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Donatien n'en pouvait plus.
Cela faisait déjà plusieurs semaines que le Diable se jouait de lui. Il ne voulait pas être emporté. Il ne voulait pas partir en Enfer, pas tout de suite. Mais il lui avait fait comprendre que son temps était compté, qu'il allait devoir partir. Et son propre corps, à lui aussi, commençait à s'éteindre. Il n'avait que trente ans, mais son corps était celui d'un condamné, d'un vieillard atteint d'une malade incurable. Il se tuait à petit feu.
Mais il n'arrivait pas à se sauver. Il voulait se nourrir, il voulait dormir, il voulait reprendre sa place de chef, il voulait retrouver son charisme d'antan. Il voulait vivre, putain. Il voulait vivre pour Myo. Il voulait être son héros, il voulait prendre soin de cette petite famille qui s'était formée autour de lui. Malgré le chaos du bunker, certains l'avaient rejoint. Il voulait vivre pour la petite Wendy, pour répondre à ses questions, pour pouvoir lui dire pourquoi le ciel était bleu. Il voulait vivre pour ce genre d'amour que pourraient un jour lui enseigner la concierge et son ami. Il voulait vivre pour les rires que déclenchait le psychologue Brambasi. Il voulait diriger pour montrer à son père qu'il en était capable.
Mais il n'arrivait plus à distinguer le vrai du faux. Il n'arrivait plus à se reconnecter à la réalité.
Et pour cela, il ne voyait qu'une solution : se confronter à celle qui le fait danser depuis plusieurs semaines. Et à une époque, il ne connaissait que la souffrance et l'impureté pour redécouvrir ce qui était vivant et éteindre ce qui était fantasmé.
Il avait toujours détesté cet acte animal auxquels s'adonnaient les humains. Mais il n'avait pas le choix, cette méthode avait toujours portée ses fruits.
Alors que le crépuscule amenait ses couleurs à l'extérieur, il marcha vers la chambre de la Méduse. Il avait passé un long moment sous la douche à se purifier, à se rincer de ses pensées. L'eau brûlante avait rendu sa peau fiévreuse, la rougissant à chaque morsure de la chaleur sur sa chair.
Simplement enroulé dans un peignoir rouge sang, pieds nus - et couverts de pansements. Fichu Satan qui savait prendre soin de lui -, il laissa une trace de son passage dans le couloir. Des gouttes étaient semées, comme le Petit Poucet l'avait fait. Cela servirait à Donatien pour retrouver son chemin, pour trouver sa porte de sortie, pour laisser mourir les illusions.
Ses mèches blanches tombaient sur ses épaules osseuses, les perles d'eau ruisselant le long de la cage thoracique, sursautant à chaque battement de cœur.
Il tira sur les rideaux, les ouvrant pour se dévoiler. Il resta ainsi dans son entrée théâtrale le temps que Satan le remarque. Puis il referma aussi derrière lui et, sans rien dire, il la saisit brutalement par la taille contre lui. Puis il la fit tomber sur son matelas avant de venir l'escalader. Il plaqua ses poignets sur la surface molle du lit, les emprisonnant fermement entre ses doigts. C'était à son tour de la regarder comme prédateur.
Il avait un couteau dans la poche de son peignoir, pour la suite ... Si elle était vivante, elle devait sûrement être capable de saigner.
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Elle était diabolique. Elle savait l'appâter. Elle savait qu'il viendrait. Elle était déjà offerte à lui, dans un haut blanc.
Etrange que Donatien ait saisi le premier peignoir qu'il ait vu - un rouge vif - et que son illusion soit vêtue de sa couleur favorite. Il y a eu une erreur, un échange, sûrement.
Elle lui adressa un regard qui le déstabilisa, renforçant sa pression sur sa peau laiteuse. Alors qu'il était incapable de comprendre cette faim dans ses yeux céruléens, il laissa dix empreintes écarlates sur ses poignets. Encore une fois, le rouge - celui de la douleur - se confondait avec le blanc - celui de l'épiderme. Donatien préféra se concentrer là-dessus, sur quelque chose qu'il comprenait.
