contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

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Margaret ; Rose
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Donatien

Eizenija ; Solveig
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Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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InvitéInvité
Jeu 18 Mai - 16:54
Eugène aurait aimé ne pas avoir à se soustraire à la société, mais vu la société dans laquelle il était plongé, il était compliqué de lui en vouloir. Quand il avait besoin de s'échapper de cet endroit, de s'éloigner des autres patients présents dans ce monde de fou, il allait dans un coin de la cour qu'il connaissait bien. Ce coin n'avait pas grand chose de spécial, si ce n'était qu'il ne pouvait être vu de la caméra la plus proche, étant donné qu'il y avait un arbuste à moitié mort entre la dite caméra et le coin.
Eugène y passait de nombreuses heures, et il se disait toujours, dans les moments les plus difficiles, qu'il y avait toujours son coin. Car en plus d'être protégé de la surveillance imposée, ce coin possédait la chose la plus précise au monde pour Eugène : une cachette. Puisque ça ne pouvait être vu, il laissait toujours un briquet et un paquet d'allumettes là, pour être absolument certain de ne jamais tomber en panne. C'était principalement pour cette raison qu'il surprenait toujours les surveillants, avec ses armes, parce qu'ils ignoraient la place de cette merveilleuse cachette.

Ce jour-là encore il avait eu besoin de s'échapper. A la cantine, il n'y avait pas été, car à présent c'était un lieu chargé de mauvais souvenirs. Il avait faim parfois, mais essayait de faire comme si de rien était. Il voulait juste garder la tête baissée et obéir aux ordres. C'était son unique but, en plus de ne plus jamais toucher d'autres pensionnaires, même s'il l'avait rarement fait avant.
Puisqu'il était assez agité, il décida de faire une offrande au Soleil, qui lui apporterait calme et sérénité, au moins pour quelques instants. Il prit donc un paquet d'allumettes -le feu est toujours plus authentique lorsqu'il vient d'une allumette- et il mit le feu à un petit tas de papier, bouts déchirés de feuilles qu'on lui avait données pour s'exprimer.
Le feu était son moyen d'expression, pensa-t-il un instant, tout en se mettant à sourire un peu. Oui, tout irait bien, puisque le Soleil allait être ravi de ce présent. Il leva les yeux vers le ciel dégagé, puis les ferma pour entamer une prière silencieuse, entièrement dévolue au Soleil et à sa puissance.
Sa peau brune semblait recueillir la chaleur des rayons du soleil, comme si ce dernier avait un véritable pouvoir sur le garçon. C'était un bien étrange spectacle.
Anonymous
Docteur ElpidaChef de la Famille
Jeu 18 Mai - 19:32


ON VA AVOIR UN PETIT ACCIDENT


Donatien passait une bonne journée. Il était midi, le temps était clair, ses trois patients étaient de plus en plus fatigués; c'était si agréable. Il se baladait alors, toujours pieds nus, dans les couloirs rafraîchissants du bâtiment qu'il habitait. Il admirait le bleu du ciel à travers les larges fenêtre, un bleu clair, un bleu paisible. Parce que c'était l'état d'esprit dans lequel était Donatien; paisible.
Il se dirigeait vers la zone de surveillance située dans le sous-sol du bâtiment réservé aux membres de l'autorité. Il aimait se prélasser devant les écrans de surveillance. Il se refaisait l'égo en s'asseyant face à ce spectacle.
Il entra et attacha ses mèches blêmes en une queue basse afin de dégager son fin visage et surtout d'être plus apte à regarder la vie de l'Institut suivre son cours. Afin d'être plus à l'aise il déboutonna quelques boutons de sa chemise, dévoilant sa peau pâle.
On le salua et, de bonne humeur, il répondit d'un hochement de tête à ses collègues. Sans qu'il ne l'ait demandé, on lui apporta un thé au jasmin infusé pendant quatre minutes dans une eau chauffée à 65 degrés. Il remercia la personne d'un battement cils: poli, mais ne voulant user de la voix pour un collègue ayant un visage aussi grossier. Quelle idée de naître avec un tel nez?

- Tout se passe bien, lui informa un collègue chargé de surveiller les fameuses caméras.
- Evidemment.

Donatien s'assit dans un large fauteuil en cuir lui étant réservé et inspira profondément, bombant sa poitrine. Il croisa une jambe sur l'autre et savoura sa boisson et son pouvoir. Toutes ces personnes qui défilaient sur les écrans lui appartenaient. Cette paix c'était grâce à lui. Qu'il aimait leurs uniformes blancs, leurs uniformes qu'il avait imposé. Ils ressemblaient tous à de belles colombes ainsi... Il y avait bien quelques dissidents qui adaptaient l'uniforme à leur façon mais Donatien les notait dans un coin de sa tête. Il leur retomberait dessus plus tard.
Puis une silhouette attira son attention. Un gamin basané passait furtivement. Il faisait parti de la catégorie S mais il était beaucoup trop insignifiant pour que Donatien se souvienne de son numéro précis. Le seul fait intéressant à son sujet était le suivant; il avait su se procurer une boîte d'allumettes. Oh, et il ne supportait pas qu'on le touche.
Donatien le suivait mécaniquement du regard quand, soudainement, il disparut de son champs de vision. Le médecin en chef fronça les sourcils, interloqué, et zieuta les écrans diffusant les images de la cour. Ce gamin, il n'était pas passé par les portes, il n'était pas rentré. Il était forcément dans la cour. Alors pourquoi on ne le voyait nulle part?

- Y a-t-il des angles morts?
- Comment?

Donatien se leva et se décida à vérifier lui-même.
Il traversa la forêt pour rejoindre la partie de l'île réservée aux patients. Les branches craquèrent sous ses pas et Donatien prit garde à ne pas tâcher le tissu léger de son habit. Il arriva dans la cour et quelques murmures s'élevèrent. On s'écarta sur son passage. Les patients baissaient la tête tandis que les quelques gardes des alentours le saluèrent sans un mot.
Il s'arrêta au centre, à l'affût. Une bourrasque passa sous sa chemise. Cela apaisa le médecin.
Il avait bien mit dix minutes pour arriver ici, le gamin avait pu partir. Il leva alors la tête et plissa les yeux, ébloui par les rayons diurnes, et compta les caméras. Il vérifia les angles et se positionna là où devait être le patient avant de disparaître. Et puis il finit par comprendre. Ce fichu arbuste... Il fallait penser à le déraciner, il gâchait le paysage.
Donatien fit quelques pas et se posa en face du patient. Ainsi dont il recommençait à enfumer des choses. Que c'était laid de se laisser guider par ses démons. Enfin bon, au moins Donatien comprit pourquoi ce garçon avait pu mettre le feu à la poubelle la dernière fois. Diable, il détestait la violence mais il n'avait plus le choix.
Sans prévenir, sans un mot, sans même essayer de profiter de sa supériorité, il se pencha et s'appropria le paquet d'allumettes de ses doigts faméliques.

- Si tu aimes tant que cela la chaleur des flammes, laisse-moi alors t'aider.

C'était ironique, bien sûr.
Donatien grilla alors une allumette et, le regard vide, il l'approcha des cheveux du jeune patient. Icare s'était brûlé les ailes, il n'y avait pas de raison pour que celui qui se prenait pour ce dernier ne subisse pas un châtiment semblable.



Docteur Elpida
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
InvitéInvité
Ven 19 Mai - 14:40
Eugène n'avait rien demandé à personne. Il parlait rarement aux autres pensionnaires de toute façon, il n'avait pas vraiment envie de les connaître, la plupart du temps. Ce n'était pas qu'il se sentait supérieur à eux, mais il connaissait bien cet établissement et avait appris à ne pas s'attacher aux autres. Une fois il avait eu un ami, en étant ici. Il l'avait initié au culte du Soleil, et même si ce garçon était moins enthousiaste que lui par rapport à cela, il l'avait quand même suivi. Mais ça s'était mal passé. Les garçons avaient très vite été remarqués par les autorités, et on avait bien senti que l'influence que pouvait avoir Eugène sur l'autre n'était pas souhaitable. Du jour au lendemain, son ami disparu. Ce fut une période très difficile pour le garçon, car il s'était attaché à l'autre, avait trouvé en lui un ami, un confident, un compagnon dans les petites bêtises qu'il essayait de monter. Après deux semaines de deuil, Eugène avait décidé de ne plus jamais avoir d'amis. Il n'avait pas envie de se voir privé à nouveau d'une telle compagnie. Depuis, il était seul, comme à ce moment précis, et il considérait le Soleil comme son seul ami. La seule personne qui pourrait toujours le protéger, qui serait toujours là pour lui, sauf la nuit évidemment. Mais la nuit, Eugène se sentait proche de la Lune aussi, alors ça ne faisait rien.

Le garçon inspira profondément, pensant à la Lune et au Soleil, priant ce dernier de lui épargner quelque corvée désagréable, se gorgeant de son énergie, car il en avait besoin, et puis c'était un peu le but de ses offrandes et de ses prières. Il avait besoin de cette énergie pour survivre à l'enfer qu'était sa vie depuis quelques années maintenant. D'ailleurs, cette vie qu'il avait oubliée pendant quelques instants revint à grands pas, en la personne de Donatien. Perdu dans ses pensées le garçon n'avait pas entendu les pas de l'homme, mais il sentit la différence de chaleur quand le médecin, ou tortionnaire, se plaça juste devant lui.
Eugène rouvrit les yeux d'un coup et le dévisagea, son rythme cardiaque s'accélérant fortement. Il l'avait trouvé. Il allait se faire défoncer, c'était sans aucun doute. Pourtant, il n'avait pas l'énergie de se lever, puisqu'il était tout simplement paralysé par l'idée de se trouver face à cet homme qui le détestait et qui avait tous les pouvoirs sur lui. Il exerça même son pouvoir de suite, puisqu'il lui prit son paquet d'allumettes, déclenchant un cri de la part du brun.

"Elles sont à moi ! Vous n'avez pas le droit!", hurla-t-il sans pour autant faire un mouvement pour récupérer sa possession.
Il savait au fond de lui qu'il était en tord, et que la lutte était vaine. Donatien avait tous les droits, et tous les gardes étaient à ses ordres, alors Eugène savait bien qu'un seul mouvement de sa part serait ignoré voire moqué. Il eut quand même une autre réaction, une fois la paralysie surmontée. En effet il se leva et se plaqua contre le mur du bâtiment juste derrière lui, pour échapper à la flamme que brandissait le médecin devant lui. Il secouait la tête de droite à gauche, terrorisé.

- Si tu aimes tant que cela la chaleur des flammes, laisse-moi alors t'aider.
- Ce n'est pas pour moi, c'est pour Soleil ! Il a besoin de moi, enfin j'ai besoin de lui, je.. ça ne marchera pas si c'est vous !"
Eugène y croyait vraiment, que le Soleil allait lui en vouloir de vouloir participer un peu trop activement à son culte, en se mettant lui-même en feu.
Anonymous
Alexander HexeÉlectron libre
Ven 19 Mai - 22:44
- Et donc, pour résumer tes deux personnalités en plus d’être conscientes l’une de l’autre, cohabitent comme en symbiose. C’est fascinant.
Le patient hausse les épaules de façon désinvolte. Le médecin marque une pause, feuillète le dossier de celui-ci et laisse échapper un :
- C’est fou !
Le patient laisse échapper un sourire angélique mais dérangeant.
- Vous savez, si vous persistez à m’enfermer dans cette chambre, c’est moi qui vais devenir fou.
Le sourire se teinte de sarcasme.
- Enfin, je veux dire ENCORE PLUS fou.

