contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Dim 5 Juil - 23:09
Katerina devait voir Sheila ce soir. Elle l’attendait depuis presque 1 heure. Le chocolat chaud était froid, et la jeune russe feuilletait un livre d’anatomie du bout des doigts. Plus elle se plongeait dans ces livres, moins elle voyait les gens atours. Moins elle se souvenait du regard blesser d’Hyppolite, de celui d’Agnès. Elle devait aller de l’avant. Elle se rendait bien compte que, bien que leur présence ait rendu l’institut moins maussade, ni l’un ni l’autre ne lui avait jamais permis de s’élever. Contrairement au docteur Graham.

Elle avait fini par abandonner l’idée de voir la jeune patiente, consciente que cela lui permettrait d’étudier davantage pour préparer sa rentrée très prochaine à Harvard. Elle ferma son livre avec un soupir mi-excédé mi-fatigué. Elle devait aller aux toilettes. Surement à cause de la tonne d’eau qu’elle buvait histoire de bien hydraté tout son corps à cause de son traitement. Une forme d’agitation régnait dans les couloirs. Elle se souvenait de la dernière fois qu’elle avait parlé à Sheila. Cette dernière lui avait parler du projet de la Révolution des patients. Des absurdités de son point de vue, mais elle ne voulait pas froisser son amie. Cette dernière l’avait mis en garde sur un possible soulèvement, avait encouragé la jeune russe à rester dans sa chambre à l’abri du grabuge mais elle ne l’avait pas cru.

Etait-ce vraiment arrivé ? Maintenant ? Là ? Un patient traversant le couloir à tout à allure l’apostropha :

- Hé, tu es une amie de Sheila pas vrai ? Tu devrais rejoindre la cour, ça commence !

Katerina le regardait les yeux écarquillés. Abandonna l’idée d’aller aux toilettes, retourna à sa chambre s’habiller aussi rapidement que possible, enfiler une doudoune et sortir dehors. Sheila ne lui avait donc pas mentit. Quel que soit le but de cette révolution, elle devait absolument avertir le Marquis. Il n’était pas beaucoup aimé des patients malgré qu’il eût sauvé l’une d’entre elle des mains d’Elpida, et il était hors de question que les choses puissent mal tourner.

Elle savait que ce dernier travaillait souvent très tard dans son bureau dans le bâtiment principal. Elle avait dû l’y trouver un soir très tard, après des saignements inattendus du nez. Elle se dépêcha donc de traverser le bâtiment des patients et se dirigea vers celui du docteur. Les vigiles la laissèrent entrer après une très longue hésitation et l’un d’eux insista pour l’escorter jusque chez le Marquis de Graham. Ils semblaient plus nerveux et alertes qu’à l’accoutumer et ils avaient l’œil mauvais. Ils étaient peut-être déjà au courant.

Dans tous les cas, lorsqu’elle toqua à la porte du Marquis, elle fut soulagée de découvrir que ce dernier était bien là. Elle allait pouvoir lui révéler tout ce qu’elle savait. Il devait absolument être mit au courant.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Lun 6 Juil - 10:04
Eizenija


Victor referma le dossier qu'il tenait dans les mains, se pinçant l'arrête du nez avec une profonde lassitude. Assis à son bureau, sous la lumière blanche d'une lampe de travail, Victor observa la pile de dossiers qui se trouvait déjà à sa droite, et celle qui se trouvait encore à sa gauche. Depuis son retour à l'Institut, le Docteur Graham avait dû écumer un grand nombre de profils de patients, cherchant quelques perles rares qui lui permettraient de faire quelques avancées dans ses recherches. Il n'était pas satisfait, pour le moment du moins. Tant de yeux mornes, tant de ternes pathologies, et si peu de temps : Victor devait expérimenter son prototype, qu'il avait enfin mis au point durant ses mois d'absence. Il ne le reconnaitrait jamais, mais Amalia lui avait été d'une aide certaine, en particuliers parce qu'elle lui avait permis de gagner du temps en interactions sociales - pour une gamine, elle avait de l'expérience en manipulation des Inutiles entravant le chemin du marquis.

Victor soupira. Ces dossiers ne le menaient nulle part. Il allait devoir s'intéresser à des volontaires en dehors de l'Institut : ce serait plus cher, plus contraignant, mais aussi plus professionnel. Mais dans tous les cas, Victor devait admettre être déçu par son retour à l'Institut, bien moins profitable qu'il ne l'avait pensé. Au moins avait-il pu retrouver son laboratoire, ainsi que sa patiente, Kat-...

Quelqu'un frappa à la porte.

Le marquis se redressa, surpris, et jeta un oeil à l'horloge qui ornait le mur. La soirée était bien avancée, qui diable pouvait venir le déranger sans rendez-vous ? Il remit en place sa cravate, déserrée jusque là pour davantage de confort, puis se dirigea vers la porte qu'il ouvrit en grand.

Il arqua un sourcil en apercevant le visage familier de Katerina, qui lui semblait inquiète. Lui-même fronça les sourcils, craignant soudainement que la jeune fille soit venue lui annoncer une défaillance physique, bien qu'elle lui semble en pleine forme, du moins d'un point de vue extérieur. Tout à son observation silencieuse, il nota distraitement que les couloirs du Bâtiment étaient plus agités qu'à l'ordinaire.

-Katerina...? Ce n'est pas une heure convenable aux entretiens, j'espère que tu as une bonne raison de venir me déranger
, lui asséna-t-il avec sévérité.


Victor Graham
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Lun 6 Juil - 13:57
Katerina était rassurée de croiser le regard sévère du Marquis. Elle ne savait pas trop pourquoi, mais elle avait eu peur de se retrouver coincée avec les autres patients. Elle était un mécène important de l’Institut et certain auraient pu vouloir régler des comptes avec elle. Même si elle doutait que beaucoup soit au courant de cela, elle se sentait mieux maintenant qu’elle avait trouvé le docteur Graham. Il était un peu son ange gardien. Après tout, il avait été pour elle d’un soutien indéfectible. Il l’avait poussé à être meilleur, il était là pour l’aider à comprendre ces erreurs.

