contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

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Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 12 Avr - 0:25

Donnes moi une raison

12 avril 2021.

Nevrabriel avait 23 ans aujourd’hui.
23 ans sur Terre.
8 ans sur cette île.
Malade depuis 13 ans.

Il regarda le plafond un moment avant de tourner la tête vers Katerina qui n’était pas encore réveillée. Il était rare qu’il se réveille avant elle, mais une chose le travaillait plus que de raison. En général à son anniversaire, il y avait deux personnes qu’il voyait tel un rituel ; Agnès et Donatien.
Mais Agnès était toujours terrée dans un mutisme aux dernières nouvelles et maintenant qu’il faisait partis de l’Institut Graham, il ne pouvait plus s’approcher du Village. Pouvait-il demander un service à Ophélia et le laisser la voir ? Il ne savait pas, il ne voulait pas être redevable à qui que ce soit, il avait déjà bien trop de soucis pour avoir des dettes.

Le jeune homme se leva doucement pour ne pas réveiller sa femme et se dirigea vers son étui à violon où il avait accroché un porte clé que lui avait tricoté Agnès. Elle lui manquait beaucoup, mais elle avait choisi Barrabil, et il semblerait qu’elle ait eu un passé trouble avec Katerina, il ne pouvait rien y faire. Peut-être qu’un jour quelqu’un lui expliquera et peut-être qu’un jour elle cherchera à le revoir si elle l’aimait autant qu’il l’aimait.

Nevrabriel s’habilla, toujours en silence. L’aube pointait le bout de son nez, réveillant doucement la belle endormit. Le jeune homme murmura à Katerina qu’il devait y aller mais qu’il reviendrait pour le déjeuner. Elle n’avait pas besoin de savoir où et pourquoi. Elle n’approuverait pas de toute manière.

Peu confiant, le jeune homme quitta le territoire de Graham, traversa le territoire neutre pour se rendre devant le grillage du bunker. Il connaissait le code, mais ne voulait pas l’utiliser, comme l’avait dit Béatrice, il n’était pas le bienvenu, et il savait que c’était l’avis de tout le monde entre ces murs, même Donatien, hormis Aeden. Alors, il attendit simplement, il savait que Donatien affectionnait le thé à la brise matinale, peut-être que cela avait changé depuis la fausse mort de Lucy puis sa « résurrection » ? Peut-être que l’ainé du bunker ne sortirait pas aujourd’hui, mais Nevrabriel avait besoin de le voir et si Dieu était bon, alors une force mystique pousserait Donatien à sortir s’il ne le voulait pas.

Mais pourquoi le voir aujourd’hui ? Pourquoi maintenant ? Cela faisait presque 6 mois que Nevrabriel avait quitté le bunker, et même s’il observait de loin et prenait des nouvelles par le biais d’Aeden, il avait besoin d’entendre la voix de Donatien. Cet écho mystérieux qui a terrifié autant qu’il a rassuré l’adolescent qu’il a été à son arrivé. Même si Nevrabriel s’était émancipé de son médecin, il ne voulait pas couper les ponts à tout jamais. Il aurait aimé que Donatien soit là à son mariage, il aurait adoré le voir simplement hocher de la tête au premier rang, les bras et jambes croisés comme à son habitude, toiser Victor comme deux belles familles qui ne s’apprécient pas mais qui acceptent le bonheur de leurs enfants.
Peut-être qu’avec plus de temps et de patience, peut-être aurait-il réussit à rendre Donatien humain ? Même si le dernier acte de ce dernier à son égard lui avait montrer que c’était un vain rêve.
Il aurait adoré que Donatien soit le père qu’il voyait en lui autrefois.
Mais cela n’arrivera jamais…

Perdu dans ses pensées, ce fut le bruit de la lourde porte du bunker qui tira l’écossais de ses songes, révélant la silhouette squelettique du Elpida.

Force mystique ou volonté propre, il était là.

Nevrabriel s’avança doucement. Donatien l’avait vu, il avait les yeux pointés vers lui, il le regardait mais … Allait-il même lui parler ? Après tout, le médecin le détestait à présent, peut-être allait-il l’ignorer pour lui faire comprendre à quel point le jeune homme était mort à ses yeux ?

Il ne savait pas comment l’appeler ; Monsieur ? Docteur ? Tu ? Vous ?

Savait-il quel jour il était ? Peut-être. Donatien comptait les années d’Adèlys par peur qu’elle parte à sa majorité, Nevrbariel n’a jamais su si Donatien comptait les siennes qui n’était toujours pas parti malgré ce fait.

C’était surement une grave erreur d’être ici, de se laisser aller à des sentiments. Voir Donatien ne lui ferait aucun bien, il lui ferait du mal, il lui faisait toujours du mal, c’était une relation toxique, une spirale de l’enfer où la victime revenait toujours vers son bourreau, Nevrabriel revenait toujours vers son médecin.
Parfois il se demandait … parfois il avait l’impression que Donatien savait que l’écossais finirait par revenir. Il finissait toujours par revenir. Après la mort de Loreleï, il était revenu, après son passage hors de l’Institut, il était revenu, même après avoir su qu’il avait enfermé Adèlys il était revenu. Après tout ce temps, après tout ce qu’avait fait Donatien, il revenait. Cela lui faisait atrocement mal d’être loin mais aussi d’être proche.
Une spirale de l’enfer… Il le savait, il le voyait, mais il ne pouvait rien y faire. Il pouvait juste luter pour ne pas rester, pour ne plus pardonner, pour rester indépendant de cette illusion affective.

