contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Dim 21 Juil - 18:50
Katerina évitait Hyppolite. Voilà une évidence qu’elle ne pouvait nier. Elle évitait Hyppolite mais surtout, elle évitait Agnès et ce depuis bien plus longtemps. Elle ne voulait plus jamais la voir. Après l’incident de décembre, les rares fois où elles s’étaient vues, la secrétaire ne lui avait même pas adressé un regard.

Et Hyppolite… elle le voyait bien moins depuis qu’il avait changé de service. Ils ne se voyaient plus beaucoup et cela ne semblait pas le déranger. Alors, au fond, elle lui en avait voulu. Un sentiment amer d’abandon avait conduit la jeune russe dans ces retranchements. Elle ne se serait avoué pour rien au monde à quel point ces deux amis lui manquaient. Elle voyait bien Sheila à l’occasion mais ce n’était pas la même chose.

Pour tromper la solitude, elle s’était mise en tête d’interpréter un carnet d’œuvre de SergueÏ Prokofiev et ne quittait sa chambre et son violon que pour se rendre à la salle de musique pour y jouer ces œuvres réservée au piano. Elle entamait en ce moment son concerto pour violon n°2 en G mineur, Op. 63. Plus rarement elle allait regarder par la fenêtre du couloir le monde s’agiter à l’extérieur. C’était là qu’elle avait croisé le Marquis, et qu’il lui avait rappelé l’essentiel : Andrei. Elle avait le sentiment de l’avoir trahi en ignorant ces enseignements, en parlant de lui à Hyppolite, en pensant que peut-être, il n’était pas l’homme parfait qu’il prétendait. C’était depuis ce jour qu’elle s’était soigneusement arrangé pour ne plus croiser Hyppolite. C’était mieux ainsi. Elle avait peur en le voyant, que ne remontent ces sentiments contradictoires qu’elle tentait d’ignorer.

Alors, lorsque l’homme qui s’occupait du service de chambre toqua à sa porte vers 13h, lui apportant sa nourriture, elle lâcha son violon et le déposa avec précaution avant de lui ouvrir la porte. Tomba nez à nez avec Hyppolite qui tenait son plateau-nourriture dans les mains. Referma la porte sur le champ. Qu’est-ce que… que faisait-il là ? Son cœur s’était emballé et elle était pétrifiée, la main sur la poignée de sa porte. Elle resta là comme une idiote quelques secondes encore, l’image d’Hyppolite encore graver sur sa pupille. Mais il fallait bien qu’elle récupère son plateau. Et puis, elle lui avait fermé la porte au nez…ce n’était pas des manières. Elle rouvrit et fit mine de prendre son plateau, évitant le regard de l’homme :

- Désolé… je… je vais récupérer ça.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Mar 30 Juil - 13:33

Un monde existe-t-il pour nous ?

Il savait pour qui était ce plateau-repas. On ne lui avait rien dit, juste une porte dans une aile, mais Hyppolite savait. C'était son cœur qui lui parlait et l'homme fit la sourde oreille, boudant ses propres émotions.
Il avait du plombs dans les jambes. Chacun de ses pas étaient lourds. Monter les marches révélaient d'un exploit Olympique.
Il ne voulait pas voir Katou. Ou plutôt si, il brûlait d'envie de redécouvrir son visage. Avec le temps, ses traits s'étaient effacés de sa mémoire. Il ne se souvenait plus de la forme de ses yeux, s'ils étaient bleus ou noirs, ou du son qui sortait de sa bouche lorsqu'elle éclatait de rire. En revanche, il avait encore en mémoire son odeur douce, et dès qu'il pensait à elle, une aura chaude venait l'envelopper. Elle était partie, mais elle avait tout de même laissée son empreinte. A même la chair d'Hyppolite, Katou s'était tatouée. Jamais Hyppolite ne pourrait occulter leur premier baiser, leur plongeon, leur séance photo. Sa fragilité physique, et celle de ses confidences.
Il ignorait pourquoi Katou avait besoin d'un plateau-repas à 13h, pourquoi elle ne pouvait pas venir manger à la cantine.
Du couloir, il entendait son violon et les vibrations vinrent remuer ses sentiments. Pourtant, l'eau avait coulé sous les ponts depuis. Et il avait eu cette aventure avec cette jolie blonde, il y a de cela quelques semaines. Néanmoins, Katou était toujours là.
Il la laissa jouer encore un peu avant de frapper à sa porte, le souffle coupé. Il voulut s'annoncer mais les mots restèrent coincés dans sa gorge.
La porte s'ouvrit pour se refermer aussitôt.
Hyppolite resta coi, ne cillant pas. Droit, le plateau dans les mains, il ne sut comment réagir. Alors comme ça Katou ne voulait vraiment plus le voir ? Elle le supportait si peu ? Pourtant, il y avait quelque mois de cela, ils étaient encore en train de rire ensemble. Il découvrait qu'elle ne savait pas nager et aller la repêcher dans le lac, tel un prince charmant.
La porte finit par s'ouvrir à nouveau, accompagnée d'un grincement. Etait-ce celui de la porte ou celui des dents de la brune ?

- Désolé… je… je vais récupérer ça.

Il ne dit rien. Lui donna le plateau. La laissa refermer la porte. Il repartait penaud vers son lieu de travail. Fin de l'histoire.


Elle avait les yeux bleus.
Il avait oublié qu'elle avait les yeux comme le fond d'un océan, comme le reflet du soleil sur l'écume des vagues, avec la lueur d'un diamant qui brille au fond de ses prunelles.
Il serra les poings et fit demi-tour. Ce n'était pas fini. Tant qu'il n'avait pas dit tout ce qu'il avait sur le coeur, il ne pourrait pas tourner la page.
Alors il revint sur ses pas, déterminé, et frappa à plusieurs reprises à la porte de Katou. Ce n'était pas forcément pour qu'elle lui ouvre, c'était plutôt pour s'annoncer. Et ces coups répétés, intenses et désespérés, c'était un premier moyen de se faire entendre. Puis, s'adressant à la fois à Katou et à la porte :

- J'aurais pu te rendre heureuse tu sais. On serait parti d'ici tous les deux, on se serait marié en petit comité. T'aurais été la plus belle avec ta robe blanche et ton chignon à fleurs. On aurait d'abord eu un appart en centre-ville, et on s'en serait lassé. On aurait acheté une maison pour que nos enfants aient la place de gambader. Je t'aurais prise en photos tous les jours sans jamais être satisfait parce que ta beauté ne peut pas être représenté sur un simple cliché. Tu aurais vécu de ton violon, tu aurais d'ailleurs été le premier violon d'un grand orchestre.