Extrait d’une transcription annotée d’un enregistrement audio, jour 3


Alexander arborait un sourire radieux. Il était aux anges. Aujourd’hui, son médecin l’avait autorisé à faire sa première sortie hors du bâtiment S. Cap supportait très mal l’enfermement, épris de liberté et de grand air comme il l’était. Bon, il gardait en tête qu’il était néanmoins prisonnier de cet endroit – les deux surveillants qui lui collaient aux fesses sous prétexte de lui faire faire la visite des lieux ne lui permettaient pas de l’ignorer – mais avoir accès à la cour le rendait déjà un peu plus supportable. Et puis il était optimiste, il trouverait bien le moyen de s’évader avec sa sœur, tôt ou tard. Enfin. Ils trouveraient bien le moyen. Dans un coin de leur conscience, il sentait le Génie qui s’affairait, mine de rien. Il dessinait une ébauche de carte mentale des lieux qu’il étofferait au fur et à mesure, particulièrement attentif aux emplacements des caméras de sécurité et aux visages des adultes qui les entouraient. Toutes les informations étaient bonnes à prendre mais en l’occurrence, il avait deux priorités en tête. La première était de connaître au mieux l’espace dans lequel ils allaient devoir évoluer, la seconde de trouver la personne avec laquelle il serait le plus à même de soutirer des informations sur le fonctionnement de l’Institut sans se faire prendre. Ca allait être un travail de longue haleine mais rien ne devait être laissé au hasard. Il s’apprêtait d’ailleurs à commencer à tester l’un des surveillants sur ce point lorsqu’un éclat de voix le fit pivoter sur lui-même.

- Elles sont à moi ! Vous n'avez pas le droit!

Un garçon basané d’à peu près son âge de ce qu’il pouvait en juger se tenait face un homme aux longs cheveux blancs. Il était un peu loin pour comprendre vraiment la situation et que l’homme était dos à lui mais… Il comprit que ce n’était pas quelque chose de cool en voyant tous les patients s’éloigner d’eux assez précipitamment. Inconscience ou esprit de contradiction, lui s’avança pour voir de plus près, profitant de l’inattention momentanée des deux surveillants.
« Oh qu’est-ce que tu fais Cap ? »
« Ce gars a l’air d’avoir besoin d’aide. »
« On doit faire profil bas je te rappelle, ce n’est pas en se faisant remarquer qu’on va réussir à tenir la promesse que tu as faite à Lore ! »
« Je sais mais je peux rester là sans rien faire ! »
« Il est cinglé, ma parole. Tu ne peux pas… »
Ce débat intérieur fut interrompu par un nouvel élément s’offrant à la vision d’Alexander. L’adulte venait de craquer une allumette. Qu’il approchait dangereusement de l’adolescent. L’immobilité à laquelle l’avait contrainte la surprise et l’horreur fut rapidement remplacée par un brutal coup d’accélérateur. En quelques enjambées, Cap s’était interposé entre les deux protagonistes. Il repoussa la main qui tenait l’allumette bien trop près d’un autre être vivant.

- Vous êtes malade ? C’est super dangereux ce que vous faites là !


Il l’avait dit en regardant dans les yeux celui qu’il venait précisément de traiter de malade. Et la couleur quitta soudainement sa figure. Maintenant qu’il le voyait de face, il le reconnaissait. Ce visage. C’était celui des flyers de l’Institut. C’était celui de Donatien Elpida. Le médecin en chef.
« Merde. »
« Tu es cinglé Cap. Complétement cinglé. Ne compte pas sur moi sur ce coup-là. »
Alexander Hexe
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) Cy0uFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 21/05/2016Age : 22
Docteur ElpidaChef de la Famille
Sam 20 Mai - 0:56



ON VA AVOIR UN PETIT ACCIDENT


- Ce n'est pas pour moi, c'est pour Soleil ! Il a besoin de moi, enfin j'ai besoin de lui, je.. ça ne marchera pas si c'est vous !

Donatien pencha la tête sur le côté suite aux mots du patient. Il cligna des yeux, impassible. Une fois. Deux fois. Qu'est-ce qu'il racontait celui-là? Trois fois. Ce patient n'était pas au bon endroit, un asile lui aurait mieux convenu. Quoique, Donatien ne pouvait se permettre de penser ainsi car il avait son mot à dire dans l'admission d'un patient dans l'Institut.
Quoi qu'il en soit, cet adolescent souffrait. Il devait lutter dans une sacrée guerre contre lui-même, et à en juger les cicatrices d'antan sur sa peau, dévoilées ici et là par son haut, il n'en ressortait pas indemne. L'achever le délivrerait. Donatien serait donc un peu comme... son sauveur? Un sauveur... Il aimait l'idée.
Il en était à échafauder un plan pour libérer cette âme maudite quand on vint troubler la tranquillité dans laquelle il était. Lui qui agissait toujours dans la lenteur, pesant chacun de ses gestes et des ses mots, venait d'être bousculé. Un patient du même âge que l'autre avait repoussé sa main, rapprochant dangereusement l'allumette de son torse. Donatien fut contraint à reculer, déséquilibré, s'il ne voulait pas finir brûler.

- Vous êtes malade ? C’est super dangereux ce que vous faites là !

L’impassibilité sur son visage le quitta aussitôt pour laisser place à un ricanement. Il avait de l'humour ce garnement. Selon cet adolescent il était le malade alors qu'il possédait tout de même le statut de médecin. Bien que son rire sonnait faux, creux et désincarné, il était pourtant sincère. C'était drôle, vraiment.
Le meilleur restait la tête de ce nouveau venu. Visiblement, il venait de comprendre à qui il s'adressait.
Donatien souffla un coup, comme pour expulser les dernières traces d'hilarité avant d'éteindre l'allumette d'un geste sec.
Voyons voir, analysons la situation... D'un côté un patient dont il connaissait les faiblesses, un patient qu'il voulait éteindre. De l'autre un visage inconnu mais apparemment téméraire. Il y avait de quoi punir l'un et l'autre aisément. En une pierre deux coups, le tout serait joué. Peut-être qu'il pourrait même finir son thé avant qu'il ne refroidisse complètement. Diable, qu'il était bien face à ses caméras. Le sortir de son cocon pour assister à un spectacle aussi inintéressant... Tss, à croire que c'était toujours lui qui devait rendre les choses intéressantes, justement.
Finalement il s'étira longuement, tout en hauteur, comme s'il voulait toucher le ciel, craquant ses phalanges une à une avant de laisser retomber ses bras. Puis il plongea son regard dans celui du petit pyromane et, sans quitter sa neutralité d'expression, dit:

- Détention d'objet interdit. Puis agression verbale et physique envers un membre de l'autorité. Ce n'est pas bon pour vous... Je pensais t'avoir déjà réglé ton cas, hm...

Il observa le numéro du pyromane.

- ... S quelque chose. Mais tu n'as pas retenu la leçon. Tu auras connu la Grande Sanction bien tôt. Quant à toi, autre S quelque...


Il s'adressait au nouveau venu sans pour autant le regarder.

- ... Tu me sembles nouveau alors une simple petite leçon suffira. Je vous propose de jouer à un petit jeu dans ce cas, cela vous tente-t-il?

Le regard de Donatien était lourd, si lourd de sens. Il s'enfonçait dans celui du patient pyromane, le sondant, ignorant royalement l'autre plus déterminé. Son tour viendrait d'ici peu de toute façon.
Pour le médecin en chef, la partie était déjà gagnée d'avance.



Hors RP:
Docteur Elpida
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
InvitéInvité
Sam 20 Mai - 15:03
Tout ce dont pourrait se souvenir Eugène par la suite, c'est que cela arriva très vite. Il se voyait déjà brûlé, à nouveau, il voyait déjà de nouvelles traces sur sa peau, de nouveaux souvenirs avec lesquels il se battrait tous les soirs, puisqu'il avait affaire à Donatien, au médecin qui avait tous les droits et qui ne pouvait que lui faire regretter d'avoir un jour eu l'idée folle de naître. Il n'avait pas envie que ça recommence, il ne voulait pas vivre ce cauchemar à nouveau, il ne voulait plus souffrir, il avait déjà donné assez.
Mais visiblement Donatien n'était pas d'accord avec cette idée, il avait décidé de s'en prendre à lui. Et Eugène, connaissant suffisamment le médecin, savait que lutter était idiot. Pourtant, quelqu'un semblait ne pas avoir eu l'information qu'il ne fallait pas jouer avec Donatien et se planta entre la menace de la flamme et l'adolescent. Ce dernier avait mis une main devant son visage, et il la baissa doucement, voulant voir qui l'avait sauvé. Sa voix lui parvint avant qu'il ne puisse voir son visage

- Vous êtes malade ? C’est super dangereux ce que vous faites là !

Qui pouvait s'opposer aussi farouchement à Donatien, au médecin qui pourrait probablement avoir le prix du personnel le plus terrifiant de l'établissement? Un garçon passe partout, avec des cheveux bruns et une allure qu'ont beaucoup de petits voleurs, de ce que connaissait Eugène. Il avait l'air presque détendu, comme s'il ne faisait que passer par là, pour passer le temps. Cependant son attitude changea, et Eugène ne put s'empêcher de penser qu'il avait reconnu l'adulte, car son dos s'était tendu d'un coup, et peut-être que sa respiration s'était accélérée, mais Eugène ne pouvait en être sûr.
Il regarda un instant Donatien, qui s'étirait comme si le spectacle qui se déroulait devant ses yeux n'avait pas d'importance, comme s'il aurait pu être encore dans son lit. Cette indifférence fit encore plus peur à Eugène, qui sentit qu'il n'allait pas passer un bon moment, d'autant plus qu'il avait déjà eu affaire à Donatien ces derniers jours et que ça ne s'était pas bien passé. Comme la dernière fois, le médecin se mit à le regarder dans les yeux, mais le brun ne baissa pas les siens, car il savait qu'il n'avait rien à perdre. Il savait bien qu'il allait finir ses jours ici ou dans un autre centre.

- Détention d'objet interdit. Puis agression verbale et physique envers un membre de l'autorité. Ce n'est pas bon pour vous... Je pensais t'avoir déjà réglé ton cas, hm.... S quelque chose. Mais tu n'as pas retenu la leçon. Tu auras connu la Grande Sanction bien tôt. Quant à toi, autre S quelque... Tu me sembles nouveau alors une simple petite leçon suffira. Je vous propose de jouer à un petit jeu dans ce cas, cela vous tente-t-il?

Eugène l'écouta jusqu'au bout, tout en serrant les poings. Il avait détruit son rituel, il venait s'interposer entre Soleil et lui, en plus il menaçait un autre élève... Un jour il prendrait sa revanche, il en était convaincu. Quelque chose avait changé en Eugène, à cet instant précis, car il n'était plus seul. Cet autre gars venait tout juste d'arriver, alors hors de question de laisser Donatien s'en prendre à lui si vite.

- Il n'y a pas de leçon à retenir, dit-il avec une voix malgré tout tremblante. La Grande Sanction ne me fait pas peur.

Il fit un pas vers Donatien, en avalant difficilement sa salive, le regardant droit dans les yeux.

- Et vous n'allez pas jouer à un jeu avec nous, ni lui imposer une de vos leçons. Je vous l'interdis !

