VODENI Hyppolite, DESSANGES Agnès & LAVOIR Astrid
Mais lorsque l'heure de sa pause arriva, la secrétaire sentait que ses muscles avaient besoin de se relâcher un peu. Elle pouvait s'accorder cela, maintenant que ces 20 minutes étaient prévues pour elle. Astrid s'étire alors, puis sort de sa mallette noire une petite barre de chocolat afin de refaire le plein d'énergie. Elle s’efforçait d'ignorer qu'à ce rythme, elle risquerait de s'évanouir avant la fin de la journée; elle avait vécue pire, et pour elle, céder ainsi à sa faiblesse n'était pas une option. Ici, Onyx se devait de montrer de quoi elle est capable, même si cela impliquait de faire des heures supplémentaires ou de sacrifier sa santé rien que l'espace d'une journée. Néanmoins, cela serait du gâchis de consacrer sa première pause à ruminer sur sa fatigue, lorsqu'on à la chance de travailler dans un établissement aussi splendide et spacieux que l'Institut Espoir. Rien qu'à son arrivée, elle avait été marquée par la grandeur et la luminosité qui émanait de chaque couloir de ce bâtiment; Astrid à toujours été habituée à travailler dans de petites entreprises alors, ici, elle se sentait comme quelqu'un d'importance. De plus, la vue qu'elle avait depuis la fenêtre de son bureau, qu'elle partageait le Docteur Barrabil, avait tout d’intéressant. D'ici, on avait une vue magnifique sur un magnifique lac gelé et un bout de forêt "morte". Onyx l’appelait "la forêt morte"; elle n'a pas souvent eue l'occasion de voir de la forêt, à part à la télévision où durant quelques voyages scolaires. Elle avait déjà observé les forêts enflammées d'automne, étincelantes l'hiver, éveillées le printemps et accueillantes l'été...Mais celle-ci, même sous un tapis de neige, ne semblait pas comme celles qu'elle eut vu auparavant, comme si elle avait été rongée par quelque chose destructeur.
Parfois, très rapidement entre deux affaires, elle s'imaginait observer le lac fondre durant une pause de midi, où venir regarder cette forêt funeste de plus près. Mais pour l'instant, elle était plus intéressée à visiter son fameux lieu de travail. Elle avait repérée un escalier, lorsqu'elle marchait jusqu'à son bureau avec son supérieur; peut-être verra-t-elle mieux ce décor fort singulier d'un peu plus haut ? Peut-être cela l'inspirera-t-elle assez pour écrire un peu aujourd'hui, ce serait vraiment formidable. A cette idée, elle emmena avec elle un petit calepin et un stylo, avant de sortir du bureau et monter au premier étage, prête à trouver la fenêtre lui offrant la vue la plus idéale afin de lui tenir compagnie.
Elle se redressa et épousseta ses vêtements. Qui pouvait bien vouloir quelque chose à Donatien à cette heure-ci ? La plupart des médecins étaient en consultation et le personnel évitait généralement de s’adresser directement à lui, préférant passer par elle. Il fallait dire qu’avec le chef des médecins, on ne pouvait jamais s’attendre à ses réactions et que sa secrétaire était bien plus commode. Elle déverrouilla l’écran et ce qu’elle vit lui déplut fort.
Ange a écrit:Ça te tente un thé ou un café tout à l'heure ? J'ai envie de faire un tour dehors.
Ange Barrabil. Elle grinça des dents, élimina la notification et verrouilla de nouveau l’écran aussi sec. Elle ne savait pas trop pourquoi mais bizarrement, elle sentait qu’elle allait oublier de demander à son patron ce qu’elle devait répondre. Peut-être même qu’elle oublierait de lui signaler qu’il avait reçu un message. Ce ne serait pas de sa faute. Après tout, il ne reviendrait dans les parages que dans une heure, lorsqu’il aurait fini sa séance avec Adèlys et elle était tellement occupée avec cette restructuration ! Ça lui sortirait probablement de la tête et qui pourrait lui en vouloir ?
La vérité, c’était qu’Agnès détestait le docteur Barrabil. Elle était absolument convaincue qu’il s’agissait d’une mauvaise fréquentation pour Donatien, mais malheureusement, il se trouvait que c’était la seule qu’il ait. Elle avait été ravie au début de voir qu’il s’était fait un ami, qu’il commençait enfin à avoir des relations sociales qui le ferait sortir de son égocentrisme et puis… elle avait vite déchanté. Un homme comme monsieur Barrabil ne pouvait qu’égarer encore plus une âme perdue comme celle de cet homme aux cheveux blancs. Donc moins ils se voyaient, mieux ce serait pour lui.
Elle se redirigea vers le dossier qu’elle était en train de compléter, lisant les renseignements de la fiche pour les transférer sur celle qui la remplacerait mais ses pensées agacées divergeaient. Elle dut s’y reprendre à plusieurs fois pour recopier le nom de famille d’Ophelia sans faute d’orthographe. Elle lâcha son stylo. Elle avait besoin d’une pause. Besoin de prendre l’air et de se sortir de l’esprit cet odieux personnage. Elle ne pensait pas aller loin, mais par habitude, elle enfila la bandoulière de son sac sur son épaule d’un mouvement machinal.
Elle se dirigea vers la porte donnant sur l’extérieur mais ce qu’elle vit par la fenêtre l’en dissuada. Il faisait un temps de chien et – elle fouilla dans son sac – c’était bien ce qu’elle pensait, elle n’avait pas pris son parapluie. Elle décida donc de remonter dans sa chambre pour aller le chercher.
Alors qu’elle arrivait en haut du premier escalier, elle entendit le bruit caractéristique d’un crayon grattant sur le papier. Tiens, c’était curieux. A cette heure-ci de la journée, il n’y avait généralement personne au premier étage. Elle passa sa tête et sa curiosité en dehors de la cage d’escalier. Ce qu’elle vit la surprit encore plus. Il ne lui semblait pas connaître cette silhouette à la chevelure blonde. Or, elle connaissait tout le monde ici. Jusqu’au dernier des patients. Elle s’approcha donc.
- Bonjour, je ne vous dérange pas ? Votre visage m’est inconnu, je crois que nous n’avons pas eu le plaisir d’être présentées.
Et cela la dérangeait au plus haut point de ne pas être au courant, ce qui pouvait se percevoir dans son léger froncement de sourcil, néanmoins plus intrigué qu’hostile. Puis elle lui tendit la main avec un sourire qui se voulait avenant et accueillant.
- Agnès Dessanges. Je suis la secrétaire de monsieur Elpida. A qui ai-je l’honneur ?
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Travailler pour Donatien Elpida était une forme de suicide. Il y avait des jours où nettoyait ce qui était déjà propre ne l'incommodait pas plus que ça. Et puis il y avait les autres jours. Il y avait les jours où Hyppolite nettoyait des tâches de sang dans la salle de soins, voire dans le bureau de son patron -même si ça n'avait été qu'une fois -. Il y avait des jours où prendre des photos, des vraies lui manquait, où il avait soudainement envie d'appeler son ex-fiancée et surtout avait envie de dormir.
Ce matin-là, Hyppolite était épuisé. Il avait rangé la chambre de son patron avec plus de véhémence qu'à l'accoutumée. Manquant cruellement de sommeil, il n'avait pas fait attention et avait fait tomber la bibliothèque ? La vérité ? Il avait hésité à avaler la bouteille d Javel. Mais il avait pris le temps de tout re-ranger, essayant de se souvenir le classement des livres que Donatien ne lisait même pas. Heureusement qu'Hyppolite avait tout noté !
Mais voilà, il était éreinté. Dans un pantalon de jogging qui le mettait étonnement en valeur, sûrement grâce à l'élastique qui lui serrait la taille, et un pull simple, il piétina jusqu'à un escalier, mais pas n'importe lequel : cet escalier offrait une sublime vue sur l'Institut. La forêt brûlée en premier plan attirait l'oeil en premier, mais Hyppolite se focalisait sur la mer au loin. Il se prenait de passion pour le rythme des vagues, déchaînées un jour, reposées un autre. Le photographe avait dans sa poche son Iphone au cas où il lui viendrait le courage de prendre une photo. Il avait sous le bras un oreiller parce que oui : il avait l'intention de piquer un somme en imaginant le murmure de la mer.
Mais évidemment, ça n'allait pas être possible : deux silhouettes lui avaient volé sa place. Déjà c'était deux filles alors il supposa que leurs bavardages allaient s'éterniser, mais en plus il y avait Agnès Dessanges. Hyppolite ne la connaissait pas très bien, malgré leurs années de travail commune, mais il l'imaginait bien relancer les discussions.
Hyppolite s'attarda malgré lui sur le physique des deux femmes. Il n'y avait pas à dire : toutes les femmes étaient belles. Les cuisses d'Agnès avaient cette qualité qu'on ne retrouvait malheureusement plus de nos jours, c'est-à-dire qu'elles se touchaient. De telles courbes renvoyaient une impression de douceur au photographe, mais l'énergie de la secrétaire avait tendance à rompre ce charme. Quant à sa compagne, elle était tout aussi jolie. Du genre à posséder un charme mystérieux. C'était peut-être la frange qui lui soulignait ce côté énigmatique, ou alors le carnet dans sa main. Une dessinatrice ? Hyppolite ne l'avait jamais croisée. Tant qu'elle n'était pas la nouvelle secrétaire du Docteur Barrabil, tout allait bien !