Heureusement qu'il n'y avait personne dans les couloirs ces derniers temps ...

- J'aurais pu te donner cette vie-là. Mais tu me la refuses. Alors, promets-moi, s'il te plaît, de la vivre avec quelqu'un que tu aimes vraiment. Je te donne mon rêve, prends-en soin.

Parce que lui, son rêve de famille tranquille, il ne l'atteindrait jamais. Presque 35 ans, pas fichu de tenir une relation, ou même de savoir ce qu'il veut faire dans la vie. C'était un imbécile.





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Hyppolite Vodeni
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mar 30 Juil - 17:35
Il lui céda le plateau sans résistance. Elle referma la porte derrière lui. Déposa la nourriture sur son bureau et resta là, déconfite. Elle avait eu si peur de le revoir. Ces yeux bleus pâle comme une eau pure qui aurait coulé dans son regard. Sa chevelure bleue encadrant son visage si attachant. Si peur qu’il n’insiste pour lui parler. Qu’elle ne s’était pas rendue compte qu’au fond elle l’aurait souhaitée. Qu’elle n’avait pas eu le temps d’avoir peur de ne parvenir à lui dire qu’elle ne voulait plus le voir. Le cœur battant encore, elle s’appuya sur le bureau. Mais c’était fini. Il n’avait apparemment plus rien à lui dire. Elle n’avait plus qu’à retourner à Prokofiev pour le temps qu’il pouvait bien lui rester.
Le bruit sourd d’un poing qui frappe à la porte la saisit. Elle crut d’abord qu’elle l’imaginait, mais il était insistant. Elle essaya de rejeter l’immense soulagement qu’elle semblait ressentir. Elle ne devait pas se réjouir. Qu’est-ce qu’Andrei en aurait pensé ? Les coups pourtant semblaient lui parler. Lui dire qu’il était là. Il était là. Mais c’était faux. Cela faisait des mois qu’il n’était plus là. Katerina était seule. Elle rejoignit la porte malgré elle. Une voix s’éleva alors :

- J'aurais pu te rendre heureuse tu sais. On serait parti d'ici tous les deux, on se serait marié en petit comité. T'aurais été la plus belle avec ta robe blanche et ton chignon à fleurs. On aurait d'abord eu un appart en centre-ville, et on s'en serait lassé. On aurait acheté une maison pour que nos enfants aient la place de gambader. Je t'aurais prise en photos tous les jours sans jamais être satisfait parce que ta beauté ne peut pas être représenté sur un simple cliché. Tu aurais vécu de ton violon, tu aurais d'ailleurs été le premier violon d'un grand orchestre.


La jeune russe avait glissé le long de la porte et posa une main sur sa bouche. Pourquoi pleurait-elle ? Pourquoi pleurait-elle donc ? Etait-ce la perspective que jamais elle ne se marierait ? Qu’elle allait faner plutôt que de s’épanouir. Qu’elle ne serait jamais mère ? Ou juste la présence d’Hyppolite après autant de temps ? Cette chaleur dans la poitrine qu’elle n’avait plus ressentit depuis.

- J'aurais pu te donner cette vie-là. Mais tu me la refuses. Alors, promets-moi, s'il te plaît, de la vivre avec quelqu'un que tu aimes vraiment. Je te donne mon rêve, prends-en soin.


Cela eu l’effet d’une bombe sur la jeune femme. Son rêve ? Pourquoi ne le réalisait-il pas si c’était son rêve ? Il devait bien exister une femme sur cette terre qui pourrait le lui offrir. Katerina elle ne le pourrait jamais. Et elle l’avait toujours su, alors cela n’avait jamais été grave à ces yeux. Pourquoi alors sentait-elle une sombre colère lui retourner l’estomac. Cette colère de savoir qu’elle ne pourrait avoir cette vie-là au point que jamais elle ne lui ait effleuré l’esprit. Ravalant ces larmes, elle essuya son visage. Cogna la porte à son tour. Une unique fois.

- Je suis séropositive Hyppolite.


Elle l'avait dit d'une voix ferme et claire. Pas question qu'il ne remarque qu'il l'avait fait pleurer. Elle fixait la porte comme si elle aurait pu voir Hyppolite au travers. Fut contente de ne pas avoir à regarder sa réaction. Il n’avait jamais rien su caché sur son visage et elle avait trop peur qu’il se rappelle l’avoir embrassé et qu’il le regrette. Il lui fallait comprendre alors elle continua :

- La semaine dernière, mon médecin m’a dit que mon traitement ne fonctionnait finalement pas. Je suis dans le second stade de la maladie. Il y a 4. Il me donne 2 ans grands maximums si on ne trouve pas de solutions. Et plus le temps passe moins il y en a, des solutions.

Elle se tut. Elle n’était pas triste. Elle savait que cela arriverait tôt ou tard et avait eu la chance d’avoir une vie plus longue que ce qu’elle n’avait espérée à une époque. Non, elle n’était que chagrinée d’imaginer faire de la peine à Hyppolite. Ce pauvre homme n’avait pas mérité ça. Son caractère doux et empoté à la fois le rendait fragile à ce genre de choses. Elle aurait voulu ne jamais avoir à le lui dire, mais puisqu’il le fallait, elle n’omettrait aucuns détails, il serait encore capable d’imaginer qu’elle puisse vivre. Elle ne ferait que survivre.

