contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
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Donatien

Eizenija ; Solveig
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Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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Mademoiselle DessangesNewbie
Lun 18 Mai - 16:53
Le cliquetis de son clavier semblait assourdissant dans ce silence écrasant.
D’ordinaire, Agnès aimait cette atmosphère posée et aurait apprécié la légère brise qui taquinait ses cheveux depuis qu’elle avait ouvert la fenêtre. Il ne faisait pas particulièrement chaud, mais là, elle étouffait.
Elle leva un œil vers celle qu’elle avait convoqué, assise sur une chaise en face d’elle. Jamais elle n’aurait pensé avoir à le faire. Normalement, Katerina venait volontiers dans son bureau mais aujourd’hui elle ne le faisait visiblement que contrainte et forcée.
Le cœur d’Agnès se serra. Elle avait cru qu’elles s’étaient finalement réconciliées. Il lui avait semblé que la belle lui avait pardonné ces mois de silence, à cause de cette dispute stupide, et maintenant elle en doutait. Est-ce qu’elle l’évitait à cause de cela ou à cause d’autre chose ? Toujours était-il qu’après une grosse semaine, elle avait dû la convoquer sous le faux prétexte de mettre à jour son statut de mécène pour pouvoir lui parler sans qu’elle ne puisse se dérober.
Ca lui faisait le même effet qu’avec Donatien, presque un an plus tôt. Au moment où elle croyait que leurs rapports s’arrangeaient, ils se distendaient brusquement. Sauf que cette fois-ci, quitte à ce qu’ils soient distendus, Agnès avait décidé de livrer ce qu’elle avait sur le cœur.
Si Katerina devait se mettre à la détester, autant que ce soit pour une bonne raison. Une raison dont elle aurait connaissance.
Enfin, ça, c’était ce qu’elle s’était dit avant que la jeune russe entre finalement dans son bureau. Cela devait faire au moins dix minutes et elles n’avaient échangé que des banalités, comme si elles n’étaient rien de plus qu’une secrétaire et qu’une patiente l’une pour l’autre. Et depuis qu’elles s’étaient tues, Agnès pianotait sur son clavier pour se donner une contenance.
Cette situation était insupportable. Il fallait crever l’abcès.

- Je t’ai déjà dit que j’avais été fiancée autrefois ?

La phrase avait fusée de nulle part et Agnès n’avait même pas quitté son écran des yeux. A vrai dire, elle-même ne savait pas trop pourquoi elle parlait de ça. Mais puisque c’était le sujet qui lui venait, ça valait toujours mieux que ce vide étourdissant.

- Il s’appelait David. On aurait dû faire un mariage bien convenable, avoir une maison avec un grand jardin, un chien, des enfants…

Ca avait été son rêve autrefois. Aujourd’hui il lui semblait à la fois si loin et si terne. C’était tellement monsieur-madame tout-le-monde que finalement, elle se rendait compte aujourd’hui à quel point il était insipide.

- Comme tu t’en doutes, rien de tout cela ne s’est réalisé. C’est comme ça que je suis arrivée ici.

Ses doigts délaissèrent finalement son clavier et se déposèrent sur ses genoux. Son regard quitta son écran pour la fenêtre. Finalement, elle n’était peut-être pas ici en tant que patiente mais elle était arrivée cassée aussi d’une certaine manière. Elle avait même eu l’espoir qu’un médecin d’ici se penche sur son infertilité, ce qui n’était bien évidemment jamais arrivé. Elle était secrétaire, ses problèmes à elle n’avaient pas d’importance.

- C’est en apprenant à vivre ici que j’ai réalisé que cette vie que je voulais, ce n’était qu’un ramassis de conneries à l’eau de rose. Je n’aurais pas d’enfants parce que Dieu l’a voulu ainsi. Et si je ne l’avais pas découvert à temps, je serais probablement plongée dans une cage dorée où je n’aurais pas été heureuse de toute manière.

Cette vie ne lui aurait pas correspondu. Ce n’était qu’un moule creux, un idéal qu’on lui avait mis en tête sans qu’elle ne réalise que cette envie n’était pas la sienne. Alors au fond, peut-être que ne pas pouvoir avoir ses propres enfants, c’était un sacrifice acceptable en comparaison d’une vie fade et illusoire.
Peut-être qu’être stérile l’aidait à accepter que…

- David était très gentil. Toujours très attentionné. Mais je n’étais pas amoureuse et je n’aurais jamais pu l’être parce que...

Sa voix se fana dans un petit rire sans joie.

- Je ne sais pas pourquoi je te raconte ça.

Elle n’avait même pas su finir sa phrase. Parce que… Quoi ? Elle était lesbienne ? Oh. C’était donc là qu’elle avait voulu en venir en lui racontant ça. Mais l’écoutait-elle seulement ? Était-elle vraiment prête à lui dire ? Elle regarda Katerina. Non elle n’était pas prête. Mais elle ne le serait probablement jamais. Jusque-là elle n’avait jamais osé se déclarer de peur de gâcher leur amitié mais puisque celle-ci semblait déjà foutue…

- Enfin, si je sais. C’est parce que je suis… Je suis…

Ouh la. Elle se sentait rougir à vue d’œil et les mots ne sortaient pas. « Lesbienne » était un mot qu’elle avait appris à accepter dans sa tête mais elle ne l’avait encore jamais prononcé à voix haute. Quant à lui affirmer qu’elle l’aimait, elle savait que Katerina avait reçu une éducation similaire à la sienne sur le sujet alors elle avait peur qu’elle ne le prenne comme une insulte.

