Between two Goddesses

La Cannibale et Sheila

Ophelia tient le papier dans ses mains, sans savoir comment le juger. Elle a prévenu Ange à ce sujet, il partage son avis. Il faudrait être le dernier des idiots pour dénoncer sa faction. D’autant plus que tout l’hiver, les électrons et le Village se sont entr-aidés. De plus, Ophelia vit sur cette île depuis environ huit ans. Certes, elle ne peut pas connaître tout le monde mais Victoria et Randall …? De faux noms ? Ou simplement des inconnus au bataillon ?
Tout semble à croire que ce soit l’oeuvre d’un membre du bunker (mais elle a beau les passer en revue, elle imagine mal Elizabeth, Aeden ou leur leader dépositaires d’une telle note), ou de l’Institut Graham. En interrogeant Jim et Michael, les vigiles les moins fûtés du monde, ils leur fut compliqué de décrire les deux intrus. Ils étaient certains d’une femme, une infirmière, et d’un homme diabétique. Ce type de description convient à l’Institut Graham. Toutefois, la Cannibale ne peut écarter la possibilité d’un retournement de situation des Electrons. Après tout, à qui pouvait-on faire confiance ?
Elle se décide donc à agir, et d’abord auprès de la piste qui lui poserait moins de problèmes. Cela lui permettrait de faire une entrée chez les Electrons. Nombreux d’entre eux sont d’anciens révolutionnaires qu’elle a guidé dans le mouvement. C’est l’occasion ou jamais, après un rude hiver, qu’une image de lead leur apparaisse.
Elle se prépare, s’inspirant du charisme insolent d’Amalia. Elle a toujours admiré la façon qu’elle avait de débarquer, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Elle dissimule son revolver chargé contre sa cuisse et s’habille d’une robe noire serré, ainsi que d’un châle blanc. Ce dernier vêtement est porté comme une héroïne porterait une cape, chaque bourrasque faisant s’envoler le tissu dans le dos de la Cannibale comme pour l’aider à décoller. Sur ses talons hauts, elle domine. La terre est meuble, elle peut marcher dessus sans s’enfoncer dedans.
Elle s’entoure ensuite de deux vigiles, plus malins et costauds que Jim et Michael. Les deux l’encadrent, marchant derrière elles tels de loyaux sbires. Elle prévient le Village de son départ chez les Electrons, rassure quelques enfants d’un sourire et d’une caresse affectueuse dans les cheveux, répond à quelques questions sur l’organisation de l’après-midi avant de partir.
Elle mentirait si elle disait ne pas être nerveuse. L’enjeu est plus grand qu’il n’y paraît. En plus de comprendre si les Electrons les ont vraiment pillé ou non, ce qui serait une trahison qui mettrait fin à toute collaboration, la Cannibale vient en tant que représentante de figure d’autorité. Les Electrons ont peut-être ce désir d’être libre, mais en tant qu’ancienne Tête des Révolutionnaires, elle les connaît bien. Elle sait que le temps a potentiellement assagi leur fougue. Un groupe social ne peut rester sans personne. C’est bien pour cela que, selon le panneau d’affichage, cette chère McElroy se serait imposée parmi eux.
Une fois à la frontière, elle interpelle les premiers venus.

« Bonjour. Amenez-moi à Sheila McElroy. C’est important. »

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Je pousse un long soupir en passant ma main dans mes cheveux. Ma frange a quand même vachement poussée… C’en est plus vraiment une en fait. Pourquoi je pense à mes cheveux, d’ailleurs ? Je faisais quelque chose à la base moi ! Du coup… Ah oui, ma batte ! Je vais poser le panier dans un coin de la grotte en signalant à quelqu’un que j’ai finis la distribution sur mon côté du territoire. Il suffira de reremplir le panier une fois la viande séchée.
Bref, je récupère ma batte avant de rejoindre Virgil qui m’attend à l’entrée de la grotte. Je passe la porte en fermant un œil à cause du soleil puis marche à ses côtés dans la forêt. Depuis qu’on a remarqué des intrus plus réguliers sur notre territoire, on a renforcé les patrouilles. J’ai mis en place un échange avec le Village, ils peuvent récupérer de l’eau de mer autant qu’ils veulent et pour encore plusieurs mois afin de sécher et conserver leurs aliments. Je ne veux pas que n’importe qui puisse accéder à la plage même si c’est juste pour une balade. Ça voudrait dire que l’échange serait bancal et c’est hors de question ! On est peut-être dans une situation très survivalisme mais j’ai trop de principes pour laisser passer ça.

