contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

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Margaret ; Rose
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Donatien

Eizenija ; Solveig
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Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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Eizenija VitolsInfirmière
Mer 19 Juin - 11:27

Mercredi 19 juin 2019 - Verseau

Aujourd'hui, soyez plus conciliant. Cela peut vous amener à de bonnes choses.

Fais ça vite.



Je sais bien que mon horoscope m'a proposé d'être d'humeur bienveillante aujourd'hui, mais quand je vois ce minuscule être humain se tortiller comme s'il était en train de rendre l'âme. Alors ce que ce mioche a sûrement juste fait dans sa couche. Ou alors il a faim. C'est jamais bien compliqué de comprendre pourquoi ça pleure.
Bien que cela m'exaspère d'avoir ce bébé en charge supplémentaire lorsque je travaille à l'infirmerie, je reconnais qu'il a mon attention parfois. J'ai été, moi aussi, aussi vulnérable. Comment ais-je pu évoluer ? Comment ais-je pu grandir sans me déformer ? J'aurais aimé être ma mère, ou mon père, pour voir la petite Eizenija grandir. Peut-être pourrais-je reconsidérer l'adoption avec Angie ? J'ai déjà la trentaine, et voir un petit être humain devenir grand pourrait s'avérer franchement intéressant.
L'autre infirmière est en train de le bercer tandis que je fais semblant de dresser l'inventaire des médicaments - il est déjà fait depuis dix minutes. Le pédiatre a eu une urgence avec un autre enfant et a filé. Moi je pense qu'il avait besoin d'une bonne clope pour se détendre les muscles. Je te dis pas l'augmentation de salaire de ce type depuis la naissance du minuscule bébé.

- Hey, ça te trouerait le cul de venir m'aider ? Tu feras l'inventaire plus tard.

Je savais que j'aurais dû mettre mes écouteurs et lancer du Britney Spears. Oops I did it Again... dans les oreilles au lieu de Ouin Ouin Ouin par mini-humain.
Je tente quand même le coup de la sourde, comme si je n'avais rien entendu.

- Eizenija, tu peux venir m'aider s'il te plaît ?

Je soupire. Je tourne le dos à l'autre infirmière, le dos arrondi au dessus du bureau. Je finis par poser mon coude sur le dossier de la chaise, me tournant à demi vers la collègue. Je lui décoche mon regard le moins intéressé.

- Non, je n'ai pas envie.

Elle grince des dents et je lui montre les miennes - petit sourire. Je me repli à nouveau sur le classeur. Qu'il fait chaud ici, malgré les fenêtres ouvertes. J'ai surtout l'impression qu'on fait entrer de l'air chaud. Avec des cheveux longs comme les miens, j'aurais vite eu la nuque trempée. Je me suis donc bien appliquée aujourd'hui à les tresser. J'ai également la tenue idéale pour supporter cette chaleur : des bas résilles si fin qu'on ne les distinguent plus, un mini-short bleu et un chemisier sans manche au col boutonné jusqu'en haut. Seulement, cette foutue blouse d'infirmière gâche l'ensemble. Je suis dégoûtée.

- Bon, c'est ma pause. Démerde-toi.

Hein ? Quoi ? L'autre se barre vraiment ? Bon le bébé ne pleure plus, mais je me retrouve tout de même toute seule ! Si un patient arrive je me verrais obliger de m'occuper de deux chiards. A la fois ça me réjouit puisque ça me sortirait de l'ennui mortel de cette après-midi ; mais en même temps j'irais bien me mettre dehors, les doigts de pieds en éventail.
Avec cette chaleur, il y a toujours des fragiles pour faire des malaises. Ou des débiles pour s'égratigner en déracinant la forêt. Le premier qui vient se plaindre, je lui ferais regretter d'avoir besoin d'un pansement.


Eizenija Vitols
Image : Fais ça vite, ft. Aeden. Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Aeden ZetharÉlectron libre
Mer 19 Juin - 15:17
Normalement Aeden passait voir mini-W05 avant d’aller petit-déjeuner, mais aujourd’hui, il n’en avait pas eu le temps. Alors qu’il travaillait, sa pelle à la main, il avait la tête ailleurs. Plusieurs fois Nev’ lui avait posé une question qu’il avait à peine écoutée. Et il n’avait même pas saisi l’occasion que lui avaient laissée deux jeunes qui se plaignaient de l’institut. Deux gars qui auraient pu rejoindre la cause que soutenait ardemment le garçon depuis quelques temps. Ça lui aurait évité une discussion compliquée et subtile à la cafétéria, lui qui détestait ça. La gorge sèche, il s’était contenté de tenter de creuser à la pelle quelque chose de suffisamment correct pour y mettre des graines. Pour une fois, étrangement, il n’avait pas les mains moites, ce qui l’aidait à garder une bonne grip sur son manche.

