Ange qui lui sourit en lui ouvrant la porte. Agnès, ravie de lui indiquer son bureau. Hyppolite, son regard taquin et son sourire en coin. Le docteur Jalbert, et son accent si poétique. Katerina, rangeant coquètement une mèche de ses magnifiques cheveux châtains derrière son oreille. La prestance de cette femme blonde aux yeux d'un bleu profond, qu'elle à rencontrée devant le bureau de son patron.
La jolie Lucy, recouvrant chacun de ses membres d'une profonde chaleur...

Avec une douceur au delà des mots, ses doigts d'Astrid s'approchent de la joue du rouquin. Elles l’effleurent avec tendresse, du bout des ongles, constatant d'avantage son épiderme légèrement mouillé par les sanglots. Fané par la peine.

Ce nœud s'intensifiait dans son estomac. Une vision vient écarter les autres, écrasant totalement chacune de ses pensées. Celle d'Ange interdit, Agnès en fureur, d'Hyppolite complètement pâle, de Katerina sous la panique et de Lucy pétrifiée sur sa chaise.
Ce n'était pas ce qu'elle voulait.

Et elle était la seule à ne pas y accorder d'importance, à ce qu'elle voulait. Elle était faible, et ne passait son temps qu'à se blâmer. Pourtant, cela résonnait en elle. Et elle était arrivée à un stade où elle ne pouvait plus lutter contre.
Et elle ne s'accordait même plus le droit de lutter contre.

Ses sourcils se froncèrent d'avantage, pendant que ses doigts finirent par se replier sur eux-même, reculant du visage de son ami aux yeux vairons. Ses yeux ne le quittaient pas. Ses yeux, ils avaient gagnés en force, comme si elle avait récupérée le peu d'énergie qui résidait dans les iris du rouquin.
Il n'était plus question de savoir si elle pouvait empêcher cela de recommencer. Il n'était plus question de savoir si elle était capable de tous les aider, de pouvoir récupérer le sourire si précieux de son ami. Il n'était plus question de savoir si elle pouvait; elle le devait. Et c'était la raison pour laquelle elle était décidée à rester dans cet Institut.

Voir cette expression épouser ses traits était quelque chose qu'elle ne pouvait plus tolérer.

Et avec une puissance, une robustesse qu'elle n'avait jamais adoptée avant, Astrid savait ce qu'elle voulait. Elle savait, et cela se sentait sur son visage, jusqu'au ton de sa voix.

"...je vais le changer. Et peu importe ce que ça va me coûter."


Est-ce de la détermination ? De la folie ?
Je ne sais plus vraiment.

Anonymous

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 22 Mai - 13:41
_Astrid … pourquoi est-ce que tu restes ici ? … Maintenant que tu as vu le vrai visage de l’Institut ?

Le visage humide de la demoiselle était un douloureux spectacle pour le jeune homme. Son envie de la réconforter était plus violence à chaque instant. Son envie d’essuyer ces larmes également. Mais il ne devait pas. Il ne pouvait pas. Il ne pourrait la consoler que lorsqu’il aura eut des réponses à toute ses questions qui embrumaient son esprit.

_Je ne veux plus fuir.

Astrid essuya son visage d’un geste du bras avant de se tourner vers le jeune homme. Elle le regardait avec une grande détermination. Nevrabriel leva légèrement les sourcils, alors que ses lèvres restèrent figées dans une expression totalement neutre.
Son cœur se remit à battre dans sa poitrine. Astrid ne l’avait jamais regardé ainsi. Il la sentait presque en colère.
Non, pas en colère.
Déterminée. Aussi vaillante d’une étoile traversant le ciel. C’était une expression qu’il n’avait jamais vu sur ce visage qui essayait de se montrer d’une impassibilité déconcertante. Mais elle se révélait lentement, la fille dont il a lu les écrits. Elle se levait et sortait doucement des entrailles de cette pièce noire, se montrant au grand jour. Forte, courageuse, déterminée et pleine de volonté.

