contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Dim 8 Nov - 21:04


Ma vie n’a donc aucune importance à vos yeux ?
Nevrabriel ouvrit faiblement les yeux. Il avait soif. Il avait faim. Il avait mal partout. Il sentait que son corps était lourd. Sa peau cadavérique faisait ressortir ses cernes de six pieds de longs.
Il essayait vaguement de se souvenir de ce qu’il lui était arrivé.
Les rochers …
La chute …
Le manque d’oxygène …
Lucy …
Aeden …
Le sang …
Donatien …
Donatien … ?

« J'espère que tu as une bonne explication à me fournir. »


Donatien … Nevrabriel n’en revenait pas. Ce malade était prêt à le laisser mourir juste parce qu’il était en colère ? Mais pourquoi ? Il lui avait prévenu qu’il sortait avec Lucy, il avait accepté. C’était à cause d’Aeden ? Mais il lui avait sauvé la vie !
Nevrabriel ne comprenait vraiment pas. Pourquoi ?

Donatien semblait avoir changé mais Nevrabriel était dans le faux. Totalement dans le faux. Donatien voulait un paradis mais il gâchait tout. L’écossais n’en pouvait plus … Sept ans à lui trouver des excuses. Sept ans à se dire que ce n’était pas grave, à supporter, à tolérer, à se dire qu’il était quelqu’un de bien au fond, qu’il avait juste du mal avec les autres.
C’était fini.
Il se releva mais sa blessure lui faisait tellement mal qu’il lâcha un râle et se recoucha. Mais il ne voulait pas abandonner et tolérer ça plus longtemps. Il se tuait à donner à Donatien, Lucy, et les autres, un paradis, à faire des rondes la nuit, creuser un putain de puits, à faire des réunions à la con, ses temps libres il les passaient dehors à cultiver, aménager, aider les autres. Tout ça, c’était n’importe quoi ! Il aurait du suivre Ulysse dans sa fuite, il aurait du se tirer de cette île pendant qu’il en était encore temps !

Nevrabriel se fit violence pour se lever. Il ne pouvait pas le supporter. La douleur physique n’était rien en comparaison à la douleur de se sentir trahit et utilisé par l’homme qu’il voyait comme un mentor. Il allait donner une dernière chance à Donatien sinon, malgré ses plaies, il ferais son sac et quitterait ce bunker de merde.

Donatien devait être dehors. Surement en train de surveiller la culture parce qu’il ne voulait passe salir les mains. Savait-il que seul il ne pourrait jamais survivre ? Il dépendant des autres, sans Nevrabriel il pourrait survivre, mais si Béryl, Elizabeth, Lucy et Béatrice partaient, il serait incapable de cultiver, d’aller chercher de l’eau, cuisiné. Avec du thé il n’irait pas loin. Il avait beaucoup de mal avec les relations humaines mais seul il mourrait.

La rage faisait avancer Nevrabriel malgré sa douleur au flanc et sa cheville foulée. Il appuyait sur son flanc pour quitter son matelas au sol. Foutu gravité ! Bordel !

Il boita jusqu’à ses rideau pour les tirer et commença à avancer vers le centre du bunker mais au même moment il vit Donatien dans la cuisine en train de préparer du thé. Nevrabriel s’approcha et adressa à Donatien, qui le voyait venir :

_Il faut qu’on parle.

Doantien n’allait pas relever de toute façon et Nevrabriel s’en fichait, il pouvait dire ce qu’il avait à dire devant Jessy dans sa cage. S’il partait, il fallait bien que tout le monde le sache. Nevrabriel marcha faiblement, boitant, la main sur son franc, le visage fermé, le regard sévère à cause de la douleur. Il attendit d’être à porté de Donatien pour lui dire franchement :

_Cet homme, Aeden, m’a sauvé la vie en m’amenant ici. Si Lucy n’avait pas là, je serais mort également. Vous avez préféré punir des personnes qui m’ont sauvé plutôt que me sauver à votre tour ?

L'écossais ne savait pas ce qu'il s'était passé après avoir parlé à Donatien. Il ne se souvenait même pas avoir parlé gaélique. Il se souvenait seulement que ce dernier avait appuyé fermement sur sa plaie et vaguement le regard de terreur et d'impuissance dans les yeux de ses amis. Tout les trois avaient comptés sur Donatien pour aider le roux, tout les trois ont du être forcement déçus.

Nevrabriel s’arrêta un instant mais pas assez longtemps pour que Donatien lui réponde, il reprit rapidement :

_Pourquoi ? Ma vie n’a donc aucune importance à vos yeux ?

Si Donatien disait non, alors il prendrait ses affaires et partirait sur le champ, même s’il était très mal en point. Il s’en fichait, mourir tout seul ou vivre dans un endroit où il n’avait pas sa place, le choix était fait. S’il n’était là que parce qu’il était utile, autant les laisser se débrouiller seuls.
Nevrabriel
Image : Ma vie n’a donc aucune importance à vos yeux ? [Pv : Donatien] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Docteur ElpidaChef de la Famille
Dim 22 Nov - 0:42
Ma vie n'a donc aucune importance pour toi ?



Il préparait son thé comme il préparait une opération chirurgicale. Tout était calculé, tout était fait du bout des doigts, avec minutie. Il était précis, et chaque chose avait sa place.
Il savait que Nevrabriel souffrait encore de sa blessure au flanc. Il se souvenait qu'Edelweiss avait apprécié un thé chaud, et se fit la réflexion que son second aimerait tout autant; Cela apaiserait sûrement le tiraillement de sa plaie qui se reformait.

- Il faut qu’on parle.

Donatien se tendit. Il entendit la voix de son conseiller dans son dos et se retint de le reprendre sur l'ordre qu'il venait de lui donner. La forme était mise, mais la substance était toujours là : son ancien patient venait de lui donner un ordre.
Il mit cela sur le compte de l'hémorragie. Il devait sûrement perdre encore un peu la tête.
Donatien versa l'eau infusée dans un grand bol avant de le poser sur la table, devant Nevrabriel.