- Je commence à avoir des plaques sur tous le corps, j’ai des douleurs dans la gorge quand je mange. Bientôt je vais perdre du poids à nouveau, j’aurai de longues fièvres qui vont m’épuiser, ma langue va se recouvrir de plaques blanches, mon corps va être envahit par les champignons. Je vais enchainer les maladies, un jour une tuberculose l’autre jour une pneumonie ou peut-être une grippe, peu importe. Je passerai mes journées à espérer, mais à ce stade-là, je n’aurai plus aucunes chances. Ensuite si je vis jusque-là ce sera la pneumocytose, toxoplasmose ou encore une autre maladie en ose. A moins que ce ne soit directement une tumeur. Quoi qu’il en soit je serai morte. Et se sera terminé.


Elle se tue le temps de reprendre son souffle puis continua :

- Je le sais depuis que je suis née. J’aurai survécu quelques choses comme 25 longues années. Et je n’aurai agonisé que durant les deux prochaines. Et je m’estime chanceuse qu’on m’en ai laissé autant alors ne soit pas désolé pour moi. Mais la vie dont tu me parles, elle n’aura même pas été un rêve pour moi. Alors ne me dit pas que je te l’ai refusée. C’est trop cruel.


Elle se tue définitivement. Elle avait été bien plus cruelle que lui mais il devait comprendre. Et accepter. La Katerina qu’il avait pu se représentée n’était pas la Katerina qu’elle était. Un an plus tôt il marchait comme deux amoureux avec à peine quelques nuages à l’horizon, ils s’étaient embrassés. Mais aujourd’hui, Katerina devait remettre les pieds sur terre. Même si c’était brutal.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Mar 30 Juil - 18:15

Un monde existe-t-il pour nous ?




- Je suis séropositive Hyppolite.

Le vrai coup, il n'était pas à la porte. Le coup de Katou, il alla jusque dans le ventre d'Hyppolite. Trois mots et le monde de l'homme s'effondrait.
Il y avait un milliards de raisons pour que leur relation ne fonctionne pas : la différence d'âge, la différence de fonctions à l'Institut, leur récente dispute, le fait qu'ils se soient trouvés quand ils étaient perdus, Agnès, et on en passe. Mais là, c'était le paroxysme. Avaler des lames de rasoir aurait été moins douloureux que d'entendre ces trois mots.
Le poing immobile contre la porte, Hyppolite avait la sensation d'avoir une pierre dans l'estomac. Il voulait à la fois vomir, pleurer, crier, et rester silencieux.

- La semaine dernière, mon médecin m’a dit que mon traitement ne fonctionnait finalement pas. Je suis dans le second stade de la maladie. Il y a 4. Il me donne 2 ans grands maximums si on ne trouve pas de solutions. Et plus le temps passe moins il y en a, des solutions.

Elle lui racontait quoi là ? N'importe quoi, le SIDA ça pouvait se maintenir de nos jours. Hyppolite avait lu, ou entendu, des informations qui parlaient d'empêcher la maladie de se propager.
Pourquoi a-t-elle attrapé ça ? Qui est le salaud qui a contaminé sa Katou ? Ses doigts s'enfoncèrent dans la paume de sa main, sa mâchoire se serra, son corps se tendit.

- Je commence à avoir des plaques sur tous le corps, j’ai des douleurs dans la gorge quand je mange. Bientôt je vais perdre du poids à nouveau, j’aurai de longues fièvres qui vont m’épuiser, ma langue va se recouvrir de plaques blanches, mon corps va être envahit par les champignons.

Il existait des remèdes. On n'était plus dans les années 80, où le virus se propageait alors qu'on ignorait tout de lui. Désormais on savait le contrer. On pouvait lutter contre lui. Katou, c'était une battante. C'était une guerrière.

- Je vais enchainer les maladies, un jour une tuberculose l’autre jour une pneumonie ou peut-être une grippe, peu importe. Je passerai mes journées à espérer, mais à ce stade-là, je n’aurai plus aucunes chances.

Elle savait trop de choses, on aurait dit qu'elle avait accepté la fatalité. Mais il n'y en avait pas. Elle allait vivre. Elle allait rester belle. Parce qu'elle n'était pas juste une brunette aux yeux comme des lagunes. Elle était avant tout une personnalité entière, un prénom trop compliqué, un rire dans la nuit, les vibratos d'un violon, des pas qui croustillent dans la neige, des journées à ne penser qu'à elle, des souvenirs, des fragments de la vie. Elle était un monde à elle toute seule.

- Je passerai mes journées à espérer, mais à ce stade-là, je n’aurai plus aucunes chances. Ensuite si je vis jusque-là ce sera la pneumocytose, toxoplasmose ou encore une autre maladie en ose. A moins que ce ne soit directement une tumeur. Quoi qu’il en soit je serai morte. Et se sera terminé.

Non.
Un coup d'Hyppolite sur la porte, comme une caresse. Pour t'atteindre Katou.
Non.
Un coup plus fort, comme pour casser la gueule d'un connard. Pour extérioriser ce qui nous étouffe.
Non !
Plusieurs coups, comme une averse qui martèle le bitume. Parce qu'on ne peut rien faire contre la Nature.

- Je le sais depuis que je suis née. J’aurai survécu quelques choses comme 25 longues années. Et je n’aurai agonisé que durant les deux prochaines. Et je m’estime chanceuse qu’on m’en ai laissé autant alors ne soit pas désolé pour moi. Mais la vie dont tu me parles, elle n’aura même pas été un rêve pour moi. Alors ne me dit pas que je te l’ai refusée. C’est trop cruel.

Au final, on s'en fichait. C'est ce que disait Hyppolite dans son capharnaüm d'émotions et de pensées. On s'en fichait d'où il venait ce virus à la con, et de ce que les médecins disaient. La vie, ce n'était pas comme une photo. Ce n'était pas figé. Et c'était pour ça qu'Hyppolite n'était jamais satisfait des femmes qu'ils capturaient sur un cliché : parce qu'elles sont entières, vivantes, et qu'une photo ça ne pouvait pas représenter cette vie-là. Katou, elle serait toujours hideuse sur ses photos parce qu'elle était magnifique en vrai.
Bouleversé, Hyppolite ouvrit la porte. Il ne réfléchit pas, saisit le visage de la brune entre ses mains et pressa ses lèvres contre les siennes. Pourquoi ? Aucune idée. Il avait trop de choses en tête, et il voulait se sentir proche d'elle. Il voulait la respirer. Que sa peau gonfle et se dégonfle sous ses doigts, au rythme de sa respiration.
Quand il détacha sa bouche de la sienne, ce ne fut que pour parler ; son front posé contre le sien, ses doigts qui entouraient son visage ... Il ne la lâcherait pas. Tout ce temps gâché à se bouder ...