Autre chose occupait ces pensées. C’était le gros problème de l’idéal de la révolution. C’était bien de vouloir changer les choses. Mais comment ? L’évasion était pour lui la moins bonne idée qui existait. Non seulement elle comportait de nombreux risques et entraves impossible à résoudre, mais en plus, que feraient-ils une fois hors de l’ile ? Ils seraient recherchés, leurs dossiers modifiés pour les faire passer pour des aliénés. Personne ne croirait leurs histoires. Sauf s’il ramenait des preuves. Mais là encore, ce n’était pas évident. Et changer l’institut de l’intérieur ? Tant qu’Elpida dirigerait la danse, rien de cette sorte ne serait possible. Difficile de motivé les gens à rejoindre une révolte qui ne savait même pas quoi faire. Il aurait espéré que le travail en pleine air occupe suffisamment ces pensées pour qu’il arrête de se faire de la bile, mais rien n’y faisait. Ca l’aidait juste à dormir le soir.

Même s’il soutenait dorénavant la révolte à 100%, ou plutôt Alexander à 100%, il doutait encore que ces objectifs soient vraiment réalisable sans dégâts collatéraux. Mais c’était le Génie, il savait ce qu’il faisait, le surdoué le suivrait quoi qu’il arrive. Soit. Autre chose ne cessait de le tourmenter. C’était Elpida. Plus ça allait, et plus il lui semblait que tout partait de lui. Suffisait-il qu’il disparaisse pour rétablir l’équilibre ? Et quelqu’un aurait-il le courage de le faire disparaitre ? Aeden se demandait si lui, il serait capable d’aller si loin. S’il pourrait…

Son estomac se noua et il s’éloigna rapidement de l’endroit où il travaillait pour vomir. Rouge de honte à l’idée des pensées qui lui traversait l’esprit, il se tourna vers Nevabriel, manquant de trébucher sur sa pelle. Aeden avait drôlement mal à la tête et il soupçonnait qu’il commençait une insolation, aussi laissa-t-il son camarade tout seul après avoir bu la fin tiède de sa bouteille d’eau et alla-t-il demander au surveillant s’il pouvait se rendre à l’infirmerie cherché quelque chose. Cette pensée qu’il pouvait… il frissonna. Ce n’était rien. Juste la chaleur qui le faisait délirer. Un des surveillants l’accompagna, comme lui-même devait changer sa place avec l’un de ces collègues à l’intérieur du bâtiment.  Ils étaient de plus en plus prudents, ce qui n’arrangeait pas les affaires du garçon.

L’atmosphère dans les bâtiments était moite, mais au moins, le soleil ne tapait pas et les petites étoiles qu’Aeden avait entraperçues derrière ces paupières semblaient s’éteindre. Une seule infirmière semblait de permanence, celle avec les cheveux souvent tressés. Aeden l’avait déjà vu plusieurs fois lorsqu’il passait dire bonjour à mini-W05 mais ne lui avait jamais vraiment parlé, elle n’était pas toujours l’air très commode. Eugénia ? Ou quelque chose du genre. Mais surtout, il y avait mini-W05 qui gassouillait joyeusement et qui tira un sourire au garçon. Dès qu’il aurait bu un peu, il essayerait de profiter d’être là pour lui raconter une histoire où s’occuper un peu d’elle, en général ça ne dérangeait pas les infirmières. IL s'avança timidement : 

- Heu Bonjour ? Je crois que j’ai juste une petite insolation. Est-ce que je pourrais avoir un verre d’eau ?


En réalité, il aurait bien demandé une bouteille entière. Il avait déjà la gorge sèche de nature, et buvait beaucoup mais là, il avait l’impression d’être complètement desséché.
Aeden Zethar
Image : Fais ça vite, ft. Aeden. 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
Eizenija VitolsInfirmière
Ven 21 Juin - 19:35

Mercredi 19 juin 2019 - Verseau

Aujourd'hui, soyez plus conciliant. Cela peut vous amener à de bonnes choses.

Fais ça vite.




Le bébé a enfin fini son caprice.
Comme je suis seule et dans le silence, je peux enfin sortir mon Closerque j'avais planqué sous mes classeurs d'inventaire. S'étaler, là est la clé de la procrastination. Moi qui suis une maniaque née, j'arrive pas à accepter le désordre. Quoique, à y réfléchir, c'est un bazar organisé. Pour que je puisse dissimuler parfaitement mon magazine sur un si petit bureau, il a fallu que je fasse réagir mes connexions synaptiques.
Donc, un nouveau bébé royal est né en Angleterre ? Hé bien, s'il est plus calme que le chiard clandestin que nous a pondu la patiente balancée à l'asile, je le prend volontiers. Quel prénom aristocratiquement nul ont bien pu donner les parents ? Je suis sûre que la famille Royale Anglaise a une liste de cinq prénoms obligatoires qui tournent entre chaque enfants.

- Heu bonjour.

Bordel, jamais tranquille.
Je ferme précipitamment mon magazine et le cache aussi subtilement que le permet mon empressement. Puis je me retourne vers la porte en inspirant profondément. Le coude sur l'accoudoir, la main soutenant mon menton, je prends mon air le plus pro'. Visage fermé, pas envie de sourire, je découvre mon emmerdeur patient.

- Je crois que j’ai juste une petite insolation. Est-ce que je pourrais avoir un verre d’eau ?

Sérieusement ? Il me dérange pour une insolation. Et pas la chaleur qui te fais tourner la tête et te donne des vertiges. Non, le môme la qualifie de "petite". Et il me saoule pour ça ? J'sais pas morveux, mets une casquette et retourne à tes occupations.