Ha la la, quand je m’entends penser je me dis qu’elle est quand même loin la Sheila du lycée qui n’aime pas les responsabilités d’adultes… Enfin, Virgil me raconte un peu sa journée. Apparemment il aurait trouvé un bosquet de bambous ! Et ça, c’est vraiment génial ! Je me souviens que les persos dans uninhabited planet survive utilisent des bambous pour faire une douche ! J’ai déjà des idées qui germent dans ma tête hé hé hé !
On discute un peu de comment utiliser ces bambous de la meilleures façon possible et ce qu’il faudrait faire pour ne pas tous les éradiquer. Ça serait tout de même dommage de raser le bosquet et de plus en avoir pour la suite. C’est des plantes robustes je crois bien donc il faudrait surtout qu’on déblaie un peu la place autour d’eux pour qu’ils puissent bien se développer.


Je baille un peu et Virgil me demande si ça va. C’est vrai que je suis fatiguée en ce moment entre les distributions de nourriture tous les jours, mes patrouilles, les cours de langue avec Solveig et les réunions stratégiques avec Jeremiah. Il me propose de faire une pause pour que je puisse faire une sieste et je finis par accepter. Si je m’épuise, je n’aiderai personne sur la longueur alors je m’assois contre un arbre. Virgil reste près de moi le temps que je me repose.

Je ne sais pas combien de temps j’ai pu réellement dormir, pas trop longtemps j’ai l’impression. J’entends vaguement une conversation qui me fait sortir du sommeil. Virgil a l’air de ne pas vouloir me réveiller -bon c’est un peu trop tard- et un autre dis que c’est important.
Je grimace un peu en m’étirant puis ouvre un œil. Quand je lève le regard, je reste un instant fixée sur la silhouette familière près des deux électrons. Je plisse un peu les yeux le temps que mon cerveau face la mise et point et se remette en place. Puis je me redresse d’un coup comme frappée par un coup de tonnerre.

- Oh ! Ophélia !

Je me racle un peu la gorge en tapotant sur mes vêtements pour faire partir la poussière ou l’écorce qui se seraient accrochée dessus. Puis je lui adresse un sourire en glissant ma main dans mes cheveux. Oui bon j’ai pas de brosse sur moi, je fais ce que je peux...

- Salut, tu vas bien ? Désolée, si j’avais su que tu venais, je me serais un peu mieux habillée !

Je ponctue ma phrase d’un rire en me rapprochant. Virgil me lance un regard et je lui réponds par un sourire. T’en fais pas, ça va, je me repose plus tard, promis. En plus c’est pas tout les jours qu’Ophélia demande à venir sur le territoire. J’ai le sentiment que c’est important.

- Tu as besoin de quelque chose ?

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La Cannibale et Sheila

Bien contente de ne pas s'enfoncer dans la terre avec ses talons et d'être stable dessus, elle pénètre le territoire des électrons libres comme si il lui appartenait déjà. Avec les deux électrons libres devant elle, et ses vigiles villageois derrière elle, elle est encadrée. Elle a l'impression d'être une célébrité entourée par ses gardes du corps. Cette image la ferait bien rire, mais elle se contient pour ne pas briser l'image qu'elle vient instaurer. Mais qu'on s'y penche quelques secondes ... Elle, une célébrité ? Avec ses pathologies et sa méconnaissance en tout ? Non, vraiment, c'est hilarant.
Silencieuse et respectueuse, elle suit les électrons jusqu'à une grotte. La Cannibale analyse l'environnement, les diverses installations. La dernière fois qu'elle a mis les pieds dans cette grotte, c'était pour sortir de son fauteuil roulant et se hisser sur un rocher en guise de promontoire. C'était en tant que leader de la Révolution. La zone a bien changé depuis que les électrons s'en sont emparé. Si Sheila s'avère innocente (ce qu'Ophelia persiste à croire), alors il faudra qu'elles s'échangent des idées.
En parlant de cette chère Sheila, Ophelia repère sa silhouette endormie, affalée contre un arbre. Malgré toute l'affection qu'Ophelia a à l'égard de Sheila, la leader qui est en elle ne peut s'empêcher de mépriser cette position. Comment une Belle au Bois Dormant pense-t-elle pouvoir gouverner ?
Elle est réveillée par un vigile dont le visage est familier à La Cannibale et baille allègrement.

« Oh ! Ophélia ! », s'empresse-t-elle de se redresser.
« Bonjour Sheila. Je ne dérange pas ? »

Maintenant que la petite Sheila est débout, Ophelia ne peut s'empêcher de la détailler. Elle cherche ce qui fait de Sheila la chef officieuse des électrons. Entre son allure débraillée et ses cheveux emmêlés, on dirait bien que les électrons galèrent.

