D'un pas étrangement joyeux et enfantin, Amalia reprit la direction du dortoir Y, pénétrant dans le hall sans aucune inquiétude ni discrétion. Elle eut bien quelques regards désapprobateurs de la part des vigiles mais techniquement elle n'était pas en tort, le couvre-feu étant levé, et ils étaient dans l'incapacité de prouver qu'elle avait transgressé les règles. Si bien qu'elle ne leur prêta aucune intention et retourna dans sa chambre comme si de rien n'était. Mais maintenant que l'Institut s'animait petit à petit, la brune trépignait presque d'impatience. Comme à chaque vague d'arrivée, elle avait tendu l'oreille pour avoir des informations sur les nouveaux patients, et voir qui pouvait être intéressante. D'ordinaire,il n'y avait rien de vraiment sympathique. Or, cette fois-ci, elle avait eu vent d'un italien fraîchement débarqué. Et elle l'avait d'ailleurs entendu jurer quelques fois au détour d'un couloir, lui montrant qu'ils faisaient partie du même groupe. Cela simplifierait les choses, parler sa langue maternelle lui manquait cruellement et elle comptait bien saisir cette occasion. Elle se précipita aux douches, n'ayant pas été impatiente à ce point depuis son enfance, entra dans une cabine en trombe et laissa l'eau chaude couler le long de son corps fin et pâle. Pour une fois la jeune femme n'avait pas pris son temps et était ressortie aussi vite qu'elle était venue, se drapant simplement dans sa serviette. Elle mit de nouveau l'infâme uniforme, transgressé par son maquillage rouge et noir habituel, pour une allure encore plus vampirique. Le seul trait qui transgressait cette apparence, c'était son éternel cache-oeil sur la droite, comme si son iris rubis était tabou. Et c'était certainement le cas pour le médecin qui lui avait imposé cette mesure.
Arrivée dans la cantine pour le petit-déjeuner, Amalia prit sa place dans la queue sans faire attention aux autres, cherchant sa cible de son oeil argenté. L'ayant finalement repéré, un léger sourire en coin étira ses lèvres carmin et elle se détourna, se contentant d'avancer. Son impatience lui dictait de doubler les patients, comme elle savait si bien le faire, mais il n'y avait pas encore grand monde et elle devait avouer qu'elle avait une certaine flemme. Elle se résigna à attendre, cela permettrait de cacher davantage l'intérêt qu'elle pouvait porter à l'autre italien, ne la mettant donc pas en position de faiblesse. Enfin, elle arriva au choix de nourriture, prenant en vitesse un verre de jus d'orange et un basique pain au chocolat. Cela suffirait pour tenir jusqu'à midi. D'un pas décidé, elle se dirigea vers la table qu'il occupait, se permettant de le détailler un peu plus : il paraissait grand, il devait sûrement faire la même taille qu'elle en étant assis, aussi bronzé qu'elle était blanche malgré ses origines, ses cheveux bruns semblaient se battre entre eux et ses yeux de la même couleur respiraient la violence, comme tout le reste de son corps. Mais cela ne démonta en rien la brune, qui se planta devant la place face à lui, presque avec un air de défi.
-Posso?
Elle réalisa qu'elle ne savait rien de lui, si ce n'était son groupe ou son origine. Elle devait en apprendre plus et notamment sur sa pathologie. Intéressante pour un allié, pour un cobaye ou bien insignifiante?
- HRP:
- La couleur que j'utilise c'est #990000
"Maledizione..."
