« Même au milieu d'un chagrin encore vif, le désir physique renaît. »

Entre devoir et désir

J e n’arrive pas à me sortir de la mémoire le moment où Ange a fait comprendre qu’il n’était pas d’accord avec les autres médecins. Ce qu’il a dit… ce qu’il a fait… Est-ce une preuve suffisante pour penser qu’il serait de mon côté ? Est-ce que je peux vraiment lui faire confiance ? Est-ce que je pourrais me confier à lui ? Je n’arrive pas à me décider. J’aimerais le faire, mais j’ai tout de même cette inquiétude présente qui me serre la gorge et le ventre. Je veux lui faire confiance. Mais je dois en avoir le cœur net.
S’il te plait Ange… Ne sois pas aussi fou que le docteur Elpida… Sois quelqu’un de normal… de gentil et doux. Comme quand tu m’as rattrapée alors que je trébuchais de la racine. Comme quand on a parlé encore avant cette maudite réunion. Je voudrais savoir qu’on s’est véritablement rapprochés.

Il faut vraiment qu’on parle. Et avec tout ce qui se prévoit, ça devient urgent. Je ne sais pas ce que les enfants ont en tête. Je ne sais pas si cette… révolution… va vraiment se dérouler, mais il faut qu’on agisse. Et si Ange est vraiment de mon côté, il sera d’accord.
Et il faut que je m’excuse aussi… de ne pas l’avoir soutenu pendant la réunion… d’être restée silencieuse pour faire bonne figure face aux Elpida… Il aurait raison de m’en vouloir mais… je veux qu’il comprenne. Je veux qu’il comprenne mais, je ne sais pas ce que je pourrais lui dire… Aaah ! Cette situation est beaucoup trop complexe ! En tout cas, j’espère qu’il viendra… Je pose les yeux sur mon téléphone, et sur le message que je lui ai envoyé.

« Ange. Il faut que je te parle. C’est important. Est-ce que tu pourrais venir en ville à 21h ? Fais attention à ce qu’on ne te voit pas.

Lilith.

PS : Je t’envoie l’adresse. J’espère vraiment que tu viendras. »

C’était peut-être trop effrayant ? J’ai mis une bonne heure ? Il est peut-être de garde ? J’espère que je n’ai pas fait de bourde ! Et… l’inviter au restaurant… c’était une… bonne idée ? Je ne savais pas où organiser le rendez-vous sans risquer de se faire voir. Il y a des caméras partout à l’institut. Alors je me suis dit que ce serait plus simple en ville… Et s’il prend ça pour un rendez-vous galant ?! Je rougis violemment, installée à table pour l’attendre. En vérité, je crois que ça ne me dérange pas qu’il le prenne comme ça… S’il pense ça… c’est que j’ai mes chances, non ? Mais… et s’il ne vient pas ? Qu’est-ce que je fais ? Je mange quand même ? Je rentre ? J’aurais sûrement ma réponse vis-à-vis de ses sentiments à mon égard, si c’est le cas… Une boule de stresse se forme dans mon ventre alors que les minutes deviennent des heures. Il est 20h57… Il ne devrait pas tarder normalement. Enfin, j’espère.

C’est dingue que je sois autant stressée pour un homme ! Calme Lilith ! Vous allez parler de l’institut ! Rien de plus ! Il n’y a pas de sous-entendu à cette rencontre ! Même si… au fond… t’en meurs d’envie… Je passe une main sur mon visage. Oui... j’en meurs d’envie… Si ce n’était pas le cas, je n’aurais pas fait attention à ma tenue… ou mon maquillage. Je ne me serais pas changée et j’aurais gardé ma tenue de travail… Je suis ridicule… Complètement ridicule…

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

« Même au milieu d'un chagrin encore vif, le désir physique renaît. »

Entre devoir et désir

Je sais qu’il m’avait dit qu’il viendrait. Mais j’ai peur qu’il annule. Il faut que je lui parle, et c’est très important. Et puis… en même temps… J’ai vraiment envie de le voir. C’est mal d’être contente qu’il ne soit plus directeur ? C’est mal d’espérer plus ? Et d’espérer qu’il est de mon côté ? Sûrement. Je ne le connais pas bien. Je ne sais rien de son passé. Je ne sais rien des gens de l’institut. Même le docteur Elpida. J’ai décidé que je ne le pardonnerai pas, et qu’il devait être jugé pour le crime de ma sœur. Mais je ne sais pas s’il avait des raisons ou non. Ça m’étonnerait que ce fut de la légitime défense, Mia n’était pas folle et loin d’être violente. Quel genre de combat veux-tu avoir avec quelqu’un qui s’endort à des moments aléatoires ? C’est tout simplement ridicule. C’était forcément la plus vulnérable.

J’attends patiemment dans le restaurant, sentant la pression et le stress monter au fil des minutes. Il devrait bientôt arriver ! S’il vient vraiment. Rapidement, je sors mon petit miroir pour vérifier mon maquillage. Tout va bien ! Il n’a pas coulé et est impeccable. Tout va bien. Je me sens élégante. Ça devrait me donner confiance. J’inspire profondément quand j’entends sa voix dans l’entrée du restaurant. Je me fige alors que mon cœur se met à accélérer et je vérifie une dernière fois mon allure. Tout va bien Lilith !! Panique pas ! Je tourne la tête pour finalement l’avoir dans mon champ de vision, et mon cœur manque un battement. Ce sourire… Ce sourire m’éblouira toujours. Je le lui rends, un peu plus timidement et il s’installe en face de moi.

▬ Bonsoir Lilith. Tu es... Splendide.

À son compliment, je baisse les yeux et souris un peu plus largement, le remerciant. Ça me fait plaisir. Vraiment plaisir. Je voulais qu’il me trouve belle. Je voulais le charmer… C’est pour ça que j’ai passé une bonne heure à me préparer, à choisir ma tenue, une belle robe cintrée noire avec des talons assortis, puis à me coiffer, laissant tomber mes cheveux en cascade organisée sur ma poitrine, et enfin à me maquiller, optant pour quelque chose de léger et naturel. Alors je suis vraiment heureuse que ça lui plaise.

▬ Si tu avais précisé que c'était un rendez-vous galant, j'aurais fait plus d'effort pour la tenue.

Je redresse vivement la tête, écarlate. Il m’observe et je sens mon cœur palpiter dans ma poitrine. Qu’est-ce que je réponds ? La vérité ? Ce que je veux ? Qu’est-ce qu’il veut entendre ? C’est un piège ? Je détourne le regard, embarrassée. Initialement, ce n’est pas un rendez-vous galant… Mais peut-être qu’au fond, c’est ce que je voulais alors j’ai tout organisé comme si ça l’était… Assume Lilith !! Tu es une femme forte ! Tu sais ce que tu veux ! Si ça ne lui plait pas, tant pis, tu seras fixée ! Mais imagine, il veut la même chose que toi, ça n’avancera pas si tu ne dis rien ! Je repose mon regard bleuté sur lui et vais pour parler mais il change rapidement de sujet.