« Salut, tu vas bien ? Désolée, si j’avais su que tu venais, je me serais un peu mieux habillée ! »
« Ne te fais pas de soucis, c'est vrai que je suis venue à l'improviste. »

Ophelia remarque l'échange de regard entre Sheila et le vigile, mais aussi ce sourire qu'elle lui décroche. Comment, après s'être endormie aussi mollement peut-on réussir à sourire ? Ophelia n'a jamais beaucoup adressé la parole à Sheila au temps de la Révolution, déjà bien préoccupée par Aeden et Alexander. Mais elle a le souvenir de son escouade avec Eden, et la façon dont elles s'étaient aidées. D'ailleurs, elles étaient inséparables ces deux-là. Où est Eden ?

« Tu as besoin de quelque chose ? »

Entre les électrons qui l'ont guidé, ses propres villageois et le vigile, il y a bien trop de monde.

« Peut-on discuter en privé? »

Elle laisse sa comparse ouvrir le chemin vers un lieu plus propice à une discussion pour elles-deux. La Cannibale hésite alors sur la façon dont elle peut amener le sujet. Elle suppose qu'elle doit confronter Sheila à ce mot de façon à se trahir (ou non). C'est en ayant ce chemin de pensées qu'une idée lui traverse l'esprit.

« Je souhaite d'abord savoir si Victoria et Randall sont occupés aujourd'hui. »

En premier lieu, voir si les noms évoquent quelque chose à Sheila. Si ce n'est pas le cas, alors il faudra creuser. Mais elle sera plutôt innocentée.

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J'avoue que je ne m'attendais pas vraiment à voir Ophélia à mon réveil. C'est tellement inhabituel en même temps de la voir ici ! Je me demande bien ce qui l'amène. Ha la la, si j'avais su, j'aurai mis des habits un peu plus appropriés surtout s'il s'agit d'une visite plus... politique ? Bon ça me semble être un terme un peu fort mais vous avez l'idée, j'ai pas d'autres mots qui me viennent. On ferra avec. Bon après, même si certains me désignent comme plus ou moins une figure de lead, moi je me ressens juste comme les autres. Alors, c'est pas comme si j'avais réellement une image à tenir. Bref ! Ophélia me dit de ne pas m'inquiéter et je me détends. Elle est gentille cette fille, c'est dommage que je ne lui ai pas plus parlé durant la révolution. On était dans le même bateau après tout. Enfin, c'est vrai qu'elle avait un côté plutôt inatteignable et dans mon cas j'étais pas mal occupée avec le recrutement.

Quand je lui demande ce qui l'amène, elle semble pas très confortable. Hm ?

- Peut-on discuter en privé?

...
Bon ok, je sens que le ton est un peu plus sérieux qu'une simple visite de courtoisie. Je sonde une seconde sa couleur sans rien dire avant de me tourner vers les électrons qui se trouvent à proximité. Je leur adresse un sourire avec un signe de tête en guise de remerciement.

- Merci d'avoir conduit Ophélia jusqu'à moi. Je me charge du reste ! Continuez ce que vous faisiez, je m'occuperai de la raccompagner à la frontière une fois la discussion terminée.

L'escorte d'électrons de la co-dirigeante du village me font des signes de main et nous quittent puis je tourne les yeux vers Virgil qui a l'air de vouloir rester avec moi. Bon... Je comprends qu'il puisse s'inquiéter pour mon sommeil mais je gère, je suis assez en forme pour suivre une discussion quand même ! Faut qu'il se détende ha ha. Enfin, c'est mignon, on dirait un peu un papa.

- Tu peux t'occuper de finir la patrouille sans moi, Virgil ? Je te rejoins dès que je suis libre.

Il croise les bras sur son torse et finit par hocher positivement de la tête. Je lui adresse un sourire ainsi qu'un petit signe de la main auxquels il répond avant de s'en aller. Nickel ! Bon au moins on est déjà tranquille là mais puisqu'elle m'a demandé un lieu un peu plus privé je vais tout de même l'emmener avec moi. Je suppose que c'est un peu plus délicat pour qu'elle se sente réellement seule avec moi et qu'elle puisse se sentir libre de me parler sans être écoutée. Je ne sais pas encore le sujet de sa venue mais d'habitude elle ne vient pas sur notre territoire et si elle me demande de parler en privé c'est sûrement beaucoup plus important que je n'imagine. Après tout, de ce que j'ai vu d'elle durant la révolution, c'est une femme de réflexion. Je pense qu'elle ne fait jamais rien au hasard et c'est d'ailleurs pour ça qu'elle a pu largement s'imposer lors de la réunion dans la grotte.
Bref, récupère ma batte sur laquelle est gravé le nom d'Eden puis l'invite à me suivre pour contourner la grotte. On longe la paroi rocheuse pour arriver sur les falaises. Je continue encore un peu pour m'éloigner de la grotte et me rapprocher petit à petit de la limite avec le bunker. Je m'arrête tout de même avant de l'atteindre pour être sûre que personne ne puisse nous entendre. En général, peu d'électrons viennent par ici, on ne devrait pas être dérangé. Par contre... Quelque chose me turlupine. Je vais pour ouvrir la bouche quand Ophélia prend la parole.

