contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Sam 30 Juin - 18:52
Nevrabriel était assis sur son lit, un livre dans les mains. Le personnel avait nettoyé sa chambre pour l’arrivé de sa visite mensuelle. Plus vraiment mensuelle puisse qu’il n’avait pas vu sa grand-mère le mois dernier. Elle n’avait pas pu venir mais l’appelait toute les semaines, c’était d’ailleurs grâce à cela et ses amis qu’il put doucement remonter la pente, ses cauchemars, la disparition de la petite sirène, la perte de foi en son médecin, en l’Institut. Sa grand-mère ne savait rien, mais lui donnait beaucoup dans l’ignorance, elle savait comment le faire rire, le faire se sentir bien, rien qu’en lui parlant. Et ainsi, Nevrabriel était impatient de pouvoir la serrer dans ses bras et lui sourire comme il avait pu le faire avant la Grande Sanction, lui montrer que tout allait bien et qu’il allait bien.

Le jeune homme tourna la page de son livre, plongé dans une histoire qui le faisait voyager à travers un monde engloutit où des héros essayaient de retrouver la civilisation humaine, un voyage qui demande de se surpasser et affronter ses peurs. Des qualités que le jeune homme aimerait bien avoir.

L’écossais ne fit pas attention aux bruits de pas qui s’approchaient de sa chambre, simplement parce qu’il ne les reconnus pas. Ils ne lui étaient guère familier, des talons qui semblaient hauts, fermes, droits, et d’autres chaussures plus classiques, masculins, à plusieurs.

On frappa à la porte de sa chambre. Nevrabriel releva la tête assez vivement, sortant de son histoire, pour découvrir le visage de ses parents. L’écossais fut d’abord très étonné avant d’afficher un grand sourire. Ce n’était pourtant pas son anniversaire, ni Noel, que venait faire ses parents ici ?

_Papa ? Maman ? Qu'est-ce que vous faites la ? Ça me fait super plaisir de vous voir ! Où est Granaidh ? Elle n'est pas avec vous ?


Nevrabriel avait parlé en anglais, mais son accent britannique disparut pour laisser place à celui d’un bon accent des Highland. Il se leva et posa son livre sur le bureau en s’approchant de ses parents. Sa mère posa sa main sur l’épaule du roux, faisant entrechoquer ses bracelets à son poigner et il se pencha pour qu’elle lui fasse une bise sur la joue.

Son visage était comme à son habitude, froid et impassible, ses longs cheveux roux, beaucoup plus orange que ceux de son fils, descendant magnifiquement sur ses épaules. Ses ongles étaient parfaitement vernis, ses bijoux choisis avec soin, son maquillage sur le visage, impeccablement mit. Elle portait un tailleur noir, classique, bien que sombre et faisant ressortir ses cheveux flamboyants. Ses talons étaient hauts, allongeant et harmonisant ses magnifiques jambes d’une blancheur délicate. Heather Erskine était belle comme une rose. Une rose remplis d’épines. Une rose où le regard venait se poser d’admiration mais que personne n’osait approcher. Du moins, Nevrabriel n’osait pas.

Puis, le jeune homme se tourna vers son père, plus grand que lui de quelques centimètres, il posa sa main grande et ferme sur l’autre épaule de son fils et lui fit une légère accolade. A contrario d’Heather, le visage de Killian apportait plus de chaleur, ses yeux ambrés encadrés par ses cils d’un noir profond avaient un charme unique qui lui donnait énormément de charisme. Il portait un costume classique, pantalon, veste, chemise, cravate, tout d’un noir.

Nevrabriel trouvait que les vêtements si noir de ses parents étaient étranges, comme s’ils allaient à un enterrement, mais peut-être que ce n’était que le fruit du hasard ?

La main de Killian pressa légèrement l’épaule de son fils, il avait une triste mine malgré le fait qu’il semblait tout de même ravi de voir Nevrabriel. Le jeune homme ne savait pas quoi en penser mais ne voulait pas chercher de réponse auprès de sa mère.

_ Tu a l'air d'aller bien, ça nous fait plaisir. Assis toi mon garçon.
_Merci. Parcontre vous, vous avez l'air fatigués.  Le voyage a été difficile ? Vous voulez que je demande des verres l’eau ?