D'un pas lent il rejoignit ces dames. Ce n'était pas dans le but d'alimenter la conversation -il était bien trop intimidé pour s'immiscer de la sorte - mais pour leur demander poliment de lui céder la place pour sa sieste. Il avait les pomettes roses en s'imaginant leur adresser la parole, et ce fut avec la timidité d'un enfant qu'il les interpella:
- Ce n'est pas le bon endroit pour bronzer.
Il se passa une main dans les cheveux, nerveux. Ce geste dérangea ses mèches qui lui tombèrent autour de son visage, épousant ses traits délicats. Maintenant, il fallait leur demander de partir. Mais il avait oublié la politesse et il avait peur qu'Agnès Dessanges le gronde alors il bafouilla :
- Bonjour, au fait.
Je suis désolée, j'ai supprimée ce post sans faire exprès *est un boulet*.
Pour les lecteurs qui pourraient passer par là à tout hasard, je fais un petit résumé de ce qui a pu se passer dans cette réponse ;
En gros elle a observée longuement le physique d'Agnès avec beaucoup d'admiration, s'apprêtant à répondre, lorsqu'elle vit Hyppolite s'approcher (ne se privant pas de l'analyser aussi de manière intriguée). Elle se présente aux deux en tant que secrétaire du docteur Barrabil et exprime ce a quel point elle est contente de rencontrer ses collègues.
Sinon mes partenaires de RPs qui sont géniaux et a qui je fais des poutoux résument plutôt bien l'attitude qu'elle a pue avoir au cours de cette réponse donc c'est cool.
Je suis vraiment désolée pour le désagrément, faut vraiment que j'arrête de répondre aux RPs trop tard le soir.. ]
La jeune blonde s’apprêtait à lui répondre quand son regard fut attiré à l’autre bout du couloir. Agnès le suivit. C’était Hyppolite. Elle fut agréablement surprise de le voir. Elle le croisait tous les matins devant la porte de Donatien Elpida mais il était trop rare à son goût qu’ils se croisent en journée.
- Ce n'est pas le bon endroit pour bronzer. Bonjour, au fait...
La brunette eut un sourire intrigué. Elles n’étaient pas là pour bronzer, ni l’une ni l’autre si elle en croyait le carnet noirci que l’inconnue tenait à la main. Et puis de toute façon, vu la météo d’aujourd’hui, aucun endroit n’était le bon pour bronzer sur cette île. Elle répondit néanmoins à sa salutation d’un signe de tête, bien qu’ils se soient déjà vus le matin même. Puis elle se retourna ver celle dont elle attendait toujours une réponse. Il lui sembla qu’elle mettait beaucoup de temps à trouver ses mots, aussi, elle tenta de mettre dans son regard tout ce qu’elle avait de plus sympathique, pour l’encourager.
- Je suis enchantée de faire votre connaissance à vous deux. Mon nom est Astrid, Lavoir Astrid.
Astrid. Astrid, c’était un très joli nom. Du genre qu’elle aurait pu donner à ses enfants si le Ciel lui en avait accordé… Oh ça y est, elle recommençait à déprimer ! Elle tenta de chasser au plus vite cette pensée pour se concentrer sur la suite de la conversation.
- Il est normal que nous ne nous soyons pas rencontrés avant, je suis arrivée récemment en tant que secrétaire, au service du docteur Barrabil.
Oh, d’accord, elle comprenait mieux qu’elles ne soient jamais vues et… Oh ! Stop. Quoi ? Le docteur Barrabil avait engagé une secrétaire ? Quelle prétention ! En quoi avait-il besoin d’une secrétaire ? C’était elle qui fournissait les trois quarts du boulot administratif en ce qui concernait les patients ! A part retaper ses comptes rendus de séances médicales et lui en donner une copie – puisque c’était elle qui centralisait tout – ce n’était pas comme s’il avait grand-chose à faire.
D’un autre côté… Si maintenant il avait une secrétaire… Ca voulait dire que si elle le voulait… Elle pouvait ne plus avoir à lui adresser directement la parole de de sa vie… Un sourire satisfait et un rien revanchard s’échappa malgré elle de ses lèvres.
Cependant, elle plaignait la petite. Ce n’était pas facile d’avoir un patron comme Donatien mais pour rien au monde elle ne l’aurait échangé contre Ange Barrabil. Elle allait déguster, à moins que ce ne soit une tordue comme lui, mais elle doutait fortement. Et ce fut donc presque inconsciemment qu’elle décida de la prendre sous son aile. Son sourire se fit plus doux et compatissant.
- C'est un plaisir pour moi de pouvoir faire connaissance avec mes collègues.
- Pour nous aussi, n’est-ce pas Hyppolite ?
Et puis comme ce dernier semblait s’enfoncer dans son mutisme timide habituel, elle lui donna un discret coup de coude pour qu’il se présente également.
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L'inconnu coinça une mèche soyeuse derrière son oreille, et Hyppolite fut attendri par ce geste. Chez elle, ça semblait innocent et cela permit de dégager un peu mieux son visage qu'Hyppolite trouva ingénu. Elle avait un charme discret et fragile qui démangeait Hyppolite. Là, posée près de la fenêtre, avec la mer qui roucoulait au loin, cela aurait été une superbe photo. Mais il n'était pas photographe. Il ne l'était plus.
Il voulut se concentrer sur autre chose et pencha discrètement la tête vers le carnet de la demoiselle. Il s'attendait à voir un sublime dessin, ou un crayonné artistique, mais il ne distingua que des mots. Ce n'était peut-être pas une artiste, en fin de compte. Elle écrivait sûrement des rapports administratifs, ou quelque chose dans ce goût-là. C'était décevant.
Bon, ce n'était pas très sympathique de juger ainsi les gens à leur couverture. Cette femme avait sûrement des qualités ailleurs.
- Je suis enchantée de faire votre connaissance à vous deux. Mon nom est Astrid, Lavoir Astrid. Il est normal que nous ne nous soyons pas rencontrés avant, je suis arrivée récemment en tant que secrétaire, au service du docteur Barrabil.
Le visage d'Hyppolite se crispa en grimace. Ouch, le docteur Barrabil. La pauvre petite proie était tombée dans le piège d'un chasseur. Hyppolite la vit alors sous un autre jour. Il avait soudainement le regard dangereux de son collègue et imagina la vision qu'avait cet homme de sa secrétaire. Il n'y avait plus de charme caché dans un battement de cils ou de secrets innocents qu'on aurait envie de découvrir en l'entendant parler. Il n'y avait plus qu'un corps, des jambes, des lèvres, de la chair. Il mourrait d'envie de savoir si Astrid avait déjà couché avec Barrabil. Il dut se rappeler à nouveau que juger un livre à sa couverture était impoli pour effacer cette idée. Néanmoins, cette pensée parasitait son esprit.
Heureusement qu'Agnès était là. Hyppolite retint un rire sarcastique. La brune allait certainement mettre en garde Astrid, lui expliquant avec un plan détaillé le pourquoi du comment cet homme était l'incarnation du Mal. Il était certain qu'elle avait un diaporama planqué quelque part, avec introduction, trois grandes parties et leur sous-partie, et une conclusion cinglante. Agnès avait un visage doux, des allures de maman gâteau débordée malgré elle et c'était mignon quand elle faisait croire que la plaquette de chocolat dans le fond de son sac était pour les enfants - il l'avait grillé en train de la manger un matin où il s'était levé plus tôt -, mais dès qu'Ange Barrabil était dans les parages, tous ces aspects-là disparaissaient. La vérité ? Hyppolite adorait la Agnès hargneuse.
- C'est un plaisir pour moi de pouvoir faire connaissance avec mes collègues, enchaîna Astrid.
Allez Agnès, balance ta punchline. Fais-nous rire.
- Pour nous aussi, n’est-ce pas Hyppolite ?
Hein?
Hyppolite papillonna des yeux, surpris. Ha bon ? Pas de "Oh pas chance, ma pauvre Astrid" ou de "Courage ! Tu veux un Werthers ?" ? Oh non, ce n'était pas drôle. Et puis c'était quoi ce coup de coude ? Elle attendait quelque chose de lui ?
Il baragouina un vague : "oui oui, enchanté" tout en se grattant la nuque.
Bon, si Agnès ne voulait pas dénigrer Ange, lui s'en ferait le plaisir. Après tout, Astrid avait certainement été engagée récemment s'il en croyait les ragots de madame Dubois; il pouvait encore la mettre en garde. Il rendit son coup de coude à Agnès, sans trop savoir pourquoi, et, après avoir caché un bâillement, s'adressa à Astrid:
- Ange Barrabil, c'est cela ? Alors, il n'est pas trop difficile à gérer ?
Ouais, commencer par une question, ce n'était pas trop mal. Il croisa les doigts pour que Dessanges le suive dans sa démarche. Il ne fallait pas laisser cette pauvre brebis égarée aux mains du méchant loup. Lui et Agnès, vaillants chevaliers, viendraient à sa rescousse!
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La secrétaire du médecin en chef répondit instantanément, poussant du coude de manière peu visible sa connaissance aux cheveux bleutés.
Ce garçon s'appellerait donc Hyppolite ? Astrid ne pouvait le nier, c'était un bien joli nom. Peu répandu, mais faisant remémorer à la lectrice de vieilles tragédies grecques lues durant ses études. Et tout ce qui avait attrait à la littérature lui inspirait un certain respect.
Il se grattait la nuque - sûrement poussé par un malaise intriguant -, et taquina à son tour la jeune femme à sa gauche dans un geste de vengeance plutôt immature, mais amusant. Onyx l'observait en basculant la tête sur le côté, d'une expression neutre, comme présageant qu'il n'allait pas tarder à prendre la parole.
