contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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InvitéInvité
Mar 4 Déc - 4:33



On ne peut pas
chasser le brouillard
avec un éventail.
Cela faisait un moment que la fête d’Halloween était passée. Pourtant, je ne cessais d’y penser, le fait que je ne m’y étais pas amusé, que quelqu’un avait rendu l’ambiance très triste, mais également à l’état de Nev-nii… Déjà, je n’avais pas aimé le fait qu’on ne puisse pas se reconnaître. C’était une source de peur et de stress dont aurait pu se passer. J’en étais certain. Heureusement que j’avais retrouvé, par hasard, mon ami qui était en fauteuil roulant. Il y avait aussi eu Sheila que j’avais pu reconnaître grâce à ses yeux et la couleur de ses cheveux. Sa voix avait été un peu déformée à cause du bruit dans l’ensemble du réfectoire, mais je n’avais pas eu de doute quant à son identité. Pas trop. Puis elle me l’avait confirmé lorsque nous nous étions vus une fois la fête terminée, voire plusieurs jours plus tard.

Cependant, je ne savais pas ce qu’il s’était passé, mais j’avais cru voir Nev-nii triste, puis extrêmement joyeux, puis à nouveau triste. Je n’avais pas du tout compris et j’étais persuadé de l’avoir blessé. Après tout, il était partit sans me dire un mot, sans m’expliquer pourquoi, ni répondu à mes questions. L’incompréhension et la peur revenues m’avaient mené à aller dans un coin et de n’en bouger que lorsqu’on m’y avait obligé pour rejoindre ma chambre. Je n’en avais pas parlé à mon amie de longue date pour ne pas l’inquiéter. Pourtant, quelque chose n’allait pas. J’avais le coeur lourd et je craignais d’aller rendre à nouveau visite. Je ne voulais pas lui faire du mal. Je ne voulais pas être la source de ses blessures. Mais, d’un autre côté, ne pas le voir me pesait énormément. Même si je n’en parlais pas, j’avais un poids au niveau de la poitrine et l’envie de pleurer en pensant qu’il était peut-être mieux sans moi.

Malgré ma peine, j’avais continué à vivre. Pendant mon temps libre je ne faisais pas grand-chose. Régulièrement la jeune femme aux jolis cheveux de feu venait me rendre visite et me distraire. Mais seul, je restais essentiellement dans ma chambre, dans mon lit, dans un coin, toujours Kibou dans les bras, retenant mes larmes et mes cris. Le matin, j’avais des rendez-vous avec mon médecin, Mr. Barrabil, mais également d’autres qui me parlaient aussi de mes parents japonais selon la situation. J’avais du mal à comprendre… Non. Ce n’était pas ça. Pas ça du tout. Je ne voulais pas comprendre. Tout ce que je pouvais faire, c’était attendre.

J’avais envoyé la lettre pour Numa peu après l’avoir faite avec Nev-nii. Cela m’avait demandé beaucoup de temps et plusieurs essaies. Comme je l’avais expliqué à mon ami, je n’arrivais jamais à reprendre le fil quand je m’arrêtais, même un instant. Mes pensées étaient trop dur pour que je parvienne à savoir où j’en étais ou me reconcentrer une fois sortit de ce que j’écrivais. Mais il n’y avait pas que l’écriture : la lecture, le dessin, les chansons… tout. Je n’en parlais pas parce que je n’en voyais pas l’intérêt, mais ça m’empêchait de trouver cette fameuse activité qui pourrait me distraire. Par exemple, un jour, j’étais allé à la bibliothèque et j’avais pris un livre avec de jolies plantes dessus. Je l’avais ouvert une fois avant une consultation mais, depuis, je n’étais pas parvenu à m’y remettre. Un peu comme si je l’avais déjà regardé en entier. J’étais comme persuadé de l’avoir déjà fait. Pourtant, il n’en était rien. Il était donc resté sur ma table de nuit et l’était encore.

Comme tous les jours, dans ma chambre, j’attendais l’arrivée d’une réponse de Numa, des nouvelles de Hope, assis sur mon lit en serrant mon nounours dans les bras. Mais, encore une fois, rien ne venait. Sheila était déjà passée et il restait quelques heures avant le dîner. L’idée d’aller voir Nev-nii m’effleura à plusieurs reprise. Je ne le fis qu’une fois que j’en eus assez de toujours penser à la même chose. Puis, il n’allait pas bien. Ce n’était pas juste que je ne me déplace pas pour aller lui parler de moi-même. Etait-ce normal que j’ai si peur... ?
Doucement, presque prudemment, j’avais longé les murs pour aller jusqu’à l’aile X. J’avais l’impression de faire une grosse bêtise, ce qui ne m’aida pas du tout à garder le peu de courage que j’avais rassemblé pour aller voir mon ami. Un frère… Comment faisaient les frères quand ils ne se comprenaient pas ? Qui allait voir l’autre quand chacun était certain de ne rien avoir fait pour que l’autre ne vienne plus ? Je n’avais aucune réponse et cela ne m’aidait pas. J’avais besoin que Nev-nii m’aide, m’explique… mais s’il était fâché il ne le ferait sans doute pas. Dans ce cas-là, que devrais-je faire ?
(c) Yuki Nakamura sur Pensionnat Immortal
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 5 Déc - 16:59
Les jours suivants Halloween, Nevrabriel avait montré des symptômes de dépression qui ont alourdis son traitement, le rendant tantôt totalement euphorique, tantôt épuisé. Mais il valait mieux cela que le voir replonger dans une anorexie alarmante et une tristesse qui le ferait retourner dans ses hallucinations. Le dosage du jeune homme était délicat entre son traitement pour l’Alzheimer et celui pour la dépression, surtout que son corps était encore trop faible pour des traitements aussi lourds. Le seul moyen qu’avait trouvé son médecin pour alléger son traitement était de le faire dormir trois quart de la journée. Tant qu’il dormait, il oubliait ses angoisses et ne pouvait pas se créer des hallucinations.
Mais lorsqu’il ne dormait pas, comment faire ?