-Katerina...? Ce n'est pas une heure convenable aux entretiens, j'espère que tu as une bonne raison de venir me déranger.


Elle regarda avec insistance le vigile qui l’avait accompagné et qui semblait hésité à les laisser. Il hésita encore quelques secondes, mais flancha face aux yeux glacés de la jeune femme, ainsi que l’’air peu amène du Marquis, et s’éloigna dans le couloir. Ce n’était pas comme si Katerina était armée, ou comme si elle semblait en assez bonne santé pour se battre comme les sauvages de patients qui avait monté un putsch. Et de toute manière, le docteur Graham était tellement imposant à côté d’elle qu’il était impossible d’imaginer qu’il puisse lui arriver quelque chose. Elle reporta ensuite toute son attention vers le Marquis.

Il lui avait appris à prendre confiance, et même si elle lui portait un profond respect, elle ne devait pas se laisser démonter. Elle lui répondit donc, prenant le temps de formuler sa phrase en étant la plus concise et claire possible, comme elle savait qu’il appréciait cela :

- Veuillez m’excuser docteur, la fameuse rébellion dont avait parlé le directeur… et bien il semblerait qu’elle soit en route. Je voulais vous prévenir le plus rapidement possible car il semblerait que cela aille bien plus loin qu’une petite rébellion d’adolescents.

Et aucunes mesures n’avaient été prises. Cette révolution était une belle bêtise. L’ordre et la rigueur de l’Institut serait entaché par cet évènement s’il venait à mal se dérouler. La jeune russe ne savait pas trop ce qu’elle pouvait y faire, mais elle savait que le Marquis, lui, serait de bon conseil. Il aurait dû être directeur. Jamais une telle chose ne se serait passée s’il avait été à la tête de l’institution.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Lun 6 Juil - 14:47
Eizenija


Il y eut un échange de regard entre le Docteur Graham, W81, et le vigile. Ce dernier venait tout juste de se faire apercevoir par le médecin, jusqu'ici peu intéressé par sa présence, et qui l'observa partir en songeant que la sécurité du Bâtiment restait fortement déplorable.

Les regards de Victor et de Katerina se croisèrent de nouveau. Sans y paraitre, le marquis fut légèrement décontenancé par le sérieux du nacre de ses prunelles : elle ne lui avait jamais accordé un tel regard, mais Victor se surprit à l'apprécier. Il aimait cette intensité, elle la grandissait fortement.

- Veuillez m’excuser docteur, déclara alors Katerina. La fameuse rébellion dont avait parlé le directeur… et bien il semblerait qu’elle soit en route. Je voulais vous prévenir le plus rapidement possible car il semblerait que cela aille bien plus loin qu’une petite rébellion d’adolescents.

Victor fronça les sourcils de plus bel. Il avait entendu des rumeurs comme quoi Elpida avait trouvé le fameux Journal Clandestin, et même s'il était convaincu qu'il s'agissait d'un bluff, peut-être cela avait-il suffi à convaincre les patients ? De là à parler de rébellion...Que pouvait une bande d'enfants contre un institut armé et verrouillé ? Victor n'était nullement effrayé par cette nouvelle, à supposer qu'elle soit vraie - en grande partie parce qu'un homme de sa prestance n'avait peur de rien -. Néanmoins, il savait que sa patiente ne lui mentait pas. Si les faits qu'elle lui contait étaient probablement exagérés, ils devaient contenir une part de réalité, et s'il y avait bien une chose qui contrariait fortement le marquis de Graham, c'était l'impertinence rebelle d'une jeunesse imbécile.

Après l'avoir fixé pensivement de ses yeux ardents, Victor finit par contourner Katerina et héla le vigile qui disparaissait alors au tournant du couloir. Tandis que l'homme, circonspect, approchait, Victor incita Katerina à entrer d'un signe de la main. Laissant la porte ouverte derrière elle, il se dirigea vers son bureau et se saisit de son téléphone portable. Tout en recherchant un numéro dans sa liste de contact, Victor prit la parole :

-Je doute fortement que la situation soit aussi grave que tu sembles le croire, Katerina, mais je vais prendre des précautions. Les enfants ont rarement le sens de la mesure. Tu as bien fait de venir me voir, bien que je n'apprécie guère être interrompu dans mon travail.

Le vigile passa la tête dans l'ouverture de la porte. Victor reporta son attention sur lui.

-Prévenez la sécurité : quelques patients ont décidé de semer le désordre ce soir. Katerina, donne-nous toutes les informations dont tu disposes, en particuliers les noms de possibles participants à cet évènement. Même s'il ne s'agit que d'une broutille, il faut en éviter les dommages.

Intérieurement, le marquis se sentait soudainement bouillir. Si Elpida senior avait suivi ses propositions de la dernière réunion, cette pseudo-révolte n'aurait pas vu le jour. A la place, une bande de gosses allait probablement jeter des œufs sur les fenêtres et se barricader derrière les portes des toilettes en signe de protestation, sans compter les agressions potentielles entre patients et sur les membres du personnel. Les Nuisibles avaient un don pour semer le chaos. Mais Victor avait un talent pour les en empêcher.

Laissant Katerina réfléchir et donner ses informations, Victor adressa un regard sévère au vigile, un pli contrarié barrant sa bouche. Il tenait à faire comprendre à cet homme que la situation, bien que ridicule, ne lui laissait pas le temps de badiner. Les choses devaient être prises rapidement en main.