Nevrabriel tira les deux chaises préalablement mit dans sa chambre pour cette entrevue, et montra son lit du doigt au cas où ses parents préféraient s’y installer. Sa grand-mère a toujours préféré d’y asseoir au coté de son petit fils, trouvant que c’était bien plus chaleureux que deux chaises mit face à face. Mais les parents Erskine étaient différents, plus conventionnelle, ils s’assirent que les chaises que Nevrabriel leur proposait.

Comme à son habitude, Heather croisa ses jambes et ses bras, comme une patronne attendant le rapport de ses employés, fermée à la discussion, voulant du concret. Et Killian, se mit droit sur son assise, les pieds légèrement rentrés en dessous de la chaise, les mains sur ses genoux. Ils regardèrent leur fils leur sourire avec sincérité. Killian rendait un sourire infime mais Heather le regardait avec une impassibilité déconcertante de ses grands yeux saphirs, si profonds et pourtant si peu chaleureux.

Ce fut Killian qui brisa le silence lorsque Nevrabriel vint s’asseoir en face d’eux, toujours très souriant.

_Pas vraiment ... Écoute Nev, si on est la ...

Le père de famille semblait incertain, mal à l’aise. Il n’était pas très doué pour la communication, mais au delà de cela, Nevrabriel sentait que son père cherchait ses mots, qu’il voulait dire quelque chose d’important mais qu’il n’arrivait pas à l’exprimer. Le brun vint poser une main sur l’épaule délicate de sa femme dont le regard était présent mais l’esprit était ailleurs. Nevrabriel ne connaissait pas assez bien sa mère pour comprendre qu’elle se fermait pour ne pas pleurer, qu’elle n’était pas froide mais éteinte, encore sous le choc de ce que la vie lui avait fait.

Killian prit une profonde inspiration, son visage devenant de plus en plus triste alors qu’il passait de son fils à sa femme. Il avait beaucoup de peine, il aimait sa belle-mère comme si c’était sa propre mère et sentir autant de chagrin dans le cœur de son épouse lui tordait le cœur. Et c’était à lui de l’annoncer à leur propre fils, que la femme qui l’a élevé avait quitté ce monde.

Le regard du jeune Erskine passa de son père à sa mère, il ne comprenait pas, mais une chose le troublait vraiment et une angoisse commença à immerger doucement de son être. Son regard doux se déforma peu à peu pour de l’inquiétude.

_Papa … où est Granaidh ?

Killian affichait une mine de plus en plus triste, toujours peiné, mais il ne pouvait pas laisser sa femme le dire, elle ne méritait pas ça. C’était sa mère, elle n’avait plus qu’elle comme parent et c’était un pilier et un soutient sans faille. Maintenant, elle était partie. Heather baissa doucement les yeux, les cachant sous sa frange rousse et ses cils maquillés avec soin.
Le brun caressa de son pouce l’épaule de sa femme en deuil.

_Nev … il n’y a pas vraiment de manière de l’annoncer mais … ta grand-mère nous a quittés, hier.

Le regard inquiet du jeune homme se voila instantanément. Une balle traversa son cœur, un liquide froid fit le tour de es veines, de ses organes, tel un venin mortel. Il avait froid, il avait chaud, et il se sentait vide.

Son père l’appelait, mais il ne répondait pas, il était déconnecté de la réalité, la phrase de son père tournant en boucle dans sa tête :

« ta grand-mère nous a quittés »

ta grand-mère nous a quittés

ta grand-mère nous a quittés


Elle était partie.

Elle était morte.

Comme tout les autres.

Etait-ce lui qui l’avait tué ? De quoi était-elle morte ? Avait-elle souffert ? Etait-ce pour ça qu’elle n’était pas venue le mois dernier ? Les voyages l’avaient affaiblis ?

Il n’avait pas pus la prendre dans ses bras, il n’avait pas pu la voir. Il ne pourrait pas la voir. Il ne pourrait pas lui faire ses adieux. Il devait rentrer en Ecosse pour l’enterrement. Il devait rentrer pour la voir et lui dire qu’il l’aime.

Oui, évidemment, s’il rentrait en Ecosse elle serait là.

Non, Nev, elle est morte.

Mais ce n’est peut-être qu’une illusion ?

Non, elle est bien morte.

Impossible. Pas elle. Pas elle ! PAS ELLE !

_Nev ? appela son père pour la énième fois

_Où es Mery ?

Les deux parents se regardèrent un instant. Leur fils n’avait pas demandé de quoi la grand-mère était morte, il n’avait pas versé une seule larme, son visage était devenu terne et éteins. Mais la personne qu’il voulait voir était sa sœur ?