C'était une résistance futile, il le savait au fond, mais il n'avait pas envie d'être passif, pas devant cet autre garçon.
Anonymous
Alexander HexeÉlectron libre
Dim 21 Mai - 22:52
Le ricanement du médecin avait tout du rire maléfique du méchant de dessin animé. En atrocement plus réel. Alexander déglutit le plus discrètement possible. Il n’était pas rassuré mais…
« Déconne pas Génie, si tu m’files pas un coup de main, on va tous les deux passer à la casserole. Si je prends cher, tu prends cher aussi. On a le même corps bordel ! »
« Calme-toi pour commencer ! C’est plutôt un coup de pied au cul que tu mérites pour employer l’une de tes expressions. Et crois-moi, tu viens de gagner un bon point. »
« Un bon point ! Tu déconnes ? Il va nous manger tout cru ! »
« Non. Tu l’as fait rire. »
« Et ? C’est un rire de psychopathe ! »
« Certes. Mais l’expert en la matière c’est moi. Et crois-moi, tu l’amuses vraiment. »
Cap déglutit une seconde fois. Il l’amusait d’accord mais… Comme un chat qui s’amuse d’une souris ? C’était le plus probable. Et ça ne le rassurait, mais alors absolument pas du tout. Le voir s’étirer de la manière semblait confirmer le choix de sa métaphore. Mais contrairement à ce qu’il aurait cru, ce ne fut pas à lui que le félin s’en prit. Au contraire. Il fixa l’adolescent dont il venait de prendre la défense, presque sans le calculer. D’ailleurs, même quand il s’adressa à lui, il ne daigna pas lui accorder un seul coup d’œil. Un autre s’en serait probablement retrouvé détendu. Mais pas lui. Parce qu’il n’y avait pas besoin d’être le Génie pour comprendre ce que cela impliquait. D’ailleurs, celui-ci était bien trop occupé à déterminer la signification de la Grande Sanction dont on entendait les majuscules dans la voix de Donatien. Ce fut donc Cap qui se colla à l’analyse de la situation. Le médecin voulait détruire le jeune toujours derrière son dos, ses yeux le disaient clairement, et il le jugeait, lui, Alexander comme un obstacle négligeable à l’atteinte de son but. Ce qui signifiait que non seulement son intervention était vaine, mais en plus, il allait s’attirer des ennuis. Parce que vu le sadisme qu’il dégageait, il ne laisserait probablement pas son séjour se passer en toute impunité. Et cette histoire de petit jeu ne présageait rien de bon.

- Pourquoi pas, vous êtes plutôt Monopoly ou Uno ? Demanda-t-il d’une voix qui se voulait la plus détendue et la plus innocente possible.

Après tout, si le Génie disait que Donatien le trouvait drôle, l’humour était peut-être la meilleure carte à jouer. Ou pas. Mais dans tous les cas il y avait une chance pour que sa boutade attire de nouveau l’attention sur lui, et la retire du garçon à la peau sombre. Sauf que celui-ci n’était apparemment plus d’humeur à se laisser faire.

- Il n'y a pas de leçon à retenir. La Grande Sanction ne me fait pas peur. Et vous n'allez pas jouer à un jeu avec nous, ni lui imposer une de vos leçons. Je vous l'interdis !

Il avait fait un pas en avant, se mettant ainsi à sa hauteur et non plus derrière son dos. Il le dévisagea pour la première fois. Il avait l’air terrorisé, mais déterminé à faire preuve de courage. Pourtant, quelques instants auparavant, il aurait juré qu’il ressemblait davantage à une petite chose tremblotante. Qu’est-ce qui avait pu provoquer ce changement de comportement ? Il ne le savait pas trop. Peut-être était-ce une sorte d’effet de groupe, maintenant qu’il n’était plus tout seul. Bon. Il avait au moins servi à ça. Et il essayait de le défendre. Il posa une main sur son épaule et lui lança un sourire qui se voulait rassurant malgré la tension dont témoignaient ses lèvres un peu crispées. Puis il leva de nouveau les yeux vers Donatien.

- Ce qu’il veut dire m’sieur, c’est qu’on l’a déjà comprise la leçon et on est vraiment désolés hein mec ? Du coup on en a pas b’soin. Et pour le jeu on peut faire une partie de foot ? Y aurait pas un ballon dans le coin ?

C’était maladroit mais l’intention était là. Il lui semblait que contrairement à l’attitude qu’empruntait son camarade de galère, il valait mieux tenter de désamorcer le conflit et de négocier. Surtout que les deux surveillants qu’il avait distancé venaient de repérer sa nouvelle position et n’allaient pas tarder à venir prêter main forte à leur big boss.
Soudain, la physionomie d’Alexander changea. L’air pseudo décontracté de Cap disparut pour laisser place à un maintien plus digne et plus raide. Une main passa lentement dans sa tignasse ébouriffée pour l’ordonner et la plaquer en arrière. Son regard se durcit et un sourcil se haussa dans une expression de défi. Le Génie était dans la place.

- Ou alors une partie d’échec ? Cela m’a l’air d’être plus approprié que de courir après un vulgaire ballon dans votre cas.
Alexander Hexe
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) Cy0uFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 21/05/2016Age : 22
Docteur ElpidaChef de la Famille
Lun 22 Mai - 11:50


ON VA AVOIR UN PETIT ACCIDENT


Ce serait mentir de dire que Donatien n'avait pas été surpris par la réaction du pyromane. Il ne s'attendait pas à ce qu'il se lève ainsi et ose se poser à côté du téméraire. Tss, maintenant Donatien avait les deux fauteurs de trouble dans son champs de vision et cela lui déplaisait. Ces deux garnements n'avaient rien de beau. Se rebeller n'était pas pur; il fallait se plier aux règles, se soumettre... Oui... C'était ce qui plaisait au médecin. D'ailleurs Donatien ne comprenait pas vraiment pourquoi on lui tenait tête, ce n'était pas comme s'il avait fait quelque chose de mal. Il se contentait d'appliquer le règlement. Ces douces règles qui permettaient de vivre dans environnement de paix... On lui désobéissait et maintenant il en avait la nausée.
Peut-être que ces gamins étaient en pleine crise d'adolescence et avaient besoin de se faire remarquer. Donatien comprenait ça; lui aussi avait vécu cette période diabolique. Mais c'était pendant son adolescence qu'il s'était trouvé donc finalement, c'était bénéfique d'avoir souffert.
Il était tellement concentré, à réfléchir sur le pourquoi du comment, qu'il n'avait pas écouté un traître mot du discours de cas S126. On lui avait parlé? Ça ne devait pas être important, sinon il aurait écouté.
S197 s'adressait à lui aussi visiblement mais, à nouveau, l'inconscient de Donatien transforma ses mots en bouillie. Ainsi leurs propos futiles devenaient muets et l'adulte pouvait se focaliser sur lui-même, sur ce qui n'allait pas. Et puis, autant S126 n'était qu'une victime à rapidement délivrer de ses souffrances et donc lui avait apporté un minimum d'intérêt, autant l'autre l'ennuyait au plus haut point. Il le trouvait ridicule avec ses faux airs de sauveurs, ses cheveux en désordre et son petit visage déterminé. Les ados, vraiment...
Soudainement, ce fameux S197 changea. Donatien quitta son palais mental et les sons se ré-activèrent autour de lui. Le regard du patient révélèrent un semblant d'intelligence et son attitude paraissait plus adulte. Cela ne surprit pas Donatien mais eut le mérite de l'intriguer.
Finalement le brouillard sonore s'évapora définitivement, tant et si bien que le médecin entendit clairement :

- Ou alors une partie d’échec ? Cela m’a l’air d’être plus approprié que de courir après un vulgaire ballon dans votre cas.

Donatien ne comprit pas vraiment pourquoi on lui parlait de ballon, mais ce revirement de situation lui plaisait tout comme le dégoûtait. Il avait face à lui quelqu'un pour le défier et c'était cela qui le débectait. Mais cette fois-ci, ce quelqu'un réagissait avec un peu plus de maturité.
L'adulte n'oublia pas pour autant S126. Il était là pour ça après tout.
Immobile, les bras le longs du corps et les rayons du soleil traversant sa chemise, la rendant presque transparente, on aurait peut-être dit un fantôme cherchant à s'évaporer - bien qu'il préférait s'auto-comparer à un ange. Le silence qu'il avait instauré s'allongea alors et il ne cligna des yeux pas une seule fois. On entendait le vent siffler entre les branches et les insectes faire leur vie sous leurs pieds. Des conversations lointaines d'autres patients leur faisait écho, mais depuis que Donatien était apparu, la cour se vidait étrangement.
Et il battit enfin des paupières.

- Défier un membre de l'autorité. Irrespect. Impolitesse. La liste s'allonge et vous vous mettez en danger.

Son regard était dirigé vers les deux adolescents mais Donatien ne les voyait pas. Il se concentrait sur un point, quelque chose, n'importe quoi tant que ça n'était pas les visages ingrats et répugnants de ces deux gamins.

- Les échecs sont une perte de temps, mon jeu est plus intéressant. Je vous accorde la chose suivante; je ne punirais qu'un seul d'entre vous. A vous de me convaincre pour être celui que je laisserais tranquille...

...pour cette fois.
Il s'assit sur un rocher, croisa lentement une jambe au-dessus de l'autre, posa calmement ses mains sur son genou et attendit. Installé ainsi il ne pensait qu'à une seule chose; il boirait son thé froid.





Docteur Elpida
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
InvitéInvité
Lun 22 Mai - 23:03
Ça a marché, pensa le garçon en sentant monter en lui une sorte de puissance, du moins une énergie qu'il ne se connaissait pas. Pour lui, ça ne faisait pas de doute, le Soleil avait répondu à son appel et allait l'aider à contrer la puissance de Donatien, qui avait assez durée. D'accord, le fait de ne pas être seul l'aidait beaucoup aussi, mais comprenez que c'est plus gratifiant de se dire qu'un Dieu vous a répondu plutôt que le fait qu'un gars soit à vos côtés vous aide beaucoup. Eugène ne s'attarda pas sur le sujet mais remercia intérieurement ce dieu qui l'aidait enfin, tout en se disant que demain il devrait faire une grande offrande pour lui montrer sa gratitude.
Cependant, lorsqu'il croisa à nouveau le regard de Donatien, le jeune se demanda s'il allait vraiment avoir un lendemain. Soudainement, ce droit à la vie lui parut interdit. Il allait probablement mourir ce soir, il avait simplement fait l'erreur de l'oublier, pendant un instant, un instant délicieux. Le regard glacial du médecin le rappela bien vite à la réalité. Ce qui le frappa, inconsciemment peut-être, était que cet adulte se concentrait sur lui. Il le regardait, lui, plus que l'autre, mais ça n'avait pas vraiment de sens pour Eugène. Peut-être parce que Donatien l'avait plus à l'oeil, après ce qu'il s'était passé à la cantine, peut-être parce qu'Eugène avait été le premier à se rebeller... Il ne comprenait pas, mais ça ne changeait rien à la réalité. Il devait faire face à ce tortionnaire, sinon l'autre garçon allait subir sa foudre, et ça, Eugène n'en voulait pas.
Le brun sentit une main sur son épaule, et il dégagea très vite son corps de la poigne de l'autre, même si ça n'avait rien à voir avec les contacts auxquels il était habitué. C'était un geste de soutien et non de provocation. Eugène le regarda un instant, notant qu'il ne connaissait même pas son prénom, et hocha la tête une fois, comme s'ils étaient une équipe de malfrats prêts à frapper. On aurait presque dit qu'ils avaient un plan, que tout cela était réfléchi, orchestré, calculé.
En quelques sortes, les paroles de l'autre garçon limitèrent cette impression, puisqu'Eugène n'aurait jamais compté sur le bavardage pour arriver à ses fins. Il n'aimait pas vraiment parler et pourtant, il lui sembla que ce blond aimait vraiment cela. Peut-être que grâce à cela entre autre ils pourraient faire une bonne équipe. Une petite équipe de rebelles au sein même d'un établissement hautement sécurisé... C'était comme le rêve d'une vie qui était amené à se réaliser...
Eugène secoua un peu la tête pour reprendre ses esprits et se concentra sur Donatien. Il n'allait pas tarder à frapper, vu la tension qu'il notait dans sa joue. Bientôt le monstre qu'Eugène connaissait allait se montrer. Déterminé, les bras un peu levés pour parer à un éventuel coup. Donatien ne l'avait jamais frappé directement, et il ne lui semblait pas qu'il l'avait un jour vu faire, mais on ne savait jamais. Finalement, il se mit à parler :

" Les échecs sont une perte de temps, mon jeu est plus intéressant. Je vous accorde la chose suivante; je ne punirais qu'un seul d'entre vous. A vous de me convaincre pour être celui que je laisserais tranquille..."