Nevrabriel avait les yeux ouverts sur son plafond depuis un long moment, mais il ne s’en rendait pas vraiment compte. Les souvenirs de la soirée d’halloween s’effaçaient doucement, comme s’il chassait de lui-même cela pour ne pas retourner dans une tristesse sans nom. Plus les jours passaient, moins cela semblait douloureux. Et puis la douleur disparut. Il n’avait pas oublié la fête ni pourquoi il avait quitté les lieux. C’était à présent dans un coin de son esprit qui resurgirait qu’il voulait s’en souvenir, même s’il aurait préféré complètement oublier.

Le jeune homme quitta sa chambre pour se rendre au sanitaire, embarquant malgré lui sa perfusion. Il aurait pu se sentir mal à l’aise d’être vu avec cette chose trainante avec lui, mais ils étaient dans un Institut, c’était une chose assez anodine finalement.
Sur le chemin, il se mit à penser à Lucy qu’il n’avait pas vue depuis des mois. Depuis la mort de sa grand-mère en fait. Il n’avait pas du tout apprécié qu’elle soit si proche de Barrabil mais n’y pouvait rien. Le patient sentait qu’il l’avait perdu mais il aurait du si attendre. Il perdait toute les personnes à qui il tenait et cela semblait presque inévitable que Lucy partirait aussi.

En y pensait, il n’avait pas vu Yuki depuis un moment déjà. Mais il était incapable d’aller plus loin que les sanitaires de son ailes, alors se rendre dans l’aile des W lui était impossible. Même s’il voulait voir ses amis, il ne le pouvait pas, c’était à eux de venir à lui et, étrangement, c’était ainsi qu’il se rendait compte qu’il était bien seul.

De retour vers sa chambre, Nevrabriel reconnu une silhouette de dos dans le couloir. Cette silhouette ne bougeait pas et semblait dans une réflexion lointaine. Le roux émit un faible sourire en appelant Yuki pour attirer son attention. Une fois à sa hauteur, le roux prit une profonde inspiration, un peu essoufflé de son chemin.

_Salut Yuki, tu es venu me voir ? Désolé j’étais aux toilettes, j’ai dû te faire attendre un moment.

L’écossais força le sourire avant d’aller devant sa porte, à son rythme, et l’ouvrir. Il tourna sa tête vers le blond, toujours souriant, et exprima avec une certaine joie mais fatigué tout de même de son voyage :

_Entre, je t’en prie.
Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
InvitéInvité
Mer 5 Déc - 23:01



On ne peut pas
chasser le brouillard
avec un éventail.
Doucement, progressivement, j'avais avancé dans le couloir, longeant le mur. Je croisais de temps en temps des personnes qui devait possiblement se demander qui j’étais. Il n’étaient pas effrayant. Néanmoins, je n'aimais pas voir leur attention se porter sur ma personne. J’étais un patient W. Normalement, j'en n'avais rien à faire dans ce couloir. Alors, j’étais encore en train de prendre un risque en me promenant de la sorte. Je ne pouvais qu'espérer que, encore une fois, à nouveau, personne ne dise aux médecins que j’étais venu là. Tout ce que je souhaitais c'était revoir Nev-nii, avoir des explications, lui demander s'il était fâché contre moi. Les réponse qu’il pourrait m'apporter me faisait extrêmement peur. Cela me donnait presque envie de rebrousser chemin. Pourtant, j’étais presque arrivé à la chambre de mon ami. J'allais bientôt pouvoir avoir des réponses. Pourquoi ne pas garder courage ? Ou… espoir ? Je connaissais les enjeux, mais quel était le prix que je mettais dans les initiatives que je prenais ?

