contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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Ruhiel WofriteNewbie
Ven 16 Avr - 15:38
« Sans langue française,
il n'y aurait jamais eu de french kiss.»
Avec Nevrabriel E., Institut Graham,
L’après-midi du 16 avril 2021
« Sans langue française, il n'y aurait jamais eu de french kiss. »
Claude Frisoni


Je ne le dis à personne. Je ne sais pas à qui le dire. Et pourquoi faire de toute manière ? Je ne pense pas qu’on puisse m’aider. J’ai bien d’autres choses essentielles à faire à l’Institut… Mais tenir ma mère au courant de ce qu’il se passe ici m’est important aussi… Je veux juste lui parler, échanger des mots, prendre de ses nouvelles, de sa famille, son travail… Tout ce qu’on fait habituellement avec des membres de sa famille en somme…
J’ai l’impression de revenir au collège où j’enfilais un masque pour mentir à tout le monde, dire à tout le monde que j’allais bien, alors que je regardais, impuissant, et en silence, le typhon qui faisait rage entre mes parents.

Dans ma tête, je prépare un plan. Je sais très bien que c’est risqué. Mais il faut que je commencer à gagner la confiance des gens. Et il faut que je trouve un moyen de faire une radio ou bien une antenne pour tenter de retrouver le contact avec la terre ferme. Je me sens même capable d’aller dans la mer sur des planches en bois pour aller demander de l’aide.
Ce que je ne sais pas, c’est que ma vision du monde est bien douce comme de la barbe-à-papa. Ce n’est pas en distribuant des sucettes que j’arriverai à mon but. Pour l’instant présent, je me sens puissant, invincible. Je cherche juste le bon moment pour déployer ma puissance.

« Mais qu’est-ce qu’ils foutent sur le continent, bon sang ?! Ils ne sont pas inquiets pour l’île ? Ils ont imaginé qu’elle est déjà rayée de la carte depuis la tempête ??! » je m’irrite souvent dans ma tête…

Après le repas, je me repose sous un arbre en fermant les yeux, profitant d’un instant pour me reposer. En réalité, c’est plus pour somnoler le temps que mon corps passe la digestion et non pour écouter et apprécier le chant des oiseaux. Le dos contre le tronc d’un arbre et les bras croisés sur mon buste, je fais attention à avoir le visage protégé par l’ombre des feuilles tandis que mes jambes sont allongées, prenant la chaleur du soleil.
Ce matin, j’ai réussi à amener quelques personnes pour faire une activité artistique. Je suis content de leur travail réalisé sur la grande fresque. Mais à travers les dessins, j’ai vu qu’il y en a certains qui ne vont pas bien mentalement. Il faut donc que j’aille le signaler à l’infirmière ou bien au psy pour faire quelque chose.

Comment est-ce qu’on peut aller mieux actuellement ? Avec tout ce qu’il se passe depuis bientôt un an, il est facile de deviner que les jeunes ont bien évidemment du mal à trouver le point de lumière dans leur quotidien. Population divisée, compétition, perte de contact avec la famille, manque progressive de produits… Les adultes se démènent, lentement. J’attends ce jour où tout le monde se trouvera bien bête pour avoir été dans leur coin au lieu de donner un coup de main pour le bien commun des gens de l’île.

Au bout d’un moment, j’entends des bruits de pas écrasant l’herbe. Je rouvre les yeux pour me tourner paresseusement vers la personne marchant non loin de moi.
(c)SuperRuhiel !


Dernière édition par Ruhiel Wofrite le Mar 7 Sep - 0:07, édité 4 fois
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 19 Avr - 0:01

Sans langue française,
il n'y aurait jamais eu
de french kiss

Nevrabriel profita de la douceur de l’été pour se faire une lecture à l’extérieur. Les jours se rallongeaient à l’approche de l’été et il avait l’impression qu’il avait plus de temps pour la lecture loin de la lueur des bougies, autant en profiter, ça faisait moins mal aux yeux. Il s’éloigna des bancs habituels pour éviter de croiser Vincent en train de flâner. Non pas qu’il rejetait la présence du vietnamien, mais il avait besoin de se concentrer pour sa lecture … beaucoup se concentrer. Katerina lui avait offert une sorte de manuel scolaire sur les analyses de textes. Le fond était passionnant ! L’écossais adorait ça, la lecture, la réflexion, la profondeur d’une simple phrases, la poésie à travers de simples lignes, la philosophie, ces matières qui lui ont collé l’étiquette de  poète rêveur à une époque. Etrangement, il était tout de même attirer par les sciences puisqu’il aimait les étoiles. S’il n’était pas atteint d’une maladie neurologique, peut-être aurait-il fini par devenir un homme brillant, qui sait ?
Mais si ce n’était que cela ! Le manuel, bien que très intéressant et poignant d’explications, était, malheureusement, en français … et le français … était une langue que le jeune homme ne maitrisait absolument pas, il connaissait quelques mots basiques appris par Agnès, mais sans plus. Katerina avait annoté ce livre de post-it avec des mots en anglais et en russe, mais rien de bien merveilleux pour l’aider à lire ce manuel.
Nevrabriel soupçonnait sa ravissante femme d’avoir vu derrière cela une occasion de faire travailler le cerveau de son mari et ainsi aider à ralentir la progression de sa maladie. Mais entre « travailler » et « TRAVAILLER » il y avait une différence. De ce fait, l’écossais avait pris un dictionnaire français-anglais pour comprendre ce dialecte de barbare mais même en traduisant chaque mot, la syntaxe était différente en anglais et il était parfois compliqué de comprendre, surtout avec des mots compliqués, exigés pour un manuel d’analyse de textes…

Finalement, face à cette crise linguistique, le jeune homme ferma le manuel et le dictionnaire et décida de se balader un peu pour refroidir ses neurones qui surchauffaient à force d’étudier. Nevrabriel aimait beaucoup marcher, cela lui permettait de réfléchir. Et il se sentait un peu mieux dans ce clan, il avait l’impression d’être moins regardé comme un paria qu’à son arrivé. C’était moins stressant d’avoir l’impression que le monde n’était pas contre soi, bien qu’il restait tout de même sur ses gardes, après tout, la harpie l’avait dans le collimateur et connaissant ce genre de personnes, elle allait forcement lui tomber dessus un jour où l’autre, au moment où il s’y attendrait le moins.

Les pas de l’écossais l’emmenèrent vers un jeune homme assoupis sous un arbre. Il était roux, bien qu’il semblerait que les racines de ses cheveux soient étrangement clairs, mais de là où il était, Nevrabriel ne savait pas très bien ce qu’il voyait. La peau de l’inconnu était hétérochrome ce qui fit penser à l’écossais la couleur de ses propres yeux.
Le marié hésita un moment à faire demi-tour pour trouver un autre coin solitaire mais l’étranger se réveilla alors que Nevrabriel s’était arrêté pour une potentielle marche arrière. Ne voulant pas se montrer impoli ou peu tolérant à la différence, ce qui serait totalement hypocrite de sa part, il hocha la tête avant d’affirmer un bref mais cordiale :

_Bonjour.


Nevrabriel ne put détacher son regard du visage de son interlocuteur. Ses taches plus clair sur sa peau avait quelque chose d’étrangement … fascinant. Peut-être parce que lui-même était singulier, il aimait les personnes aux caractéristiques singulières ?
Ce qui était contradictoire avec son choix d’épouse, mais Katerina avait, pour lui, le regard le plus singulièrement envoutant qu’il ait vu de sa vie.
Ne voulant pas passer pour plus fou qu’il ne l’était, Nevrabriel eut un autre mouvement de menton, cette fois montrant le sommet de l’arbre, ou plus précisément le ciel.

_Il ne fait pas encore un peu frais pour une sieste en pleine air ?









Nevrabriel
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Ruhiel WofriteNewbie
Mer 21 Avr - 21:39
Je suis étonné en comprenant que la personne se dirige en fait vers moi. Ou plutôt vers l’arbre où je suis posé. J’ai remarqué qu’il y a très peu de personnes qui s’aventure sur cette zone, je n’ai pas encore demandé la raison. Ils préfèrent peut-être les bancs à l’ombre au contact de la terre et ses plants. Je patiente et regarde si la personne me remarque ou pas. Cet arbre est-il également son spot habituel ou bien est-ce que c’est juste une simple coïncidence, je ne peux le savoir qu’en lui posant la question. Au final, je lui souris doucement, ce même sourire amical que j’ai pour accueillir silencieusement les gens. Très grand à la carrure bien imposante, l’homme a de longs cheveux roux avec d’élégantes tresses sur le côté. Par roux, c’est une belle couleur brillant au soleil hein, pas un vieux rouge comme le mien.
L’homme commence la conversation. Je lui réponds sans attendre :

- Bonjour !, je le salue, jovial, avec un geste de la main.

Il me regarde. Je suis sûr qu’il regarde mes tâches qui ornent mon visage. C’est ce que font la bonne majorité des personnes qui me voient pour la première fois d’ailleurs. Je ne dis rien pour le moment. Je le laisse m’observer et se faire une idée sur l’énergumène que je peux être. Et je l’analyse en retour. On n’a jamais conversé ensemble. Mais moi, je le connais. J’avais lu sa fiche par hasard alors que je tentais de connaître un peu les petits patients dont je m’occupais l’année dernière. Nevrabriel, un jeune qui a à peu près mon âge. Je perçois une maturité dans ses yeux vairons. Des iris aux couleurs atypiques, mais impressionnant d’ailleurs. J’y vois une force que je n’aurais très possiblement pas.
Son mariage a fait pas mal de bruits. Des personnes étaient heureuses pour le couple. D’autres étaient plus réticentes. J’ai entendu les commentaires. Mais je n’ai pas retenu grand-chose. Ce n’est pas mes oignons dans tous les cas. Je ne veux qu’une chose : qu’on soit tous heureux, qu’on s’occupe de nos propres problèmes et ne pas s’amuser à fouiner chez les autres. C’est tout. Mais bon, pour certains, foutre la paix aux autres leur semble être une définition bien trop abstraite...

