contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 25 Nov - 8:35


Allons droit au but
C’était très rare de voir Katerina en plein jour, mais cela ne ternissait en rien l’amour qu’il lui portait. Tout comme la veille, l’écossais portait des vêtements qui ne semblaient pas refléter sa condition de vie. Nul ne saurait dire pourquoi il faisait cela, le fait qu’il fut élevé par une femme traditionnaliste ou le fait qu’il savait que le dictateur de ce bâtiment comptait pour Katerina comme un père ? A moins que sa démarche ne soit que l’association de ces deux éléments ?

Nevrabriel attendait devant la milice que Katerina vienne le chercher. Il les regardait avec impassibilité, voir froideur. Il n’appréciait pas vraiment qu’on essaie de l’intimider stupidement avec une arme à feu et sa fierté, ou son orgueil, voulait refléter le fait qu’il n’avait pas peur.

La jeune russe arriva finalement, très couverte à cause de sa maladie. Si son regard avait été des plus odieux pour le duo de soldats, il était d’une tendresse profonde pour la jeune arrivante. Il fut même très satisfait de marcher tranquillement entre les deux énergumènes lorsque Katerina leur ordonna de le laisser passer.
Il ne déborda pas de gestes affectifs du fait qu’ils n’étaient pas seuls et se contenta de frôler avec bienveillance la main de la demoiselle en lui offrant un sourire qu’il n’avait que pour elle, s’échangeant des salutations très courtoises d’un œil extérieur.

Katerina l’emmena devant la porte du bureau de Graham, où se trouvait le chef de ce groupe.

C’étai un homme imposant, plus grand et plus fort que lui. Son titre de noblesse avait quelque chose d’impressionnant aussi. Nevrabriel l’avait rarement vu mais de ce qu’il en voyait, il ne savait pas si cet homme avait des failles émotionnelles. Il était toujours impassible et ne semblait pas montrer beaucoup d’émotions envers ses pairs ni même ceux sous son ailes. Evidemment, l’écossais (le plus jeune) avait ouïe dire que le médecin avait quitté l’île pour retrouver Amalia Reano afin de la faire revenir et la prendre sous sa coupe. Essayait-il de comblé un manque parental ou est-ce qu’il acceptait juste d’avoir des pupilles de manière totalement désintéressé ?
Au moins Nevrabriel n’était pas désorienté sur un point ; la mégalomanie. Donatien était également comme cela, il savait ce qu’il fallait dire et ne pas dire à ce genre de personne.
Aller dans leur sens, ne pas les contrarier, faire attention à chaque mot prononcé, répondre aux questions de manières claire et concise. Et les faux pas étaient difficilement effaçables. C’était un dictateur certes, mais il espérait qu’il ne se prenne pas pour dieu non plus parce qu’un moment donné, le jeune homme ne pourrait plus faire semblant.

_Bon et bien …

Nevrabriel respira profondément avant de prendre la main de Katerina dans la sienne, profitant d’être seuls dans le couloir, se donnant du courage. Il ne savait pas vraiment à quoi il devait s’attendre en demandant la bénédiction de Victor Graham, mais c’était un homme qui tenait à cœur celle qu’il aimait alors, pour Katerina, il le ferait. Et si son ainé refusait alors il n’y aurait que Katerina pour décider de ce qu’elle voulait, faire ça dans le dos de son mentor ou ne pas le faire du tout.

Le jeune home regarda de gauche à droite, vérifiant que le couloir soit vide avant de venir voler un baiser très furtif à sa bien-aimée, lui murmurant au passage :

_Tout va bien se passer.

Nevrabriel frappa à la porte et attendit à se faire inviter à entrer avant de tourner la poignée.
La marche arrière était impossible.
Il avait lâché la main de Katerina, se doutant qu’elle se ferait réprimander si elle montrait quelconque émois. Le jeune homme s’avança vers le bureau de son ainé, Katerina à sa suite. Son visage était imperturbable même si au fond de lui il était tout de même intimidé. Mais il était prêt. Il s’arrêta avant de parler :

_Monsieur …

Monsieur le directeur ? Monsieur le dictateur ? Marquis ? Docteur ?
Non pas docteur, il ne semblait plus avoir cette fonction avec tout les dossiers empilés sur sa table. A la limite « Chercheur », ça se disait ça « monsieur le chercheur » ? Il avait demandé à Katerina mais cette-ci lui avait juste dis de ne pas l’appeler simplement « monsieur ». Bon et bien, puisqu’il fallait se lancer …

_Le marquis de Graham. Bonjour.

Nevrabriel esquissa un sourire poli, formel. Il aurait beaucoup aimé prendre la main de Katerina pour se donner plus de courage, mais ne savait pas s’il le pouvait. Au moins elle était là, c’était déjà beaucoup.

_Je viens vous demander votre bénédiction. J’aimerais épouser Katerina.

Au moins, ça avait le don d’être clair …


Nevrabriel
Image : Elle compte pour moi, vous comptez pour elle [pv : Victor et Katerina] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Jeu 26 Nov - 21:26
Amalia


Quelques coups fermes à la porte. Victor Graham releva la tête de son travail, surpris. Ce n'était pas les coups assourdis de Katerina, ni ceux plus secs d'Amalia, et encore moins ceux inexistants d'Eugénia - qui ne frappait jamais à la porte -. Victor consulta sa montre mais l'horaire lui confirma qu'il n'attendait personne. Il se releva donc, légèrement contrarié d'être ainsi interrompu dans son travail, à savoir un ouvrage issu des archives de l'Institut concernant les arts des ondes électromagnétiques et des combinaisons électroniques. Ce n'était pas une science qui passionnait Victor, et malgré son immense culture et ses connaissances physiciennes, il ne tirait ni plaisir ni vanité à s'éduquer sur la matière, d'autant qu'il était pressé par le temps : son objectif était de rétablir la communication avec le monde extérieur. Et pour le moment, Amalia n'avait pas su trouver quiconque possédant les connaissances nécessaires en la matière. Mais ce n'était pas une surprise, pour le marquis : il n'avait jamais grand espoir quant au savoir-faire des Inutiles.

Lissant les plis inexistants de son costume et ajustant mécaniquement ses boutons de manchette, il ouvrit donc la porte et fit face au perturbateur qui osait interrompre son étude.

Victor fut alors étonné de faire face à un individu dont la hauteur des yeux atteignait presque la sienne.

Malgré son mépris pour ses pairs, le marquis le reconnut à ses yeux spectaculaires : "l'un était d'un marron tirant sur l'ambre, voire sur le doré, une nuance aussi lumineuse que le sable ou que les quelques rayons du soleil perçant à travers la sève des plus grands épicéas. L'autre était d'un bleu sombre, reflet de cette unique couleur du ciel avant que la nuit ne l'emporte." Victor n'oubliait les nuances des yeux qui attiraient son regard. Ce dernier, s'adoucissant légèrement sous l'effet de la passion, retrouva de sa sévérité lorsqu'il descendit pour observer son interlocuteur et qu'il reconnut en effet le patient écossais d'Elpida junior. Comment s'appelait-il déjà ? Nathaniel ?