_Donatien ?

Ce n’était pas la première fois que Nevrabriel appelait son médecin par son prénom, les autres fois cependant étaient des accidents, là, maintenant, cela était parfaitement volontaire. Il n’était plus son médecin, il n’était pas son père, il se sera plus son mentor, il n’était pas non plus un inconnu. Les choses avaient changé à jamais.

_J’aimerais savoir … A quel point me haïssez-vous ?

Nevrabriel ne savait pas à quoi s’attendre en posant cette question. Il ne savait pas si Donatien allait lui répondre, mais son cœur pourrait peut-être alors cesser de vouloir revenir vers cet homme comme une vague attirée inlassablement par le large.








Nevrabriel
Image : Donnes moi une raison de ne jamais revenir (PV : Donatien) Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Docteur ElpidaChef de la Famille
Jeu 15 Avr - 12:59
Te donner une raison de revenir



La nuit de Donatien avait été courte, mais elle avait été complète. Durant ces cinq heures de sommeil, il n'avait pas été interrompu une seule par un réveil en sursaut.
De plus, il était quelqu'un de matinal. Il appréciait d'être le premier levé du bunker, caressant alors du regard ce lieu mit sur pause. Il avait l'impression d'être celui qui donnait le premier souffle de vie à l'abri. Il était le premier à laisser une odeur, celle de son thé. Il était le premier à laisser une trace physique de son passage. Aujourd'hui, c'était un trait de crayon sur le calendrier. Douze avril 2021. Le mois d'avril avait toujours été lourd pour Donatien, d'autant plus depuis qu'il partageait son quotidien avec des humains qu'il avait accepté par dépit et non par réelle envie. Il y avait eu la mort de Lys mais la naissance de Wendy à cette période.
Il resta pieds nus, faisant exprès de se cogner l'orteil contre une marche du bunker. Il rouvrit ainsi une petite cicatrice. Nouvelle trace de vie, il signifiait son chemin avec son sang.
Il était vêtu d'un long gilet gris, au tissu léger et fin. Sa silhouette était allongée, moins ectoplasmique. Ses cheveux blancs n'étaient pas attachés, alors lorsqu'il fit un premier pas dehors, ses cheveux furent balayés en arrière par la brise du matin. Il ferma les yeux, profitant de ce moment de calme et de silence. Bientôt, l'enfant de la concierge viendrait babiller, et sa mère remplira le bunker de l'odeur du petit-déjeuner. Donatien marcha devant les champs, contemplant le travail assidu de sa belle Myo. Une fleur qui faisait pousser des légumes.
Il aperçut une silhouette derrière le grillage. Paisiblement, il s'approcha de la porte qui le séparait de l'extérieur. Lentement, il tapa le digicode du bout des doigts. La lourde porte métallique s'ouvrit, laissant les deux silhouettes se faire face.
Donatien aurait presque pu ne pas le reconnaître. Il avait pris du volume, alors que lui en avait perdu. Il avait l'air plus vif d'esprit. Son visage ne disait plus qu'il était désolé d'exister, d'être aussi grand et aussi empoté. Il n'était plus une victime, il n'était pas non plus le bourreau.
Donatien avait perdu son Pavot.
Pourtant, il avait un discret sourire énigmatique sur le visage.

- Donatien ?

Il hocha de la tête, sans bouger de sa place, encore trop occupé à décrire ce Nevrabriel. Lorsqu'il prononça son prénom, il reconnut sa fragilité caractéristique, vulnérabilité que son histoire avait créée.
Donatien se rendit compte que Pavot dormait peut-être encore au fond de cet étranger, car il eut la sensation qu'il allait lui poser une question :

- J’aimerais savoir … A quel point me haïssez-vous ?

Décidément, il le connaissait encore. Il pouvait le prévoir.
Il fit un premier pas vers lui et posa dans un geste, qu'on pourrait supposer affectueux malgré sa sécheresse dans le mouvement, sa main sur le haut du crâne de son ancien patient. Il secoua doucement sa chevelure rouge, couleur qu'il apprenait à apprécier.  Le rouge, ce n'était pas juste le sang et la colère. Le rouge c'était aussi les pétales d'un coquelicot, ou d'une tulipe. Peut-être que Nevrabriel n'avait jamais été un pavot, mais plutôt une fleur avec plus de caractère.
Puis, il sortit de sa poche arrière un emballage cadeau. A l'intérieur, il y avait des partitions de violon. Donatien l'avait fait faire l'année dernière par une certaine Lindsey Stirling. Elle avait écrit, à sa demande - financière sûrement - quelques morceaux spécialement pour le jeune homme. Les morceaux s'intitulaient "Lys", "Edelweiss", "Myosotis", "Pavot" et "la mélodie des fleurs". Donatien n'avait jamais pu l'offrir à son patient, bien trop pris dans ses propres angoisses.
Il tendit le cadeau de son autre main à Nevrabriel.