- Je t'aime Katarina.

Et parce que c'était le genre de déclaration toujours floue, il expliqua, les joues rouges mais l'air convaincu :

- Pas comme un mari aime sa femme, mais comme un être humain aime un autre être humain. T'as la vie devant toi, et je ferais tout pour en profiter. On sera heureux. Tu seras heureuse. Je te le promets.

Il avait les yeux humides, des trémolos dans la voix mais il n'avait jamais eu l'air aussi déterminé. Lui qui pensait à quitter l'Institut ne voulait que rester ici. Rester là où Katou serait.
Ce fut alors qu'un doute, un bout de pensées qui flottait parmi tout un bordel, prit le dessus. Circonspect, il prit un autre ton :

- Tu t'appelles Katerina, c'est ça ?

Est-ce qu'il s'était trompé dans sa déclaration ? Voilà, là c'était le moment de fondre en larmes. Quel boulet.


Codage par Libella sur Graphiorum
Hyppolite Vodeni
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mar 30 Juil - 19:12
Elle ne s’attendait pas à ce que la porte s’ouvre. Elle venait d’annoncer à Hyppolite qu’elle allait inéluctablement mourir et l’idée qu’il allait ouvrir cette porte ne l’avait même pas effleurée. Elle s’était relevée, avait reculée d’un pas mais déjà il l’avait atteinte. Il avait à nouveau mis sens dessus-dessous tout ce en quoi la jeune russe voulait croire. Ses lèvres éclatèrent les dernières défenses qu’elle avait ridiculement tenté de dressé contre lui et elle s’abandonna à cette étreinte. La chaleur des mains d’Hyppolite lui avait manqué. Son odeur aussi. Ces yeux pâles pleins de quelques choses qu’elle n’aurait su définir. Son être entier qui était enfin revenu à elle. Et pourtant, sa respiration restait douloureuse.

- Je t'aime Katarina.

Elle retenait son souffle comme si vider ces poumons maintenant aurait pu gâcher cet instant. Ces doigts accrochèrent le t-shirt de l’homme et leurs regards étaient toujours fichés l’un dans l’autre. Quel genre de comédie romantique était-ce ? Quel était ce jeu cruel ?

- Pas comme un mari aime sa femme, mais comme un être humain aime un autre être humain. T'as la vie devant toi, et je ferais tout pour en profiter. On sera heureux. Tu seras heureuse. Je te le promets.


Elle aurait voulu y croire. Elle aurait presque pu y croire. Il était si près de la convaincre. Ce qu’il lui disait, personne ne le lui avait jamais dit. Etre heureuse. Le rendre heureux.

- Tu t'appelles Katerina, c'est ça ?

Et il se mit à pleurer comme un enfant. Katerina enfouit sa tête dans le torse d’Hyppolite. Elle massa son dos de ces mains, comme si ce geste dérisoire pouvait le consoler. Elle ne pleurait plus. Elle était si bien dans ses bras, mais elle se sentait soudainement si fragile. Elle avait toujours vécu avec cette ombre dans sa vie. Elle l’avait apprivoisé et accepté. Alors qu’est ce qui lui faisait si peur aujourd’hui ? Elle releva le visage, si proche de celui de l’homme qui venait de lui dire qu’il l’aimait :

- C’est faux Hyppolite. Je ne peux pas te rendre heureuse… Ni toi ni personne.


C’était peut-être cela qui lui faisait peur au fond. Elle s’agrippa à son torse, effrayée qu’il puisse la laisser. Il devait comprendre mais au lieu de l’aider, elle pressa ses lèvres sur les siennes, goutant au sel sur sa bouche, à cette passion qui les animait. Elle ne comprenait pas comment elle pouvait se sentir si vivante. Elle chuchota, arrachant ses yeux à ceux d’Hyppolite :

- Je suis désolée. Tellement désolée.


Mais elle ne savait même plus pourquoi elle était désolée. S’excusait-elle de s’être fâchée sur Hyppolite au point de ne plus lui parler plusieurs mois ? S’excusait-elle de l’avoir repoussé lorsqu’il s’était embrassé la dernière fois ? S’excusait-elle de lui avoir claqué la porte au nez ? S’excusait-elle d’être mourante et de le lui avoir dit ? Ou s’excusait-elle de l’avoir embrassé ?
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Ven 2 Aoû - 22:49

Un monde existe-t-il pour nous ?



Elle était si agréable cette étreinte. Elle lui caressait le dos, et lui, il avait enfoui ses mains dans ses cheveux, massant son l'odeur qu'ils dégageaient encore et encore. Son nez dans son cou, son odorat pouvait se régaler de son parfum. Il ne pouvait pas la perdre. Encore moins de cette façon. Et quand elle le dévisagea, avec son regard si craquant, il crut qu'il allait recommencer à sangloter. Pourtant, les larmes étaient parties aussi rapidement qu'elles étaient venues ; comme une pulsion.

- C’est faux Hyppolite. Je ne peux pas te rendre heureuse… Ni toi ni personne.

Il fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'elle racontait. Il ne comprenait pas. Etait-elle en train de lui avouer qu'Hyppolite ne serait jamais heureux ? Ou alors elle avait confondue, perdue elle aussi dans ses émotions débordantes et avait voulu plutôt dire :" Tu ne peux pas me rendre heureuse, ni toi personne", soulignant le fait que le bonheur était hors d'atteinte pour elle. Dans les deux cas, qu'importe la confusion, qu'importe les mots, c'était ce qu'il avait entendu de plus déprimant et ridicule ces dernières semaines.
Elle l'embrassa encore. S'ils étaient condamnés à être malheureux, alors pourquoi essayait-elle encore ?
Parce qu'elle espérait. Elle refusait d'y croire mais il y avait encore une étincelle d'espoir qui brillait dans ses ténèbres. Hyppolite en était persuadé car à chaque fois qu'il voyait Katou, qu'elle soit en larmes, roulée en boule, envahie par une aura sombre ; lui, il ne voyait que cette étincelle.