Et surtout : que faisait-il devant sa porte ?

A ses côtés, Victor avisa Katerina, légèrement plus en retrait. S'il s'était tendu sous l'effet de la méfiance autant que de l'irritation, il arqua un sourcil en la toisant, puis reporta son attention sur le jeune homme qui de toute évidence lui faisait perdre son temps à hésiter de la sorte. Il lui sembla que ce patient avait trouvé un peu d'assurance, il avait perdu la déplaisante naïveté qui entachait son regard autrefois. Le marquis le toisa durement, se demandant si ce jeune homme vêtu de ce blanc si disgracieux des Elpida avait l'intention de prendre la parole.

-Eh bien ? s'enquit sévèrement le Docteur Graham sans daigner se montrer courtois puisqu'on avait eu la discourtoisie de l'interrompre dans son travail.  

-Monsieur...le marquis de Graham, déclara alors Nathaniel après une hésitation qui ne plut pas à l'intéressé. Bonjour.

Victor, la main toujours sur la porte, se redressa en une posture militaire plus intimidante encore, croisant ses bras derrière son dos droit. Son regard dur parcourait les nuances des yeux de son interlocuteur avant de glisser vers Katerina dont il n'appréciait pas la mise en retrait, avant de revenir vers le jeune homme en un rythme chirurgical.

Le sourire de courtoisie de ce dernier lui sembla malvenu et déplacé, mais au moins Nathaniel avait-il su faire preuve de la formule d'usage envers le marquis de Graham.

-Je viens vous demander votre bénédiction. J’aimerais épouser Katerina.

Victor écarquilla brièvement les yeux, stupéfait, avant de froncer les sourcils. Son regard se tourna vers Katerina, toujours en retrait, avant de revenir sur l'importun.

-Je te demande pardon ? s'étrangla-t-il.

Il crut à une farce, l'espace d'un instant, et malgré lui, l'incongru de la situation lui arracha un sourire qui se serait accompagné d'un léger rire s'il n'avait pas capté le sérieux dans le regard de ses interlocuteurs. Il perdit alors toute envie de s'esclaffer - à supposer qu'il eût réellement rompu son masque d'aristocratie si l'inverse avait été vrai -.

Katerina ? Se marier ? Certes, elle était en âge de le faire, mais où diable avait-elle trouvé le temps de se faire courtiser ? Surtout par un Nuisible, issu de la révolution et digne patient de ce scélérat d'Elpida ? Le jeune femme était-elle tombée amoureuse ? Ou s'était-elle faite dupée par le patient aux yeux hétérochromes ? Aucune de ces deux hypothèses ne lui plaisaient, car toutes signifiaient que Katerina avait outrepassé les enseignements et les permissions de son médecin, d'autant que sa pathologie ne lui permettait guère de se laisser aller à des ébats insouciants. Si Victor doutait que le Docteur Elpida ait l'intelligence de machiner une telle mascarade, cela ne rendait pas la demande moins incongrue.

D'autant que, quitte à se montrer vieux jeu pour plaire au marquis de Graham, il fallait y mettre les formes.

-Avant de formuler une telle imbécilité, il est coutume de se présenter, ne penses-tu pas jeune homme ?

Son regard se reporta sur Katerina et il la toisa.

-Quant à toi, ne reste pas dans l'ombre de ce roturier. Quitte à me prendre pour un imbécile, ce qui serait une immense erreur, ose m'affronter dignement. Depuis combien de temps fréquentes-tu ce garçon ? demanda-t-il sèchement.

La question était plutôt "depuis combien de temps me dupes-tu de la sorte à enfreindre mes règles ? Et espères-tu vraiment un tel consentement de ma part ?" mais Victor avait préféré rester concis. Il allait falloir bien plus de conviction et d'arguments de la part de Nathaniel s'il espérait obtenir la main de la pupille du marquis, car ce dernier était certes vieux jeu, il n'en restait pas moins intransigeant.

Victor Graham
Image : Elle compte pour moi, vous comptez pour elle [pv : Victor et Katerina] 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Sam 28 Nov - 1:31
Katerina avait mal dormi. Elle se sentait nerveuse. Nerveuse comme jamais elle ne l’avait été. Elle marchait de long en large dans sa chambre, essayant d’anticiper ce qui allait se passer aujourd’hui. Elle savait que c’était un risque. Que Victor Graham pouvait être déçu de son comportement. Elle n’avait enfreint aucunes de ces règles mais elle se les repassait en boucle à la recherche de ce qui pourrait lui déplaire. Nevrabriel était un patient de Donatien Elpida jusqu’à récemment. Mais si ce n’était que ça, le fait qu’il ne fasse plus partie du bunker serait peut-être suffisant ?

Durant la matinée, elle avait donné cours à quelques apprentis, mais ils semblaient incapables de travailler correctement aujourd’hui. Ils semblaient vouloir contrarier Katerina avant sa confrontation. C’est à bout de nerfs qu’elle les avait renvoyés, leurs donnant exceptionnellement leurs matinées. Elle n’avait plus qu’à espérer que ces idiots utilisaient leur temps libre à étudier et non pas batifoler.

Une fois cela terminé, elle avait passé une veste et une écharpe pour sortir dehors. Elle était descendue et sortie pour chercher Nevrabriel. La milice lui était déjà tombée dessus et le regardait avec des airs menaçants. Loin de se démonter, ce dernier les ignorait. La jeune russe se calma un peu lorsqu’elle aperçut son visage. Une véritable bouffée d’oxygène. Katerina renvoya la milice au travail froidement, invitant Nevrabriel à le suivre. Ils se frôlèrent la main, la jeune russe était contente que Nevrabriel ne se montre pas aussi tactile qu’ils ne l’étaient lorsqu’ils étaient seuls. Mais elle était aussi soulagée de sentir le bout de ces doigts contre sa main. Son sourire lui donnait le courage de passer à la suite. Elle redéposa sa veste et son écharpe et ils traversèrent l’institut jusqu’au bureau de Victor Graham.

_Bon et bien …

C’était l’heure de vérité… Une fois devant l’imposante porte de son bureau, Nevrabriel attrapa la main de Katerina. Cette dernière serra sa main, ces yeux dans les siens. Il lui vola un baiser, lui offrit un murmure :

_Tout va bien se passer.


Elle hocha la tête, libérant sa main lorsqu’il eut toqué à la porte. Lorsque Victor Graham ouvrit la porte, les deux hommes se toisèrent. Katerina se sentit petite. Infiniment petite face à ces deux hommes. Elle ne s’était pas rendue compte à quel point il était grand tous les deux et soudainement cela l’intimidait. Elle ne manqua pas le regard inquisiteur de son mentor. Des explications allaient être nécessaire… Nevrabriel hésita un instant, suffisamment de temps pour que le Marquis ne perde sa patience :

-Eh bien ?