- Cet homme, Aeden, m’a sauvé la vie en m’amenant ici. Si Lucy n’avait pas là, je serais mort également. Vous avez préféré punir des personnes qui m’ont sauvé plutôt que me sauver à votre tour ?

A nouveau, Donatien serra les dents. Il ne voulait pas revenir sur le sujet, mais visiblement son second aimait discuter des sujets tabous.
Donatien n'aimait pas se l'avouer, mais il avait laissé ses émotions prendre le pas lorsque Nevrabriel était arrivé. Il avait imaginé Edelweiss à sa place. Il avait imaginé que sa fragile fleur puisse perdre la vie, se vidant de son sang. Et surtout, il avait vu les brèches dans le statut de Nevrabriel. Il avait pensé qu'il était digne de pouvoir protéger Edelweiss à l'extérieur, mais il n'avait pas été capable de se protéger lui-même. Donatien réfléchissait ces derniers temps : peut-être devrait-il assigner un garde du corps à Edelweiss assez solide pour qu'elle puisse sortir à nouveau ? Elle avait l'air de lui en vouloir - s'il comprenait bien ses émotions - depuis qu'il lui avait interdit de sortir à nouveau. Brambasi était psychologue, pas musclor, et Nevrabriel visiblement pas assez fort.
En plus d'avoir emmené un ancien révolutionnaire dans le lieu de protection de ses patientes, Nevrabriel avait confronté Donatien aux faiblesses de son bunker.
Mais pouvait-il lui expliquer cela ? Il savait reconnaître ses faiblesses, mais ne pouvait pas les avouer à haute voix. Encore moins à son potentiel successeur, à celui qui voulait rendre admiratif.

- Pourquoi ? Ma vie n’a donc aucune importance à vos yeux ?

Donatien indiqua à Nevrabriel la place face au bol de thé afin qu'il s'assied et se repose.
Il n'arriverait pas à s'exprimer. Il en était incapable. Il entre-ouvrit la bouche mais la confession resta coincé. Il était un leader, il ne pouvait pas montrer ses erreurs. Mais Nevrabriel pensait que Donatien n'avait que faire de sa vie.
L'homme restait calme tandis qu'il s'asseyait face à lui. Il prit quelques respirations, cherchant ses mots.

- Ne tire pas de conclusions hâtives. Je ne t'aurai jamais laissé mourir.

Il crut qu'il allait s'étrangler en pensant à la suite de ses propos, mais il se rendit compte qu'il avait tout de même fait souffrir son ancien patient. C'était de sa faute, à lui, d'avoir cru que Nevrabriel était capable de protéger les plus faibles. Mais lui-même était encore destructible.
Il n'avait jamais dit les mots qui allait suivre à quelqu'un. Mais il avait décidé, après avoir subi plusieurs décisions, de faire confiance à nouveau et cette confiance portait ses fruits. Il ne pouvait pas la bafouer. Il devait lui donner un peu de respect.

- Je suis navré. Je t'ai blessé.

Voilà, il l'avait dit. Quel impact avait ce genre de mots ? Quel sens y mettait celui qui les recevait ? Donatien avait toujours trouvé les excuses inutiles, futiles. Elles ne servaient à rien puisqu'elle ne réparait pas les erreurs. La preuve : Donatien avait rendu la blessure de Nevrabriel plus douloureuse, et ses excuses n'allaient pas le guérir. Néanmoins, il paraissait que cela pouvait aider socialement. Alors pourquoi pas essayer cet exercice étrange de mettre son égo de côté ?


Docteur Elpida
Image : Ma vie n’a donc aucune importance à vos yeux ? [Pv : Donatien] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 26 Nov - 12:44


Ma vie n’a donc aucune importance à vos yeux ?
Colère. Douleur physique. Dégoût.  Douleur mentale.
Ces sensations rappelaient à Nevrabriel les horreurs qu’avait fait Donatien autrefois. Il se souvenait qu’il avait laissé Barrabil tuer une gamine devant tout le monde, la rumeur voulait que ce soit Elpida qui ait donné l’arme. Nevrabriel y croyait.
Il se souvenait qu’il aimait pousser l’écossais dans ses retranchements face à sa maladie, qu’il aimait le regarder dormir par moment, d’une manière tellement malsaine que s’en était très terrifiant. Il se souvenait des marques laissées sur son dos lorsqu’il ne réagissait plus à la douleur. Mais dans tous ces souvenirs, jamais Donatien n’avait menacé de le laisser se vider de son sang. A chaque fois qu’il avait été mal, il accourait, comme un tuteur accourrait pour son protégé. Jamais il n’avait piétiné une blessure importante, prenant son temps pour venir le soigner, comme si ce n’était pas important, comme s’il n’était pas important.
Si Nevrabriel avait pu l’être autrefois, il savait à présent que ce n’était pas le cas. Il n’était plus important pour Donatien …

L’ancien médecin indiqua la chaise face au thé. Nevrabriel n’aimait pas le thé. Mais il avait besoin de s’asseoir. Il avait tellement mal qu’il se sentait fiévreux. Il était peut-être fiévreux mais il doutait que ce soit à cause de l’infection. Il y avait une odeur de nourriture, la vaisselle égouttait. Ils avaient dû manger …
Combien de temps avait-il dormi ? Il devait être déshydraté sans doute, d’où ses vertiges.

_Ne tire pas de conclusions hâtives. Je ne t'aurai jamais laissé mourir.

Nevrabriel en doutait férocement.
Mais il s’assit, serrant les dents et bu un peu. Il n’aimait pas le gout, mais il se sentait un peu mieux physiquement déjà, ce qui était loin d’être le cas de son mental. Il ne se souvenait pas de ce qu’il s’était passé, il s’était évanouie, mais il allait rapidement le savoir lorsqu’il demanderait à Lucy.

_Je suis navré. Je t'ai blessé.

L’écossais releva les yeux vers Donatien.
C’était la première fois qu’il entendait ces mots sortir de la bouche de son ancien médecin. Ça le tuait, ça se voyait. Mais ce n’était pas pour cela que Nevrabriel se sentait plus apaisé. Il était bien plus que blessé, il était anéantie, mais essayait tant bien que mal de ne pas le montrer.
Il y avait quatre personnes qui comptaient vraiment pour l’écossais, il pensait vraiment compter pour elles en retour. Il pouvait en enlever une à présent.