Soudainement, une voix s’éleva dans le couloir, derrière moi. Malgré la familiarité de cette voix, je sursautai et me retournai, méfiant. Oui, j'avais reconnu sa voix. Malheureusement, je ne me faisais pas assez confiance pour me permettre de penser que je ne puisse pas me tromper. Pas après Halloween, même si je ne m’étais pas fourvoyé en reconnaissant mes seuls amis sur l’île. Cela, parce que je ne pensais pas que Nev-nii serait aussi heureux de me revoir. A mes yeux, il était plus logique de penser qu'il m’en voulait beaucoup. J’en étais persuadé. La joie dans sa voix m’était donc étrange, presque douloureuse. A quel moment m’étais-je trompé ? Pourquoi rien n’était comme je l'imaginais ? C'était beaucoup trop déroutant et… douloureux.

Au lieu de m’en vouloir, de me demander de sorte à ce que je ressente ses reproches, il devina que j’étais venu pour le voir et s’excusa de m'avoir fait patienter. Je n'avais pas attendu longtemps, alors je ne répondis pas à ses excuses qui me semblaient totalement inutiles. Après tout, si j'avais fait une bêtise, n’était-ce pas à moi de demander son pardon ?
En l’observant, je vis sur ses traits une immense fatigue. A côté de lui se trouvait son sorte de porte-pochettes qu’il était obligé de traîner à cause des fils. Encore… Il n'allait pas bien et je n'avais pas été à ses côtés comme je le lui avais promis. Pourtant, il ne m’en portait aucune rancune. C'était tellement incompréhensible pour moi que je ne savais pas du tout comment réagir, que ce soit en geste ou en paroles.

Souriant, il marcha encore jusqu'à atteindre la porte d'entrée de sa chambre et l’ouvris. Il se tourna vers moi une fois cela fait et m’invita à entrer. Doucement, je lui fis un signe de tête silencieux avant de lui répondre d’une voix presque murmure :

-Je te suis…

J’attendis alors qu’il rentre dans la chambre pour faire de même et fermer la porte derrière moi. Puis, lentement pour lui laisser le temps de s'installer sur son lit, je m’approchais de lui. J'allai me poser plus vers ses pieds, l’air penaud, dans mes pensées. Je ne savais pas comment lui dire ce que je pensais, ce qui me faisait peur et me chagrinait. Après tout, en le faisant j'allais sans doute lui faire perdre le sourire, la joie, qu’il venait d’avoir en le voyant. Je ne voulais pas les faire disparaître. Je ne voulais pas lui faire du mal… Pourtant, c'était pour ça que j’étais venu, non ? Enfin, pas pour lui faire du mal ou le rendre malheureux, mais pour parler. Pour qu'on s’explique, qu’il réponde à mes questions comme il aurait dû le faire des semaines auparavant. Mais comment m’y prendre ? Non. Avant cela…

-Comment vas-tu ?
lui demandai-je doucement en le regardant dans les yeux.

Oui, en sachant comment il allait, je pourrais envisager de lui parler ou, dans le pire des cas, m’abstenir. Cela parce qu'entre lui et moi, le plus mal de nous deux… c'était lui !
(c) Yuki Nakamura sur Pensionnat Immortal
Anonymous

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 5 Déc - 23:49
_Entre, je t’en prie.

Yuki ne semblait pas vouloir avancer. Plus que ça, il fit un hochement de tête au propriétaire de la chambre avant de lui souffler timidement :

_Je te suis…

Ah …
Nevrabriel ne répondit rien à cela. Il sentait qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Yuki ne semblait pas vraiment ravi d’être ici, il ne semblait même pas ravi de voir l’écossais. Ou alors était-ce la perception de Nevrabriel qui était faussée à cause de ses médicaments ? Le concerné savait qu’il avait du mal à réfléchir par moment mais ce n’était pas constant. Et avec la dose qui se réduisait de jour en jour, il devrait être plus apte à resté éveillé et réfléchir à présent.

Cependant, le roux ne pouvait pas mijoter éternellement et décida de ne pas aller contre la volonté de son ami alors il entra dans la chambre le premier, laissant son cadet en faire de même avant de refermer la porte derrière lui. Nevrabriel se rendit à sa fenêtre pour la refermer. Puisque le patient restait cloitré dans sa chambre, il profitait de ses allers aux sanitaires pour aéré cette pièce et éviter les odeurs de renfermés désagréables. Même si cela rafraichissait vraiment la pièce par le temps froid de l’hiver qui arrivait à grand pas.
Finalement, Nevrabriel alla sur son lit où Yuki siégeait au pied, debout, restant éloigné du roux. Il y avait clairement quelque chose qui n’allait pas. Qu’avait donc fait Nevrabriel ? Ou qu’est-ce qu’il n’avait pas fait ? Yuki avait reçu la visite de ses parents ? Il avait reçut une réponse à sa lettre ? Il s’était fait punir par un surveillant ? Nevrabriel ne savait pas et ne pouvait pas le deviner puisqu’il n’avait aucune communication en dehors de ses visiteurs. Malheureusement, il savait bien que poser des questions trop crus mettrait mal à l’aise son cadet. S’il voulait avoir des réponses, il devait y aller avec subtilité et patience.

_Comment vas-tu ?