La jeune russe se demanda un instant si elle devait prendre la parole. Non. Il fallait que Nevrabriel prouve sa valeur à Victor Graham. Si Katerina prenait trop l’ascendant, elle avait peur qu’il ne le trouve pas digne de quoi que ce soit.

_Monsieur …

Katerina regarda Nevrabriel, l’encourageant à continuer en silence. Il semblait hésitant. N’avait-il pas préparé ce qu’il allait dire au Marquis ? Etait-il impressionné par la prestance de l’homme qui se tenait devant eux ? Elle resta calme malgré que la nervosité ne ronge à nouveau ses nerfs.

- …Le marquis de Graham. Bonjour.


Victor Graham passait de Nevrabriel à la jeune russe, attendant la suite.

_Je viens vous demander votre bénédiction. J’aimerais épouser Katerina.


L’étonnement pouvait se lire sur son visage, chose rare. C’était le moment que redoutait Katerina. Elle avait longtemps hésité à lui parler de Nevrabriel avant, mais elle ne voulait pas l’importuner avec des histoires qui ne l’intéresserait pas le moins du monde, lui faisant perdre son précieux temps. Elle ne voulait pas que cet évènement gâche sa confiance. Ou ne gâche tout le reste. Au moins, Nevrabriel était allez à l’essentiel. Le Marquis n’aurait pas apprécié qu’il tourne autour du pot.

-Je te demande pardon ?


Son visage ne semblait laisser transparaitre aucunes émotions, même si Katerina qui commençait à le connaitre vit les traits de son masque osciller.

-Avant de formuler une telle imbécilité, il est coutume de se présenter, ne penses-tu pas jeune homme

Il était vrai que décliné son identité n’aurait pas été un luxe.

-Quant à toi, ne reste pas dans l'ombre de ce roturier. Quitte à me prendre pour un imbécile, ce qui serait une immense erreur, ose m'affronter dignement. Depuis combien de temps fréquentes-tu ce garçon ?


Katerina s’avança, relevant la tête. Elle affronta le regard du Marquis avec un calme qu’elle n’aurait pas espérer avoir. Peut-être que la présence de Nevrabriel à ces côtés lui donnait plus de force qu’elle ne le pensait.

- Je fréquentes Nevrabriel Erskine depuis 3 mois. Nous nous donnions rendez-vous presque tous les soirs en territoire neutre lorsqu’il n’y avait plus assez de lumière pour pouvoir travailler correctement.

Il valait mieux préciser que jamais Nevrabriel n’avait mis un pied sur le territoire de l’institut dans le dos de la milice. Katerina ne poignardait pas Victor Graham dans le dos, jamais elle ne ferait une chose pareille. Et cela n’avait pas impacté son propre travail au sein de l’institut. Son horaire n’avait pas changé. Elle se sentait juste plus fatiguée, mais cela ne l’avait jamais empêché de s’investir à cent pour cent dans son travail et les études des livres qu’il lui prêtait.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Elle compte pour moi, vous comptez pour elle [pv : Victor et Katerina] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Sam 28 Nov - 16:16


Allons droit au but
_Je te demande pardon ?

Cela aurait été presque arrangeant que Graham ne fasse un arrêt cardiaque, au moins il n’aurait pas à devoir se justifier auprès du « père » de sa fiancée.

_Avant de formuler une telle imbécilité, il est coutume de se présenter, ne penses-tu pas jeune homme ?

Nevrabriel ne quitta pas son sourire poli.
Certes, il aurait du. Il avait un peu paniqué. Mais il avait surtout l’impression que l’ophtalmologue l’avait oublié. Ou voulait l’oublier. Nevrabriel n’était pas inconnu au bataillon mais ce n’était pas une excuse, l’ainé avait raison, il aurait du décliner son identité avant toute chose. C’était un mauvais point mais il se rattraperait. Il ne voulait pas quitter cette étage sans cette foutue bénédiction !
Nevrabriel allait répondre mais le vieil homme ne lui en laissa pas le temps.

_Quant à toi, ne reste pas dans l'ombre de ce roturier. Quitte à me prendre pour un imbécile, ce qui serait une immense erreur, ose m'affronter dignement. Depuis combien de temps fréquentes-tu ce garçon ?

Nevrabriel fronça légèrement les sourcils, essaya de se contenir pour que ses émotions ne puissent pas se lire sur son visage mais il n’aimait pas du tout la façon dont leur ainé parlait à Katerina. Si Nevrabriel avait entrainé son seft-control, c’était maintenant ou jamais de l’exploiter, et Dieu qu’il en allait avoir besoin avec cet homme, aussi buté que les vieux de la vieilles des Highlands.

D’ailleurs … Roturier ? Vraiment ? Décidément, heureusement que les nobles n’étaient pas tous comme lui.

Katerina fit un pas pour se mettre à la hauteur des écossais. Nevrabriel tourna le visage vers elle. Petite parmi les géants mais non pas moins courageuse, elle fixait son « père » dans les yeux pour lui répondre. Son regard n’était pas rempli de défis ou d’arrogance mais de conviction.

_ Je fréquente Nevrabriel Erskine depuis 3 mois. Nous nous donnions rendez-vous presque tous les soirs en territoire neutre lorsqu’il n’y avait plus assez de lumière pour pouvoir travailler correctement.

Le jeune homme eut un sourire attendrit qui dura une seconde à peine, reprenant un visage impassible pour la suite. Pour montrer son soutient sans faille à sa bien-aimée, Nevrabriel posa sa main de manière bienveillante sur le dos de Katerina. Ni trop haut, ni trop bas, cela semblait être un geste totalement neutre vu de l’extérieur, mais il espérait que ce simple geste montrerait à la demoiselle qu’elle n’était pas toute seule à affronter le colosse et qu’à deux ils pouvaient y arriver. A deux ils pourraient être heureux …

Nevrabriel trouvait Katerina plutôt courageuse. Il n’avait pas douté que derrière toute sa fragilité elle pouvait être une femme qui arrivait à dépasser ses craintes, son existence même le prouvait, elle se battait contre sa maladie depuis toujours, maintenant elle se battait pour trouver une raison d’exister. Le plus jeune des écossais reporta finalement son attention à son ainé et reprit de manière totalement calme et poli :

_Je me permet de répondre à votre demande précédente. J’aurais du me présenter, en effet, malgré que nous ne soyons pas inconnus.

Peut-être qu’une petite piqure de rappelle pourrait faire remonter dans le cerveau de Graham la fiche que Nevrabriel avait du remplir lorsqu’ils se sont rencontrés. Le médecin l’avait sans doute oublié depuis le temps et les patients qui s’étaient enchainés dans sa salle de soin.

_Je m’appelle Nevrabriel Erskine, j’étais le patient de Donatien Elpida pendant sept ans et avant cela je vivais en Ecosse, dans les Highlands.