Je restais dans mon lit un moment, fixant le plafond, j'étais encore dans les vapes, c'est ça de passer une journée à taper contre ma porte. Ca me faisait chier comme jamais, je pris la carcasse de mon briquet tempête, celui que m'avait donné la padre à l'hôpitale, ils me l'avaient laisser car il ne représentait aucun danger, ce n'était qu'une toute petite boite en métal après tout, j'avais gravé "Se vuoi scopare, sorridi quando restituisci questo accendino" (If you want to fuck, smile when you give this lighter back). Je jouais avec le clapet alors que le vent continuait à cogner ma vitre, au loin, je vis une simple silhouette passer dans la nuit, au moins, je n'étais pas le seul à briser les règles. En parlant de briser les règles, j'étais convoqué je ne savais pas trop où dans la journée à cause de l'autre connard que j'avais tabassé. Ça m'avait fait du bien au final, il a eu ce qu'il méritait et je me suis fait un pote en plus, j'ai tout gagné sans rien réellement perdre, je ne pouvais qu'être content de moi, un petit sourire vicieux se dessinait sur mes lèvres alors que je continuais à jouer avec mon briquet.
Une heure était passé, je commençais à réellement me faire chier, j'avais bien foutu la merde, je n'allais pas encore briser le couvre-feu, en tout cas, pas encore ! Les autres commençaient à se réveiller eux aussi, allant à la cantine pour prendre leur petit déj', j'avais vraiment pas envie de me lever... Malgré tout, je mis mon uniforme, accrochant une petite barrette rose qu'ils m'avaient aussi laissés à mon arriver au bat de mon T-shirt, m'étant mon briquet dans ma poche en même temps que j'y enfonçais mes deux poings, poussant ma porte à l'aide mon épaule, je déambulais dans mon couloir en direction de la cantine, une fois arrivé devant la grande porte, les deux gardes me regardaient ultra mal, ma seule réaction fut de leur faire un petit clin d'œil avant de passer entre eux, celui à gauche voulu me faire un croche-pied, mais je suis tout simplement passé au-dessus de sa jambe en baillant, une fois arrivé dans la file, j'entendais des patients faire des messes basses en me regardant, j'étais devenu une putain de star ici visiblement. Je prenais mon mal en patience avant d'arriver au choix, je pris tout ce qui me passait sous la main, j'avais une faim de loup, comme quoi, casser la gueule à un type, ça donne faim.
J'allais directement à une table libre où il n'y avait personne, les gens me regardaient, je pense surtout à cause de mon plateau remplit au possible, je m'installais tranquillement. Au moment ou j'eus posé mon regard sur le plateau devant moi, je me rappelais alors les petits déj' que me faisais la nonna Abigail tous les matins pour me remercier d'avoir foutu une grande raclée aux gosses qui foutaient le bordel dans sa cage d'escalier, c'était aussi pour ça que je voulais me barrer d'ici, pour retrouver toutes les personnes que j'aimais. M'enfin, mon petit dej m'attendait ! Je commençai alors à dévorer tous ces délicieux mets, je le dévoraisjusqu'au moment où j'entendis une voix, une petite voix, un simple mot dans ma langue natal
" Posso ?"
Une gamine était venue s'asseoir en face de moi, elle était toute blanche, son seul œil visible était argenté, effectivement, un cache œil venait faire son travail sur l'autre, ses cheveux étaient noirs, je la regardais d'un air méchant, elle venait de me déranger dans mon repas essentiel, le petit déj', même si elle était mignonne, personne ne me dérange dans mon petit déj'. L'adrénaline commença à faire effet, les veines de mes avant-bras commencèrent à gonfler, j'étais en colère, ça se voyait, tout le monde pouvait le voir. Non. Tout le monde pouvait le sentir, un simple mot est sorti de ma bouche alors que que mon regard emplit de haine était plongé dans le siens.
"Rompere"
-Rompere.
Un ton sec, qui n'autorisait aucune négociation. Mais Amalia maîtrisait aussi ces règles implicites et,comme tout ce qui était de l'ordre du respect, elle n'y obéirait pas. Ironique quand on savait qu'elle ne supportait pas une insubordination à son égard. Justement, l'intérêt ici est qu'ils étaient presque égaux, dans la sorte de hiérarchie inconsciente des patients. Elle ne se démonta pas et, comme pour répondre à son défi silencieux, poussa la chaise du bout du pied pour s'y installer, posant son plateau sur la place d'à côté.
