Le feu commençait à recouvrir le bâtiment. Nevrabriel avait entendu du bruit plus loin et commençait a y aller, sa batte en main. Mais une odeur forte, étouffante et reconnaissable l'obligea a faire demi-tour : il y avait le feu au bâtiment.
Le bâtiment qu'il était censé protégé était en train de brûler avec les innocents a l'intérieur !
Il se mit a courir et hurla au feu en ouvrant toute les chambres de toute les ailes. Ses longues et grandes jambes étaient fortement utiles en ce moment. Il gravait les escaliers quatre a quatre, obligeait les plus âgés a faire sortir les plus petits. Son coeur battait a milles a l'heure alors qu'il ne savait pas d'où venait le feu et s'il arriverait a sauver tout le monde ...
Il s'assura personnellement que Kan soit dans les bras d'un patient en fuite et Lucy n'était pas dans sa chambre ... Du moment qu'elle n'était pas dans le bâtiment alors ça allait.
Était ce l'Institut qui avait décidé de tous les tuer pour effacer les preuves ? ... Non ... Impossible ... Mais c'était si soudain et si violent, ca ne pouvait pas être un accident ...

Nevrabriel arriva devant une porte fermée et tambourina dessus en hurlant qu'il y avait le feu, qu'il fallait sortir.

Lucy l’avait lâchée. Où qu’elle veuille aller, Jemma aurait pu l’accompagner. D’ailleurs elle avait failli le faire, sans lui demander son avis, lorsqu’elle s’était rappelé qu’elle ne portait pas ses faux-cils. Elle se sentait nue sans eux. C’était comme crier au monde qu’elle était malade, qu’elle faisait une chimio et qu’au fond, elle n’était pas la star qu’elle prétendait être mais simplement une gamine bouffée par le cancer et la peur de mourir.
Cette apparence dont elle prenait tant soin, au fond, c’était aussi une armure pour se blinder contre la vie.
Alors elle était retournée dans sa chambre pour les remettre. Elle s’apprêtait à sortir retrouver ce fameux grand roux, comme Lucy le lui avait dit, lorsque son égo s’était rebiffé. Est-ce qu’elle était un bébé qui avait besoin de nourrice, franchement ? Au fond, si tous les patients avaient décidé de faire une nuit blanche, de péter un câble et de se faire prendre dans les couloirs pendant le couvre-feu, c’était leur problème, pas le sien. Elle s’était donc remise au lit, avec la ferme intention de s’endormir et de retrouver le docteur Barrabil dans des rêves qui lui donneraient encore plus chaud.
Mais voilà, la boule qu’elle avait au ventre ne cessait de grandir malgré elle, si bien que finalement, elle n’avait enlevé ni perruque ni faux-cils, et avait fini par allumer une bougie. Huile essentielle de camomille, d’ylang-ylang et de petit grain de brigadier. Pile ce qui lui fallait pour lutter contre le stress.
En regardant la flamme danser grâce au briquet que le statut de ses parents lui avait permis d’obtenir, Jemma se fit la réflexion que sa bougie ne ferait plus long feu. Une forte odeur de fumée se dégageait dans l’air maintenant que la cire – végane évidemment – s’évaporait emportant avec elle ce qui restait de la mèche. C’était la première fois qu’elle testait cette marque mais elle vieillissait mal apparemment. Elle n’en reprendrait plus.
Elle s’absorbait dans la vision de la flammèche mourante quand on tambourina violemment à sa porte. Elle entendit une voix de l’autre côté hurler qu’il y avait le feu.
L’adolescente se leva, agacée d’être tirée ainsi de son moment de détente pour un blague pas drôle. Elle ouvrit brutalement la porte, sans se soucier du fait qu’elle risquait de faire vaciller celui qu’il y avait de l’autre côté.

- J’ai allumé une bougie ok ? Rassure-toi, je vais pas provoquer un incendie, je suis pas débile !

_J’ai allumé une bougie ok ? Rassure-toi, je vais pas provoquer un incendie, je suis pas débile !

_Mais il y a vraiment le feu !

Nevrabriel n'avait pas le temps de causer. Il empoigna assez fermement le poignet de la patiente et la tira vers lui pour l'emmener vers la fenêtre du couloir. La cours était illuminée par les flammes grandissantes et dansantes vers le ciel alors que tous le monde était en train de sortir. Certain rentrait cependant pour aider les plus jeunes et réveiller les endormis.
Il n'y avait pas de temps à perdre. Nevrabriel  ne savait pas d'où venait le feu mais il fallait faire vite avant d’étouffer ou se faire surprendre. Heureusement les dortoirs étaient au premier étage, le roux avait juste à traverser les ailes à grandes enjambées à présent.

Le  jeune adulte n'attendit pas que sa cadette réagisse face à la réalité et la tira vers la sortie avec le reste des personnes de cette aile qui s’agitait furieusement. Malheureusement, le couloir commençait à s'envahir de fumée.
Etait-il préférable de casser une fenêtre et sauter du premier étage ? La plupart allait certainement se faire très mal, d'autre serait incapable de sauter de si haut. Mais il était quasiment impossible de passer dans le couloir comme ça.

_Couvrez vous tous la bouche avec vos manches ou un autre tissu et foncez vers la sortie ! Aidez les plus jeunes, sortez d'ici !

La voix du roux avait rarement était aussi grave et autoritaire mais tout était urgent à cet instant, il n'y avait pas de temps à perdre. Il ne restait qu'une aile à faire évacuer. Et certainement là d'où était né le feu. L'ainé était envahis à la fois par la peur de s'y rendre mais l'envie irrépressible de sauver ceux qui y sont. Il avait besoin d'aide pour y arriver. Il attira l'attention de la dernière personne qu'il avait faite sortir. Elle paraissait fragile physiquement mais sa répartie avait montré une certaine hargne dont le roux avait besoin.

_J'ai besoin d'aide pour faire sortir les autres d'ici.