Vincent était patient à l'Institut de ses 13 à 16 ans. A l'époque, il était interné parce qu'il était dépressif et malentendant, ce qui, d'après son médecin traitant, pouvait être dû à une mutation rare de la maladie de Hunter. Il s'avéra qu'il n'en était rien, et par ailleurs, le chien d'assistance de Vincent n'était pas toléré dans tous les locaux de l'Institut.

Vincent est je-m'en-foutiste, nonchalant, très facilement distrait. La vie, il veut la vivre à fond, alors il ne fait de cadeaux ni à ses pairs, ni à lui-même. Fêtes, drogues, alcool, sexe, la déchéance grandiose qui entoure Vincent est contagieuse, et peu arrivent à suivre son rythme sans perdre plus qu'ils n'y gagnent. Car qu'y-a-t-il à gagner, hormis un mal de crâne, des trous noirs, et une nausée au petit matin ? "Tout", vous répondrait Vincent avec un grand éclat de rire. Il est enthousiaste, joyeux, malicieux et énergique, il dégage une joie de vivre et un élan de liberté que l'on inspire à imiter sans jamais y parvenir. Lui-même n'y parvient jamais vraiment. Il est l'image parfaite de ce qu'il voudrait être, mais ce qu'il ne sera jamais. Mais ça, il s'en fout comme du reste. Il a conscience que sa vie est pathétique, qu'il n'accomplira jamais rien hormis finir ivre mort ou en overdose au fond d'une ruelle. Mais à quoi bon vivre vieux si on ne profite pas du peu de temps que l'on possède ?

Très sociable, Vincent n'en est pas moins égoïste et égocentrique. S'il doit entrainer les autres dans sa chute pour ses petits plaisirs, et bien tant pis pour eux ! Moqueur et sarcastique, il possède un grand sens de la répartie et se fiche bien de ce qu'on pense de lui. Il est également opportuniste, conscient que pour vivre au mieux, il doit faire partie des gagnants. Malin et rusé, il n'utilise cette intelligence que pour son propre bien, rarement pour celui des autres. Cela ne le rend pas mauvais, juste indifférent du sort de ses pairs. Bien sûr, il peut s'attacher, mais il est difficile de savoir si cet intérêt durera longtemps, car Vincent est infidèle, et déloyal. Toutes ces raisons expliquent qu'il ait choisi de faire partie de la milice, mais une autre raison existe cependant...

...Car comme dit plus tôt, Vincent est sujet à de nombreuses addictions. Impossible de savoir où il cache les nombreuses cigarettes et autres joints qui égayent sa journées et qu'il porte à son bec. D'ailleurs, Vincent vend souvent une partie de son stock, il en fait même la publicité à ceux qui seraient susceptibles d'être intéressés, tout en se faisant discret auprès de ceux qui pourraient lui porter préjudice. Il craint d'ailleurs le courroux d'Amalia Reano, qu'il évite autant que possible. Malheureusement, ses stocks sont de plus en plus minces depuis qu'il ne peut plus se ravitailler sur le continent...Alors il le vend de plus en plus cher, contre de petits objets, de la nourriture. On raconte qu'il fait pousser de la marijuana dans une partie de la forêt, ou bien qu'il a volé des médicaments à l'Institut Graham. Rien n'a été prouvé, mais ces rumeurs lui font de la pub, alors Vincent s'en réjouit. Il profite de son statut pour errer à la frontière de l'Institut Graham et faire son petit commerce. Par contre, s'il y est contraint et surveillé, il n'hésite pas à être un bon petit milicien - il faut bien préserver les apparences ! -.

Notons que Vincent n'est pas un excellent milicien. Son inconscience et sa nonchalance le rendent courageux sans qu'il ne s'en rende compte, mais s'il doit réfléchir à ses actions, il est en réalité plutôt lâche. Le plus gros atout de Vincent en temps que milicien, qui lui a permis de rejoindre la milice, c'est Bobby, son chien, un gros croisé labrador et terre-neuve, dont l'allure intimidante lui permet de repousser les révolutionnaires les plus peureux. Ce cabot est un chien d'assistance, lui permettant de compenser sa mauvaise audition qu'aucun appareil ne parvient à corriger - notons par ailleurs que, pour cette raison, Vincent lit très bien sur les lèvres -. Bobby et Vincent possèdent une relation fusionnelle, et c'est bien le seul être vivant pour lequel il serait prêt à tout sacrifier. C'est un grand chien noir, en surpoids, lourd et l'air constamment renfrogné, âgé de 7 ans. Il ne recherche ni câlins ni contact, mais il ne dit jamais non à ces derniers. Ce qu'il aime, c'est la bouffe. Et Vincent. Et il aboie beaucoup pour prévenir les autres de rester éloignés lorsque Vincent ne les entend pas arriver.

Vincent n'est pas très grand, mais il est mince et élancé. Ses origines asiatiques sont trahies par ses yeux bridés et sa peau hâlée, mais ses cheveux noirs ont l'épaisseur des occidentaux. Il a constamment les cheveux longs, souvent teints de rose ou de vert quoi que les racines sont de plus en plus visibles, et une barbe de trois jours. Ses yeux sont marrons, comme ceux de sa mère, et pétillants de malice. Il aime les vêtements noirs auxquels il ajoute souvent des accessoires incongrus, soit très colorés, soit très ésotériques, comme un collier, un bracelet, voire tout à la fois. Ses oreilles sont percées à de multiples endroits, et il porte également des piercings quoiqu'il les retire souvent. De petits tatouages couvrent ses bras et son dos, on retrouve également sur ses poignets et à ses hanches les trace de vieilles cicatrices. Notons qu'il présente la trace d'anciennes piqures sur ses bras.

