Plasmamitié
L'heure du déjeuner approchait à grand pas. Cela faisait déjà quelques heures que l'infirmière était venue pour m'administrer ces nouvelles billes étranges. Mon docteur semblait s'être décidé sur quel traitement il était bon de m'administrer.Code by Joy
J'étais habitué à en avaler et je savais qu'elles me faisaient plus de mal que de bien; mais on ne m'avait pas laissé le choix, comme on ne me l'avait jamais laissé, de toute manière. J'étais là pour changer après tout, et ces bonbons amers devaient m'y aider. C'était ce que disait mon médecin...Mais, entre nous. Comment croire quelqu'un qui a déjà tué sous nos yeux?
"PAN"; c'était le genre de son qu'il suffisait d'entendre une seule fois pour qu'il nous hante jusqu'à nos rêves. Pauvre de moi, endeuillée de mon sommeil.
La pilule finira bien par passer un jour ou l'autre, non?
J'ai l'estomac totalement retourné. Une sensation de lourdeur m'envahissait, comme si chacun de mes pas dans le corridor étaient le fruit d'un grand effort. Où se trouvait mon corbeau? Heureusement qu'il n'était pas dans les parages, d'un côté. Il m'aurait sûrement forcé à retourner me coucher. Etait-il déjà parti au réfectoire? Je me devais d'aller le rejoindre, mais mon plumage de cygne ne semblait plus me porter autant que d'habitude. Mon dos se courbait sous le poids de cette nausée qui montait jusqu'à venir gêner ma vue, rendant ma peau pâlotte presque floue à ma vision. Pourtant, je n'étais pas en train de pleurer, cette fois. J'aurais pu. Posant une main sur mes lèvres afin de canaliser mon envie de vomir, je remarque en la reculant qu'une couleur écarlate se démarque de ma peau laiteuse, envahissant mon index."...Qu...Qu'est-ce..."
Une grosse migraine s'engouffrait dans mon crâne avant que mes chevilles ne tiennent définitivement plus la charge. Basculant en arrière, mon dos sembla s'écraser contre une quelconque chaleur humaine, me permettant de plus aisément me réencrer sur les pieds. Vacillant(e), je tourne un visage blême vers le patient qui m'avait ainsi réceptionné, les yeux creux et totalement vides d'expression."P-Pardon..."
Après avoir fermé les paupières à plusieurs reprises, ma pupille avait finie par faire la mise au point sur ce visage qui se trouvait exactement à la même hauteur que le mien. Un garçon fin, aux couleurs claires et sombres à la fois. Il avait un océan nocturne dans les iris et des bijoux accrochés aux oreilles. C'était joli. J'aurais aimée porter des bijoux, moi aussi.
Je sentais ces courants sanglants joncher mes lèvres, et tentais de les effacer du dos de la main. Est-ce que cela servirait réellement d’appeler quelqu'un? Ces adultes à la raison douteuse qui, de toute manière, ne semblent pas accorder grande importance à ma parole.
Peut-être était-il mieux de juste laisser couler la crise. Une chose est sûre, il ne fallait pas que Soma me retrouve dans cet état.
Une douce odeur connue atteignit mon odorat. L'odeur du sang. Cela me sortit brusquement de mes pensées dans lesquels j'avais la mauvaise habitude de me laisser sombrer.
La personne devant moi ne semblait pas aller très bien... et vu l'odeur que je sentais elle était peut-être blessée !
C'est avec de l'inquiétude que je me rapproche de la personne inconnue, voulant lui demander si ça allait. Mais alors que j'allais parler je vis le personnage basculer en arrière et me dépêche de le rattraper.
"P-pardon..."
La voix du patient atteignit mes oreilles et je secoue la tête.
"Ce n'est rien. Tu vas bien ? Tu saignes quand même beaucoup du nez... Tu es blessé ?"demandais-je
L'inquiétude s'entendait clairement dans ma voix alors que je regardais l'individu, attendant sa réponse.
Plasmamitié
Le mystérieux garçon aux yeux de nuit n'avait pas hésité à me rattraper lorsque mon poids s'était déversé sur son corps. Il me dévisageait d'une manière qui m'était curieuse, et je lui rendait ce regard insistant sans plus de pudeur. Maintenant que ma vision s'était éclaircie afin de regagner une netteté acceptable, mes pensées étaient déjà d'avantage remises à leur juste place.Code by Joy
La voix plutôt imposante de l'inconnu s'était décidée à s'emparer du corridor ;"Ce n'est rien. Tu vas bien ?"
Mes yeux s'étaient encrés sur mon camarade, constatant chez lui un air inquiet qui eut le don de me frapper. Au moins, je ne pouvais pas me plaindre que personne ne s'en souciait; même si j'aurais aimé ne pas opportuner ainsi un autre résident.
Je m'abstiens volontairement de répondre, essuyant mes lèvres avec une certaine frénésie afin de m'éviter des paroles au gout de sang. Ce n'était pas une saveur que j'appréciais particulièrement."Tu saignes quand même beaucoup du nez... Tu es blessé ?" constata-il.
Mes yeux émeraudes se lèvent de nouveau dans sa direction, paraissant plutôt confus. Que devais-je répondre exactement ? Je ne pouvais moi-même pas réellement expliquer ce qui m'arrivais."Non...Je ne crois pas...Je ne devrais pas...Je..." bafouillais-je tout en constatant d'avantage la teinte cramoisie qui s'était emparée de ma main droite.
Je saignais énormément. Ma main tremblotait et ce relent de vomi remontait de nouveau du fond de ma gorge. Les yeux craintifs, un sourire s'était crispé de manière jaune entre mes joues, avant que je ne souffle cyniquement;"T-Tu crois que je vais mourir ?...Je...J'aimerais..."
Mes lèvres viennent se bloquer sous mes dents dans une expression douloureuse. Je n'avais pas le droit de dire de telles choses, et je n'avais aucune idée de comment cela m'avait gagné; alors que je me ravisais, ma tête s'était secouée avec entrain de gauche à droite avant que je ne vienne poser mes doigts sur mes tempes. Cette voix qui était mienne, elle s'était bloquée en même temps que tout ce qui voulait forcer mon cou; j'étais dorénavant trop accaparée par cette douleur qui envahissait ma tête.
"Tu saignes énormément... le sang me fascine ! Pas toi ? Je dirais que non vu ta mine... tu n'as vraiment pas l'air bien et tu es tout pâle ! Ah moins que ça ne soit ta couleur naturelle de peau....D'ailleurs je ne t'avais jamais vu avant ! Tu es nouveau ? Ou c'est qu'on ne c'est jamais croisé...."
Je finis par me stopper et soupir puis me remis à parler mais plus doucement.
"Désolé... j'ai tendance à parler beaucoup quand je suis fatigué... ça ne doit pas t'aider à aller mieux en plus..."
Je fouille dans mes poches et finis par lui tendre un paquet de mouchoir en papier. Il en aura besoin pour essuyer le sang de son visage et tenter de stopper le saignement. En tout cas ça serait plus pratique que la main !
"T-Tu crois que je vais mourir ?...Je...J'aimerais..."
Je me crispe aux paroles du personnage.
"Pourquoi aimerais-tu cela ? Il ne faut pas souhaiter la mort. Ce n'est jamais quelque chose de bien. Et puis des gens tienent à toi non ? T'imagines comme il serait tristes si tu disparaissais ? En fait, moi c'est Naito et toi ?"
Je fronce les sourcils en voyant sa mine douloureuse. Il n'avait vraiment pas l'air bien... j'imagine que s'il l'avait voulu il aurait déjà appelé les médecins. Donc c'est qu'il ne préfère pas... Je devais avoir des médicaments pour la douleur dans ma chambre... L'institut avait finis par me laisser en avoir avec moi. Mais que faire ? Aller rapidement en chercher en laissant ce jeune ici ou alors l'emmené avev moi ? Mais lui demander de me suivre pourrait être mal vu non ? Ah que faire !? D'ailleurs c'est il ou elle ? Autant demandé...
"Je dois avoir des cachets contre la douleur dans ma chambre... Ça pourrait peut-être t'aider ! Et... en fait.. tu es une fille ou un gars ?"
Je me passe la main sur ma nuque, gêné. Je savais que ça ne se posait pas vraiment comme question !
"Désolé si la question te dérange... c'est juste que je préfère demander pour ne pas faire de gaffe ! Ah et pour les cachets si tu en veux un, tu préfères m'accompagner les chercher ou attendre ici ?"
Plasmamitié
Alors que j'étais terrifié, les pupilles fixées sur ma main ensanglantée, le débit de parole de mon camarade avait soudainement accéléré.Code by Joy"Tu saignes énormément... le sang me fascine ! Pas toi ?"
