contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

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Margaret ; Rose
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Eizenija ; Solveig
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bébé modo

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 18 Fév - 10:15

Tu connais la Reine des
neiges ?

Lorsque le jeune homme ne travaillait pas sur la construction de la serre, il s’instruisait sur la mécanique et l’électricité afin d’honorer ses propos lorsqu’il avait demandé la main de Katerina. Remettre le courant et reprendre contact avec le continent était son principal objectif, ainsi Katerina pourra de nouveau avoir son traitement et vivre très très longtemps. Cela avait surement un sous-entendu égoïste de ne pas vouloir l’enterrer. Il ne supporterait pas qu’elle meure avant lui et l’abandonne dans un monde aussi terne. Mais même s’il n’était pas démuni d’intelligence, les bouquins semblaient lui parler chinois. Il devait passer des heures sur un chapitre pour comprendre, mais même s’il comprenait la théorie, en pratique … le printemps approchait, il verrait bien comment il se débrouillerait.

Alors qu’il était concentré sur sa lecture, un groupe de petites filles vinrent à lui pour lui demander de jouer avec elle. Sensible aux enfants, il déclina avec regret mais leur proposa de chanter une chanson avant qu’elle ne parte jouer ailleurs. Une des gamines lui demanda de chanter « la reine des neiges ».

… AH …

C’était quoi ça ? « La reine des neiges » ? Il n’avait jamais entendu ce titre. Mais ça faisait 10 ans qu’il était coupé du monde extérieur, et vu l’âge des gamines, elles devaient être ici depuis 1 ans ou 3 maximum. Il y avait sans nul doute un gros écart de culture musicale.
Elles n’auraient pas pu lui demander une comptine, c’était intemporel et plus facile …
Devant la tête d’incompréhension de l’écossais, les petites filles se sont mises à chanter, très faux d’ailleurs, pour lui apprendre les paroles avant de partir en riant. Nevrabriel les regarda partir, un sourire au coin, trouvant que cette chanson restait tout de même en tête. Puis,  il se remit à sa lecture, allongé sur le banc. Il faisait légèrement froid mais pas assez pour qu’il le ressente et commença à somnoler progressivement jusqu’à s’assoupir.
Finalement, une masse sur son torse vint le réveiller en sursaut. C’était le chien de Vincent.
L’écossais se redressa en caressant la tête du chien avant de voir le maître aller à sa rencontre.

_Salut.

Nevrabriel finit de se redresser pour s’asseoir sur le banc. Il toisa Vincent avec un sourire taquin au coin des lèvres.

_Tu travailles pour une fois ?

La question n’avait rien de méchante, il se moquait gentiment du vietnamien, se disant que ce dernier avait assez d’humour pour ne pas prendre la mouche. Le roux se décala légèrement pour laisser de la place à Vincent si ce dernier voulait s’asseoir à côté de lui. Nevrabriel ferma son livre et croisa les jambes.
Peut-être que Vincent pourrait l’instruire, il serait étonnant que l’asiatique ait été enfermé lui aussi pendant 10 ans ici en tant que patient, sans accès à internet ou la culture, autre que ce que voulait bien offrir l’Institut espoir.

_Dis, tu connais  « La Reine de la neige » ?





Nevrabriel
Image : Tu connais la Reine des neiges ? [pv : Vincent] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Vincent Hoai-Minh TranMilicien (Institut Graham)
Ven 19 Fév - 22:08
La Reine de la neige✎ ft. le BG

Vincent avait été envoyé, avec un groupe de milicien, éloigner une bande d’électrons libres trop proche des frontières. Bon, la consigne disait « éloigner », mais elle disait aussi « ou recruter », sauf que les miliciens s’étaient faits insultés, alors ils avaient envoyés des cailloux sur les électrons libres. Vincent avait trouvé ça très drôle, jusqu’à ce que Bobby se prenne un caillou perdu. Là c’était moins drôle. Du coup il avait sauté dans le tas avec Bobby et il les avait fait fuir, et EN PRIME il avait récolté une jolie couverture que l’un des électrons avait laissé. C’était une couverture Hello Kitty.

La classe.

Le groupe était revenu, et Vincent avait décidé de s’en griller une pour se récompenser de son travail bien fait (en fait, il s’en serait grillé une dans tous les cas). Mais en s’approchant, il aperçut une touffe de cheveux rouges sur le banc.

Nev ?

Le sourire de Vincent était celui d’un loup vorace.

« Vas y Bobby, attaque ! » lança-t-il à son chien.

Bobby, peu habitué à attaquer mais habitué à la folie de son maitre, avait couru vers Nev pour le léchouiller. Mais le beau-gosse roux l’avait vu avant que le chien ne l’atteigne et se contenta de se redresser en caressant le chien.

-Salut. Tu travailles pour une fois ?

Vincent se rapprocha à son tour, mais son expression était dure et son sourire absent.

-Oui. Et peut-être que tu devrais t’y mettre d’ailleurs.

Incapable de contenir son sérieux, son expression se fendit d’un sourire espiègle et il donna une claque sur l’épaule du titan.

-J’déconne ! Comment tu vas, mon Steve préféré ?

-Dis, tu connais  « La Reine de la neige » ? l’interrompit Nev.

Vincent arqua un sourcil, et l’observa pour vérifier s’il se foutait de sa gueule ou pas, mais il comprit que Nev ne devait pas se foutre de la gueule de grand monde. Alors son sourire se fit carnassier.

-La « Reine de la neige » hein…Ouais, j’connais. C’est une chanson qui ressemble à ça :

Il s’éclaircit la voix et se mit à chantonner sur les notes de la Reines des Neiges :

« Libérée, Délivrée, J’ai enfin pu avorteeeeeer
Libérée, Délivréééééée, C’est décidé je vais baiseeeeer
Sans capotes ! Women power !
J’prendrais la piluuuule
C’est pas comme si j’en avais quelque chose à carrer…
»

Vincent haussa les épaules, l’air faussement désespéré.

-Ouais, c’est une chanson un peu étrange, mais les jeunes l’aiment bien…Où va le monde ! Je me le demande !

Vincent Hoai-Minh Tran
Image : Bobby, le chien plus intelligent que son maîtreFiche personnage : Ma vie est une fêteEspace personnel : Mon carnet de ventesGroupe : Institut GrahamAge : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 22 Fév - 15:21

Tu connais la Reine des
neiges ?

Vincent semblait perplexe ou intrigué. Nevrabriel le regarda, impassible. Il se doutait que sa question était étrange vu que des gamines avaient ri tantôt de son ignorance. A quel point l’était-il ?