-No. Primo parce que toutes les autres tables sont occupées par des insectes et que je ne mange pas avec la poussière. Deuzio si je suis venue là c'est parce que tu as l'air plus intéressant que ces gens-là.
Elle désigna le reste de la cantine avec sa main, dédaigneusement, comme une aristocrate regarderait le peuple. La brune ne rompit pas le contact visuel pour autant : baisser les yeux équivaudrait à une défaite et donc à se soumettre, ce qui était hors de question. Toute sa détermination était figée dans son iris gris, le reste de son visage était inexpressif. Pas même un sourire ironique, qu'elle avait retenu juste avant. Comme si elle n'avait pas remarqué la méchanceté de l'homme face à elle, elle attrapa à l'aveugle son pain au chocolat et mordit à pleines dents dedans. Pourtant il n'était pas si bon, mais elle avait faim donc n'était pas en mesure de faire la difficile.
"No. Primo parce que toutes les autres tables sont occupées par des insectes et que je ne mange pas avec la poussière. Deuzio si je suis venue là c'est parce que tu as l'air plus intéressant que ces gens-là."
Des insectes... De la poussière... Vraiment ? Un corps de lâche avec une trop grande gueule, voilà ce qu'elle était, elle se prenait pour une bourge alors qu'elle faisait partie des insectes qu'elle montrait d'une main dédaigneuse. Disant par la suite que j'étais intéressant, elle n'avait pas idée à qu'elle point. LE pire dans tout ça, c'est qu'elle m'avait détaillé, je l'imaginais plus intelligente pour ne pas me mettre à bout, dommage pour elle, elle semblait mignonne... Trop mignonne quand j'y pensais, elle avait quelque chose derrière la tête, je le savais, c'est ce qu'elle voulait, me mettre en colère, elle avait réussi pour le coup, j'étais en rage, je n'arrivais plus à réfléchir, j'aurais dû maintenant que j'y pense.
Je me levais d'un seul coup, la force dans mes jambes fit que la chaise sur laquelle j'étais valsa plus loin, les gardes étaient sur le pied de guerre, au moindre faux pas, j'avais une armée sur le coin de la tête, je regardai la femme de haut, la lumière artificielle renforça ma taille, appliquant un voile d'ombre au niveau de mes globes oculaires de la même couleur que le bois de chêne, la rage brillait dans ceux-ci, je pris son petit pain au chocolat d'un geste puissant et sec avant de croquer là où elle l'avait fait.
"Fottiti puttana sporca, non sei altro che una grande bocca senza forza, sentendosi obbligata a sminuire gli altri per sentirsi importante. Pietoso"
Puis, je lui ai lancé son petit pain au niveau du poitrail sans jamais ne la quitter des yeux, perdre un combat psychologique comme celui-là est synonyme de défaite pour toute une vie, mon regard toujours habiter par la rage
"Sei peggio di un insetto, un semplice scarafaggio che io schiaccio con il mio tallone, almeno fino a quando non mi viene provato il contrario"
Je partis, les mains logées dans mes poches, les gardes me regardaient tous de travers, tandis que tous les autres patients me regardaient avec de grands yeux ronds, comme si j'avais fait ce que personne n'avait jamais osé accomplir, il ne faut pas avoir une tonne de muscles pour remettre une merdeuse à sa place... Je me dirigeais en direction ma chambre, j'étais déjà vachement fatigué, elle ne devait absolument pas voir que j'étais dans un moment de faiblesse à cause de l'adrénaline, sinon, c'était la fin pour moi. Elle connaîtrait une de mes faiblesses et ce n'est clairement pas acceptable
-Fottiti puttana sporca, non sei altro che una grande bocca senza forza, sentendosi obbligata a sminuire gli altri per sentirsi importante. Pietoso.
