contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

who ?

no dcs here
job
163 membres

0 pts

7 membres

0 pts

162 membres

35 pts

58 membres

0 pts

AraatanForum RPG Mono no Aware
Timeline : Printemps 2021
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 12 Oct - 14:35


Que faire pour le moment ?
Nevrabriel et Donatien marchaient tranquillement à l’extérieur. Cette idée commune du puits était encore à mettre en place, ils ne pouvaient pas faire crever un trou aussi profond par les filles, et le faire simplement par Béryl, Jessy et Nevrabriel rendrait la tâche plus longue que prévu. A cela, l’écossais proposa une idée :

_Lucy a l’air de vouloir en faire plus, elle pourrait aider à creuser, à la hauteur de ses capacités.

Au moins ça lui enlèvera l’idée de surveiller Jessy. Nevrabriel ne comprenait pas cette idée d’ailleurs. Ce morveux l’avait privé d’un œil, pourquoi voulait-elle encore l’approcher ?
L’écossais ferma son gilet jusqu’en haut, tentant de couvrir le plus de parties de son corps. L’automne était une saison trompeuse, tantôt chaude, tantôt froide, elle apportait avec elle nombres de rhumes et d’autres petites maladies qui étaient forts désagréables. Et pour le bien du bunker, il serait fort désavantageux que Nevrabriel tombe malade à l’approche de l’hiver.
Le roux ne le disait pas à Donatien pour ne pas inquiéter, mais il avait peur que les électrons libres ne commencent à voir trouble et se ruent sur eux pour chercher de la nourriture et un toit sur la tête, plus chaud que leur grotte humide.

_Il faudra également chercher des pierres pour rendre le puits étanche et donc passer par la zone des électrons libres pour se rendre sur la plage. Ou alors prendre des ruines de l’ancien bâtiment des patients au Village mais je doute qu’ils nous laisseront prendre leur pierre sans rien dire.

Nevrabriel se tue un moment pour laisser le temps à Donatien de digérer les informations. Nevrabriel réfléchissait énormément, d’une part pour travailler sa mémoire, mais également pour que Donatien n’est pas à s’inquiéter de ces choses là. S’il était son conseiller c’était également pour ce genre de formalité, beaucoup de réflexions mais Donatien aura le dernier mot, bien que Nevrabriel essaye de le manipuler par moment pour que son ainé aille dans son sens.

_Et avec les anarchistes qu’il y a à la plage, je ne sais pas si Béryl sera le bienvenu, il serait plus prudent que ce soit seulement moi qui m’y rends, je suis un ancien patient après tout et je connais la plus part des personnes là-bas.

Omettant volontairement de dire qu’il avait gardé un ami dans ce groupe, Nevrabriel se pencha sur le trou qui délimitait le puits et prit un peu de terre dans sa main. L’humidité de l’automne rendait le sol moue, parfois boueux après la pluie, c’était le moment idéale pour creuser mais également pour se choper une bonne grosse angine, ils devaient faire attention. Dans leur petit groupe il n’y avait que Béryl et Nevrabriel qui étaient capable de défendre le bunker, Jessy aurait pu, s’il n’était ni blessé ni peu fiable. Il était hors de questions que les « défenseurs » tombent malade en voulant construire ce puits.
Tout en tapant ses mains entre elles pour y retirer la terre, Nevrabriel leva les yeux vers son mentor pour demander :

_Que pensez-vous de tout cela ?


Dernière édition par Nevrabriel le Ven 23 Oct - 13:43, édité 2 fois
Nevrabriel
Image : Pour le bien de la Famille [pv : Donatien] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Docteur ElpidaChef de la Famille
Lun 12 Oct - 17:10
Réunion dominicale



A sa demande, Elizabeth avait fait bouillir de l'eau, puis avait laissé infuser des feuilles. Un thé chaud dans un bol en céramique dans les mains, Donatien était assis sur une chaise, elle-même sur les hauteurs. En haut des escaliers, près de la porte du bunker, il observait leur maîtrise de la Nature. Ils avaient réussi à subvenir à leurs besoins primaires, mais ces solutions étaient-elles durables ? Et s'ils voulaient devenir indépendants, ils devaient échapper au lac. Il leur fallait leur propre eau. Ils devaient apprendre à se libérer des autres pour devenir véritablement puissants.
Il se sentait paisible, Donatien, comme il ne l'avait jamais été. Le corps de Lys avait été emporté par les flammes, et avec lui le deuil de Donatien. Il la gardait tout ce temps sous terre, comme il avait enterré son désespoir. Maintenant, il s'était libéré. Il pouvait avancer.
Dans un pull blanc, tricoté à la perfection par Elizabeth et un pantalon de la même couleur, il était comme un gigantesque flocon avant la saison ; d'une clarté et d'une douceur qui n'avaient pas leur place à cet endroit. Ses pieds nus sur le béton, il appréciait la différence de température entre celle de ses orteils et celle de ses doigts. Les extrémités de chaque étaient teintes du même rouge mais pour des raisons différentes.
En bas des escaliers, il aperçut une tâche rouge qui, elle, avait tout à fait sa place dans son environnement. Nevrabriel portait sur sa tête les couleurs de l'automne.
Donatien ne lui laissa pas le temps de faire signe et se leva de son trône de fortune. D'une allure lente, celle qui le caractérisait, il descendit les marches pour rejoindre son second. Il ne lâchait pas son bol de thé fumant. Ils entamèrent une marche, longeant leur abri gris. Le patriarche écoutant son conseiller sans parler. C'était une dynamique qui s'était installée avec tranquillité : Nevrabriel proposait, Donatien écoutait. Il était rare que Donatien s'exprimât en premier. Ce n'était le cas que lorsqu'il était en proie à une émotion qui avait besoin d'être extériorisée. Ce n'était jamais bon signe dans ces cas-là.

-Il faudra également chercher des pierres pour rendre le puits étanche et donc passer par la zone des électrons libres pour se rendre sur la plage. Ou alors prendre des ruines de l’ancien bâtiment des patients au Village mais je doute qu’ils nous laisseront prendre leur pierre sans rien dire.