Le milicien se mit à sourire, un sourire que l’écossais ne compris pas mais qui ne le fit pas sourire, il se contenta de caresser la tête du gros chien en attendant la réponse du maitre.

_La « Reine de la neige » hein…Ouais, j’connais. C’est une chanson qui ressemble à ça :

Même s’il ne le montrait pas, Nevrabriel était pendu aux lèvres du jeune homme. Même si les petites filles lui avaient fait un mini concert, il restait très curieux. Il voulait demander à Vincent si c’était le titre d’une chanson ou bien une chanson dans un film, quelque chose du genre, mais ça ne le dérangeait pas d’entendre les gens chanter, laisser vivre leur âme d’artiste.

« Libérée, Délivrée, J’ai enfin pu avorteeeeeer
Libérée, Délivréééééée, C’est décidé je vais baiseeeeer
Sans capotes ! Women power !
J’prendrais la piluuuule
C’est pas comme si j’en avais quelque chose à carrer… »


Vincent haussa les épaules. Nevrabriel avait les yeux ronds.
Il regrettait d’avoir posé la question.

_Ouais, c’est une chanson un peu étrange, mais les jeunes l’aiment bien…Où va le monde ! Je me le demande !

Les yeux vairons de l’écossais revinrent doucement à leur forme naturelle. Il ne savait que penser. Amusé,  indigné ? Soupire, rire ?
Finalement, ce fut un pouffement qui sorti entre ses lèvres. Il se mordit la lèvre inférieure pour ne pas rire ou sourire, tournant la tête sur le côté pour voir si d’autres personnes avaient été témoin de la scène, avant de finalement s’exprimer :

_T’es vraiment ignoble.

Nevrabriel n’aurait jamais pensé trouver un être tel que Vincent attachant. Désinvolte et décadent, surement peu fiable et infidèle, mais attachant quelque part. L’écossais était certain qu’il ne dormirait pas à côté de lui l’esprit tranquille, qu’il n’allait pas se confier à lui que ce soit sur ses joies ou ses soucis ou bien même lui confier la sécurité de ses proches s’il devait lui arriver malheur, mais il était attachant tout de même.
Peut-être, dans un autre contexte, dans une autre vie, Nevrabriel lui aurait donné son amitié.
Le jeune marié tourna finalement la tête vers le vietnamien après avoir su faire taire le rire qui voulait s’échapper de ses lèvres :

_Tu chantes pas trop mal mais j’espère que tu n’espérais pas faire carrière après ton passage chez les miliciens. Et plus sérieusement, je voulais savoir d’où venait la chanson et pas entendre les paroles.








Nevrabriel
Image : Tu connais la Reine des neiges ? [pv : Vincent] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Vincent Hoai-Minh TranMilicien (Institut Graham)
Mar 9 Mar - 10:05
La Reine de la neige✎ ft. le BG

L’expression de Nev refit la journée de Vincent qui ne lutta pas contre son envie de rire et éclata d’un rire franc.

-T’es vraiment ignoble, lui dit le rouquin avec un léger sourire aux lèvres.

Vincent lui fit un clin d’œil.

-Je ne vois pas de quoi tu parles, ce sont les vraies paroles !

C’était rare de voir Nev sourire, alors le milicien en profitait. C’était peut-être un beau-gosse incontestable, mais il était aussi triste qu’une porte de prison, alors Vincent se faisait le pari de le dérider autant que possible (et aussi de le mater autant que possible, mais il n’était pas non plus du genre à harceler sexuellement ceux qu’il trouvait beau sinon il ne s’en sortirait plus !).

-Tu chantes pas trop mal, reprit Nev, mais j’espère que tu n’espérais pas faire carrière après ton passage chez les miliciens. Et plus sérieusement, je voulais savoir d’où venait la chanson et pas entendre les paroles.

Vincent ricana et haussa les épaules.

-T’inquiète, je préfère les métiers qui rapportent, lui répondit-il avec un nouveau clin d’œil. Et les métiers sans horaires, de préférence. Et sans patrons. La vraie vie, quoi !

Il eut un sourire taquin tout en reprenant une taffe.

-C’est juste une musique pour gosse dont tout le monde s’en fout…Nan, la vraie question, mon mignon, c’est : pourquoi t’as toujours l’air si tendu ? On est seuls, sous un beau p’tit soleil, et tu souris si peu qu’on dirait que tu les économises pour le prochain hiver ! Mon p’tit Nev, je pense que ce n’est pas à une musique pour gosse que tu devrais réfléchir…mais à une manière de te détendre. Parce que ton p’tit sourire, moi, je veux le voir plus souvent !

Il s’assit sur le banc à côté de lui, puis trouvant la position inconfortable, il fit un demi-tour sur ses fesses et termina la tête à l’envers et dans le vide, les jambes plaquées contre le dossier, en une position encore plus inconfortable mais bien plus divertissante. Bobby s’approcha et lui lécha le visage. Vincent le repoussa gentiment, ses cheveux roses pendants autour de son visage en un tableau des plus étranges.

-Dis-moi, ça te dirait que je te montre un endroit sympa ? Un endroit où se défouler, et où rien n’a d’importance ? Sinon, je peux t’expliquer les origines de la Reine des Neiges, mais crois-moi, c’est bien moins drôle !


Vincent Hoai-Minh Tran
Image : Bobby, le chien plus intelligent que son maîtreFiche personnage : Ma vie est une fêteEspace personnel : Mon carnet de ventesGroupe : Institut GrahamAge : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 10 Mar - 10:10

Tu connais la Reine des
neiges ?

_T’inquiète, je préfère les métiers qui rapportent. Et les métiers sans horaires, de préférence. Et sans patrons. La vraie vie, quoi !

La vraie vie … Nevrabriel se demanda pendant un instant ce qu’était la vraie vie. Il était ici depuis si longtemps qu’il avait oublié quelque peu à quoi ressemblait à la vie dehors de cette étendue d’eau. A quoi ressemblait les grandes villes, les supermarchés, les écoles. Qu’est-ce que ça faisait d’enfiler une cravate tous les jours ou bien de conduire. Mais oui, qu’est-ce que ça faisait de conduire ?

Qu’est-ce que ça faisait de vivre ?

Nevrabriel aurait aimé avoir plus de temps pour le savoir. S’ils reprenaient contact avec le continent, que Katerina retrouvait ses médicaments, il lui demanderait de voyager. Il aimerait voir où elle a grandi, il aimerait lui montrer où lui avait grandi. Il aimerait lui présenter sa sœur, il aimerait renouveler ses vœux en Russie pour être officiellement mariés aux yeux de la terre qui avait vu naitre son épouse. Il aimerait avoir assez de temps pour faire les études de ses rêves, observer les étoiles et aller sur la lune.