- Avant toute chose : joyeux anniversaire. Tu es grand, maintenant.

Il cessa de lui frotter le crâne, peu habitué à ce genre de geste. Il ne savait pas trop ce qui lui prenait. Il avait l'impression, ces derniers temps, qu'on lui avait levé un voile des yeux. Evidemment, Edelweiss lui manquait terriblement. L'absence de Pavot était un trou dans son coeur.
La différence était qu'aujourd'hui, au lieu de laisser cette tristesse le dévorer, il essayer d'apprendre à vivre avec.

- Je ne te hais pas, et tu le sais.

Docteur Elpida
Image : Donnes moi une raison de ne jamais revenir (PV : Donatien) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 15 Avr - 14:20

Donnes moi une raison

Donatien fit un pas et l’écossais eut un mouvement de recul, comme un renard sauvage qu’on tenterait de caresser. Mais le renard a déjà croisé la route de ce drôle d’humain et finit donc par se laisser approcher puis caresser. Malgré la différence de taille, Donatien arriva sans mal à entrelacer ces mèches rouges entre ses doigts. Le jeune homme ne bougea pas et fixa son ainé sans vraiment comprendre. Ce geste lui rappela de lointain souvenir, du temps où il était son patient. Parfois assis, parfois allongé, cette main passait régulièrement dans ses cheveux, comme une mère qui berce son enfant.
Mais parfois cette main pouvait se montrer violente, ne pas caresser mais agripper, ne pas rassurer mais effrayer tout comme ce regard qui grondait alors que cette bouche restait close.
Le visage de l’écossais se ferma peu à peu à ces souvenirs-ci, lui rappelant pourquoi il était parti et, surtout, pourquoi il avait mis des mois avant de revenir le voir, lui.

Alors que Nevrabriel allait gentiment le repousser, l’ancien médecin lui tendit quelque chose qui attira tout de suite l’œil du jeune homme, comme s’il avait peur que Donatien ne sorte une arme.

_Avant toute chose : joyeux anniversaire. Tu es grand, maintenant.

Donatien retira sa main des cheveux de Nevrabriel et ce dernier prit doucement le cadeau, son regard passant des yeux de Donatien à ce mystérieux paquet. Il ne comprenait pas.
Prenant le présent, Nevrabriel articula avec difficulté, de manière presque inaudible : « Merci… ». Il avait longtemps pensé que Donatien n’en avait rien à faire de lui. Du moins, qu’il comptait bien moins que tout le reste de ses patients. Mais ce paquet le rendait confus. Il ne pensait pas que cette rencontre le rendrait confus mais maintenant il avait des difficultés à réfléchir.
Le jeune homme hésita à ouvrit ce cadeau entre ses mains, mais Donatien finit par répondre à sa question avant toute chose.

_Je ne te hais pas, et tu le sais.

Etait-ce un piège ? Donatien allait-il lui demander de revenir ou de faire revenir Lucy ? Lucy enceinte et cela commençait doucement à se voir si on faisait attention…
Oui, peut-être ? L’ainé connaissait l’amour singulier qui liait ses deux patients et Donatien adorait Lucy, il l’aimait tellement qu’il a eu du mal à s’en remettre lorsqu’il la croyait morte, peut-être plus qu’avec celle d’Adèlys mais certainement pour des raisons que Nevrabriel ne saurait expliquer.
Etrangement, le roux en était presque jaloux, mais quel enfant n’aurait pas rêvé d’être le préféré de son père ?

Le jeune homme aurait voulu que Donatien reste de l’autre côté du grillage, il se sentait plus … « mieux » avec cette barrière qui les séparait, mais l’ancien médecin en avait décidé autrement et cela perturbait le jeune homme. Si à l’Institut Nevrabriel arrivait à rester de marbre et calme envers la cour de ce tyran, il se rendait compte, en face de Donatien, qu’il avait encore du mal à manier son self-control avec des personnes qui ont compté pour lui. Lucy qui avait faillis l’embrasser, Aeden avec qui il a vider son sac, et maintenant Donatien qui lui offrait un cadeau avec une douceur qu’il n’a eu que très rarement … Que faire ?

Le jeune homme recula d’un pas pour mettre un peu de distance entre lui et son médecin. Donatien n’était pas tactile mais il n’avait jamais repoussé Nevrabriel alors que ce dernier l’avait touché autrefois, il ne s’était jamais énervé non plus, contrairement avec Lucy. Le jeune homme essayait de ce souvenir mais non, lorsqu’il lui avait pris la main, touché l’épaule ou bien enlacer sur son lit, à aucun moment Donatien ne l’avait repoussé ou ne s’était énervé, mais aujourd’hui c’était Nevrabriel qui le repoussait par ce pas fait en arrière.
S’il n’écoutait que ses sentiments il allait imploser, l’écossais devait parfois écouter sa raison et celle-ci lui hurlait de se méfier.