Il hocha la tête. Son élève avait bien travaillé sa leçon.
Il appréciait les silences que laissait Nevrabriel. Il ignorait pourquoi il les provoquait, mais Donatien avait beaucoup d'estime pour ceux qui laissaient la place au silence. Il était plus important qu'on ne le croyait. Donatien détestait les villes pour cela : il y avait du bruit, partout, tout le temps, comme pour nous empêcher de penser par nous-même. On était sur-stimulé visuellement et aussi par le bruit parce que le silence nous fait penser, relativiser, réfléchir. On rendait les musiques accessibles par les téléphones pour que, même lors des temps calmes - la douche, le trajet jusqu'au bus, avant de dormir - soit influencé par du son. Entre cet excès auditif et les personnes qui comblaient les vides par des paroles en trop, gênées que personne ne dise rien, on ne s'entendait plus penser. Avec Nevrabriel, Donatien pouvait refaire du lien avec son imaginaire et c'était une sensation agréable. Il supposait que Nevrabriel faisait de même.

- Et avec les anarchistes qu’il y a à la plage, je ne sais pas si Béryl sera le bienvenu, il serait plus prudent que ce soit seulement moi qui m’y rends, je suis un ancien patient après tout et je connais la plus part des personnes là-bas. Que pensez-vous de tout cela ?

Donatien le regarda se salir la main pour lui. Faire pour lui ce qu'il détestait faire. Jusqu'où irait Nevrabriel pour lui ?
Il n'avait jamais douté de sa loyauté envers lui mais il lui avait semblé qu'il avait lié des amitiés avec les autres patients, notamment ces électrons libres qu'il évoquait. Ne lui manquaient-ils pas ? Donatien regrettait ses amitiés détruites avec Ange et Agnès, Nevrabriel regrettait-il également ses amitiés éteintes ?

- Comment est la terre ? Et quelle saison serait la plus adaptée pour la construction du puits ? L'hiver risque de glacer encore une fois l'eau du lac ...

Cela leur laissait environ deux mois, s'il se fiait à ses marques sur les murs du bunker pour se repérer dans le temps. Un trait par jour.
Il se pencha légèrement en avant pour distinguer le fond du trou. Il n'avait pas encore trouvé d'eau. Il leur fallait un sourcier.

- Revoir d'anciens camarades pourrait t'émouvoir. C'est une mauvaise idée. Avant d'emmener qui que ce soit en expédition, explorons jusqu'au bout notre territoire et nos possibilités. Il ne serait pas possible de faire ce puit avec du bois ?

Il leur faudrait également une façon de descendre la falaise, créer une presqu'île artificielle pour qu'eux aussi bénéficient de la pêche. Ils devaient devenir un état totalement indépendant. Ils vieilliront ensemble ici, pour toujours. C'était idéal.

Docteur Elpida
Image : Pour le bien de la Famille [pv : Donatien] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 13 Oct - 1:22


Que faire pour le moment ?
_Que pensez-vous de tout cela ?

Donatien était silencieux, comme toujours, un point qui n’avait pas tellement changé malgré leur nouveau mode de vie. Mais Nevrabriel était habitué et appréciait même leur conversation posé. Même s’il ne parlait pas de la pluie, du beau temps, des souvenirs heureux, au moins ils n’étaient pas à s’entremêler les neurones et les langues dans des réunions trop mouvementé.

_ Comment est la terre ? Et quelle saison serait la plus adaptée pour la construction du puits ? L'hiver risque de glacer encore une fois l'eau du lac ...

Le lac … Tout le monde allait se battre en hiver pour en récupérer l’eau, c’était aussi pour cela qu’ils avaient eu l’idée de ce puits, sur le long terme, eux survivraient jusqu’à ce qu’ils retrouvent contact avec le continent.
Survivre. Protéger les siens.
On pourrait se croire dans un film apocalyptique. C’était presque le cas. Les premiers zombis seraient les électrons libres, puis le Village et peut-être eux par la suite. Nevrabriel voyait mal l’Institut Graham manquer de quelque chose, hormis les vivre vu leur nombre et la taille de leur lopin de culture. Mais en attendant, si le bunker arrivait à être autosuffisant, eux pourraient survivre et mieux encore, négocier. Nevrabriel avait très peur que le bunker manque de médicaments et la plupart des personnes à l’intérieur en avait besoin … non … ils en avaient toujours besoin, les grippes ont tué bien du monde, il ne fallait pas le négliger. Personne ne connaissait la médecine des plantes dans ce groupe alors négocier des médicaments étaient une chose envisageable.

_ Revoir d'anciens camarades pourrait t'émouvoir. C'est une mauvaise idée. Avant d'emmener qui que ce soit en expédition, explorons jusqu'au bout notre territoire et nos possibilités. Il ne serait pas possible de faire ce puit avec du bois ?

Nevrabriel regarda de nouveau le sol. Ils étaient loin de la finalité de leur entreprise.

_La terre est facile à creuser en ce temps. Et le froid n’est pas un problème. On peut briser la glace pour extraire l’eau et la chauffer, si on le fait régulièrement la glace ne sera jamais épaisse et on pourra en extraire l’eau.

Il faudra aussi descendre dans le puits mais à coté des autres problèmes, c’était un détail insignifiant. D’ailleurs, Nevrabriel n’était pas certain qu’un puits puisse geler vu ô combien il était sous terre. Avait-on déjà vu une mine geler ?

Nevrabriel se releva, surplombant son ainé puis, ils recommencèrent à marcher tout en continuant à parler de l’avenir du Bunker et de la Famille.