Je lui envoie des yeux effarés, écarquillés de toute leur forme. Le sang...le fascine ? Mais que y'avait-il de fascinant à ce point dans ce liquide morbide et puant, annonçant une plaie béante ?
Etait-il une sorte...De tueur ? Quelqu'un d'aussi tordu que mon médecin, un meurtrier ? Qui sait ! Pourtant son visage semblait tout doux, et sa voix, bien que grave, gardait une intonation pure et innocente. Comme s'il parlait d'un livre à succès ou d'une passion banale comme les échecs ou collectionner des timbres.
J'entamais lentement un recul, sans pour autant y détacher mon attention. Pouvais-je réellement lui accorder confiance ? Je ne mettais jamais posée cette question jusqu'à la Grande Sanction; tout portait à croire que cet Institut faisait changer beaucoup (trop) de choses en moi."Je dirais que non vu ta mine... tu n'as vraiment pas l'air bien et tu es tout pâle ! Ah moins que ça ne soit ta couleur naturelle de peau..."
Je fixe mes pieds de manière peu confiante. Gardant une main toujours à portée de mon nez, je finis par bafouiller;"O-Oui...J'ai toujours été un peu...tout blanc."
"D'ailleurs je ne t'avais jamais vu avant ! Tu es nouveau ? Ou c'est qu'on ne c'est jamais croisé...."
A cette entente, ma tête s'agite de droite à gauche afin de défier son opinion, avant de se rediriger sur mes doigts secoués de tremblements. J'étais là depuis des années, alors la seconde hypothèse restait la plus plausible. Etait-il dans le même cas ? Il faut dire que nous devions pas venir de la même aile; j'avais aperçu très clairement un "Y" se démarquer des chiffres de sa matricule. Il était donc probable que nous ne nous soyons jamais croisés auparavant."Désolé... j'ai tendance à parler beaucoup quand je suis fatigué... ça ne doit pas t'aider à aller mieux en plus..." soupira-t-il avant d'aller finalement fouiller les poches de son pantalon.
"T-Tu crois que je vais mourir ?...Je...J'aimerais..."
"Pourquoi aimerais-tu cela ? Il ne faut pas souhaiter la mort. Ce n'est jamais quelque chose de bien."
Pressant chaque côté de ma tête avec mes mains, la voix du garçon semblait me servir de pont entre ma douleur crânienne et la réalité. Je m'accrochais à ses paroles sans trop chercher à les analyser, avant d'aller saisir le paquet de mouchoirs qu'il m'offrait. Hébétée, je ne me contente que d'hocher sobrement la tête pour le remercier. C'était quelqu'un de tendre, pour un meurtrier; il me dissuadait même de mourir. Peut-être que je me trompais sur lui, tout compte fait..."Et puis des gens tiennent à toi non ? T'imagines comme il serait tristes si tu disparaissais ?"
Sortant délicatement un tissu du paquet, j'écarte mes paupières de façon interloquée tout en essuyant la souillure qui s'était rependue sur mes lèvres. Ses paroles avaient atteintes mon coeur; les personnes chères à mon âme défilaient devant mes yeux, propageant par leur seule image une intense chaleur dans ma poitrine. Cette sensation si agréable contrastait avec ma nausée envahissante, et avait comme l'effet d'un calmant; que cela soit maman, papa, mon corbeau, le moindre de mes amis...Rien que l'idée de les imaginer triste brisait chaque parcelle de mon esprit, et ce encore plus que les effets secondaires de ce traitement de malheur."Tu as raison. Je ne dirais plus ce genre de bêtises. Excuse-moi...euh..."
C'est ainsi que j'avais fini par me demander le prénom de mon interlocuteur, tout en me débarbouillant maladroitement le visage avec l'un des mouchoirs."En fait, moi c'est Naito et toi ?"
Ah. Nous semblions avoir eu une connexion mentale; à la bonne heure. Mes lèvres s'écartent en une ébauche de sourire, et mes naseaux reniflent douloureusement. J'espérais bien que l’hémorragie cesse, mais en attendant, je n'avais d'autre choix que de la supporter.
Naito...C'était un joli nom. Deux syllabes à consonance asiatique, tel que celui de Soma. Du moins, telle que l'identité qu'il faisait connaitre aux autres. Le vrai nom de ma corneille était beaucoup plus sobre, en réalité."Moi, c'est Swann." ais-je répondue d'un ton neutre. "Comme le cygne."
"Je dois avoir des cachets contre la douleur dans ma chambre... Ça pourrait peut-être t'aider !"
Je m'apprêtais à acquiescer avec un certain enthousiasme, sans réflexion aucune et les deux iris soudainement scintillants d'espoir. Mais j'ai tôt fais de me faire couper hâtivement par le jeune homme à la parole vive;"Et... en fait.. tu es une fille ou un gars ?"
Mes traits se figèrent un instant pendant que j'assimilais son questionnement. Un questionnement que l'on m'avait déjà posé mainte et mainte fois, revenant inlassablement à chaque rencontre. Bien que cet ultimatum m'offusquait souvent, le temps avait finit par me faire comprendre qu'il n'y avait pas réflexion plus humaine. Et qu'il fallait bien que j'apprenne, par la force des choses, à l'accueillir avec paix.
Pour dire vrai, il n'y avait qu'une personne qui s'était contenté de me voir comme un être humain au détriment d'un sexe; s'étant préservé dans l'ignorance sans se poser de questions, même au fil des mois...Mais ce quelqu'un...Oui...Il avait tout d'à part.
Naito se caressait dérrière la tête, ne camouflant pas son malaise. Il avait quelque chose d'assez touchant, ce résident. Non seulement il avait accepté de m'aider de bon coeur, me parlait comme on le ferait à un vieil ami, mais en plus, il semblait apporter une certaine attention au fait de ne pas me heurter. Et ce même si ses mots semblaient filer plus vite que sa pensée.
Ça risquait d'être difficile pour moi de ne pas m'y attacher. Même s'il aime le sang; ce n'est sûrement qu'un gentil vampire."Désolé si la question te dérange... c'est juste que je préfère demander pour ne pas faire de gaffe ! Ah et pour les cachets si tu en veux un, tu préfères m'accompagner les chercher ou attendre ici ?"
Je lève les cils un moment, m'attardant à cette réflexion. C'est vrai qu'il était dur pour moi de me déplacer , avec cette impression de porter deux tonnes sur les épaules. Cependant, le simple fait d'avoir parlé à quelqu'un comme Naito m'avait quelque peu revigoré; ma vision n'était plus trouble, et je n’émettais pas de doute sur le fait qu'il serait là pour me rattraper si jamais j'étais amené à tituber. Je ne sais pas, je le sentais.
Et puis, je ne voulais vraiment pas être seul(e) ici; un garde n'hésiterait pas à m'interpeller s'il témoignait ma solitude dans le couloir à l'heure du souper. Je ne voulais plus avoir affaire à ces gens. Qui sait de quoi ils sont réellement capables, s'ils mènent un double-jeu comme la plupart du personnel de cet établissement."J'aimerais bien venir avec toi, si tu le veux bien. Ta chambre est dans l'aile Y, c'est ça ?...Je n'ai jamais vue les pièces de ce couloir là; je suis sûre qu'elles doivent être cools."
Enfin, j'espère juste qu'elles ne sont pas repeintes avec du sang.
Je lui envoie un sourire doux, mes joues ayant déjà retrouvées meilleure mine."Et puis, cela nous permettrait à tous les deux de nous reposer. Par contre, je suis un peu une loque actuellement, ha ha ! Pardon si je traîne la patte."
Sur ce mots, j'essaie de prendre un peu d'avance, le pas lent. Tout en gardant un mouchoir sous mes narines, je m'exerce à inspirer profondément afin de canaliser mon haut-le-coeur. Ces cachets pourraient au moins adoucir ma migraine...Du moins, si je ne les revomis pas ou qu'ils n'empirent pas les choses. Maintenant que j'y réfléchissais réellement, cela n'était peut-être pas prudent d'accepter ainsi des médicaments sans savoir s'ils s’accommodaient réellement avec les pilules que l'on m'avait prescrites plus tôt. M'enfin...Je n'avais pas beaucoup d'autre alternative à l'heure actuelle."Oh, et...On dit souvent que je suis une fille, par ici. Mais tu peux me considérer comme un garçon, si tu veux ! Ou un oiseau ! Tant que tu me considère, franchement, je m'en fiche." finis-je par lui adresser d'un ton conciliant, tout en pivotant légèrement ma tête dans sa direction. "Tu as déjà mangé ?...Je suis désolée de te retarder, comme ça. C'est vraiment gentil de ta part de m'aider à cette heure."
Je lui rendis son sourire, reprenant ma bonne humeur.