- C'est écrit "fontaine à eau" ici ?

Je lui dis ça - sur un ton désagréable, je le reconnais - en lui désignant mon front. Le geste imite le fait de se coller une étiquette sur le visage.

- C'est une infirmerie, loulou, et tu es là pour ...

Je m'apprêtais à le rembarrer, mais je vois passer dans le couloir, derrière l'importun, la silhouette de Donatien Elpida. S'il me prend à virer un des patients par pure fainéantise, je risque de me faire virer. Ou pire, me prendre des heures supp'. En même temps, ça m'occuperait.
Je me racle la gorge et tente mon plus beau sourire. Je crains d'entendre ma mâchoire grincer. Elle est sûrement rouillée étant donné que ça fait un petit moment que j'ai pas étiré mes lèvres dans cette mimique.

- ... J'veux dire, installe-toi, je t'en prie.

Elpida est parti et le bébé recommence à pleurer de plus belle. Mon sourire tombe et mon regard s'envole. J'en peux plus de cette situation.

- Et si tu sais mettre ce bébé sur Off, ce serait avec grand plaisir.

Et c'est reparti pour se pencher sur mon inventaire alors que j'ai la page ouverte sur la nouvelle marque de lingerie de Beryl Keaton. Je m'achèterai bien l'ensemble blanc transparent.

Eizenija Vitols
Image : Fais ça vite, ft. Aeden. Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Aeden ZetharÉlectron libre
Sam 22 Juin - 17:40
Aeden n’eut pas besoin de beaucoup d’indices pour comprendre qu’il dérangeait et qu’il n’était pas le bienvenue. Quoi qu’elle soit en train de faire, cette infirmière aurait souhaité pouvoir l’accomplir tranquille. Au moins, pas besoin de décrypter son visage, elle ne se gênait pas pour exprimer ce qu’elle pensait :

- C'est écrit "fontaine à eau" ici ?

Le garçon sentit le rouge lui monter aux joues, l’avantage c’était qu’avec le coup de soleil qu’il avait, ça ne risquait pas de se voir. Il allait bredouiller quelque chose, pour essayer de lui expliquer qu’il minimisait peut-être un peu la dite insolation, étant donné qu’il avait tout de même eut des nausées suffisantes pour remettre son déjeuner sur les plantations. Alors ça faisait engrais mais ce n’était pas terrible quand même. Mais l’infirmière ne lui en laissa pas le temps et continua :

- C'est une infirmerie, loulou, et tu es là pour ...

Elle lui adresse soudain un sourire dont la fausseté était tout à fait apparente. Aeden se demanda même si elle n’allait pas le morde juste après. Sur la défensive, il s’apprêtait plus ou moins à décamper, incapable de résister à la pression du regard de la jeune femme. Il avait beau jouer les jeunes révolutionnaires depuis quelques mois, son caractère malléable restait un trait important de sa personnalité. Tout comme son envie d’échapper à toute situation de conflit.

- ... J'veux dire, installe-toi, je t'en prie.

Il fit quelques pas hésitants. Dans sa bouche, ça ressemblait plus à un guet-apens qu’à une honnête proposition. C’est là que mini-W05 se mit à pleurer comme cela lui arrivait fréquemment. L’instinct d’Aeden le poussa dans sa direction avant même que l’infirmière ne lui en donne le feu vert.

- Et si tu sais mettre ce bébé sur Off, ce serait avec grand plaisir.

Il posa une main sur le bras de W05 qui s’agitait comme un verre de terre. Elle se calma un peu mais continua tout de même à pleurer. Le garçon se mit à lui parler, avec douceur, d’une voix qu’il lui réservait :

- Coucou ma puce. Hé, j’ai vu ta maman l’autre jour, tu lui manques petite crapule. Elle va bien. Je suis sûr que si elle pouvait venir te voir elle viendrait.


Elle avait déjà reçu à manger, et son lange ne semblait pas vraiment sale. Par contre, elle était un peu chaude qu’à l’habitude et transpirait. En même temps, par un temps pareil, elle souffrait certainement davantage de la chaleur que les autres patients. Il regarda autour de lui. Laissant un instant mini-W05, il prit une serviette propre et en mouilla le bout dans l’évier de l’infirmerie. Puis, revenu à elle, il entreprit de lui passer le linge sur le corps pour la rafraichir, tout en lui parlant. Cela sembla la calmer et elle s’arrêta de pleurer pour reprendre ces gazouillements incompréhensibles. Un bébé pouvait-il réellement avoir autant d’énergie ? Mini-W05 ne semblait jamais s’arrêter du soir au matin. Il était rare qu’elle soit en train de dormir quand le surdoué passait la voir, une vraie pile électrique. Le personnel soignant commençait à saturer d’ailleurs.

- Alors ? Ça fait du bien ? Il fait chaud aujourd’hui. Et si tu t’agites comme un asticot c’est pire. Tu veux que je te raconte encore comment j’ai failli m’assommer avec ma pelle la semaine dernière en creusant ? Oh oui, tu l’aimes bien hein cette histoire !

Aeden Zethar
Image : Fais ça vite, ft. Aeden. 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
Eizenija VitolsInfirmière
Jeu 27 Juin - 16:23

Mercredi 19 juin 2019 - Verseau

Aujourd'hui, soyez plus conciliant. Cela peut vous amener à de bonnes choses.