La jeune femme fronce les sourcils l'espace d'un court instant, comme une sorte de mouvement nerveux. Elle ne comprend pas vraiment la nature de cette question, mais supposais que cela était fort probablement le "truc qui clochait" qui l'intriguait un peu plus tôt. Onyx n'était pas du genre à divaguer, et encore moins avec ses relations professionnelles; elle trouvait cela déplacé de porter un avis sur un professeur ou encore un supérieur autre que "Je fais mon boulot, il fait le sien", cette jeune fille étant focalisée sur son travail depuis sa plus tendre enfance. C'était son interprétation du respect. Alors vous comprenez que cette question l'ait fait un peu tiquer.
D'autant plus que pour l'instant, ses relations avec M.Barrabil n'avaient rien de particulièrement extravagant. Ils ne s'étaient rencontrés qu'une fois, la veille, et son patron lui avait transmis une image plutôt positive et bienveillante. Peut-être que la jeune anglaise était encore trop "pure" (n'ayant jamais été réellement impliquée dans une relation amoureuse jusqu'ici) ou trop sérieuse pour deviner quelconque séduction dans son comportement. En vérité, même si le docteur ne put retenir quelques regards baladeurs, Astrid n'y avait même pas accordée attention.
Après un certain silence, elle prend la parole.
Elle ne se voulait pas méchante, mais envoya malgré elle un regard perçant à Hyppolite, plus interloqué que jugeant. Elle se demander si il était bon d'interroger directement les deux individus au sujet des sentiments qu'ils ressentaient envers son patron, mais pensa que la conversation allait venir naturellement d'elle-même au vu de sa réaction. De toute manière, le fait qu'elle redoutait un peu le sujet justifia son mutisme; la nature profondément fidèle d'Astrid l'empêchait de dire du mal de quiconque qu'elle portait ne serait-ce qu'un peu en estime, et risquait de la mettre profondément mal à l'aise si on était amenés à dire du mal de M.Barrabil.
HRP : Aaaah la la Astrid, pauvre ignorante que tu es. :')
Admirez la boulette que j'ai fais plus haut, aussi... Encore désolée pour ça. ^^'
- Ange Barrabil, c'est cela ? Alors, il n'est pas trop difficile à gérer ?
Oh. Hyppolite avait donc eu le même raisonnement qu’elle. Son sourire se crispa un peu. Il était peut-être un peu tôt pour aborder ce genre de sujet avec elle, elle ne l’avait pas encore assez cernée pour être sûre de l’approche qu’elle devait avoir mais… Hyppolite avait raison. Ils se devaient de la mettre en garde. Mais son froncement de sourcil et son ton de voix plutôt sec lui fit comprendre que s’ils voulaient que leur action soit profitable, il allait falloir y aller avec des pincettes.
- Je n'ai pas rencontré de problème.
Agnès jeta un rapide regard à son collègue, laissant un léger silence s’installer. Elle devait trouver les bons mots sinon cette pauvre fille allait probablement se jeter d’autant plus facilement dans les bras du docteur Barrabil maintenant qu’Hyppolite avait fait une remarque sur lui. Elle se moquait bien qu’il couche à droite à gauche au fond. Et si Astrid voulait le faire avec lui, même si elle désapprouvait totalement, ce serait son choix et ce n’était pas à elle de la juger ou de lui faire la morale. Le Ciel s’en chargerait. Mais elle ne voulait pas qu’elle se fasse avoir et qu’elle souffre par la suite parce qu’ils l’auraient laissée dans l’ignorance. Si elle acceptée une relation de ce genre avec lui, il fallait que ce soit en connaissance de cause. Définitivement.
- Ecoutez mademoiselle Lavoir, je ne veux pas colporter de rumeur ou quoi que ce soit mais…
Elle marqua une pause. Bon. Si elle était totalement en train de colporter des rumeurs. Mais c’était pour son bien, alors est-ce que c’était vraiment mal ?
- Votre patron, Ange Barrabil, est un excellent médecin. Il n’y a rien à redire sur ce point. Cependant, il a tendance à… Comment dire… mal se comporter avec les femmes.
Mal se comporter avec les femmes. Un rire un rien nerveux la secoua. C’était quand même édulcorer la situation à un point que c’en devenait presque un mensonge. Elle décida donc de se montrer un peu claire.
- Au premier abord il apparaît comme un homme des plus charmants, puis il se fait séducteur, il leur promet monts et merveilles, profite d’elles jusqu’à plus soif et puis il les délaisse pour passer à la suivante.
Elle espérait qu’elle était assez claire comme ça parce que son éducation lui interdisait d’entrer plus dans les détails. Elle se mordit légèrement la lèvre, lui adressant un regard contrit.
- Comprenez bien ma chère, mon but n’est pas de dire du mal de lui pour en dire du mal, c’est juste que… il me semble que c’est notre devoir de vous éviter une certaine déconvenue. N’est-ce pas Hyppolite ?
Elle se tourna brièvement vers lui, espérant qu’il appuierait son propos, histoire qu’elle ne passe pas pour une commère ou pire ! Pour une de ses anciennes conquêtes amères et délaissées. Il était hors de question qu’elle croie qu’elle parle de lui comme ça par vengeance, surtout qu’elle n’avait jamais, au grand jamais, vécu quelque flirt que ce soit avec lui. Elle ne l’aurait de toute façon pas toléré.
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Pffiou, y'avait un petit silence là quand même. Est-ce qu'Hyppolite avait été trop indiscret ? Heureusement, Astrid se manifesta :
- Je n'ai pas rencontrée de problème.
Pour l'instant.
En vérité, sur les conquêtes d'Ange, Hyppolite n'avait entendu, malgré lui, que des rumeurs. Il se fichait pas mal qu'il soit un coureur de jupons, que son groupe sanguin puisse être O positif et qu'il ait mis la cravate bleue au lieu de la rouge. Il se fichait de ce qu'on disait d'Ange et de ce que lui disait. Moins il le voyait, mieux il se portait. Ce n'était pas de la haine, mais de l'amertume. Il ne digérait pas ses regards condescendants, c'est tout.
Mais n'empêche qu'il aurait bien aimé qu'Astrid ait rencontré un problème, qu'ils portent plainte ensemble, virent Ange de l'Institut et comme cette épreuve les aura soudé ils deviendraient les meilleurs amis du monde.
Meilleur ami avec Agnès Dessanges ? Mouais, il ne valait mieux pas. Il prendrait dix kilos en l'espace de six mois si cela arrivait.
- Ecoutez mademoiselle Lavoir, je ne veux pas colporter de rumeur ou quoi que ce soit mais…
Oh, Agnès s'y mettait ? Super ! Hyppolite se reposa sur elle pour qu'elle mette en garde Astrid envers son supérieur.
Très sérieux, droit comme un i, les bras dans le dos après avoir posé son oreiller à ses pieds, Hyppolite hochait la tête à certains endroits du discours d'Agnès. Il approuva surtout les termes "mal se comporter avec les femmes", comme s'il en savait quelque chose. Mais Astrid était une femme, alors bon.
En vérité, Hyppolite se rendit compte que la situation l'amusait plus qu'autre chose. Il pouvait dénigrer ses supérieurs, essayer de voir le côté sombre de Dessanges et faire connaissance avec une jolie collègue, bref, il pouvait au moins se relaxer. Surtout après la dure matinée qu'il avait eu.
- N’est-ce pas Hyppolite ?, conclut vigoureusement Agnès en se tournant vers l'homme.
L'interpellé regarda Agnès et son cerveau trouva que c'était le bon moment pour se poser la question suivante : la secrétaire avait-elle des problèmes de vue ou portait-elle des lunettes pour se donner des airs sérieux?
Puis il regarda Astrid. Elle avait vraiment un visage délicat, ingénu et innocent et son questionnement sur les montures d'Agnès se dissipa. Même s'il s'amusait, la situation pouvait quand même dégénérer à un moment ou un autre...
Bon...
Comme Dessanges semblait attendre une réponse de lui, il se tourna vers elle et haussa nonchalamment les épaules. Et bien ? Elle avait tout dit, il n'avait rien à ajouter sur sa mise en garde. Et, s'il le faisait, il avait peur de paraître trop insistant et d'effrayer la nouvelle. Et, qu'on se l'avoue, il se doutait bien que cela irriterait Agnès. Côté sombre, montre-toi !
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Onyx regardait ailleurs; vers le paysage qui s'offrait par delà les fenêtres, l'air dissipé, pendant qu'Agnès remédia calmement à la situation.
Les yeux d'Astrid se détachèrent de la vitre pour se poser vers sa collègue. A l'écouter, leurs attentions n'ont pas l'air mauvaises. Bien qu'elle s'efforçait de garder un certain recul vis à vis des dires que pourraient amener des gens qu'elle ne connaissait pas, elle pouvait au moins accorder intérêt à leur point de vue. En les regardant de nouveau, elle remarqua qu'Hyppolite avait profité de ce moment d’inattention de sa part afin de poser son coussin à ses pieds et d'arborer une silhouette plus sérieuse et droite. Vu son visage, les paroles qui allaient suivre n'étaient pas du registre de la blague.
Un rire maladroit s'échappa de la gorge de la jeune femme, comme par accident. Elle avait l'air presque embarrassée par ce qu'elle venait de dire. Astrid leva un sourcil, puis jeta son regard vers l'homme aux cheveux bleus, qui se contentait d’acquiescer de manière grave. Onyx se savait pas vraiment où cette discussion allait les mener, mais elle préférait stopper le flux de ses pensées pendant qu'Agnès s'expliquait, afin d'être la plus concentrée et objective possible.