Une chose était sûre, Eugène n'allait pas jouer. Il se mordit la lèvre, cherchant une issue. Il ne pouvait possiblement pas courir. Il se ferait rattraper trop vite, ce serait peine perdue. Son regard allait partout sur la cour, à la recherche d'une issue quelconque, d'une solution. Il se mit même à regarder le blond, qu'il ne connaissait pas mais à qui il faisait confiance, et une drôle d'impression le frappa. On aurait dit que ce n'était plus la même personne. Comme s'il avait vieilli de cinq ans en cinq minutes.
Le brun fronça les sourcils mais ne s'attarda pas. Il sentait son coeur battre très vite dans sa poitrine. Il devait faire quelque chose. Alors il fit la seule chose qu'il savait faire. Il s'assit, ramenant ses jambes contre son torse, comme lorsqu'il était en pleine crise d'angoisse, avant de relever les yeux vers Donatien.

"Je ne jouerai pas. Il est stupide votre jeu. On sera punis de toute façon, parce que ça marche toujours comme ça, avec vous les adultes."

S'il y avait une chose qu'Eugène ne croyait pas, c'était la parole des adultes. Donatien, malgré tout, n'échappait pas à la règle. Et il était beaucoup plus probable qu'il veille les punir tous les deux plutôt que d'écouter leurs jérémiades.

"Tu me suis?" demanda le garçon en regardant son acolyte, se mordant la lèvre en raison de son incertitude par rapport à ce plan qui avait tout l'air foireux.
Anonymous
Alexander HexeÉlectron libre
Mar 23 Mai - 20:41
Le sourire mauvais sur les lèvres du Génie en entendant la réponse du médecin à sa proposition fut remplacé aussi vite qu’il était apparu par un être neutre parfaitement étudié. Une fraction de seconde. Les échecs, une perte de temps ? Dommage. Il l’avait pris pour quelqu’un d’un peu plus… intéressant. Un sentiment proche de la déception s’installa en lui. Il aurait eu tant de plaisir à le voir se faire salement humilier par un garçon de 15 ans. Mais non, il lui retirait ce plaisir. C’était assez frustrant en un sens. Et puis il y avait encore cette histoire de jeu. Celui auquel il tenait visiblement à jouer. Aucun signe sur son visage ne le montra mais le Génie réfléchissait. Les enjeux étaient tentants. Il pouvait éviter de se faire punir, certes mais en soit, ce n’était pas ce qu’il l’intéressait le plus. En s'interposant de la sorte, Cap les avait fait sortir de l’anonymat qui était tellement pratique pour obtenir des informations discrètement. Faire mine de collaborer pouvait lui faire prendre une autre position qui lui donnerait des avantages autres, mais tout aussi intéressants pour obtenir lesdites informations. A condition qu’il arrive à instaurer un climat de confiance, ou tout au moins qu’il réussisse à faire partie des meubles de façon à ce que l’on parle devant lui sans se formaliser de la présence. La voix de l’adolescent basané le sortit de sa réflexion.

- Je ne jouerai pas. Il est stupide votre jeu. On sera punis de toute façon, parce que ça marche toujours comme ça, avec vous les adultes

Il lui accorda un regard. En sol, en position fœtale, il évoquait plus la soumission que ne voulait le laisser penser ses mots. Il ne put s’empêcher de le mépriser un instant. S’il refusait de jouer, et vu ce qu’il lui semblait deviner derrière la signification de la Grande Sanction mentionnée par Donatien, il était perdu. Qu’on soit clair, le Génie se foutait bien de protéger qui que ce soit en dehors de Lore et de ses propres intérêts. Et ce gamin n’en faisait pas partie. Il aurait pu être un allié potentiel mais un pion foutu était un pion foutu. Et il ne valait pas la peine de risquer ses autres projets.
« T’as vraiment pas de cœur. Tu me dégoutes, Génie. »
La voix de Cap claqua dans sa tête comme un couperet. Il avait suivi le cheminement de ses pensées.
« Tout est affaire de stratégie. Il ne faut pas laisser les émotions interférer et nous détourner de notre but. Je te rappelle qu’il s’agit de sauver Loreleï. »
L’argument était de poids. Le Génie savait qu’en évoquant leur sœur, Cap allait plier. Il n’attendit donc pas qu’il lui sorte une vaine réplique juste pour la forme et s’apprêta à répondre positivement à Donatien.

- Tu me suis?

Le jeune garçon installé au sol ne sut probablement jamais à quel point ces mots influencèrent la suite des choses. La voix d’Alexander s’éteignit avant même d’avoir franchi le seuil de sa gorge et ses genoux fléchirent pour se laisser glisser au sol. L’éclat métallique dans ses yeux se dissipa et le temps que la chute plus ou moins contrôlée pour se donner l’air cool se finisse, ces mêmes yeux adressèrent un discret clin d’œil à celui dont la voix mal assurée retentissait comme une supplication. Et Cap ne pouvait pas ignorer un appel à l’aide. Alors il avait plus ou moins repris le contrôle de leur corps de force, refusant pour cette fois de plier face au Génie.
Il s’assit en tailleur brouillon, un genou plus haut que l’autre, une main appuyée en arrière et l’autre fourrageant négligemment dans ses cheveux châtains. Les yeux levés vers Donatien, un sourire mi-sincère, mi-insolent collé aux lèvres, il répondit :

- Mouais, ce jeu m’a pas l’air franchement marrant. Mais ma proposition pour un foot tient toujours hein ?

Sa première appréhension due à la surprise de se retrouver face à Donatien Elpida s’atténuait petit à petit et il retrouvait de l’assurance. Et surtout le malin plaisir qu'il prenait à défier l’autorité en place.
Alexander Hexe
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) Cy0uFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 21/05/2016Age : 22
Docteur ElpidaChef de la Famille
Mer 24 Mai - 13:37


ON VA AVOIR UN PETIT ACCIDENT


- Je ne jouerai pas. Il est stupide votre jeu. On sera punis de toute façon, parce que ça marche toujours comme ça, avec vous les adultes.

Donatien haussa les sourcils, vexé par les propos de S216. Stupide? C'était ainsi qu'on le caractérisait? Il n'avait pas vraiment entendu la suite de la phrase. A nouveau, elle n'était qu'une suite de sons sans sens. Stupide. On n'acceptait pas ce qu'il proposait et on lui disait qu'il était stupide. Heureusement que S126 avait compris son infériorité malgré tout en tombant à terre. Il lui rappela la position dans laquelle il était lors de ses crises.
L'autre garnement ne se plia pas non plus à ce que le médecin demandait. Décidément, ce n'était pas son jour. D'ordinaire les patients hochaient la tête, abandonnaient leur bravoure éphémère pour obéir. Parfois ils attendaient que le médecin s'en aille pour pleurer. Donatien aimait écouter les sanglots des plus faibles.
Sur-élevé sur son rocher il remarqua alors que les deux perturbateurs étaient plus bas que lui, position qu'il apprécia tout de même.
Mais bon, puisqu'on ne lui obéissait pas, il n'avait plus vraiment le choix. Tss, il détestait faire ça. Son travail avait quelques inconvénients.
Il sortit de la poche de son pantalon un smartphone dernier cri, à l'écran impeccable, encore recouvert de son film plastique. La coque de ce téléphone était blanche, avec une plume dessinée dessus. Même quelque chose d'aussi simple paraissait délicat.
Donatien prit le temps d'ouvrir un dossier qu'il avait enregistré. Le temps de chargement terminé, les dossiers des patients se dévoilèrent. Voyons voir, S126 et S197, c'était cela? Il ne retenait jamais les pathologies des patients, leur histoire avant l'Institut et encore moins leur nom. Seuls ses trois patients avaient su attirer son attention. Trois personnes, oui, c'était suffisant. Après il se sentait surchargé mentalement.
Il checka d'abord le dossier de S216. Rien de bien surprenant. Pyromanie, oui c'était attendu. Ce garçon n'avait rien d'intéressant. D'ailleurs de la pyromanie était-ce vraiment une maladie? Il parcourut le dossier plus en profondeur, ses yeux scrutant avec lenteur chaque mot. D'après les rapports de son médecin, il vouerait un culte au soleil. Ha oui, il lui semblait l'avoir entendu clamer quelque chose comme cela.
Puis S197. Que des Spéciaux. Ceux-là n'étaient vraiment pas dociles. Donatien détestait cette catégorie de patients et préférait ceux avec des problèmes moteurs, par exemple. Ils étaient alors plus vulnérables et que c'était jouissif d'avoir affaire avec plus faible que soit.
Enfin soit, S197. Dédoublement de la personnalité. Mmmh, cela expliquait sa drôle d'attitude. Des rapports d'enregistrements, deux personnalités... Un certain "Génie", bla bla bla. Oh, un détail attira son attention.
Donatien eut alors un petit sourire satisfait avant de soupirer de soulagement. Il verrouilla son téléphone, le rangea de nouveau dans sa poche avant de reprendre sa position initiale: une jambe croisée sur l'autre, les mains sur le genou le plus élevé, le dos détendu et l'air nonchalant.

- Tentative de rébellion à la cafétéria, détention d'objets interdits, agression envers des membres de l'autorité. Ose me dire que tu as été sage sur ce coup-là et que tu ne mérites pas d'être sanctionné. Le directeur n'apprécierait pa, lâcha-t-il, indifférent. Le directeur est mon père, je précise. Et c'est quelqu'un de très tactile.

Il marqua un temps de pause, sûrement pour leur laisser comprendre le sous-texte. Ou alors pour avoir l'air un peu dramatique.

- Et B125.

Une nouvelle pause. Cette fois c'était vraiment pour se la jouer mélodrame.

- Tentative de rébellion à la cafétéria, agression, et cela quotidiennement. Elle ne nous laisse pas de répit et je cherchais justement une occasion pour la punir comme il se doit. Je ne m'en chargerais pas bien sûr, d'autres personnes sont bien plus aptes que moi pour cela...

Son sourire tranquille s'écarta franchement, devenant soudainement plus terrifiant. Il se pencha un peu plus en avant, s'adressant sur un ton plus bas aux deux patients, comme un professeur de maternelle grondant deux petits enfants:

- Je réitère donc; convainquez-moi pour ne pas être puni.