Composant le numéro de téléphone, Victor fut extrêmement irrité de ne tomber que sur la boîte vocale d'Amalia. Il pensait lui avoir instruit la réactivité. A défaut, il allait devoir se contenter d'un message vocal.

Peut-être que son assistante devrait s'inspirer de la loyauté de Katerina.

Victor Graham
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Lun 6 Juil - 21:25
Katerina affronta le regard presque terrassant du Marquis. Elle avait besoin qu’il le croie. Cette histoire de révolution, ça avait l’air d’être du sérieux, sinon jamais Sheila ne lui en aurait parlé. Il fit signe au vigile de revenir, puis fit finalement entrer Katerina. Elle était toujours ravie de se retrouver dans le bureau du docteur Graham, de pouvoir admirer du regard sa collection de livre ou le bois bien travaillé de son bureau, mais ici, il n’était pas question de se laisser aller à admirer la pièce.

Le Marquis prit la direction de son téléphone, sans doute pour prendre les mesures qui s’imposaient. Cela soulagea la jeune russe. Il se passait quelque chose de grave, et elle était certaine que cette histoire ne disait rien qui vaille. Et qui sait, Sheila risquait même d’être blesser par l’un de ces camarades ou par un vigile si personne n’intervenait.

- Je doute fortement que la situation soit aussi grave que tu sembles le croire, Katerina, mais je vais prendre des précautions. Les enfants ont rarement le sens de la mesure. Tu as bien fait de venir me voir, bien que je n'apprécie guère être interrompu dans mon travail.


Elle hocha la tête. Elle était consciente que si ce n’était pas aussi grave qu’elle ne l’imaginait, elle était en train de déranger le docteur Graham dans son travail. Un acte qui n’avait rien d’anodin. Mais pourquoi Sheila ou ce garçon dans le couloir ne lui aurait mentit ? Puis il y avait cette agitation ambiante. Le vigile un peu benêt de tout à l’air passa la tête par la porte.

-Prévenez la sécurité : quelques patients ont décidé de semer le désordre ce soir. Katerina, donne-nous toutes les informations dont tu disposes, en particuliers les noms de possibles participants à cet évènement. Même s'il ne s'agit que d'une broutille, il faut en éviter les dommages.


Katerina sentit le rouge lui monter aux joues. Elle ne connaissait que Sheila. Elle n’avait aucunes idées des noms de qui que ce soit d’autres. Alors qu’elle allait bégayer quelques mots, le vigile la coupa, probablement incité par le regard sombre de Victor :

- Bien monsieur, tout de suite. Cela doit avoir un rapport avec ce que Christian vient de nous annoncer, Monsieur Elpida aurait trouvé le Journal Clandestin des gosses.


Elle put finalement s’exprimer, hésita un instant :

- Et bien, je ne connais que le nom de Sheila… Sheila McElroy.


Elle avait eu du mal à citer son prénom, pourtant ce n’était pas une trahison. Elle voulait juste protéger son amie… et prévenir le Marquis d'un potentiel risque. Elle voulait que l’Institut reste tel qu’il était.

Le vigile quand à lui hocha la tête, jeta un œil au docteur comme cherchant un signe d’approbation de sa part pour quitter l’encadrement de la porte puis finit par détaler comme un lapin, direction la pièce où se trouvait le boss de la sécurité.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Lun 6 Juil - 23:20
Eizenija


Le vigile ne chercha pas à défier le Docteur Graham.

-Bien monsieur, tout de suite. Cela doit avoir un rapport avec ce que Christian vient de nous annoncer, Monsieur Elpida aurait trouvé le Journal Clandestin des gosses.

Victor retint un rictus. La rumeur était donc vraie, elle s'était répandue comme une trainée de poudre. Etait-ce bel et bien un bluff ? Si non, pourquoi diable Elpida n'avait-il pas encore dévoilé le contenu de ce Journal ? Les indices sur son auteur devaient pourtant être dissimulés à l'intérieur. Cet imbécile d'enfant-roi n'avait de cesse de se discréditer aux yeux du marquis, alors même que ce dernier avait déjà perdu le peu d'estime qu'il avait pour lui.

Un exploit, donc.

-...je ne connais que le nom de Sheila… Sheila McElroy.

La voix de Katerina réfréna le train infernal de la pensée de Victor, qui reporta son attention sur les deux individus lui faisant face. Il accorda un regard d'acquiescement au vigile, qui disparut à nouveau dans le couloir, alors qu'il entreprenait de laisser un message sur la boîte vocale d'Amalia.

"Bonsoir Amalia. Certains patients se lancent dans une révolte, essaye de voir si tu trouves des informations à ce sujet auprès de ta camarade concierge. Et la prochaine fois, décroche : répondre au téléphone fait partie de tes fonctions. Rappelle-moi."

Victor raccrocha sur ces paroles sèches, puis tourna le regard vers Katerina. Il hésita. Il savait ce qu'il avait à faire quant à ses recherches, ou sur comment gérer une sédition, mais il n'était pas habitué à avoir quelqu'un d'autre que lui-même à protéger. Même s'il ne voyait dans cette rébellion qu'une protestation d'enfant, Victor savait qu'il ne pouvait pas prendre le risque de laisser une patiente ayant dénoncé le plan d'autres patients vagabonder seule jusqu'à sa chambre. Les délateurs possédaient rarement des sorts enviables.

Sa prothèse oculaire le démangea étrangement.

Victor se rapprocha de sa patiente et se pencha légèrement vers elle.

-Par mesure de précaution, je ne peux pas te laisser retourner dans ta chambre. Tu devras rester avec quelqu'un de fiable. Quelqu'un comme...

Lui-même ? Non. Il ne serait pas approprié d'ouvrir sa chambre à une jeune fille comme Katerina.

Amalia ? Pourquoi pas. La jeune femme n'en serait pas ravie, mais Victor ne lui en laisserait pas le choix. Cela dit, elle avait déjà une mission confiée par le marquis.