- Je souhaite d'abord savoir si Victoria et Randall sont occupés aujourd'hui.

A l'évocation de ces prénoms je fronce légèrement les sourcils en inclinant un peu la tête sur le côté. Victoria et Randall...? Heu... Ok une seconde. De qui elle parle ? Bon je sais que je suis plutôt mauvaise pour les noms mais entre les distributions de nourriture et les patrouilles je commence à bien connaître les électrons et ces deux noms là ne me disent rien. Elle serait plus au courant que moi de ce qu'il se passe sur mon territoire ? J'avoue que sa question me déstabilise, je ne comprends pas trop où elle veut en venir. Mais je vois dans sa couleur que ce n'est pas quelque chose d'anodin. Elle a l'air assez sérieuse.  

- Heu... Désolée de te contredire Ophélia mais à ma connaissance, nous n'avons pas de Victoria et de Randall sur le territoire. Ou bien tu confonds avec Victorine et Reynald ? Parce qu'ils sont sûrement à la plage en train de pêcher ces deux là.

Bon c'est bizarre cette histoire. J'ai beau chercher, je n'arrive pas à voir de qui elle parle. Un petit coup de vent me fait fermer les yeux et stoppe d'un coup ma recherche mentale pour me rappeler à autre chose. Presque par réflexe, je me rapproche d'Ophélia et lui prend doucement la main.

- Promis j'essaye pas de te draguer, entamai-je avec un petit rire, Mais avec tes talons, je préfère faire filet de sécurité au cas où un coup de vent te ferait glisser. J'ai pas forcément une bonne expérience des falaises mais au moins ici on est en privée.

Je sais que les conventions voudraient qu'on discute en étant un peu moins près. Je sais aussi que la falaise peut être dangereuse et il est hors de question qu'Ophélia puisse risquer de tomber sous ma responsabilité. Je ne veux plus jamais revivre ça. Je ne veux pas devoir encore apporter des mauvaises nouvelles. Il faudra qu'elle fasse avec.

- Ah et si jamais tu as froid à un moment, je peux te prêter ma veste. Je commence à avoir l'habitude du froid donc n'hésite pas.

Elle est venue à l'improviste, j'ai pas grand chose pour la faire se sentir à l'aise et bien accueillie mais bon, au moins j'essaye.

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La Cannibale et Sheila

La Cannibale ne peut s'empêcher de s'amuser en voyant Sheila s'armer de sa batte. Aucune de ces deux dames n'est donc désarmée. Un revolver contre une batte, tout pourrait laisser croire que le revolver gagne. Cependant Ophelia ne servie que d'une balle et n'a aucune expérience dans le tir. Alors que la batte a quelque chose d'instinctif, de brutal. Elle remarque alors l'inscription gravée dans le bois. Eden ? C'est la batte de son amie ? Pourquoi n'a-t-elle pas la sienne ?
Une théorie fait son chemin dans l'esprit d'Ophelia mais elle essaie de l'ignorer, bien trop sombre pour s'en préoccuper sur le moment.

« Heu... Désolée de te contredire Ophélia mais à ma connaissance, nous n'avons pas de Victoria et de Randall sur le territoire. Ou bien tu confonds avec Victorine et Reynald ? Parce qu'ils sont sûrement à la plage en train de pêcher ces deux là.»

La Cannibale pousse un soupir de soulagement, rassurée d'être justement contredite par Sheila. Evidemment, cela peut être de faux noms. Un duo a dérobé le Village, il suffit de retrouver lequel. Le soupçon n'est pas entièrement envolé, mais elle reste persuadée qu'il faut être le dernier des crétins pour signer sa propre faction lors d'un vol d'une faction alliée. L'hypothèse de deux crétins révolutionnaires chez les électrons libres n'est pas à écartée mais elle lui semble peu plausible.
Quoiqu'il en soit, en se dirigeant vers un autre lieu, la Cannibale continue d'inspecter ce territoire. Sheila leur mâche le travail en l'aménageant. Cependant, elle constate que Sheila est respectée. Etonnant puisque le dernier souvenir qu'a Ophelia de cette petite personne est sa fragilité psychologique.
Une brise réveille Ophelia, visiblement en même temps que Sheila qui lui prend la main. Bien que la blonde soit tactile, elle ne peut empêcher son mouvement de recul.

« Promis j'essaye pas de te draguer. Mais avec tes talons, je préfère faire filet de sécurité au cas où un coup de vent te ferait glisser. J'ai pas forcément une bonne expérience des falaises mais au moins ici on est en privée. »

Elle est gentille, la naine. Fais chier.