Qu’ajouter encore ? Il n’avait pas de titre de noblesse à présenter, ni de CV à étaler sur la table, ni même de fortune à faire admirer. Ecossais de père en fils, de mère en fille, virtuose à ses heures perdues, lecteur aguerrit et astrophysicien de vocation n’étaient pas des éléments d’intéressant à formuler. Mais le jeune homme n’était pas fermé à la conversation, il serait prêt à répondre à toute les questions que lui poserait Graham, si toutefois il était enclin à imaginer converser avec le simple homme qu’était Nevrabriel. Ce qui ne semblait pas vraiment être le cas par rapport à ce qu’il disait à Katerina.
Certes, il était un « roturier », mais loin du continent, Graham n’était pas mieux que lui, impuissant, il avait juste son bureau, sa grosse voix et une milice un peu stupide qui l’écoutait aveuglement en se disant que tout irait bien pour eux.
Même si Graham avait une carrure plus imposante et un regard singulier, il restait un homme bloqué sur une île qui avait besoin des autres pour survivre. Loin du continent et de ses terres, le marquis était, en quelque sorte, au même niveau que Nevrabriel. C’était certainement pour cela que le jeune homme n’était pas du tout intimidé par son ainé. A moins que ça ne soit sa volonté d’être avec Katerina qui lui donnait cette sensation étrange qu’au final tout allait bien ?

_Et ma présence ici est très sérieuse, je suis venu vous demander la main de votre pupille.



Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Lun 21 Déc - 12:09
Amalia


Victor trouvait cette situation imbécile, debout au seuil de sa porte face à deux jeunes gens aux demandes incongrues. Néanmoins, il était réticent à l'idée de les inviter à rentrer, pas tant qu'il aurait l'impression de faire face à deux adolescents en plein caprice. Non pas qu'il soit opposé à l'idée de mariage, au contraire : s'il privilégiait désormais la frivolité d'une relation sans lendemain, il jugeait nécessaire pour les jeunes gens de respecter les liens rigoureux et traditionnels d'un échange de pouvoir, en particuliers pour les jeunes femmes comme Katerina. Mais Victor lui-même trouvait l'âge de cette dernière bien précoce, sa condition physique trop faible, et surtout - surtout ! - son prétendant trop problématique.

La concernée lui répondit alors :

-Je fréquentes Nevrabriel Erskine depuis 3 mois. Nous nous donnions rendez-vous presque tous les soirs en territoire neutre lorsqu’il n’y avait plus assez de lumière pour pouvoir travailler correctement.

Un pli mécontent barra les lèvres du marquis. Comment pouvait-elle penser que cette réponse le contenterait ? Elle ne faisait que lui confirmer avoir dissimulé la nature d'une telle relation, avec un sous-fifre d'Elpida junior qui plus est, depuis plusieurs mois ! Victor se moquait bien de la manière dont elle employait son temps libre ou des Inutiles qu'elle fréquentait, mais il l'avait déjà sermonnée concernant sa fréquentation d'une réfractaire, n'avait-elle pas écouté ? Peut-être avait-elle gagné en assurance, car le marquis s'étonnait de la trouver si peu intimidée, mais elle ne le compensait pas en jugeote.

Alors que Victor la toisait sans une once de bienveillance dans son masque aristocrate, l'importun prétendant intervint à son tour :

-Je me permet de répondre à votre demande précédente. J’aurais du me présenter, en effet, malgré que nous ne soyons pas inconnus.

Le marquis daigna à peine lui accorder un regard. Ses yeux d'émeraude sondaient impénétrablement celui de la jeune femme comme pour y lire ses pensées - ou peut-être pour qu'elle lise les siennes -, mais cette intensité fut rompue quand il reporta son attention vers le jeune homme. Il n'aimait pas sa remarque, elle n'avait ni utilité ni sens, d'autant qu'il était insolent d'espérer qu'un grand homme comme le marquis de Graham retienne l'identité de ses pairs. Sans ses yeux remarquables, ce Nathaniel - ou Nevrabriel, cela importait peu - n'aurait même pas laissé une trace dans l'esprit du médecin.

-Je m’appelle Nevrabriel Erskine, j’étais le patient de Donatien Elpida pendant sept ans et avant cela je vivais en Ecosse, dans les Highlands. Et ma présence ici est très sérieuse, je suis venu vous demander la main de votre pupille.

Une réponse plus intéressante, quoique peu satisfaisante. Le marquis se rappela en effet s'être fait la réflexion, quelques mois ou années auparavant, que le léger accent chantant de Nevrabriel le ramenait aux nourrices de son enfance. Mais il n'aimait toujours pas le calme impertinent qui était le sien et qui semblait se propager à Katerina, il semblait exercer une mauvaise influence sur cette même pupille qu'il désirait épouser. De qui diable était venu l'idée de demander la main de Katerina au marquis ? Cela ressemblait à une impulsion de la patiente, elle en avait après tout l'éducation. Victor trouvait cela légitime.

Il était de sang bleu, après tout.

Il leur fit un signe de main pour balayer cette ridicule situation.

-Je vois. Entrez donc, au lieu de demeurer tétanisés devant ma porte. Laissez moi donc être seul juge de la sincérité et du sérieux de votre demande.

Victor s'écarta raidement de la porte pour les laisser entrer, puis ferma la porte derrière eux. Il leur désigna deux sièges qui faisaient face à son bureau, avant de s'asseoir lui-même à sa place. Ainsi assis, le contexte prenait des allures de contrat, car c'était bien là toute l'origine des épousailles. Le marquis plissa les yeux. Sous la lumière des larges fenêtres qui éclairaient son bureau, il avait plus que jamais le regard ardent et scrutateur d'un crocodile.

-Commençons par toi, Nevrabriel. Tu étais membre du bunker, à ma connaissance. Comptes-tu diviser ta loyauté entre le Docteur Elpida et Katerina ? Ou as-tu pour ambition de rejoindre l'Institut ?

C'était une question à peine rhétorique. Mais la réponse devait être la bonne.

Victor Graham
Image : Elle compte pour moi, vous comptez pour elle [pv : Victor et Katerina] 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 21 Déc - 21:41


Allons droit au but
L’écossais n’aimait pas du tout comment cet homme fusillait Katerina du regard. Ça n’avait rien de paternel, il avait l’impression de voir Donatien regarder une subalterne. Un léger frisson le parcouru et il serra doucement sa main libre pour garder un visage figé dans ce sourire poli qu’il avait du mal à maintenir.
Mais peut-être qu’il avait tord, après tout, qu’était la paternité ?
Nevrabriel se demandait de plus en plus comment Katerina pouvait le voir comme un père puisque, jusqu’ici, il n’avait rien montrer de telle. Peut-être que son tuteur était aussi sévère que Graham et elle se confortait à cette image ? Il creuserait cette question plus tard, s’il y avait un plus tard pour eux …

_Je vois. Entrez donc, au lieu de demeurer tétanisés devant ma porte. Laissez-moi donc être seul juge de la sincérité et du sérieux de votre demande.