Nevrabriel esquissa un sourire mais était toujours inquiet de savoir ce qui n’allait pas pour son jeune ami. Cependant, il ne se sentait pas de rester davantage debout et s’allongea doucement sur son lit avec un râle certain. Ses maigres jambes lui faisaient aussi mal que le dos qui devait porter tout ce corps osseux et fatigué.
Lorsque l’écossais réussit à s’allonger dans une expiration de soulagement d’être enfin reposé, il redressa la tête pour regarder son invité et lui dire de façon à alléger la situation :

_Oh, fatigué, ça ne change pas. Mais d’après l’infirmière j’ai réussis à prendre deux kilos en un mois alors c’est prometteur pour la suite. Il suffit que je continue à manger en augmentant progressivement les doses et surtout ne pas faire trop d’effort et bien me reposer … M’enfin, ça commence à devenir long, même si j’aime bien ma chambre, je suis pressé de pouvoir sortir dehors.

Nevrabriel eut un léger rire à la fin de ses mots pour montrer que ce n’était pas si dramatique que ça en avait l’air même si ses joues étaient toujours creuses et son corps encore bien fatigué.
Nevrabriel allait s’abstenir de préciser que cela faisait un moment qu’il n’avait pas vu le blond, pour ne pas l’apitoyer au cas où il ne voulait simplement pas le voir, ou ne pouvait pas pour des raisons inconnues. Mais il préférerait entendre que Yuki ne voulait simplement pas le voir plutôt que de savoir qu’il lui était arrivé quelque chose de quelque nature que ce soit. Même si cette perspective ne pouvait pas se retirer de son esprit. Il ne fallait pas que Nevrabriel psychote sinon il devrait prendre un autre caché d’antidépresseur et le but était bien évidemment de réduire les doses.

L’écossais eut un sourire rassurant pour son cadet et se redressa pour être assis sur son lit, le dos calé sur ses coussins.

_Et toi Yuki, comment vas-tu ?
Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
InvitéInvité
Jeu 6 Déc - 16:45



On ne peut pas
chasser le brouillard
avec un éventail.
En sentant la fraîcheur de la chambre de Nev-nii, je fus bien content d’avoir mon gros gilet bleu pâle sur les épaules. Je n’aimais pas le froid, mais ne m’en plaignais jamais, gardant cette information pour moi seul. Pour ne pas inquiéter puisque ce n’était pas le but, mais également parce que je ne voyais pas en quoi cela pourrait intéresser qui que ce soit. Alors, je m’étais appuyé silencieusement sur le pied du lit de mon ami que je regardais pour lui demander son état. A mes yeux, il était encore bien mal… Je n’aimais pas ça et ne savais pas ce que je pouvais faire pour l’aider à aller mieux. Peut-être n’y avait-il rien à faire et que c’était pour ça qu’il m’en voulait, parce que j’étais toujours triste alors que physiquement j’allais bien. Je ne voulais pas croire que c’était pour ça qu’il m’avait laissé seul à Halloween, mais qu’en savais-je ? Avec le peu d’informations que j’avais, tout restait possible. Même avec le sourire qu’il m’offrait, rien n’était impossible. Et cela me faisait peur.

A son rythme, mon hôte alla se coucher dans son lit sous mon regard attentif. Ce n’est que lorsqu’il fut installé et à son aise qu’il me répondit qu’il était fatigué. Il tenta néanmoins de me rassurer en me racontant que sa prise de poids était constante et que le corps médical pensait que c’était une bonne chose. Malgré tout, je sentis sur la fin de sa réponse qu’il voulait faire autre chose que rester allongé là. Je ne savais pas si je pouvais le comprendre malheureusement. Rester sans rien faire avait été un quotidien dont je m’étais échappé de justesse. Quoique… pas tant que ça puisque le problème était désormais que je ne savais pas quoi faire. Cela avait été un sujet abordé la dernière fois que j’avais rendu visite à Nev-nii, avant la fête que je ne cessais de voire comme une rupture, une cassure.

Et lorsqu’il me retourna la question je dus réfléchir. Je ne savais jamais comment dire ce que je ressentais, ou difficilement. De plus, cette fois c’était délicat. J’avais l’impression que si je disais un mot de travers alors que j’étais là pour recoller les morceaux, je ne pourrais plus jamais le revoir. Je ne voulais pas que cela arrive. Alors, je me mis à réfléchir en regardant mes mains posées sur le lit. Je mordais mes joues au fil de mes réflexions sans que cela ne soit vraiment visible et je ne m’arrêtai que lorsque je pris la parole, hésitant, réfléchissant toujours à mes mots, pour dire ce que je pensais :

- Je me pose beaucoup de questions et je ne sais pas y répondre. Dis, j’ai fait quelque chose de mal ? Tu m’en veux parce que j’ai fait quelque chose qui t’a déplu ? J’ai posé trop de questions ? Je n’étais pas assez intelligent pour te comprendre ? Si… Si c’est le cas, je te demande pardon parce que je voulais pas… Je ne voulais pas te blesser...