Nevrabriel se leva d’un bond, faisant tomber sa chaise dans un fracas, sa mère en sursauta alors que son père était dans l’incompréhension. Le jeune homme avait les poings serrer, le regard perdu et en colère. En colère contre ses parents, en colère contre lui-même, en colère contre la vie. Peut-être même en colère contre sa sœur.

_Où est Mery ?! Je sais qu’elle est là !

_Nev, calme toi.

Le jeune homme repoussa son père qui avait tendu une main vers lui pour calmer son fils. Ce dernier se dirigea vers la porte où se trouvaient des surveillants qui avait entendu le vacarme de sa chaise et ses hurlements.

_MERY ! MERY !!

Nevrabriel n’arrivait pas à se calmer, il devait la voir. Il devait voir sa sœur. Il traverserait à la mer à la nage s’il le valait mais il verrait sa sœur ! Il ne savait pas pourquoi peut-être parce que son seul pilier était partie à présent ? L’une des personnes qu’il aimait le plus au monde était partie, maintenant il ne lui restait que Merywen. Elle était là, il le savait. Elle devait être là. Il la connaissait. Elle le connaissait.
Son pilier principal était tombé, il n’avait plus rien pour se raccrocher, sauf peut-être elle.

Les surveillants allaient l’arrêter mais une demoiselle apparut dans le cadre de la porte, le freinant automatiquement dans son élan.

Le regard du jeune homme se baissa sur la jeune fille. Même si elle avait changé, le roux reconnaitrait ces yeux entre milles. Son visage perdit automatiquement toute colère.

_Mery …

Elle avait grandit. Elle devait faire peut-être un mètre soixante à présent. Ses cheveux, aussi rouge que les siens, avait perdu de leur longueur, lui arrivant maintenant aux épaules, aussi raide que leur défunte grand-mère. Son visage autrefois si rond s’était légèrement allongé pour la rendre plus mature. Elle avait prit d’agréable courbe féminine et avait un léger maquillage sur son beau visage.
Elle était devenue une femme.
Une ravissante femme.
Elle était belle et dégageait une aura apaisante.

Le frère et la sœur se dévisagèrent mutuellement dans le silence pendant un long moment. Nevrabriel n’arrivait pas à quitter ces yeux bleus alors que ceux de la jeune femme allèrent de haut en bas. Pour elle, lui aussi avait changé, il était devenu un jeune homme, plus grand, plus mature. Sa voix était devenue plus grave, sa mâchoire plus ferme, ses épaules plus larges. Il était un beau jeune homme à présent.

Lorsque son regard revint sur son frère, ce dernier semblait à la fois heureux, surpris, émut. La jeune Erskine était chamboulé, elle n’avait pas vu son frère depuis cinq ans et demi et le son de sa voix lui avait manqué, mais elle afficha une mine aussi froide que leur mère.

_Mery …

Le roux avait la voix tremblante alors que ses yeux semblaient devenir humides. Son cœur faisait de grands bonds dans sa poitrine. Il passait de trop d’état en même temps. La tristesse, la colère, la joie. Sa tête ne savait pas où aller, ses émotions ne savaient pas quoi faire. Rire ? Pleurer ? Il était perdu.
Mais une chose était sûre, voir sa sœur était son désir le plus cher, et il était enfin exaucé. Nevrabriel s’approcha doucement de la jeune femme, en tendant le bras, prêt à l’étreinte avec toute la tendresse qu’il avait à son égard.

_Mery …

Mais la demoiselle se recula. Elle ne souriait pas, le regardait froidement. Nevrabriel sentait son cœur louper des bonds.
Elle le détestait vraiment ? Pourquoi était-elle venue alors ? Pourquoi son regard n’avait aucune lueur de haine ? Pourquoi le repousser alors qu’elle s’était montrée à lui ?

_Mery … qu’est-ce que tu as fais à tes cheveux ?

Il ne savait pas quoi dire. Il ne savait pas quoi faire. Et il était vrai que les longs cheveux de sa sœur lui manquaient déjà. Cette longue chevelure de Raiponce, lui arrivait jusqu’aux genoux, tel une cascade de rubis. Elle avait disparut. Elle les avait coupés. Coupés comme leur complicité.
Merywen ne répondit pas et croisa les bras, évitant le regard vairon de son frère. Elle qui aimait s’y plonger enfant, elle le fuyait à présent.

_Papa, maman, je peux lui parler seule un instant ?