"Pas de problème ! Si je te le propose c'est que je veux bien. À la base c'est ce que je voulais mais j'avais peur que ça puisse être mal interprété alors autant demander ! Et puis ça serait mal de forcer quelqu'un ! Et oui je suis dans l'aile Y. Ce sont des pièces... normales ? Enfin je crois. Je n'y fais pas vraiment attention à vrai dire !"
Je m'étire, me remémorant le chemin pour être sûr de ne pas me perdre. Et j'en profite pour me rappeler aussi où sont rangé mes médicaments.
"Et puis, cela nous permettrait à tous les deux de nous reposer. Par contre, je suis un peu une loque actuellement, ha ha ! Pardon si je traîne la patte."
Je hoche la tête et me mis a marcher à ses côtés, veillant à ce qu'il ne tombe pas.
"Ce n'est pas faux ! Du repos nous fera du bien à tous les deux ! Et ne t'excuse pas pour ça voyons ! Ça arrive à tout le monde de ne pas être au top de sa forme ! Et ne t'inquiète pas ! Si tu tombes je te rattraperai ! Désolé de devoir te faire marcher dans ton état...."
En le voyant tourner sa tête vers moi et me parler je me concentre pour l'écouter et comprendre ses paroles.
"Oh, et... On dit souvent que je suis une fille, par ici. Mais tu peux me considérer comme un garçon, si tu veux ! Ou un oiseau ! Tant que tu me considères, franchement, je m'en fiche."
"Oh d'accord ! Et bien ça sera plus pratique de dire il dans ma tête. Mais toi tu préfèrerais quoi ? Et bien sûr que je te considère ! Pourquoi je ne le ferais pas ? Dans tous les cas que je pense en il, en elle ou comme un oiseau tu es Swann ! D'ailleurs joli prénom !"
Je lui souris à nouveau. Certains disaient que j'étais trop joyeux et ça les énervaient.... mais je ne pouvais pas m'en empêcher ! C'était dans ma nature.
"Tu as déjà mangé ?...Je suis désolée de te retarder, comme ça. C'est vraiment gentil de ta part de m'aider à cette heure."
"Hum non pas encore... enfin pas de nourriture en tout cas. Mais je n'ai pas très faim de toute façon.... et ne t'excuse pas pour ça j'ai dis ! Ce n'est rien. C'est normal ! Je n'allais pas te laisser en voyant que tu n'allais pas bien !"
Je jouais distraitement avec mon bandage qui commençait à se défaire. J'en profiterais pour le resserrer correctement une fois dans ma chambre.
Je continuais de marcher tranquillement aux côtés de Swann alors qu'on se dirigeait vers ma chambre.
"Et désolé pour l'histoire du sang... j'ai tendance à dire tout ce qui me passe par la tête ! Si j'avais peur du sang ça serait un peu contradictoire avec ma maladie mais bon ! Ne t'en fais pas ! Je ne suis pas un psychopathe ou un tueur dangereux pour les gens hein ! Ma maladie est à un stade trop bas pour ça. Le sang en général me fascine c'est vrai. Mais je préfère largement le mien et en aucun cas je ne veux faire de mal aux gens !" dis-je alors qu'on arrivait devant ma chambre, enfin le dortoir plutôt
J'ouvre la porte et entre, l'invitant à faire de même. Je lui fis signe de s'asseoir alors que j'allais chercher un verre d'eau et le cachet.
Plasmamitié
Code by Joy"Pas de problème ! Si je te le propose c'est que je veux bien."
Après s'être étiré de tout son long au beau milieu de ce couloir vide d'âme qui vive, ses yeux en amande soutenaient une teinte plus pétillante. Cela lui allait bien, de sourire; en réalité, il semblait être le type de garçon que l'on imaginerait pas autrement que joyeux. Peut-être est-ce les gens comme ça, que l'on qualifie comme "solaires".
Pourtant, Naito n'émanait pas forcément de lumière à mon coeur, mais plus une certaine obscurité nocturne. Les limbes d'une nuit fraîche et relaxante, qui caresse l’épiderme et te noie sous un tapis étoilé. Entre mon corbeau, et maintenant lui, je ne savais pas pourquoi la noirceur m'attirait tant."À la base c'est ce que je voulais mais j'avais peur que ça puisse être mal interprété alors autant demander ! Et puis ça serait mal de forcer quelqu'un !"
Un petit rire tendre força mes lèvres, me faisant presque oublier ma douleur, histoire de quelques secondes.
Ce gars là, c'est une caresse à l'âme. Il avait souvent tendance à vouloir mettre son coeur dans ma poitrine pour protéger le mien.
C'est doux, les gens comme ça."Et oui je suis dans l'aile Y. Ce sont des pièces... normales ? Enfin je crois. Je n'y fais pas vraiment attention à vrai dire !"
Après ces paroles, il accéléra d'avantage le pas afin de se hisser à ma hauteur. Nous avancions doucement; je me concentrais à poser convenablement un pied devant l'autre, alors que ma tête ne possédait pour seule envie que de venir choir au sol. Mais mon camarade me soutenais avec application, comme un tuteur porterait sa plante au fur et à mesure que nous évoluons dans le corridor. Mon bras s'accrochait au sien sans trop que j'ai à y réfléchir; j'avais beau forcer, au final, je n'étais pas doué pour retenir ma confiance. J'avais besoin des autres presque autant que j'avais besoin de paupières pour contenir mes larmes.
J'ai toujours été faible."Ce n'est pas faux ! Du repos nous fera du bien à tous les deux ! Et ne t'excuse pas pour ça voyons ! Ça arrive à tout le monde de ne pas être au top de sa forme ! Et ne t'inquiète pas ! Si tu tombes je te rattraperai ! Désolé de devoir te faire marcher dans ton état...."
"Merci."
Ma voix était basse, mais laissait tout de même transparaître une profonde reconnaissance.
"Si tu tombes, je te rattraperai"... Un sourire béat se creusait sur mon visage. Est-ce qu'il le pensait réellement ?
Ce n'est pas le genre de parole que l'on dit à la légère à un oiseau. Mais j'avais déjà le mien pour venir me rejoindre au plus bas, de toute manière.
Nos regards se sont croisés un instant avant que je n’enchaîne."Oh, et... On dit souvent que je suis une fille, par ici. Mais tu peux me considérer comme un garçon, si tu veux ! Ou un oiseau ! Tant que tu me considères, franchement, je m'en fiche."
"Oh d'accord ! Et bien ça sera plus pratique de dire il dans ma tête."
Mes sourcils se sont levés sans que je ne puisse le contrôler. Ah bon ? Alors comme ça, lui, il me voyait comme un garçon ?
Ça changeait. A part mon père, peu entretenaient cet idée. J'avais l'impression que cet Institut souhaitait m'endoctriner afin de devenir une femme...Mais au final, que ça soit l'un ou l'autre..."Mais toi tu préférerais quoi ? Et bien sûr que je te considère ! Pourquoi je ne le ferais pas ? Dans tous les cas que je pense en il, en elle ou comme un oiseau tu es Swann ! D'ailleurs joli prénom !"
"Merci ! Naito aussi, c'est très beau comme nom." J'annonce ensuite avec légèreté, comme si cela était un jeu pour moi. "Allons pour "il", dans ce cas ! Avec toi, je serais un garçon."
Cela dit, je me demandais d'où est-ce que ce garçon pouvait venir. Son prénom avait beau avoir des consonances d'outre-mer, je n'arrivais pas à lui reconnaître un accent particulièrement exotique. Contrairement à moi et mon anglais à sonorité latine, qui est même amené à déranger par moment. Les italiens ont une voix chantante aux yeux des étrangers, parait-il. Alors bon.
Pendant que nous sourions tout deux, j'en viens à amener le sujet du repas. Et c'est là que notre discussion a commencée à prendre une tournure nouvelle;"Hum non pas encore... enfin pas de nourriture en tout cas."
...Huh ?
Pas de nourriture ? Je lui lance un grand regard bondé de questions. Qu'est-ce qu'il sous entendait par là ? On mange quoi, si ce n'est pas de la nourriture ?"Mais je n'ai pas très faim de toute façon.... et ne t'excuse pas pour ça j'ai dis ! Ce n'est rien. C'est normal ! Je n'allais pas te laisser en voyant que tu n'allais pas bien !"
D'une moue dubitative, je balance mon champ de vision autre part, afin de me reconcentrer sur mes pieds."Tu devrais manger un peu, quand même..."
Je disais cela, mais moi non plus, je me sentais incapable de manger à l'heure actuelle. Le moindre élément étranger qui se glisserait dans ma gorge prendrait le risque de se faire éjecter aussitôt par mon estomac. C'était réellement désagréable, cette sensation de nausée. Je commençais à souhaiter qu'il se remette rapidement à parler, afin de pouvoir continuer à attarder mon attention sur son curieux tempérament plutôt que sur les caprices de mon corps."Et désolé pour l'histoire du sang... j'ai tendance à dire tout ce qui me passe par la tête ! Si j'avais peur du sang ça serait un peu contradictoire avec ma maladie mais bon !"