Avais-je bien fait de dire les choses de cette façon ? Devais-je revenir sur ce que je venais de dire ? L’avais-je blessé ? Je ne voulais pas qu’il prenne mal ce que je venais de dire, ni qu’il soit blessé sans me le dire, et encore moins qu’il reste dans l’incompréhension. Mais comment savoir autrement qu’en attendant ses réactions ? Il n’y avait pas d’autres solutions, je le savais. Alors j’attendais en regardant toujours mes mains, me mordant les joues avec angoisse. Il fallait que j’écoute ce qu’il pensait et la façon dont il le pensait. C’était mon devoir maintenant que je lui avais dit ce que je ressentais. Quoique, était-ce réellement cela ? Non… Ce n’était que des mots. Ce que je ressentais c’était les larmes que je retenais depuis des semaines voire plus, des cris de douleur alors que je n’étais pas blessé, des lamentations que je n’avais pas le droit de prononcer. Il fallait que je guérisse. Pour cela, il fallait que j’aille bien. Pour aller bien, je devais garder comment j’allais dans mon coeur, tout simplement.
(c) Yuki Nakamura sur Pensionnat Immortal
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 6 Déc - 22:04
_Et toi Yuki, comment vas-tu ?

Le regard de Yuki fuyait sur ses mains, ses paroles avides mirent un moment à arriver, mais Nevrabriel était patient et le serait davantage pour comprendre ce qui troublait son jeune ami. Que se passait-il pour qu’il soit ainsi ? Etait-ce la faute de quelqu’un ? La sienne ? Yuki allait-il le lui dire ?

_Je me pose beaucoup de questions et je ne sais pas y répondre. Dis, j’ai fait quelque chose de mal ? Tu m’en veux parce que j’ai fait quelque chose qui t’a déplu ? J’ai posé trop de questions ? Je n’étais pas assez intelligent pour te comprendre ? Si… Si c’est le cas, je te demande pardon parce que je voulais pas… Je ne voulais pas te blesser...

Le visage de Nevrabriel devint à la fois rempli d’incompréhension et de tristesse. Apparemment il avait fais ou dis quelque chose que Yuki avait mal interprété mais il ne savait pas quoi. Il avait beau tourner et retourner les jours passés pour avoir une réponse à ce qu’il aurait pu se passer mais il ne voyait pas. Il ne comprenait pas. Peut-être ne voulait-il pas le voir ? Ou était-ce à cause des médicaments ?

Non, Nev … tu ne peux pas te cacher éternellement derrière ta maladie ! Si tu as blessé une personne, sous médicament ou non, c’est ta faute !

Nevrabriel respira doucement, ne pouvant pas dissimuler son visage triste. Il a toujours été une personne extrêmement limpide et il était facile de lire ses sentiments sur son visage. Doucement, il se redressa, voulant se rendre près du blond mais son corps lui rappela bien vite qu’il n’était plus en mesure de bouger pour un petit moment. L’écossais du s’adosser de nouveau à ses coussins en tête de lit en serrant les dents pour ne pas gémir de douleur. Il sentait chacun de ses muscles tirer sur sa peau et sur ses os, comme s’il avait tellement courut que son  corps refusait de bouger à présent. Pourtant, il n’était qu’aller au sanitaire … c’était assez minable.
Après s’être remit à sa place, le roux tira vers lui sa couverture à cause de l'air frais qui avait embaumée sa chambre, et d’une voix mal assurée, Nevrabriel exprima :

_Je suis vraiment désolé de t’avoir fait penser à cela.

L’écossais ne savait pas quoi dire d’autre. Il n’arrivait pas à comprendre ce qu’il avait fait pour que Yuki le prenne ainsi. Mais une chose était sûre pour le moment : il devait rétablir la vérité.

_Je ne sais pas ce qui t’as amené à croire que je t’en voulais mais j’en suis vraiment désolé. Je ne t’en veux absolument pas, je suis même très content que tu viennes me voir. Mais explique moi ce qui t’a fait penser à ça s’il te plait, j’aimerais comprendre.
Nevrabriel
Image : Des explications s'imposent [Pv Nevrabriel] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
InvitéInvité
Ven 7 Déc - 1:02



On ne peut pas
chasser le brouillard
avec un éventail.
Dans un premier temps rien ne vint. Rien du tout. Malheureusement, je ne parvenais pas à trouver le courage de lui faire face. Je ne savais pas à savoir, deviner, faire une hypothèse, sur ce que ressentait Nev-nii suite à ce que je lui avais répondu. Mais, vu son silence, je devais l'avoir blessé et je m’en sentis terriblement honteux. J’étais vraiment le pire de tous. Je ne faisais rien de bien. Je n'arrivais qu’à faire du mal, même lorsqu'il ne s’agissait pas de mon but. Si cela ne faisait pas de moi une mauvaise personne, qu’étais-je ? Qui étais-je ?