_C’est juste une musique pour gosse dont tout le monde s’en fout…Nan, la vraie question, mon mignon, c’est : pourquoi t’as toujours l’air si tendu ? On est seuls, sous un beau p’tit soleil, et tu souris si peu qu’on dirait que tu les économises pour le prochain hiver ! Mon p’tit Nev, je pense que ce n’est pas à une musique pour gosse que tu devrais réfléchir…mais à une manière de te détendre. Parce que ton p’tit sourire, moi, je veux le voir plus souvent !

Nevrabriel resta silencieux.
Pourquoi est-ce qu’il avait toujours l’air tendu ?
Peut-être était-il triste parce qu’il n’avait pas envie d’être ici ? Dans un monde idyllique il ne serait pas obligé de fuguer pour retrouver Lucy par exemple ? Peut-être qu’il était tendu parce que son mariage avait été une polémique ? Peut-être parce qu’il avait perdu Donatien pour toujours ? L’écossais tourna doucement son visage vers ses pieds.
Peut-être que, tout simplement, pour obtenir quelque chose, il devait en sacrifier une autre ?

Vincent vint près de l’écossais qui lui avait laissé de la place, mais, au lieu d’être civilisé, Vincent se mit à faire le mariole et inversa sa position, la tête en bas, les jambes sur le dossier. Il espérait que l’écossais trouve cela amusant ?
Bobby semblait enchanté de pouvoir lécher le visage de son maitre mais ce dernier le repoussa avec bienveillance. L’énorme chien était vraiment attachant.
S’il devait adopter un animal, l’écossais aimerait bien un chien. S’ils partaient d’ici, vivre on ne sait où, est-ce que Katerina aimerait bien avoir un chien ? Pour le coup elle pourrait l’appeler Victor, Nevrabriel n’y trouverait, étrangement, aucune objection.

_Dis-moi, ça te dirait que je te montre un endroit sympa ? Un endroit où se défouler, et où rien n’a d’importance ? Sinon, je peux t’expliquer les origines de la Reine des Neiges, mais crois-moi, c’est bien moins drôle !

Un endroit où rien n’a d’importance ?
Nevrabriel leva les yeux vers le ciel, ses longues mèches rouges dansant avec la brise, caressant légèrement son visage à quelques endroits.
Il gardait tant de choses en lui, ne les exposait jamais, ses milliers de regrets, ses milliers de tourments, ses doutes, ses peines. Les choses qu’il aurait aimé oublié mais qu’il ne pouvait pas. Il était loin le temps où il souriait constamment et faisait sourire les autres.

Se défouler, il en avait besoin.

_D’accord.

Que risquait-il à suivre Vincent ? A part s’il l’emmenait dans une pièce de torture pour tabasser des électrons libres, cela ne pouvait pas être dangereux ou sordide. Peut-être que cela ferait en effet du bien au jeune homme, relâcher la pression, se détendre, cesser d’imaginer que chaque individu qui lui parlait était son ennemi.
Nevrabriel tourna finalement la tête vers celle renversée de Vincent, esquissant un faible sourire sur le côté, avant de dire, le ton intéressé :

_Allons-nous « défouler ».






Nevrabriel
Image : Tu connais la Reine des neiges ? [pv : Vincent] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Vincent Hoai-Minh TranMilicien (Institut Graham)
Ven 12 Mar - 9:34
La Reine de la neige✎ ft. le BG

Vincent fixait Nev, en attente de sa réponse, un sourire au lèvre malgré sa tête en bas.

-D’accord. Allons-nous « défouler ».

Vincent sourit plus largement et tapa dans ses mains avec excitation.

-Ah ! Très bonne décision !

Il prit son élan et d’une pirouette ratée il se remit sur ses jambes (ratée, essentiellement parce qu’il se fit mal à la nuque en se remettant dans le bon sens, et tituba en retrouvant ses appuis. Oui, Vincent était peut-être agile, mais ce n’était pas vraiment un acrobate…). Sans gêne ou embarras, il épousseta sa veste en cuir, puis sortit une cigarette de sa poche (une vraie cigarette roulée, pour une fois !) et l’alluma tout en reportant un regard vers le rouquin.

-Suis-moi, j’vais t’y guider.

Bobby se leva et emboita le pas de son maitre qui expirait la fumée venue poisser ses poumons. Le maitre en question rejoignit la forêt, qui avait bien repoussé depuis le premier incendie, et avait survécu au second. Il suivit un sentier à moitié effacé, que lui seul connaissait, où les touffes noires de poils de Bobby coincées dans les branches basses indiquaient son passage. Il alla au plus profond des bois, jusqu’à quitter le territoire de Graham et entrer celui des électrons libres. Pendant le trajet, il fredonna la Reine des neiges et discuta tranquillement avec Nev de sujets très intéressants, comme « la légalisation du cannabis dans le monde » ou « est-ce qu’un vétérinaire est un vrai médecin ? » ou encore (et plus surprenamment) :  la vie serait-elle plus belle si on suivait les commandements du contractualisme, ou serait-elle plus simple ?

-Toi, tu m’as plus l’air d’un nihiliste, fit remarquer Vincent. Tu considères que rien n’a d’importance, que nous ne sommes qu’un grain de poussière dans l’univers, pas vrai ? Ca se voit que t’es pas un rigolo. Oh, ne me regarde pas comme ça ! Quand j’étais interné à l’Institut avant d’être vigile, y’avait que des bouquins de philo à lire : c’était ça, la vraie torture.

Puisque Nev était plus taciturne que Vincent, c’était surtout lui qui faisait la discussion, avec sa nonchalance, son enthousiasme et son je-m’en-foutisme à tout épreuve. Enfin, l’air marin les indiqua d’une brise violent qu’ils étaient parvenus aux alentours des falaises. Et en effet, les pins se découvraient légèrement pour dévoiler l’horizon et l’étendue infinie de la mer. Devant cette fenêtre de verdure, quoique le bord de la falaise soit encore loin et que de nombreux petits arbres protégeaient les lieux des embruns, se trouvait une des planques de Vincent . On y trouvait un grand manteau de fourrure (volé ou échangé ?) élimé étendu au sol avec négligence en guise de couverture, et de nombreuses bouteilles vides renversées ici et là. Quelques plants de beuh profitaient du soleil pour pousser, c’était bien le seul endroit qui semblait soigné et entretenu avec amour. Il y avait aussi un coin ou de vieux draps troués avaient été étendus, et qui semblait servir de panier pour Bobby parce qu’il vint immédiatement s’y allonger après avoir bu dans une gamelle d’eau juste à côté.

Vincent se saisit de quelques bouteilles vides et s’avança un peu à l’extérieur de la planque pour les placer plus loin, sur des rochers qui se rapprochaient dangereusement du vide. L’air y était…vivifiant !