_Je continuerais de défendre, de pardonner ceux que j'aime. Et le fais que tu ne le comprennes pas m'importe peu.

Le jeune homme eut un puissant pincement au cœur. Il ne s’attendait pas à ce que la londonienne balaie son incompréhension ainsi. Dire qu’elle n’en avait rien à faire de son avis, c’était assez terrible.
Est-ce que par hasard, elle aurait une relation intime avec Barrabil ? Ça semblait être la seule explication pour le jeune homme, car, si une sœur ne pouvait pas pardonner, pourquoi une amie le pourrait ? Mise à par le fait qu’elle était plus qu’une amie pour le « médecin ». Mais l’écossais n’allait pas le lui demander, s’aventurer dans sa sphère privée si elle ne le désirait pas. Leur conversation était déjà bien trop tendue pour ce genre de confidence. Bien que l’idée ne lui plaisait absolument pas.

_Le visage de cet Institut...

Nevrabriel ne quittait pas Astrid des yeux, même lorsque la main de cette dernière se leva. Il s’attendait à ce qu’elle soit en colère contre ses paroles dures envers Barrabil, mais au lieu de cela, elle effleura sa joue. Ce geste laissait une insatisfaction au fond de lui. L’écossais aurait préférait qu’elle pose da main contre lui, lui donne un peu de chaleur et fasse disparaitre se peine avec ça. Qu’il en oublie ses larmes et son corps lourd par ce geste délicat et attentionnée.
Mais Astrid ne fit que l’effleurer.
C’était comme voir un piano sans pouvoir y jouer. Il ressentait un manque et un vide.

Plus déterminée encore, la londonienne s’exprima :

_...je vais le changer. Et peu importe ce que ça va me coûter.

Ces mots engendrèrent un silence.
Nevrabriel la regardait, faiblement, sans dire un mot, sens ciller des yeux, sans regarder autre part que la lueur qui envahissait le regard si joliment violet d’Astrid.

Mais moi, je veux que tu sois heureuse et en sécurité. Et ce n’est pas ici que tu le serras …

Doucement, Nevrabriel porta sa main à l’arrière de la tête de la demoiselle, sa main intacte, celle sur laquelle il n’avait pas déchainé ses émotions négatives. Puis, il s’avança en tirant légèrement la tête de la londonienne vers lui. Nevrabriel se pencha vers le visage d'Astrid, s'y rapprochant lentement, ses yeux ne se détournèrent pas des siens. Il s'avançait si bien qu'il pouvait sentir le doux parfum de lilas que portait la petite lune. Puis, délicatement, ses lèvres vinrent trouver refuge à leur destination. Le jeune homme ferma les yeux, appréciant la peau délicate de son amie. C'était si doux et chaleureux. Il demeura ainsi, un moment, ses lèvres posées sur le front d'Astrid.

Par ce geste, il lui transmettait son soutient et sa force. Ses dernières forces. Il était certain qu’Astrid serait assez forte pour réaliser ses souhaits. Changer l’Institut, elle en était capable, avec l’aide de personnes comme mademoiselle Dessanges, ou le soutient de ses amis, même patient, comme Lucy, elle pourrait faire cela.

Mais lui …

Nevrabriel se détacha lentement de la secrétaire, retirant sa main tout aussi lentement, sans geste brusque. De toute évidence, son corps ne lui permettait pas de geste vif ou de grand déplacement, promptement.
Cette fois, ses yeux allèrent se perdre dans les cheveux argentés de son amie. Pour ce qu’il allait dire, il n’avait pas le courage de la regarder.

_Je … je veux rentrer en écosse. Même si je ne suis pas guéri.