Je sais qu’il aide à la construction et dans les champs. C’est un ancien patient qui donne un coup de main. Il aurait très bien pu se barrer, rejoindre la terre ferme après avoir beuglé un viril « Hey ! Je suis majeur les gars ! Allez, je me casse ! Ciao ! ». Bien au contraire, il est resté. Et il subit la même situation merdique que toutes les personnes sur cette étendue de terre perdue au milieu de la mer.
Nevrabriel indique le ciel du menton et me demande si le temps n’est pas un peu frisquet pour somnoler dehors.
Je prends un mine pensive exagérée pour lui répondre, balançant les pieds de gauche à droite comme le ferai un enfant :

- Mmmh… A moitié, je dirais. Ma tête est dans l’ombre. Mais avec les jambes au soleil, je pense que ça passe, je réponds en le regardant.

Mon regard jette un rapide coup d’œil sur ce que l’homme tient entre ses mains. Une minute… J’écarquille légèrement les yeux. Mais que vois-je ? L’homme roux se trimbale avec un manuel de français et un dictionnaire français-anglais ! Et je vois normalement bien, je ne suis pas myope comme un troupeau de taupes ! Je me dis ensuite qu’il cherche en fait un lieu sympa, et surtout calme pour bosser. Mon visage s’illumine d’un radieux sourire. Heureux d’avoir trouvé un poto qui parle possiblement la même langue que moi, je lui balance en français, sans pression :

- Tu peux t’installer ici pour bosser ton français hein, j’dérange personne. J’serai aussi silencieux qu’une limace qui monte sur la feuille d’sa salade verte, je termine la phrase en chuchotant.

Totalement emporté par mon enthousiasme, je n’ai pas pensé à articuler. Et encore moins à chercher si le jeune homme maîtrise réellement la langue française ou pas du tout… Mais je ne vais pas tarder à le savoir de toutes manières...
(c)SuperRuhiel !
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 26 Avr - 15:36

Sans langue française,
il n'y aurait jamais eu
de french kiss

_Mmmh… A moitié, je dirais. Ma tête est dans l’ombre. Mais avec les jambes au soleil, je pense que ça passe.

L’inconnu prit une pause faussement pensive en se dandinant. Etait-il timide ? A en juger par sa taille et son timbre de voix, cette personne était un adulte et sa mimique était trop exagérée pour être faite innocemment.
Nevrabriel pencha légèrement la tête sur le côté, inconsciemment, ne sachant pas vraiment comment réagir à ce geste enfantin. Il arrivait parfois que la fausse impassibilité de l’écossais soit trahie par sa gestuelle. S’il avait réussi à avoir un masque, il lui manquait encore un peu de chemin pour s’empêcher de bouger totalement. Dans ce cas-là il fallait qu’il occupe ses mains pour se concentrer dessus et empêcher son corps de se mouvoir malgré lui. Ainsi, le marié se mit à gratter le bord cartonné du dictionnaire et se remit parfaitement droit comme un militaire.

L’inconnu sembla se réveiller d’un seul coup comme s’il avait vu une agréable apparition et s’exclama dans une langue encore trop inconnue pour le jeune homme aux yeux varions.
Ce dernier attendit que son interlocuteur ait terminé de déblatérer dans ce langage nobiliaire au 18e siècle avant de baisser son regard vers le dictionnaire qu’il tripotait depuis tout à l’heure. Avec nonchalance, l’écossais l’agita devant son visage avant d’avouer, le ton plutôt monocorde :

_Je ne parle pas du tout français. J’essaie d’apprendre.

Cela pouvait sembler ridicule vu que la plupart des personnes sur l’île parlait cette langue mais Nevrabriel ne faisait pas partie de cette communauté plurilinguistique, mise à part si le gaélique, cette langue des temps anciens, comptait dans le registre de l’apprentissage de l’art de la conversation mondiale. Il enviait un peu ces gens qui parlaient autant de langues, ils pouvaient passer à côté de n’importe qui et comprendre toutes les conversations. Il n’aimait pas lorsqu’il ne comprenait pas, il avait l’impression de passer à côté d’informations potentiellement importante.

_T’es nouveau ici ? Ou c’est juste qu’on ne s’est jamais croisé ?

Les deux possibilités avaient du sens. Nevrabriel n’aurait pas pu oublier une personne avec une telle caractéristique pigmentaire. Contrairement à la plupart des gens, l’écossais ne faisait pas semblant de regarder la différence des gens, il trouvait que faire semblant était plus dérangeant que d’assumer être interloqué par quelque chose, tant que cela restait respectueux et bienveillant. Mais ce n’était que lui, il avait connu des patients qui détestaient qu’on regarde leur différence physique, surement des complexes … ou de la peur, peut-être ? Pour Nevrabriel ses cheveux si rouges ont été un complexe, un complexe caché dans ses éternelles bonnets comme s’il était chauve, mais il n’en a jamais voulu à personne d’aimer cette couleur, tant que ce n’était pas malveillant.

Le jeune homme avança d’un pas vers l’inconnu, remarquant alors qu’effectivement, les racines de cheveux de son camarade étaient blanches. Il avait les cheveux blancs naturellement ? Comme Lucy ?
Le regard de Nevrabriel descendit alors vers les mains de son interlocuteur. Elles étaient plus claires que le reste de sa peau également. Est-ce que cette petite teinte différente était plus sensible comme l’œil doré de l’écossais qui était plus sensible que son œil saphir ?
Ayant vécu huit dans sur cette île remplis de malade de tout genre, Nevrabriel pu voir d’autre personne aux physique atypiques, étrangement, beaucoup plus de yeux vairons que toute sa vie en Ecosse, mais également des albinos tel que Lucy et surement Donatien, quelque part, sa chevelure blanche et sa peau cadavérique ne venait pas d’une malédiction féérique. Le jeune marié avait rencontré des aveugles aux yeux presque blancs, des imberbes totales, des androgynes et également du vitiligo, mais il n’en avait jamais vu autant sur une personne. Nevrabriel avait pensé que le vitiligo était seulement une énorme tache de naissance à un seul endroit. Il en apprenait tous les jours. Et il aimait apprendre, c’était fascinant. Les yeux toujours rivé sur le visage de l'inconnu, le jeune homme exprima, un peu moins froid cette fois-ci :

_Mais j’ai une mauvaise mémoire, il faut me pardonner si je t’offense par un oubli. Du coup … tu m’as dis quoi en français ?










Nevrabriel
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Ruhiel WofriteNewbie
Dim 2 Mai - 14:47
Face à mon comportement qui n’est très visiblement pas conforme à mon gabarit, les gens ont tendance à avoir la même réaction que Nevrabriel : une bonne confusion. Mais je me suis attendu à une autre expression alors que je lui ai parlé en français. Il agite le pavé devant son visage avant de dire qu’il ne parle pas du tout la langue. Mais il tente de l’apprendre. C’est pas mal déjà ! Je hoche la tête en souriant. En ses temps difficiles, je pense que c’est une bonne chose. Il m’impressionne ! Nevrabriel est marié, il travaille pour l’Institut, et il étudie. En gros, ce n’est pas un tas de muscle avec un beau visuel et sans cervelle.
Mon interlocuteur me demande si je suis nouveau, ou bien si on n’a jamais eu l’occasion de se croiser. Je pris une expression plus adulte pour lui répondre convenablement, calmement :

- Je suis arrivé un mois avant que… tout s’enflamme sur l’ïle, fin mai 2020. Et même pendant le mois de juin, j’étais surtout avec les patients. C’est pourquoi je suis là de base en fait. Je suis animateur pour enfants. Et je suis ici depuis la semaine dernière seulement. Donc je pense qu’on n’a pas pu se croiser avant.

Ah… Ce temps me manque depuis longtemps... Ce moment où j’étais moi aussi un peu insouciant. Inventant toutes sortes de jeux pour leur faire oublier que les jeunes étaient sur une île paumée au milieu de la mer. Leur faire oublier momentanément la souffrance éternelle de la maladie. Et leur montrer qu’on pouvait les aimer comme des enfants, et qu’ils n’étaient pas de simple bout de viandes pour la science…

Nevrabriel fait un pas vers moi. Je suis attentivement son regard. Là, je sens qu’il regarde les racines de mes cheveux. Ça fait un moment que je n’ai pas regardé mon reflet. Mais je sais que mes racines blanches sont largement visibles… Et là, ses yeux bicolores observent mes mains. Ç’a tendance à beaucoup attirer le regard. On me demande même si je porte des gants clairs. Certains m’ont même demandé si je cache mes mains du soleil.

Ça fait un moment qu’on ne m’a pas autant observé. La gêne a refait surface. Mais je m’efforce à rester immobile. Il n’a rien fait de mal pour le moment. La curiosité est une tendance existant chez pratiquement tous les humains. Je le suis aussi. Je ne peux pas lui en vouloir alors que j’ai fait pire le concernant directement…
L’analyse semble avoir pris fin. Il dévoile qu’il faut le pardonner pour sa mauvaise mémoire. Je ris doucement alors qu’il me demande de répéter ce j’ai dit en français :

- Je te disais simplement que tu peux te poser ici pour travailler ton français. Et je ne te dérangerai pas, je reste silencieux comme une limace sur sa salade verte.

Je mets une petite seconde. Avant de rajouter, un peu penaud :

- Je pense que c’est à moi de te demander des excuses. Je sais qui tu es. Je suis du type curieux, et j’ai lu des informations te concernant l’année dernière…

J’espère que je n’ai pas à lister tout ce que je sais de lui. Ce serait vraiment gênant, autant pour moi que pour lui.
Comme un échange, je lui dévoile :

- Moi c’est Ruhiel. Ruhiel WOFRITE. Les gens en France m’appellent « La Frite », comme le plat pomme-frites. Et… Je suis atteint de vitiligo, dernier grade. Je n’ai pas été traité à l’Institut. Il n’y a apparemment pas de traitement pour mon cas dermatologique d’ailleurs.

Je préfère lui dire directement les choses pour ne pas avoir de problèmes plus tard, installer une ambiance électrique pour quelque chose qui a été longtemps cachée. S’il me déteste pour avoir fouillé dans sa vie, je le saurai maintenant, et puis ça sera peut-être même mérité.
(c)SuperRuhiel !
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Ven 7 Mai - 1:45

Sans langue française,
il n'y aurait jamais eu
de french kiss

_Je te disais simplement que tu peux te poser ici pour travailler ton français. Et je ne te dérangerai pas, je reste silencieux comme une limace sur sa salade verte.