Sa maladie ? Je ne pensais pas que nous allions y venir aussi vite, mais au final, c'était une suite plutôt logique. Mais c'est donc ça, sa pathologie ? Etre fasciné par le sang ?
Cela fait un peu léger pour atterrir chez les Y, non ? Il doit y avoir anguille sous roche, ou alors il doit être réellement malchanceux. Les Y sont peu nombreux, mais l'on en dit pas toujours du bien. Cette catégorie est connue pour abriter les maladies les plus rares, voire les plus monstrueuses.
Bon, être fasciné par le sang, ça fait peur. Mais de là a être monstrueux..."Ne t'en fais pas ! Je ne suis pas un psychopathe ou un tueur dangereux pour les gens hein !"
Mes lèvres se crispent un peu brutalement dans un sourire.
J'aurais jamais pensé une telle chose.... *tousse*"Ma maladie est à un stade trop bas pour ça. Le sang en général me fascine c'est vrai. Mais je préfère largement le mien et en aucun cas je ne veux faire de mal aux gens !"
Je me stoppe dans ma marche, les paupières écarquillées et le corps figé jusqu'au moindre poil. Mon sourire était resté crispé alors cela me donnait réellement une drôle de tronche, comme si mon cerveau avait implosé à l'intérieur. Au moins, si ça avait été le cas, cela aurait été un moyen radical de me débarrasser de ma migraine...
Le cinéma à l'intérieur de mon crâne s'était improvisé pas mal de films glauques à l'affiche; j'hésitais entre "Le-monsieur-qui-mange-des-trucs-pas-nets-mais-on-est-pas-trop-surs" et "L'homme-qui-s'ouvre-les-veines".
En parlant de ça, pas besoin d'être critique de long métrage pour remarquer qu'un bandage entourait son bras. Il était encore plus visible alors qu'il tendait son membre vers la poignet pour ouvrir la porte de sa chambre; légèrement défait, il pendouillait au dessus du vide de manière presque hypnotisante.
Bien...Mes songes s'étaient tournés vers le second film à la carte, c'était officiel désormais. Pourtant, dieu sait que le premier m'aurait plus enchanté. Non pas que j'étais prompt à juger, mais disons que j'avais des tripes qui n'attendaient plus que la bonne occasion pour faire la révolution, et les délires tordus de mon imaginaire leur faisaient un peu trop de l'oeil.
Je l'observais s’enfoncer dans son dortoir, le teint pâle. Il attendait certainement que je le rejoigne mais il me fallut tout de même quelques secondes pour me décider. Juste le temps de constater d'un balayage du regard, que sa chambre n'avait bel et bien rien de sordide. Elle était totalement similaire à la mienne en fin de compte...Les pièces de cette Institut étaient toutes jumelles, et manquaient terriblement d'originalité."Bon, eh bah...Je peux m'allonger, monsieur la chauve-souris ?" soufflais-je avec un brin de cynisme avant de remarquer qu'il m'invitait à m’asseoir sur le lit.
Sans me faire prier, je m'y laisse tomber comme un soldat épuisé, la tête la première contre le matelas. Ce que cela faisait du bien, de ne plus supporter le poids de mon corps sur mes deux pieds.
J'expire quelques instants avant de finalement basculer sur le dos. Mon état semblait devenir beaucoup plus stable dans cette position, même si le moindre de mes membres demeuraient endoloris par la marche. Nous ne nous sommes pourtant pas éternisés... Mes pupilles avaient finies par fuir le plafond d'un gris fade que se partageaient chaque pièce de cette prison, afin d'aller longer les murs qui se trouvaient près de mon moelleux piédestal. Des petites feuilles y étaient accrochées un peu partout. Pas de poster de Dracula, cela dit, ni beaucoup de rouge en vrai. C'était juste des portraits, et quelques jolies natures mortes. Des œuvres réalisées assez habilement; je ne m'y connaissais pas trop, mais pouvais deviner que cela n'avait pas été griffonné avec du matériel ordinaire. Naito devait certainement s'investir dans cette passion."Tu dessines ?" demandais-je d'un ton curieux, alors que mon compagnon revenait à moi.
J'avais une petite pensée pour Anacha et ses jolis dessins. La souffrance est la graine des artistes, on dirait.
Je pointe du doigt l'un des personnages qui s'offrait à ma vision. Cette oeuvre semblait représenter une jeune fille; de manière ingénue, je demande, sans attente particulière;"C'est qui, ça ?"
J'avais continué ma marche comme si de rien n'était.
Une fois dans la chambre je me dirige vers le lieu où était rangé les médicaments.
"Bon, eh bah...Je peux m'allonger, monsieur la chauve-souris ?"
"Si je suis une chauve-souris alors toi tu es un cygne ! Ou un ange... je me pose encore la question...." répondis-je
Je n'avais pas vraiment fait attention au cynisme et lui indique de s'asseoir ou se coucher sur le lit. Après tout ce n'était pas vraiment faux. Une chauve-souris... c'est mignon comme bestiole non ? Enfin chacun ses goûts ! Moi j'aimais bien ça !
Je souris en le voyant s'allonger ainsi. Ça devait lui faire du bien d'enfin ne plus avoir à marcher !
"Tu dessines ?"
Je pris ma bouteille d'eau et remplis un verre avant de le lui tendre avec le cachet. Un sourire prit à nouveau place sur mes lèvres face à sa question. C'est vrai que vu les nombreuses feuilles sur mes murs on pouvait se poser la question....
Je hoche alors positivement la tête.
" Tiens. C'est le cachet anti-douleur. A force des blessures dues à ma maladresse, les médecins ont finit par m'en laisser dans la chambre ! Et oui. J'adore ça ! C'est l'une de mes passions...Si tu veux je pourrais te dessiner un jour ! Tu as une passion toi ?"
J'étais réellement curieux. Ce n'était pas ce genre de curiosité malsaine... non.. plutôt comme celle des enfants, comme le diraient ceux que j'ai connu. J'avais juste cette envie d'apprendre, de dévouvrir, de comprendre.
"C'est qui, ça ?"
Je cherche l'oeuvre indiquée et mon sourire se fit tendre.
"Elle... c'est Lina, ma grande soeur. C'est elle qui c'est le plus occupée de moi et m'a toujours soutenu. Je lui dois beaucoup...."
Je finis par m'asseoir au bord du lit et me mit à refaire correctement mon bandage. Ma jambe était agitée d'un tic nerveux, tremblant un peu. C'était dur pour moi de rester en place et calme.
"En fait, tu es déjà mangé toi ?"
Plasmamitié
Code by Joy"Si je suis une chauve-souris alors toi tu es un cygne ! Ou un ange... je me pose encore la question...."
J'entendais le bruit de ses pas se faire de plus en plus proches. En tournant légèrement la tête, je pouvais le voir verser un peu d'eau dans un récipient, tout en m'offrant une nouvelle pilule d'effets chimiques. J'étais de moins en moins ravi à l'idée d'en ingérer une nouvelle, finalement. Mais mes doigts la saisissent quand même, envoyant un sourire à la chauve-souris afin de la remercier."Tiens. C'est le cachet anti-douleur. A force des blessures dues à ma maladresse, les médecins ont finit par m'en laisser dans la chambre !"
J’acquiesce d'un mouvement du visage tout en constatant de nouveau le bandage à son bras. Soufflant du nez, je commençais à me moquer de mon propre esprit, s'étant imaginé qu'un si gentil garçon s'amuserait à s'ouvrir les veines. Il était juste maladroit. Aussi maladroit que moi. Ca arrive à tout le monde, d'être maladroit; sûrement même aux meilleurs.
Mon autre main vient saisir le verre d'eau après que mon buste se soit redressé, et les commissures de mes lèvres s'écartent de manière spontanée. Je mourrais de soif, et cette coupole m'offrait le saint graale. Posant le cachet sur ma langue; j'essaie de l'immobiliser le plus possible afin de ne pas faire subir à mon palet quelconque frottement amer. Puis, enfin décidé à boire une gorgée, je réfugie mon écoute auprès des paroles du vampire qui m'avait offert ces mets;"Et oui. J'adore ça ! C'est l'une de mes passions...Si tu veux je pourrais te dessiner un jour ! Tu as une passion toi ?"
Un grand sourire force les barrières de mes joues. Lui aussi, il voulait me dessiner ? Est-ce que je rendais si bien, couché sur du blanc ? J'ai toujours gardé le dessin d'Anacha précieusement dans ma chambre; cela me ferait plaisir d'ajouter l'un des siens à ma petite collection. Surtout que Naito également, semblait doté d'or dans les doigts.