C’était certainement la première fois que le jeune homme parlait de son désir de retourner au pays à haute vois, à quelqu’un. Il n’avait jamais caché que ses terres lui manquaient, jamais. Mais il n’avait jamais émit le souhait de partir non plus. Ni à son médecin, ni la secrétaire de ce dernier, ni à Lucy, ni à sa grand-mère, personne. Mais il espérait toujours guérir pour rentrer, retrouver sa sœur, se faire pardonner et avoir une vie normal, être normal, vivre, et non survivre.

_Je veux retrouver ma grand-mère et ma sœur. Je veux …

Qu’elle me pardonne.

Mais si Nevrabriel partait sans être guéris, son état n’allait jamais s’améliorer. Il n’allait jamais cesser d’halluciner, de parler à des personnes de son passé, à voir des choses qui n’existaient pas, sentir des choses qui n’étaient pas là et entendre des voix dans sa tête.
S’il partait sans être guéri, son cerveau lamentable allait continuer à lui jouer des tours, à oublier. Il allait finir par oublier une semaine, puis un mois, un an. Alzheimer viendra le prendre dans quelques années, ou quelque mois, son cerveau cessera de fonctionner et il s’en ira.
Mais il ne voulait pas oublier. Il était hors de question d’oublier les cinq ans qu’il avait vécu ici et les personnes qu’il a rencontrées. Et il ne voulait pas mourir de cette façon, ne se souvenant de rien, ne reconnaissant plus sa famille, ses amis, les gens qui tiennent à lui.

_Je ne veux pas te perdre ... Ni toi, ni Lucy, ni les autres.

L’écossais ne supporterait pas cela. Il avait besoin de sa petite lune, de son sourire, ses regards. Il n'imaginait pas un monde sans les rires de son amie. Les vrais rires.

_Tu n'es pas obligé d’être parfaite. T'es défauts sont ta perfection. La vraie Astrid, celle qui veut changer tout ça, c’est elle dont les gens ont besoin. Il n’y a qu’elle qui peut changer l’Institut.

Nevrabriel esquissa un faible sourire. Faible, mais sincère. Il pensait chaque mot qu’il exprimait.
Ses pieds le firent se retourner et il commença à partir. Son cœur était toujours tirailler entre son souhait de partir loin d’ici en abandonnant ses amis, ou rester en Enfer et certainement ne jamais revoir le soleil se refléter sur les lochs de son pays.
Egalement, il ne comprenait toujours pas le fait qu’Astrid pardonnait à son patron, mais il était soulagé d’un poids, le fait que son amie allait tout faire pour défendre les patients ici, et qu’elle le ferait très bien.
Lui, n’en avait pas le pouvoir. Il n'était qu'un rat dans une cage.


HRP:
Nevrabriel
Image : Une larme dans les yeux [PV : Onyx] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
InvitéInvité
Dim 27 Mai - 18:59
UNE LARME DANS LES YEUX

ERSKINE Nevrabriel & LAVOIR Astrid

C'était le silence qu'elle attendait pour s'en aller. Il n'y avait plus rien à dire, et il était toujours plus difficile que d'être témoin d'une telle affliction dans les yeux de cet ami qui lui était cher. Ses iris à elle avaient beau s'être dérobés autre part; ce n'était plus dans l'attention de fuir, mais d’avancer. Il ne restait plus qu'à ses pieds de suivre...

Mais il y avait cette chaleur, s'étant doucement faufilée entre les mèches de ses cheveux pour se souder à l'arrière de sa tête. Ce contact semblait vouloir pousser son crâne vers l'avant alors, son regard s'adressa de nouveau au rouquin, avec une pointe d'intrigue.
Elle songea naturellement à recevoir une pensée intime; son visage descendit légèrement de son bon mètre-quatre vingt afin de se rapprocher progressivement du sien. Elle ne pouvait empêcher ses paupières de s'écarter au fur et à mesure que leur proximité d'intensifiait. Sans s'être préparée à cela, et ses bras avaient déjà commencés à fonder une barrière en face d'elle, prête à repousser quiconque qui essaierait de l'effleurer de trop près.