L’écossais esquissa un sourire. Cet homme était amusant. Nevrabriel ne doutait nullement de son métier avec un humour comme celui-ci et cet aura rayonnante de bienveillance qui semblait l’entourer, ou du moins, c’était ce qu’il dégageait.
C’était agréable, calme.
Arrivé un mois avant la révolution ? Ce pauvre homme n’avait pas deviné où il avait mis les pieds. Il pensait apporter du réconfort aux enfants, il se retrouvait à présent à non plus les amuser mais les faire oublier qu’ils ne reverront plus leurs familles avant un long moment. Mine de rien, Nevrabriel avait de la compassion pour son camarade, l’écossais était ‘habitué’ a avoir une vie ressemblant plus à l’Enfer qu’à l’Eden, mais ce n’était pas le cas de la plupart des personnes sur ce caillou perdu au milieu de la mer. Et ce n’était pas facile de vivre en Enfer.

_Je pense que c’est à moi de te demander des excuses. Je sais qui tu es. Je suis du type curieux, et j’ai lu des informations te concernant l’année dernière…

Le regard de l’écossais remonta vers celui de son interlocuteur. Il apprécia silencieusement cette franchise et s’il n’aimait pas vraiment parler de lui et encore moins de sa maladie, le fait qu’un inconnu sache des choses à son sujet ne lui faisait plus rien à présent. A force de tourner de médecins, d’infirmiers… de toute manière il n’y avait rien de personnelle dans son dossier médical, il y avait simplement sa maladie et son identité. Ses secrets, ses émotions, les souvenirs qu’il lui restait n’appartenaient qu’à lui, n’étaient inscrits dans nul dossier qui pouvait être lu, hormis ce carnet confié à Ulysse pour sa sœur…

_Moi c’est Ruhiel. Ruhiel WOFRITE. Les gens en France m’appellent « La Frite », comme le plat pomme-frites. Et… Je suis atteint de vitiligo, dernier grade. Je n’ai pas été traité à l’Institut. Il n’y a apparemment pas de traitement pour mon cas dermatologique d’ailleurs.

Nevrabriel acquiesça doucement en guise de salutations à cette présentation avant de simplement affirmer :

_Nevrabriel Erskine, enchanté. Tu peux m’appeler Nev, c’est un prénom compliqué à prononcer.

Comprenant que l’écossais avait pris bien trop de temps à épier les endroits éclaircis de la peau de son ainé, il justifia :

_Tu as un physique atypique. Je trouve ça fascinant à vrai dire. Pardon si cela t’a déplu.

En guise de bonne foi, espérant que cela soit tout de même approprié, Nevrabriel fit quelque pas avant de venir s’asseoir à coté dudit Ruhiel.
Ruhiel … il aimait bien ce prénom. Ça sonnait comme celui d’un ange, cela sonnait doux et bienveillant. Seulement … Ange Barrabil avait un nom de ce genre mais c’était un démon. Comment se fier à un simple visage et un simple nom ? Nevrabriel  devait observer les personnes en face de lui et ne plus faire confiance aussi facilement qu’autrefois, ne plus se laisser berner par les sourire, les regards et les douces paroles.
Confortablement installé, le jeune marié posa ses livres entre lui et Ruhiel avant de le regarder, essayant de déceler de la gentillesse ou de la malice dans cet inconnu.

_Tu es là depuis une semaine ? Est-ce indiscret de te demander pourquoi es-tu parti ?








Nevrabriel
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Ruhiel WofriteNewbie
Dim 9 Mai - 16:08
En retour, le roux se présente. Il m’autorise même à l’appeler par un surnom parce qu’il est apparemment plus facile à prononcer que son nom complet. A entendre l’accent, j’ai eu l’impression d’entendre ma grand-mère maternelle quand elle roule les -r. Ça fait longtemps que je ne l’avais pas vu. Ni appelé pour donner de mes nouvelles. J’ai l’impression de retrouver un souvenir ancien simplement grâce à cet accent particulier. Mais si familier pour mon ouïe. Agréablement nostalgique…

Je hoche la tête accompagnée d’un simple « Enchanté ! » enjoué. Nev’ me donne une excuse pour expliquer son regard insistant sur mes zones dépigmentées. Je balaye d’un geste nonchalant de la main avant de lui dire :

- Oof, j’ai l’habitude, tu sais. Mais j’aime bien savoir que tu trouves mes tâches fascinantes, dis-je en baissant le regard sur mes mains blanches un instant. Je prends ça pour un compliment, merci Nev !

Je préfère savoir que mon physique différent est captivant. J’ai entendu trop de commentaires débiles concernant mes tâches dans ma vie. Je suis bien content d’entendre autre chose.
Maintenant qu’il le sait, je vais voir avec le temps si Nev me regarde dans les yeux ou bien les dépigmentations de mon visage quand on discutera. Ou pire, mes cheveux blancs… Dans ses moments, j’ai tendance à être plus ferme, et exprime ouvertement ma gêne. Et je ressors systématiquement la même phrase, presque mécaniquement.

Je souris un peu plus alors que je vois mon nouvel ami s’approcher et s’asseoir dans l’herbe non loin de moi. J’imagine qu’il a compris que ma condition n’est pas contagieuse, comme peuvent le penser certaines personnes, ceux qui sautent directement sur les conclusions au lieu de m’interroger...

Le jeune homme pose les bouquins entre nous. Je touche les livres des yeux. Je comprends bien la présence du dictionnaire. Mais j’ai le vague sentiment que le manuel est peut-être un poil très difficile pour débuter l’apprentissage de la langue française. Par la couverture, je pense savoir que le livre traite d’analyses littéraires de célèbres écrivains. Je ne suis pas enseignant de français mais je ne dois pas être trop rouillé pour essayer d’analyser et lui donner des explications. Je m’apprête à lui demander la provenance de ces ouvrages. Mais je me fais devancer. Nevrabriel me demande si je suis là depuis quelques jours, et rajoute une question qui, j’avoue, me pique un peu… Donner la raison pour laquelle je suis là me dérange, mais ce n’est pas en cachant des informations que j’arriverai à gagner la confiance des gens. Il faut que je lui dise, sans pour autant lui donner tous les détails :

- Je suis arrivé récemment, oui. Je suis parti parce que j’ai appris qu’il y avait des enfants qui avaient survécu.

Je regarde le bâtiment, les yeux exprimant de la peine, avec un peu de soulagement quand même.

- Et je me suis senti mal de rester dans un lieu où il y a des gens qui savent se débrouiller tout seul. Je me suis dit que, de base…

Je me retourne maintenant vers Nev, déterminé :

- Ma place est auprès des enfants. Je n’ai pas eu mes diplômes pour rien. Je ne peux pas les abandonner. Donc je suis là. Voilà !, finissais-je avec un grand sourire.

Ce que je ne précise jamais à personne, c’était ces nuits des premiers mois où je pleurais silencieusement les disparus, seul. Faisant même quelques nuits blanches. Je priais, je prie toujours, pour ceux qui sont parties loin. Je tentais de faire mon deuil, tout seul. Je tentais de sourire pour essayer d’être positif. Mais c’était extrêmement difficile. Ces jeunes ne méritaient pas cette fin. Je revois encore leur sourire, je revois encore leurs petites mains en train de dessiner, j’entends encore leur rire… Mais comme tous souvenirs, ils s’effacent peu à peu de ma mémoire. Ce qui me fait encore plus mal. J’avais l’impression de vivre avec un poids alors que j’étais chez les Electrons Libres. Je les aidais comme je pouvais. Mais fur et à mesure, je sentais que je n’étais pas à ma place.
Bien plus tard, lors d’une promenade pour m’apaiser, j’avais rencontré cette personne qui était apparemment de l’Institut. Et il m’avait affirmé qu’il y avait des enfants qui avaient survécus au désastre. Quand j’ai eu cette nouvelle, j’étais tellement soulagé. Une poignée d’enfants encore vivant est bien mieux que rien du tout. Je prenais ce messager dans les bras pour lui dire merci, prie silencieusement que n’importe quelle force divine qui peut probablement exister le bénisse. Plus loin, prenant la précaution d’être seul, je lâchais des larmes de joie. Je me calmais ensuite. La seconde d’après, je dessinais un plan dans ma tête pour arriver à mon but : intégrer l’Institut Graham.
Intégrer l’Institut n’a pas été une mince affaire. Mais j’ai réussi. C’est tout ce qui m’importe.
Cependant. Je n’ai pas terminé ma liste de choses à faire. Il y a encore beaucoup à faire.

Je n’aime pas trop penser, encore moins parler à notre situation actuelle. Je veux fuir. Fuir toute réalité désagréable pour imaginer une autre qui me plaît mieux, comme les enfants qui imaginent le leur.
Je m’assois plus confortablement pour mieux faire face à mon interlocuteur, et lui pose ma question :

- Dis-moi, où est-ce que tu as trouvé ce manuel, Nevrabriel ?, je lui demande, prononçant au mieux son prénom avec le -r roulé. Il est sympathique, mais je pense que ce n’est pas… très simple pour commencer, je pense, lui dis-je.

Je suis curieux de voir sa réaction. Est-ce qu’il va se braquer, ou bien si le contenu n’est pas important du moment qu’il apprend quelque chose pour entretenir son intelligence. Je veux connaître mon interlocuteur, savoir s’il aime les défis ou pas.
Dans tous les cas, s’il a besoin de mon aide, je me tiens totalement disponible pour lui donner un coup de main, avant l’arrivée des enfants pour leur prochaine activité de l’après-midi.
(c)SuperRuhiel !


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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 12 Mai - 2:44

Sans langue française,
il n'y aurait jamais eu
de french kiss

_Tu es là depuis une semaine ? Est-ce indiscret de te demander pourquoi es-tu parti ?

Nevrabriel observa de son regard bicolore son interlocuteur, inquisiteur caché dans l’indifférence. Même s’il ne pouvait plus donner sa confiance, l’écossais voulait savoir s’il pouvait se reposer sur ses deux oreilles avec Ruhiel ou il était comme tous les autres…

_Je suis arrivé récemment, oui. Je suis parti parce que j’ai appris qu’il y avait des enfants qui avaient survécu.