C’était Ironique, pendant presque 8 ans Nevrabriel avait toujours voulu que Donatien soit son père de substitution, aujourd’hui il mettait une barrière entre eux. Ils n’auraient jamais pu être une famille, n’est-ce pas ?

_Non, je ne le sais pas.

Etrange mensonge.

Il ne savait pas pourquoi il mentait. Pourquoi mentir ? S’il ne le savait pas, il n’aurait pas pris la peine de venir, à quoi cela servait de revenir 6 mois plus tard si on était certain que l’autre nous haïssait ? Pour se protéger ? Pour sortir Donatien de ses gongs et donner une raison à Nevrabriel de ne plus revenir ? Pourquoi ?
Même lui ne savait pas.
Il voulait juste entendre sa voix, et une autre envie, mais maintenant il ne savait plus ce qu'il voulait.

Malgré tout, il continua, comme s'il attendait quelque chose de Donatien, une réaction, positive, négative, des réponses à des questions qu'il n'arrivait pas à formuler. Il voulait quelque chose, mais il ne savait pas quoi :

_Je suis parti. J’ai aidé Lucy à partir, j’ai libéré Jessy. J’ai pris des provisions et du matériel médical. Et je ne vous ai pas écouté…

Nevrabriel eut, pendant une seconde à peine, une mine triste, mais se reprit rapidement. Tout aurait été si simple s’il le détestait. Si Donatien lui disait qu’il le détestait alors il pourrait partir et ne jamais revenir, comme ces enfants qui disent adieux à leurs parents, mais que faire quand ce père si singulier disait le contraire ?
Il fallait tout de même avouer que, quelque part, les paroles de son ancien mentor lui faisait plaisir…
Que penser ?
Est-ce que Donatien cachait une arme et allait le tuer lorsque Nevrabriel lui tournerait le dos pour s’en aller ? De tous ses « enfants » Nevrabriel a été le pire, si Lucy a fugué, lui a tout fait ; voler, mentir, triché. Il était le mouton noir de la famille et cela a toujours été le cas. Tout le monde dans ce bunker le détestait, hormis Aeden, pourquoi Donatien continuerait de lui pardonner ?
Après tout …

_Je me suis marié.

Le jeune hésita à continuer, à dire qu’il aurait aimé que Donatien soit là. Mais il se tut. Est-ce que cela avait réellement de l’importance ? Il avait tout quitté pour l’Amour alors que Donatien lui avait dit que cela n’existait pas. Mais l’étrange personnage qu’était devenu l’ancien médecin, pourrait-il comprendre ce choix ? Pourrait-il pardonner et accepter que son ancien patient n’était plus un enfant et décidait quoi faire, quoi penser et qui choisir pour partager sa vie ?
Avec tout ça, Donatien allait-il continuer de lui dire "Je ne te hais pas." ?









Nevrabriel
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Dim 25 Avr - 14:37
Te donner une raison de revenir



Donatien suivait des yeux les gestes de Nevrabriel, assez curieux de sa réaction en ouvrant son cadeau. Il avait toujours renié la salle de musique de l'Institut Espoir, et pourtant lorsqu'il eut Pavot comme patient, il avait donner l'ordre d'attribuer plus de budget à cette pièce. Il avait fait acheté un meilleur piano, avait dégoter les meilleurs professeurs. Cependant, sur toutes les belles choses qu'il avait offertes à Nevrabriel, un voile se leva sur le regard de Donatien. Il n'aurait jamais donné autant à Pavot s'il n'avait pas été aussi docile lors de ses expérimentations. Plus Nevrabriel lui donnait son corps, plus Donatien le récompensait. Il n'aurait jamais été aussi généreux, encore aujourd'hui dans ce dernier cadeau, si l'offrande corporelle de son ancien second n'avait pas été intarissable.
Le voile retomba. Donatien acceptait de plus en plus les choses, mais il ne pouvait pas tout accuser. Pas tout tout, aussi subitement. Il perdrait pied.

- Non, je ne le sais pas.

Donatien ne dit rien, mais il n'en pensait pas moins. Après huit ans, il connaissait Nevrabriel comme s'il l'avait fait, pour reprendre une expression qu'il avait souvent entendue mais jamais comprise. Pourquoi Nevrabriel irait-il, le jour de son anniversaire, au devant de son ancien médecin s'il pensait que ce dernier le haïssait ? Il y avait des liens qui ne pouvaient être tranchés, qu'importe la volonté. Donatien n'avait jamais eu peur du départ de Nevrabriel car il savait, au fond de lui, qu'il reviendrait. Il revenait toujours.
Mais soit, quand allait-il ouvrir son cadeau ? Donatien voulait absolument vérifier qu'il n'avait pas fait d'erreur.

- Je suis parti. J’ai aidé Lucy à partir, j’ai libéré Jessy. J’ai pris des provisions et du matériel médical. Et je ne vous ai pas écouté…

Donatien accusa, vacillant. Nevrabriel l'avait donc trahi ... Encore un parmi tant d'autres... Donatien était habitué au goût de la trahison, tant on l'avait poignardé dans son dos. Il connaissait le goût de la rouille, si bien qu'il se réveillait en sursaut la nuit en ayant la sensation d'en être empreint.
Il ne savait pas comment prendre la nouvelle. Lui qui maîtrisait cette rencontre n'y tenait plus. Pourquoi Nevrabriel venait-il lui dire qu'il avait été abominable ? Qu'il avait participé à la destruction de Donatien en lui prenant son Edelweiss et tout ce qui comptait pour lui ? Pourquoi, quand Donatien remontait la pente, on venait à nouveau ouvrir d'anciennes blessures, dont la douleur était encore vive ?