Mais une fois sa phrase terminée, elle se mordit la lèvre avec nervosité. "Comprenez bien ma chère, mon but n’est pas de dire du mal de lui pour en dire du mal, c’est juste que… il me semble que c’est notre devoir de vous éviter une certaine déconvenue. N’est-ce pas Hyppolite ?"
Le gars aux cheveux bleus quitta sa posture frigide puis se mit à dévisager chacune des deux femmes une à une. On pourrait croire qu'il hésitait à porter la réflexion plus loin mais que nenni. A la place, il préféra hausser les épaules comme un enfant perdu.
Astrid pouffa de rire très discrètement. C'était réellement un drôle de personnage. Mais sorti de cette impression, elle médita sur tout ce qu'elle venait d'entendre. Le regard de la secrétaire Dessanges avait réellement inoffensif, voire désolé. Elle ne pouvait pas y craindre la moindre agressivité, du moins, c'est ce qu'elle croyait fermement. Alors elle relâcha ses épaules dans un léger soupir, tout en continuant de chercher ses mots.
Il est vrai que sa rencontre avec Monsieur Barrabil lui a laissé une image très "séductrice" de son patron; également celle d'un homme qui aime garder le contrôle de tout ce qui le frôle. Néanmoins, même en supposant que les paroles de ses collègues soient vraies; même si elle ne connait pas encore clairement son patron, Onyx se connaissait elle-même. Et elle savait que ce ne serait absolument pas son genre de se laisser embarquer dans une telle mascarade avec son supérieur hiérarchique.
Venue à cette réflexion, Astrid redressa la tête avec un joli sourire. Un sourire se voulant à sa fois rassuré et rassurant.
Il était peut-être temps à présent de changer de sujet. Il y avait bien quelque chose qui intriguait particulièrement Onyx mais qu'elle n'osait pas dire. Puis elle posa les yeux sur Hyppolite, qui était à présent plus relâché. Elle désigna du regard le coussin à ses pieds.
Elle ne savait pas vraiment comment formuler sa phrase, alors elle espérait intérieurement qu'en fixant le coussin, ses interlocuteurs allait deviner ce qui la questionne...
- Votre attention me touche, mais ne vous faites pas de soucis pour moi. Je saurais agir en cas de besoin.
Vu la frêle demoiselle qui prononçait ces mots, elle en doutait un peu, mais elle avait probablement plus de caractère qu’elle ne voulait bien le faire croire. Elle hocha donc la tête, ajoutant simplement :
- Dans tous les cas, sachez que vous n’êtes pas seule, vous pouvez compter sur nous. Que ce soit pour ça ou pour autre chose, n’hésitez pas !
Elle pensait entre autre à des soucis plus administratifs ou liés à son emploi. Si elle avait la moindre question, elle se ferait un plaisir d’y répondre. Elle se sentait déjà une profonde sympathie pour elle, et puis ça lui ferait un peu de compagnie pendant ses heures de travail, c’était toujours bon à prendre.
- Je ne désire pas être indiscrète mais...Pourquoi...Vous...
Le regard d’Agnès suivit les yeux de la demoiselle et arriva sur l’oreiller qu’Hyppolite avait déposé à ses pieds. Ce n’était pas à elle de répondre, la jeune blonde s’adressait évidemment à l’agent d’entretien mais… c’était plus fort qu’elle. Elle avait une revanche à prendre.
- Oh ça ? Hyppolite a l’étrange manie de faire la sieste dans des endroits incongrus dès lors qu’il n’est pas au travail. Dit-elle en accompagnant ses mots d’un geste vague de la main.
Et toc. La petite pique qui fait du bien. C’était un peu mesquin mais ce n’était pas méchant et maintenant elle se sentait un peu mieux. Au moins, il comprendrait qu’elle n’avait pas apprécié son manque de soutien et peut-être qu’à l’avenir, il ne referait plus l’erreur. Et puis après tout, elle n’avait dit que la vérité et le connaissant, il n’aurait pas nécessairement répondu lui-même. Il se serait sûrement contenté de « hausser les épaules ». Elle avait bien fait d’épargner cette contrariété à mademoiselle Lavoir.
Puisqu’elle était désormais soulagée elle-même de cet instant de contrariété et que ça lui donnait envie de sucre, elle farfouilla quelques secondes dans son sac et ajouta aussitôt :
- Quelqu’un veut un Werthers ?
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Hyppolite s'amusait comme un petit fou. Entre Agnès qu'il sentait tendue à côté de lui et Astrid qui n'avait pas l'air de comprendre leurs avertissements, il y avait de quoi s'amuser. Il se sentait déjà un peu plus éveillé et cherchait un nouveau plan pour titiller les nerfs de Dessanges. Allez, que ce visage poupon rougisse et que cette bouche s'empiffre du reste de chocolat qu'il y avait au fond de son sac !
Et tant qu'on y était, il espérait bien revoir sourire Astrid. Elle avait pouffé après son haussement d'épaules, et Hyppolite avait été touché par ce son, et ce visage. Astrid ne lui avait pas semblé figée jusqu'ici mais c'est en la voyant ainsi, comme si elle respirait d'un coup, que le photographe se rendit compte qu'elle n'avait pas montré beaucoup d'expression.
- Votre attention me touche, mais ne vous faites pas de soucis pour moi. Je saurais agir en cas de besoin.
Bon ... Elle n'avait pas l'air réceptive, mais elle n'avait pas l'air de leur en vouloir non plus. Hyppolite se pinça les lèvres, un peu déçu. Il voyait doucement son plan tomber à l'eau.
Puis Astrid posa les yeux sur lui. Il haussa un sourcil - parce que oui, il savait hausser qu'un seul sourcil -, étonné qu'elle porte son attention sur lui. Il n'avait pas fait grand chose jusque là, alors pourquoi cet intérêt soudain ?
- Je ne désire pas être indiscrète mais...Pourquoi...Vous...
Elle regarda alors l'oreiller à ses pieds. Ha oui, ça pouvait surprendre en effet. Rho, n'empêche qu'elle changeait de sujet de conversation, ce n'était pas du jeu ! En plus, il était prêt à parier qu'Agnès aller répondre à sa place, piquante depuis qu'il l'avait un peu trop émoustillée. Il réfléchissait à une réponse quand ...
- Oh ça ? Hyppolite a l’étrange manie de faire la sieste dans des endroits incongrus dès lors qu’il n’est pas au travail.
Bingo.
Soit la secrétaire devenait prévisible, soit Hyppolite avait appris à la connaître. Mais c'était bon signe, ça voulait dire que la tension malicieuse n'était pas complètement retombée. A défaut de pouvoir prévenir Astrid Lavoir sur le comportement lubrique de son patron, il pouvait lui montrer ce qu'il y avait de drôle du côté de Donatien Elpida. En l’occurrence, ici : sa secrétaire.
Les mains dans les poches, il avait alors une étincelle taquine dans les yeux et un sourire en coin sur le visage qui le quittait pas. Pas le genre d'expression très voyante qu'on grillait facilement, mais plutôt du genre discret, que quelqu'un d'observateur pourrait remarquer.
Il se demandait comment relancer Agnès quand elle lui tendit la perche d'elle-même :
- Quelqu’un veut un Werthers ?
Hyppolite intercepta le regard d'Astrid.
- Oh ça ? dit-il en désignant du menton le sac d'Agnès, et donc les Werthers. Agnès a l'étrange manie de vouloir nourrir tout le monde, qu'elle soit au travail, ou non.
Et parce qu'il jugea que ce ne serait pas suffisant, il se pencha vers Astrid, la main devant leur bouche comme pour lui chuchoter un secret. Seulement, ses murmures étaient volontairement assez fort pour qu'Agnès puisse l'entendre :
- Dites-lui non, sinon elle va vous en refourguer toute votre vie et vous ne pourrez jamais vous débarrasser d'elle.
Puis il regarda Agnès et lui tira la langue, amusé. Rien de tout ça n'était méchant bien sûr, il la taquinait juste.
VODENI Hyppolite, DESSANGES Agnès & LAVOIR Astrid
Mademoiselle Dessanges avait prononcée cela d'un ton simple et ne laissant aucune ambiguïté. En l'entendant, un léger sourire se dessina sur le visage d'Astrid, un sourire empreint de reconnaissance. C'était sûrement la première fois qu'elle se sentait en quelque sorte "parrainée", "soutenue" par ses collègues dans son nouveau lieu de travail. Il faut dire que ça n'a jamais été dans son habitude que de discuter ainsi avec ses partenaires, elle qui a toujours été beaucoup trop focalisée sur ses objectifs. Cela dit, elle ne pensait pas que cela allait arriver un jour, mais elle se faisait la réflexion qu'elle aurait peut-être due franchir ce pas avant. Car au final, ce n'était pas une sensation si désagréable que ça.
La conversation continua de plus belle à la suite de sa question. En se tournant vers Hippolyte, elle remarqua durant un très court instant une mine étrange, comme celle de quelqu'un de déçu, mais elle ne s'y attarda pas d'avantage. Il avait baissé les yeux vers l'oreiller à ses pieds, pendant qu'encore une fois, la secrétaire prenait la parole.
Sans qu'Astrid ne puisse penser à répondre, la voix d'Hyppolite se mit à retentir. La conversation commençait alors à prendre une teinte assez comique sous les yeux de la jeune Onyx qui témoignait sans comprendre.