On lui avait dis qu’Adèlys s’était suicidée à cause de Donatien, il avait pardonné, Lorelei était morte en partie par sa faute, il avait pardonné, toute les douleurs physique et psychologique subis, il avait pardonné. Il n’en pouvait plus de pardonner et se faire manger petit à petit par des pardons inutiles. C’était à cause de ça qu’il n’était pas auprès des filles lorsque Jessy a faillis les tuer, c’était à cause de ça qu’il n’était pas partie avec Ulysse, qu’il faisait sans cesse les mauvais choix, confiance aveugle et pardon bafoué.
Il était tellement stupide de tout donner à des personnes qui n’en avaient rien à faire de lui, et de croire qu’il était aimé.

Epuisé, Nevrabriel laissa sa tête se poser sur la table, fusionner avec, ses cheveux se mariant avec le métal comme son sang s’était marié avec le sol voilà déjà presque une journée.

Devait-il encore pardonné ? Donatien ne pouvait pas changer, ce n’était pas possible, il redevenait le même … non … il était pire … il devenait pire que tout lorsqu’une chose le contrariait. Des mois de « conseils sociaux » pour ce résultat ? Nevrabriel n’était pas un bon conseillé. Il n’était pas un bon apprenti, ni un bon fils et encore moins un bon ami. Il ne pouvait rien pour Donatien, il ne servait à rien dans le bunker à part tenter vainement à ce que tout se déroule pour le mieux, que tout le monde soit en sécurité, se sente bien, trouve sa place. Mais tout est vain, inutile, futile. Personne n’est vraiment ravis de sa présence et de sa position, comme si ce rôle n’était pas le sien, et pour cause, ils avaient raison … Sa place n’était pas près de Donatien et peut-être même qu’elle n’était pas dans le bunker …
Peut-être que Donatien avait raison cette nuit-là,  la place de Nevrabriel était à l’Institut Espoir et il aurait dû brûler avec ce soir là …

_Si vous ne comptiez pas me laisser mourir … Pourquoi attendu que je m’évanouisse pour me soigner ?

Nevrabriel
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Mar 8 Déc - 9:54
Ma vie n'a donc aucune importance pour toi ?



Quand Nevrabriel laissa sa tête retombée sur la table, Donatien crut voir Edelweiss. Encore quelque jours plus tôt, elle s'était assise ici alors qu'il lui avait fait un thé pour calmer la douleur de ses crampes, et prise par une crise de larmes, elle s'était mise exactement dans la même position de Nevrabriel. Il appréciait que les deux soit proches, mais le fait qu'ils soient autant le miroir de l'autre interpella Donatien. Avait-il créée des clones ?
Mais Nevrabriel était sûrement éreinté. Il s'était levé malgré la perte importante de sang de la veille. Donatien avait l'impression de revoir le frêle patient qu'il avait eu, il y avait quelques années de cela. Un patient qu'il avait chéri, dont il s'était occupé corps et âme. Peut-être qu'il avait prématuré de faire de lui son second. Peut-être que Donatien aurait dû le laisser à sa place de malade. Il l'avait sur-évalué et il en payait les frais. Cela avait impacté leur relation, alors qu'elle était une des rare qui lui était saine et stable. Peut-être que Donatien ... avait fait ... un mauvais choix.
C'était bien trop difficile à expliquer et pourtant, force était de constater que jusqu'ici, ce nouveau statut n'avait été bénéfique pour personne. Certes, au début chacun s'y complaisait. Mais Nevrabriel était un homme atteint d'une pathologie dégénérative et devait profiter de la vie avant qu'il oublie en quoi elle consistait.
Et c'était son rôle, en tant que médecin référent, de l'accompagner dans ce nouveau chemin de vie, pour qu'il soit le moins douloureux possible. A croire qu'il avait été trop insurmontable pour lui également que Nevrabriel puisse mourir aussi brièvement, et qu'en lui offrant un statut d'autorité, supprimant l'ancien qui était celui de malade incurable, il avait été dans le déni de son Alzheimer. Comme si devenir conseiller réprimait la maladie.
Mais elle était toujours là. Et au lieu de la traiter convenablement, Donatien avait voulu l'oublier. Egoïstement.
Certes, il avait fait attention à ce que Nevrabriel prenne beaucoup de notes pour entraîner sa mémoire, mais ce n'était pas médical. C'était juste pour faire semblant.
Il s'éloigna de la table, allant dans la chambre de Nevrabriel. Il entendit ce dernier s'exprimer d'une voix étouffée dans son dos :

- Si vous ne comptiez pas me laisser mourir … Pourquoi attendu que je m’évanouisse pour me soigner ?

Il se saisit d'une couverture, un petit sourire amusé sur les lèvres. C'était surtout Nevrabriel qui n'avait pas attendu que Donatien le soigne pour s'évanouir, mais le médecin savait que s'il disait ça, on allait encore le regarder avec de drôles d'yeux - même si c'était la vérité.
Il posa doucement la couverture sur les épaules de son patient. Après avoir perdu autant de sang, on était fatigué et le corps avait tendance à être plus froid que la moyenne. Il était important de rester au chaud. Nevrabriel était devenue une tête de mule et Donatien, par anticipation, savait qu'il refuserait d'aller se coucher. Alors s'il acceptait que Donatien prenne encore un peu de soin de lui ... autant faire venir le lit à lui.
Il resta assis à côté de lui sans le toucher. Il était droit, dans une posture d'autorité, mais son regard avait quelque chose d'assez doux. Presque paternel. Presque. C'était le genre de regard qu'il avait pu lui adresser à leur rencontre.

- Tu te serai évanoui quoiqu'il arrive. Tu avais perdu une quantité astronomique d'hémoglobines. C'est juste une question de mauvaise coïncidence.