- Je me suis marié.

L'amour. Encore lui.
Donatien n'avait jamais voulu que ses patients tombent dans ce vice pour ces raisons. L'amour d'un autre les auraient éloigné de Donatien. L'amour d'un amant avait éloigné sa mère de son père, confrontant Donatien à une enfance divisée, sous pression, sans personne pour s'occuper de lui. L'amour du pouvoir avait éloigné Ange de Donatien, son seul ami digne de confiance l'avait profondément blessé. Donatien n'avait jamais voulu enseigner l'Amour à ses patients parce que, en premier lieu il n'y connaissait rien et refusait de leur montrer qu'il ne pouvait pas répondre à toutes leurs questions, mais surtout parce qu'ils auraient eu la mauvaise idée d'aimer quelqu'un d'autre.
Lys aimait sa famille plutôt que Donatien.
Nevrabriel avait d'abord aimé sa famille plus que Donatien, et une seconde fois il avait aimé une femme plus que lui.
Ils l'abandonnaient tous parce qu'ils aimaient quelqu'un d'autre plus fort que lui. Donatien n'était jamais le premier dans la liste, alors que lui, il les aimaient si forts qu'il mourrait en leur absence.
Mains dans les poches, il porta son regard ailleurs pour ne pas se laisser aller à l'émotion. Depuis qu'il en éprouvait, il ne savait pas les maîtriser.
Il comptait si peu pour son ancien patient, que Nevrabriel ne l'avait pas invité au mariage ... Il comprenait maintenant, du duo, c'était Nevrabriel qui haïssait Donatien. Quoi d'autres que la haine sinon, pour que Nevrabriel revienne lui confesser sa trahison, lui montrer qu'il ne l'inclurait plus jamais de sa vie ?

- Félicitations, ne sut-il que dire.

C'était ce qu'on disait, apparemment.

- Tu n'ouvres pas ton cadeau ?

Qu'on en finisse. Donatien, face à sa compréhension de la situation, ne pouvait plus se retenir.

Docteur Elpida
Image : Donnes moi une raison de ne jamais revenir (PV : Donatien) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Dim 9 Mai - 16:45

Donnes moi une raison

_ Félicitations. Tu n'ouvres pas ton cadeau ?

L’écossais resta interdit pendant un instant.
« Félicitations » ? Simplement … cela ? Donatien n’avait dans le regard ni mépris ni colère. Il semblait même triste. C’était singulier sur son visage, ça ne lui ressemblait pas. Avait-il réellement changé ? Etait-ce une façade pour donner l’illusion de quelque chose hors de porté de Nevrabriel ? Ne sachant que penser ou dire, l’écossais regarda le petit paquet dans sa main et le déplia doucement, comme s’il y avait une bombe à l’intérieur, ou une pierre précieuse.
Pourquoi Donatien semblait tenir à ce présent ? Ou du moins, en être fier ? Qu’y avait-il à l’intérieur ?
Nevrabriel  déplia encore et encore jusqu’à apercevoir ce qui semblait être une partition. Il s’arrêta pendant quelques secondes avant de déplier totalement les feuilles superposées entre elle. C’était en effet des partitions. Plusieurs. Au violon. Instinctivement, le jeune homme chantonna dans sa tête l’air qu’il lisait. Les notes à l’encre noire se coloraient dans son esprit de rouge, de mauve et de blanc, comme un champ de fleurs. Il ne remarqua la comparaison florale qu’après avoir lu les titres de chaque mélodie.
Un champ de fleurs … les fleurs de Donatien …
Nevrabriel  appréciait le geste, surtout que les partitions étaient signées d’une violoniste qu’il trouvait très surprenante, lorsque lui-même apprenait à se mouvoir en jouant du violon pour faire aussi, voir mieux, qu’elle. Mais pourquoi avoir donné les noms de ses fleurs ? Nevrabriel  ne savait pas s’il devait voir ce cadeau tel un sens unique dans le cas où son univers ne se résumait qu’à celui de son ancien médecin. C’était comme offrir un cadeau à une personne pour en profiter davantage que lui.
Mais c’était Donatien … il était déjà miraculeux qu’il lui offre un présent, il ne pouvait pas en demander davantage.
Le jeune homme releva les yeux vers son ainé et resta silencieux encore un peu de temps, ne sachant pas vraiment s’il devait dire quelque chose, mais si Donatien avait insisté pour qu’il l’ouvre devant lui, alors il attendait surement une réaction de sa part.
Mais rien ne vint.
Pas même un « merci ».
Des mots voulaient sortir, mais pas ceux là.