Décidément, ces deux numéros avaient le don d'invoquer le sourire. Onyx pouffa de rire une seconde fois, avec un petit peu moins de retenue que précédemment mais toujours avec une certaine tenue. Elle ne voulait pas qu'Agnès pense être sujet à moqueries...En réalité, c'était le duo en lui même qui la faisait rire. Malgré les piques qu'ils se lançaient, tous les deux avaient l'air d'avoir la complicité de vieilles connaissances. L'anglaise n'a jamais pue créer de telles relations dans sa vie, à part dans sa plus tendre jeunesse. Pourtant elle aurait aimée. Alors assister à cela lui faisait, en quelques sortes, chaud au coeur.
A la retombée de son rire, son sourire était intacte, et ses yeux brillaient légèrement, sûrement sous l'effet d'un petit rayon de joie. Elle tourna son regard vers Mademoiselle Dessanges, une expression très amicale sur le visage.
- Oh ça ? Agnès a l’étrange manie de vouloir nourrir tout le monde, qu’elle soit au travail, ou non.
Ses doigts qui étaient déjà en train de chercher après le paquet de plastique dans son sac en ressortir aussitôt pour se cacher derrière son dos, comme pris en faute, laissant le paquet en question s’affaisser lamentablement à moitié sorti. Mince. Hyppolite commençait à trop bien la connaître. Elle le regarda s’approcher d’Astrid comme pour lui raconter un secret. Agnès fronça les sourcils. Qu’est-ce qu’il allait encore sortir comme bêtises celui-là ? Il en avait déjà assez dit comme ça. Malgré elle, elle tendit l’oreille pour saisir ce qu’il allait dire, sachant d’avance que ça ne lui plairait pas.
- Dites-lui non, sinon elle va vous en refourguer toute votre vie et vous ne pourrez jamais vous débarrasser d’elle.
Agnès allait s’énerver pour de bon lorsqu’elle réalisa quelque chose. Cette petite voix qui lui disait qu’il n’avait pas tort. Alors, aussitôt, ses sourcils se défroncèrent et ses joues virèrent au rouge. Agnès piquait un fard, honteuse. Mon Dieu. Elle était une mamie gâteau. Une mamie gâteau collante, probablement attachante mais presque agaçante à trop vouloir faire plaisir. Elle avait envie de disparaître dans un trou.
Heureusement, Hyppolite, en lui tirant la langue comme un enfant facétieux, lui fit comprendre qu’il ne s’agissait que de taquinerie et qu’il ne voulait pas la blesser ou la vexer. Elle prit alors le parti d’un rire. Après tout, il lui avait rendu sa pique et ce n’était que justice. Cela se vit d’abord par un sourire timide et embarrassé qui se développa jusqu’à prendre plus d’ampleur et se terminer sur un éclat de rire, léger, mais sincère, encouragé par celui d’Astrid.
- C’était mérité. Admit-elle de bon cœur.
Cependant, l’allure satisfaite d’enfant ayant accompli sa farce qu’affichait Hyppolite l’y força. Elle lui tira gentiment la joue, avant de culpabiliser – cela accentuant encore son attitude de grand-mère. Tant pis. Elle le saurait pour la prochaine fois.
- Ha ha ha, dans ce cas...Le moins qu'on puisse dire, c'est que je suis tombée sur des collègues uniques en leur genre
Agnès se retourna vers Astrid, les doigts toujours en train de pincer la joue de son collègue avec la tête de celle qui se fait prendre pour la première fois en pleine bêtises. Celle-ci chercha son regard avant de lui dire.
- Je ne dis pas non pour un Werthers.
Son accent purement londonien était adorable – et d’ailleurs elle en fut surprise, Lavoir lui semblant un nom bien franco-français comme le sien – mais ce fut surtout le sens de ses mots qui la firent sauter de joie. Enfin, pas littéralement, mais il n’était pas difficile de deviner le plaisir que lui faisait les gens qui acceptaient ses sucreries.
- Avec plaisir ! S’exclama-t-elle en sortant un caramel de son sac avec entrain.
Elle en tendit un à Astrid, en déballa un autre, prête à le mettre sur sa langue puis… elle se ravisa. Prenant Hyppolite par surprise, elle le chatouilla pour lui faire ouvrir la bouche et en profita pour lui enfourner le bonbon dans la bouche avec un sourire d’enfant machiavélique.
- Après tout, quelques kilos en plus ne te feraient pas de mal à toi non plus.
Puis elle lui tira la langue à son tour.
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Astrid avait un rire léger et délicat. Comme une chatouille, ce son vint aux tympans d'Hyppolite qui, contaminé par cette mélodie, se mit à sourire à son tour. Cependant, il était difficile d'en profiter puisque cette fichue Agnès Dessanges lui tirait la joue, comme une adolescente au régime en période de règles tripoterait un paquet de Maltesers avec culpabilité, et cette métaphore allait beaucoup trop loin.
Hyppolite se laissa faire, les lèvres pincées, les paupières plissées. Si ça amusait Dessanges de se comporter comme une mamie gâteau ... Dire qu'elle était la secrétaire d'Elpida ... N'importe quoi, elle était trop bien pour lui. Et surtout ils étaient tous les deux radicalement différents. Un des mystères de l'Institut était le suivant : comment fonctionnait ce duo ? Où était la recette miracle ? Quel était leur secret ?
- Je ne dis pas non pour un Werthers.
Hyppolite fit un bruit de trompette avec sa bouche. Si les deux secrétaires s'alliaient, il ne donnait pas cher de sa peau...
- A ce que je vois on ne m'écoute pas, soupira-t-il dans une mimique faussement boudeuse.
Il nota l'accent d'Astrid sans réussir à le remettre. Il était bien trop mauvais à ça.
Bon, ça l'arrangeait quand même qu'Astrid ait envie de la sucrerie car cela força Agnès à lâcher la joue de l'adulte. Il en était à se la masser avec des airs d'enfant grognon, soufflant enfin, quand en peu de temps son corps se crispa lors d'une subite attaque de guillis. Bam, réflexe d'ouvrir la bouche. Boum, un caramel dans la bouche.
Hyppolite le goba sans le vouloir à cause du mouvement et toussa un bon coup. Son visage pris des couleurs tandis qu'il avait la sensation qu'on avait enfoncé un poing dans son œsophage. Il se donna quelque coups sur le thorax alors qu'il écoutait Agnès d'une oreille :
- Après tout, quelques kilos en plus ne te feraient pas de mal à toi non plus.
Mmrf, c'était bien la première fois qu'on lui faisait la remarque. On lui avait toujours dis qu'il avait un corps idéal. Soit-disant assez mince pour être élancé, mais pas trop pour ne pas paraître rachitique. Pourtant il avait une alimentation déséquilibrée, alors il ne comprenait pas cela.
Bref, il n'y avait bien que deux personnes sur Terre pour lui dire de grossir un peu : sa mère et Agnès. Coïncidence ? Sûrement pas. A méditer ...
Il finissait de tousser, la langue tirée, ses cheveux éparpillés devant ses yeux, puis s'assit dans un soupir juste à côté d'Astrid. Leur coude se frôlèrent mais Hyppolite ne s'en rendit pas compte.
- A défaut de te méfier de Barrabil, méfies-toi d'Agnès. Si tu continues à accepter ses bonbons tu vas casser ta balance d'ici deux semaines.
Il ramassa son oreiller et le serra contre son torse. Le contact avec Astrid avait alors disparu puis revint quand Hyppolite reprit sa position à côté d'elle. Ce fut à ce moment-là qu'il se rendit compte qu'ils se touchaient. Un peu gêné, il s'écarta légèrement.
Puis il leva les yeux vers sa collègue à lunettes :
- Ce n'est pas parce que ton patron est famélique que tu dois compenser en nous nourrissant tous. Les formes ça ne va pas à tout le monde. Toi t'es jolie avec des hanches comme ça, mais il y en à qui ça ne va pas.
Hyppolite, ou l'art et la manière de caser en deux phrases une taquinerie et un compliment, les deux adressés à la même personne. En même temps ce n'était pas de sa faute s'il trouvait ça bien trop drôle de se chamailler avec la brune, et s'il la trouvait sincèrement belle. Ses rondeurs timides renforçaient son côté maman - ou mamie selon les moments - et construisaient son charme. Alors qu'Astrid, avec sa morphologie était tout aussi jolie à sa façon. Quoique, chez cette dernière, c'était plutôt son visage qui captivait Hyppolite.
Bon sang, cet imbécile était beaucoup trop amoureux des femmes. Il les considérait toutes comme des muses. Tu m'étonnes qu'il galérait à faire des photos avec autant d'inspiration.
VODENI Hyppolite, DESSANGES Agnès & LAVOIR Astrid
Avec un sourire, Astrid hocha doucement la tête afin de la remercier puis prit la sucrerie entre ses doigts. Sans plus attendre, elle glisse soigneusement la douceur sur sa langue tendit que, en levant les yeux, elle remarque que l'homme qui partageait le bleu de ses cheveux avec celui du ciel était sauvagement en train de se faire attaquer aux hanches par de sévères chatouilles. Agnès profite de son agitation, qui lui avait légèrement faite entrouvrir la bouche, pour y glisser le Werthers. Celui-ci s'enfonce sans pouvoir être contrôlé dans la gorge d'Hyppolite, qui se met à tousser bruyamment tout en se pliant en deux et en maltraitant sa poitrine. La blonde prit un air grave l'histoire de quelque secondes puis s'approcha de l'étouffé afin de lui tapoter gentiment le dos.