_Parcontre je ne suis pas convaincue par le bois, c’est un élément vivant qui absorbe d’eau, trop d’eau finit par l’abimer et le réduire en copeaux. Ce qu’on peut faire à la limite c’est de la récupération d’eau de pluie avec de large conteneur en attendant, mais ça ne sera pas suffisant. Et …

Nevrabriel s’arrêta un moment. Il voulait mesurer ses mots et montrer un visage inexpressif. Les mensonges, il les perfectionnait depuis des mois, c’était le moment d’en sortir un de ses plus beau et des plus convaincant :

_Cette nuit m’a fait réaliser qui était les personnes importantes. Et elles sont toutes ici. Il n’y a pas lieu de s’émouvoir pour des traitres et des anarchistes.

Oui, voilà, parfait. Un peu de haine dans ses mots, tout simplement parce qu’ils étaient à moitié vrai. Nevrabriel en voulait aux révolutionnaires, ceux du Village, ceux des électrons libres, tous ! Tous ? Non pas tous, mais dans ce lot de mépris seule une pépite ressortait ; Aeden.
Agnès et Kan n’étant pas de cette catégorie, alors les mots de Nevrabriel ne pouvait être plus vrai qu’à part son ami souffrant tout comme lui mais n’ayant pu se relever.

_Mais vous avez raisons, explorons d’autre piste avant celle-ci.

Nevrabriel savait qu’il n’y en avait pas d’autre. Il n’avait vu que des puits condamner dans son enfance mais toute était en pierre. C’était un élément non-vivant qui n’absorbait pas l’eau, qui ne se dégradait pas et qui, s’il était bien construit, pouvait durer des siècles entiers. Donatien s’en rendrait bien vite compte à force de réflexion, mais il fallait rapidement qu’il le remarque car l’hiver approchait toujours.

_Par ailleurs, lorsque nous aurons terminé cette partie ci, j’aimerais vous parler de Jessy si vous le voulez bien.
Nevrabriel
Image : Pour le bien de la Famille [pv : Donatien] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Docteur ElpidaChef de la Famille
Jeu 15 Oct - 10:03
Réunion dominicale



Alors que Nevrabriel se frottaient les mains pour en enlever la terre, Donatien l'épiait scrupuleusement. Comme tout le monde, ses cheveux avaient poussé mais cette nouvelle longueur déplaisait à Donatien. Ce n'était pas comme les mèches brunes de Béatrice qui s'amusaient à boucler et que la jeune femme s'amusait à attacher de plusieurs sortes ; lui créant ainsi un visage différent mais toujours aussi délicat. Si ça rajeunissait Béatrice, chez Nevrabriel cela le vieillissait. Renforçait une allure de caïd. Il n'y avait que Donatien qui portait bien les cheveux longs, notamment lorsqu'ils étaient noués en queue basse. Il avait l'impression que son conseiller était encore plus grand, et sa taille avait été un défaut que Donatien avait toujours eu du mal à accepter.
Il tenait son bol de thé, sondant le jeune homme pour mieux comprendre qui il était. Il n'était plus face à son patient, il discutait avec quelqu'un de radicalement différemment. Quelqu'un qui avait osé en venir aux mains. Bien que l'adversaire était une proie louable, Donatien ne tolérait pas la violence.
Mais s'il fallait tuer Jessy ... Peut-être que Nevrabriel pourrait le faire pour lui ...?

- La terre est facile à creuser en ce temps. Et le froid n’est pas un problème. On peut briser la glace pour extraire l’eau et la chauffer, si on le fait régulièrement la glace ne sera jamais épaisse et on pourra en extraire l’eau.

Donatien n'était pas convaincu. Ils étaient quatre factions à se disputer cette eau aux multiples usages : toilette, douche, repas, hydratation, plantations ... Ils épuiseraient cette ressource. Il devenait urgent de construire ce puits et de trouver une alternative. Ils devaient cesser de dépendre de ce lac. Lys y allait souvent. Si Donatien voulait achever son deuil, il devait ce détacher de ce lieu où il lui avait appris à danser sous la neige.
La neige ... Elle allait ravager la nourriture, et peut-être que le froid et la maladie auraient raison de Jessy... Ou d'autres parasites insupportables. Ils allaient perdre de la main d'œuvre et Donatien ne voulait pas engager n'importe qui. Peut-être qu'une politique de repeuplement ... ? Elizabeth pouvait-elle être une mère porteuse ?
Il poussa un soupir. Il pensait trop. Ce qui comptait c'était Lucy, Béatrice, Nevrabriel. Le reste, on s'en fichait. Ce n'était que du confort.
Il écouta d'une oreille attentive son conseiller sur l'utilisation du bois comme matériau sans jamais boire son thé. Ne pas faire deux choses en même temps. Jamais. Sinon il ne saurait savourer son thé à sa juste valeur et perdrait le sens des propos de Nevrabriel.

- Cette nuit m’a fait réaliser qui était les personnes importantes. Et elles sont toutes ici. Il n’y a pas lieu de s’émouvoir pour des traitres et des anarchistes. Mais vous avez raisons, explorons d’autre piste avant celle-ci.

Donatien opina. Il avait bien choisi son second. Il avait su le formater pour qu'il pense comme lui.
Il amorça une reprise de leur marche, s'avançant sur une terre qu'ils n'avaient pas encore utilisée. Il observait les parois du bunker, s'approchant petit à petit des falaises.

- Par ailleurs, lorsque nous aurons terminé cette partie ci, j’aimerais vous parler de Jessy si vous le voulez bien.

On y venait.
Le vent était plus fort et allait contre eux, soufflant sur leur visage. L'eau dans le bol s'agitait, remuant sous formes de petites vagues. Un minuscule tsunami quoique savoureux. Donatien était obligé de hausser la voix pour être mieux entendu, lui qui détestait quitter son ton monotone.

- Justement, venons-en à lui.

Il ne regardait pas Nevrabriel, restant à côté de lui. Il s'était arrêté, contemplant la mer qui se battait sous leurs pieds.
La falaise était abrupte. Pointue. Vertigineuse. Pas même un banc de sable en contre-bas pour amortir une chute. Seule l'eau, vorace et ténébreuse, les attendait. Jessy pourrait être mort depuis trois mois que personne ne le saurait. Mais il était hors de question de le tuer. Ce serait lui rendre service.