Fais ça vite.




Je survole les différents ensembles proposés par ce magazine. Tout est bien trop cher. Elle se fait plaisir cette Beryl Keaton avec sa dentelle en poil de fesses de licorne. C'est, certes, très élégant, mais bien trop au dessus des moyens de 90% de la population du globe. Excuse-moi ma grande, mais je préfère payer mon loyer plutôt que cette culotte.
D'accord c'est faux, quitte à choisir je préfère sacrifier mon confort pour cette adorable lingerie mais ce n'est pas raisonnable.
Tiens, le bébé a arrêté de pleurer ? J'ai l'impression qu'elle se calme. Petit à petit, les cris lancinants s'éteignent pour devenir cet insupportable bruit de bouche qui n'a pas de sens. L'humain qui découvre le sensoriel aux premiers mois. C'est fascinant de les voir apprendre de cette façon comment leur corps fonctionne, je trouve juste dommage que ça ne se fasse pas en silence.
Interloquée par ce calme soudain, je me tourne vers le berceau. Le gamin fragile de tout à l'heure n'est pas parti. Il a pris mon ordre au pied de la lettre et est penché par dessus le bébé. Il semble doux avec elle. De ma place, je ne vois pas très bien ce qu'il lui fait. Je dois me tordre pour constater qu'il éponge son front. Avec cette chaleur, tu m'étonnes qu'elle a besoin d'être rafraîchie. J'aimerais bien moi aussi avoir un serviteur. Au moindre sanglot, on viendrait essuyer ma sueur et j'aurais une paille dans la bouche afin de déguster un mojito-fraise bien frais.

- Alors ? Ça fait du bien ? Il fait chaud aujourd’hui. Et si tu t’agites comme un asticot c’est pire. Tu veux que je te raconte encore comment j’ai failli m’assommer avec ma pelle la semaine dernière en creusant ? Oh oui, tu l’aimes bien hein cette histoire !

Le mioche m'arrache mon premier sourire de la journée. Je ne savais pas qu'il était lié au bébé. Un peu jeune pour le père, mais peut-être que sa génération paraît de plus en plus jeune. Etre imberbe n'aide pas. S'il avait un peu plus de barbe il serait bien plus crédible. Ou alors c'est son grand-frère. Ou un cousin ? Je ne sais même pas si j'ai le droit de laisser n'importe qui s'approcher du bébé comme ça.

- En fait, elle est bien trop jeune pour comprendre ton histoire, et donc l'aimer. En revanche elle est sensible aux sons. Elle va aimer la façon dont tu vas raconter, pas l'histoire en tant que telle.

Le sourire que je lui adresse est sûrement prétentieux. C'est plus fort que moi, j'adore corriger les gamins.
Je me lève enfin de mon fauteuil, mais c'est pour me diriger vers mon sac-à-main accroché au porte-manteau près de l'entrée. Là je fouille à la recherche de mon vernis. Rouge à lèvres, cup, la moitié d'une barre de céréales, un werters vieux d'un an - je dois vraiment dire à Agnès que j'aime pas ça -, mon téléphone, un tournevis et ... ah ! mon vernis !
Je m'installe sur le lit le plus proche du berceau, le dos droit et une jambe croisée sur l'autre. Je décapuchonne mon petit pot et applique du bleu là où on mon ongle s'était écaillé - j'ai vu ça en tournant les pages de mon magazine tout à l'heure. L'odeur envahi la pièce. J'adore ça.

- Alors, t'as accroché avec ce bébé ? T'es quoi ? Son frère ? Son père ? Son oncle ? Je te préviens, je suis pas censée laisser approcher qui que soit d'elle. C'est déjà la prison pour elle : tout est surveillé.

Je suis froide dans mon ton alors qu'il n'y a que de la curiosité mal placée. Si ce morveux sait des choses sur W05 et le mystère de la naissance de la petite, je suis toute ouïe. Plus que l'odeur du vernis, j'adore les potins.

Eizenija Vitols
Image : Fais ça vite, ft. Aeden. Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Aeden ZetharÉlectron libre
Mar 2 Juil - 0:40
- En fait, elle est bien trop jeune pour comprendre ton histoire, et donc l'aimer. En revanche elle est sensible aux sons. Elle va aimer la façon dont tu vas raconter, pas l'histoire en tant que telle.

Aeden n’avait pas remarqué que l’infirmière avait levé son nez de ces papiers. Quand il s’occupait de mini-W05, il avait tendance à ne plus trop s’occuper du reste. Bon, c’était un peu une tendance générale étant donné l’attention de girouette du garçon. En tout cas ce qu’elle disait faisait sens.

- Oh heu…oui.


Aeden se sentit un peu bête. Il n’avait donc rien trouvé de mieux a rétorqué ? Il était toujours aussi talentueux dans toutes ses réparties, et même s’il se forçait à créer des contacts, il restait compliqué de réunir ces pensées pour répondre correctement aux gens. Il jeta un regard au visage gonflé du bébé. Elle n’avait pour l’instant aucun mal à s’exprimer. Mais est-ce qu’elle écoutait vraiment ? Le surdoué se demandait même parfois si mini-W05 reconnaissait sa voix. A partir de quel âge on s’attache aux choses au point de les reconnaitre ? Est-ce que cette petite aurait seulement le souvenir d’avoir été aimée ? Avec l’institut, rien n’était moins sûr. Et comme si lui pouvait combler ce genre de vide.