Une amie proche de Katerina ? Non. Victor ne se fiait pas aux autres patients.

Agnès Dessanges ? Après tout, elle avait pris soin de Katerina pendant l'absence de Victor, et d'après leur dernier échange, les deux femmes s'appréciaient.

Victor hésita encore un bref instant, puis prit sa décision :

-...Madame Dessanges. Ce ne sera probablement l'affaire que de quelques heures. Je vais t'y accompagner.

Tout en parlant, il récupéra son long manteau gris à col large. Victor n'avait pas de temps à perdre, il avait laissé quelques dossiers à son laboratoire et souhaitait les mettre à l'abri d’éventuels pillages intempestifs. Qui sait ce qu'une bande d'Inutiles pouvait faire pour attirer l'attention ! Se fustigeant de cette négligence, il se revêtit de l'habit, puis une pensée, insidieuse, lui vint soudain. Il songea à son revolver, dans le tiroir de son bureau. Cet achat récent pourrait se révéler utile pour intimider certains patients trop agressifs. Bien sûr, le marquis était convaincu que la rébellion n'avait rien de si dangereuse, mais dans l'infime probabilité où il se trompait, il ne voulait pas prendre de risque. Enfin, "se tromper", voilà un bien grand mot. Victor ne se trompait jamais. Les autres manquaient simplement de précisions, voilà tout. Et par les autres, le marquis entendait surtout "Elpida".

Alors Victor glissa l'arme dans la poche de son manteau.

Victor Graham
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mar 7 Juil - 14:22
"Bonsoir Amalia. Certains patients se lancent dans une révolte, essaye de voir si tu trouves des informations à ce sujet auprès de ta camarade concierge. Et la prochaine fois, décroche : répondre au téléphone fait partie de tes fonctions. Rappelle-moi."

La jeune russe était soulagé que le Marquis la prenne au sérieux, mais elle commençait à s’inquiéter pour Sheila tout de même. Etait-ce vraiment la solution ? Elle se rappelait de la gamine qui avait été exécutée il y a quelques temps déjà. Mais c’était un accident… Sheila ne risquait rien…
L’attention de Victor semblait porter sur Katerina, cette dernière se demanda pourquoi il la fixait ainsi. Elle espérait qu’il ne la voyait pas comme une espèce de poids, vu sa faible composition, dans une situation pareille. Il se rapprocha, et son imposante stature effaça les doutes de la russe.

-Par mesure de précaution, je ne peux pas te laisser retourner dans ta chambre. Tu devras rester avec quelqu'un de fiable. Quelqu'un comme..


Lui forcément. Il était la seule personne à qui pouvait encore se fier Katerina dans l’institut depuis sa violente dispute avec Hyppolite et sa réaction froide face à l’annonce que lui avait fait Agnès. Surtout après qu’elle ai trahit la confiance de Sheila. D’une certaine manière, la jeune russe n’avait plus que lui ici.

-...Madame Dessanges. Ce ne sera probablement l'affaire que de quelques heures. Je vais t'y accompagner.


Elle se figea. Pourquoi l’envoyait-il toujours vers Agnès de la sorte ? N’était-elle vraiment qu’une enfant qui trainait dans ces pieds ? Elle serra les dents, se rendant à l’évidence. Elle était une enfant. Et tant qu’elle ne s’imposerait pas, le Marquis de Graham ne la prendrait jamais au sérieux. Mais il avait raison. Comme toujours. Elle se voyait mal remettre son choix en question. Il l’avait certainement murement réfléchi.

Revoir Agnès après la manière dont les choses s’étaient terminées dernièrement, c’était au-dessus de ces forces. Mais elle ne voyait pas comment dissuader le Marquis de la conduire jusque chez la secrétaire. Il avait déjà enfilé son manteau et récupérer dans son bureau un objet brillant dont Katerina ne chercha pas à comprendre la nature, cela ne la regardait pas. Elle emboita donc le pas du Marquis, toujours à la recherche d’une excuse qu’elle ne parvenait pas à trouver pour ne pas se rendre chez Agnès.

Mais alors qu’ils allaient quitter le rez-de-chaussée pour le premier étage et donc les chambres des membres du personnel, Katerina, poussée dans ces retranchements laissa échapper une phrase, la seule qui pourrait peut-être changer la donne :

- Je ne peux pas rester chez Mademoiselle Dessanges, ce ne serait pas correct. Il y a un peu plus d’un mois, elle m’a avoué avoir développé des sentiments amoureux à mon égard.

Elle ne pensait pas que l’annonce de la secrétaire aurait eu ce drôle d’effet sur elle. Comme une douche glacée, alors qu’elle l’avait à la fois espéré et redouté. Rien que d’y repenser, elle se sentait bizarre. Comme si quelque chose lui manquait. Elle ne pensait pas non plus oser dire cela un jour au Marquis, surtout dans l’unique but d’éviter la compagnie de la secrétaire. Mais maintenant, il était trop tard pour reculer.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Mer 8 Juil - 10:49
Eizenija


Victor ne remarqua pas le mécontentement de sa patiente, et il quitta son bureau après l'avoir verrouillé. Il sentait le poids de l'arme dans sa poche, et il s'étonnait de la familiarité que ce contact avait toujours sur lui. Il n'avait pourtant eu que de rares occasions où l'usage d'une arme s'était fait sentir, il était médecin avant d'être soldat, mais il n'avait jamais oublié ce que cette pression sur la gâchette lui avait fait ressentir. Un sentiment de puissance, de terreur, de fierté. Victor n'était pas américain, il n'avait pas leur amour pour les armes à feu, mais il comprenait que l'on puisse en apprécier la beauté et la sécurité qu'ils procuraient. A certains moments de sa vie, le marquis aurait apprécié en avoir une à disposition, mais ce n'était pas le cas actuellement.