▬ En tout cas, cet endroit est vraiment magnifique. Tu as du goût pour choisir les beaux restaurants. Reste plus qu'à espérer que ce qu'ils servent soit bon.

Zut. Je n’ai rien pu dire ! Je souris en coin et récupère ma serviette pour la poser sur mes genoux. Aie confiance. Tu n’es pas en position de faiblesse. Alors, gardant mon sourire, je le taquine gentiment.

 

▬  Si tu veux le prendre comme un rendez-vous galant, à ton aise. Ça ne me dérange pas. Mais je veux surtout te parler de l’institut. Et je me suis dit que ce serait plus agréable autour d’un dîner.

Je lui souris plus largement et m’accoude à la table, posant ma tête sur mes mains et plantant mon regard dans le sien. Il est… Ouah. Visiblement, il est venu directement après le travail, mais même « débraillé », il reste élégant et...sexy. Les humains ne sont finalement pas tous égaux face à la nature…
Je finis par prendre le menu, et commence à regarder les plats. Qu’est-ce qui me ferait envie ? On est le soir… Il faudrait que je mange quelque chose de léger mais… J’ai faim. J’ai vraiment faim. Si je prends quelque chose qui satisfait ma gourmandise, il pourrait me juger, non ? Et puis zut ! Je fais ce que je veux !

 

▬  Je voulais m’excuser de ne pas t’avoir soutenu pendant la réunion sur… sur quoi exactement… ? On ne sait pas trop…  Et… je vais être directe. Je voudrais savoir de quel côté tu es, exactement. Des médecins ? Ou des patients ?

Je lève les yeux vers lui, sérieuse. Avec ce qu’il a dit pendant la réunion, je devrais le savoir, mais je veux en avoir le cœur net. Je veux qu’il me le dise de vive voix et qu’il l’assume. J’espère vraiment qu’il sera de mon côté. Je me vois mal le combattre pendant cette…révolution. S’il me dit qu’il est du côté des médecins, alors je mentirais, et lui dirais que je suis du même côté. Mais s’il me dit qu’il est pour les patients, alors je lui dirais la vérité, et lui avouerais même la véritable raison de ma venue. J’ai besoin de savoir si je peux lui faire confiance. J’ai besoin qu’il soit mon allié.

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Entre devoir et désir

Je ne sais pas trop quoi penser. Enfin… si, je commence à me doutais mais, ça m’embarrasse un peu. Est-ce que je peux vraiment me dire que je lui plais ? J’ai vu son sourire quand je lui ai dit qu’il pouvait prendre notre entretien comme un rendez-vous galant. Il avait l’air satisfait, même content, et ça m’intimide un peu. Pas dans le sens où j’ai envie de prendre mes jambes à mon cou ! Au contraire ! Mais parce que je me demande si je vais répondre à ses besoins… à ses envies… Il a l’air d’un homme qui sait exactement ce qu’il veut et moi… je n’ai eu qu’une relation dont je doute de la sincérité de mes propres sentiments… Parce que… ce n’était pas comme ça. Pas comme avec lui. Je n’avais pas cette envie pressante… ce désir que j’essaye de garder sous contrôle.
Puis quand je lui parle de l’institut, son sourire disparait, son regard tombe et je sens que je n’aurais pas dû aborder ce sujet. Mais il le faut. Avant de me permettre de tomber dans ses bras… j’ai besoin de savoir si je peux lui faire confiance. J’ai besoin de l’avoir dans mon camp. Alors je lui explique et lui pose la question qui me hante depuis la réunion. Alors j’attends sa réponse, pleine d’espoir.

▬ Si je suis du côté des médecins ou des patients

J’hoche la tête, attendant sa réponse. Dis-moi que tu es du côté des patients… Ne me dis-moi pas que, finalement, tu es d’accord avec ces fous furieux ? Montre-moi que je peux compter sur d’autres que sur moi-même. Dis-moi que je ne suis pas toute seule…
Il se penche sur la table, les mains jointes et son odeur vient envahir mes narines, me faisant doucement chavirer. Oh… S’il te plait Ange… Dis-moi que je peux… Je déglutis discrètement alors que mon regard reste rivé sur son visage.

▬ Étant un médecin moi-même, il me semble compliqué d'être contre eux.

Une boule se forme dans ma gorge et je me tais. Incapable de dire quoique ce soit. N-non…

▬ Et toujours étant médecin, il me semble encore plus difficile d'être contre les patients, mon devoir c'est de leur assurer une bonne santé.

Non ! Ce n’est pas ça ! Il n’a pas compris ! Mais si vraiment il a compris… Est-ce que ça veut dire qu’il n’est pas de mon côté ? La boule dans ma gorge se serre d’autant plus et je déglutis. Je ne veux pas le combattre. Je le veux avec moi. Mais s’il est d’accord avec eux… alors ça veut dire que c’est une mauvaise personne… Ou alors qu’il a été manipulé… Je ne veux pas ça. Je baisse les yeux sur ma serviette que je serre entre mes paumes.

▬ Mais si par "médecins" tu veux dire les fous qui veulent emprisonner les patients dans l'Asile, et si par "patients" tu me demandes si je soutiens le soulèvement qui se prépare, alors là je n'ai qu'une réponse.

Je redresse la tête et quand je vois son regard se planter dans le mien, je n’arrive plus à me détourner. Mon cœur se met à accélérer, et je me pends à ses lèvres, pleine d’espoir. Il vient de dire qu’ils sont fous ! Ça veut dire que…

▬ Je suis à 100% contre l'Institut et ses techniques barbares, voilà ce que j'ai à te répondre. On est dans un établissement de soins, on a fait le serment d’Hippocrate et on veut enfermer des enfants ? Tu sais qui on devrait enfermer dans l'Asile ? Donatien Elpida. Lui il est à interner.

À ces mots, je pousse un long soupir de soulagement et me mets à rire. Je me sens tellement plus légère. Il est vraiment de mon côté ! Je ne suis pas seule ! Soulagée, je glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille et le regarde avec un sourire doux.

 

▬  Ça me rassure. Merci Ange. Je me sens moins seule. J’avais peur de t’avoir dans le camp adverse. Ça aurait été trop pour moi.