Aucun des deux ne détournait le regard, ils n'étaient pas du genre à perdre psychologiquement. Physiquement, elle ne ferait pas le poids mais, s'il continuait à la fixer, il lui serait aisé d'enlever son cache-oeil et lui faire comprendre qu'elle n'était pas l'archétype de la gamine fragile. Avant que la viennoiserie ne la touche en pleine poitrine, elle eut le réflexe de la balayer d'un geste de la main, la faisant tomber à terre. Elle ne se pencha pas pour ramasser.
-Sei peggio di un insetto, un semplice scarafaggio che io schiaccio con il mio tallone, almeno fino a quando non mi viene provato il contrario.
Ne pas lui prouver le contraire? C'était mal connaître la demoiselle, plus déterminée que jamais à obtenir les informations voulues. Cela faisait beaucoup de scènes dans cette cantine, au moins la troisième dans son cas, elle avait arrêté de compter. Sans un geste ni mot, aussi inexpressive qu'une sculpture, elle le regarda partir avant de promener son regard sur l'assistance. Cet abruti allait lui faire perdre de son aura si elle n'agissait pas. D'un pas décidé mais non pas pressé pour autant, elle s'élança à sa suite. Elle ne savait pas exactement quoi, mais il lui avait paru moins dangereux à la fin. Pourtant, il avait toujours autant de force mais son énergie semblait avoir chuté drastiquement. Amalia avait pris le même chemin que lui, laissant une certaine distance de sécurité pour ne pas être aperçue, malgré son silence absolu ; même ses pieds ne faisaient pas de bruit. Elle accéléra sa marche uniquement quand sa cible rentra dans une chambre, qu'elle devina être la sienne. Dans la crainte que la porte ne se referme avant qu'elle ne passe, elle bloqua la fermeture avec le bout de son pied et observa le numéro. Y89. Ce matricule ne portait aucune signification, n'avait aucune saveur. Dommage. Elle reporta son attention sur le jeune homme, sans pour autant dévoiler sa présence, même s'il devait s'en douter : il paraissait beaucoup moins décidé d'un coup, moins vigoureux aussi. Le moment d'en profiter pour lui expliquer que non, même lui ne pourrait jamais la ridiculiser.
La brune décida d'agir sur un coup de tête : comme il n'était pas face à elle, elle ouvrit la porte d'un coup sec et bondit sur son dos, le faisant tomber à plat ventre sur le matelas. Son cache-oeil avait disparut dans l'action mais l'excitation fit qu'elle ne le remarqua pas, son iris rubis dorénavant dévoilé à la lumière du jour. Confortant son assise au creux du dos de l'italien, elle lui fit une clé de bras, bloquant volontairement le bras gauche de celui-ci sous son propre poids. Elle avait plus de force que son apparence le laissait penser et, de sa main libre, appuya sur la nuque du brun pour le forcer à tourner la tête vers elle au maximum, accrochant son regard sans pour autant montrer son "arme" visuelle, soigneusement cachée derrière un rideau de cheveux noirs.
-Ti penso piu inteligente : ci sono regole qui, non escrite, non lo hai visto? E como nella mafia : primo, rispettare gli piu vecchi.