Il n'aurait pas su dire pourquoi.

Il avançait vite, dans le couloir, suivi par une Katerina plus réticente. Bien que distrait, le marquis lui accorda un bref regard et la découvrit songeuse. C'est alors qu'elle prit la parole, non loin des chambres du personnel :

-Je ne peux pas rester chez Mademoiselle Dessanges, ce ne serait pas correct. Il y a un peu plus d’un mois, elle m’a avoué avoir développé des sentiments amoureux à mon égard.

Victor s'immobilisa immédiatement, la fixant. Un certain effarement se lut brièvement dans son regard, le reste de son expression resta de marbre tout aussi brièvement avant qu'un rictus indéchiffrable ne vienne la pimenter. Dégoût, déception, colère ? Difficile à dire.

-...Vraiment ?

Victor la toisa. Il n'aimait pas se considérer comme homophobe, car Victor n'avait que faire de ce que ses congénères faisaient dans leur intimité, mais il était certain qu'il avait un mépris évident pour les manifestations saphiques, une déconsidération insidieusement ancrée dans ses gènes d'aristocrate. N'y voyez rien de personnel : l'amour ne tenait qu'une place minime dans l'éducation d'un marquis, en particuliers quand cet amour nuit à la reproduction. Pour un être aussi pragmatique que le Docteur Graham, il était hors de question d'envisager ressentir une émotion aussi vaine, lui qui ne faisait rien qui soit dénué de sens et de but - même s'il n'avouerait jamais avoir ressenti quelques émois pour sa femme -.

Il ne faisait pas défaut à la pensée généralisée des hommes de son rang et de son âge.

Le marquis n'envisageait pas que Katerina puisse penser autrement, mais il sentait la contrariété le titiller de plus en plus fort alors qu'il réalisait que sa patiente détenait cette information depuis plusieurs semaines et ne lui en avait pas parlé. Peut-être se trompait-il sur son compte, après tout il oubliait parfois que tout le monde n'avait pas la chance d'être aussi parfait que lui. Et dire que Victor avait confié sa patiente à cette secrétaire ! Quelle indignité.

Il se pencha, la fixant toujours avec une ardeur inhabituelle pour les regards qu'il accordait normalement à la jeune fille.

-Et je peux savoir pourquoi tu me fais perdre mon temps à venir jusqu'ici alors que tu as conscience de l'inapproprié de sa déclaration ? s'enquit-il sèchement, son expression durcie par l'irritation.

HRP:

Victor Graham
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Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mer 8 Juil - 19:17
Le Marquis s’était finalement arrêté. Katerina ne put s’empêcher de se sentir honteuse face à l’étonnement qu’elle eut le temps de lire dans son regard. Il ne s’y attendait pas évidemment. Il ne savait pas non plus qu’avant son arrivée, la jeune russe était allée jusqu’à proposer à la secrétaire de quitter l’Institut avec elle. Plus elle y repensait, et plus elle se disait que finalement, son refus avait permis sa rencontre avec le docteur, et d’éviter une terrible erreur de jugement de sa part.

Il semblait trouvé l’idée répugnante, et son expression fut comme une claque douloureuse pour la jeune russe. Tout comme Andrei, tout comme n’importe quelle personne sensée finalement, il n’approuvait pas ce genre d’union disgracieuse. Elle avait eu raison d’étouffer les émotions qui avaient failli avoir raison d’elle, lui faisant perdre la raison et la mesure comme un insidieux poison.

-...Vraiment ?


Le Marquis semblait presque chercher dans le regard de la russe de la culpabilité. Pensait-il qu’elle fut capable de se laisser aller à ce genre de bas instinct ? Elle avait failli céder, mais elle avait été plus forte qu’eux. Elle avait vaincu ce sentiment étrange qui la poussait à vouloir repousser une mèche des cheveux court d’Agnès avant de l’embrasser. Elle ne parvenait pas à déchiffrer l’expression de l’homme qui se tenait devant elle, mais elle sentait naitre dans le creux de son estomac la peur de perdre une nouvelle fois celui qui avait su faire preuve de bonté et de générosité envers elle. Comme elle avait perdu Andrei.

-Et je peux savoir pourquoi tu me fais perdre mon temps à venir jusqu'ici alors que tu as conscience de l'inapproprié de sa déclaration ?


On pouvait lire sur le visage du Marquis qu’il n’appréciait effectivement guère cette perte de temps. Elle avait du mal à affronter son regard vert étincelant, son imposante stature semblant toute prête à écraser celle si frêle de la jeune femme. Elle savait qu’elle devait avoir perdu des couleurs, mais elle ne pouvait pas faiblir maintenant. Elle continuait de penser qu’il était peut-être bien tout ce qui lui restait à l’Institut.

- Excusez-moi, je n’aurais pas dû réagir aussi lentement mais je… Je ne savais pas trop… je ne voulais pas salir la réputation de Mademoiselle Dessanges…


Elle attrapa une de ces mèches de cheveux comme lorsqu’elle était enfant. Elle se souvenait s’être de nombreuse fois fait gronder par Andrei pour ce manque de tenue, mais elle se sentait mal et ce geste la rassurait. Elle avait beau dire ne pas vouloir salir la réputation de la secrétaire, au fond, une petite voix qu’elle ignora fermement lui glissa qu’elle avait plutôt voulu cacher cet épisode, car elle avait trop honte d’avoir ne fut-ce que penser que ce n’était pas si mal d’avoir des sentiments pour une femme, qui plus est une femme de petite naissance. Andrei le lui aurait formellement interdit. Elle avait douté de l’avis du Marquis Graham sur la question mais maintenant, les choses étaient claires.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Jeu 9 Juil - 0:05
Eizenija


Katerina parut se défaire sous le regard sévère de son mentor, et ce dernier n'en attendait pas moins.