C’est en entendant les draps se froisser que je tournai enfin les yeux vers mon ami. Je vis alors ce dernier tenter de se relever sans y parvenir. Pourquoi aller au-delà des limites de son corps ? Pourquoi forcer alors que cela lui faisait visiblement mal ? Je n'en valais clairement pas la peine ! Pourtant, il avait au moins voulu s'asseoir alors que je n'osais même pas faire face à la réalité. Mais le pire resta que lorsqu'il parla ce fut pour s'excuser comme je venais de le faire. Ses traits exprimaient beaucoup de tristesse, ce qui me laissa une très forte culpabilité qui s’ajouta à la première. Toutes deux ne s’atténuèrent pas malgré les paroles de Nev-nii qui voulait me faire comprendre qu’il ne m’en voulait pas. C’était beaucoup trop difficile à croire. Puis, il me demanda de lui expliquer les raisons qui me poussaient à croire le contraire.

Les mains jointes sur ma poitrine en tenant mon tee-shirt, la tête basse et les yeux ne cessant de bouger dans la pièce sans se poser, je faisais face à mon hôte. Silencieux, je ne savais pas quoi faire ou que penser. J’étais révolté car il se jetait la pierre alors que ce devait être de ma faute. J’étais triste de le voir avec une telle expression. … J’avais beaucoup trop d’amotions qui montaient. Toutes étaient négatives mais seulement quelques unes d'entre elles avaient une réelle raison à mes yeux. Je me trouvais si pitoyable…

-À Halloween, tu es partit sans un mot, commençai-je à dire doucement d’une chevrotante. En fait, à partir du moment qu'on est allé au buffet t’étais bizarre. Tu parlais de partir seul. Tu voulais aller demander à ton médecin l'autorisation pour ça. Tu voulais même faire une course que j'ai refusé. Tu ne répondais pas à mes questions et je n'ai rien compris à ce qu’il se passait, ce à quoi tu pensais. Je suis sûr que je t'ai vexé parce que je disais tout le temps que t'es idées n’étaient pas bonnes. Tu es juste partit à un moment et j'ai pas comprit pourquoi…

Comment aurais-je pu comprendre ? Il semblait dans son monde, hors de portée, cette soirée-là. En tous cas, je n'avais pu savoir ce qu’il portait dans son coeur… Encore là, dans sa chambre, alors qu'on discutait normalement, il était des choses que je ne parvenais pas à comprendre. Je le lui dis alors doucement, comme honteux :

-Je sais que, pour toi, un plus grand veille sur le plus jeune en toutes circonstances. Mais je t’ai promis d’être là pour toi et j'ai vraiment essayé de t'aider à Halloween. Mais je ne comprenais pas. Qui était cette personne que tu voulais voir au point de partir le soir-même ? Qui est-elle pour toi ? Pourquoi tu sembles toujours triste quand tu fais allusion à certaines choses comme lorsque tu me montrais les dessins quand on parlait de passions ? Pourquoi… j’ai l'impression que tu t'éloigne de moi alors que j'essaie de te rattraper ?
(c) Yuki Nakamura sur Pensionnat Immortal
Anonymous

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Ven 7 Déc - 17:29
_Je ne sais pas ce qui t’as amené à croire que je t’en voulais mais j’en suis vraiment désolé. Je ne t’en veux absolument pas, je suis même très content que tu viennes me voir. Mais explique moi ce qui t’a fait penser à ça s’il te plait, j’aimerais comprendre.

Yuki ne regardait pas son ainé, il avait les mains serrées sur son uniforme. Son attitude montrait une certaine gêne et incertitude. Nevrabriel avait l’impression qu’il avait peur de s’exprimer mais voulait tout de même le faire. Comme un enfant devant des adultes. L’écossais força un sourire qui se voulait rassurant pour l’encourager à parler. Mais il ne s’attendait vraiment pas à ce qu’il allait entendre …

_À Halloween, tu es partit sans un mot, commençai-je à dire doucement d’une chevrotante. En fait, à partir du moment qu'on est allé au buffet t’étais bizarre. Tu parlais de partir seul. Tu voulais aller demander à ton médecin l'autorisation pour ça. Tu voulais même faire une course que j'ai refusé. Tu ne répondais pas à mes questions et je n'ai rien compris à ce qu’il se passait, ce à quoi tu pensais. Je suis sûr que je t'ai vexé parce que je disais tout le temps que t'es idées n’étaient pas bonnes. Tu es juste partit à un moment et j'ai pas comprit pourquoi…

Le visage de Nevrabriel se déforma peur à peu en étonnement. Il se souvenait de ce passage. Il avait été ridicule par ailleurs. Mais il pensait que Yuki aurait compris qu’il avait prit un verre de trop. Mais il était vrai que Nevrabriel n’aurait pas du partir comme ça. Il aurait du emmener Yuki avec lui, loin de ces abrutis.
L’écossais porta une main à son front. Un souvenir voulait remonter en lui. Cet homme sur l’estrade avait dit quelque chose qui l’avait fait partir. Oui, il s’était senti mal et honteux puis avait voulu partir. S’enfuir. Se cacher. S’enterrer avec sa honte.