Cette phrase avait du sens, après tout ils étaient venus se présenter pour cela. Lorsque le marquis s’écarta, Nevrabriel lâcha le dos de la jeune femme pour la laisser entrer en première, non par peur mais par galanterie. Il ne quittait pas le marquis du regard puisqu’il pouvait le regarder sans lever ou baisser la tête. Il s’attendait à un Donatien-bis, mais l’ancien médecin en chef n’aurait pas laissé entrer qui que ce soit sans avoir gagné un minimum de confiance. Peut-être que le fameux dictateur était-il plus différent de son ancien mentor que le plus jeune écossais ne le pensait ?
Nevrabriel finit par entrer à son tour, laissant le marquis fermer derrière lui. Lorsqu’il les invita à s’asseoir, il laissa le vieil homme s’asseoir en premier. S’il n’était pas noble, Nevrabriel connaissait la politesse – merci mamie – et il aurait certainement besoin de faire méticuleusement tout ce qu’il savait des bonnes manières pour effacer la faute de sa non-présentation de tantôt.

_Commençons par toi, Nevrabriel.

Le roux ne put s’empêcher d’esquisser un sourire lorsque le marquis articula son prénom. Il n’avait plus entendu son appellation avec l’accent de l’Ecosse depuis très longtemps, même si la situation ne s’y prêtait guère, cela lui donna une certaine émotion qu’il cacha aussitôt pour rester dans le bon paraitre.

_ Tu étais membre du bunker, à ma connaissance. Comptes-tu diviser ta loyauté entre le Docteur Elpida et Katerina ? Ou as-tu pour ambition de rejoindre l'Institut ?

Etait-il nécessaire de dire qu’il avait quitté le Bunker ? … Il aurait préféré garder cela pour lui mais plus il serait sincère, plus il aurait de chance de convaincre le marquis, non ? C’était ce que la russe lui avait fait comprendre hier. Ses mots tournaient dans sa tête : « Tu es intelligent, sincère, et tu irais n’importe où pour moi… Victor Graham est un homme juste, il ne m’a jamais voulu que du bien. Il n’y a pas de raisons qu’il refuse. »

Mais la question ressemblait à une question piège. S’il avouait préférer être auprès de Katerina que de Donatien, Graham le jugerait comme une personne peu fiable, s’il disait que les principes de Graham n’étaient pas en adéquation avec les siennes, le dictateur allait certainement lui dire de partir sur le champ.

Pouvait-il réellement être honnête ?

«  Je suis certaine que tu peux arriver à t’entendre avec Graham, enfin... a lui faire comprendre que tu mérites sa bénédiction. »

Lui faire comprendre ? Vraiment ? … Le jeune homme ouvrit la bouche,  ne sachant toujours pas ce qu’il allait dire, mais il ne pouvait pas faire attendre éternellement le monde.

« Nev... je... si tu l’aimes bas toi pour elle. »

_J’ai quitté le bunker il y a quelques jours.

Cela valait ce que cela valait mais Lucy avait raison, il devait se battre et prouver qu’il méritait cette bénédiction. Il pouvait rendre Katerina heureuse et il pouvait retrouver contact avec le contient ! Il pouvait faire tout ça !
Le jeune homme jeta un bref regard à sa fiancée. Elle était dans la confidence pour la « mort » de Lucy et il espérait ne pas donner ce détail. De toute évidence, Graham n’en avait que faire des détails, il n’était pas psychologue et ne souhaitait vraiment pas l’être alors tout devrait bien se passer.
Se doutant cependant que le marquis n’allait pas se contenter de cette seule information, il finit par ajouter :

_Rejoindre l’Institut n’était pas dans mes projets en quittant Donatien Elpida. Mais si cela est une condition pour être auprès de Katerina, mes pensées y sont favorables.

En disait-il trop ? Il ne savait pas. Avouer qu’il se moquait bien de vénéré Graham comme un dieu vivant ne lui serait pas bénéfique, mais avouer qu’il avait pour ambition de retrouver contact avec le continent pour permettre à Katerina de vivre le plus longtemps possible, serait peut-être une bonne initiative ? Ou alors Graham trouverait ça trop … Comment disait-il ? … « Imbécile » ? Il était difficile de se doutait de ce que pensait le marquis. Il semblait ne pas aimer les longs discours (encore une fois, il s’entendrait bien avec Donatien sur ce point là …) et pourtant il en demandait tout de même pour pouvoir avoir toute les cartes en mains afin de prendre sa décisions.
Malheureusement pour le jeune homme, Nevrabriel n’était pas bon aux échecs, Graham allait certainement le mater rapidement …

_Dans ces circonstances je ne partage pas de loyauté, elle est entièrement à Katerina, d'autant plus si elle devient ma femme.



Nevrabriel
Image : Elle compte pour moi, vous comptez pour elle [pv : Victor et Katerina] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Ven 25 Déc - 23:52
Le Marquis ne se satisferait pas de cette simple réponse. Katerina serra les lèvres. Elle affrontait le regard de son ainé avec déférence. Pourrait-il comprendre son indiscipline ? Pourrait-il comprendre qu’elle avait besoin de vivre avant que ce ne soit la fin ? Que Nevrabriel lui offrait un amour qu’elle n’aurait jamais cru recevoir surtout en l’état des choses. Les yeux verts du docteur ne la lâchaient pas. Elle avait peur. Etait-elle en train de commettre l’erreur de trop ? Allait-il considérer cette demande comme une sottise ou allait-il y trouver de l’intérêt ? Après tout, si Nevrabriel était l’ancien protégé de Donatien et qu’il décidait de rejoindre l’institut, le docteur Graham n’y serait-il pas gagnant lui aussi ? Cette pensée fit doutée la jeune russe sur tout autre chose. Et si… ? Non… elle n’y pensait que maintenant, elle n’aurait jamais… Jamais accepté juste pour cela. Elle aimait Nevrabriel.

-Je me permet de répondre à votre demande précédente. J’aurais dû me présenter, en effet, malgré que nous ne soyons pas inconnus. Je m’appelle Nevrabriel Erskine, j’étais le patient de Donatien Elpida pendant sept ans et avant cela je vivais en Ecosse, dans les Highlands. Et ma présence ici est très sérieuse, je suis venu vous demander la main de votre pupille.

Il finit par reporté son attention sur le jeune homme qui accompagnait Katerina. Le docteur leur fit finalement signe de rentrer. La jeune femme se sentait soulagée. S’il prenait la peine de les inviter dans son bureau, c’est qu’il croyait que cette demande avait un avenir. Elle aurait presque laissé un sourire s’échapper de ces lèvres mais elle garda la tenue nécessaire et un regard neutre sur la situation. Ce n’était là que la première étape, ils devaient désormais prouver le sérieux de cette demande.

Ils s’assirent autour du bureau du docteur. Katerina profita de ces déplacements dans la pièce pour adresser un fin sourire d’encouragement à Nevrabriel. Elle savait que cette entrevue le stressait. Elle voulait lui faire comprendre que tout irait bien. Une fois assis, Katerina laissa la main au Marquis. Il les observait, son regard perspicace ne manquant pas de se poser finalement sur Nevrabriel :

-Commençons par toi, Nevrabriel. Tu étais membre du bunker, à ma connaissance. Comptes-tu diviser ta loyauté entre le Docteur Elpida et Katerina ? Ou as-tu pour ambition de rejoindre l'Institut ?