L’infirmière en a profité pour faire un petit tour avant de s’installer à proximité du garçon et du bébé, un pot de vernis à la main. L’odeur du vernis est assez entêtante et n’est pas au gout du surdoué. Il tourna la tête vers elle pour capter son regard. Elle avait des yeux particuliers, vif et à la fois lointain. De quoi capturer l’attention du garçon.

- Alors, t'as accroché avec ce bébé ? T'es quoi ? Son frère ? Son père ? Son oncle ? Je te préviens, je suis pas censée laisser approcher qui que soit d'elle. C'est déjà la prison pour elle : tout est surveillé.

Aeden eu un pauvre sourire. Cette histoire de prison l’inquiétait sérieusement. La situation de W05 et de mini—W05 l’inquiétait sérieusement. L’institut l’inquiétait sérieusement. La révolte l’inquiétait sérieusement. En ce moment, il pouvait se demander ce qui ne l’inquiétait pas. Il se mordilla l’intérieur de la joue, un toc qui refaisait surface lorsqu’il était inquiet.

- Non je ne suis rien de tout ça. Je suis …


Comment était-il censé l’exprimer ? Finalement, entre W05 et lui, c’était un peu le bordel. Ou plutôt un immense bordel. Parfois il avait peur de ne pas l’aimer vraiment. Avec sa manie de toujours vouloir aider, il avait un peu peur d’aimer plus la possibilité d’être là pour elle que de l’aimer elle. Et il ne parvenait pas à cerner ce qu’elle ressentait ou non. Elle ne semblait pas vraiment douée pour aimer. Pour finir, ils allaient bien ensemble. Deux paumés incapable de comprendre quelque chose à l’amour, mais chacun à leur façon.

- Un ami de la maman ? Enfin, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas m’enfuir avec elle.


Il ponctua sa phrase d’un petit rire pour souligner l’ironie de sa phrase, ponctué par un joyeux babillement de mini-W05. Comme si l’on pouvait s’enfuir de l’ile de toute manière. Il ne l’ajouta pas, mais ce n’était pas faute d’y avoir pensé. Le problème provenait du concept très peu apprécier des autorités, concept aussi appelé kidnapping. Forcément, ce n’était pas très bien vu d’essayer de partir avec un gosse. Et de toute manière, Aeden serait bien incapable de s’en occuper. Il aurait une attaque cardiaque bien avant, il se faisait déjà un sang d’encre pour rien, alors s’il devait partir en cavale avec un moins de 1 ans, ça n’allait plus être possible. Il pensa à haute voix, son regard glissant sur la petite crevette qui se tortillait, le visage plissé.

- Moi, je ne pourrais pas vivre en prison.


Et finalement, est-ce qu’il ne s’y était pas emprisonner volontairement ? Restant à l’institut après sa majorité, alors qu’il s’était promis de quitter l’île le plus vite possible. Alors qu’il avait si fort souhaité retourner à sa vie banale où il pouvait s’effacer et n’être personne parmi pleins d’autres qui n’étaient personnes eux non plus. Lui qui ne supportait pas le filtre que l’institut apposait à sa soif de comprendre, d’apprendre et de savoir. Il ne laissa pas le temps à sa phrase de se cristalliser dans l’air et enchaina, chassant ces doutes et ces peurs, en profitant pour essayer de répondre à au moins une de ces interrogations.

- Vous savez si elle reconnait déjà les voix ?


Il supposait qu’en tant qu’infirmière, elle devait savoir ce genre de truc. Où au moins en avoir une idée.
Aeden Zethar
Image : Fais ça vite, ft. Aeden. 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
Eizenija VitolsInfirmière
Dim 7 Juil - 12:43

Mercredi 19 juin 2019 - Verseau

Aujourd'hui, soyez plus conciliant. Cela peut vous amener à de bonnes choses.

Fais ça vite.




- Non je ne suis rien de tout ça. Je suis … Un ami de la maman ? Enfin, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas m’enfuir avec elle.

Je lève un sourcil cirsconspect. Mon regard désintéressé passe de mon ongle peint à la tête blafarde de W133. Un ami de cette tarée de W05 ? Je sais des choses, et cette patiente est quand même réputée pour le culte sans nom qu'elle voue à l'Institut et sa nymphomanie. Est-ce que Ange se l'est tapé ? Faudrait que je lui pose la question. Deux pseudos-nympho ensemble, ça doit donner un résultat électrique.
Soit, pour être ami avec cette cinglée, il faut être soi-même dérangé. Là, le patient se la joue insolation mineure et papa poule, mais je suis sûre qu'il cache son jeu. Après tout, ce sont toujours ceux qui ont l'air le plus gentil en apparence qui se révèlent être des psychopathes. Le nombre d'histoires qu'on lit à ce sujet. Le gars est un père de famille aimant, on ne l'aurait jamais cru capable de buter sa femme, ses deux gosses et son chien avant de se tirer lui-même une balle.
J'ai moins envie de le laisser approcher le bébé. Ce truc me saoule peut-être, mais j'ai quand même des responsabilités et je compte m'y tenir.
Je rebouche mon vernis, plus attentive et méfiante.

