Elle avait 19 ans aujourd'hui. Et elle avait voulu le fêter. Elle avait toujours fait son anniversaire sur un lit d'hôpital, ou dans la salle des rencontres avec la famille de l'Institut. Mangeant son gâteau sans envie et souriant à peu près. Mais là c'était différent. Elle avait vraiment envie de le célébrer, de la même façon que depuis presque un an elle avait envie de profiter de chaque seconde.
Elle avait demandé à son médecin si c'était possible, et il le lui avait accordé. Ils avaient cuisiné ensemble le cheesecake ce matin, et elle expliquerait sa présence par son statut de médecin. Elle dirait qu'il était là pour surveiller car c'était la condition de l'Institut pour qu'elle fête ses 19 ans.
Elle avait fixé le rendez-vous à 16 heures dans sa chambre. Zyra et le Génie devaient les rejoindre. Sa famille lui avait offert quelques décorations alors elle avait accroché des guirlandes en crépon et des ballons colorés. Tout était prêt, un peu de musique, un gâteau, et même ses peluches, alignées sur son lit, avaient l'air de vouloir faire la fête.
Elle avait voulue être élégante, alors elle avait enfilée une robe noire cintrée, coupée à mi-cuisses. Et Ange en avait été témoin, il lui avait fallu un temps fou pour réussir à construire son chignon. Des petits talons pour la sur-élever et elle était véritablement jolie. Pas sexy ou mignonne, mais jolie. Elle avait eu envie de se pomponner, de se dorloter, et le bonheur irradiait son visage.
La seule ombre au tableau ... Elle craignait que la présence d'Ange soit mal venue. Entre Alexander qui le haïssait profondément et ignorant la relation entre Zyra et le médecin ... Elle espérait naïvement qu'ils sauraient faire la part des choses.
Alors voilà, il était 15h50, et elle attendait, le cœur battant, d'enfin fêter dignement le jour de sa naissance.
Les cheveux totalement libres et soigneusement brossés, bien qu'il y ait quelques mèches rebelles ici et là, et son manteau rouge sur le dos, elle sortit de sa chambre et toqua à la porte de l'autre blondinette, dans l'aile X. Certes, c'était le même décor que dans l'aile W mais elle n'était pas à l'aise du tout, déjà car elle n'y venait jamais, ensuite parce que les rares patients qui déambulaient la dévisageaient (pas d'uniforme tout ça) et que ses talons lui torturaient déjà les pieds et les chevilles. Vite, un siège.
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