Hyppolite se laissa tomber sur le sol, la langue pendue dans un geste d’essoufflement. Pendant ce temps, Onyx gardait les mains tout près de lui pour ne pas qu'il ne fasse de mauvaises chute - elle était encore un peu surprise par la bruyante toux qui l'avait prit quelques secondes plus tôt - ; alors qu'elle releva légèrement ses membres, elle se rendit compte qu'elle et lui étaient très proches.
Astrid roula du regard avec un sourire en coin. Tiens, alors comme ça le complice tourne sa veste ? De toute manière, la secrétaire n'avait l'attention de se méfier ni de l'une ni de l'autre, et sûrement pas pour de simples bonbons. Cela sonnait comme une petite joute entre les deux collègues, dans laquelle Onyx ne s'investirait pas.
Le garçon se pencha afin de récupérer son oreiller et le serrer contre lui, comme un enfant s’agglutinerait contre son doudou. Alors qu'il reprit contact avec le sol, il se rendit compte du contact qu'elle et lui avaient et se recula légèrement. La jeune femme, elle, n'avait pas réagit d'un poil, gardant toujours la même expression sur le visage tendit qu'elle consumait son Werthers et observait les deux autres.
Un patron famélique ? Tiens donc...Astrid n'avait encore jamais entendue réellement parler du Docteur Elpida. Du moins, pas de cette façon. Cela était difficile pour elle que se faire un avis véritable sur ce personnage, et encore une fois, elle avait peur de paraître indiscrète en questionnant ses collègues. Même si ces derniers seraient probablement les mieux placés afin de répondre à de telles interrogations, étant justement ses employés personnels.
Cela dit, un sourire se dessina sur le visage de l'anglaise lorsqu'il dévoila la seconde partie de sa phrase.
Elle avait légèrement entrouvert la bouche afin de rajouter quelque chose, mais elle se ravisa. Détournant ses yeux vers la vitre qui leur était adjacente, elle se caressa l'arrière de la nuque. Elle avait peur de dire le moindre mot déplacé, et ce même si ses mots étaient sincères - et qu'elle ne le disait pas juste pour avoir un autre Werthers -. Disons qu'au moins, cela avait le mérite d'adoucir légèrement la vanne qu'eut placée l'agent d'entretien fort taquin, juste avant qu'elle prenne la parole.
- Ce n'est pas parce que ton patron est famélique que tu dois compenser en nous nourrissant tous.
Agnès haussa les épaules en déballant son propre Werthers. Ca la désolait franchement de côtoyer tous les jours quelqu’un d’aussi squelettique c’était vrai. Peut-être qu’elle évacuait cette frustration via les autres MAIS Hyppolite méritait tout de même quelques kilos supplémentaires. Pas 10, mais 4-5. Oui, 4-5 ce serait bien.
- Les formes ça ne va pas à tout le monde. Toi t'es jolie avec des hanches comme ça, mais il y en à qui ça ne va pas.
Les yeux de la brunette s’écarquillèrent derrière ses lunettes. C’était un compliment ? Il la trouvait vraiment jolie ? Ca alors, c’était surprenant. D’autant plus qu’elle ne l’était pas franchement jolie. Elle avait les joues trop rondes, un visage trop poupon, les jambes trop pleines, un peu de ventre à perdre… Mignonne éventuellement mais jolie ? Viles flatteries qu’elle s’apprêtait à balayer d’un geste de la main. Mais c’était sans compter sur Astrid qui ajouta à son tour.
- En effet, c'est vrai que vous êtes très jolie.
Il lui sembla qu’elle allait ajouter quelque chose mais le quelque chose en question ne vint pas, laissant un silence un rien inconfortable pour Agnès. Le feu lui montait de nouveau aux joues. De la part d’Hyppolite, c’était de la taquinerie, pour sûr, mais de la part d’Astrid… Ca avait l’air tellement sincère ! Et elle n’avait tellement pas l’habitude d’être complimentée qu’elle bugua quelques instants. Comment était-elle censée réagir ? Comment est-ce que les gens réagissaient d’habitude ? Dire merci ? Ce serait tellement prétentieux. Surtout qu’elle était à moitié convaincue qu’ils avaient tort.
- Je… C’est gentil… je… Vous deux aussi, je…
C’était vraiment pas sympa de la prendre au dépourvu comme ça, ils auraient pu prévenir ! Maintenant elle bafouillait comme une idiote. Vite une diversion ! Elle se tourna brusquement vers Hyppolite, trop rapidement pour ne pas être louche. Surtout avec le sourire forcé qui allait avec et son regard où transparaissait un genre de détresse sociale.
- Au fait ! Comment va Boris ?
Bon. La subtilité était morte mais… Avec un peu de chance, ça fonctionnerait ? D’ailleurs elle mit enfin son caramel dans sa bouche, qu’elle avala presque tout rond. Ces deux imbéciles avaient failli – failli seulement – lui faire oublier son envie de sucre avec leurs bêtises.
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Hyppolite s'était assis de nouveau à côté d'Astrid, bien content d'avoir embarrassée Agnès. A défaut d'avoir fait sortir son côté obscur, il l'aura au moins gênée. Et le spectacle lui plaisait bien. Il se demanda un instant si la petite nouvelle était du genre à bafouiller aussi quand on la complimentait. Il voulut alors lui adresser un compliment mais se ravisa : impossible de ne lui en faire qu'un, elle avait déjà beaucoup trop de qualités pour pouvoir choisir parmi l'une d'entre elles. Il avait hâte de faire plus ample connaissance avec elle.
- En effet, c'est vrai que vous êtes très jolie.
C'était décidé, il avait intérêt à prendre un café avec cette jeune femme un de ces quatre ! Il éclata de rire, ne s'attendant pas à ce qu'elle la suive dans son jeu - quoique elle avait l'air sérieuse. Quoiqu'il en soit, maintenant Agnès avait rougi et c'était bien trop drôle !
Relâché, Hyppolite croisa les bras derrière la tête, soutenant sa nuque et souriait de toutes ses dents, satisfait par la tournure que prenait la situation.
- Je… C’est gentil… je… Vous deux aussi, je…
Alors ? La secrétaire du grand Elpida avait perdu sa langue ? Ça lui apprendra à vouloir le nourrir de force, non mais ! Parler du docteur Barrabil et faire un compliment à Agnès dans une même conversation : check.
C'est alors que la brunette se tourna subitement vers Hyppolite. Le mouvement était tellement sec qu'on aurait dit une mauvaise actrice jouant la surprise, ou quelque chose comme ça.
- Au fait ! Comment va Boris ?
Il pouffa un peu. Vraiment ? C'était comme ça qu'elle s'en sortait ? Si elle croyait qu'elle allait l'avoir avec une diversion, c'était mal le connaître !
Il quitta sa position relax et se pencha un peu en avant, son coude frôlant pour une énième fois celui d'Astrid mais il ne s'en rendit pas compte.
- Très bien, merci.
Il se tourna vers la secrétaire du docteur Barrabil.
- Boris est mon cactus. Il est tout rond, avec des jolies formes arrondies, ça le rend très beau.
Il avait bien sûr fait exprès d'insister autant sur les formes et sur les rond de son cactus, en se disant que ça mettrait peut-être à nouveau Agnès dans l'embarras. Il ne les avait pas employé par hasard, évidemment.
Toujours penché vers Astrid, légèrement perdu par la grâce du visage de la demoiselle, il se décida à lui faire la conversation :
- Et toi alors ? Une passion un peu bizarre ? Une loufoquerie ? On se donne en spectacle depuis tout à l'heure mais tu n'es pas notre public : tu fais partie des artistes.
Il appuya son propos d'un clin d’œil décomplexé.
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Pauvre Agnès...Peut-être que changer de sujet serait la solution pour la sortir de là ?
On dirait que cette jeune femme n'a même pas besoin de super-héros. A la bonne heure, car Onyx n'est pas très douée à ce rôle...Du moins, pas dans ce genre de contexte. Même si son changement brusque d'attitude à eu le don de faire rire son collègue, ma foi, il n'y avait aucun doute qu'elle se serait mieux débrouillée qu'elle de toute manière.
En dehors de ça, elle se prenait à se demander intérieurement qui était ce "Boris". Serait-ce un ami d'Hyppolite ? Un autre collègue à rencontrer ? Si c'était le cas, cela fait réellement beaucoup de gens avec qui faire connaissance d'un seul coup. Il fallait qu'elle s'y attende, en étant embauché dans un Institut d'une telle ampleur.
Onyx rigole avec douceur. Ces deux là n'allaient décidément jamais arrêter de se taquiner.
L'homme aux cheveux azurs avait quelque chose de charmant à sa manière de s'exprimer. Cela avait le don de colorer les joues d'Astrid tout en la mettant en confiance en même temps, dans un mélange d'émotions assez bizarre. Bien que la sympathie conséquente de ses deux collègues n'était pas assez pour lui permettre de parler d'elle-même avec aisance, elle arrivait tout du moins à s'exprimer avec le sourire, comme on le ferait auprès d'amis.
Elle marqua une petite pause tout en levant les yeux aux ciel. Il y avait bien quelque chose qu'elle savait partager aux autres sans ressentir trop de gêne.
Elle s'était retenue de tout simplement dire qu'elle aimait écrire; elle avait peur qu'on lui demande de jeter un oeil à ses créations. Cela représente quelque chose d'assez personnel pour elle, et elle est toujours gênée qu'on les lise devant ses yeux. Et puis, le thème de la littérature était assez vague pour qu'on puisse en parler avec à peu près n'importe qui.