Dans son souvenir, les femmes - et hommes - se débattaient quand Donatien les saisissait ainsi. Ils le questionnaient d'abord - pourquoi tu fais ? - puis l'invectiver - Arrête, tu me fais mal ! . Mais jamais il ne lui adressait une telle expression, jamais ils n'acceptaient la douleur.
Cette femme était vraiment différente. Peut-être parce qu'elle était dans la tête de Donatien ? Il l'avait créée, après tout.
Mais pourquoi, si elle était dans sa tête, il pouvait autant la sentir ?
Il devait aller plus loin pour comprendre, toujours plus loin. Aller jusqu'aux limites du Diable pour qu'il n'en puisse plus, pour qu'il reparte en Enfer, mais sans lui. Il devait oser défier son horrible frontière entre folie et santé mentale, cette frontière sur laquelle il jouait à l'équilibriste depuis Edelweiss. Il devait l'exploiter, l'utiliser, l'étirer, pour enfin la détruire. Et alors à la fin de cette destruction massive, il pourrait enfin être soit l'un, soit l'autre. Il pourrait soit retrouver sa lucidité perdue, soit plonger dans une démence irréversible.
Il n'était pas un tendre, il n'était pas dans l'affect. Il ne savait, finalement, pas y faire. Alors, pour se libérer une main, il lâcha un des poignets de la femme. Ses doigts étaient maigres mais ils étaient longs. Cela lui permettait de pouvoir lever les mains de sa proie au dessus de sa tête, les superposant l'une et l'autre pour que Donatien puisse saisir ses deux poignets. Tout cela avec une brutalité qui lui était familière.
De sa main libre, il attrapa la mâchoire de la rousse, pressant son ossature pour qu'elle lève un peu plus la tête vers lui. Ainsi, dans cette position, elle lui tendait sa nuque. Il s'y approcha lentement, comme un animal qui étudierait un bout de viande, puis effleura du bout du nez cette peau tendue, lécha cette zone entre sa clavicule et son menton jusqu'à ce qu'elle rougisse. Lorsqu'il trouva la chair à son goût, il y déposa ses lèvres et aspira cette peau. Le baiser n'en était pas vraiment, c'était assez semblable à ce qu'un vampire aurait fait pour bouffer le sang de sa victime. La peau changeait de couleur à chaque aspiration de Donatien qui répéta cela, encore et encore. Il tâchait la pureté de ce Démon, ou plutôt révélait sa véritable Nature.
Lorsqu'il fut satisfait il remonta ses yeux vers elle.
- Quel est l'endroit où tu es le plus sensible ?
Il allait s'y attaquer. Il y irait dévorer cet endroit. Et la lame dans sa poche commençait à rappeler son existence. Elle aussi, elle voulait aller là où la femme était le plus sensible...
A quand remonte la dernière fois que Donatien s'était ainsi animalisé ? Quand était la dernière fois qu'il a laissé la bête guider son instinct, faisant taire la raison ? Peut-être dix ans.
Ce n'était plus le cerveau malade qui prenait possession de son corps mais ses tripes. Toutes ses émotions, celles qu'il avaient cessé de ressentir, se décuplait dans cette drôle de zone qu'était son ventre - peu habitué à traiter sentiments et émotions. Il prenait, étrangement, plaisir à renouer avec ces sensations. Même si la dernière fois était un souvenir d'une dizaine d'années, c'était comme le vélo, on ne pouvait désapprendre.
Pourtant Donatien était surpris, le petit Diable qu'il tenait à sa merci ne réagissait pas comme les autres. D'ordinaire, à ce stade, les autres se débattaient, commençaient à gémir de douleur, le regardait avec incompréhension. Et plus les autres avaient peur, plus le bas ventre de Donatien grossissait, comme nourri de cette frayeur qu'il pouvait créer.
Mais elle, elle ne le dévisageait pas avec de regard caractéristique des proies. La pression sur ses poignets, si intense qu'elle la marquait, n'avait fait que rosir ses joues et pétiller le bleu de ses yeux.
Etait-ce parce qu'il avait perdu en prestance ?
Il devait se ressaisir alors. Il devait générer chez elle de l'effroi, voir s'échapper de ses lèvres des supplications, sentir sa peau frémir.