Oui. Trop dur. Devoir combattre quelqu’un qui te plait autant… C’est une véritable torture. Je peux enfin me détendre. Je peux vraiment faire ce que je souhaite maintenant. Je pourrais même… tenter quelque chose ? Mes joues se mettent doucement à rosir et je baisse les yeux, embarrassée par mes propres pensées. Je lui plais, non ? Et il me plait. Alors… Maintenant… on peut vraiment avoir un rendez-vous galant ? Non ? Je souris plus largement, et lève les yeux vers lui. Est-ce que je peux me confier à lui, maintenant ? Peut-être pas tout de suite… Je n’ai pas envie de gâcher ce moment avec l’histoire de ma sœur qu’il ne doit peut-être pas connaitre. Il m’a bien dit qu’il est arrivé ici il y a 5 ans… Alors il n’est pas responsable.

 

▬  Désolée d’avoir gâcher l’ambiance avec cette question. J’avais… besoin de savoir. C’était important pour moi.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

« Même au milieu d'un chagrin encore vif, le désir physique renaît. »

Entre devoir et désir

En voyant son sourire, je comprends que j’ai vu juste, et que je peux vraiment lui faire confiance. Je comprends que je peux compter sur lui et cette légèrement toute neuve que je sens dans ma poitrine me fait voir les choses un peu plus clairement. Cet homme me plait. Et je ne veux pas perdre ce lien que j’ai avec lui. Certes, ce lien en question est encore fin et presque invisible, mais je le sens, et c’est lui qui fait palpiter mon cœur. Je voudrais qu’il soit plus voyant… Que lui aussi le voit.
Je ne voulais pas gâcher l’ambiance. Je ne voulais pas qu’il perde son sourire. Ce doux sourire qui me fait rougir, me rend fébrile et me fascine tout à la fois. Je n’ai jamais ressenti ça. Je n’ai même jamais pensé que je pourrais être autant fascinée par quelqu’un, et ce, depuis qu’il m’a accueillie au port. Toutes ces questions qu’il a fait se bousculer dans ma tête. Comment un homme aussi jeune peut-il être directeur ? Est-il du côté des bourreaux ? Et si c’est le cas, comment un homme si beau avec un sourire si doux pourrait-il l’être ? Est-ce que je peux lui faire confiance ? Dois-je au contraire me méfier ? Comment pourrais-je ?
C’est la personne qui a le plus bouleversé ma mission. C’est la personne sur laquelle j’avais, inconsciemment, placé tous mes espoirs, pour une raison qui m’échappe encore. Pourquoi lui ? Pour ce sourire ? Pour ce regard ? Pour ce bien-être que je ressens près de lui ? Je n’arrive pas à le déterminer.

▬ Je préfère savoir que tu ne soutiens pas l'Institut non plus. Ton silence pendant la réunion m'a laissé un peu... Mais bon, j'imagine que t'avais tes raisons et tu t'es excusée.

Je baisse les yeux, honteuse quand il m’avoue que mon silence l’a perturbé. Bien sûr… Je l’aurais aussi été… Mais je ne pouvais pas. Je joue ce double rôle, et un jour, il faudra que je lui en parle. Il faudra qu’il sache. Car je veux qu’il comprenne. Mais pas maintenant. Pas tout de suite. J’ai envie de passer un bon moment et ne pas ressasser le passé. Je me contente donc de lui sourire tristement et d’hocher la tête pour acquiescer.

 

▬ Oui… Un jour je t’en parlerais, promis.

Il lève les yeux vers moi, et mon cœur manque de nouveau un battement quand il approche son visage du mien. Je déglutis discrètement alors que son parfum m’hypnotise. Il va me rendre folle… Je n’ai jamais eu autant envie qu’un homme me touche. Mais il ne le fait pas, et d’une certaine manière, je l’en remercie. Pas ici… pas maintenant. Est-ce que c’est vraiment ce que je veux ? Est-ce que j’ai le droit de le vouloir ? Est-ce que ce n’est pas étrange ? Est-ce que lui aussi… ? Toutes ces nouvelles questions fusent dans mon esprit, me perturbant encore plus. Comment les gens font-ils ? Ça parait pourtant si simple mais les doutes m’envahissent. Je n’arrive pas à lâcher prise. Que faut-il que je fasse exactement ? Il me plait… Je le veux… mais… Et lui ?

▬ En tout cas, drôle de façon de commencer un rendez-vous. Je pensais que tu me demanderais si j'ai de la famille, mais ça j'avoue que je m'y attendais pas du tout. Tu as l'art de me surprendre.

Mes joues s’enflamment et un gloussement s’échappe de mes lèvres. Oups. C’est vrai que ça devait être étrange pour lui. Je glisse une main sur ma joue, embarrassée, avant de la placer devant mon sourire gêné. Je ne sais pas vraiment quoi lui dire face à ça. Je suis un peu mal à l’aise. Je n’ai jamais été quelqu’un de très sociable avec les personnes de mon âge. Les conversations sur la vie quotidienne, les « salut ça va », ne sont pas vraiment ma tasse de thé. Alors je finis souvent par aller droit au but… Ce qui peut être déstabilisant pour mon interlocuteur. Alors, détournant le regard, je finis par murmurer, la main masquant toujours mon petit sourire.

 

▬ D-désolée…

▬ Je pense que je vais prendre les pâtes bolognaise et un dessert. Tu prends une entrée ?

Il change de sujet et je lève les yeux vers lui, amusée. Pâtes bolognaise ? C’est… inattendu~ Je finis par découvrir mon visage et l’appuyer contre ma main, le regardant avec amusement. Je pensais qu’il allait prendre de la viande. C’est peut-être un préjugé mais un corps pareil, ça s’entretient, non ? C’est une surprise. Je ris légèrement avant de poser les yeux sur mon menu.

 

▬ Très bien ! Je ne vais pas prendre d’entrée, non. Je vais prendre un plat et un dessert.

Si je dois choisir entre une entrée et un dessert, le choix est vite fait. Hors de question que j’élimine les desserts ! C’est la meilleure chose au monde ! Il me faut ma petite touche sucrée, sinon je suis frustrée. Et il va vite s’en rendre compte. Ce n’est pas quelque chose dont j’ai honte alors je ne m’en cache pas ! Enfin ! Il faut que je choisisse maintenant ! Qu’est-ce que je prends ? Oh ! Je sais !

 

▬ Je vais prendre une bavette !

Je souris en coin et le regarde avec malice. Il a cassé mes préjugés, je vais potentiellement brisé les siens~ Ça m’amuse beaucoup trop ! Le summum serait que je prenne des frites avec mais je vais quand même éviter. Si en plus je prends un dessert, on ne va pas dépasser les limites. Je repose le menu sur la table et m’accoude pour rapprocher légèrement mon visage du sien. J’ai envie de le taquiner. Je ne sais pas pourquoi, je n’ai jamais eu cette envie. C’est peut-être parce qu’il fait la même chose ?... Oui, sûrement~

 

▬ Tu veux me parler de ta famille du coup ?~

Mon sourire s’élargit et j’hausse un sourcil, amusée.