Le jeune homme acquiesça doucement en suivant le regard de l’animateur vers le bâtiment. Nevrabriel ne disait rien mais c’était lui qui avait sorti les patients du bâtiment en feu et les a conduit au bunker, alors il savait très bien qu’il y en avait plein qui avait survécu. Mais à quoi bon ? Il semblerait que tout le monde ait oublié son geste de folie. Parfois il regrettait, évidemment beaucoup aurait péril mais au moins Lucy aurait ses deux yeux et Béatrice aurait ses dix doigts. Tous des ingrats ces patients, aucuns remerciements, il aurait mieux fallu les laisser mourir et sauver sa meilleure amie… Mais qui était-il pour juger la valeur d’une vie, aussi ingrate soit-elle ?
Beaucoup, ceux qui ne savaient rien de la révolution, ont  naturellement suivit leur médecin, mais il y avait forcement des exceptions tel que les jumelles qui se sont retrouvées ici alors que leur médecin référent était Barrabil. Mais c’était un démon après tout, il n’était pas étonnant qu’il n’en avait rien à faire de ses patients. Enfin un démon qui avait trouvé l’amour … Si Lucy n’était pas tombée amoureuse d’un tueur psychopathe, il aurait pensé que cette … professeure … était complètement folle. Mais bon, il fallait croire que les femmes étaient attirées par les tueurs psychopathe, peut-être que ça avait un coté protecteur de savoir que son amant était prêt à tuer pour se défendre ?
Il était donc normal qu’aucun enfants ne soient chez les électrons libres, sans les voir, au alors ayant seulement vu ceux allés au Village, Ruhiel a du penser que beaucoup d’entre eux avaient périls…
Nevrabriel se demanda alors pourquoi le français n’était pas allé au Village mais ici. Ou bien il savait que les enfants seraient beaucoup mieux traités là-bas qu’ici ? Entre les mains d’Ophelia … si on oubliait ceux de Barrabil, évidemment.
Nevrabriel ne savait pas. Il le lui demanderait plus tard. S’il y avait un plus tard. Et de toute façon ce n’était pas un interrogatoire, il n’allait pas rapporter à Reano ou Graham ce qui sortirait de la bouche de l’animateur.

_Et je me suis senti mal de rester dans un lieu où il y a des gens qui savent se débrouiller tout seul. Je me suis dit que, de base… Ma place est auprès des enfants. Je n’ai pas eu mes diplômes pour rien. Je ne peux pas les abandonner. Donc je suis là. Voilà !

Nevrabriel regarda le visage déterminé de son interlocuteur. Pensait-il réellement que l’écossais allait filer dans le bureau de Reano pour lui rapporter quelconque comportement suspect de Ruhiel ? Cependant, le français avait de quoi être inquiet à cette idée vu l’accueil peu chaleureux qu’à reçu Nevrabriel à son arrivé, mais l’écossais était persuadé que les bruit de couloir, le venin de la harpie et celui de son maitre n’était destiné qu’à lui donc Ruhiel pouvait se détendre. L’écossais réfléchit un instant, se disant qu’il devrait peut-être affirmer à l’animateur qu’il se moquait bien qu’il soit ici pour retrouver le confort d’un lit et d’un ventre plein, sa quête pouvait être noble ou égoïste, ce n’était pas le combat du jeune marié.
Mais Nevrabriel se résigna, ne voulait pas donner l’espoir à Ruhiel de croire qu’il pourrait être son ami ou bien un marionnettiste qui pourrait jouer avec l’écossais. Il tourna la tête pour montrer son profil à son interlocuteur.

_Dis-moi, où est-ce que tu as trouvé ce manuel, Nevrabriel ?

Le roulement du –r fit tiquer l’écossais qui reporta directement son attention vers Ruhiel. Il prononçait le prénom du jeune homme bien mieux que ne l’aurait pensé Nevrabriel. En général les français le prononçaient atrocement, même Katerina avec ses origines russes l’avait longtemps prononcé assez mal.

_Il est sympathique, mais je pense que ce n’est pas… très simple pour commencer, je pense.

Nevrabriel resta muet. Son regard silencieux était tout de même lourd de sens. Son visage, charmant depuis la fin de sa croissance, était impassible, lui offrant l’air d’approcher de la trentaine malgré qu’il soit plus jeune en vérité. Sa main posée sur sa cuisse relevée lui donnait des airs de loup attendant sagement quelque chose, non de sa proie, mais d’un animal qu’il jonchait curieusement.
Puis ses lèvres finir par s’élever doucement alors que ses yeux n’avaient pas changé d’expression, donnant une sorte d’air de défit à Ruhiel.

_C’est peut-être l’occasion de commencer, au contraire ?

L’écossais resta sur cette phrase énigmatique pendant encore quelques longues secondes qui semblaient pesantes. Il voulait que Ruheil réfléchisse, car, contrairement à ce que pourrait penser le commun des mortels, Nevrabriel ne parlait pas du livre …

_Pour répondre à ta question, dit-il en perdant son sourire et donna une nouvelle fois son profil à Ruheil, c’est ma femme qui me l’a donné pour mon anniversaire. On fait ce qu’on peut sur cette île. A vrai dire j’aime beaucoup la littérature, la philosophie, j’aime beaucoup réfléchir, comprendre, le sens cachés des phrases, la complexité d’une poésie, les émotions cachées derrière un ouvrage.  Ces choses que les autres trouvent barbant ou bizarre, je trouve ça fascinant…

Barbant … bizarre … ces mots n’avaient pas de sens pour l’écossais, car, au contraire, les mots étaient réellement importants. Lorsque la harpie l’avait frappé cela n’avait pas fait mal, mais lorsque Graham l’avait insulté, il était prêt à s’emporter. Les douleurs physiques disparaissaient, alors que le poids des mots, eux, laissaient des traces, parfois indélébiles. Les gens ne semblaient pas s’en rendre compte, ou alors ils étaient cruellement conscients de l’impact de leur parole. Cela laissait peu de foi en l’humanité.
Le regard de Nevrabriel retourna sur son interlocuteur, allant de son visage à ses mains puis revint pour s'encrer dans ses yeux. Il sourit de nouveau, toujours ce même sourire mystérieux, avant de répondre :

_Que me conseilles-tu pour commencer dans ce cas ?

Parlait-il encore du livre ? ...







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Ruhiel WofriteNewbie
Mer 12 Mai - 23:04
Sa question à ma réflexion et le lourd silence qui suit me perturbent. Surtout son expression sur le visage. Je range tout mon comportement enfantin pour bien me mettre dans la tête d’un adulte réfléchi. La discussion n’est plus aussi innocente. Du moins, je pense.
Un instant, je me dis qu’il parle peut-être d’autre chose. Je n’arrive pas tout de suite à décrypter cette expression faciale. Nevrabriel sourit, mais ça ne semble pas se refléter dans ses yeux vairons. Je ne sais pas si dire que je ne le connais pas assez est une excuse bidon ou l’inverse. Mon sourire s’efface un peu. La tête penchée légèrement sur le côté, je montre presque de la confusion. Même si je sais qu’il a quelques soucis de mémoire, je sais pertinemment qu’il n’a pas oublié ou mal compris ma question. Je suis de plus en plus convaincu qu’il y a quelque chose de plus… profond derrière ses interrogations. « l’occasion de commencer »… C’est large… Commencer une nouvelle vie, langue, ou un plan. Pour le moment, c’est encore bien vague. Mais j’espère que Nevrabriel me donnerai d’autres éléments pour savoir.

J’ai pu confirmer ensuite que le jeune homme a effectivement une autre idée dans la tête quand il répond ensuite à ma question concernant la provenance du livre. Les traits de son visage changent quand il passe à un autre sujet. Il prouve par ses propres mots ce que j’ai pensé tout à l’heure : il n’est définitivement pas un tas de muscles avec de la matière grise vide. Mon interlocuteur me pose une autre question : un conseil pour débuter.
A mon tour d’appuyer une pause. Je me permets de prendre le manuel, avec délicatesse, et feuillète lentement. Je parcours distraitement des yeux les pages que je défile une par une. C’est surtout pour me donner le temps de réfléchir, et espérer trouver des mots dans ce manuel pour pouvoir lui donner une réponse adéquate.
Ce n’est pas pour rien qu’il me précise qu’il aime la réflexion, la littérature, la philosophie. Et, noyé dans son énumération, le sens caché des phrases…

- Un conseil ?… Je te dirais… Observe. Analyse. Tu es maître de toi-même, alors tu peux commencer quand tu veux.

C’est très vague comme conseil, il s’applique généralement à toutes les situations. Je tente de prendre quelques secondes pour réfléchir et donner une réponse plus constructive.

Depuis le début, on a parlé du temps frisquet, le sommeil, la langue française, ma présence à l’Institut, des enfants, lui, moi… Quoi d’autres déjà ? Ah oui, mon départ, avant les bouquins, sa femme aussi.
Le français est une raison trop simple, donc le livre n’est pas le sujet non plus ici. Le temps et le repos sont des sujets bien bateaux pour ses questions limite énigmatiques. Je ne vois pas réellement le lien avec les enfants. Il n’y a que quelques dernières pistes : l’homme roux parle de lui et sa famille, et/ou moi. Nev’ ne semble pas être le type de nounours à distribuer aveuglément sa confiance comme des bonbons à toutes les personnes qui pourrait s’apparenter à un humain "bon". Donc je retire la supposition concernant sa femme. C’est un sujet bien trop personnel à mon goût pour en parler dès la première rencontre.

Je reprends mes questions précédentes pour les correspondre aux siennes, tenter de démêler tout le fil de la devinette. Et enfin mieux capter le sujet de la conversation.
Si je récapitule, et si je ne me plante pas, mon jeune interlocuteur pense commencer à échanger avec moi, et me demande des conseils pour débuter.
Là, les mots sont faciles à aligner, le plus difficile est évidemment la pratique. En plus de prendre en compte que chaque humain est différent bien sûr.
Je referme le livre et le remets doucement à sa place, entre nous.
Je regarde bien mon interlocuteur dans les yeux, un sourire large. Je donne l’impression de transparence, mais je cache quelque chose. Moi aussi, je peux faire des mini-devinettes.
A mon tour, je tente de présenter une phrase à analyser, plutôt facile parce qu’il a la réponse sous le nez :

- La couverture du livre est une chose. Mais il faut lire le contenu pour comprendre.