« Je suis assez expérimentée en falaises, rassure-toi. »

Drôle d'expérience, mais cela lui faisait une compétence à mettre sur un potentiel C.V.
La plupart de ses conversations houleuses avec Nevrabriel se sont faites face aux falaises. A croire qu'Ophelia fréquente d'un peu trop près ce qui peut être lié au danger.
La pression de Sheila sur la main d'Ophelia est intense. La Cannibale décrypte une fébrilité chez la rouquine. Aurait-elle le vertige ?

« Ah et si jamais tu as froid à un moment, je peux te prêter ma veste. Je commence à avoir l'habitude du froid donc n'hésite pas. »

Non vraiment, cette gentillesse c'est une plaie.
Elle refuse poliement d'un geste de la main. C'est malheureux, mais on s'habitue au froid. Surtout lorsqu'on sacrifie ses couvertures pour les autres. Nombreux enfants l'ont réveillé durant les nuits d'hiver parce qu'ils mourraient de froid. Si elle le pouvait, elle les accueillait dans son lit, sinon elle leur donnait sa couette et s'en allait se promener dans la neige.
Elle se dégage de l'emprise de Sheila et s'approche des falaises. Il est vrai qu'il suffirait de peu de choses pour trébucher. Il serait malheureux de s'écraser sur les rochers pointus. Mais cela permettait à Ophelia d'enfin être libre. Même quelque secondes, mais goûter à la liberté lors d'un vol doit être si agréable, tant pis si la chute l'est bien moins.
Elle pousse un soupir, restant proche du bord. Si Sheila a la vertige, cela permet à la Cannibale d'avoir un avantage sur elle.

« J'ai été pillé récemment. On nous a laissé une note, apparemment ce sont les électrons libres. J'ai du mal à imaginer que nos alliés aient besoin de nous voler mais tu comprends que je ne pouvais pas fermer les yeux dessus. »

Elle fait volte-face et croise les bras.

« La question maintenant c'est à qui en voulait ces pilleurs ? Le Village ou les Electrons Libres ? Avez-vous des ennemis ? »

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Bon... Honnêtement, je ne sais pas trop quoi penser de cette visite. Ophélia a l’air terriblement sérieuse et en même temps, j’ai la sensation qu’elle n’a pas encore clairement exprimé la raison de sa venue. Je ne sais pas, j’ai cru déceler du jaune dans sa couleur quand je l’ai contredite sur les noms qu’elle m’a donné. Donc elle est contente de ça. Mais pourquoi ? J’ai un peu de mal à suivre, je l’avoue. J’espère qu’elle va me dire ce qui se passe parce que sa présence ici n’est clairement pas annodine et je commence à trouver ça bizarre.

Elle refuse poliment ma proposition après quoi elle dégage sa main de la mienne. Si elle ne s’était pas approchée du bord juste après, je pense que j’aurai eu moins d’inquiétudes... Elle a beau m’affirmer qu’elle a l’habitude de ce genre d’environnement, je ne me sens pas sereine. La voir si près du vide comme ça...
Je revois un éclaire. Je ferme les yeux une seconde pour chasser l’image de ma tête. Calme-toi Sheila, Ophélia n’est pas Eden, il n’y a pas d’orage, il ne va rien lui arriver.

- J'ai été pillé récemment. On nous a laissé une note, apparemment ce sont les électrons libres. J'ai du mal à imaginer que nos alliés aient besoin de nous voler mais tu comprends que je ne pouvais pas fermer les yeux dessus.

Hein ? Je rouvre, les yeux pour la regarder, surprise alors qu’elle se tourne vers moi, les bras croisés sur sa poitrine. Je reste un instant immobile pour essayer de faire de l’ordre dans ma tête. Donc.... Ca aurait un rapport avec les deux noms qu’elle m’a donné, c’est ça ? Ce serait des sortes de fausses identités ou quelque chose comme ça ?
...
Déjà, je ne connais personne qui s’appelle comme ça sur ce territoire et ensuite, qui serait assez stupide pour signer de sa propre faction ? Je sais qu’on est pas tous unis ici, que toute l’organisation est libre aux volontaires mais même ceux qui préfèrent se débrouiller seuls ne sont pas foncièrement hostiles envers le reste de la faction. Enfin, il me semble...

- La question maintenant c'est à qui en voulait ces pilleurs ? Le Village ou les Electrons Libres ? Avez-vous des ennemis ?

Je porte une main à mon menton en signe de réflexion, baissant les yeux sur les rochers un instant avant de les relever vers mon interlocutrice.

- Je vais être transparente avec toi Ophélia, les électrons ne sont pas tous unis. Si je propose des idées et qu’on me suit la plupart du temps, je ne suis officiellement pas une cheffe et je ne considère pas avoir une autorité sur les membres de la faction. Donc il est possible que des choses m’échappent.

Je relâche mon menton en faisant un pas vers elle, me rapprochant à mon tour du bord même si j’évite consciencieusement de regarder les vagues qui frappent les rochers.