Katerina posa son regard sur celui de son compagnon, confiante. Ils en avaient discuté… Nevrabriel c’était dit prêt à tout pour passer le reste de sa vie avec elle. Elle avait bien fait de lui poser la question en amont.

_J’ai quitté le bunker il y a quelques jours.

Il jeta un bref regard à la jeune russe. Cette dernière hocha la tête. Il pouvait répondre sans craintes. Elle le savait sincère.

_Rejoindre l’Institut n’était pas dans mes projets en quittant Donatien Elpida. Mais si cela est une condition pour être auprès de Katerina, mes pensées y sont favorables.

Elle n’en avait pas conscience, mais Katerina ramenait le cavalier du roi adverse au sien. Un nouveau pion dans le jeu d’échec du docteur Graham. Et ce fou d’Elpida n’aurait plus aucune chance de faire tenir son royaume debout car un royaume ne pouvait survivre sans tête. Qui restaient-ils entre les murs de ce bunker ? Que resterait-il entre les murs du bunker ? Elle commençait seulement à essayer de voir cette alliance du point de vue de son mentor et se trouvait presque à se demander si elle ne s’en était pas doutée depuis toujours.

_Dans ces circonstances je ne partage pas de loyauté, elle est entièrement à Katerina, d'autant plus si elle devient ma femme.

Katerina regardait les yeux assombris par la réflexion du docteur Graham. Ces deux orbes hypnotiques qui luisait, éclairés par la lumière extérieur.  Si la loyauté de Nevrabriel était à Katerina, le docteur savait que la sienne lui allait à lui. Le Marquis pourrait donc se satisfaire de cette réponse.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Elle compte pour moi, vous comptez pour elle [pv : Victor et Katerina] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Sam 13 Fév - 21:34
Amalia


Le patient sembla hésiter. Avait-il comprit l’importance de sa réponse ? Cela démontrerait un minimum de jugeotte, le minimum syndical pour espérer être écouté par le grand Victor Graham.

Katerina échangea un regard avec son adonis. Elle semblait lui faire confiance. Victor n’appréciait pas cela. La confiance ne s’acquiert pas en l’espace de quelques mois.

La confiance est quelque chose que l’on fait semblant de remettre, pour mieux la contrôler en retour.

-J’ai quitté le bunker il y a quelques jours, répondit finalement le jeune homme.

Il hésita puis ajouta :

-Rejoindre l’Institut n’était pas dans mes projets en quittant Donatien Elpida. Mais si cela est une condition pour être auprès de Katerina, mes pensées y sont favorables.

« Favorable » ? Ce n’était pas le terme adéquat. « Obligatoire » l’était davantage. Car maintenant qu’il avait mis les pieds à l’Institut, il n’en repartirait pas. Victor n’avait pas pour ambition de laisser circuler librement les patients, son objectif était d’unifier l’île, pas de la diviser. Et si, en plus, le prénommé Nevrabriel désirait la main de la pupille du Docteur Graham, alors ce n’était pas simplement « obligatoire » : c’était inéluctable.

Victor toisa le patient, sans rien dire. Il le jaugeait et il réfléchissait. Il n’avait aucune confiance en lui – encore ce concept parvenait-il sur la table -, et il se doutait bien que l’homme ne l’appréciait guère : il semblait trop imbu de lui-même pour reconnaitre la grandeur du marquis. Mais s’il voulait faire de l’Institut Graham son terrain d’échec, alors Victor pouvait tout aussi bien le ramener à son rôle de pion, un pion sacrifiable aussi bien auprès du Village que du bunker. A l’exception de Barrabil, il n’avait affaire qu’à des enfants, après tout.

Et puis, aussi honteux cela était-il, Katerina semblait sincèrement l’apprécier. La santé de la jeune femme s’étant fragilisée, Victor ne souhaitait pas la réduire encore davantage en la ponctuant de chagrins. Ils n’étaient que deux enfants, eux aussi.

-Dans ces circonstances, continua alors Nevrabriel pour rompre le silence, je ne partage pas de loyauté, elle est entièrement à Katerina, d'autant plus si elle devient ma femme.

Victor plissa les yeux.

-Non, asséna-t-il sèchement.

Il se redressa.

-Si tu désires sa main, ta loyauté sera à moi, à l’Institut par extension, et ta fidélité sera à elle.

Il fronça les sourcils. Ses doigts tapotèrent pensivement le livre d’électromagnétique tandis qu’il faisait siffler la locomotive de sa pensée.

-Cependant, ta loyauté semble déjà compromise si tu as quitté les serres du Docteur Elpida. Tu me sembles bien indigne de Katerina : traitre et indolent, inutile de surcroit – quoique ce point reste à prouver -. Mais tu sembles l’aimer, n’est-ce pas ? Et elle semble t’aimer en retour, me le confirmes-tu ? ajouta-t-il à l’adresse de Katerina.

L’amour était une faiblesse exploitable. C’était bien là son seul intérêt, car il fallait de ne pas en avoir connu les blessures pour l’espérer sceller les liens d’une existence.

Victor, dans sa diatribe, n’avait en rien dissimulé son mépris. A quoi bon ? Il ne craignait pas ce patient, il n’avait pour lui que l’avantage de la taille, encore était-elle légèrement plus petite que celle du marquis.

-Dis-moi donc. Si du bunker tu t'es exilé, cela signifie que tu as perdu les grâces d’Elpida. Tu ne possèdes donc plus le moyen pour moi de convaincre ses membres de rejoindre l’Institut, alors dis-moi : quel intérêt représentes-tu pour l’Institut ? Car si tu es bien aussi oiseux que je ne le crains, rien ne compensera ta loyauté - et ta fidélité - que je te soupçonne défaillante.

Victor savait déjà ce qu’il attendrait de Nevrabriel. La question était : que pensait-il, lui-même, de son utilité ?

Le marquis s’aperçut cependant que malgré ses questions pièges et son manque d’envie évident de se fier à ce Nevrabriel, il n’avait pas envie de leur refuser leur union.

Et peut-être cela se trahissait-il dans la simple opportunité qu’il offrait à Nevrabriel de faire ses preuves.

Victor Graham
Image : Elle compte pour moi, vous comptez pour elle [pv : Victor et Katerina] 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 17 Fév - 10:41


Allons droit au but
_Non

Non ?

_Si tu désires sa main, ta loyauté sera à moi, à l’Institut par extension, et ta fidélité sera à elle.

Graham fronça les sourcils. Nevrabriel fit de même par mimétisme et par choc.
Il était HORS de question de prêter allégeance à un tyran doublé d’un mégalomane qui prétendait vouloir unifier l’île, mais à condition apparemment de lui lécher les bottes. Le jeune homme sentit son sang bouillir au clapotis des doigts de Graham sur le bouquin sous sa main, les doigts du jeune homme se crispèrent sur l’accoudoir où étaient posés ses bras.
Il allait le massacrer … Lui arracher son œil valide et le lui faire bouffer.
Alors que le sang de Nevrabriel devenait une lave incandescente, ce dernier tourna doucement ses yeux vairons vers Katerina. La vision de sa bien-aimée l’adoucit lentement, faisant taire cette douloureuse noirceur qui s’était épris de lui voilà des mois.