- Je suis désolée. Tellement désolée.
- Moi je suis désolé. J'ai vraiment, mais vraiment été un boulet. C'était une erreur de te laisser partir. Et ça en sera toujours une.

Il attendit un temps, ses yeux paumés dans les siens. Bordel ce qu'il l'aimait. Il aurait fait n'importe quoi pour elle, en fait. Lui décrocher la lune, la guérir, la gaver de présents, la faire danser jusqu'au malaise, la serrer contre lui encore, et encore, et encore.
Des excuses des deux côtés ? Ils étaient quittes.

- Katou ...

Il mis ses mains sur ses épaules frêles, solennel.

- Tu t'es trompée : il y aura toujours quelqu'un pour nous rendre heureux. C'est soi-même.

Puis il l'approcha contre lui et embrassa son front. Sa bouche resta collée un moment contre sa peau, comme si Hyppolite voulait la marquer de son empreinte. C'était fini les conneries, les disputes, et la peur.



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Hyppolite Vodeni
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Sam 3 Aoû - 0:11
- Moi je suis désolé. J'ai vraiment, mais vraiment été un boulet. C'était une erreur de te laisser partir. Et ça en sera toujours une.

Elle le regardait et elle savait qu’il était sincère. Cela lui faisait bizarre dans la poitrine. Après autant de temps, elle aurait cru que ce qui les liait aurait fini par s’effilocher. Lorsqu’elle avait été séparée d’Ivanna, d’Andrei, même si ce n’était pas la même chose, elle ne les avait plus revus. Forte de cette expérience, elle n’aurait pas pu imaginer que deux être séparés depuis autant de temps puissent se retrouver. Cela signifiait peut-être qu’elle reverrait Ivanna… et Agnès ? Elle ne voulait pas y penser. Plus tard peut-être. Elle était trop heureuse pour se prendre la tête avec des bêtises. Et là, tout ce qui comptait, c’était Hyppolite. Hyppolite et son visage anguleux. Hyppolite avec son teint pâle et lumineux. Hyppolite qui semblait lui dire peut-être, qu’elle aussi avait droit de croire à plus que ce qu’elle se permettait.

- Katou ...Tu t'es trompée : il y aura toujours quelqu'un pour nous rendre heureux. C'est soi-même.

Il n’avait rien compris mais elle s’en fichait parce que même comme ça, il avait l’essentiel. Elle avait peur de ne jamais rendre personne heureux. Mais peut-être que si elle se laissait une chance…elle allait mourir, ça c’était un fait, mais elle avait droit de gouter au bonheur avant, non ? Et là, alors qu’il déposait le plus doux des baisers sur son front, alors qu’elle était parvenue à les ravaler, de nouvelles larmes naquirent au bord de ces yeux. Elle glissa une main, le long de la joue de l’homme jusqu’à rejoindre sa nuque. Et lorsqu’il écarta son visage et qu’elle le put à nouveau, elle le contempla de tout son saoul. Elle voulait imprimer chacun de ces traits. Ne jamais plus en oublier le moindre.

- J’ai eu si peur de mourir seule.

Sa voix s’était étranglée sur ces paroles et son second bras s’enroula autour de la taille d’Hyppolite. Elle le tenait fort, comme s’il risquait de s’échapper, de disparaitre et de ne plus jamais revenir. Cette peur était la raison même de sa décision de venir à l’institut. Mais alors qu’elle avait le visage enfoui dans ses vêtements, et qu’elle avait la sensation de le respirer tout entier, elle savait qu’il était sérieux. Elle savait qu’il ne voulait pas la laisser encore. En larmes, les épaules de la russe était parcouru de soubresaut et elle avait la respiration saccadée mais elle murmura tout de même son prénom trop heureuse d’en avoir à nouveau l’occasion. Elle essaya de se reprendre et écarta la tête pour lui parler :

-Et même si je pleure beaucoup quand tu es là…


Ce n’était pas la première fois qu’il l’a voyait dans tous ces états. Elle avait toujours l’art de perdre tous ces moyens face à lui. Elle eut un rire étranglée, utilisant la manche de son bras pour essuyer les larmes sur ses joues, libérant la taille d’Hyppolite, espérant ne pas avoir l’air trop catastrophique et voulu continuer, fichant son regard dans celui si doux de l’homme. Ces deux yeux d’une douceur inouïe, limpide et empreint de bienveillance lui rappelèrent des paroles injustes qu’elle avait adressée à l’homme. Elle se tut donc un instant, cherchant les mots pour lui faire comprendre :

- J’avais tort Hyppolite. Tu n’as pas ses yeux. Tu es toi. Et c’est toi tout entier qui me rends heureuse.


Et son regard était sincère et reconnaissant. Son regard le suppliait de l’embrasser. De la serrer dans ses bras et de ne plus jamais la lâcher. De prendre soin d’elle.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Dim 18 Aoû - 12:54

Un monde existe-t-il pour nous ?




- J’ai eu si peur de mourir seule.

Ils s'étaient abandonné. Il avait laissé Katou au bord de la route à un moment de sa vie où elle avait besoin qu'on lui prenne la main. Elle avait eu besoin qu'on la serre contre soi et il l'avait poussé. Il était resté dans son coin sans agir. Comme il avait pris la fuite face à son travail et à sa condition à l'Institut. Lâche jusqu'au bout. Il s'en voulait tellement.
Elle pleura contre lui, et Hyppolite dut se faire violence pour que les larmes ne le secoue pas lui aussi. L'entendre gémir dans ses vêtements le rendait fragile. Pourquoi pleuraient-ils ces nigauds ? Ils n'étaient pas tristes, pas maintenant qu'ils s'étaient retrouvés. Ils n'avaient plus peur puisqu'il en était fini de la solitude. Alors pourquoi étaient-ils comme deux enfants à qui on venait d'annoncer la pire des nouvelles ?
Elle lui montra quand même son visage. Elle savait sûrement combien Hyppolite aimait la regarder quand ils s'adressaient l'un à l'autre. Les joues et le nez rouge, elle était craquante. Hyppolite voulait passer son pouce sur ses zones pigmentées afin d'effacer toute trace de tristesse.