Je pouvais très bien lui dire « L’habit ne fait pas le moine ». Cependant, j’ai l’impression que c’est trop évident. Et puis, on a des livres entre nous, je me suis dit que ce serait sympa de leur donner une petite importance dans notre sérieuse discussion.

J’admets que je peux comprendre les sous-entendus de certains. J’ai eu affaire à des gosses perturbateurs qui semblaient faire des doubles-sens un véritable passe-temps, ou bien une méthode de communication codée. Bon, ce n’est très probablement pas la même chose que la discussion actuelle avec Nevrabriel. Mais en somme, j’arrive un peu à deviner que ce n’est pas la surface qui compte, mais autre chose.
Je continue, même si je ressens une pointe d’incertitude. Je connais Nev du point de vue médical (et encore, le document n'est bien probablement pas mis à jour depuis ma dernière lecture). Et non personnel. C’est la première fois que j’ai une conversation avec lui. Je ne connais donc pas sa manière de penser. J’avance alors très lentement. Au pire, je passerai pour un idiot. Et je ne le nierai pas. Je ne suis pas parfait.

Je continue :

- Ça prendra évidemment du temps… Donne-toi du temps. Ça ne sert à rien de se presser. Je pense que tu n’as pas besoin de poser une date butoir. Puisque… C’est toujours en constante écriture. Et si ça ne te plaît pas, arrête. Et prends un autre livre.

Ça compte également moi. Il faut que j’aille doucement, que j’agrandisse peu à peu mon réseau en prenant les gens qui sont vraiment fiables. Mais avant même que j’aille chercher ces "livres", il faut déjà que j’ai une liste bien définie. Je ne peux pas me permettre de faire n’importe quoi.

- Je ne sais pas si j’ai répondu à tes questions, Nev, je lui balance au final, riant doucement par gêne.

Honnêtement, je ne sais plus si j’ai réussi à cerner le sujet de discussion. J’ai semblé être sûr de ce que j’ai dit. Et puis, au fur et à mesure de la conversation, j’ai été de moins en moins confiant de mon propre raisonnement.
Si j’ai visé dans le mille, tant mieux ! Je ne suis pas bête comme mes pompes !
Et si non, et bien, je donnerai ma langue au chat pour comprendre ce qu’il a voulu me communiquer depuis le début.
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 13 Mai - 2:12

Sans langue française,
il n'y aurait jamais eu
de french kiss

Nevrabriel resta imperturbable, silencieux et sage, désireux d’une réponse à ses dires. Le bruissement des feuilles berçait les deux roux alors que Ruhiel perdit légèrement son sourire, surement perturbé par l’émotion présente sur le visage de l’écossais. Se sachant pesant, peut-être même un peu effrayant à cause de son regard vide de sentiments, Nevrabriel garda néanmoins cet étrange sourire sur le visage, sa curiosité plus grande que sa bienveillance en cet instant.

L’ainé prit le manuel dans les mains pour le feuilleter. Katerina y avait glissé des notes en anglais et en russe, une autre langue que Nevrabriel ne maitrisait pas mais dont il se familiarisait doucement en présence de sa femme. Le jeune homme n’empêchait pas Ruhiel de feuilleter l’ouvrage, ces notes étaient loin d’être des mots intimes, Katerina n’était pas le genre de femme à exprimer ses sentiments de toute manière, même pour son mari.

_Un conseil ?… Je te dirais… Observe. Analyse. Tu es maître de toi-même, alors tu peux commencer quand tu veux.


Nevrabriel esquissa un fin sourire. Ruhiel semblait avoir compris qu’il y avait un sous-entendu à ses propos ; ça lui plaisait bien, d’ailleurs il semblait bien le prendre, certaines personnes se seraient outrées que l’écossais parle en énigme, mais ces personnes ne pouvaient s’en prendre qu’à elle-même et leurs défaillances intellectuelles, Nevrabriel ne manquait pas de respect dans ses devinettes. Il n’y a que le sot corbeau qui rage de la ruse du renard.

Ruhiel encra son regard dans celui de Nevrabriel qui ne broncha pas, assez impatient de la suite de cette discussion. L’écossais planta ses yeux dépareillés au fond des pupilles noisettes de Ruhiel, comme s’il le sondait, ou laissait son esprit se perdre à l’intérieur. Le regardait-il ? Ou ne le regardait-il pas ? Difficile à dire lorsque le soleil éclairait d’avantage un œil plus qu’un autre, tel un père favorisant un de ses deux fils.

_La couverture du livre est une chose. Mais il faut lire le contenu pour comprendre.

Un autre sourire traversa le visage du jeune marié.
Il ne faut pas juger un livre à sa couverture.
Mais les premières impressions ne sont-elles pas souvent les bonnes ? Tels les philosophes, toutes les citations se contredisent, voilà pourquoi le monde est ainsi et les humains contradictoires.

_Ça prendra évidemment du temps… Donne-toi du temps. Ça ne sert à rien de se presser. Je pense que tu n’as pas besoin de poser une date butoir. Puisque… C’est toujours en constante écriture. Et si ça ne te plaît pas, arrête. Et prends un autre livre.

Nevrabriel baissa doucement son regard vers l’herbe qui les accueillaient.
Prendre un autre livre ? Ce n’était pas si simple, la bibliothèque n’était pas bien grande et malheureusement si, il avait une date de péremption. Il ne pouvait pas perdre du temps à lire de mauvais livres, à étudier un ouvrage qui ne lui apportait finalement rien que de la déception. Mais comment savoir si finalement le livre était bien s’il ne lui laissait pas une chance ? Une chance d’être déçu, encore, ou une chance de trouver une perle rare ? Plus il était déçu, plus il était dégouté de la littérature, c’était un cercle vicieux, et un jour il arrêterait de lire.
Si ce n’était pas déjà fait.

_Je ne sais pas si j’ai répondu à tes questions, Nev.

Le regard de Nevrabriel remonta doucement vers celui de son interlocuteur. Il semblait avoir compris le fond du sous-entendu de l’écossais mais sans avoir saisis la forme. Nevrabriel n’en attendait pas plus, autrement il avait à faire à un mentaliste. Il devait tout de même souligné l'intelligence de Ruhiel, ou sa faculté de compréhension assez impressionnante. Ruhiel ne pouvait pas deviner ce que le jeune homme ne lui disait pas. Mais Nevrabriel ne voulait pas si facilement montrer ses pensées et sa personnalité. L’animateur devait choisir entre les ragots de couloir ou ce que lui offrait Nevrabriel ; des énigmes. Il était lui-même une énigme, mais comme chaque être humain, dans le fond. Peu de personne savait qui il était réellement, ce que renfermait sa conscience, son cœur et son âme, peu de personne savait par quel chemin tortueux il était passé pour arriver jusqu’ici, au pied de cet arbre, ce qu’il a du faire pour accepter d’avancer et de vivre, ses convictions et ses secrets, ces personnes seront enterrées avec ce savoir, la connaissance de qui était Nevrabriel Erskine. Mais les humains n’étaient pas ainsi, n’est-ce pas ? Ce besoin d’être entouré de n’importe qui pour ne pas être seul, cette envie d’être connu et reconnu de beaucoup pour graver l’histoire sur plusieurs générations avant d’être oublié comme les autres du cimetière. Les gens ne cachaient pas la devinette de leur personnalité, ne voulait pas que les autres apprennent à les connaitre mais se dévoilaient sans pudeur, espérant être tout de suite aimé pour ce qu’ils sont, ou plutôt ce qu'ils montrent. La vérité reste la même ; les humains sont appréciés pour ce qu'ils montrent, être aimé pour ce qu'ils sont requière de jouer au jeu des énigmes.
Ruhiel aura-t-il la patiente d’apprendre ou voudra-t-il empreinter le chemin de la facilité ?

_Il n’y a pas de bonne ou de mauvaises réponses, il y a seulement la notre.

Nevrabriel se redressa légèrement afin de regarder le ciel à travers les feuilles de l’arbre qui les abritait. Il aimait bien l’odeur que dégageait le tronc, il ne saurait dire quel était cet arbre, mais son odeur était appréciée et appelait à la sérénité.
Cette fois, le jeune homme laissa son visage aller à une douce mélancolie. Ruheil avait une aura réconfortante qui invitait à se laisser aller.

_Je pense que … certaines personnes sont lassés de changer de livres, d’être déçus de l’histoire en s’approchant de la fin, de ne pas comprendre ce qu’essaie de dévoiler l’auteur tout au long de l’ouvrage.

Enchainer déception sur déception. Être forcé de lire un livre qui ne nous plait pas dès le début. Toute ces choses qui dégoute des livres. Ou alors le temps, ne plus avoir le temps de lire, la peur de perdre du temps à la lecture alors qu’il y a tant de choses à faire, crainte d’être encore déçu alors qu’on était habitué à ne plus lire.

_C’est peut-être pour cela que les gens arrêtent de lire ?








Nevrabriel
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Ruhiel WofriteNewbie
Jeu 13 Mai - 23:33
Nevrabriel a semblé être plongé dans ses réflexions un moment, ses yeux rivés sur le sol. Le visage de mon interlocuteur ne laisse pas facilement passer les émotions (alors que je suis plutôt un livre ouvert d’après les nombreux commentaires que je pouvais entendre). Sauf peut-être des sourires toujours énigmatiques. Je n’ai donc aucune idée de ce qu’il peut se tramer dans son esprit. J’imagine qu’il est du type à être assez prudent. Je ne sais pas comment il était quand il traversait l’adolescence. Je ne sais pas si la Révolution l’a beaucoup changé. Je ne peux le dire seulement si je viens à mieux le connaître.