Il ne savait pas quoi faire. Jusqu’où était-il prêt à aller pour elle ? Qu’était-il prêt à sacrifier pour elle ? Il commençait à se le demander.

_Cependant, ta loyauté semble déjà compromise si tu as quitté les serres du Docteur Elpida. Tu me sembles bien indigne de Katerina : traitre et indolent, inutile de surcroit – quoique ce point reste à prouver -. Mais tu sembles l’aimer, n’est-ce pas ? Et elle semble t’aimer en retour, me le confirmes-tu ?

Nevrabriel respira doucement pour que Graham ne voit pas qu’il était en train de contenir un volcan en lui. Il se força à sourire un peu pour que ses yeux ne trahissent pas le fond de sa pensée. Il se forçait à ne pas froncer les sourcils, à essayer de détendre ses muscles. Il devait se calmer. Du moins, paraitre calme.
Il profita que Katerina doive répondre pour réfléchir et se calmer. Surtout se calmer. Il n’était pas venu ici pour se faire insulter mais il savait bien que parler avec Graham ne serait pas une partie de plaisir.

_Dis-moi donc. Si du bunker tu t'es exilé, cela signifie que tu as perdu les grâces d’Elpida. Tu ne possèdes donc plus le moyen pour moi de convaincre ses membres de rejoindre l’Institut, alors dis-moi : quel intérêt représentes-tu pour l’Institut ? Car si tu es bien aussi oiseux que je ne le crains, rien ne compensera ta loyauté - et ta fidélité - que je te soupçonne défaillante.

Un sourire, furtif, s’était glissé sur le visage du jeune homme. Plus serein, sûr de lui, le jeune homme décolla doucement le dos de sa chaise et regarda Graham dans les yeux, même si son regard était déstabilisant, il n’avait pas peur de cet affreux personnage.

_Convaincre le bunker n’aurait rien apporté. Entre une fille qui était dans vos rangs autrefois, un psychologue qui n’a pas les pieds sur terre et une petite aveugle, personne ne vous aurez été utile ou de confiance, de toute évidence.

C’était évidemment faux, ils servaient tous à quelque chose, Béatrice s’occupait très bien de la terre, Béryl était plus que compétent pour toute les taches, Elizabeth savait très bien se débrouiller également même avec sa fille dans le coin. Mais ça, est-ce que Graham était censé le savoir ? Si pour lui Nevrabriel, bien battit, dans la fleur de l’âge, mesurant presque deux mètres, manuel et débrouillard, était inutile, alors les autres n’étaient que des bouches à nourrir.

_Peut-être que je ne le suis pas non plus utile, mais je sais utiliser mes mains. J’ai appris la construction et le travail de la terre. Vous avez beaucoup de milicien, en avez-vous tout autant dans vos champs ? La nourriture est aussi vitale que la protection. Et j’ai cru comprendre que vous aviez des problèmes d’électricité.

A un entretien d’embauche, il fallait se vendre. Avec sa maladie, le jeune homme n’aurait jamais pensé devoir en passer un, mais apparemment c’était ce que Graham attendait de lui, qu’il lui prouve qu’il serait utile, peut-être même indispensable, à son entreprise. Il y avait une place à pouvoir, à lui de montrer qu’il était l’homme de la situation.
L’institut avait tout l’été et l’automne pour remettre le courant et ils n’y sont pas parvenu, soit parce qu’ils ne savent pas que les câbles se situent sous la mer, soit parce qu’aucun ne s’y connait en mécanique et en électricité. Nevrabriel n’était pas le meilleur dans ce domaine, mais il avait assez passé de temps avec Aeden pour se débrouiller de ce côté-là, auquel cas il savait qu’il y avait des livres sur le sujet, vu que son ami avait eu des cours là-dessus, et aurait tout l’hiver pour s’instruire avant que les beaux jours ne viennent pour plonger dans la mer et réparer les câbles.

_Je suis ici depuis presque dix ans, j’y connais tous les recoins. Je sais que le problème vient des câbles sous la mer et je saurais remettre le courant lorsque le temps le permettra.




Nevrabriel
Image : Elle compte pour moi, vous comptez pour elle [pv : Victor et Katerina] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Jeu 18 Fév - 22:49
-Non.

Le mot résonnait sèchement dans l’air. Lorsque Victor Graham se redressa, Katerina fit de même par mimétisme, raidit par ce refus catégorique.

-Si tu désires sa main, ta loyauté sera à moi, à l’Institut par extension, et ta fidélité sera à elle.


C’était évidemment la réponse que Katerina aurait elle aussi souhaité entendre de la bouche de son promis. Elle ne comprenait toujours pas l’animosité qu’il avait envers le Marquis, et qui n’avait pas le moindre sens. Certes, lui et le docteur Elpida se vouait une haine certaine, mais c’était entièrement de la faute du docteur et non pas celle du Marquis qui n’avait jamais que fait en sorte d’agir dans l’intérêt des patients et du personnel médical. Elle ne comprenait pas pourquoi Nevrabriel ne parvenait à lui faire confiance.

-Cependant, ta loyauté semble déjà compromise si tu as quitté les serres du Docteur Elpida. Tu me sembles bien indigne de Katerina : traitre et indolent, inutile de surcroit – quoique ce point reste à prouver -. Mais tu sembles l’aimer, n’est-ce pas ? Et elle semble t’aimer en retour, me le confirmes-tu ?

Katerina se sentit pâlir à l’annonce du mot traitre. Pouvait-on considérer traitre quelqu’un qui s’était fait manipuler par son docteur ? Elle voulait croire que Nevrabriel n’avait rien d’un traitre. Tout comme elle voulait croire qu’il finirait par voir qui était réellement le Marquis. La question de ce dernier l’a mis soudainement mal à l’aise. Cette question qu’elle s’était elle-même posée sans en trouver la réponse. Mais elle n’avait pas le choix, elle ne voulait pas perdre sa seule chance de vivre une vie différente de celle qu’elle avait toujours connu. D’ajouter à son apprentissage de la médecine, l’apprentissage de l’amour. Elle répondit donc baissant le regard, bien incapable de mentir à Victor Graham -même pour un demi-mensonge- dans les yeux :

- Oui.


Elle fut satisfaite qu’il se concentre ensuite sur Nevrabriel, l’interrogeant à nouveau :

-Dis-moi donc. Si du bunker tu t'es exilé, cela signifie que tu as perdu les grâces d’Elpida. Tu ne possèdes donc plus le moyen pour moi de convaincre ses membres de rejoindre l’Institut, alors dis-moi : quel intérêt représentes-tu pour l’Institut ? Car si tu es bien aussi oiseux que je ne le crains, rien ne compensera ta loyauté - et ta fidélité - que je te soupçonne défaillante.


