ANECDOTES : Donne parfois des sucettes à ses patients, lorsque leur santé les autorise à en avoir une. Ca peut paraître sympa, mais elles ont en réalité un goût dégueulasse – Il est plus sévère avec ses patientes féminines, surtout quand elles sont jeunes – Fume un paquet de cigarettes par jour – Carbure aux tasses de café ou au whisky. Parfois les deux en même temps – Il se fait facilement traiter de vieux lorsqu'il ne comprend pas certaines références à la culture populaire (ou qu'il n'arrive simplement pas à faire marcher un ordinateur) –  Devrait probablement voir un psy, mais selon lui « c'est tous des cons ». - A toujours une photo de sa fille sur lui ; il la regarde au moins une fois par jour, souvent le matin et pendant sa pause déjeuner. - Il se blesse facilement ; maladresse ou malchance, on ne le saura jamais – Il n'a plus jamais revu sa femme depuis leur divorce et compte ne jamais se remarier – Il est bi - Siffle comme un Dieu - Il fait de la boxe depuis très longtemps ; il faisait des compétitions a une époque, et a remporté plusieurs médailles et trophées - Un vocabulaire très fleuri en matière d'insultes

u.c.

Entre ses lèvres charnues, la fumée qui s'échappe et lui brouille la vue ne saurait cacher ce que le temps a taillé sur son visage. Des creux, beaucoup de creux, depuis ses vastes cernes jusqu'à ses rides caverneuses ; tout semble hurler à l'épuisement, l'abandon. Les expressions défaites d'une figure émaciée.

Wade est quelqu'un qui a vécu ; mais qui ajourd'hui semble tout à fait mort.

C'est un corps racommodé autour d'un squelette d'os pourris, une peau rêche, et des muscles saillants, un ensemble de formes anguleuses et tranchantes ; pour cause, on croirait pouvoir s'y couper. Rien ne donne envie d'approcher Wade, de son corps imposant, à son visage dur jusqu'à sa tenue débraillée.

Parce qu'au fond il se néglige ; le rasoir et la brosse à dent sont un luxe qu'il n'a pas la volonté de se permettre. Et si ses habits délavés masquent un corps trapu, fruit d'un excès de sport, ce n'est pas parce qu'il veut être beau ; il n'a aucun désir de séduire. Quand Wade porte une altère, il a mal, et quand il a mal, il oublie.

Ce regard amer et mordoré (mais plus mort que doré) devient si dur à contempler à mesure que le temps s'écoule. Jour après jour, les sourires se font de plus en plus rare. Son dos s'affaisse, ses joues s'enfoncent, comme si son corps tout entier cherchait à se recroqueviller sur lui même de douleur ; pourtant il n'a pas mal (mais c'est peut-être le problème).

Alors entre ses doigts, une cigarette; entre ses lèvres, de la fumée. Et ces mégots qui s'acumulent dans son sillon ; et les murs imprégnés de l'odeur de la nicotine. C'est que Wade, on le sent plus qu'on ne le voit. Son corps au final, il s'en tamponne. Peut-être même qu'il aimerait s'en passer. Une cigarette de plus ou de moins, un verre de plus ou de moins...

Aujourd'hui, il fait avec. Il gratte sa barbe mal rasée, coupe lui même ses cheveux quand ils deviennent trop long, prend une douche lorsque sa propre odeur le gêne... Mais au fond, qu'est-ce que ça l'emmerde.

On en fait toute une histoire de ces corps, on les chouchoute, on les habille ; lui aimerait bien se débarrasser du sien.

Mais il fait avec ; jusqu'au jour où, la limite atteinte, Wade décidera qu'il en a eu assez.

Demain, peut-être...

uc.