N’arrivant pas à exprimer verbalement ce qui semblait si simple, Nevrabriel  soupira devant son blocage avant de s’avancer pour effacer les mètres qui le séparait de son ancien médecin. Il ouvrit ses bras et les refermer sur le dos de Donatien.
C’était une sensation très étrange, le ramenant à cette nuit où son ainé était venu le visiter. A ce moment aussi il était venu se blottir dans ses bras, comme un enfant ayant besoin d’un père. Aujourd’hui c’était différent, il ne pleurait pas et n’avait pas besoin qu’on le console. Il s’en sortirait tout seul. Il y arriverait. Et contrairement à cette nuit, il ne se sentait pas étouffé par la présence de Donatien, il se sentait même à son égale.
Il avait grandit …

_Merci.

C’était sorti. Ce « merci » qu’il n’arrivait pas à prononcer  tantôt…
Sachant que Donatien n’était pas adepte du contact humain, Nevrabriel  se redressa aussitôt avoir exprimé sa gratitude et recula de deux pas pour remettre une distance sociale correcte entre eux. Le jeune homme replia soigneusement son cadeau avant de le mettre dans sa poche, continuant d'offrir entre son ancien médecin et lui un silence de réflexions.
Puis, son regard alla s’attarder aux pieds de Donatien.

Il hésita.

Il avait envie de se libérer, de dire à Donatien tout ce qu’il avait sur le cœur, dire ce qu’il n’a pas dis avant de quitter le bunker, mais d’un autre coté est-ce que cela allait changer quelque chose ?  Nevrabriel  était parti et ne reviendra pas, jamais, même si au fond de lui il voulait pardonner une millionième et deux fois à Donatien, il avait choisi son chemin et ce chemin n’était pas aux cotés de son ancien mentor.

_Elle est enceinte.

Une deuxième bombe.

Tout ce que Donatien méprisait, rejetait, il l’avait fait. L’amour, le mariage, Son ainé ne l’aurait jamais accepté, vu que l’amour était un piège. Et un bébé voulait dire qu’il y avait eu un acte charnel, ce qui était impure et inacceptable pour l’ancien médecin en chef. Si Donatien avait réellement été son père, cette rébellion face aux enseignements de son paternelle aurait relevé de la crise d’adolescence, mais Donatien n’était pas son père et Nevrabriel n’était plus un adolescent. Cet enfant était un accident mais l’écossais assumerait et il ferait tout pour le protéger et le rendre heureux, il ferait en sorte d’être un bon père malgré qu’il ne sache pas vraiment ce que c’est et il ne l’abandonnerait pas. Il ne fera pas ces erreurs. Il apprendrait à devenir meilleur pour que cet enfant soit fier d’être le sien. Il avait raté beaucoup de chose dans sa vie, mais ça, il ne le raterait pas.

_J’aurais aimé … partagé cela avec vous.

Le mariage, la grossesse imprévue de sa femme, sa nouvelle vie … N’était-ce pas normal pour un fils de vouloir partager ces moments avec son père ?

_Je ne suis plus le patient que vous avait connu, j’ai grandi. J’ai changé et je vais continuer de grandir et de changer, prendre mes propres décisions et assumer qui je suis et mes actes.

Il aurait vraiment aimé quitter Donatien en bon terme, avoir le sentiment qu’il pourrait toujours revenir le voir, que son père n’aurait pas changé sa chambre d’adolescent en atelier de bricolage, se sentir le bienvenu pour partager un repas imprévu ou aider à réparer la chaise bancale qui manque de perdre son pied.
Mais ce genre de chose était réservé aux vraies familles.

_Si vous acceptez cela, que je grandisse, que je change, que j’apprenne par moi-même, indépendamment, alors … peut-être que …

Qu’il reviendra ? Non, sûrement pas. Peut-être passer, échanger quelques mots, mais certainement ne pas revenir au bunker.
Alors peut-être que quoi ? Pardonner à Donatien encore une fois et prendre le risque d’être de nouveau déçu ? … peut-être …
Ça serait plus simple s’il disait qu’il ne voudrait plus le revoir…

_J’ai vraiment cru qu’on pouvait être une famille. Et même si ce ne sera jamais le cas, j’espère que vous serez heureux.








Nevrabriel
Image : Donnes moi une raison de ne jamais revenir (PV : Donatien) Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Docteur ElpidaChef de la Famille
Ven 21 Mai - 10:35
Te donner une raison de revenir



Donatien guettait les signes chez Nevrabriel lorsqu'il déballait son cadeau. Il cherchait une émotion, n'importe laquelle. Il voulait décrypter un mouvement de lèvres, un haussement de sourcils, du rouge sur les joues. Mais le visage de son ancien patient se taisait. Rien. Ce cadeau ne lui faisait rien. Le chef se prenait en plein fouet ce désamour de Nevrabriel à son égard. Pourtant, Donatien ne partirait pas. Malgré ses nombreux défauts, il avait toujours été loyal. Il s'accrochait difficilement aux personnes. Mais lorsque quelqu'un entrait dans sa vie, il refusait d'abandonner cette personne.
A son plus grand désarroi, le jeune homme fit un pas vers lui, bras ouverts. Donatien se raidit. Est-ce qu'il allait le tuer ? Etait-ce la raison pour laquelle Donatien avait résisté à un suicide : pour qu'un autre le tue ? Il ferma les yeux, prêt à accepter la Mort. Elle l'avait tant nargué depuis le départ d'Edelweiss qu'il avait fini par s'y préparer.
ll attendit une suffocation, un vide, une abysse, mais rien ne vint. Quand il ouvrit les yeux, le retour à la réalité fut incompréhensible. Etait-ce ... une étreinte ? Une marque d'affection ? Mais Nevrabriel le haissait ... Pourquoi ... Comment ...