Il laissa s'étirer un temps, peu bavard, avant de reprendre :

- Et avec le recul, je vois qu'il était même préférable pour toi que tu te rendormes. Nous n'avons plus de morphine et je t'ai recousu. Une nouvelle douleur t'aurais fait bouger, rendant les points de suture moins précis.





Docteur Elpida
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 8 Déc - 16:58


Ma vie n’a donc aucune importance à vos yeux ?
_  Si vous ne comptiez pas me laisser mourir … Pourquoi attendu que je m’évanouisse pour me soigner ?

La table était confortable finalement … sa position appuyait sur sa blessure de manière bénéfique, assez pour qu’il ne la ressente pas et assez pour ne pas ouvrir ses points de suture. Mais il avait sommeil et froid, comme lorsqu’il s’était évanouie.
Ça semblait si reposant de mourir.
Lorsqu’il avait perdu connaissance, il se souvenait seulement du froid de son corps, de la chaleur de son sang et que même le sol si rigide lui paraissait être un matelas confortable. La pièce était silencieuse, sa vision brouillée n’étaient agressée ni par la lumière ni par quelconque couleur. C’était comme être dans l’eau, se laisser couler, bercé par les vagues, chatouillé par les caresses des ondulations de la mer.

Oui ça semblait être tellement reposant … Mais … Pouvait-il réellement simplement s’éteindre sans dire au revoir ?

Une couverture sur ses épaules … étrange sensation … La seule personne qui avait fait cela pour lui un jour était sa grand-mère … S’il gardait les yeux fermés encore un moment, peut-être qu’à son réveil elle serait là à lui sourire avec bienveillance, lui disant qu’il avait fait un long rêve et que maintenant il était à la maison …

_Tu te serai évanoui quoiqu'il arrive. Tu avais perdu une quantité astronomique d'hémoglobines. C'est juste une question de mauvaise coïncidence.

Nevrabriel ouvrit faiblement son regard bicolore. Non il n’était pas à la maison … et ce n’était pas la femme qui l’a élevé qui se tenait près de lui mais l’homme auprès duquel il avait cherché un père pendant sept ans. Il voyait du coin de l’œil que Donatien était à ses côtés. L’écossais pourrait regarder son expression s’il levait les yeux. Mais il était bien là, avachi sur la table, comme une serpière qu’on utilise et délaisse quand on n’en a plus besoin.
Peut-être qu’au fond, il restait comme ça pour espérer plus ? Mais une couverture, des excuses, c’était tout ce qu’il pouvait avoir. Il ne pouvait pas demander plus, c’était certainement déjà trop pour son ainé.

_Et avec le recul, je vois qu'il était même préférable pour toi que tu te rendormes. Nous n'avons plus de morphine et je t'ai recousu. Une nouvelle douleur t'aurais fait bouger, rendant les points de suture moins précis.

Donatien avait raison, il était voué à sombrer hier, il ne savait même pas comment il avait pu se trainer comme ça sur une telle distance.
En fait si, il se souvenait de ce qui l’avait fait tenir, mais personne n’avait besoin de le savoir, encore moins l’ancien médecin.

Si l’écossais tournait la tête de l’autre côté, il ne verrait plus du coin de l’œil la présence de cet homme. Lui faire comprendre qu’il avait besoin de bien plus que ça pour chasser ses blessures intérieures et les tourments qui l’habitaient. Béryl lui avait dit qu’il était mauvais de tout garder pour soi, mais se confier à Donatien était une erreur grosse comme le monde. Cependant, Nevrabriel ne bougea pas. A quoi bon exprimer ce qu’il ressentait ? Son ainé de comprendrait pas et il n’était pas certain que l’ainé veuille l’écouter se plaindre.

Ecouter … un mot étrange quand on y pense. Ecouter n’était pas entendre, écouter ne voulait pas dire ne pas être sourd. Ecouter c’était donner son attention, accepter et recevoir les paroles d’autrui. Ecouter, quand il y pense, il ne l’était pas. Nevrabriel savait sa maladresse dans ses paroles, dans sa manière de communiquer ses pensées et émotions, Lucy, pourtant le connaissant bien, en était témoin. Pourtant, il avait la conviction que si on l’écoutait, on pourrait le comprendre. Alors … à quoi cela servait de parler lorsque personne ne vous écoutait ?  

L’écossais se redressa finalement, une main sur sa blessure pour souffrir le moins possible. Puis, une fois le visage en hauteur, il passa une main dans ses cheveux pour les dégager de son visage et prit sa tasse en coupe dans ses paumes. Il remarqua les petites égratignures sur ses doigts, surement dû à la chute également. Le liquide dans sa tasse reflétait son environnement. S’il le poussait un peu, il verrait peut-être Donatien.
Mais c’était mieux comme ça.
L’invisibiliser quelques secondes, un petit répit, le temps d’enfouir en lui ses émotions pour ne laisser que la glace. Il avait eu tort d’avoir laissé la jolie fée du lac lui redonner cette chaleur au fond de lui car c’était douloureux d’éprouver des sentiments …

Lorsque Nevrabriel se sentit plus résistant émotionnellement, il s’exprima finalement :

_Vous aviez dit … « J’espère que tu as une bonne explication » …

Nevrabriel n’était pas certain des mots exacts de Donatien à ce moment-là, mais c’était de ce style. Il se rappelait des yeux perçant de ce dernier, le regardant de haut, très hautain et mécontent. Mais il ne savait pas de quoi il parlait, si ce n’était pas à cause d’Aeden, s’il ne comptait pas le laisser mourir sur le sol, pourquoi avait-il dis cela ? Quelle explication voulait-il ?
L’écossais aurait pu en rester là, il aurait dû en rester là, sur le fait que Donatien l’avait sauvé, qu’il n’y avait pas de problèmes, qu’il fallait passer à autre chose et faire sa vie de son coté en oubliant son ainé. Mais oublier Donatien c’était comme tourner le dos à sept ans de sa vie, sept ans représentait tout de même un tiers de son existence et il n’était pas prêt. Même si Donatien le décevait et que le roux était las de lui pardonner, l’ancien médecin aura forcément toujours une place dans son cœur. Alors, il l’écoutait …

_De quoi parliez-vous ?