Et le vide dangereux.

-Voilà les règles, Nevounet ! commença Vincent. Règle numéro un : on s’en fout des règles. Prend une branche là (il lui montra une branche par terre) ou un caillou, et défonce ces bouteilles. Tu peux aussi casser ça.

Il lui montra des meubles à moitié cassé, sur le côté : des chaises, surtout, et aussi…une commode ? Comment avait-il amené une commode jusque-là ??

Comme pour illustrer ses propos, Vincent se saisit d’un caillou et, après s’être reculé à distance suffisante, l’envoya et le fracassa contre une des bouteilles. Les débris de verre vinrent rejoindre ceux qui jonchaient le sol.

-Ah ! Ca, c’était pour ces connasses de flammes qui ont failli tuer Bobby !

Vincent reporta son attention vers Nev.

-C’est libérateur de crier les choses qui pèsent sur ton esprit. Vas-y, essaye !


Vincent Hoai-Minh Tran
Image : Bobby, le chien plus intelligent que son maîtreFiche personnage : Ma vie est une fêteEspace personnel : Mon carnet de ventesGroupe : Institut GrahamAge : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 15 Mar - 10:57

Tu connais la Reine des
neiges ?

_Ah ! Très bonne décision !

Cette phrase fut le commencement d’une aventure.
Nevrabriel ferma son énorme bouquin, un peu obligé de l’emmener avec lui mais ce n’était pas grave, il pourrait toujours le poser dans un coin une fois arrivé. L’écossais se demandait silencieusement comment Vincent avait pu avoir encore des cigarettes alors que cela faisait plus de sept mois qu’ils n’avaient pas de contact avec le contient. Cet homme avait une réserve infinie de tabac en plus d’avoir des plants de cannabis ? Mystère.

Nevrabriel suivait son guide, appréciant l’odeur de la mousse humide, le toucher des écorces, la vue de la nature qui suivait sagement le cycle du temps. Il se souvenait de ces arbres qu’il avait replantés pendant des mois, souvent en compagnie d’Aeden. Il se souvenait aussi qu’il s’était souvent perdus ici les premières semaines de son arrivé. Des souvenirs … qui s’effaceront un jour. Tout comme Loreleï. Il ne s’était pas souvenu d’elle avant que son corps ne heurte le sol avec fracas, le tachant de rouge. Il avait encore de la peine à se souvenir d’autre chose que son corps sans vie et de sa main tendu lorsqu’elle lui a offerte sa paire de lunette abimée.

Le sentier devint de plus en plus petit et la taille de Nevrabriel ne l’aidait pas vraiment à suivre aisément son guide. Il travailla une souplesse qu’il avait perdue avec le temps. Les deux hommes parlaient de tout et de rien, Vincent se montra plus intelligent qu’il ne voulait bien laisser paraitre. Ce qui était plaisant pour l’écossais qui aimait les conversations intelligentes, un trait de caractère qui l’avait rapidement séduit chez Katerina. Mais si l’écossais aimait le bon mot, Vincent semblait trouver ça peu intéressant, même s’il continuer de converser dans cette voie avec son cadet. Malgré la différence de hauteur, son mariage et son air taciturne, Nevrabriel restait parmi les  plus jeunes des adultes, il n’avait que 22 ans après tout.

_Toi, tu m’as plus l’air d’un nihiliste. Tu considères que rien n’a d’importance, que nous ne sommes qu’un grain de poussière dans l’univers, pas vrai ? Ca se voit que t’es pas un rigolo.

Nevrabriel plissa légèrement les yeux comme seule réponse.

_Oh, ne me regarde pas comme ça ! Quand j’étais interné à l’Institut avant d’être vigile, y’avait que des bouquins de philo à lire : c’était ça, la vraie torture.

La lecture … ils étaient tous passés par là, quand l’ennuie était devenue leur meilleur amie, il n’y avait plus que ça, la lecture. Heureusement pour l’écossais, sa grand-mère lui avait offert son violon, parce qu’après avoir épluché toute la bibliothèque, il ne restait que les manuelles sur les différentes races de tortues et les vieux livres d’images pour les enfants.
Passionnant …

Enfin bon, cette lecture forcée, même si elle n’avait pas plus à Vincent, avait fait en sorte qu’il ne soit pas totalement abruti, même si ses petits plaisir allaient surement détruire son cerveau autant que la maladie de Nevrabriel détruisait le sien.

Plus ils avançaient, plus le vent devenait épais, apportant avec lui l’odeur de la mer.
La mer …
C’était comme ça que Nevrabriel réussissait à sortir des bois les première fois, avant de pouvoir reconnaitre les arbres et les buissons, il écoutait la mer, puis, il avait juste à suivre la falaise pour sortir du bois. Nevrabriel oublia un peu pourquoi il suivait Vincent, appréciant simplement le bruit des vagues se fracassant contre les rochers. Cette mélodie violente lui rappelait souvent sa terre natale. Il n’y avait pas de mer ou d’océan près de son village, mais lorsque le vent se faisait violent, le lac qui bordait son village devenait agité et venait se battre coutre la masse de rochers entassés d’un côté du lac.
Les hommes finirent par arriver à une sorte d’endroit aménagé et en fouillis. Il n’y avait aucune onde d’incertitude face au propriétaire des lieux, surtout lorsque Bobby alla se coucher sur un amas de tissus qui semblait avoir adopté ses poils noirâtres. Nevrabriel examina les lieux alors que Vincent mettait en place des bouteilles sur un rocher.

_Voilà les règles, Nevounet !

Nevounet ? Sérieusement ? …

_Règle numéro un : on s’en fout des règles. Prend une branche là ou un caillou, et défonce ces bouteilles. Tu peux aussi casser ça.

L’écossais suivit du regard ce que pointait le vietnamien. Où et comment est-ce qu’il avait eu tout ça ?

Vincent fit une démonstration en lançant un caillou droit sur une bouteille, insultant l’incendie de la révolution. Nevrabriel n’exprima bien même si le souvenir des flammes manquant de le bruler lui avait laissé un léger pincement au cœur. Il se disait souvent que si ça n’avait pas été lui qui était entré dans ce bâtiment en feu pour réveiller tous les patients, quelqu’un d’autre l’aurait fait. Il se demandait parfois ce qui se serait passé s’il avait choisi de suivre Donatien ce soir-là, est-ce qu’ils seraient tous morts ? Prisonniers des flammes, asphyxiés dans leur sommeil ? Peut-être, mais au moins Lucy n’aurait pas manqué de mourir. Des dizaines de vies sauvées au détriment de celle de sa meilleure amie… Un choix cornélien. Un choix qu’il regrette parfois.