- Excusez-moi, dit-elle, je n’aurais pas dû réagir aussi lentement mais je… Je ne savais pas trop… je ne voulais pas salir la réputation de Mademoiselle Dessanges…

Blême, elle tortilla l'une de ses mèches de cheveux, une mauvaise habitude qui rappelait à Victor sa propre fille. Il ne se laissa pas attendrir cette fois pourtant, toujours contrarié, mais n'eut pas l'occasion d'y réfléchir davantage : son téléphone se mit à vibrer. Il décrocha immédiatement, intimant d'un geste de main à Katerina de se taire. La voix d'Amalia, à l'autre bout du fil, ne le calma pas, ni même les quelques excuses qu'elle laissa entendre, en revanche elle lui apporta quelques informations qui le contentèrent. Plusieurs noms se profilèrent, dont celui de Nevrabriel que Victor connaissait déjà. C'était la seconde fois que ces noms parvenaient aux oreilles de Victor, la première fois il les avait entendu à une réunion, mais il se remémora seulement alors qu'il s'agissait d'un patient d'Elpida. Son regard brilla d'une lueur froide. Il raccrocha et jeta un regard pensif à sa patiente.

-Nous en reparlerons plus tard, lui commanda-t-il froidement en balayant leur discussion précédente du revers de la main. Pour le moment, puisque de toute évidence je ne peux plus te confier à la garde de cette femme, tu vas devoir te rendre utile tout en te tenant loin du bâtiment des patients.

Victor sortit de la poche de son costume son habituel calepin, sur lequel il griffonna les noms donnés par Amalia : Nevrabriel, Aeden, Alexander...La petite liste fut vite fait. Le marquis la signa, puis la tendit à Katerina.

-Apporte cela au poste de sécurité, en précisant qu'il s'agit des noms d'autres patients problématiques, puis reviens à mon bureau et attends-y moi. Ne me déçois pas.

Son ton ne tolérait pas d'opposition. Il planta brièvement ses yeux dans les siens. Il ne comptait pas gâcher sa salive pour lui faire comprendre qu'il lui offrait un moyen de racheter le temps qu'elle lui avait fait perdre. D'ordinaire, il n'aurait jamais confié une telle mission à un autre que lui-même, et cela l'importunait grandement, mais il privilégiait ses recherches à une petite rébellion de patients.

Victor se redressa dédaigneusement puis fit volte face dans un mouvement de manteau. Alors qu'il empruntait le chemin commun que sa patiente et lui partageaient encore pour leurs missions perspectives, il lui glissa sèchement, sa foulée ample ne retirant rien à la sévérité de ses mots :

-Une dernière chose, Katerina. Il y a deux réputations dont tu dois te soucier : la mienne, puis la tienne. A l'avenir, ne fais donc pas passer celle d'une vulgaire secrétaire avant elles.

Puis sans rien ajouter il emprunta un autre couloir qui le menait à l'extérieur du bâtiment, laissant Katerina continuer son chemin seul. Il n'aimait pas la laisser sans surveillance, mais il n'avait pas le choix puisque cette secrétaire saphique tentait de corrompre sa patiente. De toute manière, le poste de sécurité n'était pas loin.

Et il n'avait pas plus de temps à perdre ici. Il devait se rendre à son laboratoire et en sécuriser le contenu au plus vite.


Victor Graham
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Jeu 9 Juil - 11:24
Katerina fut sauvée par la sonnerie du téléphone du docteur. Elle profita qu’il ne la dévisage plus de son regard puissant pour se redonner une contenance. Elle repoussa ses cheveux en arrière pour ne plus être tenté d’en attraper une mèche et respira profondément. Elle n’avait rien fait de mal après tout… lorsqu’il eu finit sa conversation téléphonique, le Marquis s’adressa finalement à elle :

-Nous en reparlerons plus tard. Pour le moment, puisque de toute évidence je ne peux plus te confier à la garde de cette femme, tu vas devoir te rendre utile tout en te tenant loin du bâtiment des patients.


Elle hocha la tête. Se rendre utile relevait pour elle d’un besoin capital. Prouver qu’elle était capable de servir au Marquis, l’aiderait peut-être à rester plus longtemps à ces côtés. Car après tout, ils n’étaient unis par aucuns liens familiaux et il finirait par l’abandonner, comme il l’avait fait lorsqu’il avait quitté l’île.

Sauf si elle lui était utile. Le Marquis prit note des informations que son interlocuteur téléphonique semblait lui avoir donné et tendit le papier à la jeune russe.

-Apporte cela au poste de sécurité, en précisant qu'il s'agit des noms d'autres patients problématiques, puis reviens à mon bureau et attends-y moi. Ne me déçois pas.


Elle hocha la tête. Effectivement, elle ne pouvait pas le décevoir. Ce n’était pas possible. Le Marquis se retourna, et entama sa marche dans la direction de la sortie. Katerina lui emboita le pas, vu qu’elle allait dans la même direction. Elle tenait le bout de papier qu’il lui avait donné si fort entre ces doigts que même un ouragan n’aurait pu le lui arracher des mains.

-Une dernière chose, Katerina. Il y a deux réputations dont tu dois te soucier : la mienne, puis la tienne. A l'avenir, ne fais donc pas passer celle d'une vulgaire secrétaire avant elles.


Elle s’arrêta un instant dans le couloir, regardant le dos imposant de l’homme qui s’éloignait dans un autre couloir. Il avait raison. Elle devait défendre sa réputation, ainsi que celle de l’homme qui prenait le temps de lui rappeler qui elle était vraiment.