Cet événement a perturbé les habitants de cette île. Je n’y échappe pas, bien évidemment. Je tente malgré tout de rester la version « Happy-Go-Lucky » de juin 2020, le gars gardant le sourire quel que soit la situation. Au fur et à mesure que les mois défilaient, j’ai pu voir le sourire des plus joyeux se faner, j’ai vu des timides prendre des armes, des humains se piller entre eux…
Le jeune homme roux face à moi a sans doute vu tout ce chaos. Je ne peux que comprendre l’évolution de son état mental. Je veux bien concevoir qu’on peut facilement perdre la confiance en l’être humain.

Alors que je lui fais part de mon incertitude, Nev’ lève le regard pour rencontrer les miens. Ces yeux, à la combinaison de couleurs atypiques, sont fascinants à regarder. C’est comme si chaque iris a sa propre façon de voir le monde, l’un sombre, l’autre lumineux. Je ne sais pas si ça vous fait sens... Mais tous les cas, je n’arrive pas à les lire, ils ne sont pas assez expressifs pour moi. Pour le moment.

La conversation qui a simplement débuté sur le beau temps est maintenant passé à quelque chose de bien plus… philosophique. Parler avec ce jeune homme est particulièrement singulier par rapport à ce que je peux avoir comme discussion avec le kamikaze ou bien le vieux doc. Je ne ressens pas de stress, ou bien une envie de jouer. Mais plutôt… De la sérénité. Ce sentiment agréable que je pouvais avoir quand je parlais avec ma mère ou mes grands-mères. C’est reposant.

Sa réflexion est très intéressante. Toutes depuis le début en réalité. Je hoche la tête alors qu’il rajoute qu’il n’y a pas de bonnes ou mauvaises réponses. Je rajoute secrètement que certaines décisions mènent vers de bon chemin. D’autres non.
Le jeune homme regarda le ciel. Par ce qu’il dit, je devine qu’il parle de lui-même. Les autres ont désappointé Nevrabriel. Voir d’autres gens l’ennuie. C’est comme ça que je comprends en tout cas.

- C’est peut-être pour cela que les gens arrêtent de lire ?, dit-il.

La question m’attriste. Est-ce que ça veut dire que Nevrabriel fait partie des personnes qui veulent arrêter de rencontrer des gens ? Pour éviter d’autres blessures de la vie ?

- Pour arrêter, je pense qu’il faut vraiment perdre tout espoir. Zéro espoir. Où qu’on regarde, je secoue doucement la tête, les coins de la bouche tirant un instant vers le bas, on ne voit que le négatif.

En gros, il faut directement tomber dans le trou de la déprime, perdre le plaisir de faire quoi que soit, jusqu’à perdre l’envie vivre.
Être avec les gens permet quelque part d’être vivant, d’avoir une petite raison de rester en vie, et avoir une place dans leur mémoire.
Pas étonnant de dégringoler mentalement alors qu’on est bloqué sur cette île paumée depuis bientôt un an. Aucune nouvelle tête, on connait tout le monde, directement ou par commérages. Difficile de bien se faire entourer actuellement.
Je tente de revenir sur le bon côté de l’être humain, même s’il est quelque fois doté d’une imbécilité ou d’une cruauté déloyale :

- Je… pense qu’il est bien de lire des livres, je continue de conseiller. De mon point de vue. Parce que tu apprends tous les jours. Les colères, les disputes, les déceptions peuvent te donner une leçon de vie. Les livres qui se sont rencontrées ont des pages communes -même si les mots employés ne sont pas exactement les mêmes. Même si un livre s’arrête, il y a une trace quelque part. Je pense que c’est une bonne chose, personnellement.

Nevrabriel est un peu jeune par rapport à moi. On est de la même génération. Mais son visage semble plus âgé que le mien. Et je sais… Malheureusement… Qu’il ne vivra pas vingt ans de plus que moi.
Dans mon histoire, il y aura la sienne, une infime partie. Je ne le laisserai pas disparaître. Et avant qu’on se sépare pour quelconque raison, je veux espérer voir de la joie dans ses yeux.

Un doux sourire sur les lèvres, j’essaie alors de lui montrer ma petite bougie pour qu’il en fasse de même :

- C’est facile à dire, mais, même si tout est noir, je pense qu’on peut essayer d’être la lumière, le partager. Non ? Et peut-être que certains le prendront et le partageront à leur tour.

Je rajoute après une petite seconde de silence :

- J’admets avoir une vision assez utopique. Du monde. De la vie.

A coup sûr, je n’ai certainement pas été assez traumatisé dans la vie pour comprendre le vécu pénible de mon jeune ami, et le conseiller comme il se doit. A côté de lui, je suis très chanceux. Je ne suis clairement pas assez vieux pour comprendre la vie. Peut-être que même Nev, homme bien plus mature que moi, sait déjà bien plus que ce que je viens de lui dire. Il a probablement déjà vécu tout ça, ce qui lui permet de donner son avis, appuyé avec des preuves qu’il a vu dans le courant de sa vie.
C’est peut-être à lui de me dévoiler le véritable visage du monde qui nous entoure. Cependant, naïf que je suis, je veux le faire tourner la tête vers des choses plus positives, lui montrer qu’il est possible de trouver de la lumière.
En plus de l’admiration pour ce jeune guerrier, j’éprouve de la sympathie. Même s’il était patient à la base, j’imagine que je peux lui parler comme mon égal, comme je peux plaisanter avec Hoai. Je dirai plutôt que je souhaite voir Nevrabriel comme un camarade de discussion. Ou un bon ami.
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Dim 16 Mai - 2:39

Sans langue française,
il n'y aurait jamais eu
de french kiss

_Pour arrêter, je pense qu’il faut vraiment perdre tout espoir. Zéro espoir. Où qu’on regarde, on ne voit que le négatif.

Nevrabriel acquiesça doucement. Il se sentait ainsi depuis sa discussion avec Katerina. Bien que son esprit n’était plus troubler par l’envie irrépressible de se jeter dans la vide, le fait d’avoir remis les pieds sur Terre lui avait fait comprendre que tout le monde le décevait d’une manière ou d’une autre, même ceux qu’il aimait, ce qui rendait la chose encore plus triste par ailleurs. Mais au-delà de ces déceptions, il ne pouvait accorder sa confiance en personne et donc dévoiler ses pensées et ses sentiments n’avaient pas lieu d’être. Il ne voulait pas faire semblant d’être un autre. Il avait déjà joué aux jeux des masques mais cela ne lui plaisant pas. Manipuler et faire semblant était dans ses compétences, mais il s’y pouvait éviter de le faire, il éviterait. Ce n’était pas un jeu qui lui convenait.

_Je… pense qu’il est bien de lire des livres. De mon point de vue. Parce que tu apprends tous les jours. Les colères, les disputes, les déceptions peuvent te donner une leçon de vie. Les livres qui se sont rencontrées ont des pages communes -même si les mots employés ne sont pas exactement les mêmes. Même si un livre s’arrête, il y a une trace quelque part. Je pense que c’est une bonne chose, personnellement.

Nevrabriel haussa doucement les épaules. Il n’était pas de cet avis mais il n’avait pas la science infuse, qui était assez sage sur Terre pour avoir ce genre de réponse ? Il était tout de même curieux de ce savoir si énigmatique qu’était les Hommes, cela lui expliquerait certainement pourquoi est-ce qu’il ne se sentait pas en phase avec ses paires depuis quelques temps. Depuis qu’il avait découvert le vrai visage de l’humanité à vrai dire.

_C’est facile à dire, mais, même si tout est noir, je pense qu’on peut essayer d’être la lumière, le partager. Non ? Et peut-être que certains le prendront et le partageront à leur tour.

Nevrabriel ouvrit doucement al bouche, mais la referma.
Il avait essayé, avant, d’être là pour les autres, de les aider, il a essayé de sauver les autres, de les empêcher de se tuer, d’être une épaule sur laquelle pleurer, une oreille attentive, d’être une lumière pour les autres. Pour quoi finalement ? S’il avait su que cela aurait fini ainsi, il n’aurait jamais tant sacrifié à ses dépens. Mise à part Aeden et Lucy, personne ne lui a rendu toute cette bienveillance et cette gentillesse qu’il a offerte à tous ceux qui ont croisé sa route autrefois. Ils ont tous pris mais n’ont rien partagé.
Aeden et Lucy … même avec eux c’était complexe par moment, mais Nevrabriel pouvait tout de même se raccrocher à ses deux amis quand il le fallait.

Donnez-leur une main, ils vous prendront le bras et vous demanderont le buste …

_J’admets avoir une vision assez utopique. Du monde. De la vie.

Le jeune homme tourna les yeux vers son camarade. Ce n’était pas mal d’avoir ce genre de personne dans ce monde, pour balayer les personnes comme la harpie, Graham ou même Barrabil derrière ses airs de petit ange. Les personnes lumineuses tel que Lucy, Solveig ou bien Ruhiel manquait cruellement à ce monde si sombre et brutale.
A son monde à lui…

_C’est utopique en effet.

Nevrabriel n’était pas forcement d’accord avec Ruhiel, mais ce n’était pas non plus son but de trouver une personne qui serait d’accord avec lui, s’il avait posé cette question à son ainé, c’était pour également avoir des conseils, qu’il n’appliquerait pas forcement, mais au moins il pourrait méditer dessus. Avoir l’avis d’une personne était toujours bonne à prendre, surtout d’une personne qui s’occuper d’enfants. Ruhiel n’était pas psy mais il devait savoir gérer certains soucis existentiels lorsqu’ils se présentaient, non ? L’écossais ne savait pas réellement si cela était dans les cordes du français, il en demandait peut-être trop ? Nevrabriel se rendait compte qu’il attendait trop des autres.
Non. Il en avait attendu trop, d’où sa déception, à présentant il n’attendait plus grand-chose de personne et cela tendait doucement dans ce sens, mais jusqu’à quand ? Est-ce vraiment la voie du bonheur que de s’isoler de ses pairs et ne plus subir l’Enfer ? Etait-ce cela qu’il devrait apprendre à son enfant à naitre ? Quel était la meilleure chose à faire, la meilleure conduite à avoir, pour vivre dans ce monde ?

_Mais il faut bien que certains croient pour d’autres.