- Vous vous êtes battus.

Il n'en dit pas plus, amenant la conversation et sachant pertinemment que Nevrabriel saurait ce que souhaitait son ancien médecin : des explications. Donatien posait très peu de question, voire jamais. Il était toujours dans l'affirmation et dans l'ordre. Poser des questions c'était ne pas connaître, et être ignare c'était être faible. Donatien était dans le camp des puissants. Il possédait un tout-savoir. Et Nevrabriel avait intérêt à avoir une bonne explication sur leur combat. Ensuite, en fonction de l'appréciation de la réponse, Donatien choisirait enfin un châtiment pour ce traître.

Docteur Elpida
Image : Pour le bien de la Famille [pv : Donatien] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 15 Oct - 22:52


Demain, je serai plus fort
_Par ailleurs, lorsque nous aurons terminé cette partie ci, j’aimerais vous parler de Jessy si vous le voulez bien.

_ Justement, venons-en à lui.

Ah ? Si tôt ? Ils avaient terminé de parler du puits ? … Certes, à part creuser, pour le moment, ces histoires de pierres et de branches n’avaient pas d’importance, ils avaient tout le temps d’en reparler. Nevrabriel se nota dans un coin de la tête de faire des petites constructions pour voir ce qui serait le mieux pour le puits final.

_Vous vous êtes battus.

Nevrabriel s’arrêta également et regarda Donatien un instant avant de regarder le sol. Pui, par reflexe, en se massant le cou. Les chaines de Jessy lui avaient laissés de belles marquent bleutés tendant vers un violet désagréable. Ça faisait un peu mal lorsqu’il touchait son cou, mais beaucoup moins que la sensation de manquer d’oxygène.

Oui.
Ils s‘étaient battu.

Nevrabriel arrêta de se masser le cou et regarda Donatien du coup de l’œil. Un œil sombre malgré sa couleur doré. Sombre comme la terre. Ses yeux étaient toujours dépareillés mais sans cette belle lueur ils semblaient que leurs couleurs devenaient de plus en plus similaires.

Ils s’étaient battus. Tout le monde le savait. N’était-ce pas une bonne excuse pour demander à Donatien de le tuer ? N’était-ce pas le moment de dire à quel point Jessy était dangereux, qu’Elizabeth avait raison, ils devaient s’en débarrasser ?
Sans le tuer, ils pouvaient l’attacher à un arbre et le laisser mourir de froid.
Lui casser les rotules et le jeter quelque part sur l’île. Personne n’en voudrait.
Trouver un radeau, l’y attacher et le laisser dériver.
Tellement de chose pour ne pas le tuer directement, pour laisser la nature le faire à leur place.
C’était le bon moment. Il n’allait pas se répéter plusieurs fois.

Mais pourtant …

Une boule à l’estomac.

Le regard sombre de Nevrabriel retourna vers le sol.

Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas ? C’était pourtant si simple ! Dire à Donatien d’exiler son demi-frère et le laisser mourir sans se salir les mains !
Pourquoi est-ce qu’une chose si simple était si compliqué ?

La pierre dans l’estomac de Nevrabriel devenait plus lourde. Il ouvrit doucement la bouche. Une chaleur douce amère anima son cœur et il exprima :

_J’ai été trop impulsif.

Le moment de le tuer était trop beau, pourquoi ne pas la saisir ?
Pourquoi bon sang ! POURQUOI ?
Donatien ne l’avait peut-être pas entendu, il pouvait encore changer ses paroles. Il pouvait encore condamner Jessy !

_Ça n’arrivera plus, je suis désolé, je n’ai pas du me contrôler.

Bon sang ! Pourquoi !
Nevrabriel se mordit la lèvre. Il pensait avoir tout effacé de ses états d’âmes, d’être prêt à tout pour protéger le bunker, même à tuer !
Mais ce n’était pas simple …
Au fond de lui résidait encore une petite braise. Un feu presque mort. Mais c’était connu ; tant qu’il restait une braise, le feu pouvait renaitre.
Mais Nevrabriel ne voulait pas de son feu. Il voudrait être l’hiver. Il voulait être assez fort, être prêt à tout pour les siens. Il ne voulait plus être celui qu’il était avant la nuit de la révolution.

_Je suis le seul fautif.

Ce n’était pas grave. Aujourd’hui il n’était pas assez fort. Demain il le sera.

Nevrabriel
Image : Pour le bien de la Famille [pv : Donatien] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Docteur ElpidaChef de la Famille
Mar 20 Oct - 19:48
Pour le bien de la Famille



Donatien avait eu vent de la bagarre entre Nevrabriel et Jessy par Brambasi qui avait soigné ses blessures. Le fondateur de la Famille n’avait pas apprécié cet élan animal. Il était persuadé que le rejeton Elpida était la cause de ces émois vils, il avait certainement ensorcelé d’une façon ou d’une autre son second. Donatien qui reconnaissait à quel point Nevrabriel devenait un pion majeur sur la partie d’échec qu’était devenue l’île, ainsi que son évolution dans l’apprentissage ; mais la façon dont il avait cédé à la tentation du serpent freinait Donatien. Si son conseiller ne pouvait pas encore retenir ses instincts bestiaux, alors il n’aurait pas de responsabilités supplémentaires.

-        J’ai été trop impulsif, dit-il en confirmant le raisonnement de Donatien. Ca n’arrivera plus, je suis désolé, je n’ai pas dû me contrôler.

Fixant l’horizon, stoïque, il laissa Nevrabriel s’exprimer. Il n’attendait pas vraiment d’explications puisque Donatien les avait déjà décidées. Le vent était sec et froid, s’infiltrant sous le tissu blanc. Si les températures étaient aussi basses cet automne, l’homme craignait les représailles de l’hiver. Il fallait dès à présent anticiper les carences et renforcer le système immunitaire. Donatien devait trouver des vitamines, et vite.

-        Je suis le seul fautif, s’exprima Nevrabriel, tirant Donatien de son angoissante rêverie.