Nevrabriel
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Lun 14 Déc - 19:07
Ma vie n'a donc aucune importance pour toi ?



Le silence, toujours lui, vieux personnage qui suivait toujours Donatien et qui influençait Nevrabriel.
Son second restait avachi, sûrement pensif.
Donatien le laissa à ses états et se leva, encore une fois, mais vers les armoires cette fois-ci. Il se saisit de bandages et de désinfectant. Il constata également la réduction des produits de santé. Le temps, leur pire ennemi sur cette île, grignotait leurs ressources. Egoïste comme il était, il ne leur laissa jamais un supplément. Déjà une bouteille de désinfectant de finie. Il fallait dire que Donatien était maniaque également. La moindre blessure, surtout de ses patients, le faisait réagir au quart de tour. Il nettoyait chaque bobo, bandait chaque égratignure.
Il revint vers son patient, retrouvant avant même de commencer, de vieilles habitudes. Travailler en coopération avec un être plus jeune que lui était un exercice difficile. Soigner son patient, ça il savait faire. Retrouver un terrain connu le mettait plus en confiance. Il retrouvait de sa superbe, lui qui avait pâli avec l'incident de la veille.
Comprenant sûrement les intentions de son ancien médecin, Nevrabriel se redressa. L'adulte s'approcha de lui, s'asseyant sur une chaine et dégagea un pan de la couverture pour ensuite soulever le tee-shirt du jeune homme. Il se surprit à constater de nouveaux muscles sur son torse. Il était persuadé que le patient avait était plus gringalet par le passé. Gagnait-il en muscles ?

- Vous aviez dit … « J’espère que tu as une bonne explication » …

Drôle d'ironie : il était censé perdre la mémoire mais semblait se souvenir de ce qui lui importait vraiment.
Après s'être nettoyé les mains, Donatien souleva le pansement de la veille. Aussi concentré et minutieux qu'il l'avait été lorsqu'il avait préparé le thé, il inspecta la blessure de Nevrabriel. Pour une simple inspection, Donatien se faisait violence à ne pas mettre de gants chirurgicaux. Il préférait les économisait pour les urgences. Toucher la peau brûlante du jeune homme du bout de ses doigts, avoir un vrai contact, était étrange. Quand était la dernière fois qu'il l'avait palpé, la peau à nue ? C'était nouveau, comme sensation.
La blessure cicatrisait difficilement, mais elle était en cours de guérison. Et surtout, elle n'était pas infectée. Certes, les contours de la boursouflures étaient encore rouges, mais la teinte avait diminué. Le travail des points de suture était propre, méthodique.
Donatien humidifia un coton de désinfectant et nettoya la cicatrice avec délicatesse.

- De quoi parliez-vous ?

Donatien eut un micro-sourire. Il soignait son patient et ce dernier lui posait des questions. Comme au bon vieux temps.

- Tu es venu en présence d'un étranger alors que tu sais que c'est strictement interdit. De plus, tu étais gravement blessé.

Après avoir passé doucement le fin coton sur la peau abîmée du jeune homme, Donatien déposa une nouvelle compresse dessus, préparant alors un nouveau pansement. Il constata que l'ancien était tout de même couvert d'une couche de pus. Il devrait le jeter à la poubelle pour éviter que Béatrice ou Edelweiss ne le voit. Ou la petite Wendy.

- Voilà. N'hésites pas à bien t'hydrater. Tu as perdu beaucoup de sang, tu dois le récupérer. Et ménage-toi. Interdiction de sortir.

Il trouva, bizarrement, important d'ajouter :

- C'est pour ton bien.

Docteur Elpida
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 16 Déc - 11:48


Ma vie n’a donc aucune importance à vos yeux ?
_De quoi parliez-vous ?

C’était flou et net à la fois, comme un cauchemar qu’on aurait fait la veille, les terreurs nocturnes s’oublient moins facilement que les rêves calmes. Ou alors avait-il halluciné ? Il l’espérait, cela voulait dire que Donatien s’était empressé de venir le soigner, qu’il était plus inquiet pour lui blessé que la présence de Lucy et Aeden. Qu’il avait de l’importance pour l’ancien médecin.
Ce n’était pas impossible qu’il ait rêvé cette scène, après tout, il avait eu l’illusion d’entendre la voix familière d’une jeune femme durant tout le trajet de la plage jusqu’au bunker. Peut-être qu’il s’était évanouie avant et que ce moment de confrontation avec son mentor avait été le fruit de son imagination ?

_Tu es venu en présence d'un étranger alors que tu sais que c'est strictement interdit. De plus, tu étais gravement blessé.

Nevrabriel ferma doucement les yeux, non à cause des picotements de l’alcool sur sa plaie, elle le faisait déjà bien assez souffrir pour réagir à une douleur plus minime, mais il était dépité par le fait qu’il n’avait pas rêvé. Donatien avait bien eut ces mots, ces gestes … Il aurait aimé ne pas s’évanouir pour avoir le fin mot de l’histoire et en même temps sombrer avant pour ne pas avoir été témoin de tout ça.
L’écossais se surprenait à encore espérer alors qu’il se disait depuis tout à l’heure qu’il ne devait plus rien attendre de son mentor. Mais Donatien était un être de contradiction, il pouvait se montrer cruel et l’instant d’après presque compatissant, il jonglait entre ses humeurs tel un bipolaire et il était compliqué de lui en vouloir lorsqu’on tenait à lui …

_Voilà. N'hésites pas à bien t'hydrater. Tu as perdu beaucoup de sang, tu dois le récupérer. Et ménage-toi. Interdiction de sortir. C'est pour ton bien.

Pour son bien …  ces mots sonnaient presque parental, mais comment le savoir lorsqu’on n’a pas eu la présence d’un père pendant plus de vingt ans ? Peut-être que ces mots étaient simplement pour se faire pardonner ou bien insister sur le fait que le patient devait se ménager ? Aucune idée.

Mais interdiction de sortir ? Nevrabriel ne pouvait pas.