HORS RP:
Docteur Elpida
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
InvitéInvité
Jeu 25 Mai - 0:14
Peut-être sans avoir vraiment fait exprès, Eugène s'était trouvé être en position d'infériorité à nouveau. Peut-être aussi qu'il faisait exprès car c'était la seule position qu'il connaissait vraiment, et dans laquelle il savait réagir. Il n'était jamais ce garçon arrogant, presque courageux, qui avait défié Donatien. C'était comme si pour un instant il était devenu autre. C'était presque agréable, d'être doté d'une telle puissance d'action, d'une capacité de résistance. Mais ça n'avait pas duré puisque, à présent il avait le cul sur le sol, les mains autour de ses genoux, à attendre que quelqu'un le sauve ou que Donatien se lasse.
Un sauveur... Son acolyte s'était présenté comme tel, depuis le début de leur rencontre, puisqu'il s'était mis entre la menace, Donatien, et lui. Il avait même touché son épaule, ce qu'Eugène savait être un signe d'affection chez les gens normalement constitués. Assis sur le bitume, le brun le regarda un instant. Il y avait quelque chose qui se dégageait de lui, qu'il soit assis aussi rigidement que possible ou qu'il se détende comme s'il n'avait que ça à faire. A tout moment, il restait digne.
Eugène avait probablement oublié ce que signifiait la dignité, puisque dès son enfance il avait été contraint à se faire oublier, à accepter les ordres et l'autorité des autres. Il n'avait que très peu existé pour lui-même au fond. Même, c'était grâce à l'Institut qu'il avait pu se confronter à lui-même et apprendre à véritablement se connaître, puisqu'il n'avait plus à fuir des relations abusives, et parce qu'il n'avait nulle part où aller. Depuis deux ans il se concentrait sur lui-même mais ça ne changeait pas grand chose à l'estime qu'il s'accordait. Il n'avait pas de dignité alors que ça semblait être le trait principal de son voisin.
Se disant après un moment que son regard était bien trop lourd, Eugène détourna les yeux vers la cour, pour regarder tout ce gris qui les entourait. Son attention se porta sur une feuille qui virevoltait, qui se posait sur le sol parfois mais qui finissait toujours par voler à nouveau, comme si elle savait, de sa conscience de feuille, que son destin n'était pas de finit piétinée par des malades, dans cette cours pitoyable, sur cette île pitoyable.

- Mouais, ce jeu m’a pas l’air franchement marrant. Mais ma proposition pour un foot tient toujours hein ?

Eugène dit ou pensa, il n'était pas bien sûr puisqu'il était toujours concentré sur la feuille, que s'ils devaient jouer au foot il y avait de grandes chances pour qu'ils perdent. Il pouvait courir vite mais il ne connaissait rien aux règles. Surtout, il n'avait pas envie de se lever. Il avait envie d'être cette feuille qui semblait libre. Les choses et les êtres disparaissaient peu à peu autour de lui. Il était aussi libre que cette feuille.

- (...) Le directeur n'apprécierait pas. Le directeur est mon père, je précise. Et c'est quelqu'un de très tactile.

Le garçon au teint halé n'avait pas entendu le début, mais ces mots le tirèrent de sa contemplation. Un père tactile? Il frissonna de tout son être et fut projeté quelques années en arrière. Il n'avait pas envie de revivre ça alors il ferma les yeux très fort et se mordit la lèvre jusqu'à y faire apparaître une goutte de sang, pour se concentrer sur le moment présent. Le temps qu'il sorte de ce souvenir, qu'il s'en échappe, le médecin avait conclue son discours. Quelque chose en Eugène lui dit qu'il fallait agir maintenant. Il se passa une main dans les cheveux, réfléchissant à un plan d'action.
Un instant il regarda l'autre garçon, mais il l'avait déjà suffisamment foutu dans la merde, ce gars qui pourtant n'avait vraiment pas l'air méchant. C'était même tout le contraire puisqu'il avait pris sa défense presque sans raison. Eugène devait vraiment agir, au moins pour ce gars-là dont il ignorait tout.

- Je.., commença-t-il, avant de lever les yeux pour regarder Donatien même s'il le terrorisait. Vous savez quoi? Je ne vais pas me défendre. Parce que je suis ici depuis deux ans déjà et je sais ce dont vous êtes capable. (Il eut un nouveau frisson.) Et je crois toujours que vous allez nous punir tous les deux. Alors ce que je vous propose c'est que.. je sois puni, mais que lui n'ait rien. (Il le pointait du doigt, ne pouvant l'appeler par son nom de toute manière.) C'est un type bien, ça se voit sur sa tête et moi je suis.. dangereux. Alors.. essayez sur moi, peut-être que je comprendrais, un jour, qu'il faut que j'arrête.."

Il haussa une épaule et baissa les yeux juste après, car il n'avait pas l'habitude de parler autant et qu'il s'en sentait tout gêné.
Anonymous
Alexander HexeÉlectron libre
Lun 29 Mai - 12:53
Alexander observa le médecin consulter son téléphone portable, se demandant ce que pouvait signifier ce manque de réaction à son insolence à peine voilée. Il lui semblait que ce n’était pas forcément une bonne nouvelle. A l’école, lorsqu’un professeur auquel lui ou le Génie avait manqué de respect ne répondait pas immédiatement, c’était généralement signe qu’il réfléchissait au moyen le plus efficace de le lui faire payer. Le Génie, lui, s’agitait dans son esprit, probablement en train de râler à cause de sa prise de position mais il ne lui prêtait qu’une oreille distraite. Voire ne l’écoutait pas du tout.
Comme depuis le début de la confrontation, le docteur Elpida s’adressa d’abord à son camarade. Apparemment il était du genre à s’attirer des problèmes et à défier l’autorité lui aussi. Parce qu’il n’était là que depuis quelques jours, il ne devait rien avoir de noté de similaire dans son propre dossier mais ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne puissent se serrer la main. Surtout à cause de la promesse qu’il avait faite à Lore. Il jeta un coup d’œil à l’adolescent, prêt à lui lancer un sourire approbateur et complice mais ce qu’il vit le décontenança. S’il n’avait absolument pas réagi à la tirade de Donatien, l’air un peu ailleurs, le mot « tactile », lui semblait le mettre dans tous ses états. Il fronça les sourcils, intrigué. C’est vrai que maintenant qu’il y pensait, il s’était dégagé un peu brusquement de son geste amical, quand il lui avait posé la main sur l’épaule tout à l’heure. Il avait mis ça sur le compte de la situation peu appropriée à une marque d’affection qui l’avait dérangé mais… avait-il plus simplement un problème avec le contact humain ? Il ne savait pas trop quoi en penser.
Puis l’homme aux longs cheveux d’ivoire s’adressa à lui. Il eut envie de rire un peu bêtement. Il ne savait pas lire les numéros ? Le sien, c’était S197, pas B125. Et dommage pour lui, son dossier était probablement vierge pour le moment. Il ne pouvait rien sur lui. Mais la suite lui fit perdre un peu de son assurance. Il utilisait le pronom « elle ». Il savait très bien que ce n’était pas son dossier qu’il avait sous les yeux. Mais de qui était-il alors ? L’image de Lore passa comme un flash dans sa tête. Il la secoua rapidement. Ca ne pouvait pas être ça. Pourtant, l’énumération qu’il lui collait pouvait convenir. Mais même si c’était le cas, il n’allait pas s’en prendre à sa sœur si c’était lui qui faisait une connerie n’est-ce pas ? Il lui jeta un regard où se lisait malgré lui le trouble dans lequel il était plongé. Et le sourire sadique auquel il fut confronté lui fit réaliser avec horreur qu’il n’hésiterait pas une seule seconde. Pas même un centième.
« Je te l’avais dit, imbécile »
Cap ne répondit pas. Il hésitait sur la marche à suivre. Mais le garçon assis à côté de lui prit la parole en premier.

- Je... Vous savez quoi? Je ne vais pas me défendre. Parce que je suis ici depuis deux ans déjà et je sais ce dont vous êtes capable. Et je crois toujours que vous allez nous punir tous les deux.

Alexander hocha la tête. C’était bien son impression aussi. Et quoiqu’il hésitait pour le bien de Lore, l’idée même de le supplier de ne pas la punir à sa place le répugnait. Si elle n’avait pas été concernée par cette histoire, il était clair qu’il aurait continué sur la lancée de l’insolence.

- Alors ce que je vous propose c'est que… je sois puni, mais que lui n'ait rien. C'est un type bien, ça se voit sur sa tête et moi je suis… dangereux. Alors… essayez sur moi, peut-être que je comprendrais, un jour, qu'il faut que j'arrête…

Le Génie comme Cap eurent mentalement un petit rire amer mais pour deux raisons différentes. Cap tiquait sur le « type bien ». S’il savait à quel point ce n’était pas le cas. Quel type bien envisagerait de laisser lâchement tomber la personne à laquelle il était d’abord venu en aide pour sa sécurité et celle de sa sœur ? Il n’était pas un type bien, juste un gars complétement paumé qui avait la sale manie de se mêler de ce qui ne le concernait pas. Le Génie, lui, ricanait sur le « dangereux ». Selon lui, il avait surtout l’air d’un oiseau tombé du nid alors oui, boooouuuuh ! Il frémissait de peur rien qu’en le regardant !
Le silence s’installa à l’extérieur pendant un instant. Mais à l’intérieur de sa tête, il y avait un boucan d’enfer.
« Allez Cap, laisse tomber. Il se sacrifie pour toi et Lore. »
« Il est hors de question que je le laisse se sacrifier tu m’entends ! »
« Mais c’est sa volonté, respecte-la ! Apprécie ce cadeau qu’il t’offre et pense un peu à Lore ! »
Cap pinça les lèvres, ouvrit un peu la bouche, la referma aussi sec. Il lui fallait prendre une décision. Le Génie avait raison, la plus raisonnable à prendre ne faisait aucun doute mais… Comment le dire ? « Merci mec, bon courage avec la Grande Sanction » ? Il resta prostré un peu au sol. Le Génie lui flanqua un grand coup de coude mental. Alors il ouvrit la bouche. Et ce qui en sortit l’étonna autant que le Génie.

- Vous y tenez vraiment à vot’jeu hein ? D’accord. Moi j’veux bien jouer. Mais dans ce cas il vaudrait mieux que vous me punissiez moi. Après tout, j’viens seulement d’arriver, ce s’ra plus simple pour tout le monde si vous m’apprenez à respecter les règles tout d’suite.

S’il voulait jouer, il jouerait. Mais selon ses propres règles. Et s’il touchait à Lore… Il ne donnerait pas cher de sa peau, quitte à y laisser la sienne.
Alexander Hexe
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Jeu 1 Juin - 11:54


ON VA AVOIR UN PETIT ACCIDENT


Donatien avait écouté attentivement le discours du basané. Discours ponctué d'hésitations, de frissons, et de tentatives de courage. Ce garçon avait planté son immonde regard dans celui du médecin, peut-être pour essayer d'avoir l'air brave et confiant. Le médecin n'avait alors pas lâché le contact, lui offrant son regard glacial et vide avec plaisir.
Il retenait des propos de S126 qu'il se sacrifiait. Ce qui était appréciable. Mais pas suffisant. Au moins, cela permettait à Donatien de savoir où S126 en était psychologiquement. Cela confirmait ce qu'il pensait; il serait aisé d'en finir avec lui, de faire de son âme une offrande à la Mort. Donatien espérait pouvoir assister à sa condamnation; il aimait écouter le dernier souffle d'un vivant. Cela lui permettait d'évacuer, bien que ce soit inconscient, ses propres désirs auto-destructeurs. Détruire autrui pour vivre.
Il s'était à nouveau perdu dans ses pensées et, fort heureusement, la voix de S197 le raccrocha à la terre ferme.

-Vous y tenez vraiment à vot’jeu hein ? D’accord. Moi j’veux bien jouer. Mais dans ce cas il vaudrait mieux que vous me punissiez moi. Après tout, j’viens seulement d’arriver, ce s’ra plus simple pour tout le monde si vous m’apprenez à respecter les règles tout d’suite.