- Moi, je ne pourrais pas vivre en prison.

Pourquoi ? Tu envisages d'y aller ? A croire qu'il se sait déjà coupable. Ou qu'il connaît sa prochaine destination.
Je vais ranger mon vernis dans mon sac et j'en profite pour prendre mon tournevis. On ne sait jamais. A peine je bouge, que le mioche enchaîne rapidement :

- Vous savez si elle reconnait déjà les voix ?

Je me ré-installe à ma place de tout à l'heure, à côté du berceau, et reprend ma position : une jambe croisée sur l'autre et le dos légèrement penché vers mon interlocuteur. Cette fois je ne fais pas tourner un mini pinceau entre mes doigts mais mon tournevis.
Son brusque changement de sujet est louche. Il n'a pas voulu me laisser répondre à sa phrase. On aurait dit qu'il avait voulu retirer ce qu'il avait déjà dit. Désolée mon grand, mais pas désolée, j'ai retenu.

- Alors comme ça tu ne pourrais pas vivre en prison ?

Ma voix pourrait être le sifflement d'un serpent, on ne verrait pas la différence. C'est la même tonalité.
Mon visage n'affiche plus d'expression. Mes paupières sont plissées. Je suis vraiment une vipère qui analyse sa proie. Tout doucement. Qui s'enroulerait autour de lui. Remonterait vers sa nuque. Que je caresserais du bout de mes écailles. Je suis sûre que le métal du tournevis a la même température que la peau d'un serpent.

- Dis-moi W133, tu as un prénom ?

Je vais voir ce qu'il a dans le ventre. Ce qu'il vaut vraiment. Si c'est un vrai "gentil", il se sentira touché inconsciemment que je lui demande son prénom. C'est son identité, la plupart des patients la revendique. Leur grincement de dents quand je prononce leur numéro ne m'échappe jamais. Et si c'est un faux "gentil", alors je constaterai de moi-même le peu d'importance qu'il attache à son prénom.
J'ai déjà entendu le numéro de W133 en réunion. Suspecté de quelque chose, je ne sais plus quoi. Le temps qu'il me réponde je fouille dans ma mémoire. Le tournevis que je tiens du bout des doigts entre mes deux index continue de tourner.

- Tant que tu es là, je peux faire un truc pour toi ? Tu es là à l'Institut pour quelle raison ? Que je te file pas un médoc qui ne te conviendrait pas.

Je pose le tournevis et vais vers l'armoire à pharmacie. Je fais mine de chercher des Dolipranes ou une crème solaire.


Eizenija Vitols
Image : Fais ça vite, ft. Aeden. Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Aeden ZetharÉlectron libre
Mer 10 Juil - 23:15
Elle avait troquée son vernis pour… un tournevis. Un joli tournevis jaune et noir. Le jeune surdoué se demanda s’il y avait quelques choses à réparer dans le coin mais elle semblait plus jouer avec qu’autre chose. Peut-être était-ce une sorte de gri-gri ? On voyait toutes sortes de choses à l’institut, il n’était pas à un truc bizarre près. Peut-être que c’était une relique que lui avait confié son père garagiste avant de passer l’arme à gauche. Cette infirmière en particulier avait tout de même le don de le mettre mal à l’aise. D’habitude, elles étaient soit très bavardes et joviales, soit très patibulaires et le mettait à la porte. Mais ici, c’était un entre deux. Le garçon ne parvenait pas à savoir si ça présence était ou non désiré. Enfin bon, tant qu’elle ne le foutait pas à la porte…Perdu dans ses pensées, il en fut tiré par la voix de ladite infirmière :

- Alors comme ça tu ne pourrais pas vivre en prison ?


Voilà cela illustrait exactement ce qu’il disait. Pourquoi elle le fixait comme ça ? Il passa une doucement sa main sur le crâne dégarni de mini-W05, alors qu’il la sentait s’agiter à nouveau. Est-ce qu’il avait un truc coincé entre les dents depuis le matin même et personne ne lui avait rien dit ? Si c’était ça, ce n’était pas cool. Pourquoi personne ne lui disait quand il lui arrivait ce genre de truc. La chaleur était bien moins forte à l’infirmerie mais le garçon sentait toujours comme un début de migraine, qui le mettait un peu patraque. La gorge sèche, il lui répondit :

- Heu… non.


Alors qu’il allait justifier sa réponse, l’infirmière continua :

- Dis-moi W133, tu as un prénom ?


Et voilà l’illustration de cet espèce d’opposition que cette infirmière semblait dégagée. Pourquoi aurait-elle voulu qu’il parte alors qu’elle lui demandait son prénom ? C’était forcément une manière de sympathiser non ? S’il avait vraiment un truc entre les dents, elle avait peut-être juste pitié ? Toujours peu à l’aise, le surdoué continua, jetant un regard inquiet à l’infirmière :

- Et bien je m’appelle Aeden.


Il allait lui retourner la question, bien qu’il pense sincèrement qu’elle était « la Eugenie » dont il se souvenait, mais une nouvelle fois, elle le prit de court, se relevant avec vivacité.