Mais il ne pouvait pas non plus avouer à Donatien pourquoi. Il fallait mieux que son ainé se connaissait pas l’existence même de ses sorties nocturnes pour retrouver la pupille de son pire ennemi. Malheureusement, personne ne connaissait le petit secret du noctambule, alors personne ne pouvait prévenir la jeune femme de son absence.
Nevrabriel acquiesça doucement, pleinement conscient qu’il mentait.

_Pardon.

Le jeune homme laissa Donatien interprété cette excuse comme il le souhaitait. Pardon de s’être énervé contre lui ? Pardon d’avoir emmené Aeden ici ? Pardon de toutes ses questions ? En vérité, Nevrabriel ne s’excusait pas de tout cela, il se sentait légitime dans cette histoire, non, il demandait pardon parce qu’il avait menti, qu’il allait désobéir, qu’il allait sortir, il avait l’irrationnel besoin de la voir et même s’il souffrait, il irait là-bas.
Donc pardon …

L’écossais bu sa tasse qui n’était plus aussi chaude. Il n’appréciait pas le gout mais son corps appréciait la composition, il devait boire de toute manière, ordre du médecin.

_J’aimerais savoir …

Nevrabriel releva les yeux vers Donatien mais vit dans son angle mort la cage de Jessy. Ce petit rat a du se délecter de la scène … si au début l’écossais s’en moquait, il n’avait pas très envie de poser des questions personnels à Donatien en présence d’autres personnes. Finalement il n’avait plus envie de parler, il n’avait plus envie de savoir, il n’avait plus de questions, il voulait juste se taire et être seul puisque la solitude était une oreille attentive. L’écossais eu un bref rictus de déception et de mécontentement avant de reporter son regard sur la tasse vide et tirer la couverture pour qu’elle soit de nouveau sur ses épaules.

_Non rien, ce n’est pas important. Je vais m’allonger.


Nevrabriel
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Jeu 24 Déc - 11:46
Ma vie n'a donc aucune importance pour toi ?



- Pardon ...

Ce simple mot achevait de renouer avec les mémoires du passé. Donatien soignait son patient, et celui-ci s'excusait. Il avait toujours appréciait cette façon qu'avait Nevrabriel de s'excusait pour tout et pour rien, comme s'il voulait se faire pardonner d'exister.
Donatien savoura cet instant avant de se rasseoir sur sa chaise et de se reconnecter au présent. Il devait accepter que son patient n'existait plus, même s'il souhaitait désormais qu'il le redevienne.
Le second finit sa tasse et Donatien contempla son vide. Il avait bien bu. Brave bonhomme.

- J’aimerais savoir …

Donatien se pencha légèrement en avant, à l'écoute.
Nevrabriel sembla faire un effort pour lever les yeux vers son chef, mais son regard se perdit un instant derrière l'épaule de Donatien. Il s'y figea avant de s'éteindre.

- Non rien, ce n’est pas important. Je vais m’allonger.

Donatien hésita. Il aurait aimé répondre à sa question. Il ne voulait pas le laisser dans l'inconnu.
Il se leva avec comme but de le raccompagner à son lit. Sa santé était plus importante que son savoir. Il lui fit comprendre d'un geste de la main qu'il allait l'accompagner jusqu'à sa chambre. Il fit bien attention à ce que sa couverture ne tombe pas et qu'il reste bien au chaud. Il était important qu'il maintienne sa température.
En tirant le rideau pour créer une ouverture, il ne put s'empêcher de le relancer :

- Que voulais-tu me demander ? Tu n'as pas à avoir peur de me poser des questions, tu le sais.

De toute façon, depuis sa conversation avec Edelweiss, il s'attendait à tout. Après tout, elle lui avait posé des questions d'ordre sexuel. Encore aujourd'hui, il était déboussolé par ça.



Docteur Elpida
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 14 Jan - 17:57


Ma vie n’a donc aucune importance à vos yeux ?
_Non rien, ce n’est pas important. Je vais m’allonger.

Le jeune homme posa une main sur son flanc alors que l’autre était sur la table pour l’aider à supporter son propre poids jusqu’à ce que ses jambes fassent le reste du travail. Plus on était grand, plus la gravité était pesante. Heureusement que son corps avait enfin décidé d’arrêter de pousser vers les cieux, bien qu’il aurait aimé toucher les étoiles, cela avait parfois quelques inconvénient d’avoir une grande taille.
L’ancien médecin de l’écossais se leva également, lui faisant comprendre qu’il allait raccompagner le blessé à sa chambre. Patience et douceur étaient des qualités que Nevrabriel ne reconnaissait pas à son ainé, et pourtant, il semblerait que Donatien puisse en faire preuve, comme si la personne de la veille était une autre personne, un cauchemar.

La traversé de la cuisine à son box était un calvaire. Lorsqu’il marchait, s’appuyer sur la jambe du côté de son flanc blessé était douloureux, mais marcher de sa cheville enflée n’était pas mieux, chacun de ses pas lui faisait mal quelque part et le rendait lent dans sa marche alors que Donatien maintenait sa couverture pour qu’elle ne tombe pas.
Patience et douceur … comment pouvait-il en avoir alors qu’il semblait également regorger de haine, de colère et de mépris lorsqu’une petite chose le contrariait ?

_Que voulais-tu me demander ? Tu n'as pas à avoir peur de me poser des questions, tu le sais.

Le jeune homme lança un bref regard à son médecin avant de s’avancer vers l’intérieur du box pour venir s’allonger dans son lit de fortune. La terre était bien basse …
Une fois allongé, il tenta de mettre correctement sa couverture, sentant une vague de froid geler son sang, comme s’il était atteint d’une vilaine grippe. Alors que ses mains se battaient avec la couverture, sans force, il tourna la tête vers Donatien.
Il avait fait preuve de beaucoup de calme, alors, peut-être qu’il pourrait poser cette question. Une question que Donatien n’allait certainement pas aimer puisque pour lui les sentiments étaient quelque chose de futile … peut-être que oui … peut-être que c’était le cas, que les sentiments rendaient faibles, faisaient faire des erreurs, mais sans sentiments, que restait-il ? Mise à part une coquille vide et la satisfaction de survivre sans vivre pour autant ?