Nevrabriel était conscient que sa vision égoïste des choses ne contribuerait pas à un monde meilleur, qu’il fallait des personnes qui tendaient la main vers les autres pour changer les choses. Lui était las, il déléguait cette fonction à autrui mais cela ne voulait pas dire qu’il n’était pas conscient de tout cela, au contraire. Seulement, il en avait assez de se faire bouffer, il voulait avoir le loisir de penser à lui à présent, comme le lui avait conseillé sa mère lorsqu’il était enfant.

_Enfin bon … enchanté Ruhiel, j'espère que tu te plairas ici. Je verrais s’il n’y pas des livres pour enfants en français pour commencer.

Le jeune homme prit tout de même le manuel entre ses mains pour reprendre sa lecture où il en était, comprenant un mot sur cinq, il lui fallut rapidement ouvrir le dictionnaire juste à ses côtés. On lui avait dit que faire travailler sa mémoire était un bon remède contre l’Alzheimer, Katerina avait sans doute également eu vent de cette thérapie, mais là elle a été un peu extrême…








Nevrabriel
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Ruhiel WofriteNewbie
Ven 2 Juil - 23:13
C’est l’une des choses parmi tant d’autres que les gens dans mon entourage me reprochaient, et encore un peu aujourd’hui d’ailleurs. Nevrabriel me confirme que ma vision du monde est effectivement utopique. Je ne sais plus exactement quand est-ce que j’ai commencé à voir le monde d’un œil différent. Je ne suis pas très sûr, mais je me dis que c’est peut-être le moment du divorce de mes parents qui m’a décidé à voiler mes yeux avec un bandeau. Pour que j’évite de voir la réalité, les horreurs qui peuvent y être présentes. Maintenant, je tente de rester positif, mais c’est difficile. Tout ne se passe pas comme je le veux malgré tous les efforts que je peux donner pour essayer de changes les choses. Peut-être que la vie voulait que je sois ici pour que j’ouvre enfin les yeux, que je me rende compte que je ne peux pas me permettre de m’enfermer dans un univers parfait. En plus d’accepter des défaites qui se suivent.
Je ne m’attends néanmoins pas à ce que le jeune homme précise que ce n’est pas vraiment une mauvaise chose. Ça me rassure. Au moins du positif dans ma naïveté qui ne semble pas avoir de limite.

La conversation pivote à nouveau sur la langue française, comme pour me donner une pause pour mes neurones après avoir fait chauffer les neurones pour parler de choses très sérieuses et matures. Je reste tout de même bien concentré pour déceler quelconque sens philosophique caché dans ses prochains propos, dans ses yeux mystérieux bicolores.
Actuellement, je ne lui dirai pas que je me plais sur l’île. Après ce conflit douloureux, difficile de s’y faire. C’est loin d’être des vacances d’été. Ça ressemble plus à une aventure de survie. Mais là, si on a besoin d’aides, on ne peut que compter sur nous-même.
Qui aurait cru que derrière mon visage souriant et espiègle se cache un être qui pleurait doucement la mort du monde calme, la mort des âmes parties trop tôt ? En réalité, je ne le sais même pas moi-même.
Je lui souris simplement, également enchanté une seconde fois de faire sa connaissance aujourd’hui.

Les enfants étant curieux, la majorité savent que je suis français. Mon léger accent ne m’aide pas à passer inaperçu (je ne suis pas le seul à ne pas être issus d’un pays anglophone d’ailleurs). Je leur ai appris des mots simples de ma langue pour jouer. Je pense que je sais ce que vous pensez : je leur ai appris des insultes françaises. Alors, sachez que j’admets être idiot sur les bords mais j’ai une responsabilité en tant qu’adulte ! Donc, non, pas d’insultes, ça fait partie de mes principes. Et j’ai devoirs.
Aparté terminé.

Il y a bien des manières amusantes pour apprendre une langue, pour ne pas passer par la grammaire qui peut être barbant. Le jeune Nev semble ne pas être très dérangé par la difficulté puisqu’il se promène avec un manuel d’analyses littéraires. Mais je lui fais tout de même part d’une de mes idées. Ça peut peut-être conduire à quelque chose de plus ludique.

- Pour apprendre, il y a les chansons aussi, en plus des petits livres, je propose. C’est un bon moyen ludique pour apprendre les langues étrangères. Ça peut être plus… amusant que de voir la grammaire. Pour les enfants en tout cas.

Je réfléchis un instant avant de reprendre la parole :

- Je pense qu’apprendre des citations et des proverbes dans les autres langues peut être enrichissant aussi.

Il est possiblement plus intéressant d’apprendre par des proverbes. D’ailleurs, on dit souvent qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre. Mais je n’ai pas encore fait l’effort pour étudier la langue de mes grands-parents. Depuis que je suis bloqué sur cette île, avec aucun contact avec la terre, je me rends encore plus compte de l’importance de la famille, et son inestimable héritage. Mon père ne parle pas beaucoup le kazakh, et encore moins le russe, comme ses parents. Ma mère ne connait pas du tout le gaélique comme ses grands-parents. Je ne connais que des mots dans chaque langue. Mais pour me rapprocher d’eux, pour passer plus de temps avec eux, il faudrait que je pense à apprendre leur langue correctement. Mon père, aussi mou et dans la lune soit-il, me répétait souvent qu’une langue apprise est un œil de plus qui nous permettait de voir le monde.

Je tente de trouver dans ma mémoire des phrases qui peuvent nous aider à réfléchir, à nous remonter le moral. Non seulement Nev n’est pas un enfant de 10 ou 14 ans pour apprendre des chansons. Mais en plus, on a besoin du minimum d’espoir pour ne pas tomber dans une dépression difficile à soigner, surtout sur cette île où le personnel médical ne peut certainement pas présenter un soin optimal pour tous. Cette île au nom qui ne semble plus avoir autant de sens qu’au tout début de sa création.

Je cherche déjà certaines citations intéressantes, intelligentes. Je ne veux pas particulièrement me jeter des fleurs pour l’aide altruiste que je peux essayer de partager. Je ne vois pas l’intérêt de parler de quotidien banal, de joie de vivre, confiance. Je suis pratiquement sûr que nous sommes quasiment tous en train de vivre au jour le jour. Mais si je peux au moins allumer une première étincelle d’un sourire plus sincère sur les lèvres des gens, sur le visage du jeune aux cheveux rouge, je le ferai. Tant que je suis sur cette île.
(c)SuperRuhiel !
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 1 Sep - 22:30

Sans langue française,
il n'y aurait jamais eu
de french kiss

Alors que Nevrabriel avait laissé son ainé dans la réflexion ses yeux s’arrêtèrent sur un mot inconnu qu’il alla chercher dans le dictionnaire.
« Hypocrite ».

Hypocrisie : nom féminin. Bas latin hypocrisis du grec hupokrisis, action de jouer un rôle.
1.Attitude consistant à dissimuler son caractère ou ses intentions véritables, à affecter des sentiments, des opinons, des vertus qu’on n’a pas, pour se présenter sous un jour favorable et inspirer confiance.
2.Caractère de ce qui est hypocrite dans l’attitude, les actes de quelqu’un.
3.Action, parole destinée à tromper sur les sentiments, les intentions véritables de quelqu’un.
(larousse)

Etrangement, les sentiments de Nevrabriel prenaient tous leur sens.
Il n’avait pas su reconnaître l’hypocrisie et aujourd’hui il le payait lourdement. Ce sentiment de résignation, d’abandonner face à la fourberie humaine. Il repensait à tout ces visages qui voulaient se faire bien voir ici et là, jouant la comédie de leurs sentiments et leurs sentiments pour masquer leurs véritables intentions.
Jouer la comédie … Masquer qui ils sont réellement … Nevrabriel se sentait soudainement triste. Il avait l’impression d’être seul. Si tout ses soi-disant amis et sa femme avaient fait semblant, avaient joué la comédie, alors il ne les connaissait pas réellement. Il ne connaissait que le masque qu’ils revêtaient pour sortir, le maquillage de confiance, mais il ne savait pas qui se trouvait réellement sous les masques. L’écossais s’était méprisé en repensant aux moments où il avait manipuler autrui mais finalement tout le monde se jouait de tout le monde, il n’y avait aucune personne sincère sur cette île … Sauf peut-être Lucy et Solveig, les deux seules personnes ayant le cœurs bien trop pures pour cela, bien que Lucy ait feint de mettre fin à ses jours, elle ne l’a jamais fais dans l’intention de blesser autour, elle n’a pas fait cela pour être cruel, malveillante ou malhonnête, alors elle n’était pas comme les autres.
Les autres … quel enfer …

Le jeune homme se promis qu’il n’élèverait pas son enfant dans ces conditions, il voulait que son bébé rencontre de bonnes personnes, des personnes sincère, fidèle, des personnes qui chercherait à décerner le vrai du faux, qui n’accablerait pas sans savoir, qui demanderait avant d’accuser, qui s’excuserait s’il a tors, qui ne profiterait pas des autres, qui écouterait le plaignant autant que l’accusé, qui serait juste, qui serait droit, bienveillant et honnête, de bonnes personnes.
Ça lui manquait, des bonnes personnes … Et pour cela il devait quitter celle île. Il devait à tout prit partir d'ici non plus par survit mais pour retrouver le bon coté de l'humanité.

_Pour apprendre, il y a les chansons aussi, en plus des petits livres. C’est un bon moyen ludique pour apprendre les langues étrangères. Ça peut être plus… amusant que de voir la grammaire. Pour les enfants en tout cas.

Les chansons ? Le visage de l’écossais se tourna vers l’autre roux. C’était quelque chose qui lui parlait beaucoup ! Le jeune homme n’a jamais eut à apprendre d’autres langues que celles enseignés depuis sa naissance, le gaélique et l’anglais, alors il ne connaissait pas les technique d’apprentissage pour ce genre de chose mise à part mémoriser à force de répéter, comme certains mots russes qu’il connaissait à force de l’entendre de la part de sa femme.

_Je pense qu’apprendre des citations et des proverbes dans les autres langues peut être enrichissant aussi.

Nevrabriel ferma le dictionnaire et se mit à réfléchir. Les chansons lui parlaient beaucoup plus que les proverbes. Bien qu’il affectionnait les proverbes et citations, sa mémoire était beaucoup plus actif pour les chansons, certainement grâce à la musique qui accompagne les paroles.
Il avait peur que sa mémoire ne soit trop défaillante pour ce système d’apprentissage.