J'entendis alors un bruit aussi sourd que soudain provenant de derrière moi, Je n'eus le temps de me retourner, mes réflexes, à cause de ma fatigue, étaient bien trop réduits, je n'ai même pas eu le temps de comprendre ce qui se passait qu'une force dans mon dos me poussa en avant, me faisant tomber à plat ventre sur mon matelas, malgré le moelleux de celui-ci, le choque entre ma tête et lui me sonna un peu. C'était elle, elle m'avait donc bien suivi jusqu'ici, elle en était même arrivée aux mains, mais même si j'étais fatigué, elle ne pouvait pas gagner... Quoi qu'il arrive, elle ne pouvait pas gagner... Non... Elle ne DEVAIT pas gagner et j'étais prêt à tout pour que ça n'arrive pas, même risquer ma misérable vie ! Elle s'était logée dans le creux de mon dos, m'immobilisant sur mon lit en plus de me tenir coucher. Elle avait de plus bloquer mes deux bras, le gauche était écrasé par tout son poids tandis que le droit lui était prit dans une clé de bras parfaitement exécuter. Le problème dans ce genre de situation, c'est que le corps est tendu, ce qui augmente, premièrement, la douleur et deuxièmement, ça réduit la marge d'action. En mettant sa main sur ma nique elle me forçait à la regarder droit dans les yeux, c'est exactement ce qu'elle voulait alors c'est exactement ce que je fis, et ceci durant un long moment, un moment interminable où elle était fier, elle pouvait l'être, elle avait mis à terre un monstre lors de son réveil, mais voilà le problème de ceux qui ne se sont jamais vraiment battus... La fierté, le temps où le héros se pavane, le monstre prend des forces... Mon visage bien qu'habiter par une haine et une colère inégalable, était aussi creusé par la fatigue. Le cache-œil de la jeune femme avait d'ailleurs disparu, une lueur rouge était visible entre le rideau noir que formaient ses cheveux qui recouvraient celui-ci, mais je n'avais pas le temps de penser à ça, je devais me libérer de son emprise avant qu'elle ne fasse quoi que ce soit.
Je fermais alors les yeux, ce que j'allais faire, je ne l'avais fais qu'une fois au par avant et j'avais fini à l'hôpital car mon cœur avait arrêté de battre, mais jamais, au grand jamais, je ne laisserais quelqu'un comme elle faire la loi ici, pas tant que je serais en vie. Ce que je m'apprêtais à faire n'étais rien d'autre que du yoga, en effet, ce qui peut sembler très rapide en vrai, dur ce qui semble être une éternité pour moi... Réguler mon flux sanguin pour qu'il soit plus lent puis, au moment opportun le re diriger en direction de mon cœur et ainsi créer un faux état de stresse extrême pour libérer un maximum d'adrénaline, mes amis à l'époque de la mafia avait appelé ça le "Limite Break" en référence à Dragon Ball Z où le héros dépasse les limites de son corps. Alors, je fis ce que je devais faire, mon flux sanguin diminuait drastiquement, réduisant par la même occasion ma tension, le sons était plus claire, j'entendais les battements de mon cœur... Et j'attendais... J'attendais le bon moment, là où elle lâcherais ne serait-ce qu'une fraction de seconde son étreinte pour me libérer, car chaque seconde qui allait suivre avait une chance de me tuer. Tous mes muscles se détendirent doucement car ils n'étaient plus aussi bien oxygéné qu'à l'habitude, comme si je simulais ma mort au final, mais la simulation pouvait devenir une réalité, puis le moment était venu, elle commençait à relâcher sa garde, et, au moment où sa bouche s'ouvrit, surement pour me narguer, mes yeux se rouvrirent alors d'un seul coup. Mes pupille étaient rétrécie à leur maximum, mes muscles se tendirent à leur tour, mes veines semblaient être sur le point d'exploser tellement elles étaient gonflées, le sang était pompé à une vitesse phénoménal, mon cœur battait extrêmement vite. Beaucoup trop vite pour un humain d’ailleurs.