Lui aussi se sacrifiait?
Donatien fronça les sourcils, perplexe. Il ignorait s'il était surpris ou non. D'un côté S197 souffrait d'un dédoublement de la personnalité, ce qui pouvait laisser place aux imprévus, mais il lui semblait impertinent et sûrement avait-il une âme de héros dans le fond. Et c'était bien connu; les héros, ça se sacrifiait. Mais Donatien avait cru comprendre que les humains faisaient tout pour protéger ceux qu'ils... aimaient.
Donatien était tellement déçu. Personne pour lui supplier de lui laisser la vie sauve. Personne pour l'implorer. Pas de jérémiades. Pas de demande à genoux. Pas de pitié ou de s'il vous plaît. Ils étaient tous si grossiers quand ils se laissaient ainsi emporter par leurs émotions, mais au moins cela rappelait le pouvoir de Donatien. Pouvoir qu'il chérissait. Pouvoir dont il était dépendant.
Finalement il quitta son rocher.
Il se leva en prenant le temps de faire bouger un os à la fois, tant et si bien qu'il aurait pu sembler désarticulé. Puis il avança vers eux et, tout doucement, il entreprit de leur tourner autour. Les mains dans le dos, le visage tourné vers eux pour que ses murmures se transforment en souffle et chatouillent ainsi leur ouïe respective.

- Donc vous voulez tout deux être punis? Vous ne voulez pas vous sauvez? Avez-vous au moins un peu d'estime pour vous-même? Dans ce cas oui, fixons les règles de mon petit jeu...

Il leva le menton et bomba le torse. Il refit un tour. On aurait dit un animal cerclant ses proies, mais un animal qui réfléchissait à la meilleure façon de déguster son plat déjà tout prêt.

- Le but du jeu; ne pas être puni. Enfin, du moins c'est censé être votre objectif. Pour cela, vous devez me convaincre.

A chaque fois qu'il parlait, il penchait le visage vers les deux patients. C'était important pour lui que ses mots les atteignent.

- La seule règle est la suivante; il n'y en a pas. Respectez simplement le règlement de l'Institut.

Et une fois qu'il eut fini son discours il revint s'asseoir sur son piédestal de fortune, dans la même position qu'auparavant, au millimètre près et les toisa en leur offrant son plus beau sourire:

- Tic, tac, tic tac... Dépêchez-vous avant que le soleil ne s'éteigne... ou qu'une pauvre adolescente ait une mauvaise surprise demain matin... Tic tac, tic tac.


Docteur Elpida
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
InvitéInvité
Jeu 1 Juin - 19:16
"Vous y tenez vraiment à vot’jeu hein ? D’accord. Moi j’veux bien jouer. Mais dans ce cas il vaudrait mieux que vous me punissiez moi. Après tout, j’viens seulement d’arriver, ce s’ra plus simple pour tout le monde si vous m’apprenez à respecter les règles tout d’suite. Donc vous voulez tout deux être punis? Vous ne voulez pas vous sauvez? Avez-vous au moins un peu d'estime pour vous-même? Dans ce cas oui, fixons les règles de mon petit jeu... Le but du jeu; ne pas être puni. Enfin, du moins c'est censé être votre objectif. Pour cela, vous devez me convaincre. La seule règle est la suivante; il n'y en a pas. Respectez simplement le règlement de l'Institut. Tic, tac, tic tac... Dépêchez-vous avant que le soleil ne s'éteigne... ou qu'une pauvre adolescente ait une mauvaise surprise demain matin... Tic tac, tic tac."

Il y eut plus de bruit, comme si soudainement, parce que Eugène s'était mis à parler, les autres pouvaient s'y donner à coeur joie. Il n'aimait pas vraiment être entouré de bruit et tous ces mots se superposaient dans l'esprit d'Eugène, il avait du mal à distinguer qui avait dit  quoi, ou ce dont ils parlaient. Les éléments se détachaient peu à peu les uns des autres, le son semblait décalé et Eugène avait l'impression que Donatien n'arrêtait pas de tourner autour d'eux, comme s'il les enfermait dans un cercle vicieux, maléfique et invincible.
Dès que Donatien était derrière lui, le garçon a la peau brune se crispait un peu plus, car le médecin se tenait entre lui et le soleil, ce qui interdisait d'après lui la communication entre eux deux. Si une personne pouvait le protéger, c'était bien Soleil, mais comment ce dernier pourrait-il savoir qu'il avait des problèmes s'il ne parvenait pas à communiquer avec lui? Une pensée vint à l'esprit du jeune homme, et il se tourna lentement vers son voisin. Soleil n'était pas le seul qui pouvait le sauver. Ce garçon s'était imposé devant Donatien, il avait sauvé Eugène.
Très lentement, Eugène se pencha vers lui, ignorant le regard de Donatien sur eux. Il devait savoir s'il pouvait compter sur lui -bien qu'il n'ait pas le choix vu la situation- et s'ils pouvaient agir ensemble. Alors il le scrutait, sans un mot, voulant retenir chaque détail de son visage, de sa posture, de son attitude, alors que lui-même avait gardé ses genoux contre son torse.

"Pss, S197" dit-il comme s'il pouvait s'adresser à quelqu'un d'autre. "J'aime pas qu'on me dise ce que je dois faire. Toi non plus. Faut qu'on invente nos règles."

Il avait toujours parlé avec peu de mots, ce qui expliquait ses difficultés lorsqu'il s'adressait à des adultes qui voulaient des phrases complètes voire construites. Il ne savait pas ce que pouvaient être ces règles, mais il n'allait pas laisser un adulte lui dire ce qu'il devait faire. Il regarda cet adulte un instant et se mordit la lèvre. Le regarder le faisait exister, donc il était plus dur de le contredire. Pourtant il inspira un grand coup et leva les yeux vers le ciel, à la recherche d'une nouvelle règle.

"Règle : il doit nous suivre partout pour qu'il ne loupe pas une phrase de défense."

Il baissa les yeux vers lui et une menace énoncée plus tôt lui revint en mémoire. Il allait faire du mal à quelqu'un si eux ne parlaient pas. C'était toujours agréable, un peu de pression. Mais en regardant à nouveau son compagnon de pénitence, il trouva un peu de courage à nouveau, et se redressa. Il n'allait pas se plier aux règles de ce psychopathe, c'était hors de question. Du moins c'est ce qu'il pensait, alors qu'il savait le mal que pouvait faire Donatien quand il le voulait.
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Alexander HexeÉlectron libre
Sam 10 Juin - 21:45
Cap faisait mine de pas vraiment écouter Donatien alors que chaque mot entrait cruellement comme une aiguille dans son cœur. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre à quel genre d’individu il avait à faire. C’était un monstre. Un psychopathe de première catégorie. Il ne savait pas encore comment il allait s’y prendre mais il ne le laisserait pas faire. Il ne le laisserait pas s’en prendre à son p’tit Caïd comme à son camarade de galère, non. C’est purement et simplement hors de question. Mais il n’y arriverait pas, pas tout seul.
« Tu m’files un coup d’main ou tu continues à jouer les têtes de mules ? »
Pas de réponse. Pourtant il le sentait, là, quelque part dans leur tête. Il était présent, il en était sûr. Et il avait bien sa petite idée pour le faire sortir.
« Hum, c’est bien ce que je pensais. D’t’façon, t’serais pas capable de faire quoi qu’ce soit pour m’aider. »
Il le sentit remuer un peu, piqué au vif. Avec le mégalo, le meilleur moyen de le faire réagir, c’était toujours de jouer sur son égo. Suffisait maintenant d’enfoncer un peu le clou.
« La situation est bien trop compliquée, même pour toi. »
« Je te déteste Cap. Je te déteste profondément. »
Puis de nouveau le silence. Mais Cap savait qu’il avait gagné. Cette fois-ci, le silence était symptomatique du fait que le Génie réfléchissait. Maintenant, il lui suffisait de gagner du temps pour qu’il puisse construire un plan viable. Heureusement, le garçon à la peau mate lui donnait une occasion en or de le faire.

- Pss, S197. J'aime pas qu'on me dise ce que je dois faire. Toi non plus. Faut qu'on invente nos règles. Règle : il doit nous suivre partout pour qu'il ne loupe pas une phrase de défense.

Il lui répondit tout d’abord par un sourire. Il faillit même lui mettre un coup de coude amical mais il se rappela juste à temps de sa réaction face au contact physique alors il se contint. Il se contenta donc de lui répondre.

- J’t’aime bien toi. T’as une mentalité qui me plaît.

Puis il se releva et épousseta rapidement ses vêtements. Puis il tendit la main à son camarade, lui laissant le choix de la saisir ou non pour se relever. Il ne se formaliserait pas s’il ne la prenait pas, c’était surtout un moyen pour lui de lui faire comprendre qu’il était à ses côtés, prêt à l’épauler.

- Et moi, c’est Alexander, pas S197. Tu peux m’appeler Alex. Ou Cap. C’est comme tu le sens. Et toi ? Comment tu t’appelles ?

Ils n’étaient pas de vulgaires numéros. Et s’ils n’avaient pas vraiment le pouvoir de forcer les médecins à les appeler par leurs prénoms, ils n’étaient pas obligés de les imiter. Ils étaient des êtres humains, et c’était important qu’au moins entre eux, ils travaillent à préserver leurs identités et leur humanité.
A cet instant, il lui semblait qu’un lien était vraiment en train de se créer entre eux deux. Qu’ils allaient trouver un moyen de s’en sortir, qu’ils pourraient peut-être devenir des alliés pour des actions de plus grande envergure contre l’Institut. Et Cap était un éternel optimiste qui ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il était en train de se faire un nouvel ami. En ce moment magique, il avait complétement et délibérément occulté Donatien de ses pensées. A vrai dire, il lui tournait même le dos de la façon la plus insolente qu’il soit. Même s’il sentait sa présence lugubre, il n’entrait plus dans son champ de vision.
Alexander Hexe
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) Cy0uFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 21/05/2016Age : 22
Docteur ElpidaChef de la Famille
Mar 13 Juin - 19:41


ON VA AVOIR UN PETIT ACCIDENT


Donatien avait déjà deviné la suite des événements. La basané allait certainement criser comme la dernière fois, et il ne serait donc plus qu'un jouet cassé. Ou alors il allait vraiment se rebeller, et dans ce cas-là Donatien le punirait. De toute façon les plus jeunes obéissaient aux plus âgés, c'était bien ainsi que fonctionnait la société dite "traditionnelle", non? Et lorsque les plus jeunes n'en faisaient qu'à leur tête, allant contre un règlement permettant une cohabitation en paix, il fallait les punir, non? Donc, Donatien était certain que le basané chuterait à un moment ou un autre.
L'autre personnage troublait le médecin, mais s'il n'avait pas travaillé sur sa double-personnalité, il avait pourtant bien compris le fonctionnement de ce héros de pacotille. Faire pression sur sa chère sœur suffirait, il en était persuadé.
C'était pour cela que, assis sur son rocher comme un roi, Donatien paraissait aussi tranquille. Il ne cherchait plus vraiment à jouer puisqu'il avait déjà gagné.

"Règle : il doit nous suivre partout pour qu'il ne loupe pas une phrase de défense."


Donatien bailla à cet instant. Tiens, il était fatigué?
C'était amusant de penser pouvoir le contrer ainsi. Donatien, pour le jeu, aurait bien obéi à cette règle. Cela aurait impliqué de suivre les deux garnements jusque dans leur intimité? Lequel des deux parti auraient craqué en premier?

