One-shot.
Donatien n'en revenait pas.
Il marchait sur le travail des patients sans vraiment faire attention où il mettait les pieds. Tenant un parapluie blanc, devenant pour quelqu'un qui le regarderait au loin un point blanc dans le crépuscule, il avait tout de même les pieds trempés par l'eau et la boue. Il n'en revenait pas des révélations de Nevrabriel. Ce n'était pas possible. Ce journal clandestin, il l'avait tellement fantasmé qu'il appartenait désormais à l'univers de l'imaginaire, au même plan que les licornes.
Pourtant, quand il s'abaissa en essayant de ne pas mettre ses genoux dans la gadoue, là où son patient lui avait révélé l'emplacement du journal, il avait l'impression que la réalité le rattrapait.
Il poussa un buisson comme lui avait indiqué Nevrabriel et découvrit une boîte en carton. Le coeur qui battait à tout rompre, dont les battements étaient plus bruyants que l'orage qui grondait au loin, il coinça le manche de son parapluie sous son aisselle afin de soulever à deux mains le couvercle. Un journal était sous cellophane, bien enveloppé.
Le cauchemar prenait réalité.
Donatien referma la boîte mais garda le journal avec lui, allant s'isoler pour le lire.
Le point blanc disparut dans la Nature.
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