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« Même au milieu d'un chagrin encore vif, le désir physique renaît. »

Entre devoir et désir

Ce n’est pas souvent que je mange de la viande. En général, c’est lors d’événements particuliers que je me permets. Est-ce qu’on peut considérer que s’en est un ? Je pense que oui. Ange est particulier, et je pense que je ne me lasserai jamais de regarder son visage. Il est tellement beau… Et son regard me perturbe toujours autant. Je ne comprendrais pas s’il me disait qu’il n’a personne. Comment un homme pareil pourrait-il être célibataire ?! Il doit avoir toutes les femmes à ses pieds. Il n’a qu’à choisir celle qui lui plait le plus… D’un côté, j’aimerais que ce soit moi… et d’un autre… ça me fait un peu peur. Honnêtement… qu’est-ce que je pourrais lui apporter ? Il a certainement plus d’expériences que moi, qui ne me suis jamais intéressée à ce genre de chose, trop concentrée à donner le meilleur de moi-même pour venger ma sœur.

Le serveur arrive, et je n’ai pas le temps de parler qu’Ange commande pour nous deux. Rapidement, j’ajoute que je prendrais ma viande saignante avec les légumes du soleil qui vont en accompagnement, et jette un regard amusé à l’homme en face de moi. J’aurais très bien pu commander moi-même, mais si ça lui fait plaisir. C’est un véritable gentleman. J’avoue que je ne me suis jamais retrouvée face à ce genre d’homme, bien élevé et attentif. Après tout, ma première et unique relation était pendant mes années universitaires, et on a tous quelques soucis avec l’argent… Alors les attentions… c’est facultatif. Ce qui n’est absolument pas un reproche ! C’est compréhensif après tout… Si je n’étais pas capable d’inviter quelqu’un au restaurant, alors mon interlocuteur aussi ! Possiblement.

Avec un petit air taquin, je lui demande donc de me parler de sa famille, puisqu’il s’attendait à ce genre de conversation. Mais quand je le vois inspirer, je me demande s’il n’a pas dit ça parce qu’il se référait à un type de conversation normal. Est-ce que lui aussi, n’est pas spécialement friand de parler de sa famille ? En soit, je n’ai pas de problème à parler de mes parents… C’est le sujet de Mia qui est un peu plus douloureux…

▬ J'ai deux grandes sœurs et un petit frère. Mon père est mort quand j'avais cinq ans, et ma mère s'est remise en couple depuis.

Oh ! J’ai fait une gaffe ? Je le regarde, surprise d’apprendre qu’il a perdu son père si jeune. Mon sourire s’efface un peu, et je me sens un peu coupable de l’avoir fait parler, si au final, il ne souhaitait pas. Timidement, je murmure un petit « je suis désolée ». Je comprends ce que c’est que perdre quelqu’un qu’on aime, mais s’il avait 5 ans, alors il n’a aucun souvenir de lui ! C’est peut-être mieux ? Je ne sais pas trop… Je n’aimerais pas ne pas avoir de souvenir de Mia… Mais en même temps, sans souvenir, ce ne serai pas plus simple pour faire le deuil ? Après tout… même après 9 ans, je n’ai toujours pas fait le mien…

▬ Comme dans n'importe quelle famille, il y a eu des drames mais je suis pas certain de vouloir en parler maintenant. Peut-être plus tard.

J’hoche la tête silencieusement. Alors lui aussi… Lui aussi a vécu des choses compliquées. J’ai envie de savoir, mais en même temps, je comprends son désir de ne pas en parler. Et même si je meurs d’envie d’en savoir plus sur lui, de partager des choses qu’il n’aurait dit à personne d’autre, je ne peux pas aller contre sa volonté. Je le regarde avec une nouvelle timidité et pousse un petit soupir avant de détourner le regard. Faut croire que quoique je dise, je casse l’ambiance… L’institut, maintenant la famille… Pas douée un jour, pas douée toujours.

▬ La seule chose que je sais sur ta famille, c'est que tu avais une petite sœur qui était à l'Institut. C'est ce qui t'a motivée à venir ici ? Bien sûr, si tu n'as pas envie d'en parler, on peut passer à autre chose.

Je lève les yeux vers lui. Alors… il sait pour Mia ? Est-ce qu’il saurait ce qu’il lui est arrivé ? Je sens mon cœur manquer un battement. Je sais que je peux compter sur lui pour la révolution à venir. Mais est-ce que je peux aussi compter sur lui pour venger ma sœur ? Il ne faut pas que je me relâche. Et d’une certaine manière, je n’ai pas envie de l’impliquer… Si je me fais prendre, je serais la seule responsable. Mais la question, c’est si je mens encore, comme je l’ai fait avec Elpida, ou si je lui dis la vérité. J’ai l’intention de lui dire un jour, c’est certain… mais… J’inspire profondément pour finalement soupirer, glissant ma main dans mes cheveux.

 

▬ Tu as le don pour me désorienter… Vraiment, ce n’est pas juste. Sache que oui… Ma petite sœur, Mia, était à l’institut pour narcolepsie… Et qu’elle est décédée d’une méningite aigue foudroyante… Enfin… c’est ce que nous a dit Elpida…

Une expression de dégout se dessine légèrement sur mon visage et je soupire de nouveau, avant de passer ma main sur ma tempe pour me calmer. Je ne vais pas lui dire tout ce suite pour la véritable raison de ma venue à l’institut. Il le saura un jour, mais pas maintenant. Je ne veux pas gâcher de nouveau l’ambiance…

 

▬ Enfin ! Parlons d’autre chose… J’ai l’impression de ne faire que gâcher l’ambiance… Désolée…

Je ris doucement, embarrassée, et le serveur arrive avec une barquette de petits pains, la carafe d’eau et le vin. Il s’approche d’Ange pour lui proposer de goûter et de savoir s’il est bouchonné ou non et je l’observe avec un petit sourire. C’est amusant. C’est vrai que c’est lui qui a commandé la bouteille, mais c’est amusant de voir que c’est directement vers lui qu’on se tourne pour dire si le breuvage est buvable ou non. Les coutumes m’intrigueront toujours.
Bon… il faut que je trouve un meilleur sujet ! Il faut que je trouve un sujet qui ne risque pas de nous mettre tous les deux mal à l’aise ! Je ne sais pas ce que je devrais dire, je n’ai pas l’habitude d’avoir des discussions qui n’ont pas de but spécial. Enfin… non ! Je suis bête ! J’ai un but ! Je veux mieux le connaitre ! Je veux savoir des choses que personne ne sait sur lui ! Le serveur repart et je le remercie d’une petite voix avant de me concentrer sur le bel homme en face de moi.