_Je sais que, pour toi, un plus grand veille sur le plus jeune en toutes circonstances. Mais je t’ai promis d’être là pour toi et j'ai vraiment essayé de t'aider à Halloween. Mais je ne comprenais pas. Qui était cette personne que tu voulais voir au point de partir le soir-même ? Qui est-elle pour toi ? Pourquoi tu sembles toujours triste quand tu fais allusion à certaines choses comme lorsque tu me montrais les dessins quand on parlait de passions ? Pourquoi… j’ai l'impression que tu t'éloigne de moi alors que j'essaie de te rattraper ?

_Je …

Nevrabriel laissa sa main tomber sur ses draps et sa tête bascula en avant alors qu’il regardait ses mains. Il ne savait pas quoi dire, il ne savait pas par quoi commencer. Il ne savait pas quoi faire. Il ne savait rien. Il n’arrivait plus à réfléchir. Yuki l’avait mit devant la réalité des choses. Des choses qu’ils ne voulaient pas avouer aux autres et encore moins à lui-même. Comment pouvait-il crier haut et fort qu’il était malheureux et que rien ne pouvait changer, pas même une poignée d’anti -dépresseurs ? Il pensait à tout ce qu’il avait perdu constamment lorsqu’il était seul et se laissait aller à ses pensées.

_Je suis désolé. Je n’étais pas vraiment dans mon état normal. Disons que j’ai prit trop d’alcool alors j’étais un peu saoul.

Un peu ou beaucoup ?

Nevrabriel releva la tête vers Yuki mais n’arrivait pas à faire partir de son visage l’once de tristesse qui s’y était installé.

_Lorsque tu bois trop d’alcool, tu changes en quelques sortes. Ça dépend des personnes mais certains, comme moi, deviennes très joyeux, d’autres très triste, d’autres en colère, parfois tu dis des choses que tu ne penses pas, puis parfois tu dis des choses auxquels tu penses mais n’avoues pas. Tu entre dans un autre état et tu ne te rends pas forcement compte des choses. Alors je suis désolé de t’avoir inquiéter et fait peur comme ça, ce n’était pas mon intention.

Nevrabriel se tut un instant alors que ses yeux revinrent sur ses mains. Il avait répondu à l’une des questions de Yuki mais ne pouvait pas s’arrêter ainsi, il devait toute les faire. Il devait y répondre pour soulager Yuki, pour qu’il sache que rien de tout ça n’était de sa faute et que le seul fautif était lui. Oui, c’était le seul à détruire tout ce qu’il touchait, même son jeune ami.

_Tu te souviens que j’ai dis que la fille que j’aimais étais partie ? Elle est à Londres. Je sais que je ne la reverrais sans doute jamais et je regrette de ne pas lui avoir dis mes sentiments. Elle ne reviendra jamais mais j’ai espoir que …

Nevrabriel se mordit la lèvre alors que ses yeux commençaient à devenir brumeux. Il n’allait pas pleurer mais son âme le voulait terriblement. Rien que parler d’elle lui déchirait le cœur. Savoir qu’il ne pourrait plus jamais lui parler, la regarder, la toucher, entendre sa voix, sentir son parfum …

_Je l’aime tellement que j’ai espoir de la revoir un jour, même si je sais que c’est impossible. Tout comme la personne a qui appartenait ce carnet que tu as vu. Elle nous plus je ne la reverrais jamais parce qu’elle est morte.

Oui elle était morte … comme sa grand-mère. Comme Alistair. Comme Loreleï. Il ne reverrait jamais les gens qu’il aime, ni Astrid qu’il aime à en mourir, ni même Merywen, son unique sœur qu’il n’a jamais cessé d’aimer.

_Toutes ces personnes que j’ai aimé et qui sont parties me manque terriblement et je ne peux rien faire. Ça me rend triste. Si je m’éloigne c’est pour éviter que tu me voies comme ça. J’ai promis de m’arranger, d’aller mieux, mais je ne me sens pas mieux intérieurement. Parfois je regarde ma chambre et je me sens seul. Abandonné. Minable. Je suis malade et je ne guérirais jamais alors ma sœur ne pourra jamais me pardonner. J’ai laissé Loreleï mourir, comme un lâche, je n’ai rien fait. Je suis impuissant.