La diablesse d'ailleurs, aidait Donatien dans sa quête de douleur, répondant à sa question :
- L-L’intérieur des cuisses…
Il arqua un sourcil. L'intérieur des cuisses était sa zone la plus sensible ? Ce n'était pas très précis.
Il libéra ses poignets afin de pouvoir glisser le long du corps de la diablesse. Il se redressa, assis sur les genoux entre les cuisses de la Vilaine, débarrassant le matelas des couvertures et autres objets parasites. Elle avait emprisonné ses attributs dans une culotte d'un joli blanc. Un blanc qui serait si beau tâché de rouge ... Ce dernier se répandrait ...
Jusqu'où Donatien pouvait-il aller ? Aurait-il la capacité d'aller assez profondément en elle ? A l'idée de pouvoir s'enfoncer en elle, de s'engouffrer dans cette mystérieuse cavité chaude et humide que seule la femme peut connaître, la propre intimité de Donatien prenait du volume. Il la ferait gémir de douleur et donc de plaisir. Il voulait qu'elle ne sache plus dissocier l'un de l'autre. Il voulait la rendre confuse comme lui l'était. Ca lui ferait une bonne leçon. D'ailleurs, si elle y était si sensible, autant s'y attaque de suite.
Donatien posa ses mains sur chacun des genoux de la rouquine et appuya brutalement dessus puis lui faire écarter les jambes. Il glissa sa main dans sa poche pour en sortir sa lame. Il la posa vers l'aine de la diablesse et fendit ainsi en deux partie sa culotte. Le froid de la lame ne fit qu'effleurer sa chair.
Lorsqu'il eut créer son ouverture, Donatien posa le couteau à côté du corps de sa partenaire et commença à dénouer son peignoir.
- Dis-moi ce que tu ne veux pas que je te fasse. Tes limites. Tes interdits.
Il les ferait, tous. Il la punirait.
Il ne pensait plus. Mais pas comme ces derniers mois où son esprit avait simplement cessé de fonctionner, se laissant mourir en même temps que son corps. Il ne pensait plus parce que ce n'était pas le moment. Parce qu'il était dans l'instinct, dans l'action, dans l'instant présent.
Il observa l'ouverture qu'il avait créée dans la culotte de la Diablesse. Elle était trop étroite pour lui, cela lui rougirait la peau, le brûlerait. Mais il avait besoin de souffrir, il avait besoin que son corps soit en vie. Avec la fatigue et la faim, il ne ressentait plus rien. A une époque, celle de son adolescence, il se serait blessé, il se serait saboté, il aurait trouvé du réconfort et de la vie dans la destruction. Etrangement, il n'avait pas été dans cette dynamique ces derniers mois. Mais il savait que ses pieds avaient été apaisés, et que dès qu'il marchait sur une branche, la plaie était aussitôt bandée. Et lorsqu'il avait faim, mais n'avait pas l'énergie ou l'envie de se concocter un plat, il y avait toujours une tasse de thé fumante. Par quelle sorcellerie la Méduse avait-elle pu faire cela ?
Il ne comprenait pas. Il était mort intérieurement mais il y avait toute cette magie qui l'apaisait, qui le faisait tenir. Ces derniers temps, il était encore plus perdu que d'ordinaire. Pourquoi est-ce que cette Diablesse soignait ses blessures ? Pourquoi le nourrissait-elle ? Pourquoi est-ce qu'elle le regardait autant ? Quelles mauvaises intentions avait-elle ?
Il la détestait de cacher aussi bien son jeu. Il lui ferait regretter.
Il n'avait pas besoin de faire tomber son peignoir, étant nu dessous. Elle n'avait pas besoin de le voir. Moins elle en verrait, plus il la rendrait confuse, plus il la ferait pleurer.
- Pour vous… je suis capable de tout.
Il attrapa ses chevilles pour la tirer contre lui, espérant que cette brutalité et cette façon de la ramener contre lui lui brûlerait le dos. Puis, sans prévenir, sans aucune douceur, il s'inséra en elle. Le frottement contre le tissu de sa culotte lui arracha une grimace. Mais il restait droit face à elle, ses doigts autour de ses chevilles qu'il tenait en arrière pour que ses jambes soient à la hauteur qu'il souhaitait, et pour qu'elle soit contrainte à tenir ainsi, jusqu'à ce que les crampes la fasse gémir de douleur.