Je mis un grand coup sur le côté ouvert du corps de la femme, pliant en même temps mon bras, un bruit sourd de craquement résonna alors dans la pièce, effectivement, me disloquer l'épaule était l'unique solution ici, mais la douleur ne me fit rien, mon bras pouvait être coupé que je ne m'en serais même pas rendu compte. Dans un grand mouvement du corps, ce qui aurait dû me faire un mal de chien dû à la masse exercer sur dos, je mis un grand coup de coude au niveau de l'arcade, ce qui en plus de sévèrement la sonné et de la faire abondamment saigner, fit que sa tête heurta le mur à côté, sans lui laisser réellement le temps de faire quelque chose, je l'agrippais par le col de son écharpe et la lança plus loin à l'aide de mon bras disponible, je me lavais alors rapidement. Je voyais plus loin... Tout se passait aux ralentis dans ma tête, mon cœur battait toujours plus vite et menaçait très dangereusement de s'arrêter sous peu. Rapidement, je lui courais alors dessus et l'agrippa par la gorge, pouce sous le menton, ce qui avait pour effet de lui pencher la tête en arrière et la soulevant à quelques centimètres du sol, je la regardais, elle semblait si loin de moi et pourtant elle était toute proche. Je devais m'arrêter... Je continuais de serrer, mais je devais m'arrêter... Je pouvais lui briser la clavicule, mais je devais m'arrêter maintenant ! Je l'ai lâché d'un seul coup, mon cœur c'était arrêté de battre ?... Non... Si ? Je basculais en avant, perdant l'équilibre, toutes mes forces m'avaient abandonné, la chute fit tomber la femme en arrière, tandis que moi, je tombais, cela semblait durer une éternité, tout était toujours au ralenti, je n'entendais plus mon cœur. Ma chute finie je ne sais trop où, mais une chose était sûre, j'avais fini couché sur celle que j'avais violenté juste avant...
L'italienne ne savait pas si sa capacité avait eu une quelconque incidence sur la fin des coups, ses muscles n'avaient plus été oxygénés au point qu'elle n'avait pas senti l'autre patient tomber comme inconscient de tout son poids sur elle. Elle se contentait simplement de prendre tout l'air dont elle était capable, à moitié sur le côté et sa main massant sa gorge douloureuse. Le sang sur son visage la forçait à fermer son oeil gris mais, si elle relevait sa paupière, elle était sûre qu'il était aussi écarlate que l'autre. Sans le danger évidemment. Si le déferlement de violence l'avait calmée, il ne faisait qu'appeler à une vengeance tout aussi dévastatrice que les coups que le brun lui avait portés. Pour le moment, elle devait juste laisser ses blessures se refermer. Aussi bien morales que physiques. En ce qui concernait les premières, Amalia ne pouvait laisser personne voir dans quel état elle avait été mise. Se tordant dans tous les sens, elle réussit à agripper la manche de l'inconscient et en déchira le tissu, pour éponger le sang de son arcade sourcilière. Par contre, se dégager de ce poids mort serait beaucoup plus complexe, d'autant que tout son corps la faisait souffrir. Avec une grimace déformant son visage, elle essaya de ramper pour se libérer du corps du patient, sans grand succès. Avec un râle de douleur, elle sentit ses bras se dérober sous elle, la faisant s'étaler sur le sol, ses cheveux tout autour d'elle comme des serpents.
- HRP:
- Désolée c'est un peu court, mais tu dois être trop lourd pour elle du coup elle peut pas aller squatter le lit du coup tant pis pour toi :p
J'entendais des voix... Très lointaines... C'était... Deux ? Non... Trois... J'en connaissais une... C'était elle, Amalia... Mais les deux autres, une semblait être féminine... Elle criait, c'était si catastrophique ? L'autre... L'autre c'était un homme... Je ne comprenais rien... Juste... "Ga"... Garde ? Merde... J'allais encore me faire défoncer par l'autre rousse... Fait chier... Je ne pouvais pas bouger... Rien n'avait de sens autour de moi, tout était noir, les sons raisonnaient dans ma tête, je savais pas ou j'étais... Je ne savais... Plus rien... Amalia semblait crier... J'entendais des bruits de pas... Beaucoup, des hommes... Une femme... Je ne sais pas... Je ne sais plus...