Donatien secoua la tête doucement, niant les propos de son conseiller. Le seul fautif était Jessy. Jessy devait disparaître d’une façon ou d’une autre, il devait cesser de répandre son venin. Sa présence rendait confus tout le monde. Entre cette bagarre, Edelweiss qui voulait soudainement le surveiller, et Béatrice qui pâlissait toujours quand il était dans les parages.
Mais il ne pouvait pas le tuer.
Pas lui.

-        Tu sais que ce n’est pas le cas. Tu sais que c’est lui, le coupable.

Quelle punition pouvait être à la hauteur de la cruauté du bâtard de son père ? Lui prendre la vue, comme il avait pris l’œil d’Edelweiss ? Lui sectionner la main comme il avait coupé le doigt de Myosotis ? Empoisonner ses plats dans son dos, à petite dose, mais de façon quotidienne et découvrir les conséquences ?
Il leva les yeux vers les cieux. Les nuages cachaient le bleu lumineux qui aurait dû les accueillir. Une couverture grise qui cloisonnait le soleil.

-        Nous devons lui trouver enfin une bonne punition, autre que l’exécution.

Il se tourna vers lui, silencieux, l’incitant à énumérer des solutions.


Docteur Elpida
Image : Pour le bien de la Famille [pv : Donatien] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Ven 23 Oct - 12:55


Une punition pour Jessy
_Tu sais que ce n’est pas le cas. Tu sais que c’est lui, le coupable.

Donatien n’était pas au courant de toute l’histoire, autrement il saurait que Nevrabriel s’était emporté trop facilement. Une seule phrase avait suffit.
Même s’il ne disait rien, Nevrabriel était touché par son « père » qui le défendait. Il s’attendait à un sermon, surtout qu’il venait de dire que tout était de sa faute. Il s’attendait peut-être à un « contrôle-toi à l’avenir » ou quelque chose du genre. Mais rien. Donatien ne lui reprochait rien.
Nevrabriel esquissa un mince sourire très discret. Il appréciait de se sentir soutenu malgré sa faute.

_Nous devons lui trouver enfin une bonne punition, autre que l’exécution.

« Le laisser mourir de faim et de froid derrière le bunker pendant plusieurs jours. »
C’était la première chose qui venait à l’esprit du jeune homme.

Les deux complices continuèrent à marcher pour quitter le coté venteux le plus tôt possible. Nevrabriel laisse un peu de silence le temps de cette marche afin de pouvoir réfléchir. Les blessures physiques finissent par disparaitre, contrairement à celles psychologiques.
Lucy n’avait plus qu’un œil mais la douleur était la perte de celui-ci. Béatrice n’avait plus que 9 doigts mais son mal résidait également dans la perte de ce dernier. Les personnes enfermées se fichent bien d’être cloitré, ce qui leur fait mal est l’absence de liberté.
Mais bannir Jessy du bunker n’était pas une bonne idée. Il avait tellement de haine envers les personnes du bunker qu’il ferait tout pour revenir les tuer lorsqu’il irait mieux. De plus, il était loin d’être bête, Nevrabriel était persuadé que ce morveux avait des idées de vengeance plein la tête, il n’avait que ça à faire de ses journées lorsqu’ils ne travaillaient pas. Par ailleurs, Jessy ne semblait tenir à rien ni personne. Personne n’était venu pour tenter de le sauver ou demander à le voir. Lui-même ne semblait pas tenir à grand monde sur cette île mise à part lui-même …

Peut-être que …

Serait-ce une bonne punition ?

_Que pensez vous de lui faire peur ?

Jessy avait un très bon instinct de survie, cela voulait dire qu’il avait déjà approché la mort plusieurs fois.
Nevrabriel attendit un peu que le vent se calme pour exprimer son idée à son mentor :

_Jessy ne se soucis que de lui-même. Si on lui fait croire qu’on va le tuer finalement, on lui implantera le doute dans son esprit. Peut-être sera-t-il plus sage après ?

Nevrabriel n’avait pas de meilleur plan que de le garder près d’eux pour le surveiller, mais il fallait le rendre docile, calme, sage, pour qu’il ne perturbe plus la vie de la Famille et que plus personne ne se sente en danger en sa présence.
Jessy était attaché depuis des mois et pourtant il avait encore la force de résister.

_Jessy n’hésite pas à nous provoquer parce qu’il est persuadé qu’on ne le tuera pas.

Après tout, c’était ce qui s’était dit pendant la réunion. Personne n’était pour le meurtre, alors qu’avait-il à perdre à part une ou deux dents ? Il savait qu’il était juste prisonnier, mais un prisonnier qui n’avait rien à craindre pour sa vie, un prisonnier qui devait simplement faire sa peine et attendre qu'elle s'achève.

_S’il pense qu’on peut l’exécuter à tout moment, il se tiendra plus tranquille puisqu’il aura quelque chose à perdre. Qu’en pensez-vous ?

Nevrabriel
Image : Pour le bien de la Famille [pv : Donatien] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Docteur ElpidaChef de la Famille
Mar 27 Oct - 18:40
Pour le bien de la Famille



- Que pensez vous de lui faire peur ?

Donatien poussa un soupir. On n'était pas dans un film d'horreur, ou ils ne préparaient pas Halloween. La peur, vraiment ? Donatien s'attendait à mieux venant de la part de son conseiller. Il avait eu des stagiaires plus pertinents.
Les branches craquaient sous ses pieds, faisant lever les yeux de Donatien vers les arbres. Si certains étaient aussi si dénudés de leurs feuilles que ça en devenait presque pornographique, d'autres dénotaient avec la grisaille de par leur nuancier d'orange et de rouge. Donatien appréciait l'automne et ses changements de couleur, l'automne et son froid sec, l'automne et l'agréable texture du tapis de feuille sous ses plantes de pieds.
Il s'arrêta un instant, but une gorgée de son thé, puis repris le chemin.

-Jessy ne se soucis que de lui-même.

C'était le propre des Elpida.