- Merci.

Pourquoi ce Merci sonnait-il comme un Adieu ? Pourquoi étreindre une personne qu'on avait trahi ? Donatien restait coi, son cerveau sur le point d'imploser.

- Elle est enceinte.

Une émotion, coincée dans sa poitrine. Inconnue. Comme un gargouillis désagréable qui lui remonta le long de la gorge, restant bloquée là où l'air devait passer. Comme une boule qui, progressivement, cognait plus haut. Où cette émotion voulait-elle bien aller ? Qu'elle parte, parce que Donatien commençait à ne plus pouvoir respirer. Ce genre d'essoufflement, il en éprouvait en pleine nuit, l'empêchant de dormir. Pas à l'aube, pas devant les autres.
Il n'entendait plus rien, à part son souffle rauque qui devenait autant plus faible que son cœur accélérait le rythme, effrayé. Son cœur avait peur. Mais de quoi ?
Qui était enceinte ? demanda l'arythmie. Nevrabriel va être papa, il va obtenir le même statut que ton propre géniteur ça te fais une belle jambe, lui susurra un excès de sudation. Tu as échoué, l'accusa la boule dans la gorge.

- J’aurais aimé …

Donatien n'entendait plus. Le terme aimé devenait proscrit de son langage. L'amour c'était une bêtise. Pourquoi on aimait toujours quelqu'un plus fort que lui ? Pourquoi n'était-il jamais premier dans le cœur de quelqu'un ?

- Je ne suis plus le patient que vous avait connu, j’ai grandi. J’ai changé et je vais continuer de grandir et de changer, prendre mes propres décisions et assumer qui je suis et mes actes. Si vous acceptez cela, que je grandisse, que je change, que j’apprenne par moi-même, indépendamment, alors … peut-être que … J’ai vraiment cru qu’on pouvait être une famille. Et même si ce ne sera jamais le cas, j’espère que vous serez heureux.

D'abord Lys.
Puis Lucy.
Maintenant Nevrabriel.
Non seulement Donatien n'était pas premier dans le cœur de quelqu'un, mais de surcroît il n'était dans le cœur de personne.
Le gargouillis devint plus palpable. Il chatouilla ses yeux après avoir réussi son ascension dans sa tête. L'émotion se matérialisa, devint humide. L'oeil de Donatien se flouta et pour la première fois, une larme s'en échappa. Elle s'évada de son coeur, de sa tête, et prit sa liberté le long de sa joue. Unique lacrymale, le visage de Donatien restait impassible. C'est lorsque le second oeil fut pris par les sentiments à son tour qu'il leva lentement sa main à sa joue pour la toucher du bout des doigts, effrayé à l'idée de ce qu'il allait découvrir.
En comprenant la réaction de son corps, pourtant, Donatien eut un sourire : pour la première fois, la sensation d'étouffement s'était évaporée aussi rapidement qu'elle était venue. Quel était ce phénomène ?
Il repensa à Wendy, à la façon dont la concierge la choyait. Cet enfant, elle était devenue le rayon de soleil du bunker. Même Donatien avait fini par l'apprécier. Elle avait été la première à le faire rire - lorsqu'elle s'était mis de la peinture partout sur le visage sans faire exprès. Une femme enceinte signifiait une nouvelle Wendy, un nouveau rire.

- Elle peut venir au bunker, s'entendit-il dire sans le contrôler. Avec toi, bien sûr.

Il déglutit. Tiens, il avait le nez bouché, comme lorsqu'il tombait malade.

- Nous sommes peu nombreux donc nos rations et médicaments ont peu diminué par rapport aux autres factions. Nous avons parmi nous une sage-femme et une autre enfant avec qui le ... tien pourra jouer lorsqu'il grandira.

Est-ce qu'il cherchait à récupérer Nevrabriel ? Peut-être. Est-ce qu'il souhaitait vraiment des bouches supplémentaires à nourrir ? Peut-être pas. Est-ce qu'il voulait éviter que Nevrabriel devienne un père comme le sien en le surveillant ? Sûrement. Mais surtout, il avait eu besoin d'entendre que Nevrabriel devait grandir. Lui proposer de venir était un discours opposé à celui de Nevrabriel qui souhaitait être indépendant. Mais Donatien ne pourrait jamais s'empêcher de lui demander de revenir.


Docteur Elpida
Image : Donnes moi une raison de ne jamais revenir (PV : Donatien) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Dim 27 Juin - 13:33

Donnes moi une raison

_J’ai vraiment cru qu’on pouvait être une famille. Et même si ce ne sera jamais le cas, j’espère que vous serez heureux.