- Par contre je ne pense pas que des électrons soient franchement hostile au reste de la faction pour vouloir la compromettre entièrement, eux compris.

Si on a des ennemis maintenant... Hm. Honnêtement j’ai l’impression que la réponse est vite trouvée. Jouer la facilité ? Oui et non. Il a quand même une certaine logique derrière ce que je pense.

- Si quelqu’un vole le Village en accusant les électrons, je pense qu’on peut imaginer que les pilleurs en veulent aux deux. Et les seuls que je connaisse dans cet état d’esprit est l’Institut Graham.

Je ne connais pas tous les membres du bunker mais Aeden est là bas avec sa chérie. Le connaissant, je le vois mal essayer consciemment de me mettre dans la merde. Et Donatien n’a pas l’air très réactif dans les jeux de pouvoirs qui s’installent doucement entre les territoires. J’ai plutôt l’impression que le bunker ne veut pas faire de vague. De toute façon, il ne sont clairement pas assez pour lancer des déclarations de guerre... Donc je vais rester sur mon idée initiale.

Ha ha, on dirait que je commence à apprendre de Jeremiah moi. Mon cerveau à l’air de s’habituer à cette chose étrange que j’essayais seulement de pratiquer en jouant au professeur layton et qu’on appelle plus communément “stratégie”.

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La Cannibale et Sheila

« Je vais être transparente avec toi Ophélia, les électrons ne sont pas tous unis. Si je propose des idées et qu’on me suit la plupart du temps, je ne suis officiellement pas une cheffe et je ne considère pas avoir une autorité sur les membres de la faction. Donc il est possible que des choses m’échappent. »

Intéressant. Ainsi Sheila n'est pas vraiment leur chef. Il suffit que quelqu'un de plus compétent intervienne pour se saisir de leur territoire. Le problème ? Sheila a l'air bien reconnue par ses pairs, et Ophelia ignore beaucoup du travail qui a été aménagé sur le territoire, mais elle a pu constater des changements conséquents depuis sa dernière visite. Ce n'est pas surprenant, un groupe ne peut pas vivre éternellement en anarchiste, surtout lorsque la survie est en jeu. L'humain est certes un animal social, mais c'est surtout un animal. Pour manger, pour survivre, il est prêt à tout. Voilà pourquoi un vent de changement que la Cannibale ne saisit que presque trop tard se lève.
Elle essaie de ne pas trop y penser, connaissant la pathologie de Sheila. Elle ignore ce que sa comparse peut vraiment voir ( son plan, ou simplement qu'elle réfléchit ?), mais elle ne veut pas, elle, être trop transparente.
En tout cas, la petite chef se montre courageuse en faisant un pas vers le vide. Elle te fais confiance, il te suffit d'une petite poussée pour débarrasser les électrons de leur ch- Elle s'enfonce violemment les ongles dans la paume de main pour faire taire la pensée destructrice qui lui tranché l'esprit, vivace et douloureuse. Elle n'est pas une personne violente, elle est pacifiste, le pouvoir ne l'intéresse pas. Normalement.

« Par contre je ne pense pas que des électrons soient franchement hostile au reste de la faction pour vouloir la compromettre entièrement, eux compris.»

La blonde hoche la tête, approuvant. Elles sont sur la même longueur d'ondes. Ophelia va devoir rendre une petite visite à l'Institut...

« Si quelqu’un vole le Village en accusant les électrons, je pense qu’on peut imaginer que les pilleurs en veulent aux deux. Et les seuls que je connaisse dans cet état d’esprit est l’Institut Graham. »

Elle sourit. A croire que leurs pensées se chevauchent. C'est se tirer une balle dans le pied de la part des Electrons que de signer ce message. Autant piller l'Institut s'ils veulent tant que ça se rebeller.
La codirigeante se concentre sur le bruit des vagues qui s'écrasent contre la falaise, bercée par ce son. Elle n'a pas envie d'aller confronter l'Institut, toujours traumatisée par l'impact physique que leur dictateur a laissé dans son épaule. Mais elle n'a pas le choix. On ne pille pas le Village sans rester impuni. Heureusement qu'elle a Ange, il arrivera peut-être à la tempérer.

« Tu confirmes ma pensée. »

Elle commence à reculer pour partir, sa mission personnelle étant accomplie mais une question lui taraude l'esprit. Elle qui hésite entre prise de pouvoir et vie optimiste depuis plusieurs mois, elle n'arrive plus à comprendre qui elle est et à se recentrer sur ses objectifs. Elle a enchaîné déception sur déception, perdant petit à petit foi en les autres. Mais elle va le retrouver, l'espoir, non ?
Elle tourne ses yeux bleus vers ceux de sa comparse, un peu hésitante.