- Si on lui fait croire qu’on va le tuer finalement, on lui implantera le doute dans son esprit. Peut-être sera-t-il plus sage après ?

Finalement, Donatien reconsidéra avec sérieux la proposition de Nevrabriel - d'abord parce qu'il ne démordait pas -, car elle lui faisait écho à ses propres émotions. A la mort de Lys, et à la chute de son Institut, il avait vécu dans un climat de peur. Pas des autres, mais de lui-même. Les crises d'angoisse la nuit lui avait fait frôlé la folie. Il n'était rien de plus affreux que d'être face à ses angoisses, surtout lorsque celles-ci étaient infondées.

- Jessy n’hésite pas à nous provoquer parce qu’il est persuadé qu’on ne le tuera pas. S’il pense qu’on peut l’exécuter à tout moment, il se tiendra plus tranquille puisqu’il aura quelque chose à perdre. Qu’en pensez-vous ?

L'intention dans l'idée était louable mais certains points méritaient d'être relevés.
Donatien s'arrêta pour boire, et également pour marquer son autorité. Lorsque Donatien parlait, il aimait que le temps s'arrête autour de lui.

- Cela ne fonctionnera qu'un temps. Il verra bien qu'on ne passera jamais à l'action.

Surtout Donatien. Jessy savait qu'il ne salirait pas les mains. Ca avait été l'essence de leur relation : Jessy exécutant le sale boulot pour son aîné.
Toujours immobile, Donatien réfléchit sur ce qui l'avait profondément changé lui-même. C'était affligeant, mais perdre Lys, puis manquer de perdre ses autres patientes l'avaient bouleversé. Jessy devait perdre quelque chose de précieux, mais quoi ? Ce sale gosse ne tenait à rien, à part lui-même.
Puis Donatien eut une idée - qu'il faillit déballer, puis se souvient que Nevrabriel ne lisait pas dans ses pensées et qu'il lui fallait tout de même l'explication du raisonnement de son chef.

- J'ai une idée.

Il marqua une longue pause où il finit de boire son thé, gorgée par gorgée.
Il posa le bol sur un rocher avant de revenir à sa position de statue.

- Jessy s'est attaqué à ceux qui nous sont précieux.

Pas besoin d'insister, il se doutait que Nevrabriel était proche d'Edelweiss - ces derniers jours, ils avaient l'air de mieux s'entendre encore - et qu'il avait une relation convenable avec Béatrice. Ces deux jeunes fleurs étaient des diamants pour le bunker.

- Il le sait, car on l'a évoqué devant lui à la réunion : nous ne le tuerons jamais. En revanche, nous pouvons lui rendre la pareille. Le seul problème est : à quoi, ou à qui, Jessy tient plus que tout au monde ? J'ai donc deux propositions. Soit tu connais déjà la réponse et nous pouvons aussitôt imaginer un plan, soit tu vas avoir comme mission de t'approcher de lui afin de soutirer cette information.

Lui trancher l'intimité serait lui ôter sa virilité, son égo en prendrait un coup. Lui arracher ses yeux l'handicaperait sévèrement au quotidien. Et si seulement il pouvait tenir à quelqu'un ... Ce serait la cerise sur le gâteau.

Docteur Elpida
Image : Pour le bien de la Famille [pv : Donatien] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Ven 30 Oct - 15:10


Une punition pour Jessy
_Cela ne fonctionnera qu'un temps. Il verra bien qu'on ne passera jamais à l'action.

Ce n’était pas faux. Jessy était un être humain, il y avait bien quelque chose qui lui faisait peur, non ? Plus le temps passait, plus Nevrabriel se le demandait, s’il était humain. Après tout, il ne semblait avoir aucun remords par rapport à ses meurtres, il ne semblait pas non plus tenir à sa vie vu qu’il cherchait constamment les problèmes, il n’avait pas de compassion ni de pitié. Que restait-il de son âme ? A part s’il avait la pathologie d’un psychopathe, rien n’avait de sens.

_ J'ai une idée.

Nevrabriel s’arrêta de marcher et se retourna pour écouter son mentor. Si avant cet affrontement avec Jessy il voulait demander à Donatien d’améliorer le confort de leur prisonnier, au moins mettre des rideaux pour qu’il ait un peu d’intimité, à présent il n’avait plus aucune pitié pour le demi-frère de Donatien et était même très heureux de le voir souffrir dans sa cellule.
Donatien posa sa tasse sur un rocher avant de continuer :

_ Jessy s'est attaqué à ceux qui nous sont précieux.

Nevrabriel rata un battement de cœur en entendant les propos de son ainé.
Donatien disait vrai. Aucun des deux n’étaient présents à ce moment là mais tous deux ont pu voir la finalité ; Béatrice. Lucy.
Si Béatrice n’avait pas su trouver une place spéciale dans le cœur de l’écossais, Lucy en revanche, c’était une tout autre histoire. Il avait vu ce couteau planter profondément dans son œil, comme s’il cherchait à éteindre son cerveau et donc sa vie. Il a cru qu’elle allait mourir, il avait cru se consumer à ce moment. Il était prêt à entendre ses hurlements de souffrance pour qu’elle vive, heureusement que Béryl était équipé à cet instant.
Ils a faillis les tuer et Nevrabriel ne savait pas pourquoi. La seule réponse qui lui venait était que Jessy n’était pas humain …

_Il le sait, car on l'a évoqué devant lui à la réunion : nous ne le tuerons jamais. En revanche, nous pouvons lui rendre la pareille. Le seul problème est : à quoi, ou à qui, Jessy tient plus que tout au monde ? J'ai donc deux propositions. Soit tu connais déjà la réponse et nous pouvons aussitôt imaginer un plan, soit tu vas avoir comme mission de t'approcher de lui afin de soutirer cette information.

L’écossais tourna doucement la tête vers son médecin, ses yeux s’ouvrant de plus en plus.

Quoi ?

Devenir proche de Jessy ?