- Je suis…

Est-ce qu’il était encore temps de trouver une galipette pour sortir de ce pétrin ?
Mademoiselle Dessanges
Image : Je dois te dire quelque chose (pv Katou) KecgFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 04/01/2015Age : 35
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mer 24 Juin - 9:07
Convoquée. De quel droit ? Elle avait failli ressentir de la rancœur, puis finalement, elle s’était dit que cela ne lui faisait ni chaud ni froid. Après tout, elle était allée voir le directeur le lendemain de la réunion qui s’était tenue le 1er mai pour lui proposer un don un peu plus conséquent. Un don qui pourrait appuyer les solutions qu’elle ne doutait pas que le docteur Graham avait pu évoquer à cette fameuse réunion. Alors c’était normale qu’elle soit convoquée. Rien de personnel. Non, rien de personnel.

Les choses s’étaient plutôt bien passées au début. Une conversation froide, professionnelle. Agnès n’avait pas évoqué Hyppolite, ni sa disparition de la fin de la réunion. Mais depuis quelques minutes, Katerina pressentait que cela n’allait pas s’arrêter là. Elle pouvait le lire dans le regard nerveux de la secrétaire. Elle écrivait avec si peu d’attention pour son travail que la jeune russe n’était pas sûre qu’elle ne note quelques choses de censées.

- Je t’ai déjà dit que j’avais été fiancée autrefois ?


Katerina resta les yeux fixés sur le dos de l’ordinateur de la secrétaire, consciente que cette dernière ne la regardait pas non plus. Elle ne savait pas comment réagir. Elle avait espéré que les paroles brutales qu’elle avait adressé à Hyppolite parviennent jusqu’aux oreilles de la secrétaire car elles lui étaient en partie adressées. Elle avait supposé que le meilleur moyen de faire un trait sur ces erreurs auraient été de les supprimer rapidement. Comme lorsqu’on enlève un sparadrap d’un coup sec. Mais les gens et les sentiments n’étaient pas des stupides sparadraps. Et elle était là, à écouter Agnès.

- Il s’appelait David. On aurait dû faire un mariage bien convenable, avoir une maison avec un grand jardin, un chien, des enfants…Comme tu t’en doutes, rien de tout cela ne s’est réalisé. C’est comme ça que je suis arrivée ici.


Agnès avait toujours voulu des enfants. C’était la première chose dont elles avaient parlé lorsqu’elles s’étaient rencontrées. Elle s’était trompée d’approche à son arrivée ici. Essayant d’appliquer auprès de tous les adultes ce qu’Andrei lui avait enseigné. L’obéissance. Mais la plupart d’entre eux ne méritaient en réalité pas qu’elle ne baisse les yeux. Elle s’était trompée sur la manière d’agir. Le seul qui méritait cela, c’était le marquis. Elle ne comptait plus s’abaisser aux autres. C’était ce qui l’avait perdu.

Et c’était cette obéissance et cette naïveté face au monde extérieur qui l’avait poussé à commettre des fautes. A s’attacher aux sentiments plutôt qu’à ce que sa tête lui disait. Elle avait eu tort. Alors qu’ils quittaient enfin son écran, les yeux de la secrétaire se perdirent vers la fenêtre. Katerina ne put s’empêcher de l’observer. Elle avait l’air perdue. A moins qu’elle ne soit pensive. La jeune russe, elle, se sentait vide.

- C’est en apprenant à vivre ici que j’ai réalisé que cette vie que je voulais, ce n’était qu’un ramassis de conneries à l’eau de rose. Je n’aurais pas d’enfants parce que Dieu l’a voulu ainsi. Et si je ne l’avais pas découvert à temps, je serais probablement plongée dans une cage dorée où je n’aurais pas été heureuse de toute manière.


Dieu. Elle eut un sourire crispé. Dieu avait tué la famille d’Andrei. L’avait tué. Il avait fait croire longtemps à Katerina que sa vie était en sursis. Il avait décidé qu’Agnès n’aurait pas d’enfants. Dieu ne méritait pas que l’on croie en lui. Le fait qu’Andrei s’en soit détourné l’avait fait doutée un temps mais maintenant elle en était certaine.

- David était très gentil. Toujours très attentionné. Mais je n’étais pas amoureuse et je n’aurais jamais pu l’être parce que... Je ne sais pas pourquoi je te raconte ça.

Lorsque les yeux d’Agnès se posèrent sur Katerina, cette dernière détourna le regard. Si elle ne savait pas pourquoi elle lui racontait tout ça, cela signifiait que rien n’avait changé.

- Enfin, si je sais. C’est parce que je suis… Je suis… Je suis…


Katrina n’avait pas la moindre envie de jouer aux devinettes, et comme elle ne le supposait juste avant rien n’avait changé. Elle ignora le rouge qui colorait joliment les joues d’Agnès, sentant à nouveau de la colère remonter de son estomac. Elle se leva brusquement. Si Agnès comptait juste se perdre en bégaiement, elle n’allait certainement pas s’éterniser ici :

- Je devrais probablement retourner dans ma chambre. J’ai encore plusieurs chapitres d’histologie à lire pour demain.

Et surtout, elle ne se sentait pas les nerfs d’affronter le regard d’Agnès plus longtemps. Même si pour dire vrai, elle l’avait plutôt évité depuis qu’elle était dans cette pièce. Cette pièce pleine de souvenir et de bon moment passé, autour d’un chocolat ou d’un thé.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Je dois te dire quelque chose (pv Katou) Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
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