A vrai dire, pour répondre sa question, je ne me contente que d'hausser les épaules. J'aime la nature, l'astrologie, les personnes qui m'entourent...Non, à peu près tout me passionne. Donc au final, rien n'est réellement ma passion."Elle... c'est Lina, ma grande soeur. C'est elle qui c'est le plus occupée de moi et m'a toujours soutenu. Je lui dois beaucoup..."
Après lui avoir lancé un nouveau regard, je me reconcentre sur le dessin pendu proprement au mur. Lina...La soeur de Naito... D'après les traits qu'il lui avait octroyé, elle semblait être une jeune femme aux yeux grisâtres et aux longs cheveux bruns. Il s'était appliqué à représenter la moindre de ses taches de rousseurs, et ce détail m'amusa légèrement. Lina... Elle semblait compter énormément, pour la chauve souris.
Le poids du garçon creusa le matelas alors qu'il vint se poser à côté de moi."En fait, tu es déjà mangé toi ?"
Je tenais à avaler encore un peu d'eau avant de rétorquer à mon tour; ne quittant pas des yeux le ciel gris qui teintait les pupilles de Lina. C'était un bien joli nom, Lina.
Finalement, je fais non de la tête après avoir avalée ma goutte."Non. Mais j'ai pas faim, moi non plus. Enfin..."
Tout en tirant une moue monotone, je me prend à penser au joli nuage de ténèbres qui attendait que je me cache derrière son dos. Il était fort probablement seul, à la cantine. Encore seul. Toujours seul, contrairement à moi qui trouvait constamment quelqu'un à qui m'enticher, même lorsque je m'avère être rien d'autre qu'un boulet.
Je n'arrivais pas à comprendre cette sensation de ne pas pouvoir rester ici, mais elle était forte; il ne pourrait pas se douter que je suis dans l'aile Y, et risquerait de s’inquiéter.
Ça me faisait du mal, de l'imaginer inquiet."Ca ira. J'irais au réfectoire après." ajoutais-je d'un ton décidé. "C'est ta grande soeur, qui t'as appris à dessiner comme ça ?"
Puis après un léger silence, ma voix finit par demander de manière plus amère, la vision perdue sur un point inexistant du mur qui nous faisait face;"Elle sait que tu es ici ?.."
Lorsque j'ai mentionné le fait de le dessiner je vis avec joie un sourire orner ses lèvres. Et bien, si j'avais su que ça le rendrait heureux j'aurais évoqué le dessin bien plus tôt !
Je note donc dans un coin de ma tête de penser à dessiner Swann. Il ne fallait pas que j'oublie de le faire ! D'ailleurs est-ce que j'avais assez de matériel ?....
Je me mis à faire mentalement la liste des couleurs dont j'aurais besoin pour son portrait, vérifiant que j'avais tout. C'était donc toujours à moitié dans mes pensées que j'avais répondu à propos du dessin de ma soeur adorée. Je remarque avec un léger amusement qu'il semblait plongé dans la contemplation de la représentation de Lina.
Je vins m'asseoir à ses côtés mais cela ne sembla pas le perturber.
"En fait, tu as déjà mangé toi ?" finis-je par demander
"Non. Mais j'ai pas faim, moi non plus. Enfin..."
Sa réponse me surpris légèrement. Enfin quoi ? Mais je n'insiste pas plus pour le moment. Lorsqu'il se sera un peu reposé et qu'il réussira à marcher sans problème je l'accompagnerais à la cantine. Des personnes devaient sûrement l'attendre... Peut-être qu'elles étaient même inquiète de ne pas voir arriver ce petit ange !
Sa moue me conforta d'ailleurs dans mon idée. Mais pour le moment repos ! On verra le reste après.
"Ça ira. J'irais au réfectoire après."
Tiens... il semblait avoir lu dans mes pensées cette fois ! Très bien !
"C'est ta grande soeur, qui t'a appris à dessiner comme ça ?"
Je sors complètement de mes pensées à sa question et me reconcentre complètement sur lui.
"Hum.... ? Lina ? Oh non. Elle m'encourageait beaucoup mais elle ne savait pas du tout dessiner. Mais elle a toujours cru en moi depuis que j'avais commencé alors j'ai continuer à m'entraîner et voilà où j'ai réussi à arriver maintenant. Bon ce n'est pas encore parfait... mais je m'améliore !"
Je repris mon habituelle sourire joyeux. Durant mon explication j'avais repris mon jeu avec ma manche sans vraiment m'en rendre compte, la tordant un peu. Enfin jouant avec quoi ! Par contre ma jambe avait cessé de trembler... Une bonne chose je suppose ?
"Elle sait que tu es ici ?"
Face à son ton amer je le regarde avec étonnement.
"Oui... elle n'était pas vraiment pour mais elle est au courant. Elle n'avait pas vraiment le choix face à la décision des parents... et puis je me suis dis qu'en venant ici je pourrais peut-être guérir. Pas que je déteste ma maladie hein ! En vrai elle ne me dérange pas moi. Mais au moins je serais enfin normal et on m'acceptera peut-être totalement....."
Au fur et à mesure de mes paroles j'avais perdu mon sourire et ma voix prenait une tonalitée plus... triste ? Certains souvenirs me revenaient en mémoire. Et pas forcément des souvenirs très agréables....
Plasmamitié
Code by Joy"C'est ta grande soeur, qui t'a appris à dessiner comme ça ?"
"Hum.... ? Lina ? Oh non. Elle m'encourageait beaucoup mais elle ne savait pas du tout dessiner."
Encore un talentueux de naissance, on dirait. Un chanceux."Mais elle a toujours cru en moi depuis que j'avais commencé alors j'ai continuer à m'entraîner et voilà où j'ai réussi à arriver maintenant. Bon ce n'est pas encore parfait... mais je m'améliore !"
"Ça ne sera sûrement jamais parfait !" rétorquais-je tout en haussant les épaules. "Néanmoins, je trouve que ça s'en rapproche pas mal ! Tu as l'air d'avoir un don !"
Nous nous échangions un peu de joie par le seul biais d'un regard. Je remarquais la manière dont il tripotais nerveusement son uniforme avec un certain amusement dans les pupilles. Un agité, ça me changeait. J'aurais bien voulue m'occuper aussi en explorant sa pièce de vie mais mes os me faisaient un mal de chien. Après avoir terminé mon eau fraîche, je n'hésite pas une seconde de plus à affaler ma colonne contre les draps."Oui... elle n'était pas vraiment pour mais elle est au courant. Elle n'avait pas vraiment le choix face à la décision des parents..."
Alors Lina aussi a été forcée d'être séparée de l'un de ses trésors, même contre son gré ?
On a beau pouvoir y entrer pour l'entrevoir brièvement, il était impossible d'extirper quoi que ce soit de l'intérieur de ce coffre fort, surtout après y avoir emprisonné ce qu'on avait de plus cher.
Mais Lina n'a sûrement jamais voulu ça. Non, comme maman, elle n'avait sûrement plus que ses larmes pour hurler le nom de Naito alors que l'horizon l'avalait, le digérant dans un estomac où l'acide d'une balle finira sûrement par le brûler. Autant qu'il a carbonisé la cage thoracique de cette gamine sur l'estrade. Qu'il a détruit nos maigres cordes vocales.
Si Lina savait cela, comment réagirait-elle ?"Et puis je me suis dis qu'en venant ici je pourrais peut-être guérir.
Pas que je déteste ma maladie hein ! En vrai elle ne me dérange pas moi."
Ma tête se tourne doucement dans sa direction. Mon expression innocente déchantait, mouvant vers quelque chose qui ne me ressemblait que peu. Les traits qui étaient miens, de mes lèvres jusqu'à mon regard, était bondés d'une intense empathie; identifiant mon reflet blessé à travers ses paroles, un silence respectueux s'était installé entre nous, ne laissant peu à peu place qu'à sa voix brisée et mélancolique.
Moi non plus, ma maladie ne me dérangeait pas, moi. C'était le regard des autres, qui me faisait haïr mon corps mal fait. Ces autres qui ne s'exprimaient qu'à travers des insultes ou du rejet, lorsque l'on en arrivait à mon genre. Pourtant, il y avait le regard de ma mère, de mon corbeau et des quelques amis que je m'étais fais entre ces murs froids; ce regard qui me faisait m'aimer. Qui me faisait perdre de vue l'utilité de changer.
Et pourtant. Au yeux de mon docteur, j'étais obligé; on ne peut pas survivre dans ce monde aussi mal-conçu et bâtard que j'étais, sans ressembler aux autres. Sans marcher au pas, suivre comme un mouton cette société uniforme, où tous se ressemblent, et tous se détestent. Tous jugent jusqu'à leur propre image. Tous ont envie de voir la terre brûler autant que leur propre esprit.