Si l’idée était alléchante au début, la fin de la phrase avait complètement refroidit l’écossais. Il était impossible qu’il y arrive. Jessy le détestait. Il détestait Jessy. Même si Nevrabriel avait gagné des qualités de manipulations, il ne pourrait pas résister à l’envie de massacrer ce morveux à la moindre provocation.
Il pourrait demander à quelqu’un d’autre de le faire à sa place ? Elizabeth par exemple. C’est une petite garce après tout, rouler son corps pour avoir des faveurs, elle saurait le faire. Ou Béryl tient, il avait eu une formation de psychologie, il dénicherait l’information bien bien plus tôt que l’écossais.

_Votre idée est intéressante. Mais je ne sais rien de Jessy mise à part ses actes de l’été.

Jessy … Il ne lui avait jamais parlé et ne l’avait vu qu’une fois, durant la réunion dans la grotte où il avait accusé Ulysse d’être le traitre. Il avait dore et déjà grillé toute ses cartes aux yeux de Nevrabriel. S’attaquer à l’un de ses meilleurs amis était une erreur. S’attaquer aux filles a été la goutte de trop.

_Je ne pense pas que je puisse me rapprocher assez de lui pour le découvrir, surtout après cet échange, mais je vais essayer.

Même s’il trouvait cela impossible, l’écossais était attiré par l’idée de le faire souffrir autant qu’il a fait souffrir les filles, autant que lui a souffert lorsqu’il a cru que Lucy allait mourir, autant de souffrance qu’il ne pouvait pas connaitre tant qu’il ne l’aurait pas vécu.
Nevrabriel l’avait entendu une fois parler pendant son sommeil, juste avant de sortir du bunker. Il marmonnait quelque chose ou appelait quelqu’un, il ne savait pas trop, peut-être était-ce la clé ? Le subconscient de Jessy ? Si Nevrabriel était assez patient, peut-être pourrait-il avoir certaine informations ? Le sommeil était révélateur de bien des choses.
Egalement, lorsque Nevrabriel aura réussis à trouver un équilibre intérieur, il pourra essayer de le sonder lorsque ce dernier sera éveiller mais en attendant il était bien trop tôt pour l’écossais de tenter de faire semblait d’être un ami.

_Dites moi, pourquoi l’avoir gardé ?

C’était une question qui lui brulait les lèvres. Nevrabriel ne savait pas si Donatien savait qu’il était son demi-frère. Même Nevrabriel n’était pas certain, il avait entendu le docteur Graham l’appeler le « semi-Elpida » et les yeux dorés de ce morveux ressemblaient très étrangement à ceux de Donatien. Des yeux que Nevrabriel connaissait parfaitement.

_Personne n’aurait voulu de lui compte tenu de ce qu’il a fait et on aurait été à l’abri dans le bunker. Etait-ce pour le surveiller et le punir ou parce que, quelque part, vous tenez tout de même à lui ?

Est-ce que Donatien allait lui avoué sa parenté avec Jessy ? L’aimait-il juste pour ça ou le sang ne faisait pas tout et il tenait tout de même à ce meurtrier de manière sincère ?
Si Nevrabriel avait été son frère, Donatien l'aurait-il eu davantage dans son coeur ?

Nevrabriel
Image : Pour le bien de la Famille [pv : Donatien] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Docteur ElpidaChef de la Famille
Mar 3 Nov - 9:51
Pour le bien de la famille



-  Votre idée est intéressante.

Donatien hocha la tête. Bien sûr que son idée était intéressante.

- Mais je ne sais rien de Jessy mise à part ses actes de l’été.

La barbarie de Jessy avait été si violente que son second n'arrivait pas à la formuler. C'était compréhensible. Malgré tout, Nevrabriel était encore un bourgeon. Toutes ces années, Donatien n'avait pas réussi à le faire éclore. C'était même l'effet inverse, le pavot se repliait sur lui-même pour retourner sous terre. Le pavot s'auto-détruisait pour revenir à son état primaire, pour s'enterrer. Donatien en avait toujours conscience, n'arrivant pas à tenir une discussion avec lui sans qu'en arrière-pensées ne tournent des questionnements sur la fin de son potentiel successeur. S'il savait analyser les humains, Donatien aurait bien dit que Nevrabriel compensait ses faiblesses d'esprits par un physique puissant.

- Je ne pense pas que je puisse me rapprocher assez de lui pour le découvrir, surtout après cet échange, mais je vais essayer.

Donatien accorda le point à son conseiller. Il était vrai que nouer une amitié avec quelqu'un devait être compliqué lorsqu'on s'était battu avec cette personne.

- Dites moi, pourquoi l’avoir gardé ? Personne n’aurait voulu de lui compte tenu de ce qu’il a fait et on aurait été à l’abri dans le bunker.

Bonne question, Donatien se la posait tous les jours. Il avait l'impression que Jessy était un cancer installé dans le corps du bunker, que Donatien avait conscience du mal qu'il pouvait développer, mais n'agissait pas pour autant. Mais il devait se l'avouer : il ne savait pas quoi faire de Jessy. Il ne voulait pas le tuer, mais il ne pouvait pas le libérer. En pleine Nature, il pourrait en tuer d'autres.
Puis une pensée le percuta : depuis quand il en avait quelque chose à faire des autres ?
Peut-être qu'il gardait Jessy uniquement dans le but d'avoir le contrôle sur lui, comme il a toujours eu besoin d'avoir un contrôle sur tout.

- Était-ce pour le surveiller et le punir ou parce que, quelque part, vous tenez tout de même à lui ?

Donatieu eu un profond haut-le-cœur.
Il fusilla du regard Nevrabriel. Son regard, un gouffre de haine, qu'il avait réservé à peu de personnes, transperça les yeux dépareillés de son Second. Était-il en train de perdre définitivement la tête ?
Menaçant, Donatien s'approcha de lui, pas le moins du monde intimidé par la différence de taille. Une ombre planait au dessus de lui, glaçant son visage dans une émotion de colère et de mépris. Il articula lentement, d'une voix profonde, à l'intention du pauvre fou :

- Ce n'est pas parce qu'il a de mon sang que je dois forcément lui apporter de l'affection. On ne vit pas dans un monde fantasmes où toutes les familles s'adorent. Redescends de ton nuage.