- Tant que tu es là, je peux faire un truc pour toi ? Tu es là à l'Institut pour quelle raison ? Que je te file pas un médoc qui ne te conviendrait pas.


Elle se décide enfin à le soigner ? Aeden la regarda ouvrir l’armoire de la pharmacie circonspect. Mais c’est dingue, il ne comprenait rien aux interactions sociales ou elle avait particulièrement un grain ? Il ne pouvait s’empêcher de pencher pour la première option. Il était si nul pour cerner les gens. Il regarda à nouveau mini-W05, elle au moins, elle n’essayait pas de communiquer avec lui. Enfin pas pour de vrai quoi. Il retourna vers l’évier remouiller l’essuie afin de pouvoir rafraichir la demoiselle qui commençait à secouer ces mains, poings fermés, l’air en colère. En profita pour inspecter son sourire. Rien de coincé dans les dents. Zut, il était sûr que c’était ça pourtant.

- Je ne serais pas contre un verre d’eau. Et pour les médocs c’est ok, j’ai aucunes allergies ni rien.


Il fit une pause, coupant l’eau de l’évier. Il aurait pu se servir un verre lui-même mais il n’en voyait pas un à l’horizon et ne savait pas où ils étaient rangés. Il arrivait à la partie qu’il aimait moins : Pourquoi il était là. Même après tout ce temps passé à l’institut, il avait toujours du mal avec tout ça.

- Et j’ai une dépression couplée à un haut potentiel.


Il ponctua sa phrase d’un raclement de gorge gêné. Après tout, la dépression ça allait mieux, bien qu’il le cache de son mieux à son médecin référent.
Il aurait pu passer sous silence le côté haut potentiel mais cela ne serait à rien auprès du corps médical. Puis plus le temps passait, et moins il y croyait à cette bêtise. Comment une tête vide comme lui aurait pu être considéré comme surdoué ? Surtout avec sa concentration de pois chiche et la façon nulle dont il avait gérer les choses après la mort de Lore. Mais puisque c’était elle qui lui permettait pour l’instant de rester à l’institut, il devait bien faire avec.
Aeden Zethar
Image : Fais ça vite, ft. Aeden. 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
Eizenija VitolsInfirmière
Dim 28 Juil - 13:55

Mercredi 19 juin 2019 - Verseau

Aujourd'hui, soyez plus conciliant. Cela peut vous amener à de bonnes choses.

Fais ça vite.




Aeden ? C'est original comme prénom. Je me demande bien d'où ça tire son origine, et surtout comment ça s'écrit. Un truc comme Eden, en référence au Jardin d'Eden ?

- Je ne serais pas contre un verre d’eau. Et pour les médocs c’est ok, j’ai aucunes allergies ni rien.

Tu m'étonnes filou, par ce temps il est important de s'hydrater. Déjà, je suppose qu'il ne boit pas les un litre et demi journalier recommandé, alors si en plus il bosse sous le soleil en ne buvant pas assez ... Les jeunes sont des inconscients de nos jours, ils ne voient pas le danger.
Je prends donc un Doliprane. Un 500 grammes devrait suffire. Puis je me dirige vers le coin de la pièce où on a entassé des bouteilles d'eau. En période de grosses chaleurs comme celle qu'on traverse actuellement, on a toujours un stock de prévention. Même moi je me sers dedans, bien que ce soit pour les patients. J'ai l'impression d'avoir constamment la gorge sèche. Par contre boire de l'eau ça efface mon rouge à lèvres, j'ai du bleu qui se coince dans les ridules de mes lèvres et j'ai juste l'air malade. Je suis en train d'user mon rouge à lèvres jusqu'à l'os, et ça coûte cher ces merdes.
Bref, je lance la bouteille d'eau à Aeden, puis lui donne le Doliprane. Je me saisis ensuite du classeur de traitement que nous sommes obligés de remplir. Comme ça, si un patient est de nouveau malade, ou présente de drôles de symptômes, on peut consulter ce classeur et savoir s'il a pris un médicament inapproprié. Ou alors avant de lui en donner un, on vérifie qu'on ne lui en pas déjà distribué un récemment. Trop de médocs tue le médoc.

- Et j’ai une dépression couplée à un haut potentiel.


Un haut potentiel ? On se rapproche de ce que je suspecte. Ami de Z01, proche de son frère, et suspecté d'être présent le jour de la tentative de fuite en pleine tempête de neige. Bien qu'elle fut attrapée seule, il est évident que la gamine n'ait pas pu faire ça toute seule. Ce mioche doit savoir des trucs. Si j'arrive à lui tirer les vers du nez et que j'en parle à la direction ... Mate la super promotion, l'augmentation de salaire et les rouges à lèvres que je pourrais acheter !
Je cherche si W133 ait déjà passé à l'infirmerie récemment et je remarque que non. Je prends donc une nouvelle feuille, inscrit son matricule ainsi que la date et l'heure. Doliprane 500. C'est noté. Je referme le tout et le range.

- Une dépression ? Qui n'en fait pas ? C'est la maladie à la mode. Avec le cancer. Mais ne nous fait pas une tumeur après ta dépression pour rester dans les clous, ce serait vraiment mauvais pour ta santé.