Elle se dirigea vers le poste de sécurité qui se situait au rez de chaussée, pas très loin du bureau du directeur.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Jeu 20 Aoû - 12:25
EVENT


22h50

Victor s'était hâté de retourner au Bâtiment, Amalia sur ses talons, s'étonnant de ne pas trouver sur son chemin le corps de la victime du bâtard des Elpida, mais ce n'était pas sa préoccupation première. Il avait gardé contre lui ses précieux dossiers et rangé dans sa poche son arme encore chaude. Il ne lui restait que trois balles, et le marquis déplorait d'avoir déjà dû en utiliser trois. Si seulement la gamine au bord de la fenêtre s'était montrée docile, il n'aurait pas eu à gâcher ses munitions pour de telles futilités. Il doutait d'avoir à s'en resservir, mais il se félicitait d'avoir emporté son révolver : il avait sous-estimé, lors de son départ, l'ampleur du chaos.

La nuit était déjà avancée, mais l'orage s'était éloigné, vidé de sa force autant que des patients partis pour le bunker. Victor fut satisfait de constater que le Bâtiment n'était pas en flammes, mais peut-être n'était-ce que partie remise. Il devait de toute urgence récupérer son disque dur et sécuriser quelques papiers. Victor n'avait confiance qu'en lui-même, surtout avec une sécurité autant compromise. Quelle décadence de la part de l'Institut...Victor avait perdu le peu de foi qu'il lui restait envers le Directeur. Il fallait prendre des sanctions sévères et agir avec une main de fer dans un gantelet de métal - le velours avait brûlé en même temps que le Bâtiment des patients -. Quel gâchis...

Victor sentait son irritation et son impatience atteindre des hauteurs insoupçonnées.

Il pénétra le Bâtiment et arriva jusqu'à son bureau. Là, il y retrouva Katerina qui l'y attendait comme convenue. Il nota, d'un coup d'oeil rapide, qu'elle avait plus piteuse mine qu'à son départ, mais il n'avait pas le temps de s'en soucier. Elle était saine et sauve, et cela, elle le devait à son obéissance. Beaucoup de patients devraient s'en inspirer.

Victor était bien aise que ses deux pupilles se retrouvent ainsi à ses côtés, loin des dangers d'un chaos risible.

-Je dois récupérer quelques bagatelles avant que nous nous dirigions vers le bunker, informa-t-il sa patiente alors qu'il tournait la clé dans sa serrure. Tu vas m'y aider. Amalia, je te laisse récupérer tes affaires.

Si son regard trahissait son agitation, son expression était aussi dure et princière qu'à l'accoutumée. Il entra et se dirigea immédiatement vers son ordinateur dont il vérifia certaines données avant de l'embarquer. Avec quelques indications brèves, il désigna quelques dossiers et une mallette pour les y ranger à Katerina. Satisfait et soulagé de ses vérifications et de cet ordre retrouvé, le marquis jeta alors un nouveau regard vers sa patiente. Il fronça les sourcils. Il espérait que son teint ne soit pas dû à une rechute de sa condition.

-Tu as une mine affreuse, commenta-t-il alors en se redressant. As-tu pris tes médicaments ?


Victor Graham
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Ven 21 Aoû - 22:24
Katerina avait déboulé hors du bâtiment du personnel pour aller se réfugier un peu plus loin, s’appuyant sur un arbre. Sa conversation avec Hyppolite l’avait épuisé moralement. Accroupis, les yeux tournés vers le sol, elle avait croisé ces bras autour de ces épaules comme si cela pouvait la protéger de tout. Elle pouvait bien pleurer ici, personne n’en saurait rien. Et elle n’avait nulle part d’autre où aller en attendant le Marquis.

Hyppolite… elle ne comprenait pas ce qu’il faisait. Il aurait dû la détester. Ça aurait été plus simple. Et elle n’aurait jamais dû le laisser accéder à ces faiblesses. Si le docteur Graham l’apprenait, il serait tellement déçu… Et elle n’était pas certaine de parvenir à regagner sa confiance si cela devait se produire. Cette pensée l’obnubilait.

Elle avait froid et elle était trempée. Depuis combien de temps était-elle là dehors ? Une heure ? Plus ? Moins ? Elle était à genou, replié sur elle-même à proximité du bâtiment du personnel lorsque l’alarme se fit entendre. Une demande d’évacuation à cause d’un incendie aux bâtiments des patients. A nouveau inquiète pour le Marquis, elle pensa une seconde se rendre là-bas avant de renoncer, elle ne savait même pas où il s’était rendu exactement. Il lui avait ordonné de rester ici, et elle ne pourrait rien faire pour l’aider de toute manière. Elle l’attendrait avant d’évacuer. Elle espérait aussi que Sheila n’était pas là-bas. Qu’elle était en sécurité.

Une dernière chose la troubla. Son violon se trouvait là-bas. Dans le bâtiment des patients. Il l’attendait fidèlement, posé à côté de son bureau… Si le feu arrivait jusque-là… elle ne pouvait l’imaginer. Il était beaucoup trop important pour elle.

Elle se décida à rentrer à l’intérieur, tout en espérant sincèrement ne plus avoir à croiser Hyppolite ou encore Agnès. Elle rejoignit le bureau du docteur Graham et resta debout, à côté de la porte. Réfugiée au plus près du seul endroit du bâtiment du personnel qui semblait encore vouloir la protéger. Elle comptait rester là jusqu’à son retour. Qu’aurait-elle pu faire d’autres de toute manière ?

Le temps continuait de s’égrener sans que la jeune russe ne décide de bouger. Elle se sentait vide, là, planter à côté du bureau du médecin. Elle se repassait en boucle ces conversations catastrophiques de la soirée, sans vraiment savoir quoi en faire. Lorsqu’elle vit le Marquis traverser le couloir d’un pas rapide, elle se sentit si soulagée qu’elle manqua de se précipiter à sa rencontre. Elle se retient, consciente de l’embarras qu’il aurait pu éprouver. D’autant plus que son assistante, Amalia était à sa suite. Elle se contenta donc de se redresser, espérant ne plus présenter de traces de sa crise de larmes.