Les parents Erskine se levèrent sans un mot et sortirent de la pièce. Ils étaient à la fois heureux de voir leurs enfants réunis, mais triste que leur fille était toujours aussi rétissante à reprendre contact avec son frère. Pour eux, elle n’avait toujours pas pardonné à Nevrabriel l’accident d’Alistair sur le pont.
Mais la vérité était bien autre.

Nevrabriel regarda sa sœur avec une triste mine, ne bougeant pas. Aucune d’eux ne bougeait de là où ils étaient. Leurs parents se mirent dans le couloir avec les surveillants. Merywen contourna son frère pour s’engouffrer dans sa chambre. Curieuse, ses yeux passèrent furtivement dans la pièce. Une pièce si impersonnelle. Rien ne semblait reflétait le caractère de son frère, hormis la pile de livres sur son bureau.
Nevrabriel eut une soupire en refermant la porte et se tourna vers sa sœur, restant près de l’entrée, comme s’il faisait barrage pour que sa cadette ne s’enfuit pas. Il regarda sa sœur qui lui tournait le dos. Sa silhouette avait vraiment changé en plus de cinq ans. Il la reconnaissait mais savait également qu’elle était différente.

Doucement, il s’approcha d’elle pour se tenir à ses cotés, respectant la distance qu’elle avait mit entre eux. L’écossais eut un sourire triste et mélancolique. Il voulait tellement la prendre dans ses bras mais ça serait certainement comme enlacer une inconnue.

_Tu as l’air en pleine forme, j’en suis heureux … Tu fais toujours de la danse ? … Et ça se passe bien à l’école ? … Tu vas bientôt passer ton diplôme, n’est ce pas ?

Nevrabriel était tendu. Lui qui parlait généralement avec entrain, il marchait à présent sur des œufs. Des œufs déjà bien fragiles. Sa sœur lui adressa un regard furtif avant que ses yeux saphir ne se tournent de nouveau vers la fenêtre. Elle lui répondit sèchement :

_Tu parles trop.

Ah …
Les œufs se fissuraient.
Le jeune homme baissa les yeux alors que des rougeurs vinrent gagner ses joues. Mais ce n’était pas de la gêne loin de là, c’était de la honte, de la tristesse, le sentiment d’un grand malaise. Il voulait lui parler, lui dire ce qu’il avait sur le cœur, mais le renfermement de sa sœur lui semblait impossible.

_Je … Je voulais juste …

_Deux ans.

_... Pardon ?

Merywen se tourna vers son frère, les sourcils froncés. Elle décroisa ses bras en serrant les poings.

_Tu veux savoir un truc sur moi ? A cause de ta maladie … j’ai du me faire suivre deux longues années presque tout les jours de ma vie et même maintenant. Je pleurais toute les nuits, te revoyant ce jour là. Je n’avais pas besoin de papa et maman. J’étais heureuse avec toi, avec Granaidh et avec Alistair … Mais ta maladie a tout gâché. Tu as tout gâché !

Plus Merywen s’exprimer, plus ses poings se serrèrent et de la colère montaient à son visage. Elle était immensément en colère, tant et si bien qu’elle se mordit la lèvre pour ne pas pleurer, mais ses larmes se mirent à perler son visage. Nevrabriel ne savait pas quoi faire. Il écoutait sa sœur, impuissant, la tristesse et la culpabilité venaient hanter son visage fatigué.
Ne savait-il que faire pleurer les personnes qu’ils aimaient ? Vraiment ?
Merywen, le visage humide, se tourna vers son frère, le fusillant du regard, pleine de haine.

_Ça à gâché nos vies. Je déteste ta maladie ! Je déteste cette chose en toi, je la hais ! Et toi ! Pourquoi tu ne guéris pas ?! Ils ont tous dis que tu pouvais guérir, alors pourquoi tu ne fais aucun effort pour t’en débarrassé ?

_Mery …

Le visage de Nevrabriel devenait de plus en plus triste alors que celui de sa sœur montait d’avantage en haine. Il ne l’avait jamais vu ainsi. Elle qui était la gentillesse incarné, elle avait déjà eut des colères mais jamais aussi forte. C’était même de la haine et du mépris qui animaient ses yeux.

_ J’ai eu six ans pour te pardonner. J’ai promis à Granaidh de venir te voir, au moins une fois et te dire ce que je ressens. Elle a cru que te revoir me ferais oublier ce mal qui me ronge. Elle a cru que mon amour pour toi me pousserait à te pardonner. Mais elle avait tord. Je te regarde. Mais tu n’es pas mon frère. Ce jour là, je n’ai pas seulement perdu qu’Alistair, j’ai également perdu mon grand-frère.