 

▬ Parle-moi de tes passions, tiens ! Tu dois en avoir, non ? Sauf si tu ne vis que de ton travail ?~

Je glousse doucement, avant de me servir un verre d’eau que j’apporte à mes lèvres, mon regard, de nouveau vif et joueur, planté dans le sien.

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Entre devoir et désir

J’avoue que les paroles d’Ange m’ont perturbée. « Entre ce qu’il dit et ce qui est vrai » ? Alors… ce serait vraiment un mensonge ? J’avais raison de douter de ses mots ? À la fois, je me sens satisfaite mais mon cœur se brise aussi… Oh Mia… J’espère vraiment que ce taré ne t’as rien fait… J’espère vraiment que cette fois, c’était la vérité et que c’est vraiment cette méningite qui t’a emportée… Il faut que j’en sache plus. Et même si la vérité risque de me dégouter, je dois savoir. Pour elle. Il faut que les gens sachent. Il faut mettre la lumière sur les abominations de ces médecins complètement malades !
Mais je n’ai pas envie de gâcher ce…rendez-vous. J’ai envie de profiter de cet instant avec le Dr. Barrabil. J’ai l’impression que ces moments vont être rares, et d’une manière, ça me serre le cœur. Je ne veux rien regretter. Je ne veux pas ignorer ces sentiments, tous nouveaux et perturbants, que je ressens. Alors je continue la conversation, changeant de sujet pour que cela soit plus agréable. Je veux en savoir plus sur lui. Peu importe ce que c’est. Sa couleur préférée, son plat, sa série, je veux tout savoir !

À ma taquinerie, il rit avec moi que je sens mon cœur se gonfler de bien-être. Mon sourire s’élargit et je le regarde, appuyant de nouveau mon menton sur ma main. Dieu qu’il est beau… Ce serait presque un crime… Et quand je pense que c’est avec moi qu’il mange… que malgré mon message plutôt…sec, il est là, il rit, il me sourit, et me taquine. J’ai le droit d’espérer quelque chose ? J’ai le droit de penser que je lui plais aussi ? J’aimerais tellement…

▬ Je suis chirurgien, donc c'est un peu dur de se trouver du temps libre. Mais quand j'en ai, j'aime bien aller boxer ou courir. Et quand je veux juste me détendre, une petite série Netflix dans le lit, ça me convient aussi.

Je souris en coin, buvant ses paroles. Un sportif ? Ce n’est pas étonnant. Il doit avoir une hygiène de vie impeccable, en témoigne son corps sûrement parfait. Mes yeux tombent sur l’ouverture de sa chemise, laissant apparaitre sa clavicule magnifiquement dessinée, et je déglutis pour finalement relever rapidement mon regard sur son visage. À quoi tu penses, Lilith ?! Mon cœur bat à tout rompre et je commence à comprendre. C’est plus que de le vouloir dans mon camp… C’est bien plus que ça. Et c’est bien plus qu’un petit crush sans importance…
Il déchire un morceau de pain et mes yeux bleus se posent sur ses mains, et ses doigts… Longs… fins… En plus il a de belles mains !! Cet homme est parfait !! Comment c’est possible ?! Doucement, mes dents viennent mordre ma lèvre inférieure alors que je suis prise que nouvelles envies… de nouveaux désirs. Ses mains… je crois que… j’ai envie qu’elle me touchent… À cette pensée, je relève de nouveau le regard et me concentre sur ce qu’il me dit. Calme Lilith.

▬ Je ne sais pas si, par exemple, tu as vu Umbrella Academy ou La Casa de Papel ? Si non, je te conseille les deux, elles sont vraiment excellentes.

Mon sourire s’élargit. C’est amusant de le voir parler d’autre chose que le travail. C’est agréable aussi. Personnellement, je n’ai vu que quelques séries. Ça m’arrive de temps en temps de me mettre devant Netflix, mais c’est seulement le week-end, et si j’ai fini mes corrections. Mais j’ai vu The Umbrella Academy, j’attends la prochaine saison d’ailleurs !

 

▬  Ça m’arrive aussi. Je n’ai pas vu La Casa de Papel. Mais j’ai vu d’autres séries. The Umbrella Academy, Outlander, ou encore Strangers Things. Je ne sais pas si tu connais les deux dernières.

Je prends à mon tour un petit pain, le voir en manger me donne envie, et j’avoue que j’ai faim… Il est bientôt 22h, et ça fait vraiment 9h que je n’ai pas mangé…Enfin, j’ai grignoté des amandes à 16h mais c’est tout… Je déchire un petit morceau que j’approche à ma bouche, faisant attention de ne pas effacer mon rouge à lèvres. Je veux rester présentable. Je veux lui plaire après tout. Peut-être que je devrais faire un tour aux toilettes pour vérifier, mais je n’ai pas envie de le laisser… Je veux profiter un maximum. Et puis zut ! Ce n’est pas grave si mon maquillage s’estompe ! C’est inévitable puisqu’on va manger. Un petit sourire doux se dessinant sur mon visage, je le regarde, ne me lassant pas de voir ce visage parfait.

 

▬ En tout cas, ça ne m’étonne pas que tu aimes le sport, avec un corps pareil ! Haha !

Je ris, avant de me rendre compte de ce que je viens de dire. Mon cœur manque un battement et je détourne vivement le regard, sentant mes joues chauffer. Merde ! Je ne pouvais pas être plus direct… Certes, je ne veux rien regretter, mais ça ne veut pas dire que je dois être lourde et impolie ! Le visage écarlate, je le regarde du coin de l’œil, une main devant ma bouche. Je regrette ce que j’ai dit… je le pense ! Ça c’est sûr, mais… ce n’est pas à dire à voix haute alors qu’on se connait à peine…

 

▬ P-pardon. C’est sorti tout seul… Je ne voulais pas être… si directe… et… lourde.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

« Même au milieu d'un chagrin encore vif, le désir physique renaît. »

Entre devoir et désir

J’ai envie de m’enterrer vivante… Être six pieds sous terre et de ne ressortir qu’une fois qu’il sera parti du restaurant. Non mais honnêtement ! Qu’est-ce qu’il m’a pris de dire ça ? Un corps pareil ?! J’aurais mérité qu’il me gifle… Ou qu’il m’envoie balader… Peu importe, mais qu’il me remette à ma place… Et son regard surpris quand il a entendu mes mots… Aaaaah mon dieu, ce n’est pas possible !! Je suis tellement embarrassée ! Ça m’arrive d’être directe ! Mais c’est rarement pour ce genre de chose… Il faut croire qu’il me fait vraiment perdre mes moyens… Écarlate, je n’ose plus le regarder dans les yeux, mais quand il rit, mon cœur manque un battement et je le regarde avec surprise. Il… se moque de moi ? J’hausse un sourcil et fait une petite moue. En soi, il a le droit… c’est légitime ! J’étais véritablement ridicule. Alors je ne peux pas lui en vouloir de rire… Et puis, j’aime bien son rire. Finalement, un doux rictus se dessine sur mon visage et je me détends. J’avoue que je préfère qu’il le prenne comme ça.
Il se calme, et quand je devine sa langue glisser sur sa lèvre, je déglutis, mon cœur se mettant subitement à pulser plus vite dans ma poitrine. Oh merde… Je profite de son calme pour m’excuser, mais son regard me perturbe.