C'est pour finir comme ça, qu'on m'a moqué. Qu'on m'a mit de côté. Qu'on m'a ouvert. Qu'on m'a insulté. Qu'on m'a séquestré. Qu'on m'a manipulé. Qu'on m'a forcé à me détruire avec ce traitement stupide."Mais au moins je serais enfin normal et on m'acceptera peut-être totalement....."
"NON !"
Le verre qui initialement fut dans ma main heurta violemment le mur, projeté par ma lancée. Il explosa contre le papier peint, volant en éclats, presque tout autant que ma voix."C'est faux, Naito ! C'est des mensonges ! C'est des mensonges !"
Mes tempes me faisaient un mal absurde, que je tentais de nouveau de presser aux creux de mes doigts. Un sentiment de colère démesurée m'envahissait. Ce n'était clairement pas une émotion qui m'appartenait, et je ne savais pas pourquoi elle venait si soudainement faire rage au fond de mon être, comme une tempête dévastatrice. Je ne faisais que subir ses coups, se traduisant en perles translucides de chaque côté de mes yeux.
Je voulais lui dire. Je voulais lui dire, qu'il ne pouvait pas troquer la tolérance d'autrui contre une partie de lui-même. Je voulais lui dire, que ce souhait risquait de l'emprisonner ici à tout jamais. Je voulais lui dire de ne pas faire confiance à cet Institut. Je voulais prendre sa main, et lui proposer venir avec nous; les chauve-souris ont des ailes, elles aussi. Il pourrait tenir la distance. Nous pourrions nous échapper de cette prison, lui, corbeau et moi. Si nous sommes ensembles.
Je ne souhaitais plus qu'un garçon si touchant se complaise dans ces espoirs que l'on m'a vendu depuis tant d'années. Tout cela pourquoi ? Tout cela pourquoi ?! Je ne savais pas par quel miracle, durant ces secondes de furie, ce monde sonnait tellement autrement.
Mais tout ne se traduisait que par des cris colériques, sans aucune signification, rappant ma gorge jusqu'à m'en vider le coeur. Je condamne ma bouche avec ma main, craignant que mon agitation soudaine ne me retourne l'estomac pour une ultime fois; j'avais beau analyser, j'avais l'impression que mon esprit virait hors de mon contrôle. Tremblant comme une feuille, je n'arrivais qu'à sangloter, sans que mes yeux ne parviennent à croiser de nouveau ceux de la chauve-souris.
Maintenant que j'y pensais, cela me rappelait mes crises d'il y a plusieurs années de cela, et m'était au final beaucoup trop familier. J'étais sûr que c'était encore de la faute aux docteurs, ce qui m'arrivait. Ca ne pouvait être que cela.
Ses compliments pour mes dessins m'atteignirent droit au coeur, si bien que j'en oublie le fait qu'il avait dit que ça ne sera sûrement jamais parfait. C'est ainsi que notre dialogue continua. Enfin jusqu'à ce qu'on atteigne ma façon de penser quant aux raisons qui me poussent à rester ici....
"Mais au moins je serais enfin normal et on m'acceptera peut-être totalement...."
"NON !"
Son cri me sortit brutalement de mes pensées et je le regarde avec inquiétude, un peu perdu. J'avais l'impression d'avoir l'esprit embrumé...comme si j'avais du mal à me reconnecter à la réalité. Cette réalité qu'il m'arrivait si souvent de fuir, de perdre. Cette réalité que j'oubliais en m'évadant si souvent dans mes souvenirs, mes pensées, mes réflexions.
C'est comme au ralentit que je vis mon verre se fracasser contre le mur. Les morceaux tranchants et transparents retombèrent au sol. J'avais intérêt à nettoyer cela avant de me blesser à nouveau ou de me faire engueuler... Car bien sûr je ne dirais pas que ce n'était pas moi qui l'avait cassé. Le personnel de l'établissement était habitué à ma maladresse à force....
"C'est faux, Naito ! C'est des mensonges ! C'est des mensonges !"
Ces paroles semblèrent rendre au temps sa vitesse normal et je l'écoute, le regardant les yeux écarquillés alors que je ne m'attendais pas à un tel éclat de sa part. Avais-je dis quelque chose de mal ? Il fallait vraiment que j'apprenne à ne pas dire tout ce qui me passait par la tête !
Mon étonnement se changea en inquietude et en nervosité lorsque j'entendis ses cris et vis ses perles nacrées au coin de ses yeux. Un moment de panique me saisit. Je voulais l'aider, évidement ! Mais comment devais-je faire cela ? Que devrais-je faire tout court ?! On ne m'avait jamais appris à calmer les gens... Généralement c'était moi qu'on calmait...
"Swann...." appelais-je doucement
J'hésitais grandement sur la marche à suivre, me posant milles et une questions. Qu'est-ce qui le calmait ? Qu'est-ce qui pourrait l'apaiser ? Faire taire ses cris déchirants et ses sanglots ? Cela me faisait mal de voir ce petit cygne dans cet état....
C'est en voyant ses tremblements et son regard fuyant que mes questions se mirent pour une fois sur pause. Je me souvenais que pour me calmer ma soeur me faisait souvent un câlin, le temps que je m'apaise.... Mais cela marcherait-il sur Swann ? Bon autant essayer ! Au pire si je sens qu'il se crispe ou que ça ne l'aide pas je le lâcherai et trouverais une autre solution.
C'est avec cette résolution que je finis par prendre l'ange dans une étreinte protectrice, le serrant juste assez pour lui montrer ma présence.
"S'il te plait petit cygne.... calme toi... Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un problème ? On t'a fait du mal ?... Allez arrête de crier et pleurer...." dis-je doucement
Je disais tout ce qui me passait par la tête et qui était potentiellement rassurant et calmant, faisant attention au moindre de ses gestes au cas où il voudrait que je le lâche. Ou pour savoir si ça marchait et que je devais continuer. Dans tous les cas je voulais sincèrement qu'il aille mieux et se calme.....
Plasmamitié
Mes dents étaient venues pincer le creux de ma main, histoire d'opprimer cet élan de frustration à l'intérieur de mon être. J'observais ma vision redevenir floue, mais je savais que cette fois, cela était dû à mes sanglots; c'était devenu bien trop difficile de ne serait-ce qu'amener mon bras à mes joues pour les effacer.Code by Joy"Swann...."
Je lève rapidement des yeux humides en direction de Naito, avant de les faire aussitôt retomber honteusement. Ma voix, aussi hurlante que celle d'un damné, était comme raisonnée par la sienne et se taisait progressivement. Je ne pouvais pas me permettre de faire un tel boucan en sachant que des surveillants dans patrouillaient le corridor. Cela serait égoïste de laisser ce patient se faire punir par ma faute, non ? Je n'avais rien à faire dans sa chambre, et n'importe quel garde pourrait se demander la légitimité de ces éclats de verre qui dorénavant tapissaient le sol comme des larmes.
C'est...Moi qui ai fais ça ?
Mes yeux scrutaient le carrelage froid de cette chambre d’hôpital. Ils l'analysaient avec peur, ma furie s'altérant en une crainte ineffable. Je prenais peu à peu conscience de ce qui m'arrivait alors que je reprenais mes esprits, et mon cœur s'accéléra jusqu'à en faire frémir mes doigts.
Je voulais prendre un recul, et quitter ce lit. Je voulais m'en aller le plus loin possible de cet endroit.
C'est moi qui ai fais ça ?!..."S'il te plait petit cygne.... calme toi..."
Alors que j'étais bloqué dans mes remords, les bras de Naito s'enroulèrent autour de moi. Il me serrait doucement contre lui, comme si sa chaleur voulait m’ensevelir, m'isoler loin de ce monde tel un bouclier. Mais mon regard n'arrivait pas à quitter cet objet éclaté, même lorsque mon corps se lova contre le sien.
J'avais brisé froidement une carapace translucide et pure. J'avais détruit sans scrupule quelque chose qui m'avait aidé. Jusqu'où étais-je capable d'aller ? Jusqu'où ces médicaments allaient me mener ?
Ce n'était pas moi."Qu'est-ce qui se passe ? Il y a un problème ? On t'a fait du mal ?... Allez arrête de crier et pleurer...."
Les mots de la chauve-souris me ramenaient peu à peu à la réalité. Je les entendais sans les écouter, laissant ma main décoller peu à peu de mes lèvres. Une morsure bien visible pouvait s'entrevoir sur ma paume; mais étrangement, je ne ressentais pas la douleur qu'elle me provoquait.