" J’t’aime bien toi. T’as une mentalité qui me plaît. Et moi, c’est Alexander, pas S197. Tu peux m’appeler Alex. Ou Cap. C’est comme tu le sens. Et toi ? Comment tu t’appelles ? "

Donatien plissa les paupières. Un instant... Est-ce que... Est-ce que on était réellement en train de l'ignorer? Non seulement ils l'ignoraient royalement, mais en plus de cela, ils faisaient un brin de causette?!
Donatien serra le poing.
Qu'on soit irrespectueux et insolent envers lui, lui le médecin en chef, lui qui se donnait corps et âme pour que l'Institut soit un endroit de paix, était pénible à souhait mais Donatien pouvait encore le tolérer. C'était des gamins et lui aussi avait eu sa propre crise d'adolescence pour comprendre cela.
Mais faire comme s'il n'existait pas, comme s'il n'avait pas cette position de force... C'était la goutte de trop.
Donatien se toucha le visage du bout des doigts, comme apeuré à l'idée de réaliser qu'il était en fait une enveloppe immatérielle depuis le début. Pourquoi personne n'était aussi pur et docile que son Lys...?
Mais oui, bien sûr... Lys n'avait pas le choix que d'être soumise à son médecin, la veinarde était paralysée des jambes... Elle ne pouvait plus bouger, et elle ne pourrait jamais s'enfuir...
Donatien rentra alors dans une colère noire. Il n'avait pas, comme tout le monde, les traits crispés, et il ne partait pas dans une crise de nerfs incontrôlée, mais son regard avait changé. Le vide et l'ennui qu'on lisait dedans auparavant avait laissé place à quelque chose de plus froid. Ses pupilles n'étaient plus que deux rocs glacés impossibles à briser.
Il se releva, un sourire carnassier sur le visage, bien qu'à demi-camouflé par ses mèches pâles. La tête légèrement inclinée et les épaules relevées, les bras ballants, il rit. C'était un rire lent, mécanique et grave. Parce que Donatien ne pouvait pas crier de colère, il se contentait de rire nonchalamment. Après tout, exploser de colère ou exploser de rire, tant qu'on explosait. Tant qu'on le remarquait.

" Vos parents vous ont donc si mal éduqués que cela? Laissez-moi vous apprendre les bases de l'éducation."

Il releva alors le visage et passa sa main dans ses mèches brillantes. Il repéra un des surveillants qui faisait une ronde devant les portes du bâtiment et l'interpella. Son sourire carnivore n'avait toujours pas quitté son visage.

" Approche et donne-moi ton arme. "

L'autre bien sûr se dépêcha d'aller à la rencontre du médecin en chef et s'exécuta. C'était à cela qu'on remarquait si Donatien était dans son état "normal" ou non ; en temps "normal" il ne se salissait jamais les mains de lui-même. Alors certes il n'avait pas pris ce flingue de lui-même, c'était encore quelqu'un qui lui tendait l'arme, mais il fut celui qui, sans prévenir et avec une adresse étonnante, tira dans la jambe du basané.
Oh, du sang.
Le visage de Donatien redevint à nouveau inexpressif et vide. Il pointa alors le canon du revolver vers le deuxième fauteur de trouble.

" Ne t'inquiète pas, gamin, tu n'auras rien."

Ce qui sous-entendait clairement que si ce n'était pas lui, alors ce serait quelqu'un d'autre. Puis, il s'adressa aux deux:

" Maintenant excusez-vous."

Donatien nota dans un coin de sa tête qu'il irait faire un rapport aux médecins de ces deux gamins, qu'ils soient punis comme il se doit.




HORS RP:
Docteur Elpida
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
InvitéInvité
Jeu 15 Juin - 9:40
Cette conversation prenait un tournant assez inattendu, puisque les deux garçons cherchaient à retourner la situation, à ne pas être contrôlés par cet espèce de fou qui servait de médecin dans cet Institut où au fond tout le monde était malade. Eugène inspira profondément et s'autorisa une minute de calme, une minute où l'avenir était possible, où ces deux garçons pourraient jouer un véritable rôle et changer les règles de cette île. Au fond, le garçon au teint plus foncé admirait l'autre, pour son calme, sa patience aussi. Ils étaient dans la même situation, la même galère, mais une certaine paix se dégageait de cet autre patient, ce qui étonnait Eugène mais qui le calmait un peu aussi.

" J’t’aime bien toi. T’as une mentalité qui me plaît. Et moi, c’est Alexander, pas S197. Tu peux m’appeler Alex. Ou Cap. C’est comme tu le sens. Et toi ? Comment tu t’appelles ?"

Eugène fronça un peu les sourcils, vraiment pas habitué à un tel compliment, ou du moins à ce genre de remarque. Il pencha un peu la tête sur le côté, puis répéta à demi-voix Alex, comme pour graver ce prénom en lui, et puis pour faire exister cette autre réalité où ils étaient des garçons, rien de plus normal, juste deux jeunes parlant librement. Après quelques secondes d'hésitation, car il n'avait jamais dit son nom à personne ici, le brun ouvrit la bouche :

"C'est Eugène."

Il fit un léger sourire, puis regarda fixement la main tendue de l'autre. Il aurait aimé répondre à cet élan d'amitié, vraiment, mais c'était au dessus de ces forces. Il se mordit la lèvre et se releva, passant une main dans sa nuque. Et ce fut à ce moment que la trêve fut brisée, que la panique, l'angoisse et la peur revinrent, parce que Donatien était en train de rire. Le dos d'Eugène se couvrit d'une sueur froide et il tourna un peu la tête, pour le voir. C'était tellement mauvais signe. Toute la confiance qu'avait acquise Eugène grâce à Alex s'envola, et il ne put que fixer l'adulte, attendant que la bête se déchaîne.

"Vos parents vous ont donc si mal éduqués que cela? Laissez-moi vous apprendre les bases de l'éducation."

Parents. Un flash passa devant les yeux du brun, il se souvint des soirées qu'il passait, lorsque son beau-père était énervé, lorsque sa mère ne faisait rien, lorsqu'il avait tellement peur. Au fond, la situation n'avait pas tant changée. Il était toujours martyrisé par des adultes, et il était toujours incapable de se défendre. Déjà, la spirale destructrice remontait en lui, parce qu'il se souvenait trop, trop bien, et que le monde extérieur avait disparu, il était seul avec sa mémoire. Enfin, jusqu'à ce qu'une balle lui traverse la jambe.
Il poussa un cri et tomba, déstabilisé par le coup et par la douleur. Sa respiration se fit plus rapide que jamais, il avait tellement mal et puis on l'avait touché comme jamais avant. On avait même fait plus que ça, puisqu'on l'avait transpercé, on avait fait un voyage en lui et c'était la pire sensation qu'il n'avait jamais connue. Il avait envie de crier encore mais les mots restaient bloqués dans sa gorge, et il sentit des larmes couler de chaque côté de ses joues. Il avait tellement mal qu'il ne pensa pas à les essuyer, il n'arrivait pas à réfléchir, pas à se calmer non plus.
Une flamme, il avait besoin d'une flamme. Il devait se calmer. Et Soleil était le seul qui pouvait le calmer. Il était en train de tomber dans une crise profonde, remettant en cause à peu près tout ce qu'il était, ce qu'il pouvait faire. Il baissa les yeux vers sa jambe, un instant, et hurla à nouveau, puisqu'il avait un trou, et tellement de sang qui sortait de là, ça n'était pas croyable. Cela le divertit presque suffisamment pour qu'il oublie qu'il avait besoin de cette flamme. Dans un état de conscience réduite, il se déplaça comme il pouvait pour atteindre son refuge, sa planque où traînait toujours un briquet. Il allait manquer d'oxygène, il avait l'impression que ses poumons allaient exploser tant il respirait vite et fort. Eugène tendit le bras, posa les doigts sur l'objet tant désiré et l'approcha de lui, l'activant enfin. Sa respiration se calma instantanément, même si la douleur était toujours aussi forte.

Il regardait la flamme, fasciné par ses mouvements, sa couleur, sa chaleur. Soleil était là avec lui, il sentait sa présence et c'était tout ce qui comptait.  


hors RP:
Anonymous
Alexander HexeÉlectron libre
Ven 23 Juin - 15:22
- C’est sympa comme prénom, Eugène, répondit Cap en souriant.

Il le voyait fixer sa main, comme s’il hésitait à la prendre, puis passer les siennes dans sa nuque, l’air un peu gêné. Il comprit alors qu’il ne la saisirait pas. Il la passa donc dans ses cheveux, avec un sourire qui s’élargissait un peu plus pour lui faire comprendre que ce n’était pas grave. Il ne lui en voulait pas, aucunement. Et s’ils étaient partis pour devenir amis, il voulait lui faire comprendre qu’il respectait cela, son aversion pour le contact, et qu’il ne le forcerait pas. Il n’en avait pas vraiment conscience, mais il venait plus ou moins de décider qu’il allait le prendre sous son aile et qu’il ferait de son mieux pour qu’il se sente bien. C’était le genre de chose qui le faisait se sentir heureux.
Et puis la situation bascula, d’une façon complétement imprévisible et irrémédiable. Un rire mécanique et grinçant fit se dresser les poils de sa nuque et se raidir tous les muscles de son corps. Le médecin. Comment avait-il pu aussi sincèrement oublier sa présence ? Il n’avait jamais entendu un rire aussi menaçant et de mauvais augure. Les mots qu’il utilisa par la suite lui firent serrer les poings. Il n’avait pas le droit de parler de leurs parents comme ça. Il ne connaissait pas ceux d’Eugène, mais les siens étaient les meilleurs du monde. Ses pères avaient toujours tout fait pour leur apporter à lui et à sa sœur, le meilleur de l’enfance, et s’ils avaient probablement laissé passer trop de leurs bêtises, enfants turbulents qu’ils étaient, ils n’avaient cependant pas omis de leur transmettre toutes les valeurs dont ils avaient besoin. Leurs visages se peignirent dans son esprit en y installant leur inévitable boule dans la gorge. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais il refreina bien vite. Ce n’était pas le moment.
Il se retourna lentement, un nœud dans le ventre à l’idée de ce qu’il allait voir. Et le pire scénario fut celui qu’il eut bel et bien sous les yeux. Tout se passa bien trop vite. Il n’eut pas le temps de réagir, ni même de comprendre ce qui se passait. Les informations que lui prodiguaient ses sens n’en avaient aucun pour son cerveau. Il ne comprenait pas.
Une arme. Un coup de feu. Un cri de douleur. Une chute. Petit à petit, les pièces du puzzle que formait la réalité s’agencèrent. Et ses yeux s’écarquillèrent et furent comme absorbés par le noir abyssal dont se teignait le canon du revolver le désignant comme cible.

- Ne t'inquiète pas, gamin, tu n'auras rien.