▬ Y'a aucun mal. Au contraire, je trouve ça vraiment flatteur venant d'une femme aussi attirante.

Attirante ?! Mes rougeurs reprennent possession de mes joues et je baisse le regard, flattée. Il me trouve attirante ? C’est… ouah ! Je n’aurais jamais pensé… Enfin, je l’espérais un peu puisqu’il me plait. J’ai un peu l’impression de rêver en fait. Mais son sourire calme et sincère me rassure et m’incite à le croire. Je lui plais alors… Mon sourire, d’abord timide, s’élargit et je lève les yeux vers lui. Alors, je peux espérer plus ? Je pourrais me permettre d’en attendre encore ? Il est de mon côté, non ? Alors… je peux me détendre ?

 

▬ Je… Je vois.

Alors que j’affiche un sourire timide, le serveur arrive et je lève les yeux pour lui sourire poliment, reposant rapidement les yeux sur mon assiette. Mh. Ça a l’air bon. J’espère que la cuisson est bien. Je suis plutôt exigeante au niveau de la nourriture. J’aime quand c’est vraiment bien fait et mes attentes sont souvent hautes, au grand malheur des fast-foods et petites chaines de restaurant. Tiens… c’est peut-être pour ça que, par réflexe, je l’ai emmené dans un restaurant dans la moyenne haute… C’est amusant, et plutôt significatif sur ma personnalité du coup.
Il me souhaite finalement un bon appétit et je lui souris, lui souhaitant de même, puis je prends mes couverts pour couper ma viande. Elle a l’air tendre… et la cuisson… Parfaite ! Mon sourire s’élargit et je me détends. Ce repas va être, très agréable.

▬ Si je peux être honnête, je suis vraiment content de plus être directeur parce que, hum...

Hmm ? Je lève les yeux de mon plat pour le regarder, l’écoutant sans vraiment comprendre ce qu’il veut dire. Il n’aimait pas son travail de directeur ? Honnêtement… au vu de la réunion que l’on a eu, il me semble plus sage et plus apte que les Elpida. Ils sont complètement fous… Surtout le fils… Et je trouverais les preuves qu’il est bien responsable de la mort de ma sœur !

▬ Parce que ça aurait empêché ce genre de dîner avec toi. Je veux dire, quand on s'est rencontré, je mentirai si je disais que tu m'as laissé indifférent.

La bouche entrouverte de surprise, le cœur battant tellement fort que j’en ai des problèmes pour respirer, ses mots se répètent dans ma tête. Pas… indifférent ? Quand on s’est rencontré ? Il veut parler de mon accueil au port ? Alors… lui aussi ?Je déglutis pour dévié mon regard vers mon plat. Oh mon dieu. Je suis trop contente ! Je n’y crois pas ! C’est complètement fou ! Un homme pareil ?! C’est… Je fais quoi maintenant ?!

 

▬ Je… vois. Je…

Mon sourire s’élargit et je me mords la lèvre inférieure. Est-ce que c’est possible qu’un cœur batte si vite ? Je ne risque pas une crise cardiaque, si ? J’ai l’impression qu’il va s’échapper de ma poitrine à cette vitesse. C’est à la fois agréable et… dérangeant. Et je n’arrive pas à trouver mes mots !! Il faut que je lui réponde ! Que je lui dise que c’est réciproque ! Pourquoi c’est si dur alors que j’ai la certitude que je ne vais pas être rejetée ? Courage Lilith !

 

▬ Ça me… rassure beaucoup. Parce que si, moi aussi, je suis honnête, je mentirais en disant que j’en veux à cette racine de s’être mise en travers de mon chemin…

Ça m’arrive parfois que me remémorer ce moment où il m’a rattrapée pour m’empêcher de tomber. Quand il m’a plaquée contre son corps, pour finalement me relâcher bien trop tôt. Ses grandes mains fortes qui me maintenaient contre lui. Son odeur qui avait envahi mes narines pour m’ensorceler et me faire vouloir plus. Est-ce que je pourrais avoir plus maintenant ? Est-ce que… il en a autant envie que moi ? Je n’ai jamais ressenti ça. Ce désir ardent pour quelqu’un… Comme s’il me hantait… Ce qui m’a alarmé aux premiers abords, ce sont ces rêves… J’aurais honte d’avouer que j’ai rêvé de lui… plusieurs fois… et que ces rêves étaient très… agréables. Mes rougeurs augmentent et j’inspire profondément. Il est en face de moi… Il est à portée… Mais je suis à la fois timide et… tellement désireuse… que je ne contrôle plus vraiment mon corps, et en particulier ma jambe, qui part à la rencontre de la sienne, pour appuyer mes dires.
Je n’arrive plus à détourner mon regard du sien. Et maintenant que je sais, je ne peux plus contrôler cet instinct qui cherche du contact, toujours plus de contact. Mon pied caresse doucement sa cheville, alors que l’impression que mon cœur va exploser grandit.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

« Même au milieu d'un chagrin encore vif, le désir physique renaît. »

Entre devoir et désir

Cet homme me rend folle. Il éveille une part de moi que je ne suspectais qu’un peu. Je ne pensais pas que je pouvais séduire si naturellement, que mon corps bougerait de lui-même, et que j’irais jusqu’à lui faire du pied. C’est quelque chose que je trouve ridicule en général… Et j’avoue que je ne comprenais pas vraiment où était l’excitation là-dedans. Mais c’est la première chose qui m’est venue… et mon cœur pulse si fort dans ma poitrine, et la sensation de son contact contre mon pied me fait tant vibrer que je me sens de plus en plus fébrile. Alors je retire tout ce que j'ai pu dire sur le sujet... C’est comme si, c’était le seul moyen pour que lui seul sache, que mon attirance pour lui reste un secret du monde entier sauf de lui, et effectivement… Il faut que personne ne sache… Et surtout pas Elpida. C’est triste à dire mais… ma vengeance passe avant tout, même avant mes sentiments pour Ange… Je suis là pour ça après tout, et je ne partirais pas tant que je n’aurais pas tout découvert pour faire payer Donatien.