- Et même si je pleure beaucoup quand tu es là…

Une larme lui piqua l’œil quand même. Elle savait le mettre dans tous ses états.
Elle s'écarta de lui. Il fit un geste pour la ramener mais se coupa dans son élan. Il n'arrivait pas à la garder près de lui. Il laissa un espace de sécurité entre eux. C'était comme si, après s'être rendu compte combien il s'était montré innocemment fougueux, il comprenait la nature de leur relation. Il n'était pas son petit-ami ; il n'avait pas le droit de sentir ses cheveux, de s'autoriser autant d'étreintes, de coincer une mèche derrière son oreille, de l'embrasser comme il l'avait fait. Il avait une place près d'elle, mais ce n'était pas la bonne. Il devait laisser cette mèche brune sur la joue humide de Katou. Quelqu'un d'autre la replacerait tendrement pour elle.
Cette pensée lui serra le coeur sans qu'il ne comprenne pourquoi. Il n'était pas amoureux d'elle pourtant. Si ? Il l'avait embrassée, il lui avait dit "je t'aime", il s'était laissé allé à elle ...
Parce qu'il avait déjà vu quelqu'un avoir tous ces privilèges auprès d'elle... Ça le frappa de plein fouet. L'étreinte de vie après la mort de la petite à lunettes, les regards échangés, le slow au bal, cette façon de se chercher dans la foule, les rires embarrassés quand on se dit "bonjour", et cet échange tumulteux, provoqué par un trop plein de sentiments.

- J’avais tort Hyppolite. Tu n’as pas ses yeux. Tu es toi. Et c’est toi tout entier qui me rends heureuse.

Non, il n'avait pas les yeux d'un autre. En effet, Katou, il avait les yeux d'un aveugle. Il avait eu si faux sur toute la ligne.
Ses yeux ? Les yeux de qui ? De cette fameuse personne qui méritait d'avoir ce tendre geste de remise de cheveux ? Non, clairement, il était un autre.
Il passa ses mains sur son visage à la manière d'un coureur transpirant qui rafraîchirait sa face d'eau. Il se nettoyait des parasites qui lui avait bloqué l'évidence.
Le fameux monsieur qui avait fait du mal à Katou. Elle parlait de ses yeux à lui. Bordel, tout était confus.
Ses mains continuèrent leur chemin, passant dans les cheveux d'Hyppolite, les plaquant en arrière. Ainsi placée, sa chevelure lui construisait un tout autre visage. Il avait l'air plus sérieux avec sa crinière aux airs gominés et ses yeux encore rouges d'avoir pleuré. Il les posa sur son amie, sérieux.

- Je te rends heureuse, mais ce n'est pas suffisant, n'est-ce pas ?

Il la rendait heureuse là, maintenant. Sur le présent. Le serait-elle à ses côtés dans le futur ? Et lui ? La robe blanche, la maison et le chien, c'était des conneries.

- Tu sais qui n'a pas ses yeux non plus ? Tu sais qui peux te rendre heureuse ?

Il ne l'avait regardé comme ça. Ses yeux ancrés dans les siens, il ne la lâchait pas. Le bleu transparent transperçait son bleu océan. Il l'avait accroché en un battement de cils et lui refusait de partir. Elle savait la réponse, pourtant il la prononça comme un terroriste appuierait sur le détonateur d'une bombe :

- Agnès.

En fait, il avait eu tort. Il n'avait pas passé ses mains sur son visage comme un coureur qui nettoierait sa sueur. Il avait plutôt eu le geste d'un homme qui ôterait son masque.



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Hyppolite Vodeni
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Jeu 19 Sep - 9:03
Katerina avait besoin que sa vie s’arrange. Que les choses reprennent leurs places, que rien ne soit plus à l’envers. Elle le souhaitait tellement. Elle ne voulait que la maladie continue d’être secondaire par rapport à la place qu’avait prise Hyppolite dans sa vie. Elle voulait de ces amis à nouveau, la solitude n’avait pas été de bon conseil. Et même si Victor Graham l’avait mise en garde sur le danger de l’amitié, elle aurait voulu croire qu’il pouvait exister quelque chose de la sorte entre elle et Hyppolite.

- Je te rends heureuse, mais ce n'est pas suffisant, n'est-ce pas ?

Elle le supplia du regard. Elle voulait qu’il l’a rassure. Allait-il s’en aller encore ? Elle avait besoin de calme mais surtout de soutien. Elle avait besoin de se dire que les choses iraient bien. Elle avait besoin de quelqu’un pour l’aider à ne pas se noyer.

- Tu sais qui n'a pas ses yeux non plus ? Tu sais qui peux te rendre heureuse ?


Katerina voulait détourner le regard, mais les yeux d’Hyppolite était fixé aux siens, les retenant. Elle ne voulait pas l’entendre. Elle ne savait pas qui pouvait la rendre heureuse. Elle ne savait pas ou plutôt elle ne voulait pas savoir. Elle était dans le déni tout simplement pour éviter d’être blessée à nouveau. Et Hyppolite était sur le point d’ouvrir une porte qu’elle avait cadenassée.

- Agnès.


Le calme auquel elle aspirait n’était pas pour aujourd’hui. La vague qui déferla sur elle l’a fit vacillé. Elle avait beau essayer de l’oublier définitivement, Agnès était là. Toujours présente. Elle recula d’un pas, et parvient enfin à détourner le regard. Le visage fermé, la jeune russe secoua négativement la tête.

- Elle ne veut même plus me parler.