Pourtant... Étrangement...

Je n'y arrive pas.

Cette douceur se déposa sur sa peau, l'apprivoisant comme une plume après une longue chute.
Un sentiment bouillonnant traversait chacune de ces cellules, réveillant ses deux joues à la fois.
Elle avait déjà connue cela, aussi dépaysant que cela demeurait à son coeur.

Je ne peux pas.

Elle était aveuglée, le premier jour où il avait embrassé son front de la sorte.
Elle avait presque honte de la manière dont s'était transformé son visage quand elle s'en est rendue compte.
Ses yeux se ferment et ses lèvres se retrouvent légèrement étirées par la nostalgie, par la mélancolie.

Je n'ai pas le droit...

Elle sentait les regards des divers membres du personnel, tournés sur eux.
Son pouls ne faisait que s'accélérer, à un tel point que ça faisait mal.
Chacun de ses doigts se contractaient terriblement. Ils voulaient le bousculer. Violemment.

Mais, encore une fois, elle n'était pas capable. Encore une fois, c'est lui qui agit pour elle, s'écartant calmement pendant qu'elle reprend ses grandes respirations, comme si la colère l'avait regagnée avant même de totalement s’effacer.
Ce n'était pas le moment. Ni l'endroit.

Pendant qu'elle balayait les horizons du regard, elle agitait nerveusement ses mains, après les avoir faites retomber le long de ses hanches, comme si elles lui piquaient. Elle voulait libérer tout cette tension qui venait dévorer ses articulations, à l'image de fourmis affamées. L'anglaise avait peur de croiser le moindre regard mais bizarrement, ceux-ci semblaient la fuir tout autant.
Onyx s'en voulait d'avoir été ne serait-ce que traversée par une telle pulsion; alors qu'elle commençait à s'envoler, elle fut directement tirée de nouveau vers la terre ferme, comme pour lui rappeler qu'elle ne pourrait pas se débarrasser si facilement de l'Astrid dont elle avait  tant eue besoin jusqu'à maintenant.

Si seulement mes désillusions s'étaient arrêtées là.

Après avoir étés plus proches qu'à l'usuel durant l'espace d'un instant, les deux jeunes adultes n'osaient dorénavant plus du tout se regarder.

Astrid passa une main sur l'une de ses joues brûlantes, tout en ressentant la tension à l'intérieur d'elle retomber progressivement. Elle avait envie de dire quelque chose, mais elle ne s'était jamais sentie aussi perdue qu'aujourd'hui. Devait-elle le remercier de quelque chose qui lui faisait aussi mal ? Le réprimander de cet acte lui faisant tant de bien ?

"Je … je veux rentrer en écosse. Même si je ne suis pas guéri."


Ces mots firent oublier à son palpitant qu'il existait.
A quasiment tous ses muscles, d'ailleurs.
Elle avait stoppée tout mouvement, comme un jouet ayant perdu ses piles. Même l’oppression qui l'envahissait quelques secondes avant n'avait plus lieu d'être.

"Je veux retrouver ma grand-mère et ma sœur. Je veux …Je ne veux pas te perdre ... Ni toi, ni Lucy, ni les autres."


Son visage obliqua lentement jusqu'à se retrouver en face du sien.
Elle avait envie de se convaincre qu'elle entendait des mensonges, mais c'était un fait. Les paroles qu'elle redoutait tant étaient finalement sorties, et elle les accueillait avec la mort dans l'âme, comme un enchaînement de coup de couteaux dans la poitrine.
C'était bien normal de l'entendre dire ça, non ? C'était ce qu'elle désirait pour lui. Qu'il rentre chez lui et qu'il puisse vivre heureux.
Onyx ne pouvait rien dire; c'est elle qui était dans le tort, à se sentir peinée par une émotion qu'elle n'arrivait pas à identifier. A s'accrocher à quelqu'un alors qu'elle n'aurait jamais due.
Elle n'avait fait qu’enchaîner les mauvais choix. Elle le méritait.