La sensation à l'intérieur de la Diablesse était ... familière. A quand remontait la dernière fois ? Il avait l'impression d'avoir tout oublié, et pourtant une fois parti pour la souiller, son corps se souvint de tout. De la mécanique, des sensations, de la moiteur. Le front transpirant - déjà -, le visage déformé par la colère, il donna des coups de reins brutaux, violents, sans aucune considération pour le plaisir qu'aurait dû ressentir la Rouquine.
Elle se cambra sous les coups de rein de Donatien. Du rouge autour de la tête de la Diablesse se répandait, alors que son visage se crispait. Il y était, Donatien le sentait, elle avait mal. Et plus elle se figeait sous lui, plus il y mettait d'énergie. Il s'en blessait presque lui-même, lui qui était fragile ces derniers temps. Des chevilles de l'Enchanteresse, ses mains passèrent jusqu'au dessous de ses cuisses. Il était plus supportable pour lui de la porter ainsi. Il se releva, se tenant sur ses genoux. Il avait une vision ample de la dame ainsi. Il détectait le moindre de ses frissons, le moindre de ses états, le moindre changement de couleur. Qu'elle passe d'écrevisse à vermillon, il le remarquerait.
Pourtant, alors qu'il transpirait sur elle, contenant difficilement des râles - de plaisir ou de souffrance, impossible à déterminer -, une pensée lui traversa l'esprit : pourquoi ne lui demandait-elle pas d'arrêter ? A ce stade, alors qu'il tient le galbe de ses cuisses à la force de ses ongles, n'écoutant plus ce que souhaitait l'autre pour simplement s'insérer en elle dans le but de la déchirer intérieurement, on lui disait d'arrêter. Mais pas elle.
C'était sa façon à lui aussi d'arrêter toute relation. C'était sa solution. Quand il avait la vingtaine, quand il fréquentait d'autres humains pour son appétit sexuel, quand l'autre s'attachait trop, Donatien leur donnait une dernière relation. Une dernière qu'il rendait douloureuse, insupportable. On le suppliait de cesser, de reprendre ses esprits. Et après des ébats d'une telle force destructrice, Donatien ne revoyait plus jamais ses conquêtes.
Il pensait se débarrasser de la rouquine ... Peut-être devait-il se montrer réellement dangereux. Il y avait toujours ce couteau...
- D-Docteur Elpida...
A lui de se tendre. Si elle l'appelait par son grade... Elle ne faisait que rendre encore plus confuse la ligne entre plaisir et douleur.
- Encore… S’il vous plait…. Faites-moi mal encore…
C'était la seule. La seule parmi une dizaine de tarés, de soumis, d'impuissants, de dépressifs, à le supplier pour qu'il poursuive.
Il jeta un coup d'oeil à la lame. Pas pour tout de suite. Pour le climax. On n'y était pas encore. Il voulait voir jusqu'où aller le seuil de tolérance de cette femme. Il se retira d'elle, fit glisser le peignoir rouge le long de sa peau. Il commençait à avoir chaud et il détestait coller. Le tissu tomba à ses genoux. Puis Donatien lâcha simplement sa partenaire, sans délicatesse, laissant ses jambes tomber au sol. Puis il la retourna pour avoir affaire à une belle paire de fesses déjà bien rougies. Sans la laisser respirer, il saisit la longueur de ses cheveux et la tira à lui pour qu'elle lève la tête. Il s'en servirait comme accroche, au cas où il vacillerait. Puis, il revint en elle, après avoir cherché tout de même la bonne entrée. Il retrouva la même chaleur que tout à l'heure et il sut qu'il était au bon endroit. Il se surprit de son endurance, être là, toujours dur en elle.
Il se pencha au dessus d'elle, lui murmurant d'une voix rauque, essoufflée, collant son torse à son dos :
- A chaque soupir de plaisir, je tirerais de plus en plus fort.
A partir de quand était-ce devenu jeu ? Il n'avait pas vu la transition se faire. Et qui gagnerait ? Donatien ne tiendrait pas longtemps, il sentait son extrémité devenir fébrile.
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