Mais maintenant, là, tout de suite, je n’ai que le beau chirurgien dans la tête et dans les yeux. Je ne suis là que pour lui… Et je ne veux rien regretter. C’est sûrement pour cette principale raison, que mon corps a bougé de lui-même. Pas de regrets… J’ai envie de lui. Et je sais que je l’attire. Alors… Le regard rivé sur son visage, je n’arrive plus à me détourner, je détaille ses traits, ses rictus et ses réactions. Ses joues qui rosissent un peu plus… Son regard qui ne me lâche pas, me regardant avec une telle douceur que des papillons s’éveillent dans mon ventre. Je veux qu’il me touche… Son regard qui, maintenant, m’interroge suite au contact de mon pied contre sa jambe… Mon pied remonte de plus en plus pour atteindre son mollet, remontant très légèrement son pantalon de costume. Son sourire provoque un mordillement de lèvres de mon côté. J'aime tellement son sourire !! Je n’arrive pas à reprendre ma respiration… Je suis dans l’attente. J’attends un signe… N’importe quoi qui me dirait que je peux craquer. Et les papillons s’agitent toujours plus dans mon ventre pour descendre de plus en plus dans mon bas-ventre. Oh mon dieu… C’est intenable…

Il se penche vers moi et quand ses doigts touchent les miens, je ferme les yeux un instant, prise par un coup de jus qui me fait frissonner. Alors c’est ça, désirer quelqu’un au point que l’attente en est douloureuse ? Et quand son regard descend pour se poser sur ce que je pense être mes lèvres, j’halète légèrement. Oh… S’il te plait… Je ne demande que ça… Embrasse-moi… Je sens l’électricité et la tension monter entre nous, et je n’ai qu’une envie, c’est de briser cette distance pour l’embrasser. Mais je n’oublie pas où nous sommes… On est au restaurant… Un bon restaurant… Et ce serait… inconvenable. Quel martyre…
Il se rapproche encore plus, augmentant la torture, et je retiens mon souffle, la sensation dans mon bas-ventre s’accentuant toujours plus pour me forcer à serrer les jambes, et quand il chuchote… je sens que je suis perdue… Je suis totalement à sa merci… Je ne veux plus que lui…

▬ Je te propose quelque chose : je demande aux serveurs d'emballer notre repas, je paie pour nous deux et on rentre sur l'Île. Ça te va ?

Ma respiration se fait plus laborieuse, et, la bouche entrouverte, j’hoche doucement la tête, les joues rosies par le désir et l’excitation. Il me rend… vraiment folle. Je n’ai plus aucune hésitation. Je sais exactement ce que je veux, et c’est lui. Je veux qu’il me possède… et qu’en retour, je le rende, lui-aussi, fou. Ses yeux se plantent dans les miens et mon cœur manque un battement. Mais une petite inquiétude pénètre mon cœur. Il veut qu’on rentre sur l’île… Mais… est-ce que c’est vraiment une bonne idée ?

 

▬ Et… une fois sur l’île ?

Je veux savoir ce qu’il compte faire. Je veux savoir si on a vraiment les mêmes intentions. Et si c’est le cas, où ? Comment ? Est-ce qu’on ne va pas se faire voir ? Le bâtiment est très surveillé… Est-ce que ce n’est pas risqué ? Et si Elpida l’apprend ? Tout mon plan tombera à l’eau. Mes doigts viennent doucement s’entrelacer aux siens, alors que les doutes reviennent.

 

▬ On ne peut pas plutôt… rester en ville ?

Je sais que même ça, c’est risqué… Il suffit qu’on rate le dernier bateau pour qu’on ne soit pas sur l’île au moment du réveil. Alors les deux cas sont compliqués… Et ça me fait peur… Mais je le désire… depuis des mois… Je ne sais pas si je pourrais me retenir plus longtemps maintenant que je sais que, lui aussi, à envie de moi. Je ne sais pas quoi faire…

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

« Même au milieu d'un chagrin encore vif, le désir physique renaît. »

Entre devoir et désir

Les caresses de ses doigts sur ma paume me laissent encore plus fébrile. Je sens mon cœur battre si fort dans ma poitrine et ma respiration est tellement laborieuse que j’ai du mal à me retenir de craquer, là, tout de suite. Il m’invite toujours plus à lâcher prise mais je ne peux pas. Pas tout de suite. Pas en public. Je veux qu’on soit seuls pour ça. Je veux réellement créer une intimité entre nous, que personne ne sache, que ce soit notre secret. Car je sais que cette relation pourrait nous porter préjudice à tous les deux si on venait à la découvrir. Et c’est pour ça que je suis inquiète. C’est pour ça que je doute. Est-ce vraiment une bonne idée ? Alors je demande, incertaine…
Mais son sourire me guide, et me rassure. Il a bien les mêmes intentions que moi, et ça éveille encore plus les papillons de mon bas-ventre. Mes yeux se rivent sur ses lèvres alors qu’il se mordille la lèvre inférieure, et j’inspire profondément. Oh mon dieu… J’ai tellement envie de l’embrasser… J’ai tellement envie de coller mon corps au sien. Qu’il me touche et qu’il embrasse ma peau… Je deviens folle de désir.

▬ Si bien sûr tu es d'accord...

J’hoche la tête, discrètement. Je ne demande que ça. Mes doigts s’entrelacent aux siens et l’envie d’écarter tout risque devient plus important. Je veux le faire. Mais je veux qu’on ne risque rien. Je ne veux pas regretter à l’avenir. Alors je demande si on peut plutôt rester en ville, à l’écart des caméras de sécurité… Et de Donatien.

▬ Je te laisse choisir l'hôtel alors, je vais demander aux serveurs de nous mettre nos repas dans des barquettes.

J’hoche de nouveau la tête, un petit sourire réapparaissant sur mon visage. Ça me rassure… Je préfère ça. Je ne veux pas qu’il risque quelque chose si on le surprend à entrer dans ma chambre… Je n’ai pas accès à l’étage des médecins après tout… C’est plus simple comme ça. Moins prise de tête. Il s’éloigne de moi et je me sens d’un coup respirer plus facilement. Je respire mieux, mais je me sens moins bien. C’est étrange. C’est comme je voulais qu’il continue à perturber mon corps… et mon cœur. Je crois, que je veux sa présence près de moi beaucoup plus que je ne le pensais.
Il se lève, récupère son sac, et je fais de même, mais plutôt que de le suivre, je sors du restaurant pour prendre l’air, inspirant profondément. J’ai chaud. J’ai tellement chaud ! Ma main vient se poser contre ma poitrine alors que je sens mon cœur tambouriner. Je n’ai… vraiment… jamais connu ça. C’est perturbant. Et tellement excitant. Un sourire étire mes lèvres et je sors rapidement mon téléphone pour chercher un hôtel. Il ne faut pas qu’il soit trop loin… mais qu’il soit bien…
Je cherche quelques minutes quand je sens une main attraper la mienne, me faisant frissonner dans la fraicheur de la nuit. C’est lui.