La jeune russe espérait que Nevrabriel ne dirait rien qui ne joue en sa défaveur. Elle avait peur de le voir se débattre à contre-courant des paroles de son mentor.

_Convaincre le bunker n’aurait rien apporté. Entre une fille qui était dans vos rangs autrefois, un psychologue qui n’a pas les pieds sur terre et une petite aveugle, personne ne vous aurez été utile ou de confiance, de toute évidence.

En cela, il n’avait pas tort. Faire confiance aux membres du bunker était une erreur. Mais alors, elle n’avait elle pas commis une erreur en accordant sa propre confiance au jeune homme à ces côtés ? si le Marquis désapprouvait cette union, et après lui avoir demandé des faveurs pour une patiente provenant de la plage, son mentor aurait-il encore la moindre impression qu’elle ne soit pas une immense gourde ? Etait-ce la fin pour la jeune femme ? Allait-il la punir ? La renvoyer dans la chambre de patients dans laquelle elle aurait du se trouver ou pire, la chasser de l’institut ?

_Peut-être que je ne le suis pas non plus utile, mais je sais utiliser mes mains. J’ai appris la construction et le travail de la terre. Vous avez beaucoup de milicien, en avez-vous tout autant dans vos champs ? La nourriture est aussi vitale que la protection. Et j’ai cru comprendre que vous aviez des problèmes d’électricité. Je suis ici depuis presque dix ans, j’y connais tous les recoins. Je sais que le problème vient des câbles sous la mer et je saurais remettre le courant lorsque le temps le permettra.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Elle compte pour moi, vous comptez pour elle [pv : Victor et Katerina] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Mar 2 Mar - 9:02
Amalia


Le regard qu’accorda Katerina au jeune homme tout en clamant son amour véritable ne dupa nullement Victor Graham, mais il en fut pourtant plus satisfait que s’il avait fait face à une expression dégoulinante d’un amour d’adolescents. Elle se méfiait, elle se questionnait, c’était la bonne chose à faire. Il valait mieux émettre des doutes que sombrer dans le mal-être et la niaiserie.

-Convaincre le bunker n’aurait rien apporté. Entre une fille qui était dans vos rangs autrefois, un psychologue qui n’a pas les pieds sur terre et une petite aveugle, personne ne vous aurez été utile ou de confiance, de toute évidence.

Une fille qui était dans ses rangs autrefois…? Voilà qui n’évoquait rien au Docteur Graham, et s’il ne manqua pas d’en prendre note, il s’agaça de cette attitude sybilline de son cadet. Il aimait la précision, pourtant aucun nom n’était évoqué. Souhaitait-il protéger les siens des ambitions du marquis ? Ou se moquait-il des noms autant qu’il se moquait de l’étiquette ? C’était là une question à laquelle Victor se désintéressait de la réponse, car la conclusion demeurait la même :

Il n’aimait guère l’attitude de ce jeune opportuniste. Qu’il ravale son sourire ! avant que Victor ne le lui arrache par un refus…

-Peut-être que je ne le suis pas non plus utile, continuait Nevrabriel. Mais je sais utiliser mes mains. J’ai appris la construction et le travail de la terre. Vous avez beaucoup de milicien, en avez-vous tout autant dans vos champs ? La nourriture est aussi vitale que la protection. Et j’ai cru comprendre que vous aviez des problèmes d’électricité.

Victor eut un léger rictus sarcastique sur les lèvres. Voilà que cet Erskine se permettait de lui donner des conseils en terme de gestion de ses ressources humaines. Il avait de l’audace, mais guère de bon-sens, et heureusement pour lui le marquis n'éprouvait aucun besoin à se justifier devant un Nuisible, il aurait autrement corrigé son ton avec toute la dureté dont il était capable. S’il n’avait pas par ailleurs éveillé l’intérêt de Victor sur ses derniers mots, le marquis l’aurait chassé de son bureau comme le malpropre qu’il était, sans plus de scrupules envers Katerina, car après tout l’avis du marquis comptait plus que celui de quiconque - et bien qu’il ait quelques plans concernant Nevrabriel, il ne saurait tolérer la présence près de lui d’un méprisable intrigant -. Mais si ce dernier avait quelques connaissances d’électricité...Victor pouvait s’en accommoder.

Les dernières paroles de Nevrabriel achevèrent de convaincre le marquis, qui le toisait pensivement - et sans pour autant se départir de la sévérité arrogante de ses traits -.

-Je suis ici depuis presque dix ans, j’y connais tous les recoins. Je sais que le problème vient des câbles sous la mer et je saurais remettre le courant lorsque le temps le permettra.

Victor continua de l’observer quelques instants en silence. Dans son brillant esprit, ses plans se faisaient et se défaisaient, il retournait chaque variable, identifiait chaque inconnue, analysait cet immense espace - vectoriel - que formait le calcul de sa pensée.

Tout cela en l’espace de quelques secondes qui, aux yeux des deux jeunes gens dont la vie proche dépendait de ce laps de temps, devait très probablement confirmer la théorie de la relativité.

Enfin, Victor se releva brusquement.

-Je vois, dit-il. Je vous rendrai ma décision d’ici demain. En attendant, Nevrabriel, tu es confiné à l’Institut, sous la supervision de Katerina. Très chère, j’ose espérer que tu as conscience des responsabilités qui t’incombent, car si ton cher et tendre décide de réitérer ses trahisons du bunker…

Victor la toisa.

-...je t’en tiendrai entièrement responsable.

Nevrabriel lui évoquait le chien, Wilfried, que sa fille avait autrefois émis le caprice d’adopter. Le marquis s’en était toujours profondément méfié : il n’aimait guère ce qu’il ne pouvait contrôler. Un jour, le chien s’était égaré, et dans la forêt on ne l’avait jamais retrouvé. Maggie avait longtemps pleuré son chien, mais au moins avait-elle appris le prix de la responsabilité.

C’était à espérer que Nevrabriel avait plus de fidélité et d’intelligence que ce corniaud.

Victor les raccompagna tous les deux jusqu’à la porte. S’il n’avait pas objecté à brûle-pourpoint contre cette idée de mariage, cela ne pouvait qu’être de bon augure pour les deux amants. Ce terme, d’ailleurs, éveilla un rictus sur les lèvres du marquis. Il espérait que sa pupille n’avait pas l’idée de forniquer sans protections : sa pathologie était déjà bien assez difficile à traiter pour qu’elle décide de la propager à l’île toute entière.

Il allait d’ailleurs falloir que Victor réfléchisse à une médication alternative, car les derniers résultats de Katerina l’inquiétaient sobrement.

-Je vous recontacterai. Bonne journée, les salua-t-il rudement mais courtoisement.

Puis il ferma la porte, la locomotive de sa pensée avait déjà entamé un nouveau chemin à une vitesse que nul ne pouvait appréhender.

Victor Graham
Image : Elle compte pour moi, vous comptez pour elle [pv : Victor et Katerina] 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
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