Ce qui se passa ensuite fut déroutant, inattendu et unique. Donatien versa une larme. Puis une seconde. Ce spectacle laissa Nevrabriel sans voix. Ce n’était pas la première fois que l’écossais voyait son ancien médecin pleurer, mais c’était la première fois qu’il pleurait pour autre chose que le deuil.
Etait-ce des larmes de tristesse, de joie ou d’émotions ? Pourquoi se mettait-il si nu spécialement aujourd’hui ? Pourquoi Donatien montait ce qu’il ne montrait jamais … une fois qu’il avait tout perdu ? … Oui … Il restait un être humain après tout. Et les être humains ne se rendaient compte de la valeur des choses qu’une fois qu’ils les perdaient. Nevrabriel ne pouvait pas le blâmer, il avait compris l’importance d’Anna lorsque celle-ci disparut, à présent il était damné à la voir dans ses pires moments, comme pour lui rappeler ses erreurs. Encore. Toujours.

_Elle peut venir au bunker. Avec toi, bien sûr.

Elle ? … Parlait-il de … Acceptait-il tout cela ? Vraiment ?

_Nous sommes peu nombreux donc nos rations et médicaments ont peu diminué par rapport aux autres factions. Nous avons parmi nous une sage-femme et une autre enfant avec qui le ... tien pourra jouer lorsqu'il grandira.

Les paroles de Donatien semblaient être des coups de poignards dans le cœur de l’écossais. Mais des coups de poignards sur les chaines qui l’empêchaient de battre. C’était libérateur, Donatien avait fini par changer. Ce qu’espérait Nevrabriel depuis des années était finalement arrivé, son bonheur était cependant partagé avec la culpabilité que ce n’était pas lui qui avait réussit à faire changer son ancien médecin. Il fallait donc que Donatien perde – presque – tout pour finalement changer. Cela faisait étrangement mal à Nevrabriel mais il ne savait pas pourquoi, pourquoi est-ce qu’il ressentait de la peine face aux larmes de son ancien médecin.

L’écossais croyait la sincérité de Donatien concernant son retour, mais il doutait que Béatrice et Elizabeth seraient du même avis. Il faut croire que le jeune homme n’avait pas laissé un bon souvenir aux femmes de ce clan. Si Donatien avait réussit à trouver une certaine sérénité dans ce groupe actuel cela était donc mieux qu’il reste ainsi.

_Merci mais c’est encore un peu tôt pour cela.

Etrangement, Nevrabriel n’avait pas le cœur à dire à Donatien que cela n’arriverait certainement jamais. Il était prêt à rendre visite mais pas revenir, pas après tout ce qu’il s’était passé entre ces murs : la cuisine lui rappellerait sa haine contre Jessy, la pièce à vivre lui rappellerait le fait que Donatien l’avait laissé se vider de son sang à s’en évanouir, sa chambre lui rappellerait l’immense solitude qu’il a pu ressentir et celle de Lucy n’en parlons pas. Le puits lui rappelait qu’il avait tout donné sans rien recevoir, le champ lui rappelait que Béatrice n’avait que mépris à son égard. Il avait la sensation que ce n’était pas un lieu pour lui. L’Institut Graham non plus n’était pas un lieu pour lui, même si cela allait mieux de jour en jour, mais en même temps de pire en pire, la plupart des personnes là-bas avaient délibérément choisis de se soumettre à une dictature, ils étaient le personnel que Nevrabriel avait choisi de combattre à la révolution, ils étaient le surveillant qui avait frappé une petite fille sur le ponton, le médecin qui pratiquait des expériences, le cuisinier qui avait laissé une petite fille mourir sur une estrade. Nevrabriel ne pouvait pas les aimer et ils ne pouvaient pas l’aimer, c’était ainsi. Même s’il ne pourrait jamais l’admettre, accepter ce fait, il savait qu’il n’avait sa place nulle part sur cette île, encore moins en ce monde, mais même si la vie lui crachait à la figure il tiendrait bon, il le ferait pour ce petit être qui grandissait dans le ventre de sa mère. Il le ferait pour cet enfant qui n’aurait peut-être que lui au monde. Même s’il n’avait pas sa place, il forcerait le monde à l’accepter, pour cet enfant.

Il ne pouvait pas présenter Katerina à son ancien médecin, déjà parce qu’il faudrait avouer à la fille de Graham que le gendre était retourné voir son père, ennemi de la patrie mais également parce qu’il n’était pas certain que la jeune femme accepte de rencontrer son « père » dont les étiquettes n’étaient que négatifs.

_On est très loin de ce jour, mais lorsqu’il naitra, voudriez vous le rencontrer ?

C’était une pensée singulière, un sentiment étrange, présenter un enfant, son enfant, à une personne qu’il aimait et détestait à la fois. Mais cette proposition était tout ce qu’il pouvait faire, proposer à cet homme de peut-être faire partie de la vie de l’être qui deviendra son univers.

_Je sais que pour vous cela n’a pas vraiment de sens, mais j’étais sincère la dernière fois, je vous ai sincèrement aimé.

Avant ... oui ... et maintenant ?







Nevrabriel
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