Une nausée sans nom l’envahit. Le sous-entendu était clair. La balle ne lui était pas destinée à lui. Elle était pour Lore.
Alexander crut qu’il allait faire un malaise. Il sentait ses jambes faiblir sous lui mais il s’obligea néanmoins à rester debout. Cette scène allait le hanter pour le restant de ses jours tout comme la pensée qui tournait en boucle dans sa tête, à cet instant précis.
« J’ai échoué. J’ai tout foiré, tout. J’ai échoué. Tout ça c’est de ma faute. »
La voix de Cap.
Pour une fois, le Génie ne s’autorisa aucun commentaire désobligeant. Il se contenta de prendre en douceur le contrôle de leur corps, laissant Cap se retirer. Il allait avoir besoin de beaucoup de temps pour s’en remettre. C’était un garçon à fleur de peau. Lui n’était pas de marbre face à la situation non plus, mais il savait cloisonner ses émotions. Et prendre la seule décision qui s’imposait désormais. C’était de toute façon la seule à prendre depuis le début. Il aurait dû l’écouter. Mais lui faire des reproches serait parfaitement stérile. Il s’en voulait déjà bien assez comme ça.
Le Génie détourna le regard vers Eugène qui se traînait au sol, les yeux pleins de larmes fixés sur la flamme d’un briquet qu’il venait d’activer. Il avait beau le mépriser assez, il ne méritait pas ce qu’il lui arrivait. Ce Donatien Elpida était un monstre. Mais c’était surtout un nouveau nom qui venait peupler sa liste. Il releva vers lui un regard froid, assez neutre, d’où perçait néanmoins un peu de la haine et du dégoût qu’il lui inspirait.

- Vous voulez que je m’excuse ? Très bien, si c’est ce que vous voulez entendre. Je suis désolé.

Ces mots lui coûtaient bien qu'il n'en pensât pas le moindre mot alors il espérait bien que Donatien les dégustait. Il laissa un petit silence avant d’ajouter.

- Néanmoins, c’est vous qui devriez avoir le plus de choses à vous faire pardonner ici.

Puis il se pencha au-dessus d’Eugène, examinant sa jambe. La blessure était sérieuse, mais probablement plus douloureuse que mortelle, de ce qu’il pouvait en juger. A condition qu’il ne se vide pas de son sang. Il arracha le bas de sa propre tunique de patient – pour ce qu’il en avait à faire de cet accoutrement ridicule ! – et entreprit de lui faire un garrot de fortune, en faisant bien attention à réduire au strict nécessaire le contact physique. Puis il s’adressa de nouveau à Donatien.

- Maintenant, si vous le permettez, il faudrait que je l’emmène à l’infirmerie.

Il avait l’intention de le faire lui-même, même si ce n’était pas trop dans ses habitudes. Si le basané n’appréciait pas qu’on le touche, il n’était pas difficile de deviner qu’il ne voudrait pas se faire emporter par un médecin ou un de leurs gorilles de service. Vu l’état de sa jambe, il ne pourrait cependant pas marcher seul alors il estimait qu’il valait mieux que le contact vienne de quelqu’un qui avait été gentil avec lui. Cap n’était pas disponible, mais après tout ils avaient le même corps, alors ça devrait aller. Le pauvre Eugène avait déjà suffisamment souffert comme ça.

HRP:
Alexander Hexe
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) Cy0uFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 21/05/2016Age : 22
Docteur ElpidaChef de la Famille
Mar 27 Juin - 21:02


ON VA AVOIR UN PETIT ACCIDENT


C'était comme s'il ne s'était rien passé. Du moins comme s'il ne s'était rien passé de grave. De toute façon, Donatien n'appréciait pas la violence. A vrai dire, il avait cela en horreur. Il n'y avait rien de beau dans les cris de fureur, les coups de poings dans le vide, les jurons en veux-tu en voilà et les jets de sang. Il n'y avait rien de beau quand on révélait notre nature désastreuse.
Nous disions donc que c'était comme s'il ne s'était rien passé. Donatien était de nouveau impassible, tranquille, et il réfléchissait sur les tâches à venir. Avant de retourner à sa paperasse, il irait faire un détour chez les médecins de ces deux patients.
Immobile et droit comme un piquet, le médecin observa tout de même le résultat de sa crise de nerfs. Tenant le manche du revolver du bout des doigts, il le déposa dans le creux des mains du surveillant comme s'il cherchait à se débarrasser de la Peste.
Il serait bien parti, non sans donner quelques indications au pion, mais quelque chose dans l'attitude du blessé l'intrigua. Il le vit tirer un briquet de sa soit-disant planque et s'extasier sur la flamme. Comportement prévisible mais... Il n'y avait pas eu que des allumettes ? Ce buisson était un problème, et Donatien savait comment le gérer. Après tout, il s'était déplacé pour régler ce problème.

- Vous voulez que je m’excuse ? Très bien, si c’est ce que vous voulez entendre. Je suis désolé. Néanmoins, c’est vous qui devriez avoir le plus de choses à vous faire pardonner ici. Maintenant, si vous le permettez, il faudrait que je l’emmène à l’infirmerie.


Donatien avait écouté les propos de l'autre patient d'une oreille distraite. Il l'avait laissé s'occuper de son camarade de fortune, profitant qu'ils soient tous deux occupés, pour se pencher et saisir le briquet du patient pyromane. Le médecin n'avait nullement envie de gaspiller plus de son temps en farfouillant cette planque à problèmes.
Lentement, il s'approcha de l'arbuste, tournant le dos aux deux patients et joua un instant avec la roulette du briquet.

- Emmène le gamin à l'infirmerie, ordonna-t-il à l'intention du surveillant. Mais avant cela appelle du renfort. On va avoir besoin d'eau.

Il farfouilla dans sa poche et en extirpa quelques morceaux de papiers. Bon, on supposera que ce sera suffisant?
Il enflamma le bout de cet ensemble avant de l'approcher des feuilles vertes. L'ensemble s'embrasa petit à petit mais Donatien n'avait pas envie d'attendre que le tout brûle entièrement.
Il se retourna et montra le briquet au pyromane.

- Je vais devoir agir comme avec les enfants; confisqué.

Puis il lança un regard lourd de sens au seul patient intact avant de faire demi-tour. Il avait d'autres choses à faire. Il se reposa donc sur le surveillant, sachant que ce dernier lui obéirait, avant d'enfouir nonchalamment les mains dans ses poches. Il se re-dirigea vers le bâtiment dans le lointain. Ses pieds nus sur le bitume chaud en ce début d'été, il se dit que, de toute façon, il aimait bien le thé glacé.


Hors RP:
Docteur Elpida
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
InvitéInvité
Jeu 29 Juin - 16:47
Eugène était parti dans son monde. Il était loin d'ici, de la douleur, des autres, de la cruauté d'un médecin qu'on aurait dû soigner aussi. C'était un monde fait de feu, mais d'un feu accueillant, qui ne demandait rien en retour, qui ne faisait qu'exister et accueillir les âmes perdues comme celle d'Eugène. A condition qu'on accepte qu'il ait une âme. Ainsi, il était totalement déconnecté de la réalité, pour se protéger de la douleur et de l'horreur de la situation, et ne pouvait tout simplement pas entendre ce qu'il se passait autour de lui. Il n'avait pas perdu connaissance pourtant. A croire que son corps était plus résistant que ce qu'on pouvait croire à la base.
Le changement majeur dans son comportement eut lieu lorsque cet affreux personnage qu'était Donatien lui piqua son briquet. La réalité lui atterri dessus à nouveau et il ressentit tout à la fois. La douleur de la balle, le contact de l'autre avec son corps, la pression même qu'il imposait sur son corps, et puis l'absence de ce qui ressemblait à sa source d'énergie. Tout cela lui tomba dessus et il eut du mal à respirer, tombant dans une nouvelle crise. Il déplaça sa jambe pour l'avoir plus près de lui, malgré le mal que ça lui faisait, il replia son torse vers ses jambes, la tête presque collé au bitume de la cour. Il n'arrivait plus à respirer, plus à se contrôler.
Alors il hurlait, comme si on allait le tuer, comme ces animaux apeurés dans les abattoirs, comme s'il se savait pris au piège. Bien sûr il reprenait son souffle une fois de temps à autre, mais ça n'était qu'une courte accalmie entre deux plaintes. Le pire fut peut-être lorsque le surveillant s'approcha de lui pour le prendre et le transporter à l'infirmerie. Ils n'allaient quand même pas utiliser un brancard pour un gosse qui pesait quarante kilos maximum. Il le vit s'approcher et voulu le fuir, ce qui n'accentua que sa douleur, évidemment. Il fut à deux doigts de perdre totalement connaissance lorsque Donatien alluma le feu dans le buisson qui lui servait de planque. Le timing était parfait, bien malgré les deux protagonistes.
Il se concentra sur le feu, qui prenait de l'ampleur d'instant en instant, oubliant un instant d'hurler, tant il était concentré sur les flammes et leur majesté. Il ne fit, grâce à cela, presque pas attention au sédatif qu'on lui injecta et qui le plongea dans un sommeil agit" mais beaucoup plus pratique pour le personnel, qui put ainsi le transporter jusqu'à l'infirmerie en paix.
Anonymous
Alexander HexeÉlectron libre
Lun 10 Juil - 13:00
Alexander serra les dents tout le long de cette scène. Donatien ne l’avait pas écouté. Il ne lui avait prêté aucune attention à vrai dire, occupé qu’il était à persécuter cette pauvre chose prostrée au sol qu’était Eugène. Il le regarda, les poings serrés, se saisir du briquet qui semblait être devenu l’unique objet de son attention au monde, et le priver de cette maigre consolation. Il aurait voulu agir. Même le Génie ne pouvait pas rester de glace face à cette cruauté gratuite. Mais il ne pouvait rien. Rien. Il expérimentait le sentiment d’impuissance et il n’avait jamais rien ressenti d’aussi désagréable. Sentiment qui s’intensifia lorsque le médecin demanda à un surveillant d’emmener Eugène à l’infirmerie et que celui-ci s’exécuta, sans considération pour les cris et les mouvements brusques du garçon qui cherchait à se dégager. Chose rare : son cœur se serra. Une pitié un peu méprisante mêlée d’une haine sourde envers Donatien. Il souligna mentalement son nom plusieurs fois sur sa liste. Il serait difficile à atteindre mais… il était patient. Il attendrait son heure.
L’arbuste s’enflamma et Alexander remarqua que toute l’attention d’Eugène se focalisa dessus. Il devina alors qu’il devait avoir des tendances pyromanes. Il fut presque soulagé pour lui de le voir glisser dans un sommeil artificiel. Il allait en avoir besoin, de dormir. Il reporta alors son attention sur le médecin qui était probablement plus malade que tous les patients de cet Institut réuni.
Il s’en allait, nonchalamment, comme s’il ne venait pas de commettre l’irréparable. Comme s’il ne venait pas de signer son arrêt de mort avec sursis. Mais il fallait dire que ça, il l’ignorait encore. Il fixa sa nuque, espérant que son regard allait le brûler en pensant très fort, comme s’il pouvait lui transmettre cette pensée par télépathie : « On se reverra Donatien Elpida. Tôt ou tard, on se reverra, seuls, face à face. Et je te promets que cette fois-ci, c’est toi qui n’appréciera pas ce face à face. Je te le promets. »
Pendant qu’il formulait cela, les deux surveillants qui avaient été chargé de lui faire faire la visite des lieux s’approchèrent. Ils avaient bien évidemment assisté à toute la scène de loin. Ils l’attrapèrent chacun par un bras, le serrant à lui faire mal. Mais il ne laissa rien transparaître. Il ne leur accorda même pas un regard, toujours focalisé sur les pas de Donatien qui s’éloignait.

- Bon, la visite est terminée. On te reconduit à ta chambre.

Alexander se laissa entraîner après un bref regard à l’homme qui transportait Eugène. Il ne pouvait rien pour lui pour le moment, il n’était pas chirurgien. Et puis, sa priorité était autre. Il ne pouvait pas permettre que son colocataire sombre dans le désespoir et la folie. Il allait devoir sortir la colle forte, il en allait de leur avenir à tous les deux.

HRP:
Alexander Hexe
Image : On va avoir un petit accident (Donatien et Alexander en force) Cy0uFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 21/05/2016Age : 22
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