_Pour vous ... c’est quoi … aimer quelqu’un ? Pas forcément dans le sens amoureux.

Peut-être que dans le fond, c’était cela le problème, ils n’avaient pas la même définition, le même sens de l’amour quel soit familiale, amical, amoureuse, spirituel …

En vérité, Nevrabriel ne voulait pas poser cette question, il voulait lui demander « Avez-vous déjà aimé quelqu’un ? » sans parler d’une relation amoureuse. Mais Donatien aurait certainement répondu qu’il aimait Lucy, Béatrice, qu’il a aimé Adèlys et cette fameuse « Rose ». Mais qu’en savait-il de l’amour dans le fond ? Comment voyait-il l’amour ? Si pour lui aimer voulait dire enfermer les gens pour qu’ils restent auprès de lui, qu’allaient devenir Lucy et Béatrice ? Ce n’était pas cela « aimer » pour l’écossais …
Nevrabriel n’avait pas non plus formulé cette question ainsi, car, selon la réponse de son mentor, il serait finalement fixé sur sa relation avec l’ancien médecin, ce qu’il représentait aux yeux de ce dernier.

Finalement, c’était cela la véritable question ; qu’était-il pour Donatien ?

Nevrabriel
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Ven 22 Jan - 17:35
Ma vie n'a donc aucune importance pour toi ?



C'était assez gratifiant d'être en meilleur forme que Nevrabriel, d'être ce soleil dont avait besoin la plante fanée qu'était le Pavot. D'être son eau.
Donatien le raccompagnait en veillant à ce que ce grand dadais ne tombe pas - bien qu'avec sa force de mouche, il n'aurait pas pu être d'une grande aide. De plus, chaque pas semblait torturer son ancien patient. Son visage était déformé par la douleur. Ses traits devenaient alors momentanément monstrueux. Alors que Donatien, lui, était lisse, impeccable, éclatant. Nevrabriel s'était puni tout seul, subissant le châtiment qui résultait de ses propres actions. Donatien n'avait même pas à le sanctionner, le karma s'en était chargé pour lui.

- Pour vous ... c’est quoi … aimer quelqu’un ? Pas forcément dans le sens amoureux.

Donatien s'arrêta sur place, interpellé par cette drôle de question. D'abord Edelweiss l'interrogeait sur la sexualité, maintenant Nevrabriel sur l'amour. Donatien savait qu'il aurait dû dispenser des cours à ce sujet, mais il avait été trop pudique et trop inquiet. Il ne voulait pas apprendre à ses patients les notions de l'amour et ses conséquences. Parce que l'amour n'existait pas. Une ex du collège lui avait déjà fait la morale à ce sujet, alors qu'il était au collège. Il se souvint d'elle, avec les cicatrices qu'il lui avait laissé, fumant une cigarette dans son lit, laissant alors une trace insupportable de son odeur. Avec sa voix nasillarde, elle lui avait raconté qu'il y avait des distinctions dans les formes d'amour : celui de la famille, des amis, des amoureux, et encore l'affection et toutes ses déclinaisons. Donatien n'avait rien compris à son charabia. Il n'y avait pas d'amour dans sa propre cellule familiale, juste des réponses à des besoins primaires. Il n'avait jamais eu d'amis et s'en portait bien. Quant aux sentiments amoureux, il n'en avait jamais éprouvé.
Et du collège jusqu'à aujourd'hui, il tenait encore le même discours. Le peu d'amis qu'il avait réussi à se faire l'avait trahi.
Il n'y avait que ses fleurs.

- L'amour est un concept, et pour les plus chanceux, une réaction hormonale et chimique du corps. Ce n'est pas réel, ce n'est même pas une émotion. L'amour, c'est ton cerveau qui te tend un piège.

Il avait déjà expliqué à ses patients les différentes émotions : la peur, la colère, la joie, la tristesse. Etant donné que ses bilans portaient sur l'aspect psychologique, c'était une des premières choses qu'il leur enseignait afin qu'ils puissent être précis dans la description de leur ressentis.
Il ouvrit les rideaux du box pour laisser Nevrabriel entrer et prépara son lit, puis il lui adressa un sourire bienveillant :

- Tu n'as jamais aimé, et tu n'aimeras jamais.

Docteur Elpida
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 26 Jan - 15:14


Ma vie n’a donc aucune importance à vos yeux ?
_L'amour est un concept, et pour les plus chanceux, une réaction hormonale et chimique du corps. Ce n'est pas réel, ce n'est même pas une émotion. L'amour, c'est ton cerveau qui te tend un piège.

Nevrabriel écoutait, allongé, fatigué, il sentait un léger tremblement dans sa main qu’il dissimula sous sa couverture. Un effet de sa maladie qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps … la fatigue, surement.
Le jeune homme avait écouté religieusement, assimilé l’information, cligna deux fois des paupières, puis regarda le plafond, perdant son ancien médecin du regard.

_Tu n'as jamais aimé, et tu n'aimeras jamais.

Bien qu’il entendait parfaitement, les mots de Donatien résonnait autrement dans l’esprit du jeune homme : « Je ne t’ai jamais aimé, et je ne t’aimerai jamais. »
Cette phrase révélatrice le ramena à son enfance et particulièrement à ses géniteurs. Son père, il en garda des sourires malgré que le reste de son visage se voulait flou. Pourtant, Nevrabriel savait qu’en grandissant il commençait à lui ressembler de visage. En taille, il l’a surement dépassé. Le jeune homme ne connaissait pas l’exact taille de son père mais la dernière fois qu’il l’avait vu, il y a deux ans, ils se regardaient quasiment dans les yeux.
Il ne voulait pas ressembler à son père.
Mais il voulait encore moins ressembler à sa mère.
Il a toujours béni le ciel pour avoir eu la chevelure rouge de sa grand-mère, reniant le noir de jais de son géniteur et le roux carotte de sa génitrice. Mais Nevrabriel avait le nez de sa mère, fin et délicat, légèrement retroussé, ces rares nez que l’on trouve charmant. Il aurait préféré que tout son code génétique saute une génération et ressembler à ses grand parents, tout comme Merywen qui était le sosie de sa grand-mère. Il aurait préféré ne pas avoir la peau laiteuse de sa mère ou la mâchoire ferme de son père. Ils auraient préféré d’autres parents …