La mort... Une délivrance... Une clé... Non, LA clé qui m'ouvrira les portes de l'enfer... L'homme me conduira à travers le rivière du Styx, j'entendrais les cris de douleur... Il m'attendra peut-être au bout... Je me demande à quoi ressemble mon enfer... Certains disent que l'enfer est différent pour chaque personne... J'espère qu'il sera vide... Sans personne... Là où je pourrai purger mes fautes par moi-même, hurler seul, sans plus personne pour me regarder... Juste... Le néant... J'imagine que se sera tout l'inverse... Qu'elle ironie... Ce que je viens de décrire est tout simplement mon paradis... Fait chier...
Je tremblais... Comme si j'étais sur un brancard... Pourtant je tombais... Lentement... Je tombais... Dans des abysses sans fond... Je tombais..; JE ne tremblais pas, mais le monde autour de moi si... Des échos parvenaient à mes oreilles... Je ne comprenais rien... Tout raisonnait autour moi... J'étais spectateur... Subissant son univers... Pour le première fois, j'étais impuissant... Cette sensation était étrange... Ce n'était pas agréable... Je dois l'admettre.
Après les échos, de violents chocs venaient perturber mon repos... Comme si on voulait m'arracher à ma longue et paisible chute... Non, ne faite pas ça... Un nouveau choc de ramenait à la surface, je ne pouvais pas lutter... Non... Arrêter... Laisser moi... Pour une fois que j'avais la chance de me reposer... Laissez-moi un paix... Je rechutais, j'étais heureux... Ils m'avaient entendu... Du moins, c'est ce que je pensais, une nouveau choc m'attira à toute vitesse jusqu'à la réalité... Non... Pourquoi...
"POURQUOI ?!"
Je me réveillais alors brusquement dans un lit peu confortable, cloisonner entre quatre murs fait en béton armé, une porte en métal lourde tenait le tout. Il n'y avait pas lumière, il faisait très sombre, je pouvais à peine distinguer les marque de griffure sur les plaques de béton. Il semblerait que des gens soient devenus fous en étant enfermer ici, mais moi... Moi je suis au paradis... Suis-je mort ? Non, c'est bien trop réel, malheureusement.
La première tache blanche avait disparue, remplacée par quelqu'un d'autre, beaucoup plus massif. Un garde? Au vu de sa force ça ne pouvait pas être autrement, il dégagea Dante comme si de rien n'était, lui permettant à nouveau de respirer. La brune prit une immense respiration, avant de grimacer : elle devait avoir un truc de fêlé, cassé dans le pire des cas mais ça ne devait pas l'être, elle aurait crier de douleur sinon. Un autre garde arriva pour la soulever comme si c'était une brindille et pour la porter. Elle était trop faible elle ne pouvait pas marcher. Et les autres allaient le voir, chute d'une réputation. Elle la regagnerait rapidement, elle n'avait aucune inquiétude à ce propos. Avant de tomber dans les brumes de l'inconscience, elle vit que l'autre était sur un brancard, mais que ceux qui le portaient ne suivait pas le même chemin qu'elle. Elle ne s'interrogea pas pus longtemps et se laissa sombrer.
L'italienne ne reprit connaissance qu'une fois allongée dans un des lits de l'infirmerie. Il n'y avait personne d'autre, heureusement pour son égo. Elle avait en partie recouvré sa vue mais pas sa liberté : elle ne pouvait quasiment pas bouger. Rien de cassé en effet, mais on avait dû lui donner de la morphine ou n'importe quoi pour lui éviter une trop grande douleur, un pansement couvrait son arcade sourcilière, elle avait des bandages autour des côtes et une attelle sur un bras. Pas un plâtre mais c'était suffisamment gênant pour qu'elle grimace encore. Avec un effort surhumain, elle réussit à relever le buste pour s'asseoir et se contorsionna du mieux qu'elle pût pour attraper le verre d'eau sur la table de chevet. Après s'être désaltérée, Amalia se laissa retomber sur les oreillers moelleux. Elle se promit de se venger de Dante, ce serait son tour de souffrir la prochaine fois qu'elle le croiserait, puis rejoignit les bras de Morphée pour la seconde fois de la journée.
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