_Je crois … que je connais une chanson en français.

Nevrabriel n’allait pas confier ses problèmes de mémoire à Ruhiel, bien que ce dernier était surement au courant s’il avait lu son dossier médical. Il n’allait pas non plus avouer sa passion de la musique aussi facilement, ils se connaissaient à peine et Nevrabriel avait décidé de ne plus être naïf et ne plus faire aussi facilement confiance qu’autrefois.

_C’est une ancienne patiente qui me l’a apprise, mais ça fait longtemps du coup je bute sur les paroles. Elle m’a dis que c’était une comptine pour enfant.

Le jeune homme mit un ainsi de silence entre lui et son ainé, repensant aux paroles et surtout la personne qui lui avait apprise cette chanson : Anna. Elle était française mais n’a jamais prit la peine de lui apprendre quelconque mots, pour elle il était normal qu’elle doive s’adapter, cependant, elle chantonnait souvent une chanson qu’elle avait apprise à l’école primaire et Nevrabriel a finit par l’apprendre. Mais ces souvenirs étaient si lointain, il n’était pas certain de retrouver la chanson. Il revoyait Anna chantonner en dessinant dans son carnet, ses longs cheveux noirs glisser dans le vents, ton teint pâli par la maladie faisait ressortir des cernes violettes sous ses yeux bleu d’été. Bien qu’elle était malade, elle avait une étrange beauté, à la fois fantomatique et printanier, elle avait l’aura de la nuit et le sourire chaleureux du jour.
Elle lui manquait parfois.
Le jeune homme commença a fredonner doucement l'air pour retrouver la mélodie puis le texte, s’imaginant les lèvres d’Anna bouger, imaginant sa voix enfantine et la chanson innocente cassée par un manque d’expérience en chant mais pourtant si attachante.

Il finit par chantonner doucement mais avec une justesse et une voix toujours aussi belle lorsqu’il chante malgré les fautes de français :

« Pétrouchka, ne pleurs pas,
Entra vite dans la monde,
Fais hancher tes nattes blonde,
Ton petit chat y viendra
Il s’est glisser dans les chemisse en dentelle de ton grand papa
Quand chante la colombe par-dessus le toit,
Dansse avec la nuit tombe, jolie petroushka … »



Nevrabriel se tut après cela, fredonnant la mélodie, cherchant la suite des paroles mais il avait beau chercher, rien ne venait, il ne se souvenait pas de la chanson.

_C’était quelque chose comme ça. Je ne me souviens plus trop de la suite, à part « Puisqu’il aime la mousique, Sante lui cet air magique. » Mais j’ai beau me souvenir de quelques paroles, je ne connais pas leur traduction.


Nevrabriel eut un léger pincement au cœur. C’était l’un des derniers souvenirs d’Anna, un des seuls qui n’avait pas encore disparut et pourtant il n’avait jamais prit le temps de comprendre le sens des paroles bien que c’était une comptine pour enfant, que les paroles ne devaient pas être profonde ou majestueuse, c’était tout de même la comptine préférée de sa défunte amoureuse, une partie d’elle, et il n’avait pas prit soin de ce souvenir…

_J’aimerais bien que tu me la traduise si tu la connais, s’il te plait.







la chanson en question ::
Nevrabriel
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Ruhiel WofriteNewbie
Jeu 9 Sep - 23:16
Mes yeux s'illuminent alors que mon nouvel ami m’informe qu’il connaît peut-être une chanson française. Français ou pas, il est toujours sympa d’entendre les gens dire qu’ils aiment la musique, chanter ou fredonner doucement. Nevrabriel m’explique ensuite comment il a connu cette chanson : une ancienne patiente lui aurait appris il y a longtemps cette comptine pour les enfants. Je lui laisse un instant pour qu’il se remémore les paroles. Puis une agréable voix se fait entendre. Je reconnais instantanément les premières notes, mais la totalité des paroles ne me revient pas tout de suite. J’écoute. J’écoute la belle voix du roux, sans doute née pour chanter. J’écoute son accent tenter de réciter en français malgré les nombreuses fautes de la langue. Le français n’est pas la langue la plus facile du monde non plus, je veux bien comprendre qu’il lui est difficile d’articuler correctement. Mais un accent étranger rajoute très souvent un côté séduisant à la voix.

Je me déconnecte un instant de la vie une petite seconde. Je n’entends que la voix douce de Nevrabriel. Je dois peut-être avoir un peu honte de dire ça. Mais si Nevrabriel n’a personne dans sa vie actuellement, il y a des chances que je me laisse aller, tomber amoureux de sa voix en plus de son caractère singulier. Je dois pourtant revenir à la réalité : Nevrabriel est un homme marié à une femme. Et je leur souhaite bien évidemment tout le bonheur du monde. Si Nevrabriel avait une excellente santé, s’il n’avait jamais été emprisonné sur cette malheureuse île, il serait devenu un homme au visuel séduisant et à la voix envoutante connu dans le monde entier. Mais sa vie en a décidé autrement, en défonçant sa vie. Quel gâchis… J’espère tout de même, qu’un jour, le monde connaîtra son talent, avant qu’il ne quitte cette planète pour le monde des morts.

Il a dit il y a quelques minutes qu’il butait sur quelques lignes. Mais je trouve qu’il se débrouille vraiment bien pour une personne qui ne parle pas couramment la langue de la comptine !
Etant animateur, je dois absolument avoir une large bibliothèque de comptines pour amuser les enfants et répondre à leurs devinettes bancales. Au final, enfant ou adulte, les chansons sont un bon moyen pour apprendre une langue.

Tout le monde peut oublier les paroles. Puis on s’en souvient, petit à petit. C’est ce qui rend l’instant magique. Et quand on la partage avec d’autres personnes, on ressent de la nostalgie. Je ne sais plus quand est-ce que j’ai appris Pétrouchka. Certainement pendant un des étés passées en colonie de vacances avec des petits de primaire. J’avais même imaginé quelques gestes pour motiver les enfants à bouger, et mieux se souvenir des vers. Donc je peux corriger Nevrabriel grâce à mes connaissances.

- Tu te souviens d’une bonne partie de la chanson, Nev !, je le félicite. Tout le monde n’arriverait pas à se souvenir d’une chanson entièrement, sauf si les paroles ont été répétés des milliers de fois, tu sais ?

Ce que je ne précise pas, c’est qu’il se souvient malgré sa mémoire défaillante. Il y aurait donc possiblement un moyen de le guérir, ou moins une solution pour ne pas aggraver son Alzheimer. Mais ça, je ne le dirai pas, au risque de revenir sur son dossier médical, et rappeler la raison pour laquelle il est coincé ici.

- Tu as la bonne mélodie, déjà. Et on va revoir un peu les paroles, ça te va ?

J’attends sa réponse positive avant de continuer. Je me redresse et commence à prendre le rôle d’animateur-enseignant. Un sourire illumine mon visage, heureux de pouvoir apprendre quelque chose à quelqu’un. Je prends chaque phrase de la comptine, une par une, et la traduis. Si ma traduction n’est pas mauvaise, Nevrabriel devrait comprendre que la chanson parle de la jeune Petrouchka qui dance et chante pour faire revenir son petit chat, ce dernier décrit dans des descriptions drôles pour maintenir l’optimisme et le sourire.
Quand arrive le refrain, je sens un instant un pincement dans le cœur.

« Tant que chante la colombe par-dessus le toit,
Dance avant que la nuit tombe, Jolie Petrouchka.
»

Quand je la chantais pour les petits, j’illustrais cette partie en faisant un oiseau avec mes deux mains, battant les ailes pour aller vers le ciel. Puis, les poings sur les hanches, je faisais une courte dance avant de ramener les mains sur les joues pour montrer que la petite était jolie.

Devant mon ami à la chevelure de feu, je tente de garder le même visage enthousiaste. Mais mes yeux trahissent ma tristesse. Si on danse tous, avec ou sans nattes blondes, est-ce qu’on peut faire revenir l’espoir ? Est-ce que la colombe chante toujours au-dessus de nos têtes ? Où bien est-elle déjà partie loin, pour nous laisser seul faire face au désespoir ?..
Alors que je pensais être débarrassé de pensées noires, voilà qu’une simple comptine d’enfants me rappelle malheureusement la réalité. Certaines personnes le répètent trop souvent : on ne peut pas fuir la réalité. Et moi, je m’entête à dire le contraire, en m’enfermant dans une bulle que moi seul peut modeler et comprendre, fermer les yeux pour imaginer des choses qui ne plaisent qu’à moi. Comme les enfants et leur monde imaginaire.

Ce que je ne remarque pas, c’est que ma voix a vacillé légèrement alors que je tentais de traduire ce refrain. Et je continue dans ma traduction un peu bancale. La langue anglaise est un peu moins riche que la langue française. Et ça ne m’aide pas à trouver les mots exacts pour bien expliquer, et surtout espérer ne pas massacrer le sens original de la chanson.
Même si ma voix n’est pas aussi mielleuse que celle de Nev, je tente à mon tour de chanter la comptine, avec quelques gestes enfantins, espérant trouver l’ombre d’un sourire sincère sur le visage du jeune homme :

« Pétrouchka, ne pleure pas,
Entre vite dans la ronde,
Fais danser tes nattes blondes,
Ton petit chat reviendra.
Il s’est fait polichinelle
Dans les chemises en dentelle
De ton grand papa.

Tant que chante la colombe par-dessus le toit,
Dance avant que la nuit tombe, Jolie Petrouchka.
»

Et encore ce pincement. Mais je continue. Car j’ai mis ma caquette professionnel d’animateur. Je n’ai pas le droit de flancher à cause de simples paroles qui semblent pourtant si naïves et sans arrière-pensées négatives. Je m’efforce de sourire, car dans la situation où on est, on a besoin de se serrer les coudes. Et ce n’est pas en versant des litres et des litres de larmes qu’on va réussir à s’en sortir. Et ce n’est pas en construisant des armes ou bien des barrières chacun dans contre coin qu’on arrivera à atteindre ce principal but commun.
(c)SuperRuhiel !
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