« Je ne t’ai jamais aimé, et je ne t’aimerais jamais. » Sa mère aurait pu le lui dire qu’il ne serait pas étonné. Et en y pensant, son père aurait pu le lui dire également que ça aurait du sens. Si ses géniteurs ne l’aimaient pas, que Donatien ne l’aimait pas, qu’Agnès ne l’aimait pas, ces mots avaient finalement du sens. Nevrabriel aurait pu y croire s’il n’y avait pas Lucy et Aeden.
Eux l’aimaient.
Peut-être qu’ils l’aimaient parce que l’écossais n’avait pas cherché en eux père ou mère. Peut-être que Donatien avait raison sur la définition de l’amour, si cela s’appliquait à une relation parent-enfant.

Le jeune homme tourna de nouveau le regard vers Donatien, sans expression sur le visage mis à part la fatigue qui creusait ses paupières.

L’enfant qu’avait connu Donatien cherchait des parents, cherchait un père en sa compagnie. Mais Nevrabriel n’est plus un enfant. Il n’avait plus ses grands yeux innocents, ses 1m50 et son corps frêle. Il n’avait plus 13 ans. Ils n’avaient plus de parents et n’en cherchait plus, alors, finalement, cela lui faisait beaucoup moins mal qu’il ne le pensait en posant sa question. La réponse de Donatien était l’élément déclencheur qu’il lui fallait. Il était prêt à être indépendant de toute affection parentale. Il était un adulte maintenant et n’avait plus besoin qu’on le guide, il pouvait prendre et assumer ses propres choix.

_Moi, je vous ai aimé.

Nevrabriel resta un instant la bouche ouverte avant de la refermer tout doucement. Il ne pensait pas que ses mots traverseraient sa pensée. Il tourna la tête vers le mur pour chasser le reste de ses réflexions.
Il avait pourtant parlé au passé … alors … c’était vraiment fini ?
L’écossais se mit à penser à cette jeune femme qu’il allait voir près du lac. Il ne savait pas pourquoi il pensait à elle alors qu’il pourrait penser à Ulysse, à Aeden, à Lucy mais également à Astrid.
Et il pensa a Astrid … ça ne lui faisait plus si mal à présent.

Donatien avait tort. Du moins, pour l’écossais. Nevrabriel était persuadé que l’amour n’était pas une chimère mais ne voulait pas partager ses réflexions avec Donatien ou débattre avec lui du sens des sentiments. Ils ne se comprendraient pas.

_Pardonnez-moi, je suis fatigué, je divague …

Nevrabriel ne savait pas si congédier Donatien était une bonne idée, ou si le laisser partir de lui-même était mieux. Il ne savait pas non plus s’il allait rester dans le bunker … mais il y avait Lucy, et il s’en voudrait de la rendre triste s’il partait alors qu’elle était enfermée telle une poupée dans une cage de verre.
L’incertitude lui donnait sommeil mais il se força à ne pas clore ses yeux tant que Donatien serait à ses cotés.


Nevrabriel
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Jeu 4 Fév - 13:22
Ma vie n'a donc aucune importance pour toi ?



Donatien, assis à côté de Nevrabriel, le regardait. C'était rassurant cette sensation familière : Nevrabriel allongé, et Donatien à son chevet qui le contemplait. Il en avait passé des nuits près de lui, à simplement être là. Quand il avait une insomnie il allait s'occuper, et aussi se réconforter, en allant s'assurer que ses patients, eux, dormaient bien.
A y réfléchir, c'était une place particulière d'être ainsi au chevet d'une personne. Soit on y est parce que l'autre est hospitalisé, soit parce qu'on est parent et qu'on lit une histoire à notre enfant pour l'endormir. Donatien n'avait jamais eu ce parent pour l'embrasser sur le front avant qu'il ne rejoigne Morphée, mais il avait entendu à l'Institut, par les autres enfants, que c'était monnaie courante.
Il se demanda si toutes ces années, et encore aujourd'hui, auprès de qui il était. L'enfant ou le malade ?

-Moi, je vous ai aimé.

Par soucis de protection psychologique, Donatien n'entendit pas vraiment ces mots. Il venait de se faire tout un discours sur l'inexistence de l'amour, parce que lui ne l'avait jamais connu, et Nevrabriel ruinait toute sa théorie en une phrase. Donatien ne pouvait pas être aimé, c'était impossible. Nevrabriel devait certainement lui mentir. Ou alors c'était la fièvre et la fatigue. Donatien lui apporterait un verre d'eau tout à l'heure pour l'aider à surmonter ses délires.

- Pardonnez-moi, je suis fatigué, je divague …

Cette phrase, sur le moment, rassura Donatien. Mais plus tard, il sera dépité d'apprendre que même son dernier patient ne pouvait avoir de l'affection à son égard. Il ne se suicidait pas, mais en tuant ses émotions, il commettait une forme de meurtre. A croire que tous les patients de Donatien avait ce point commun d'attirance pour la mort. Si Donatien avait été leur père, il leur aurait alors transmis le gène de l'autodestruction.
Voyant son patient tomber au fur et à mesure dans le sommeil, Donatien se décida à le laisser s'endormir. Il le contempla un long moment, comme s'il savait qu'il appréciait pour la dernière fois cet instant. Comme si un pressentiment lui criait de profiter d'être là, avec lui, comme il l'avait toujours été.
Quand il revint à la réalité, il se leva en silence afin de ne pas le réveiller. Il alla remplir un verre d'eau et revint le poser près de son ancien patient. Il le regarda, une dernière fois, avant de retourner dans sa propre chambre. Les choses étaient à leur place finalement. Le patient était redevenu patient, et le médecin était soignant. Il n'y avait plus de Second et de chef. Demain serait un jour meilleur, non ?


Docteur Elpida
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