- Ooooh, vous savez...A côté d'une distributrice de gourmandises et d'un éleveur de cactus, mes loufoqueries font pâle figure.
Bon ça y était, elle était déjà catégorisée. Elle se mordit la lèvre inférieure et jeta un œil gentiment revanchard à Hyppolite. Au moins elle n’était pas la seule.
- ...Mais j'aime beaucoup la littérature, entre autre.
Le sourire empreint de timidité d’Astrid la laissait deviner qu’elle faisait plus qu’aimer la littérature mais elle se tut, ne voulant pas la mettre dans l’embarras comme elle l’avait été. Comme elle l’était encore. « Jolie ». Le mot continuait à lui trotter dans la tête, et ses joues encore plus rosées qu’à l’accoutumée lui chauffaient toujours les joues.
Agnès, elle, n’y connaissait pas grand-chose en littérature. A part ce qu’elle avait inévitablement lu pendant et pour sa scolarité évidemment. Mais cela lui paraissait bien maigre et elle complexait un peu sur son manque de culture générale parfois. Elle avait souvent essayé de se remettre à niveau mais elle avait tant et tant à faire avec son travail auprès de Donatien que bien souvent, elle s’endormait le nez entre deux pages à peine le livre ouvert. Et le week-end, elle préférait bien souvent s’occuper les mains et faire des travaux de couture, du tricot, du crochet ou encore de la pâtisserie. Le genre de choses qui lui permettaient de se vider la tête et d’arrêter de penser à tout ce qui l’attendait la semaine suivante. Finalement, elle était bien trop débordée pour lire, à son grand regret. Aussi, elle ne savait pas trop quoi dire pour continuer la conversation, ayant peur de montrer son manque de connaissance plus que de servir à quelque chose.
« Jolie ». Elle préférait laisser Hyppolite continuer la conversation, et pour une fois, se contenter d’écouter.
- HRP:
- Désolée, je n'apporte pas grand chose mais je ne pouvais pas forcer Agnès à dire quoi que ce soit ^^'
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- Ooooh, vous savez...A côté d'une distributrice de gourmandises et d'un éleveur de cactus, mes loufoqueries font pâle figure, répliqua timidement Astrid.
Hyppolite ne la quittait pas du regard. Il était si insistant qu'il aurait pu la transpercer. Il détailla la pigmentation timide des joues d'Astrid, puis un petit sourire mi-taquin mi-doux se dessina sur ses lèvres.
- Tu oublies que tu es la secrétaire d'un sacré numéro également. Mais tu t'habitueras vite.
Enfin, il l'espérait. Astrid avait l'air encore délicate et frêle, il se demandait comment elle allait s'en sortir. Il ne pensait pas à ça par rapport à l'Institut - cet endroit qui partageait les avis sans qu'Hyppolite ne comprenne pourquoi - mais par rapport à Ange Barrabil et à Donatien Elpida. Etre leur secrétaire était un sacré travail, Hyppolite le voyait bien sur Agnès. Il était certain que cette énergie inépuisable était mauvaise pour sa santé puisque factice : Agnès Dessanges se gavait de sucreries pour tenir et ce sourire constant était sûrement une mimique usuelle, comme une habitude. Hyppolite s'interrogea à son sujet : à quoi ressemblait Agnès, seule dans sa chambre, après une longue journée de travail ? Elle était forte et caractérielle - malgré la première impression que l'homme avait eu d'elle - alors elle s'en sortait très bien, mais quand était-il d'Astrid ? Serait-elle à la hauteur ?
- ... Mais j'aime beaucoup la littérature, entre autre.
Entre autre ?
Hyppolite baissa le regard vers son carnet. Ce n'était pas de la lecture, il en était certain. Ecrivait-elle ?
Il bailla une première fois, se rappelant qu'il était fatigué et qu'il avait encore du travail. Il ne tarderait pas à écourter cette entrevue surprise, même si elle était bien sympathique. S'il voulait dormir, il n'avait pas le choix.
Curieux, il voulut tout de même savoir si la demoiselle écrivait et ce que contenait ce cahier, mais il refusait de la brusquer. Il n'aurait pas supporter qu'on demande à voir ces photos.
- J'aimerais beaucoup discuter entre autre de littérature avec toi, alors, dit-il doucement.
Il se recula légèrement afin d'avoir une meilleure vision d'ensemble de ses collègues. Il fallait bien parler boulot, puisqu'ils étaient censés travailler à cette heure de la journée, même si l'horaire était idéal pour une pause.
- Quel est le planning de la journée, mesdames ?
Il se leva, épousseta son bas de pantalon confortable et serra son oreiller contre son torse.
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La secrétaire du docteur Elpida semblait toujours noyée dans une certaine gêne avant qu'elle ne lance un regard belliqueux à son voisin, tout en se mordant la lèvre. Elle était tellement rouge. Et, au fond d'elle, Astrid ne pouvait se retenir de trouver cela profondément adorable, mais elle ne se contenta que d'afficher un sourire calme. Etait-ce son compliment qui l'avait autant touchée, ou le fait qu'Hypopolite en rajoute ?
D'un côté, Onyx l'a comprenait. Elle n'aimait pas trop les compliments également. Mais c'était un fait, sa collègue à lunettes était réellement belle.
Le regard d'Astrid tourna vers le visage d'Hyppolite, qui souriait d'une manière taquine qui lui était bien propre; ses yeux d'un bleu profond l'a fixaient, comme s'ils voulaient la traverser de part en part. C'était probablement involontaire, mais la clareté de son regard rendait son expression presque intense, et cela faisait quelque peu rougir les joues de la jeune femme, qui mit un certain temps avant de pouvoir regarder ailleurs. L'allure de ce collègue avait décidément quelque chose de plutôt scotchant; mais entre lui et son patron, les hommes comme cela devaient décidément être nombreux dans cet Institut.
D'ailleurs, en parlant de son patron, Onyx ne se contenta que d'ignorer la remarque qu'elle venait d'entendre.
Elle vit aussitôt les yeux de ce drôle de personnage se baisser en direction de son carnet, qu'elle serre rapidement de manière nerveuse entre ses doigts. Cela amplifia d'avantage la sensation qu'avait l'anglaise, de se faire transpercer comme on lirait un livre ouvert. Son collègue semblait avoir une forte capacité de déduction...A moins qu'elle soit juste trop transparente pour cacher quoi que ce soit à quiconque efficacement.
Sa voix était douce, comme s'il voulait prendre soin de n'engendrer aucune bousculade dans ses propos. Cette attention fort aimable avait quelque chose de touchant. Cet Hyppolite semblait n'avoir rien d'un mauvais bougre, même s'il semble apprécier particulièrement tourner son amie Agnès en bourrique. Au fond d'elle, quelque chose lui disait que ce n'était qu'une façade et qu'au fond, ces deux là devaient entretenir une très bonne relation. Mais elle ne pouvait pas en être sûre, ce n'était qu'un pressentiment.
Le garçon au cheveux bleus se mit à bailler tout en reculant légèrement, alors qu'Astrid jetait un oeil à sa montre. Agnès restait silencieuse, se réduisant à écouter la discussion entre ses deux compères. Elle n'avait sûrement rien à ajouter.
C'était une bien mauvaise habitude qu'elle avait, que de constamment se focaliser sur l'heure. Elle n'arrête pas de faire cela depuis qu'elle travaille, et ce même en ayant très bien a conscience de l'impolitesse de la chose. Mais elle ne se fait la réflexion toujours qu'après coup.
Son visage se tourne lentement vers cette dernière, d'une expression empreinte de douceur. Peut-être devrait-elle tout simplement l’appeler Agnès ?
Elle lui sourit de manière calme et amicale, bien qu'un peu timide, tout en lui demandant;
Elle ne s'étala pas d'avantage que cela, mais savait que l'aide de mademoiselle Dessanges ainsi que ses conseils pourraient lui être très précieux à l'avenir. Après tout, c'était elle qui, avant son arrivée, centralisait les données de tous les médecins, et cette dernière doit de tout évidence très bien connaitre l'Institut ainsi que le rôle que ces deux jeunes femmes partageaient en son sein. Cela était donc naturel que de pouvoir la contacter si nécessaire.
De plus, si elle pourrait au passage avoir quelques Werthers, Astrid ne dirait jamais non !
- Quel est le planning de la journée, mesdames ?
Tiens ? Hyppolite se montrait un peu professionnel ? Agnès ne fit aucun commentaire mais ne put retenir un léger sourire moqueur.
- Je prenais juste une pause. Répondit l'anglaise tout en décrochant son regard de sa montre, Je ne vais pas tarder à retourner au bureau, d'ailleurs.
Oh. C’était vrai qu’avec cette rencontre impromptue, le temps qu’elle s’était accordé pour prendre une pose touchait à sa fin et elle n’avait même pas mis le pied dehors, comme elle l’avait prévu. Enfin. Ce n’était pas grave. C’était tout aussi agréable de faire la rencontre de nouvelles personnes et de discuter entre collègues. Et c’était aussi assez efficace pour se sortir cette fichue réorganisation des catégories de patients qui la faisait devenir chèvre.
- D'ailleurs, Madame Dessanges...
- Mademoiselle Dessanges.
La correction avait fusé sans même qu’elle ne l’ait voulu. Une vieille habitude qu’elle avait du mal à effacer même si elle trouvait assez impolie d’interrompre les gens de la sorte. Une habitude à corriger. Encore une. Décidemment ! La demoiselle allait-elle avoir droit à l’étalage de tous ses défauts en une seule conversation ? Agnès se reprit aussitôt, un sourire contrit aux lèvres.