Je m'esclaffe et ouvre une bouteille d'eau. Celle-la, elle est pour moi. J'en bois plusieurs gorgées avant de m'approcher de W133. Nonchalante et souriante, je reste naturelle. Je prends une nouvelle gorgée. Je vérifie qu'on est seuls. Puis je coince le menton du gamin entre mon pouce et mon index. Je plonge mes yeux dans les siens. Je laisse un silence se prolonger ...

- Un haut potentiel ? Qu'est-ce qu'on peut bien faire ici, quand on a un haut potentiel ... ?

Ni une, ni deux, je renverse le contenu de ma bouteille sur la tête d'Aeden. Je m'écarte, faussement surprise avant de rire.

- C'est pour l'insolation. Tu verras, c'est radical.

Je m'assieds de nouveau à mon bureau, rien ne vient de se passer. Tout est normal. Je sifflote même tranquillement cette chanson impossible à sortir de ma tête. Oops, I did it Again ... Je feuillette mon magazine en gardant bien en tête le nom de W133. Lui, il faut l'avoir à l’œil.

Eizenija Vitols
Image : Fais ça vite, ft. Aeden. Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Aeden ZetharÉlectron libre
Lun 29 Juil - 23:39
Aeden avala le doliprane et s’enfila la quasi-totalité de la bouteille d’eau qu’elle lui avait donnée. Il avait toujours soif, et cette soif avait grandi avec la chaleur et le travail. Les quantités d’eau que distribuait les surveillants ne lui suffisaient pas et il ne prenait pas le temps de boire une bouteille chaque fois qu’il mangeait, de peur de rater un moment avec mini-W05. Il posa sa bouteille pour se tourner vers le bébé et lui caressa doucement le haut du crane alors qu’elle babillait. Il avait beau être haut potentiel, il ne semblait pas capable de trouver de solution pour réunir W05 et sa fille. Pas plus qu’il n’avait d’idée de la façon dont il pouvait essayer de tirer cette enfant des griffes de l’institut.

- Une dépression ? Qui n'en fait pas ? C'est la maladie à la mode. Avec le cancer. Mais ne nous fait pas une tumeur après ta dépression pour rester dans les clous, ce serait vraiment mauvais pour ta santé.


Pour rester dans les clous… Il haussa un sourcil. La dépression était donc à la mode. Et bien c’était une mode dont le garçon se serait bien passé. Et elle semblait penser qu’il simulait ? Elle n’était pas loin de la vérité mais pas si proche que ça. Et puis, qu’est-ce qui pouvait lui faire croire qu’il mentait ? A moins qu’elle ne dise juste ça pour le faire réagir. Alors qu’il grinçait des dents, l’infirmière s’approcha et l’attrapa par le menton, pour le fixer intensément. Si ce contact physique le gênait, le contact visuel ne le dérangeait pas. Par contre, le silence qui se prolongeait le rendait nerveux. C’était-elle décidée à l’agresser avec son tournevis ? Il trainait où d’ailleurs celui-là ?

- Un haut potentiel ? Qu'est-ce qu'on peut bien faire ici, quand on a un haut potentiel ... ?


Aeden aurait probablement répondu si de l’eau froide ne lui était pas tombée dessus. Il ouvrit la bouche comme un poisson, émettant un petit cri surpris. L’infirmière semblait fière de son tour et ne se gêna pas pour rigoler. Le surdoué avait beau avoir du mal à la comprendre, il ne put que sourire de bon cœur. Elle était peut être singulière mais elle ne semblait pas méchante. C’est mieux une bouteille d’eau qu’un tournevis à choisir.

- C'est pour l'insolation. Tu verras, c'est radical.


Les cheveux trempés tombant devant ces yeux lui rappelèrent qu’il serait temps de les couper. Il passa une main sur sa tête pour les pousser en arrière. Puis quitta la petite, pour se diriger vers les serviettes. Eugénia avait repris la lecture de son magazine et ne se souciait à nouveau plus de lui. Elle chantonne une chanson que le surdoué reconnait sans savoir où il l’a entendu.

- Je vous crois oui. Et pour le haut potentiel, j’y croirai quand je serai capable de me rendre compte à temps qu’une bouteille va se renverser sur ma tête.


Il se sécha énergiquement le haut de la tête puis reprit sa bouteille qu’il termina. Il s’approcha du berceau et s’adressa affectueusement au bébé :

- Je repasserai plus tard mini-W05.


Il s’adressa ensuite à l’infirmière, marchant vers elle ainsi que vers la sortie :

- Vous êtes singulière vous !


Il avait laissé la phrase s’échapper sans vraiment avoir le temps de la penser. En même temps, la curiosité du garçon s’animait vite, et il n’aimait pas les mystères. Hors les façons d’agir de cette femme le laissait dans le flou total.

- Bon et bien… merci pour tout. Je ferais mieux de retourner creuser. A une prochaine peut-être ?


De toute manière, il passait souvent à l’infirmerie alors qu’il en ait envie ou non, il la reverrait. Et peut-être aurait-il plus l’occasion de la cerner ? Il n’aimait pas les mystères insolvables.
Aeden Zethar
Image : Fais ça vite, ft. Aeden. 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
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