_C’est libérateur de crier les choses qui pèsent sur ton esprit. Vas-y, essaye !

La voix de Vincent fit sortir le jeune homme de ses pensées et il regarda son camarade avant de regarder les bouteilles posées sur les rochers.
Pourquoi pas ?
Il acquiesça en rejoignant son ainé.

_On va instaurer une règle numéro deux, plus importante que la première.

Nevrabriel ramassa plusieurs cailloux à ses pieds avant de continuer :

_Tout ce qui se passe ici, reste ici.

L’écossais voudrait bien se lâcher, mais s’il devait le faire à haute voix, il ne voulait pas mesurer ses mots. Vincent voulait connaitre le fond de sa pensée ? Ce n’était pas joli joli et il allait certainement découvrir une facette de l’écossais qu’il n’allait pas aimer. S’il pensait que Nevrabriel était juste une couverture de magasine, sage et agréable à regarder, alors, il verrait qu’en fait le roux était comparable à ce même lac en écosse, il pouvait être doux, calme, accueillant, tout comme il pouvait être virulent, blessant et désagréable.

Le roux lança un premier caillou. Rata sa cible.
Il lança un second, touchant une bouteille sans la faire tomber. Il ne mettait pas assez de puissance, il le savait. Il devait se lâcher. Il devait évacuer, laisser le vase se vider.
Alors, il fronça les sourcils et lança sa pierre en exclamant, encore assez calmement :

_Je déteste Graham.

La voix de Nevrabriel était monocorde. Il n’arrivait pas à totalement se lâcher, mais il sentait que ça montait. Il sentait que le volcan en lui voulait juste exploser, qu’il en avait assez de dormir.
La pierre toucha sa cible sans la fracasser mais la fit tomber. Le bruit du verre briser semblait doucement réveiller ce fameux volcan. Le bruit du verre le ramenait à ceux des chaises renversées lorsqu’il s’était battu avec Jessy. Il sentait presque sa gorge manquer d’air par les chaines. Les chaines … Comme le chantage de cette harpie qui partage le lit de Graham.

_Je voudrais que sa catin d’étouffe dans son venin.

Tout le monde voulait l’enchainer, l’étrangler de leurs longs doigts monstrueux. Donatien voulait le garder dans une cage, Graham le voulait en laisse, Jessy le voulait pendu…
Nevrabriel sentait toute sa haine, sa rancœur, sa tristesse, il sentait que tout remontait progressivement, comme une montée d’adrénaline. Il commençait à ressentir le besoin de tout casser et cela se lu progressivement sur son visage qui commençait enfin à exprimer quelque chose. Ses traits fins commencèrent à se marquer, lui donnant plus d’années qu’il n’en avait, ses yeux s’assombrir de rage tant et si bien que l’ambre devint chaine et le saphir devint fond marin, sans lumière, juste de la haine.

_Je déteste ce connard de Jessy ! J’aurais dû le tué ! J’aurais jamais dû le libérer !

Là il ne voulait plus lancer de pierre, il avait besoin de fracasser quelque chose. La pensée même de Jessy le rendait fou, il avait besoin de libérer sa colère, mais pas juste envers l’avorton, mais envers tout le monde. Toutes ces personnes qu’il a tenté de sauver mais qu’il aurait dû laisser mourir, toutes ces personnes en qui il avait fait confiance mais qui l’avait trahi, toutes ces personnes à qui il tenait mais qui l’avait abandonné.
Nevrabriel prit une branche et alla fracasser le bois contre la commode.

_Je déteste Barrabil ! Et Donatien, il a tout gâché, tout !

La branche ne résista pas à la violence du geste et se cassa en deux. Mais l’écossais n’avait pas finit de se défouler, il en avait encore besoin, il avait besoin d’évacuer tout ce qu’il avait, alors, il allait prendre un pied de chaise qui s’était séparé du reste de l’assise pour continuer à défoncer la commode comme s’il était possédé par un démon.

_Je les déteste tous ! J’ai jamais demandé à être malade, putain ! J’ai jamais voulu tout détruire ! Je ne voulais trahir personne ! Je les déteste ! Je suis trop con !

Seuls les naïfs se font trahir. Seuls les idiots se démènent ainsi pour les personnes qui ne leur rendront jamais la pareille. Seul un inconscient aurait fait ce qu’il a fait.
Nevrabriel continua à marteler cette commode qui s’affaissait et se brisait sous ses coups jusqu’à ce que ce soit le pied de chaise qui se brise en deux. L’écossais regarda ce qui lui restait dans les mains en respirant fortement comme s’il venait de courir un marathon. Il finit par jeter le reste du bois, sans grande conviction, puis s’assit en tailleurs au milieu des copeaux de bois et murmura, un aveu pour qui voulait bien l’écouter, Vincent, le vent, le ciel …

_Je ne veux pas qu’elle meurt …

Là était sa plus grande peur. Plus que les autres. Plus que sa colère. Plus que ses regrets. Plus que sa haine. Plus que sa tristesse. S’il devait faire un seul vœu, ça serait que Katerina soit totalement guérit et qu’elle puisse vivre, vieillir, avec ou sans lui, avoir la vie qu’elle mériterait. Il ne voulait pas la voir partir. C’était un vœu totalement égoïste, mais il ne voulait pas être le dernier à partir. Il avait accepté depuis longtemps qu’il ne vivrait pas assez longtemps pour savoir ce qu’était la vie, mais pas elle, elle se battait encore et ses efforts seraient vain parce que … parce qu’il a fait foirer la révolution en plus d’avoir fait foirer l’anti-révolution ? S’il n’avait pas prévenu le lanceur d’alerte alors il n’y aurait jamais eu de révolution et Katerina ne serait pas en train de lutter pour vivre.
Si Katerina meurt, ça serait sa faute, parce qu’il a été incapable de choisir …

Nevrabriel laissa sa tête basculer en avant et regarder ce qu’il avait brisé, le bois, les vies. Aucune larmes de coulaient mais si Vincent se penchait, il pourrait voir toute la peine dans les yeux de son cadet.









Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Vincent Hoai-Minh TranMilicien (Institut Graham)
Lun 29 Mar - 15:13
La Reine de la neige✎ ft. le BG

Nevrabriel sembla hésiter, puis à la grande joie de Vincent il se saisit d’un caillou.

-On va instaurer une règle numéro deux, plus importante que la première, lui dit-il d’un ton solennel qui fit glousser Vincent. Tout ce qui se passe ici, reste ici.