Elle se rappelait encore avoir regardé son dos s’éloigné lors de leurs pique-nique qui avait changé leurs relations définitivement à tous les trois. Depuis plus de nouvelles. Plus rien. La jeune russe ne souhaitait pas reparler à la secrétaire. Pas après leurs discussion lors d’Halloween. Elle préférait laisser tomber. C’était plus facile. La jeune russe savait que d’une certaine manière, elle se voulait la face, mais elle avait besoin de stabilité. Et Andrei était formel sur ce genre de chose. Rien n’était avec elle. Cette relation était vouée à l’échec.
Elle parlait d’une voix ferme mais elle n’était pas si catégorique qu’elle n’en avait l’air. En réalité, tout était tellement emberlificoté dans son esprit qu’elle ne savait plus quoi penser. Le fait qu’Hyppolite ait remarqué que Katerina avait pu vouloir plus qu’une amitié avec Agnès étonna cependant la jeune femme, qui ne pensait pas avoir été si évidente que ça. La preuve que l’homme la connaissait bien, et qu’il était attentif. Il semblait presque savoir ce que la jeune russe voulait mieux qu’elle-même.
Elle s’appuya contre l’appui de fenêtre et soupira.

- Je ne sais même pas si moi j’ai encore envie de lui parler.


Elle tourna son regard vers Hyppolite, cherchant dans ses yeux des réponses aux milliers de questions qu’elle se posait. Pouvait-il l’aider ? Elle n’en savait rien. Mais savoir qu’il était à nouveau là pour la soutenir lui faisait un bien fou. C’était une réelle bouffée d’oxygène.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Jeu 3 Oct - 20:45

Un monde existe-t-il pour nous ?



- Elle ne veut même plus me parler.

Cette phrase prononcée c'était un galet dans le cœur d' Hyppolite. Tant qu'on ne mettait pas de mots sur la vérité, alors on pouvait encore avancer dans un semblant de déni, on pouvait encore prétendre être heureux, on pouvait encore rendre les faux sourires sincères. Mais maintenant que Katou donnait raison à ce qui attristait Hyppolite, il avait l'impression de se désintégrer sur place. Les étreintes sous la pluie, les regards, les non-dits, ce que les corps exprimaient quand la parole se taisait ... Il avait intercepté ces signaux, il n'avait pas voulu les concrétiser. Mais maintenant il se rendait compte à quel point il avait été stupide. Il avait parlé des heures et des heures de Katou à Agnès. Et elle l'avait écouté. Des heures et des heures. Dans quel état avait-il mis sa meilleure amie ?
Il inspira profondément. Il devait se recentrer sur Katou. Elle s'appuyait sur le rebord de fenêtre, pensive. Le temps pluvieux éclairait son visage en teintes cireuses, renforçant ses aspects malades. Pourtant il y avait toujours cette beauté qui lui était particulière, qui n'appartenait qu'à elle, et qui la suivrait toujours.

- Je ne sais même pas si moi j’ai encore envie de lui parler.

Elle le regardait avec une telle intensité ... Clairement, elle voulait des réponses. Il en avait à lui apporter, mais ce n'était pas forcément les bonnes.
Il fit un pas vers elle. Le bruit de la pluie contre le carreau avait quelque chose de mélancolique. Ou alors c'était cette rencontre qui le mettait dans un tel état.

- On s'est bêtement évité pendant des mois, sans se parler. Et pourtant, aujourd'hui, je pense qu'on est tous les deux d'accord pour dire que c'était stupide. Tu es heureuse qu'on soit de nouveau réuni.

Ce n'était pas une question. Il savait - sentait - qu'elle allait mieux. Il s'appuya lui aussi contre le rebord de la fenêtre, dévisageant la brune intensément. Il monta sa main vers sa joue et remis une mèche brune en place, la replaçant derrière une oreille. Il voulait dégager son visage, le découvrir en entier. Apprécier ses grands yeux, l'arrondi de ses joues, la pulpe de ses lèvres.

- Ce n'est pas que tu ignores si tu as envie de lui parler, c'est plutôt que tu as peur de le faire. On était terrorisé il y a quelques minutes à l'idée de se reparler. Une fois qu'on a fait l'impasse sur la peur, ce n'est que du bon.

C'était un peu sa façon de se faire pardonner auprès d'Agnès : il lui amenait Katou. Ou du moins il essayait de la lui amener. Lui et Katou, ce drôle d'amour, c'était fini. Il enterrait sa passion amoureuse et espérait de ne jamais avoir à le sortir de la terre. D'ailleurs, il enterrait toute forme d'amour de ce type. Il n'en pouvait plus de courir après une femme qui n'était pas la bonne. Il était épuisé de pouvoir encore croire qu'il aurait une belle vie auprès d'une âme sœur. Il était seul, il devait se rendre l'évidence. Alors son histoire d'amour avec Katou, il l'offrait à Agnès. Elle en avait bien plus besoin que lui.
Il esquissa un sourire triste, sa main toujours posée sur la joue de Katou.

- Ne t'inquiète pas, être amoureux c'est terrifiant. c'est comme ... un plongeon. Oui, c'est comme être au bord d'une falaise, le vent contre toi. Tu comptes jusque trois.

Il lui mima de fermer les yeux, et dans un souffle fit le décompte :

- Un ... Deux ... trois ...

Il espéra qu'elle s'imaginait faire ce grand pas métaphorique, sauter dans le vide. Puis, touchant ses paupières du bout du pouce, il lui intima d'ouvrir les yeux. Cette fois, elle verrait un sourire, un vrai. Un visage d'encouragement.

- Et alors que tu as sauté, tu te rends compte que tu sais voler. C'est ça, Katou, l'amour. Alors vas-y, saute.

Il embrassa son front. Il serait toujours là pour elle.


Codage par Libella sur Graphiorum
Hyppolite Vodeni
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Lun 28 Oct - 15:31
- On s'est bêtement évité pendant des mois, sans se parler. Et pourtant, aujourd'hui, je pense qu'on est tous les deux d'accord pour dire que c'était stupide. Tu es heureuse qu'on soit de nouveau réuni.