▬ Je te suis. Où on va ?

Je n’ai même pas eu besoin d’entendre sa voix pour savoir. Et ça me déstabilise beaucoup. Qu’a-t-il de si spécial ? Enfin… si… je sais. C’est, jusqu’à maintenant, le plus bel homme que je n’ai jamais vu. Il est grand, intelligent, gentil, et…terriblement sexy. Et j’ai vraiment envie de le connaitre mieux. Mais ce que je ne comprends pas c’est… pourquoi j’ai reconnu son toucher si vite ? Il ne m’a que très peu touchée. Alors pourquoi ? Je me tourne vers lui, me rapprochant pour chercher un peu plus de contact, sans vraiment pouvoir me retenir, et baisse les yeux sur mon téléphone. J’ai trouvé quelque chose, mais j’espère juste que c’est bien. Il est plutôt bien noté… Alors j’active le GPS et lève les yeux vers lui, déviant sur sa bouche, pour finalement se planter dans les siens… Ses beaux yeux gris envoutants. Je déglutis de nouveau, puis serre légèrement sa main. Je veux qu’il m’embrasse… Mais d’abord, il faut qu’on soit en sécurité. Je ne veux pas risquer que quelqu’un de l’institut, en vadrouille en ville, nous voit. Alors je me mets à marcher, le tirant par la main en silence.

Mon cœur bat si vite. Le contact de sa main dans la mienne me brûle... Mais c’est agréable. J’ai chaud et, à force de me retenir, je me sens perdre la tête. Vite… Après quelques minutes de marche, on arrive face à l’hôtel. Sans hésiter, j’entre dans le bâtiment, lâchant sa main pour le regarder du coin de l’œil, et me dirige vers l’accueil, priant pour qu’une chambre soit libre.

 

▬ Bonsoir, je voudrais une chambre double pour une nuit, s’il vous plait.

- Un instant s’il vous plait.

Je me tais, patientant silencieusement. S’il te plait… dis-moi que tu as une chambre… Je ne veux pas passer toute la nuit à chercher…  Je le veux… Et plus le temps passe, plus ça devient urgent. Je ne veux pas prendre le risque que le désir passe. C’est maintenant.

- C’est à quel nom ?

Je lève les yeux vers la standardiste et donne rapidement mon nom qu’elle note. Elle me donne alors les clés, m’informe que c’est au 3ème étage et m’indique la direction de l’ascenseur. L’ascenseur… Je déglutis, et lui sourit pour la remercier pour ensuite jeter un coup d’œil à Ange, marchant jusqu’à l’ascenseur que j’appelle.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

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Entre devoir et désir

Cette tension est insoutenable. Avant d’entrer dans l’ascenseur, je mourrais d’envie de l’embrasser. Je mourrais d’envie qu’il me touche. Mais la réceptionniste pouvait clairement nous voir, et cela aurait été déplacé de notre part. À la fois impatiente et nerveuse, j’inspire profondément quand il se tourne vers moi, glissant ses doigts dans mes cheveux et tant de tendresse que je ne peux plus détourner mon regard du sien, rougissant légèrement.
J’ai l’impression que mon cœur va s’échapper de ma poitrine… Je déglutis et quand les portes de l’ascenseur s’ouvrent, je m’y glisse en silence, baissant les yeux. Il entre à son tour et comme je m’en doutais, la tension s’intensifie.
Je ressens encore plus sa présence quand l’espace restreint de l’habitacle. Je me mords la lèvre inférieure, me battant contre l’envie de me jeter contre lui pour l’embrasser fougueusement. Je vais y arriver… Il faut que je sois patiente. On arrive finalement au troisième et je sors rapidement de cet espace de tension irrespirable. J’ai besoin d’air… Ou alors, au contraire…

Regardant le numéro sur la clé, j’avance dans le couloir jusqu’à atteindre la porte de notre chambre pour la nuit. Quand je m’arrête devant, je jette un coup d’œil timide à Ange à côté de moi, et déglutis, inspirant profondément quand j’insère la clé dans la serrure. J’ouvre la porte pour y entrer, le cœur s’affolant dans ma poitrine. J’ai chaud… Je sens les papillons s’agiter alors que j’attends. Qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ? Je m’enfonce dans la pièce alors qu’Ange inspecte un peu partout. La salle de bain… Le lit double… Qu’est-ce que je suis en train de faire exactement ? Est-ce que c’est vraiment une bonne idée ? J’en ai envie ?... Oui. Oui, j’en ai envie mais… Et si… Il ne veut que mon corps ?

Je me stoppe à cette pensée. Que mon corps ? Ce n’est pas justement ce que je suis en train de faire avec lui ? Ou alors est-ce que ça veut dire que j’espère plus ? Je suis complètement perdue… Je… Ange s’approche de moi alors que je suis prise de pleins de nouveaux doutes, mais il ne me laisse pas réfléchir plus longtemps car il prend possession de mes lèvres, m’arrachant un petit gémissement de surprise et de soulagement. Enfin… Tous mes doutes s’envolent aussi vite qu’ils sont venus me hanter, et j’enroule mes bras autour de son cou pour me coller à lui, répondant avec tant d’envie que lui. Mes doigts viennent se glisser dans ses cheveux alors que j’intensifie un peu le baiser, entrouvrant les lèvres pour l’inviter encore plus. Je veux qu’il me touche. J’ai tellement envie de lui, depuis des mois, et enfin, j’ai le droit que me laisser aller, j’ai le droit de lui montrer à quel point il me rend fébrile.

Je ne pense plus à rien, il n’y a plus que lui et moi, et ce désir qui bouillonne dans mes veines. Je tourne pour qu’il soit dos au lit et l’assoit sans rompre le baiser. Haletante, je finis par détacher mes lèvres des siennes, l’observant avec convoitise, je suis clairement avide de son corps, comme je ne l’ai jamais été avant. Je relève un peu ma robe cintrée au-dessus de mes genoux pour venir m’installer à califourchon sur lui. Je ne contrôle plus rien. Je n’ai que faire de ce qu’il pourrait penser de moi. Je sais exactement ce que je veux, et j’ai bien l’intention de l’avoir. Je suis gourmande après tout~ Je récupère ses lèvres, impatiente et mes mains glissent de son cou, sur ses épaules larges et viriles pour les glisser sous sa veste et la glisser le long de ses épaules. Trop de vêtements… Beaucoup trop…

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