-Je dois récupérer quelques bagatelles avant que nous nous dirigions vers le bunker. Tu vas m'y aider. Amalia, je te laisse récupérer tes affaires.


Elle hocha la tête, s’exécuta, entrant à sa suite dans son bureau. Elle ne savait pas ce qui avait pu se passer au bâtiment des patients, mais elle trouvait le Marquis différent. Il restait cependant très bien organisé et récupérer ce qu’il lui fallait dans son bureau ne dura pas bien longtemps. Katerina appliqua ces instructions à la lettre, peut-être un peu plus maladroitement qu’à l’accoutumée. Elle se sentait un peu fatiguée. Rester dehors aussi longtemps n’avait probablement pas été très judicieux. Puis elle veillait fort tard. D’habitude, à cette heure-ci, elle lisait un des livres que lui aurait conseillé le Marquis ou elle serait déjà endormie.

-Tu as une mine affreuse. As-tu pris tes médicaments ?


Elle discernait ces doigts pâles se serrer sur la poignée de la mallette qu’elle venait de remplir en suivant les instructions du médecin, comme si elle avait peur que cette dernière ne prenne la fuite. Entendre le Marquis de Graham souligné sa mine piteuse semblait comme accentuer le sentiment de fatigue et d’abattement qui s’enracinait insidieusement en elle. Elle sentait une boule se former dans sa gorge. Il lui fallut bien un quart de minute pour parvenir à lui répondre d’une voix ferme, mais le regard fuyant :

- Oui, avec le repas du soir.


Elle était formelle. En 24 ans d’existence, jamais elle n’avait oublié une seule fois de prendre ces médicaments. Andrei lui avait appris la rigueur et elle savait à quel point son traitement était essentiel. Malgré des variantes sur la manière de le prendre ou son contenu, il avait rythmé sa vie depuis toujours. Elle ajouta pour elle-même, à mi-voix, comme pour évacuer une tension naissante :

- Ya prosto durak.


Puis, elle continua pour donner une explication logique à son état et éviter de revoir la lueur qu’elle avait lu dans le regard du Marquis lorsqu’elle avait un peu évoqué ce qui avait pu se passer avec Agnès :

- Je suis juste fatiguée, je n’ai pas l’habitude de veiller aussi tard.


Cela devrait suffire au Marquis. C’était rationnel. Et ce n’était pas entièrement faux. Katerina gardait les yeux obstinément posés sur la poignée de la mallette du Marquis, incapable d’affronter son regard intense. Elle n’attendait qu’une seule chose, qu’il donne le départ pour se rendre au bunker.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Dim 23 Aoû - 18:03
EVENT


Victor trouva la réponse de Katerina morose, voire évasive, quand bien même il ne doutait pas de sa sincérité. Il l'observa tandis qu'elle marmonnait, et cela ne fit qu'accroitre son froncement de sourcil. Elle tenta alors de s'expliquer :

-Je suis juste fatiguée, je n’ai pas l’habitude de veiller aussi tard.

Dubitatif, Victor tapota la table de ses doigts en un signe de réflexion autant que d'agacement. Au cours de sa vie et de ses expériences, il avait compris que la sincérité ne précède jamais ses explications du mot "juste". Cela ne voulait rien dire. Le marquis n'était pas "juste" furieux contre l'Institut, "juste" amer envers sa direction, "juste" irrité quant au comportement de ses pairs.

Un homme de sa prestance était trop complexe pour être réduit ainsi.

Néanmoins, Victor n'avait pas le temps de se pencher sur la justesse des explications de sa patiente. Qu'elle tente de lui dissimuler la vérité, si ça lui chantait ! Les faux semblants, c'était le quotidien de l'aristocratie, surtout pour préserver les apparences - et Katerina en avait bien besoin, après avoir été soumise aux instincts saphiques d'une secrétaire désinhibée -. Victor était de bien trop mauvaise humeur pour lui prêter une oreille attentive de toute manière. Mais il ne voulait pas lui laisser croire qu'elle était parvenue à le fourvoyer : c'était un talent que peu d'hommes pouvait se vanter de posséder.

-Il est vrai qu'il se fait tard, concéda-t-il sans douceur avant d'ajouter plus durement encore : Mais la fatigue n'est pas une excuse qui me satisfera deux fois. Nous en rediscuterons.

Le marquis détourna dédaigneusement le regard tout en lui signifiant d'un geste de main de lui ramener sa mallette. Il y rangea son ordinateur avant de se mettre debout, reportant son attention sur Amalia, qui brillait jusque là par son silence. Pas que cela le dérange : il était évident qu'il préférait que l'on se taise si l'on n'avait rien à dire. Cela était une leçon que les prétendu révolutionnaires tardaient à comprendre.

-Allons-y, Amalia, lui indiqua-t-il.

Victor ne lui demanda pas si elle avait mis ses affaires en ordre : ce n'est pas comme si le petit bureau qui lui était attribué contenait autant que les bibliothèques contre lesquelles il était appuyé. Le marquis avait voulu un bureau à part pour son assistante, mais la demande lui avait été refusée. L'aristocrate haïssait le fait de partager son propre milieu de travail, si bien qu'il congédiait souvent la jeune femme au laboratoire plutôt qu'à cet endroit. De toute manière, il la soupçonnait d'apprécier tout autant sa solitude. Ils avaient beau se côtoyer et se tolérer, les deux alliés restaient des loups solitaires. La meute, ils la préféraient à petite dose.

Victor accorda un regard à Katerina pour l'inviter à les suivre, et les trois âmes prirent alors la direction du bunker. Victor espérait ne pas à nouveau faire de mauvaises rencontres en chemin comme celle du méprisable W111. Il avait eu son compte d'imbéciles pour la soirée.

Victor Graham
Image : [EVENT] Prévenir pour mieux réagir  2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
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