Finalement, une larme roula le long de la joue de Nevrabriel, se finissant sur son menton avant de se laisser tomber jusqu’à la main de ce dernier. L’écossais détourna le regard, honteux. Ses yeux et ses pommettes prirent une teinte rougeâtre, faisant ressortir ses taches de rousseurs qui se voyaient à peine avec sa peau pâle. Le jeune homme se mordit la lèvre pour retenir s’autre larme qui voulait s’enfuir de son corps comme un prisonnier rêvant de liberté. Comme Nevrabriel qui voulait s’enfuir de sa cage même si rien ni personne ne l’attendait de l’autre coté. Regardant ses mains, l’ainé termina :

_Tu ne mérites pas ça. Tu devrais avoir une personne forte sur qui compter, sur qui t’appuyer, pas un mec qui est juste bon à regarder le plafond en attendant que ça passe.
Nevrabriel
Image : Des explications s'imposent [Pv Nevrabriel] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
InvitéInvité
Ven 7 Déc - 23:36



On ne peut pas
chasser le brouillard
avec un éventail.
Les yeux baissés, je ne pouvais pas voir ses réactions. Je ne pouvais pas savoir ce qu’il ressentait. Ni ce qu’il pensait. Peut-être était-ce pour cela que je pus continuer de parler et donner le fond de ma pensée avec douceur. Du moins, c’était ce que je voulais, le faire sans m’énerver ou laisser mes sentiments prendre le dessus. Je ne voulais pas qu’il aille mal. Pourtant, le premier mot que j’entendis était teinté d’une telle tristesse qu’il me fit relever la tête. Tout comme le ton de sa voix le laissait entendre, mon ami n’allait pas bien. Je lui avais fait du mal. Je le savais et le ressentais. Je n’avais fait que le contraire de ce que j’avais voulu… Néanmoins, je ne baissai pas les yeux à nouveau, hésitant plutôt à m’avancer.

J’avais fait un petit pas en avant quand Nev-nii s’excusa à nouveau en prétendant ne pas avoir été lui-même. Je voulais le croire, mais je ne comprenais pas trop où il voulait en venir. “Alcool”... Etait-ce “sake” ? Je n’en étais pas sûr, donc j’avais du mal à comprendre où il voulait en venir, jusqu’à ce qu’il m’explique, les yeux posés sur moi, que l’alcool pouvait changer les réactions des personnes qui en buvaient. Et que cela avait été le cas à Halloween. Que c’était pour cela qu’il n’avait pas répondu à mes questions, ni emmené avec lui quand il était partit. Cela n’était pas vraiment sa faute, de ce que je comprenais. N’est-ce pas ? J’avais raison… Je pensais vraiment qu’il n’était pas totalement fautif s’il n’était pas le même à cause de cette chose qu’il appelait “alcool”.

Les yeux de mon ami se baissèrent à nouveau alors qu’il avait cessé de parler. Il était si triste que je m’en voulais de lui avoir fait du mal. Pourtant, il continua de me répondre, me disant pourquoi il voulait tant revoir cette fille, pourquoi il était si triste, et je pouvais totalement comprendre ce qu’il ressentait. Perdre des personnes aimées sans savoir si on les reverrait un jour, se sentir seul au point de ne pas savoir si quelqu’un pouvait penser à nous… Comment aurais-je pu ne pas le comprendre au moins un peu alors que je ressentais la même chose ? Puis, il y avait également le fait que c’était moi qui l’avait empêché de s’en aller. De façon purement égoïste, en voulant aller avec lui, en pleurant comme un gamin abandonné…

Le regard à nouveau bas comme l’avait été le mien, Nev-nii me dit qu’il pensait que j’avais besoin d’une personne plus forte que lui, autre que lui. Silencieux, je marchai silencieusement vers lui et m’assis sur le matelas pour le prendre dans mes bras. En essayant de ne pas lui faire mal, je le serrais fortement sans rien dire dans un premier temps. Juste pour lui envoyer mes sentiments à son égard, le fait que je ne voulais pas l’abandonner, que je le comprenais, que j’étais là pour lui… Il ne fallait pas qu’il abandonne !

- Je suis là. Ca ne remplacera personne, mais je suis là. Je ne veux pas qu’un autre te remplace. Personne ne le peut. Personne n’est toi. Alors je ne souhaite pas que tu penses que je n’ai pas besoin de toi. Tu es celui qui m’a le plus aidé depuis que je suis arrivé ici. Même quand tu étais enfermé dans ta chambre, c’est toi qui m’a le plus aidé ! Alors ne dis pas que tu ne m’aide pas parce que c’est pas vrai.

Sans le lâcher, je lui caressai doucement les cheveux, retenant mes larmes. Tout en continuant ce geste qui n’était pas dans mes habitudes, donc maladroits, j’ajoutai :

- Garder tout pour toi ne t’aidera pas. Je ne le pense pas parce que j’ai fait pareil. Avec les Nakamura, je ne pouvais pas dire ce qui me blesser, ni pleurer, ni crier… rien. Mes sentiments me déchiraient, il me faisaient tellement de mal que je voulais mourir. Que tout s’arrête. Puis… ce déchirement est devenu “normal” pour moi. Pourtant, je ne veux pas que tu le vives. Je ne veux pas que tu restes déchiré parce que tu gardes tout en toi, parce que tu penses que tu n’as aucune épaule sur laquelle t’appuyer. Je suis frêle et je ne sais pas faire avec les autres. Mais si tu veux pleurer sur mon épaule, me parler de tes tracas, je serais là. Je te l’ai promis, mais aussi parce que je veux pas que tu vives le même déchirement que moi. C’est beaucoup trop douloureux pour que je te laisse faire...
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