Un ange passa quelques instants et l'atmosphère semblait avoir repris son souffle. J'avais peu à peu laissé tomber ma masse sur lui, le remerciant intérieurement du soutien qu'il m'octroyait. Ma tête s'était posée sur son épaule de manière assez abattue avant que je ne daigne essuyer mes pleurs."...Pardon..."
C'était un pardon pour le verre. Un pardon pour mes cris. Un pardon pour mon poids. Mais aussi un pardon pour son passé, la raison pour laquelle il est ici aujourd'hui.
Doucement, je finis par me redresser, me libérant de cette étreinte que mon ingratitude ne lui avais pas rendue.
Mon mal de tête s'était dissipé, preuve que son cachet devait faire effet, ou que je commençais enfin à reprendre consistance."Tu vois ?"
Ma main avait spontanément gagné son épaule. L'autre, pointait du doigt chacune des échardes brillantes qui jonchaient le plancher."C'est tout ce qu'on y gagne, à vouloir sacrifier une partie de soi pour les autres."
Je me levais doucement du lit, ignorant la douleur de mon corps et m'approchant des morceaux tranchants. Ma silhouette se penche afin d'en saisir un entre mes doigts, laissant mes cheveux cascader sur mes épaules frêles."Personne ne sera là pour réparer ce qui a été cassé. Ni cet Institut, ni tes parents."
Me tournant face à lui, je serrais le fragment de verre entre mes doigts, jusqu'à ce que ça en devienne douloureux. Mes iris s'étaient noyés dans le bleu des siens avec persuasion, avant de glisser jusqu'au bandage à son bras. Quelques regrets suite à cette éruption de haine faisaient opposition à ce profond désir qu'il puisse croire en mes paroles. Peu importe la manière dont il me voyait à présent, je n'étais épris que par l'effroi. L'effroi de voir un jour une plaie éclore sur un coeur aussi pur, alors que son pansement me prouvait de la manière la plus simple du monde, qu'il était loin d'être refréné par la douleur.
Finalement, un sourire terriblement amer avait noué mes lèvres. Bondé d'un mélange de douceur et d’affliction, alors que des larmes dégringolaient encore sur mes joues, victimes de la blessure qui creusait dans ma peau."Ça ne te fais pas peur ?..."
Je l'avais sentis peu à peu se détendre et s'appuyer contre moi. Je n'avais rien dis, n'avais fait aucune remarque. J'avais simplement continuer à parler, l'apaisant jusqu'à ce qu'il se calme totalement. J'agissais par instinct, reproduisant ce que ma soeur avait toujours fait pour moi. Je détestais voir les gens souffrir, que ce soit des inconnus ou des amis. Ce petit ange n'allait pas bien, il était blessé, je voulais l'aider. Je devais l'aider. Et si j'en avais la capacité pourquoi ne pas le faire ? Je me fichais des conséquences. À cet instant j'avais l'impression de me voir dans un miroir lors de ces nombreuses crises. Dans une vie tout laisse des traces. Ma chambre devait encore se souvenirs des nombreux objets brisés, des coups sur les murs....
Alors je continuais simplement jusqu'à sentir ses sanglots se calmer, jusqu'à le voir essuyer ses larmes.
"...Pardon..."
Pardon ? Mais pardon pour quoi ? Pour le verre ? Ça se remplace, l'essentiel était qu'il n'était pas blessé. Pour ses cris et ses larmes ? Tout le monde avait le droit de craquer. Quelque soit la raison de sa demande de pardon....
"Ce n'est rien."
Je tente un sourire et le laisse se redresser sans tenter de le retenir dans l'étreinte.
"Tu vois ?"
Mon regard se porta sur les éclats de verres jonchant mon sol. Oui je les voyais, ces petits bout parfois invisible mais si tranchant, douloureux. Faudrait que je pense à les ramasser avant que quelqu'un ne finisse par se blesser avec, moi y compris....
"C'est tout ce qu'on y gagne, à vouloir sacrifier une partie de toi pour les autres."
Je le regarde se lever, gardant le silence. Mes yeux suivirent ses mouvements alors qu'il ramassa un bout de verre. Je ne le savais que trop bien ça. Et pourtant, je ne pouvais m'en empêcher.... J'avais ce besoin d'exister, de me sentir vivant. Je ne voulais pas changer, enfin pas vraiment. Mais y avait-il vraiment une autre solution ?
Une petite voix me chuchota que oui, fuir était une autre solution. Mais fuir pour aller où hein ? Je ne pouvais pas rester seul. Autant à cause de mon caractère, de cette peur de l'abandon et parce que j'étais rationnel. Je ne survivrais pas seul. C'était trop dangereux avec ma maladie.
"Personne ne sera là pour réparer ce qui a été cassé. Ni cet institut. Ni tes parents."
Son regard rencontra le mien avant qu'il ne se mette a regarder mon bandage. Par automatisme, je regarde aussi ses bandes protégeant mes blessures et cicatrices. Volontaires ou non d'ailleurs, bien que la majorité n'étaient pas faites de mon plein grès.
"Je le sais." finis-je par dire
Je relève ma tête vers lui.
"Je sais tout ça Swann.... Quelque chose une fois cassé ne pourra jamais être réparé totalement. Vouloir changé pour les autres n'est pas sain. Mais je ne peux rien faire d'autre petit cygne.... Je...Je ne peux pas.... J'ai besoin des autres Swann.... Sans eux je serrais déjà mort à l'heure actuelle. Je n'ai jamais appris a survivre seul... je n'ai jamais appris....Je ne supporte pas la sollitude.... et je sais que ma soeur ne sera pas toujours là. Je ne veux pas changer.... Mais je ne vois pas d'autre solution." finis-je par avouer
Mes poings étaient crispés contre mes genoux. Mes ongles laisseraient sûrement une marque dans ma peau mais actuellement je m'en fichais complètement. Je finis par baisser la tête, tentant de retrouver mon sourire, de chasser ses pensées. Je devais être joyeux, heureux. Il ne fallait pas que je sois amer. D'autres avaient de bien plus grand problème ! Il fallait.....
"Ça ne te fais pas peur ?..."
Peur... peur de quoi ? De changer ? D'être détruit ? Peur de lui ? Peur des changements ? De moi-même ?
"Peur de quoi Swann ?..."
Plasmamitié
Code by Joy"Je le sais."
Mes yeux quittèrent son bras pour revenir à son visage, appelés par ses paroles. Il me regardait, lui aussi. Fixement, munit d'une maturité que je n'avais pas. Que j'enviais à tous."Je sais tout ça Swann.... Quelque chose une fois cassé ne pourra jamais être réparé totalement. Vouloir changé pour les autres n'est pas sain."
Je soupire à cette entente, me sentant comme compris. J'entrouvrais la bouche pour ajouter quelque chose, mais j'eus vite fait de remarquer qu'il n'était pas allé au bout de sa pensée."Mais je ne peux rien faire d'autre petit cygne.... Je...Je ne peux pas.... J'ai besoin des autres Swann.... Sans eux je serrais déjà mort à l'heure actuelle. Je n'ai jamais appris a survivre seul... je n'ai jamais appris....Je ne supporte pas la sollitude.... et je sais que ma soeur ne sera pas toujours là. Je ne veux pas changer....
Mais je ne vois pas d'autre solution."
"Ça ne te fais pas peur ?..."
J'avais soufflé cela promptement, juste après avoir remarqué ses doigts se contracter sur ses cuisses. Ses cheveux brins voilaient de par quelques mèches une expression que je devinais sombre, pouvant sentir les conflits qui se déroulaient à l'intérieur de lui, même depuis là où j'étais.
Quelque chose dans cette vision laissa une fêlure sur mon coeur."Peur de quoi Swann ?..."
"Ça te fais peur. Je le vois."
Je désignais du menton ses deux mains avant de lâcher le morceau de verre avec dédain, le laissant s'écraser au sol dans un léger tintement."Moi, je pense que ça ne sert à rien, tout ça. Si tu as tant besoin des autres, pourquoi ne vas-tu pas vers ceux qui t'acceptent comme tu es ?"
Ma paume, douloureuse et blessée, pars effacer mes larmes, n'en laissant presque aucune trace. A part ce léger vibrato dans ma voix, rien ne rappelait leur passage."Tu pourrais trouver d'autres Lina, si tu prenais un peu plus de hauteur."
Je me revois, les pieds suspendus au dessus du vide, déployant mes ailes parmi les avions. Nous étions allés si hauts; alors que je prenais son bras, j'avais réellement l'impression de décoller de cet Institut gris, pour aller valser entre les nuages.
Personne ne t'as jamais appris à voler, Naito ?
"Ça te fais peur. Je le vois."
Le tintement du verre me fit relever la tête et le regarder. Oui j'avais peur. J'avais peur de nombreuses choses. Je restais humain après tout.... c'était dans ma nature non ?