Il avait raison. Mais Katerina avait eu si peur. Était-ce mieux de se voiler la face et d’éviter la réalité plutôt que de l’affronter et risquer de découvrir quelque chose que l’on ne souhaite pas savoir ? Il y avait du bon en l’ignorance, la jeune russe en était certaine. Elle se demandait parfois ce qu’aurait été sa vie si elle avait ignoré qu’elle était malade. Plus courte certes, mais peut-être plus palpitante ? Différente ? Impossible de le savoir.

- Ce n'est pas que tu ignores si tu as envie de lui parler, c'est plutôt que tu as peur de le faire. On était terrorisé il y a quelques minutes à l'idée de se reparler. Une fois qu'on a fait l'impasse sur la peur, ce n'est que du bon.


Katerina essaya de lire dans le regard intense de son ami. Hyppolite avait presque la peau bleue entre les reflets de la pluie et ceux de ses cheveux. Mais ces joues étaient rosies par l’émotion. Elle ferma les yeux un instant, heureuse de pouvoir profiter d’un contact humain qui ne soit pas avec son médecin. Mais lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle sentit qu’elle était à nouveau au bord des larmes. Pourquoi ? Elle n’en savait plus rien. Elle avait du mal à définir ce qu’elle ressentait à vrai dire.

- Ne t'inquiète pas, être amoureux c'est terrifiant. c'est comme ... un plongeon. Oui, c'est comme être au bord d'une falaise, le vent contre toi. Tu comptes jusque trois.

Hyppolite lui intima l’ordre muet de fermer les yeux, et la jeune russe s’exécuta. Elle y était. Au bord d’un vide immense qui semblait presque se mouvoir. Le cœur battant, elle le laissa décompter, attrapant sa main comme pour se raccrocher à quelque chose. Ce vide, elle avait peur qu’il ne s’infiltre dans chacun des pores de sa peau, qu’il ne la possède entièrement et qu’elle ne soit plus que ça. Plus que du vide.

- Un ... Deux ... trois ...


Mais elle ne sauta pas, c’était trop dur. Elle rouvrit les yeux, déçus d’elle-même, comment parviendrait-elle à faire ce fameux saut si même en métaphore elle n’en était pas capable ? Accueilli par le sourire d’Hyppolite, elle se sentait coupable.

- Et alors que tu as sauté, tu te rends compte que tu sais voler. C'est ça, Katou, l'amour. Alors vas-y, saute.


Son baiser sur le front de la jeune russe sonnait la fin de quelque chose. Elle médita sur ces paroles. Il semblait savoir de quoi il parlait. Elle se sentait reconnaissante, si quelqu’un devait l’aider à parler à Agnès, c’était bien lui.

- Merci. D’être là pour moi. C’était dur d’être seule. Tu es le meilleur ami que j’ai jamais eu.


Ce n’était probablement pas un vrai compliment étant donné que Katerina discutait peu et qu’elle n’avait considéré comme ami que trois personnes dans sa vie jusqu’ici, personnifié par Hyppolite, Agnès et Sheila.

- Enfin après Boris…


Elle eut un sourire espiègle, et ce petit trait d’humour dissipa un peu son chagrin. Elle voulait que l’atmosphère soit moins pesante. Boris… le cactus préféré d’Hyppolite serait heureux d’apprendre ça en tout cas. Elle lâcha la main d’Hyppolite, elle ne sauterait pas tout de suite, mais peut-être que ça viendrait. Elle avait besoin de digérer tout ça d’abord. Et Hyppolite devait retourner travailler, sinon il allait finir par se faire virer.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Sam 2 Nov - 18:38

Un monde existe-t-il pour nous ?



Katou avait-elle sauté ? Hyppolite s'imagina la prendre par la main et s'envoler avec elle. Sur leur falaise abrupte, face au vent et à la mer déchaînée, ils finiraient par sauter. Il verrait alors Katou découvrir qu'elle peut voler, et se diriger, soulagée, vers Agnès qui l'attendait au bord de la falaise qu'il venait de quitter. Il pouvait très bien assister à ce soudain revirement de situation depuis sa chute. Il n'était pas comme ces personnes qui découvraient le pouvoir magique de l'amour, il était dépourvu de toute cette chance. Il était le genre de personne qui s'empalait sur les rochers en bas ou à se noyer dans une mer en colère.

- Merci. D’être là pour moi. C’était dur d’être seule. Tu es le meilleur ami que j’ai jamais eu.

Ou le genre de personne qu'on foutait dans la magnifique prison de la friendzone. Il était le meilleur ami qu'elle ait jamais eu ... Il pouvait s'en contenter.
C'était idiot parce que c'était lui qui avait dit à Katou ne pas être amoureux d'elle, c'était lui qui l'encourageait à vivre son bonheur avec une autre. Et pourtant, il était malheureux à l'idée d'être un simple ami. Il avait tellement cru en leur histoire, il avait tellement espéré toucher de ce bonheur-là... C'était dur de renoncer à l'espoir.
Il serra Katou contre lui. Il ne voulait plus qu'elle parte. Il la voulait pour lui. Il voulait l'aimer jusqu'à plus soif, il voulait lui offrir la santé, il voulait lui décrocher la lune, il voulait lui offrir une fleur chaque jour, la voir sourire au réveil, l'entendre rire après qu'il l'ait taquiner. Il voulait être celui qui remettait en place les mèches de cheveux rebelles en une caresse.
Il voulut faire marche arrière et lui dire de renoncer à Agnès, de vivre heureuse avec lui mais Katou n'avait pas fini de parler :

- Enfin après Boris…

Il pouffa et les pensées qu'il avait eu s'échappèrent.
De quoi il se plaignait ? Il n'était pas son ami, il était son meilleur ami. C'était génial. Et il allait aider ses deux meilleures amies à être heureuse, il ne pouvait rêver mieux !
Il cacha son rire dans la tignasse de Katou. Il ne la quitterait jamais. Jamais.
Il était peut-être empalé sur un rocher, ou ballotté par les vagues, mais au moins il avait réussi à réunir deux âmes en peine. Il était heureux.



Codage par Libella sur Graphiorum
Hyppolite Vodeni
Image : Un monde existe-t-il pour nous ? ||feat Hyppo|| UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
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