_Mery …

_Non ne m’appelle pas comme ça. Je reconnais ma part de responsabilité. J’aurais du le dire à Granaidh lorsque ta maladie est apparut quand j’avais neuf ans. On n’en serait jamais là. Mais c’était toi le concerné. Tu étais un danger pour toi, pour les autres, mais tu n’as rien fais. Tu as nié être malade pendant toute l’année où tu t’es fais suivre par notre psy.

Merywen avait lâché tout cela. Tout ce qu’elle gardait en elle depuis cinq ans, laissant son frère dépité et impuissant. Il se sentait si seul malgré la présence de sa sœur.
Elle lui en voulait. Elle le haïssait.

La jeune Erskine se redressa, essuyant ses larmes qui avaient emporté un peu de maquillage. Elle respira doucement alors que Nevrabriel se terrait dans un mutisme profond et solitaire.
Merywen réussit à se calmer et finit par croiser le regard de jour et de nuit de son frère, mais décida de ne pas le regarder dans les yux pour lui parler :

_Tu ne me reverrais jamais, même si tu rentres en Ecosse.

… Comment ?

Quoi ?

Il ne la reverra jamais ?

Jamais ?

Nevrabriel se mit à trembloter nerveusement. C’était des mots bien trop douloureux. Ils avaient perdu leur grand-mère, elle ne pouvait pas lui faire ça, se montrer aussi cruel.

Ça ne lui ressemblait pas. Ça ne ressemblait pas à sa sœur.

Le jeune homme commença à lever le bras pour prendre le bras de sa cadette. S’il la touchait. S’il la prenait dans ses bras, tout redeviendrait comme avant, n’est-ce pas ?
Il retrouverait sa sœur. Son trésor, son soleil, la personne qu’il aimait le plus. N’est-ce pas ?

_Je t’en prie … Mery … Je ne veux pas te perdre.

La demoiselle recula d’un pas pour éviter le geste de son ainé, puis, elle leva les yeux vers lui et lui avoua, avec une froideur qu’il ne lui connaissait pas :

_... Tu m’as déjà perdue.

Nevrabriel resta figé sur place alors que sa sœur tourna les talons pour quitter la chambre. Elle laissa la porte ouverte et il entendit ses pas s’éloigner du couloir de l’aile, sans revenir.

Pour toujours.

Ils avaient perdus les personnes qu’il aimait le plus, pour toujours.
Sa grand-mère était partie et ne reviendrait jamais.
Merywen partait et ne reviendrait jamais non plus.
Même s’il rentrait.
Jamais.

Nevrabriel finit par regarder sa main alors que ses parents entraient dans sa chambre.
Il n’a même pas pus toucher sa sœur.
Elle l’a à peine regardé.
Elle le déteste.
Elle le hais.

Les parents Erskine ne savait pas vraiment ce qui s’était passé, mais se doutait que leur fille n’avait pas du être tendre avec son frère. Killian posa  sa main sur l’épaule de son fils, se voulant encourageant et le ramenant parmi eux.

_Nev … tu as majeur depuis longtemps. On sait que ta maladie est dangereuse pour toi, mais si tu le souhaite, on pourra trouver un institut en Ecosse pour que tu puisses rentrer à la maison.

Le jeune homme les écouter sans les entendre. Fixant toujours sa main.
Tous les sentiments négatifs qu’il avait ressentis après la mort de Loreleï remontait à la surface. Culpabilité, dégout, mépris de lui-même, perte, solitude, mal être.

_Nev ?

Son médecin était un monstre
L’institut était un Enfer
Loreleï est morte
Alistair est mort
Anna est morte
Sa grand-mère est morte
Merywen ne veut plus jamais le revoir

_... Je vais rester ici …

_On viendra te voir, ne t’en fais pas.

Killian pose sa main sur l’épaule de son fils. Nevrabriel ne dit plus rien. Pour lui, ce n’était pas la peine. Il ne voulait que deux personnes, sa défunte grand-mère et sa petite sœur qui le haïssait.

_Nevrabriel …

C’était la première fois qu’Heather parlait depuis qu’elle avait posé les pieds sur l’île. Sa voix d’habitude sèche avait une certaine douceur. Mais le jeune homme s’en fichait.
La femme s’approcha de lui et posa ses mains en coupe sur le visage de son fils, le regardant dans les yeux. Nevrabriel regarda sa mère sans la voir.