"Moi, je pense que ça ne sert à rien, tout ça. Si tu as tant besoin des autres, pourquoi ne vas-tu pas vers ceux qui t'acceptent comme tu es ?"
Un sourire amer naquit sur mes lèvres alors qu'il séchait ses larmes.
" J'ai essayé..... mais ça n'a pas toujours marché. Les gens peuvent être là un moment puis partir par la suite.... Je le sais que je devrais mais.... et si je ne trouvais jamais ?....
Peur.... Oui j'avais peur. J'étais terrifié. Terrifié de ne jamais trouvé personne... De me retrouver seul.... C'était....Normal...non ?
"Tu pourrais trouver d'autres Lina, si tu prenais un peu plus de hauteur."
J'hésite. D'autres Lina ? Etais-ce possible ?....Est-ce que je pouvais vraiment trouver d'autres personned comme ma soeur ? Des gens qui m'accepterait comme j'étais, entièrement, sans me demander de changer ? Sans que je ne doivent tenter d'être quelqu'un d'autre ?
Mais il y avait un problème. Il y en avait toujours un.
"Comment fait-on Swann ?... Comment fait-on pour prendre de la hauteur ? Pour s'envoler ?"
Ma voix était hésitante mais je semblais bien plus calme qu'il y a quelques minutes. J'étais juste perdu. Perdu et curieux. Je voulais apprendre, je voulais comprendre, je voulais réussir.....
Plasmamitié
Code by Joy"Moi, je pense que ça ne sert à rien, tout ça. Si tu as tant besoin des autres, pourquoi ne vas-tu pas vers ceux qui t'acceptent comme tu es ?"
"J'ai essayé..... mais ça n'a pas toujours marché. Les gens peuvent être là un moment puis partir par la suite...."
Je clignais des yeux à plusieurs reprises tout en constatant son sourire afligé. Je n'avais jamais vu les choses d'une telle manière. De ma vie, je n'avais jamais été abandonné. Les gens m'ayant promis dévotion sont toujours restés à mes côtés, et ce peu importe les difficultés et les obstacles, tels de fidèles coeurs de lions. J'ai toujours eu une confiance aveugle en ceux que j'aimais.
Alors c'était difficile de saisir l’ampleur des larmes qui se cachaient derrière son sourire. Je ne me contentais que de le scruter avec l'incompréhension d'un enfant."Comment fait-on Swann ?... Comment fait-on pour prendre de la hauteur ?
Pour s'envoler ?"
Mon expression se trouva illuminée par les quelques rayons de soleil qui traversaient les vitres. Mes deux mains retombées de chaque côté de mes hanches, que je fixais avec des yeux brillants de tendresse. Je ressentais dans sa voix une pointe d'hésitation; l'enthousiasme d'un héros prêt à me suivre. Nous pourrions quitter cet endroit par le ciel, frôler les nuages, traverser la grande mer...Plus nous serons, plus cela deviendra simple de trouver une solution.
Je ne savais pas d'où cette volonté sortais, mais cette chauve-souris m'avais aidée de bon coeur, aujourd'hui. Et j'étais dorénavant déterminé à ne pas le laisser seul dans cette cage."Eh bien, pour commencer, il faut trouver quelqu'un qui puisse te donner des ailes." M'accroupissant, je m'attardais à ramasser symboliquement chacun des morceaux de verres que le sol portait. "Je connais une personne qui les dessine bien. Il doit m'attendre à la cantine, actuellement; ça te dirait qu'on aille le rejoindre ?"
Les ayant rassemblés dans l'une de mes paumes (celle qui n'était pas balafrée), je me relevais un peu maladroitement puis tournait ma tête de droite à gauche de la chambre, cherchant un endroit où les jeter. Mes yeux finissent par recroiser l'azur abyssal de ceux de Naito; j'entamais quelques pas dans sa direction, le pas aussi léger que celui d'un fantôme, alors que mes cheveux cendrés suivaient ma silhouette comme le feraient les plumes d'un phénix. Tendant gentiment mon autre main vers lui, aussi naturellement qu'il m'avait tendu la sienne à notre rencontre; mon sourire était posé, baigné d’amabilité, comme on l'adresserait à un animal sauvage que l'on souhaiterait adopter. Celui-là était plus docile que mon corbeau aux allures indomptables; je me demandais intérieurement comment ces deux personnages diamétralement opposés pourraient s'entendre. C'était comme s'essayer à une nouvelle expérience chimique, pouvant mener à une explosion ou à une découverte scientifique. Je préférais prévoir cela de la manière la plus optimiste possible."Naito, j'aimerais tenter de rester avec toi. Avec le vrai toi. Alors tu veux bien...Essayer une nouvelle fois ?" soufflais-je avec douceur, alors que je l'invitais de mon geste à m'accompagner pour sortir de la chambre.
Il était vrai que ce vampire m'éveillait des frissons, mais cela n'altérait pas au final mon désir de devenir son ami. A travers ce bras tendu, je souhaitais réellement que nous puissions parcourir un bout de chemin ensemble, voler en meute sans savoir où le courant nous mènerait.
Peut-être que cette fois, ça marchera.
Je le vis cligner des yeux, comme perdu. Peut-être ne comprenait-il pas ? Je n'avais peut-être pas eu de chance dans mes relations jusqu'à maintenant ? A force cela était devenu une normalité pour moi.... mais je pense qu'il fallait que ça change. Tous ne finissent par par nous abandonner.
Ses yeux me scrutaient, comme s'il tentait de saisir mes paroles. Je le comprenais sur ce point. On cherche tous à un moment où l'autre de comprendre des choses, d'en saisir le sens, analyser et retenir chaque informations. Enfin c'est ce que je faisais en tout cas. A chaque minute de ma vie.
"Comment fait-on Swann ?... Comment fait-on pour prendre de la hauteur ?
Pour s'envoler ?"
Je vis un sourire naître sur ses lèvres. Ou en tout cas il se retrouva comme illuminé, dégageant une aura qui m'apaisa, me calmant. C'était doux. Cela faisait longtemps que je ne m'étais plus senti aussi apaiser d'ailleurs. Un sourire sincère naquit donc sur mes lèvres.
"Eh bien, pour commencer, il faut trouver quelqu'un qui puisse te donner des ailes."
Je le regarde ramasser chaque morceau de verre, l'écoutant attentivement et lui accordant toute mon attention, cas rare venant de ma part vu que j'étais très facilement distrait.... Je ne jouais même pas avec ma manche ou mes bandages. Le temps semblait être arrêté, comme attendant, tout comme moi, les paroles de cet ange, car oui, plus de doute là-dessus. Swann était un ange.
"Je connais une personne qui les dessine bien. Il doit m'attendre à la cantine, actuellement; ça te dirait qu'on aille le rejoindre ?"
Bien que mon intinct me disait que je courrais un potentiel dangé avec cette personne dont parlait Sawn -allez savoir pourquoi d'ailleurs....- j'étais impatient de rencontrer cet être auquel le cygne semblait tenir beaucoup.
"Pourquoi pas."
Pour commencer à voler il fallait essayer. Je revoyais ma soeur lors de mon départ. Elle savait que je risquais de me renfermer une fois seul. Je revoyais encore ses pleurs, je l'entendais encore crier sur mes parents, leurs en voulant de me laisser partir dans un lieu dont on ne connaissait rien. Mais je me souvenais aussi de son sourire, de sa dernière étreinte. Je ne pouvais pas la décevoir. Je ne devais pas abandonner et me laisser sombrer dans cette monotonie. Je devais au moins essayer de combattre pour rester moi-même. Essayer d'enfin déployer mes ailes et m'envoler, m'échapper de tout ça. Rencontrer des gens auquels on pourrait toujours faire confiance, découvrir de nouvelles choses.Avancer tout simplement sans se complaire dans l'hypocrisie des gens. Je n'avais plus besoin d'être seul.
Je vis sa main se tendre avec gentillesse vers moi. Je tendis ma main bandé, étant gaucher, avant de me rattraper mar habitude et d'attraper délicatement celle de Swann avec celle non blessée.
"Naito, j'aimerais tenter de rester avec toi. Avec le vrai toi. Alors tu veux bien...Essayer une nouvelle fois ?"
Je me lève et relâche sa main, hochant positivement la tête. Mon sourire habituel était revenu.
"Oui. Oui je veux bien essayer une nouvelle fois"répondis-je doucement
Je pense que pour une des rares fois de ma vie j'étais déterminé et rien ne pourrait me faire changer d'avis sur ça. Le passé reste le passé. Le laisser me hanter n'apporterait rien de bon pour moi, comme pour mon entourage.
J'accompagne donc Swann, sortant de la chambre et nous rendant à la cantine où attendait cette personne dont il avait parlé.