« Dis-moi Sheila, de quelle couleur je suis ? »

Noire comme les ténèbres ou subsiste-t-il une petite lueur ?

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Le village est un allié vraiment important pour moi et les électrons. C'est grâce à notre échange qu'on a pu aménager la grotte et limiter les pertes à cause du froid. J'espère que de leur côté, la méthode de conservation de nourriture et l'accès à l'eau de mer leur est vraiment utile. J'aimerai bien discuter un peu plus avec les dirigeants à vrai dire, nouer un lien plus fort entre nos deux factions. Pour le moment, la conversation n'est pas vraiment dans ce sens en particulier, c'est plus une façon à Ophélia de vérifier qu'on est bien de son côté. Je pense qu'il vaut mieux que je me concentre sur ça pour le moment, on pourra voir des propositions d'alliance plus tard. Déjà il y a cette histoire à régler.
Ophélia garde le silence un instant en souriant. Ses yeux semblent se perdre dans les vagues et l'écume alors j'attends. Je préfère éviter de regarder le vide. Je n'arrive pas à me défaire de l'image de cette tempête, de la vision d'Eden qui glisse, qui lâche, qui tombe. J'ai l'impression que je ne pourrai plus jamais apprécier le bruit des vagues du haut d'une falaise...

- Tu confirmes ma pensée.

Le fait qu'elle le dise m'enlève un poids de mes épaules. Je me sens un peu mieux de savoir qu'elle ne nous croyait pas totalement coupable des vols sur son territoire. Ça veut dire qu'elle nous fait un peu confiance, pas vrai ? Cette pensée me fait vraiment plaisir. Au delà de son statut de co-dirigeante, j'apprécie réellement Ophélia. Elle a su mener la révolution. Elle a été capable d'inspirer et mener les foules. Au fond, je pense que je l'admire et que, peut-être, j'aimerai être capable de dégager autant de charisme qu'elle. Ou bien être capable d'inspirer, aider et soutenir ma faction. Je lui adresse un sourire sans rien dire, simplement heureuse d'avoir pu désamorcer la situation et de savoir qu'on reste en bon terme.

Lorsque la jeune femme s'éloigne du bord, me faisant lui emboîter le pas, je me sens encore mieux. Soulagée d'avoir quitter le précipice, je commence à me détendre. Puis ses yeux se tournent vers moi.

- Dis-moi Sheila, de quelle couleur je suis ?

Oh ? Je... J'avoue que je suis un peu surprise. Je crois que c'est la première fois que quelqu'un me demande de lui parler de sa couleur. D'habitude, les gens préfèrent ne pas s'imaginer que je puisse lire leurs émotions comme ça. Alors c'est vrai que sa question me désarme une seconde. Puis j'expire doucement pour me concentrer et essayer de capter le plus de teintes de sa couleur possible. Pour une fois que j'ai le droit, je peux faire plus attention aux détails. Mon expression change petit à petit. Mes yeux se perdent dans son aura, comme si je regardais Ophélia sans réellement la voir. C'est drôle... J'ai l'impression que sa couleur est comme coupée en deux. Entre le froid et le chaud. D'un côté, du rouge et de l'or. De l'autre, du bleu et du gris. Le goût est assez spécial... Entre piquant-sucré et fade.

- C'est drôle... J'ai rarement vu ça. On dirait que ton aura est coupée en deux. Sur le droite, tu es rouge et dorée. Donc je suppose que c'est de l'assurance et de la joie. Et je suis vraiment contente de voir que notre conversation t'a fait plaisir et t'a rassuré.

Je lui adresse un sourire en remontant mes yeux dépareiller dans les siens. C'est vrai que le doré est arrivé un peu plus tard maintenant que j'y pense. Quand on a commencé à dissiper le doute sur la nature du vol. Donc je suppose qu'elle était heureuse d'apprendre que les électrons n'étaient pas les coupables. Quant à l'autre couleur...

- Et à gauche... Je vois un bleu un peu pâle. Avec des tâches grisâtres.

On m'a dit une fois, que la droite représentait l'actif et la gauche le passif. Je sais pas si c'est vrai, mais en admettant, ça voudrait dire que la carapace d'Ophélia est le rouge. Mais qu'au fond, elle est bleu. Et ce bleu là... Je ne perds pas mon sourire même s’il devient légèrement triste. Je connais cette couleur. Et je n'aime pas voir les gens avec cette teinte. Aeden l'a parfois. Katerina aussi. Beaucoup l'ont. Beaucoup trop. J'aurais souhaité à Ophélia de ne pas l'avoir. Je n'aime pas voir la tristesse. Et je sais que celle là, elle est un peu plus importante qu'elle semble l'être.

- Ophélia est-ce que... ça va ?

Je sais que ma question peut sembler anodine. C'est celle qu'on pose dès qu'on croise quelqu'un qu'on connaît pour prendre de ses nouvelles. Mais étant donné ce que je vois, elle devient un peu plus profonde.