_On t’aime, tu le sais ?

Le jeune homme acquiesça doucement. Mais pour lui, c’était un mensonge. S’ils les aimaient vraiment, ils ne viendraient pas uniquement à ses anniversaires et à Noel, ils prendraient la peine de l’appeler plus souvent. Ils prendraient la peine de savoir ce qu’il faisait, ce qu’il aimait, s’il sentait de l’amélioration, les personnes qu’il rencontrait. Mais la seule personne qui s’en souciait réellement était sa grand-mère. Qu’il avait perdu.
Même avant, les seuls fois où il voyait sa mère était au diné, si peu de fois le week-end. Elle ne l’avait même pas élevé, et son père … Un être qui ne jurait que par la musique et son épouse. Pour Nevrabriel, ils étaient des étrangers. Sa maladie, il l’a depuis ses 10 ans et aucun d’eux ne l’a remarqué. Il a toujours aimé les étoiles, mais aucun d’eux de le ne savaient. Il voulait faire ses études à Londres avec ses amis dans l’astrophysique, mais aucun d’eux ne s’y était intéressé. Aucun d’eux ne connaissait ces détails, ce qui faisait qu’il était lui, ses gouts, ses désirs. Trop occupé par un travail sans fin ou des concerts sans précédent.
Nevrabriel leur en voulait. Il les aimait mais leur en voulait.

Les parents Erskine finirent par dire au revoir à leur fils, ce dernier les accompagna jusqu’à la fin de couloir, muet et éteins. Mais ils ne pouvaient pas leur en vouloir, il venait de perdre sa grand-mère.

De retour dans sa chambre, le jeune homme alla s’allonger sur son lit, le regard vide tourné vers le mur. Et il fixa ce vieux blanc si propre comme si la peinture était récente, pendant des heures, sans bouger, sans parler, clignant des yeux pour les humidifier.

Puis, la nuit tomba, sans qu’il n’ait détourné le regard de ce vide égal à son cœur. Maintenant, il avait tout perdu. Tous ceux qui l’aimaient réellement.

Il sentit une étrange présence à ses cotés, mais il ne se retourna pas. Cette présence lui était familière mais il n’avait pas entendu la porte de sa chambre s’ouvrir. Cela ne devait donc être qu’une illusion venant le hanter à cause de ses émotions.

Une voix douce et délicate se fit entendre, il aurait presque pu sentir un souffre à son oreille tellement elle semblait présente : « Mon ange … Dis moi ce qui ne va pas … »

C’était une voix qui lui fit un pincement au cœur, et finalement, l’écossais se retourna, découvrant un visage disparut depuis des années.
Anna.
Elle lui sourit avec tendresse, ses longs cheveux noirs aux reflets bleutés comme un ciel nocturne encadraient son visage d’un blanc d’étoile. Elle s’accroupit sur le sol, posant ses petites mains délicates sur le bord de son lit, ses grands yeux bleus ciel fixant ceux vairon du patient.
Nevrabriel eut un regard remplis de tristesse en voyant ce visage qu’il avait tant aimé autrefois. Pourquoi elle ? Il ne l’avait jamais vu autrefois, bien qu’il la souvent souhaité. Pourquoi venir le torturer aujourd’hui ?

_Tout le monde meurt autour de moi … cette fille … mon frère … ma grand-mère … les patients … toi. Mery … me déteste … J’ai tout perdu.

_Oh mon Nev … Tu as le droit de pleurer, tu sais ? Je serais là pour sécher chacune de tes larmes, je te le promets …

L’écossais regarda un instant cet ange, ne comprenant pas. Elle était si douce et si bienveillance. Elle ne lui faisait aucun reproche. Elle promettait d’être là et de le consoler. Pourquoi ?
Le roux s’assit en tailleur sur son lit, regardant ses mains et se laissa aller.
L’illusion près de lui ne le touchait pas mais semblait être la présence la plus apaisante qu’il n’ait jamais eut de sa vie. Elle s’assit à ses cotés, lui parlant avec tendresse, le rassurant avec douceur et affection.
Les larmes de Nevrabriel coulèrent abondement dans le plus grand des silences. Durant des heures, durant des jours. Il ne sortait plus de sa chambre que pour aller voir son médecin malgré son mutisme, terré dans un mal être et une solitude sans précédent.

Y avait-il encore une personne sur Terre pour qui il comptait réellement ?
Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
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