- Enfin, ça n’a pas vraiment d’importance. Vous pouvez même m’appeler Agnès si vous le voulez.
Après tout, sur cette île, à part les patients, rares étaient les personnes qui l’appelaient de cette manière si formelle. Il fallait croire qu’elle était un peu trop chaleureuse pour mériter ce genre de marque de respect mais ça ne la touchait pas tant que ça.
- Pourrais-je savoir où se trouve exactement votre bureau ? Cela me serait très utile de savoir où vous trouver.
Le visage d’Agnès s’illumina. Oh mais bien sûr qu’elle pouvait savoir ! Elle avait déjà l’intention de la prendre sous son aile de toute façon alors ce n’était pas la peine de lui demander une seconde fois !
- Bien sûr ! Il se trouve au rez-de-chaussée, c’est le troisième à partir de l’entrée.
Le premier était celui de madame Dubois, l’administratrice, et le second, celui de Donatien Elpida. Le sien était bien évidemment juste à côté.
Elle fouilla dans son sac quelques instants et en sortit le bloc-notes et le stylo qui ne la quittaient jamais. Elle y inscrivit son numéro de téléphone avant d’en enlever la page et de la tendre à la jeune femme qui lui faisait face.
- Et voilà mon numéro de téléphone ! N’hésitez pas si vous avez le moindre problème !
Et elle ajouta avec un clin d'oeil :
- Et si jamais vous avez envie d'un autre Werthers, sachez que j'en ai toujours pour les visiteurs de mon bureau !
De toute façon, maintenant, catégorisée pour catégorisée hein ? Autant s'en amuser !
- HRP:
- Tu confirmes pour l'emplacement du bureau Dodo ? Je peux changer sinon
SOCIALISER AVEC SES COLLEGUES |
- Je prenais juste une pause, expliqua Astrid.
Hyppolite ricana, malicieux. Ils prenaient donc une pause tous les trois, à une horaire qu'on ne leur avait pas attribuée? Que de sérieux ici, à l'Institut Espoir. Hyppolite ne culpabilisa pas : les salles pouvaient attendre encore un peu avant d'être astiquées.
Astrid poursuivit : elle devait d'ailleurs rejoindre son bureau d'ici peu, et sûrement son patron. Hyppolite fit la moue. Mince, sa mise en garde ne l'avait toujours pas atteinte.
Il leva les yeux vers Agnès dans l'espoir qu'elle pense à la même chose que lui - une petite télépathie, ça pouvait arriver à n'importe qui, non ? - mais cette dernière discutait avec Astrid d'autre choses. Des trucs de secrétaires, en fait.
Hyppolite se balançait alors sur ses pieds, oreiller serré contre lui, attendant que ces dames aient fini de caqueter. Elles s'échangèrent leur numéro, ce qui fit sourire l'adulte. Dans un autre contexte il se serait amusé à taquiner Agnès là-dessus : alors comme ça on donne son numéro aux petites nouvelles ? On essaie de devancer Ange ? On ne perd pas de temps dis donc ! Mais il s'abstint. Trop fatigué pour vanner.
A les observer, il se fit la réflexion suivante : mais Agnès avait-elle déjà été en couple ? Il ne voulait pas savoir parce qu'il cherchait à la draguer, bien sûr que non, mais cela l'intriguait. Elle paraissait si dévouée dans ce qu'elle faisait qu'il l'imaginait mal trouver encore de l'énergie pour un conjoint. D'ailleurs, conjoint ou conjointe ?
Et Astrid, qu'en était-il ? Elle qui paraissait si pure et si douce ? Quelqu'un était-il là pour elle ? Avait-elle quelqu'un à embrasser le soir ?
Il roula des yeux, se trouvant bête. A l'Institut, on n'avait pas le temps pour les histoires d'amour. Sauf lui, mais il préférait paresser. Et surtout, la femme qu'il convoitait était hors de portée.
Il soupira tandis que les deux femmes semblaient avoir fini leur conversation. Il s'approcha et leur fit signe de la main.
- Bien, mesdames, ce n'est pas que votre présence m'importune, mais la poussière ne partira pas en discutant.
Il se tourna vers Agnès en premier. Ce n'était que le début de la journée et il supposa que son planning était chargé.
- Si le patron est trop pénible, change la langue de son pc, ça va le perdre pendant un moment.
Il l'avait déjà fait une fois. Heureusement, le docteur Elpida n'était pas très calé en informatique et avait pensé à un bug. Il avait été contraint à appeler un technicien pour régler un simple problème. Ça avait été très drôle.
Il se tourna ensuite vers Astrid. Il eut un peu de peine pour elle. Travailler avec Barrabil...
- Et courage à vous avec Barrabil. S'il y a le moindre problème, contactez Agnès, elle sera sûrement plus ferme et plus effrayante que moi.
Il les salua une dernière fois, leur souhaitant une bonne journée avant de s'effacer, le pas traînant. Maintenant, il fallait dormir.
- hors rp:
- Merci pour ce petit rp tout doux
VODENI Hyppolite, DESSANGES Agnès & LAVOIR Astrid
Un léger rire d'Hyppolite se faisait entendre, comme un bruit de fond derrière le début de la conversation entre les deux jeunes femmes.
Onyx continuait de la fixer tout en esquissant un sourire calme. Son intervention pouvait être interprétée comme un peu brutale, mais cela ne sembla pas froisser d'avantage la jeune anglaise, qui gardait un certain sang froid. Si sa collègue l'autorisait, elle l'appellerait Agnès; c'est toujours plus agréable que d’appeler ses partenaires de travail par le prénom, surtout lorsqu'ils ont l'air aussi sympathiques.
A sa question, le visage de la jeune femme qui lui faisait face s'illumina encore plus que d'ordinaire. Sans qu'Astrid ne sache pourquoi, l'idée de recevoir de la visite dans son bureau semblait la ravir. Eh bien. Cette dame avait définitivement tout de chaleureux et de charmant.
Onyx la fixait paisiblement pendant qu'elle cherchait un objet au fin fond de son sac à main. Elle ne peut s'empêcher d'envoyer quelques regards au collègue entre elles-deux, enfonçant son oreiller contre son torse tout en balançant des pieds, comme un enfant impatient, ennuyé. Cette vision fit sourire Astrid, inévitablement amusée.
La londonienne s'esclaffe doucement tout en redirigeant son regard vers Agnès. Elle saisit le papier, un grand sourire au lèvres; ses yeux violets parcourent l'étendue de la petite feuille blanche avant de finalement la ranger quelque part entre celles de son carnet, là où elle était sûre de la retrouver. En rentrant au bureau, il ne faudra pas qu'elle oublie de l'enregistrer dans son cellulaire; tout en s'encrant cette idée en tête, elle finit par souffler d'un ton reconnaissant:
Oh déjà ? Bien qu'Onyx gardait une mine calme, le regard qu'elle envoya à son compère semblait orné d'une légère lueur d'attristement. Elle trouvait sa compagnie agréable, mais avait conscience que toutes les bonnes choses avaient une fin.
Le rire cristallin de la jeune blonde se faisait entendre de nouveau. Sérieusement ? Monsieur Elpida ne semblait pas très futé; néanmoins, cette constatation ne dépassera jamais le seuil de sa pensée. C'était tout de même l'un de ses supérieurs hiérarchiques; si ses principaux employés pouvaient se permettre de plaisanter sur le sujet, Onyx serait bien la plus mal placée pour le faire.
Le jeune homme tourna alors son regard vers elle; ses iris d'un bleu perçant semblaient ressentir un peu d'amertume. Leurs regards se croisèrent un court moment; celui de la secrétaire le dévisageait avec intrigue, avant qu'il ne prenne la parole.
Un léger sourire écarta les commissures des lèvres de la demoiselle. Décidément, elle ne comprenait pas quel était le problème avec son patron. Elle ne ressentait pourtant aucun danger.
Son regard le suit pendant que sa silhouette assez menue se résorbait jusqu'au fond du couloir, traînant d'un pas nonchalant son coussin sous le bras.
Sa vision l'attendrissait sans trop qu'elle ne sache pourquoi. Elle ne doutait pas qu'eux deux seraient amenés à se revoir au détour d'un couloir; au fond d'elle, Astrid attendait ce moment avec une certaine impatience.
Tout en faisant doucement volte-face du côté de sa charmante camarade aux cheveux sombres, elle ajoute;
Onyx se doutait que l'emploi du temps d'Agnès ne devait lui laisser que peu de liberté. Elle devait se trouver dans une situation encore plus dense que sa sienne au niveau de la charge de travail; après tout, être la secrétaire de quelqu'un ne sachant pas changer la langue de son PC ne devait pas être de tout repos. Mais de toute manière, maintenant qu'elle avait son numéro de téléphone, il leur sera facile de communiquer afin de se donner la meilleure horaire possible.
Astrid était curieuse de voir à quoi ressemblait le bureau d'une personnalité telle qu'Agnès; bien que cela ne serait pas étonnant que chaque salle de cet Institut tiennent le même aspect, elle avait repérée avec le temps la manière dont l'ont pouvait cerner certains aspects de l'âme d'une personne, rien qu'à la manière dont elle organisait son espace de travail. Elle ne pouvait pas s’avancer sur le fait de Mlle Dessanges soit pointilleuse ou non; dans tout les cas, elle ne pouvait pas être pire que son patron...Espérons ?
- HRP:
- Je vous remercie aussi, c'était vraiment agréable de jouer avec vous ^^ Vos persos sont vraiment trop funs xD