Ce soir là, il était d'humeur joueuse. Le grand chien ne s'amusait jamais avec lui, mais ses autres amis étaient parfois plus réactif. Avançant dans la pièce vide a pas lent, il fit très attention de ne pas se faire remarquer. Il n'y avait pas grand monde dans sa tête ce soir-là. Mais assez d'amis pour s'amuser un petit peu. Il passa alors à côté de son lit et s'empara de l'oreiller sans bruit et sans geste brusque. Le reste fut plutôt rapide. Il jeta l'oreiller sur un pauvre oiseau qui n'avait rien demandé. L'animal disparu après que l'objet du délit l'ai atteint. Et il recommença ensuite, ramassant et jetant l'oreiller sur des animaux imaginaires sortant de son esprit. OH la pièce devenait un vrai bordel. Il était cependant un peu déçu qu'ils ne se joignent pas au jeu, mais il en avait l'habitude. Déjà qu'ils servaient de cibles mouvantes... D'ailleurs, certaines prirent la fuite dans le couloir, suivis de près par une pluie de couverture qui s'étala sur le sol.
Joyce trébucha et tomba sur ladite couverture qui amorti le choc. Il se redressa, cherchant ses amis du regard. Armé de son oreiller qui n'attendait qu'une cible pour s'élancer vers elle.
"Vous pouvez toujours vous cacher. Mais c'est moi qui gagne aujourd'hui haha"
Le voilà qui courrait dans le couloir en riant a pleine voix, armé de linge de lit. Techniquement, il gagnait presque toujours a ces jeux. En même temps, il n'y avait strictement rien face a lui. Mais perdu dans son illusion, il guettait le moindre mouvement qui pourrait lui indiquer la présence d'un de ses amis. Ça le démangeait d'aller voir dans les autres chambres. Mais au final, il perçut un mouvement au bout du couloir et jeta ses "armes" sur sa cible. Gagné !
Aeden n’avait pas le droit de sortir dehors aujourd’hui. Il avait reçu un traitement qui nécessitait qu’il reste sagement à l’intérieur. Il avait trainé une partie de la journée dans sa chambre, l’autre partie à errer dans les couloirs. Il pleuvait dehors de toute façon, ce n’était pas un temps à se promener. Il ne ratait pas grand-chose. Il regardait la pluie dehors, les gouttes d’eau qui s’écrasait sur la vitre. C’était apaisant. Les choses semblaient se dérouler normalement et c’était tout ce que désirait le garçon pour l’instant. Il n’avait pas vraiment envie de parler avec qui que ce soit aujourd’hui. Le calme de sa chambre lui allait très bien. Il ne lui manquait qu’un bon bouquin, et tout aurait été parfait. Un livre de fantasy de préférence. Avec des créatures tout droites sortis de l’imaginaire, et un monde magnifique et effrayant. Un héros de préférence valeureux, mais avec une ou deux faiblesses. Une échappatoire au monde réel. Au gris des bâtiments. Au blanc de l’Institut. A la vie terne et ennuyeuse d’Aeden. Il pouvait passer des heures à s’imaginer progresser dans ce monde plein de rebondissements. Des heures à rêvasser dans le vide. Il avait arrêté ça le jour où ces parents avaient commencé à s’inquiéter de ses « absences ». Il se forçait à rester concentrer sur d’autres choses, à se bouger pour ne pas se perdre dans ses pensées. Mais il avait recommencé depuis qu’il était à l’Institut. Après tout, il n’y avait plus personnes pour s’en inquiéter. Tant qu’il arrivait à l’heure à ses rendez-vous médicaux, c’était tout ce qui semblait leurs importés. Le garçon se perdait donc à nouveau, paresseusement dans des histoires tout aussi magnifiques qu’irréelles. Il devait bien l’avouer pourtant, il restait un être vivant. Et là, il devait vraiment aller aux toilettes. C’était bien joli de boire un litre d’eau en quelques heures, mais après, il fallait en assumé les conséquences. Il se décida donc à passer aux toilettes, ce qui fut pour sa vessie un soulagement. Dehors, le soleil avait laissé place à l’obscurité, il devait être passé 19h. Largement même. Aeden soupira. La journée s’était écoulé à la fois très vite et très lentement. Il se dirigea vers sa chambre, déroulant ses membres engourdis. Il poussa un cri quand un projectile passa devant son nez pour atterrir sur le sol, à une dizaine de centimètres de lui. Il se sentit aussitôt stupide. Ce qu’il pouvait être craintif. Il passa la tête pour voir qui donc s’amusait à jeter ses draps dans le couloir. Il se tenait debout au milieu du couloir, l’air vainqueur. Il était très jeune. Pas plus de 12 ans, Aeden en était sûr. Il ou elle. Aeden ne savait pas vraiment. Il eut un sourire, ramassa le coussin et lui fit ironiquement : - C’est pas passé loin. Tu t’appelles comment ? Moi c’est Aeden. Il ne savait pas comment s'y prendre avec les enfants. Aeden n’aimait pas beaucoup ça. En général les enfants l’aimaient bien mais lui ne parvenait ni à comprendre leur façon de fonctionner, ni de quels manières il était censé leur parler. |