"Tu n'es pas obligé d’être parfaite. T'es défauts sont ta perfection. La vraie Astrid, celle qui veut changer tout ça, c’est elle dont les gens ont besoin. Il n’y a qu’elle qui peut changer l’Institut."


Son sourire, aussi sincère et doux qu'il fut, lui entailla le cœur.
Le teint d'Astrid était devenu livide. Son regard restait posé sur lui tendis qu'elle respirait profondément, une dernière fois. Au départ, c'était dans la démarche de s'éclaircir la gorge, de souffler mollement la moindre parole qui résumerait toutes les émotions qui la tiraillaient à cet instant. "Moi non plus, je ne veux pas te perdre".
Après tout, elle s'était promise d'agir, dorénavant.
Mais elle n'avait juste plus la foi de dire quoi que ce soit. Elle n'en trouvait pas l'utilité. Elle échoua, une fois encore.

Alors la jeune femme hocha positivement la tête. Silencieusement. Ce geste signa leur dernier échange avant qu'il ne fasse une dernière fois volte-face et ne se résorbe jusqu'au bout du couloir.
Alors que son ami avait le dos tourné, elle fixa son bras sans le quitter des yeux. Ces doigts, qui auparavant voulaient le chasser, étaient tiraillées par l'envie de le retenir et de le garder près. C'était tellement égoïste, que d'être ainsi centrée sur elle-même.

J'en ai plus rien à foutre, de ma lumière.

Si elle voulait réellement changer cet Institut, elle devait le laisser s'éloigner de cet endroit néfaste. Elle souhaitait le voir libéré de toute cette douleur qui envahissait son coeur. Elle le souhaitait réellement. Et elle était sûre que quitter ce lieu et revoir sa famille était la seule chose dont il avait toujours eu besoin. Nevrabriel était tant attaché à son pays; il y avait fait allusion à chacune de leur rencontre, comme si c'était son seul véritable espoir afin de tenir dans cet Institut.
C'était le prix à payer si elle ne voulait plus revoir toute cette atroce mélancolie noyer son visage. Si elle voulait recroiser son sourire chantant au détour d'un voyage. Si elle voulait faire connaître à tous son don pour la musique, comme elle lui avait promis, lorsqu'ils étaient tous les deux assis sur la pelouse de cette prison.

Elle n'oubliera jamais ses mélodies. Elle en parlera à ses frères, à ses amis, comme on réfugierait son âme endeuillée dans les souvenirs d'autrui. Elle continuerait à préserver cette mémoire, de ce garçon roux qui parlait trop vite et composait, loin de tout, dans sa chambre d’hôpital.
Même si c'est douloureux.

Je veux que ses ténèbres disparaissent.

Un soupir final accompagna son geste avant qu'elle ne s'en aille, elle aussi. Elle en avait assez d'être figée, c'était probablement la raison pour laquelle elle avait quittée son bureau. Pourtant, elle n'avait pas vraiment l'impression d'avoir réellement progressé; cette coquille vide qu'elle incarnait s'est retrouvée engouffrée de vie avant de retomber aussitôt au néant.
Elle jette un regard à sa montre. Un regard maussade. Peut-être devrait-elle aller voir Ange, s'assurer qu'il aille bien. L'inviter à manger, quelque part. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas dite qu'elle avait faim; cette rencontre avec Nev semblait l'avoir tuée tout en l'ayant fait revivre. Elle avait envie d'accumuler toute sa frustration dans de grosses larmes d'encre.

Elle fit demi-tour, le vent accompagnant avec grâce le mouvement de ses cheveux et de sa longue robe sombre. Il lui fallait emmagasiner le fait qu'à présent, lui et elle prenaient des directions opposées.
Ce n'était plus comme si elle avait le choix.


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