- Je sais qu'on a pas eu trop le temps de nouer des liens d'amitiés mais je voulais que tu saches que ça me ferait plaisir d'être amie avec toi. Et si jamais tu as besoin de quelque chose ou de parler... ben je suis là. On est pas obligées de toujours être des dirigeantes avec des lourdes responsabilités.

J'avoue que dire ce genre de chose m'intimide un peu surtout en l'adressant à Ophélia. Je veux dire... c'est Ophélia quoi ! Aucune chance qu'elle ait envie d'être amie avec quelqu'un comme moi ! Elle est plus sûre d'elle que moi, a largement plus d'expérience, inspire le respect et semble s'adapter à toutes les situations ! A croire vu de l'extérieur qu'elle est sans faille ! Mais si le rouge est ce qu'elle montre, sa couleur plus froide me pousse à aller vers elle. Je préférerai chasser le bleu et le gris pour que le reste puisse se développer dans toute sa lumière.

Between two Goddesses

La Cannibale et Sheila

Il est temps qu'Ophelia affronte la vérité. Elle ne sait plus qui elle est, si elle est la Cannibale, si elle est Lili, si elle est la codirigeante. Il n'y a que Sheila pour lire en elle, et Ophelia le sent, elle peut lui faire confiance. Pourquoi Sheila lui mentirait sur ce qu'elle voit.
Droite, prête à encaisser le coup, Ophelia attend le rapport de la chef des Electrons. Elle s'attend à être envahie d'un noir profond, maculée d'un rouge vif. Et elle l'acceptera, elle sait qu'elle n'est pas l'image qu'elle cherche à véhiculer. Et cela, elle ne peut le cacher à Sheila. Sa pathologie, à la rouquine, est un atout effrayant pour ceux qui seraient ses ennemis.

« C'est drôle... J'ai rarement vu ça. »

Ophelia écarquille les yeux de surprise.

« On dirait que ton aura est coupée en deux. Sur le droite, tu es rouge et dorée. Donc je suppose que c'est de l'assurance et de la joie. Et je suis vraiment contente de voir que notre conversation t'a fait plaisir et t'a rassuré. »

Un doux sourire éclaire faiblement le visage d'Ophelia. Il est vrai que cette conversation avec Sheila lui a fait énormément de bien.

« Et à gauche... Je vois un bleu un peu pâle. Avec des tâches grisâtres. »

Ophelia manque de rire jaune. Elle a l'impression d'être face au diagnostic d'un médecin, encore. Elle en a eu des discours de docteur, sur le ton qu'emploie Sheila et avec cette expression-là. Une expression inquiète; avec quelques touches d'incompréhension. Ces tâches, dans ton organisme Lily, elles ne devraient plus être là. Elle en a essuyé des diagnostics, des soins, des On ne comprend pas, normalement ça aurait dû marcher.
Sa pathologie, à elle, est bien moins pertinente. Pourquoi est-ce elle, avec son coeur malade, en pleine réhabilitation qui est montée sur ce rocher et non Sheila ? Avec Sheila comme guide des révolutionnaires, peut-être que tout aurait été différent. Peut-être auraient-ils réussi. Elle aurait su lire dans le coeur des autres, et ainsi apaiser les tensions.

« Ophélia est-ce que... ça va ? Je sais qu'on a pas eu trop le temps de nouer des liens d'amitiés mais je voulais que tu saches que ça me ferait plaisir d'être amie avec toi. Et si jamais tu as besoin de quelque chose ou de parler... ben je suis là. On est pas obligées de toujours être des dirigeantes avec des lourdes responsabilités. »

Si seulement...
Tortillant nerveusement une mèche blonde entre son pouce et son index, avant de la placer derrière son oreille, La Cannibale se fait la reflexion qu'elle n'a pas à mentir à Sheila. Personne ne peut lui mentir.

« Non, ça ne va pas fort. Mais c'est le cas pour tout le monde, car on ne peut pas être heureux dans ces conditions. »

Cette falaise. Tout pourrait s'arrêter si vite si elle le veut. Malheureusement, ce genre de choix serait égoïste.

« Mais on n'a pas le choix. On est une image avant d'être quelqu'un. C'est pour ça Sheila, si tu dois devenir vraiment chef, prend le temps d'y réfléchir. »

Elle marque une pause avant de sourire sincèrement.

« C'est un conseil d'amie. »

Non pas qu'elle ne veut pas rester, mais elle doit encore trouver ces fameux Victoria et Randall qui ont pillé son Village. Elle remercie Sheila de l'avoir reçue avant de s'en aller, une peur au ventre. Si ce n'est pas les Electrons, alors c'est l'Institut. Et qui dit Institut, dit Victor Graham.

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