Le milicien haussa les épaules. Il n’était pas fiable, il en avait conscience et il s’en moquait. Mais il n’avait aucune raison de porter préjudice à Nevrabriel, alors il ne comptait pas crier ses secrets aux quatre coins de l’île. Sauf s’il avait bu. Et qu’il était en train de faire sa commère avec Nija ou BéBé.

Mais c’est quelque chose à prévoir, lorsqu’on fréquente ce diable de Vincent.

Et puis de toute façon, il ne s’attendait pas à de grandes révélations. Des « Je veux me barrer de l’île » ou « J’aimerais avoir des vêtements plus originaux parce que j’ai l’air d’un marin revenu de deux ans en mer » ou encore « Ma femme ne veut pas me baiser » blablabla…L’important, c’était qu’il se lâche. Vincent s’assit et croisa les bras, attentif, un sourire en coin.

-Je déteste Graham, lâcha alors Nev.

Son caillou n’explosa pas sa cible, mais Vincent l’acclama bruyamment, tapant dans ses mains.

-Ouais ! Bien dit ! l’encouragea-t-il. Vas-y, lâche-toi !

-Je voudrais que sa catin d’étouffe dans son venin, reprit Nev.

-OUUAAAAiiiss...attends, qui ?

Vincent poussa un cri tribal, emporté par l’énergie du rouquin. Et puis il prit le temps de réfléchir. Sa catin…Il parlait de Nija là, non ? Il ricana. On touche pas aux copines, mais bon, c’était un peu drôle quand même.

Nevrabriel commençait à crier de plus en plus fort, à envoyer ses cailloux avec de plus en plus de violence. Vincent ignorait qu’un tel volcan fulminait en lui. Il s’attendait presque à voir ses cheveux prendre feu, ou alors c’était juste les reflets du soleil dans sa chevelure rouge qui donnaient cet effet. Il continua de l’acclamer, trouvant son énergie tout à fait contagieuse, mais là où Nev affichait une expression entre colère et haine, Vincent affichait un sourire et un rire honnête, amoureux de ce chaos autant que de cette franchise d’âme. Il aimait se lâcher, il aimait qu’on se lâche en sa présence : il aimait se sentir en vie putain !

-Je déteste ce connard de Jessy ! J’aurais dû le tué ! J’aurais jamais dû le libérer !

Oula. Ca devenait sombre. Vincent s’interrompit dans ses acclamations et l’observa, fasciné, prendre un pied de chaise et le fracasser encore et encore contre un des meubles. Il avait déjà vu des types violents, mais il n’avait jamais vu une telle haine refoulée.

-Je déteste Barrabil ! Et Donatien, il a tout gâché, tout !

Il frappait encore et encore, allant jusqu’à casser son arme de fortune. Bordel, Vincent en arrêta même de sourire ! Pas qu’il ait peur, il n’avait peur de rien avec son sang poisseux de stupéfiants et autres narcoleptiques.  Mais…c’était quand même impressionnant. Et Vincent ressentit une certaine pitié en constatant la douleur sous-jacente derrière cette colère. Il voulait que Nev s’éclate, pas qu’il ressasse ses problèmes. Ou peut-être que c’était Nev, le problème. Une mauvaise fréquentation, peut-être.

Heureusement, Vincent aussi était une mauvaise fréquentation.

-Je les déteste tous ! J’ai jamais demandé à être malade, putain ! J’ai jamais voulu tout détruire ! Je ne voulais trahir personne ! Je les déteste ! Je suis trop con !

Son énergie sembla lui manquer alors qu’il gueulait ses derniers mots entre désespoir, impuissance et colère. Vincent l’observa se laisser tomber au sol comme un animal blessé. Ce n’était plus un cri qui lui échappait, mais un murmure de détresse que Vincent peina à entendre avec sa mauvaise ouïe.

-Je ne veux pas qu’elle meurt …

Il y eut un moment de silence. Vincent s’aperçut qu’il ne l’avait pas quitté du regard de toute la scène, ce qui était plutôt rare chez lui vu qu’il avait l’attention d’un papillon sauvage. Il s’aperçut aussi que Bobby s’était relevé et s’était placé près de lui, le regard fixé sur Nev en un signe évident de méfiance. Il protégeait son maitre du danger que semblait représenter cet humain aux mains écorchées par le bois et à la brutalité incontrôlable. Vincent lui tapota la tête affectueusement.

C’était donc ça, le problème. Là était toute l’impuissance de Nev, tout son mal-être. Il s’inquiétait pour sa petite femme.

Vincent soupira, et il vint s’asseoir dans les débris de bois à côté de son cadet prostré. Il prit une taffe et observa la fumée rejoindre le ciel, dans un léger silence.

-Voilà donc le vrai Nevrabriel qui se cache derrière la statue aux cheveux rouges. T’es pas un aussi bon gars que t’en as l’air en fait. T’es peut-être même pire que moi.

Il gloussa, trahissant le fait qu’il n’en pensait pas un mot. La différence principale entre Vincent et Nev, mais ce dernier l’ignorait encore peut-être, c’était que Vincent n’était loyal à rien d’autre qu’à lui-même.

Nev était loyal à quelqu’un d’autre, et c’était là tout le problème.

-Tu sais…reprit Vincent, aussi calme que s’il parlait de la météo, mais plus doux qu’à l’accoutumée. On meurt tous un jour. Tu peux pas l’arrêter ça. Ta p’tite femme, elle pourrait mourir demain comme elle pourrait mourir dans deux ans. C’est pas en y pensant que ça ira mieux…

Ses mots pouvaient peut-être paraitre tranchants. Vincent sourit et posa une main sur l’épaule de Nev en un signe réconfortant avant de nuancer ses propos :

-Mais au moins, t’as eu la chance de l’avoir rencontrée. D’être tombé amoureux ! Tu peux pas l’empêcher de mourir, mais tu peux lui permettre de vivre un peu mieux. J’sais pas pourquoi tout le monde pense autant à la mort. Moi, j’pense qu’à la vie. Je sais que je ne suis pas un exemple à suivre…Mais y’a pas de mal à aimer vivre. Tu devrais peut-être essayer, un jour. Profiter tant que tu le peux. Profiter de Kat-…

Merde. Elle s’appelle comment déjà ? Katerine ? Katarina ? Katerina ?

-…ta p’tite femme.

Il se releva d’un bond et se saisit d’une bouteille encore intacte qu’il envoya, avec toute sa force, rejoindre l’océan, tout en criant :

-Et fuck Graham !

Il reprit une bouteille et l’envoya à son tour.

-Fuck Jessy !

Il recommença ce manège, encore et encore, un grand sourire aux lèvres.

-Fuck Elpida et fuck Barrabil ! On emmerde ces cons et on emmerde le monde !

Essoufflé, Vincent se tourna vers Nevrabriel et lui fit un clin d’œil.

-Eux-aussi, ils mourront un jour. Mais ils auront jamais ce que t’as avec ta femme.

Vincent n’était pas le meilleur pour réconforter, mais il était doué pour exprimer, avec sa franchise et son honnêteté désarmantes, ô combien il aimait la vie, et ô combien le monde devrait faire pareil. Ce n’était pas compliqué d’étendre cette pensée à l’amour que portait Nevrabriel à…Merde. Il allait vraiment falloir qu’il apprenne son nom, par contre…

Vincent Hoai-Minh Tran
Image : Bobby, le chien plus intelligent que son maîtreFiche personnage : Ma vie est une fêteEspace personnel : Mon carnet de ventesGroupe : Institut GrahamAge : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Ven 9 Avr - 0:46

Tu connais la Reine des
neiges ?

Nevrabriel avait les yeux rivés sur le résultat de son défoulement alors que l’ombre de Vincent venait se déposer sur les copeaux de bois éparpillés un peu partout. Les vêtements du milicien se froissèrent, la hauteur de son ombre diminua alors que l’écossais pouvait sentir la présence du jeune homme à ses côtés, lui indiquant que ce dernier s’était assis. Certainement pour être à la hauteur du roux.

_Voilà donc le vrai Nevrabriel qui se cache derrière la statue aux cheveux rouges. T’es pas un aussi bon gars que t’en as l’air en fait. T’es peut-être même pire que moi.

L’écossais soupira en silence avant de lever les yeux vers le vietnamien qui eut un rire bref et étouffé. Le jeune homme ne savait pas si son hôte se moquait de lui ou faisait une tentative d’humour raté. Malheureusement, Nevrabriel ne voyait rien de mensonger à cette phrase. Contrairement à lui, Vincent assumait pleinement ses fautes, sauf peut-être devant Graham, mais qui ne le ferait pas sous risque de devenir une âme en pleine errance ?
Le jeune homme reposa ses yeux au sol, le visage fermé mais le regard triste.

_Tu sais… On meurt tous un jour. Tu peux pas l’arrêter ça. Ta p’tite femme, elle pourrait mourir demain comme elle pourrait mourir dans deux ans. C’est pas en y pensant que ça ira mieux…

Nevrabriel le savait, il avait tenu le même discours à la harpie et à Ophelia, mais même s’il en était parfaitement conscient, ça le pesait par moment et à force de ruminer et refaire le monde, il arrivait souvent à la conclusion que s’il avait fait autrement, tout cela ne serait pas arrivé et personne n’aurait eu à souffrir de ces clans. Ophelia avait raison lorsqu’elle lui avait dit que tout était de sa faute, même si ce n’était pas ce qu’il voulait, c’était ainsi, et Katerina faisait partie des gens qui en paierait le prix.
Vincent posa une main sur l’épaule du jeune homme, ce dernier reporta son attention au milicien. Vincent avait un sourire que Nevrabriel ne lui connaissait pas. Le vietnamien était un clown, un dealer, un profiteur, un séducteur, certes, mais une personne bienveillante ? Cela ne lui ressemblait pas, mais il fallait croire que derrière le voyou il y avait tout de même une bonne personne. Quelque part.

_Mais au moins, t’as eu la chance de l’avoir rencontrée. D’être tombé amoureux ! Tu peux pas l’empêcher de mourir, mais tu peux lui permettre de vivre un peu mieux. J’sais pas pourquoi tout le monde pense autant à la mort. Moi, j’pense qu’à la vie. Je sais que je ne suis pas un exemple à suivre…Mais y’a pas de mal à aimer vivre. Tu devrais peut-être essayer, un jour. Profiter tant que tu le peux. Profiter de Kat-…ta p’tite femme.

Nevrabriel esquissa un sourire amer. Il ne l’avouerait qu’à lui-même mais il n’aimait pas la vie. Cette tare semblait être un don offert à tous les patients de Donatien. Ils étaient morts ou adeptes de l’au-delà. L’écossais n’y échappait pas, s’il a été soigné après sa tentative de suicide c’était pour son anorexique et on lui a donné des pilules pour sa dépression sans jamais voir de psychologue ou de psychiatre. Le seul qui a osé s’approché de lui sous la demande d’Agnès fut remercié par son médecin possessif. Puis il y a eu Béryl… mais Nevrabriel ne lui a laissé aucune chance de soigner ses démons.

Mais si c’était lui le démon, alors il n’y avait rien à soigner.

Vincent, plus vivant que le roux, sauta sur ses jambes pour jeter une bouteille à la mer. Nevrabriel aurait pu y voir de la poésie si cela n’était pas suivit d’un hurlement :

_Et fuck Graham !

Le marié esquissa un sourire, presque amusé.

Fuck Graham…

_Fuck Jessy !

Fuck Jessy…

_Fuck Elpida et fuck Barrabil ! On emmerde ces cons et on emmerde le monde !

Barrabil… Donatien… Le monde… Ses parents… Dubois… la harpie… Ophelia… Les surveillants… Tous ceux qui sont partis… Tous ceux qui l’ont abandonné… Tous ceux qui l’ont méprisé… Tous ceux qui lui fait du mal… Oui… Oui on les emmerde… on les … déteste… on les… méprise…

_Eux-aussi.

Nevrabriel releva la tête vers Vincent qui semblait essoufflé d’avoir trop crié en jetant ses bouteilles. Il semblait être tiré d’un songe. Un sombre songe.

_Ils mourront un jour. Mais ils auront jamais ce que t’as avec ta femme.

L’écossais eut un sourire timide en regardant sur le côté. Un sourire qui le rajeunissait un peu. Les paroles de Vincent avaient du sens. Si le milicien pouvait se montrer exubérant, il n’en était pas dénué d’intelligence, il en fallait de toute façon pour monter un réseau sans se faire repérer. Cela ou des alliés qui fermaient les yeux. Était-ce son cas ? Il paraissait qu’il avait quitté le mariage au bras de Reano. Si Nevrabriel était loin d’être une commère, il avait tout de même trouvé ça amusant, comme quoi la légende « les témoins péchos toujours » n’était pas forcement une légende. Autrement, il se moquait bien de la relation de ces deux-là.

Nevrabriel respira profondément avant d’émettre un simple :

_Oui …

Cela serait difficile mais il devait arrêter de constamment penser à la bombe que trainait Katerina et plutôt au présent. Mais comment faire quand son seul objectif était de retrouver contact avec le continent pour que Katerina puisse vivre le plus longtemps possible ?
Il aimerait qu’elle puisse vivre jusqu’à avoir des cheveux blancs, des problèmes de rhumatismes à s’en plaindre, aller dans un parc d’attraction une fois dans sa vie, faire le tour du monde, passer son diplôme de médecine, qu’on puisse l’appeler « Docteur » et qu’elle se sente pleinement heureuse et accomplit.
C’était contradictoire pour un homme qui n’aimait pas la vie. Mais il aimerait tout de même que les autres vivent… vivent pour lui, peut-être ?

_C’est un beau rêve…

Ce qu’il vivait avec Katerina était un beau rêve, elle était la seule chose qui vaille la peine de vivre, la seule personne pour qui il était prêt à apprécier la vie. Il espérait que ce rêve n’avait pas de fin.

Nevrabriel se sentait un peu mieux d’avoir vider son verre, même si ce n’était pas à la personne la plus fiable de l’île, mais si Vincent le trahissait, il savait où était sa petite cachette. Le bail était clair.
Le jeune écossais désigna du menton les plantations du vietnamien.

_Pour un … joint ?

Nevrabriel buta sur le nom de cette substance puante une fois cramée. Il n’était pas certain de bien prononcer le mot et il trouvait d’ailleurs que le mot, en soit, était disgracieux.

_Tu prends quoi en échange, en général ?

Il y pensait parfois. Il serait de ce qui ne se réveillons jamais s’il en prenait, mais si la vie, les autres, le décevaient de trop. Si Katerina partait avant lui, si Graham devenait trop néfaste à son bonheur, alors, voir un millier d’étoiles en plein jour ne serait pas la meilleure façon de s’endormir éternellement ?

_Vu qu’il n’y a pas grand-chose, comment fais-tu pour évaluer la valeur équitable de l’échange ?










Nevrabriel
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Vincent Hoai-Minh TranMilicien (Institut Graham)
Mer 30 Juin - 20:12
La Reine de la neige✎ ft. le BG

Le sourire de Nev fit fondre le petit cœur de Vincent. C’était plus fort que lui : dès qu’un beau-gosse lui souriait, il craquait. Il avait toujours aimé les belles choses, peut-être avait-il une âme d’artiste. Cela dit, à part avoir servi de modèle nu pour un peintre, il n’avait jamais trop touché à l’art.

-Oui…soupira le rouquin. C’est un beau rêve…

Vincent éclata de rire.

-C’est pas qu’un rêve, mon gars. T’es marié j’te signale !

L’intéressé tourna son regard vers un point derrière Vincent. Il se retourna et avisa ses précieuses plantations.

-Pour un … joint ? demanda Nev, hésitant. Tu prends quoi en échange, en général ? Vu qu’il n’y a pas grand-chose, comment fais-tu pour évaluer la valeur équitable de l’échange ?

Le changement de sujet ravit le milicien : il adorait parler affaire. Il sourit et haussa les épaules.

-Je prends ce dont j’ai besoin. Un vêtement, un peu de bouffe, de l’alcool, des médicaments…Il y a toujours moyen de négocier quelque chose d’intéressant, crois-moi.

Il lui fit un clin d’œil tout en tirant une taffe.

-Pourquoi ? Tu veux me prendre un peu d’herbe ? J’te ferai un prix d’ami, ne t’inquiète pas. Un p’tit bisou, par exemple ?

Et il lui fit son plus innocent sourire.


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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 12 Juil - 0:27

Tu connais la Reine des
neiges ?

_Vu qu’il n’y a pas grand-chose, comment fais-tu pour évaluer la valeur équitable de l’échange ?

Vincent afficha un sourire, plus rayonnant que ceux adressés pour plaire. Un changement de sujet bien trouvé pour eux, évitant à l’écossais de s’étaler davantage sur sa vie bien qu’il avait pas mal dévoilé ses pensées en quelques secondes. Bien que cela lui avait fait du bien, ça ne lui plaisait pas forcement, Vincent semblait trop frivole pour être de confiance, malgré qu’il soit de bonne compagnie, mais être de bonne compagnie et être une personne de confiance était deux choses bien différentes.

_Je prends ce dont j’ai besoin. Un vêtement, un peu de bouffe, de l’alcool, des médicaments…Il y a toujours moyen de négocier quelque chose d’intéressant, crois-moi.

Nevrabriel acquiesça doucement. Il le croyait, oui.  Les choses paraissaient tellement plus simples lorsque l’argent était remplacé par de simples trocs. Mais un bâtonnet de bonheur contre des chaussettes en valait-il la peine par exemple ? Est-ce trop ? Pas assez ? Equitable ? Nevrabriel n’avait aucune notion de marchandages, de la valeur des bien matériels, ayant quitté le monde à l’age de treize ans il n’eut pas le temps de vivre assez longtemps loin de la dépendance de l’Institut pour connaitre et comprendre l’importance des choses.

Le jeune homme suivit des yeux la fumée sortant de la bouche de son interlocuteur, il ne savait pas si l’odeur s’était amoindrit à force d’être en pleine nature ou bien s’il s’était habitué, mais elle lui semblait bien moins vomissante que la dernière fois.

_Pourquoi ? Tu veux me prendre un peu d’herbe ? J’te ferai un prix d’ami, ne t’inquiète pas. Un p’tit bisou, par exemple ?

Le regard bicolore du jeune homme se tourna vers celui narquois de Vincent.
Prendre de l’herbe ? … ça le tuerait peut-être … surement en fait. Tout ce qui pouvait abimer son cerveau pouvait le tuer, la trop grande consommation d’alcool et de cigarette, la drogue également. S’il avait pu jouir de ce genre de décadence, l’aurait-il fait ? S’il n’avait pas été malade aurait-il accepté sans hésiter ? Est-ce qu’il aurait été sage ou aurait-il fait comme tout le monde ? Pourquoi hésité ?

Si la vie devenait trop insoutenable … voir un millier d’étoiles en plein jour …

L’écossais tendit le bras pour glisser sa main sur l’arrière de la tête du vietnamien et rapprocher son visage du sien. L’odeur de Vincent commença à grimper dans ses narines, lui tirant un froncement de sourcils. Cette scène lui rappelait vaguement quelque chose, il pencha doucement son visage pour que ses lèvres ailles de lover sur la joue finement dessinée de l’asiatique.
Le baiser fut bref, Nevrabriel se détacha aussitôt, se disant que Vincent serait capable de tourner la tête pour joindre leurs lèvres dans une effusion d’humeur blagueuse qui n’était pas au gout de tous. Il délaissa également la tête de Vincent. Son regard passa de Bobby à Vincent, le visage inexpressif. Il n’était pas certain mais le fait d’approcher son visage de celui de Vincent lui avait procuré une sensation qui n’était pas inconnu. Sa mémoire inconfortable lui jouait des tours ?

_Tu n’as pas précisé où.








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