Si de loin il pourrait sembler ténébreux, il n'en est rien en réalité. L'air amusé, on le retrouve souvent la clope au bec en train de flâner et de bayer aux corneilles.

Bobby, pour sa part, est un gros chien noir, trop grand pour être un labrador, trop petit pour être un terre-neuve, au poil épais et aux grosses pattounes. Il a les yeux dorés, mais on ne les voit jamais derrière tous ses poils.

1) avant l'institut
Vincent était réservé et très dépressif en entrant à l'adolescence, et lorsque son audition baissa sans crier gare, cela n'arrangea pas ses affaires. Il s'adonnait à l'automutilation, ce qui inquiéta grandement ses parents. Son père était vietnamien, il avait rejoint les Etats-Unis dans sa jeunesse et ne les avait jamais quitté après avoir rencontré sa future femme, une américaine. Ils étaient tous les deux ingénieurs, peu présents, et se blâmèrent pour l'état psychologique de leur fils, d'autant qu'ils n'en comprenaient pas la cause. Son médecin lui diagnostiqua une maladie de Hunter, et recommanda son cas à un collègue à l'Institut, le Docteur Ravir. Ce dernier parvint à l'admettre dans l'Institut, mais il s'aperçut bien vite de l'erreur de diagnostic. Il craignait, cependant, le courroux de ses supérieurs s'il leur avouait avoir pistonné l'entrée d'un faux malade à l'Institut. Alors il parvint à négocier avec Vincent pour que ce dernier ne vende pas la mèche.

Vincent profita donc de ses trois ans à l'Institut pour flâner, discuter avec son médecin pendant les faux examens cliniques, et visiter chaque recoin de l'île en compagnie de son jeune chien d'assistance qu'il avait acquis juste avant son admission. Leur lien se renforça si fortement que l'esprit du jeune garçon retrouva un peu de lumière. Il se fit des amis, et s'aperçut que la vie n'était pas si mal en comparaison avec certains des pauvres bougres de l'Institut. Il apprit à leur côté à profiter de la vie.
Et lorsqu'il sortit de l'Institut, c'est ce qu'il fit. A fond.

Il usa de toutes sortes de drogues, d'alcool, de dépravation. Ses parents, horrifiés, craignaient de le replonger dans la dépression s'ils intervenaient, alors il ne firent rien. Vincent fut arrêté pour ébriété sur la voie publique, mais son statut de mineur lui évita la prison. Ses parents décidèrent de lui couper les vivres pour qu'il ne puisse plus s'approvisionner en poison dès sa majorité, mais Vincent trouva des petits jobs, légaux ou non, pour remonter la pente. Et puis il fut arrêté. Encore. Et il s'aperçut qu'il lui fallait tasser les choses quelques temps, car il n'échappa encore une fois à la prison que de justesse.

Il repensa alors à l'Institut. Et il songea que cela pourrait être un bon moyen de se la couler douce sur une île, entouré de mioches malades à qui il pourrait rendre la vie un peu plus belle en se faisant un peu d'argent grâce à leurs parents fortunés.

Vincent recontacta son médecin, avec qui il s'entendait bien, et grâce à lui il parvint à rejoindre l'Institut en temps que vigile, mais le Docteur Ravir lui ordonna une condition : il devait être sevré. Ce fut dur, mais la présence de Bobby aida grandement Vincent, qui s'avéra posséder une forte volonté s'il essayait un tant soit peu. Sevré, à 23 ans, il devint donc vigile à l'Institut.

2) avant la révolution (pendant l'institut)
En vigile, Vincent ne faisait peur à personne, il était même apprécié. Il savait que des expériences peu recommandables avaient lieu, mais ce n'était pas ses affaires. En secret, il faisait commerce d'un peu d'herbe, mais il manqua d'être découvert alors il n'eut qu'une poignée de clients, notamment des médecins. Lui-même continuait de fumer comme un pompier.
Il ne fut vigile qu'un an avant que la révolution n'éclate.

3)pendant la révolution
Vincent fut peu présent durant la révolution. Bobby se retrouva piégé dans l'Institut quand l'incendie éclata, alors Vincent eut d'autres choses à foutre qu'à aider les mioches à évacuer. Terrifié, il vola de justesse au secours de son chien, puis ils allèrent se mettre en sécurité au bunker. Il faisait partie des gardes de Jessy Frey, lorsque celui-ci était attaché, notamment grâce à la présence dissuasive de son chien qui demeurait plus loin pour ne pas effrayer les patients. Vincent se fiche pas mal de ce que Jessy a pu faire, il ne cautionne pas ses actions mais il doit admettre qu'il en a dans le pantalon !

4) après la révolution
Par opportunisme, Vincent rejoignit ensuite la milice de l'Institut Graham, pour pouvoir se balader aux frontières comme bon lui semblait.