Donatien resta encore un moment accroché aux yeux de son ancien patient, s'infiltrant en lui par les mots et le visuel. Laissant à Nevrabriel le temps de s'imprégner de lui.
Puis, il se décala et reprit sa marche, abandonnant sa tasse. Nevrabriel avait intérêt à le suivre.
Il marcha en silence, longeant les falaises. Le ressac faisait un boucan d'enfer, la marée courroucée s'écrasant avec rage contre l'île. C'était une musicalité nouvelle et relativement désagréable. Si Donatien avait pu mettre la Nature sur pause, il l'aurait fait. Il préférait tout de même le silence du bunker, le calme de sa chambre.

- Je le garde parce que ses mauvais actes méritent d'être punis.

Donatien avait l'impression de faire la morale à un gamin, lui qui n'avait jamais pris le temps de faire l'éducation des gosses de l'Institut - ce n'était pas son rôle.

- Si on le relâche sans le punir, il sera encore plus enclin à poursuivre son massacre. Dès que nous aurons trouvé son châtiment, nous le chasserons du bunker. Pour le bien de ...

De quoi ? Du bunker ? Du groupe ?
Entre Edelweiss qui lui aurait voulu qu'il soit son père, et leur mode de fonctionnement, Donatien aurait presque l'impression qu'en dehors des liens du sang, ils correspondaient à la description d'une famille ...

Docteur Elpida
Image : Pour le bien de la Famille [pv : Donatien] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Dim 8 Nov - 13:29


Une punition pour Jessy
_Ce n'est pas parce qu'il a de mon sang que je dois forcément lui apporter de l'affection. On ne vit pas dans un monde fantasmes où toutes les familles s'adorent. Redescends de ton nuage.

Donatien fixait l’écossais avec des yeux mortels, ceux qui vous glacent le sang et vous donne envie de se taire à jamais de peur de finir égorgé. Il le fixa longuement. Nevrabriel ne détourna pas le regard, laissant Donatien tenter de songer son âme.
Mais restait-il une âme à sonder ?
Donatien ne devait voir en cet instant que le reflet de sa création …

Le mentor finit par reprendre sa marche. Nevrabriel resta un instant sans bouger. Puis, dos à son ancien médecin, Nevrabriel esquissa un sourire.
Donatien ne lui avait pas lancé ce genre de regard depuis longtemps, et l’écossais venait de se rendre compte que ça ne l’atteignait plus comme autrefois. Certes, c’était toujours assez transperçant compte tenu de la vile couleur doré de son regard, mais le jeune homme n’était plus aussi intimidé. Il en était même … amusé ? Pas vraiment, mais c’était une sensation indescriptible. Comme se sentir invincible d’avoir surmonté une de ses peurs.
Il n’irait pas s’en vanter, ça ne serait pas à son avantage, mais il n’avait plus peur de Donatien.

Pour rester discret sur ses sentiments et intentions, Nevrabriel prit la tasse que son mentor avait lâchement abandonnée et lui emboita le pas, ses longues jambes aidèrent à le rattraper en deux ou trois foulés.

_ Je le garde parce que ses mauvais actes méritent d'être punis.

Il avait admit être de sa famille.
Il avait admit également n’avoir aucun scrupule à faire du mal à son frère. Ils n’ont pas dû grandir ensemble, mais tout de même, faire du mal à son propre frère n’avait aucune valeur morale. Nevrabriel regarda la tasse dans sa main tout en suivant Donatien.
Lui non plus n’avait aucune valeur morale, puisqu’il participait à tout ça … mais il ne pouvait pas pardonner ce qu’avait fait ce morveux à Lucy. Il avait promis de la venger, alors il ne pouvait qu’accepter de le faire souffrir …

_ Si on le relâche sans le punir, il sera encore plus enclin à poursuivre son massacre. Dès que nous aurons trouvé son châtiment, nous le chasserons du bunker. Pour le bien de ...

Nevrabriel releva la tête vers Donatien. Son frère était réellement un meurtrier en puissance ? Alors pourquoi l’avoir accepté ici ? S’il le connaissait, il aurait du savoir que ce morveux était dangereux. Nevrabriel avait l’impression de manquer d’informations mais s’y contenterait, pour le moment, il ne voulait pas mettre Donatien en colère, il fallait y aller très doucement avec cet homme.

_Bien.

L’écossais voulait se contenter d’acquiescer mais Donatien ne le regardait pas, il était donc obligé de parler.

Les deux hommes ayant tout échangé, la réunion était finie, celle de la famille allait bientôt commencer. Donatien récupéra sa tasse pour se faire un autre thé. Nevrabriel affirma qu’il le rejoindrait, lui qui ne buvait pas de thé n’avait pas besoin de regarder son ainé pendant sa préparation.
L’écossais retourna derrière le bunker, là où le vent était le plus fort. Il regardait l’horizon à travers le grillage pour avoir un instant de quiétude. Il s’assit sur le sol et sortit son canif pour jouer avec, l’ouvrant et le fermant, le faisant tourner entre ses doigts sans se couper.
Il n’avait plus peur de Donatien, mais ce dernier gardait une grande partie d’ombre. Il avait su sourire, rire et même se laisser aller durant ces quelques mois, mais il semblait qu’il pouvait basculer dans l’obscurité beaucoup plus vite qu’il n’en sortait. Nevrabriel se rendait compte qu’il pourrait faire n’importe quoi, même se plonger dans les ténèbres à sa place, Donatien ne deviendra jamais humain …

Las, Nevrabriel se releva, rangeant son canif dans sa poche et rentra pour rejoindre le patriarche à la table pour une dernière discussion moins sérieuse en attendant la réunion familiale.

Nevrabriel
Image : Pour le bien de la Famille [pv : Donatien] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Contenu sponsorisé
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum