contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Sam 5 Oct - 14:52

Ma plus belle histoire d'amour



Ange directeur depuis la veille ... Ça cogitait dans le cerveau d'Hyppolite. Ange, le mec avec qui il s'est retrouvé dans des circonstances atténuantes dans un cagibi, un lendemain de soirée arrosée. Ange qui essayait constamment de se la péter. Ange, quoi. Tout changeait. Pendant cinq ans, sa vie avait été gelée. Il avait lavé le sang dans les salles de soins de son patron sans vraiment penser, il avait discuté avec une fille chaque matin à 7 heures, pendant quelques minutes, il s'était entachée d'une jolie dame aux cheveux bleus sans jamais se remuer. Et maintenant Hyppolite avait changé de travail - mais pas de lieu de vie -, laissant alors tomber la fille du matin qui était devenue sa meilleure amie, et il y avait cette relation compliquée entre lui et Katou ... Et Agnès. Bon sang, Agnès, elle devait être dans un état ! Maintenant qu'elle était la secrétaire d'Ange - il se souvenait de ces matinées où elle crachait son venin gratuitement sur lui -, elle devait être encore plus triste. Elle devait se sentir seule.
Dans sa chambre, allongé sur son lit, il se passa les mains sur son visage. Il avait été un abruti envers elle. Elle et Katou, c'était évident. Et pourtant il lui avait chaque jour raconté comment leur premier baiser avait été magique, avait insisté sur son parfum, s'était épanché sur ses émois. Et elle l'avait écouté, cette idiote. Ensuite, il avait changé de métier et l'avait abandonné à son patron, avec qui elle était en froid. Et maintenant, elle était vraiment toute seule.
Il tourna la tête vers son réveil. Vingt-et-une heure. Il n'avait pas envie de la déranger - il avait l'impression que tout le monde venait toquer à la porte de sa chambre à des heures impensables - mais en même temps, il n'en pouvait plus de l'imaginer triste, se goinfrant de glace. Alors qu'elle méritait tellement plus. Mais, en même temps, elle donnait tant et tant d'amour aux autres, qu'au final elle s'en retrouvait vidée. Hyppolite voulait redonner de l'amour à cette femme qui le soutenait depuis plus de cinq ans maintenant, la seule qui était restée, la seule qui était entière avec lui. Au final, bien qu'elle n'était pas amoureuse, son histoire avec Agnès était sa plus belle histoire d'amour.
Alors il se leva de son lit, déterminé. Marre d'être un gros lâche.
Il enfila ses chaussons d'un marron fade. Il portait son pantalon de pyjama bleu et un tee-shirt sur lequel était inscrit "You and I are more than friends. We are like a really small gang". Ses cheveux poussaient car il avait été trop las pour s'en occuper. Il se les attacha en queue basse, ce qui lui donnait des airs de nerd calé sur l'art. Puis il poussa la porte de sa chambre. Il alla jusqu'au troisième, chemin qu'il avait beaucoup emprunté par le passé mais qui lui était maintenant interdit. Il gravit les marches et tomba nez à nez avec Agnès. Décontenancé, il ouvrit la bouche et les yeux. Et finalement, il ne lui laissa pas le temps de le saluer, il ne laissa pas la place à l'embarras, il joua la franchise :

- Agnès, tu n'imagines pas comme je suis désolé. J'ignorais tes sentiments pour Katou, j'ai été un vrai con. Mais maintenant je suis là pour toi, je ne te lâche plus.

Il n'hésita pas et monta la dernière marche qui les séparait afin de l'enlacer, un peu gauchement. Il cogna son épaule dans son visage et pria pour qu'elle n'ait pas eu mal. Il eut une pensée pour la maladie incurable de Katou, au fait qu'il ne lui restait plus que deux ans à vivre. Mais qui savait pour Agnès ? Qui savait pour lui ? Combien de temps sur Terre leur restait-il à chacun ? Il voulait profiter, il voulait aimer. Il ne voulait plus être l'abruti aveugle et inactif qu'il avait été.

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Hyppolite Vodeni
Image : Ma plus belle histoire d'amour (ft. Agnès) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
Mademoiselle DessangesNewbie
Ven 18 Oct - 18:13
Ange directeur… Agnès n’en revenait toujours pas. Allongée sur son lit, les yeux fixés sur la lézarde qui se dessinait au plafond, elle espérait encore se réveiller toute en sueur après un mauvais cauchemar. Mais tôt ou tard, il faudrait bien se faire une raison. Donatien l’avait trahie. Il lui avait caché des informations essentielles alors qu’autrefois il l’aurait consultée sur le sujet. Ca, elle voulait bien encore le comprendre. Enfin, non elle ne comprenait, elle qui avait cru dur comme fer qu’enfin leur relation était revenue au beau fixe après qu’il se soit confié à elle et d’une certaine manière elle à lui, mais non. Toujours était-il que cela restait tolérable à côté de ce qu’il avait osé lui faire.
Il l’avait renvoyée. Comme une malpropre. Presque sans un mot, sans aucun égard pour toutes ces années de loyaux services, pour cette quantité infinie d’heures où elle s’était tuée à la tâche pour lui plaire, pour lui rendre la vie facile à lui, qu’elle voyait comme une âme dans le besoin.
Ce qu’elle s’était trompée. Il ne méritait pas le dixième que ce qu’elle avait pu faire pour lui. Il ne méritait même pas qu’elle continue à lui consacrer ne serait-ce qu’une seule de ses pensées après ça, mais malheureusement pour elle, elle ne parvenait pas à penser à quoi que ce soit d’autre.
Elle était profondément en colère et l’idée de tout ce temps perdu pour un individu aussi abject lui foutait la gerbe.
Elle aurait dû signer son putain de contrat à l’instant même où il lui avait tendu. Elle ne voyait pas pourquoi elle s’était emmerdée avec tous ces sentiments face à un type qui n’en avait aucun. Maintenant qu’elle y pensait, elle ne voyait pas en quoi travailler pour Ange pourrait être pire que de travailler pour un ingrat pareil. Et puis si ça se passait mal, elle pourrait toujours faire jouer ses relations pour trouver un poste en cuisine avec Hyppolite.
D’ailleurs c’était quelque chose qui lui disait bien. Servir les plats aux patients, ça lui permettrait d’être en contact direct avec chacun d’entre eux tous les jours, de pouvoir leur parler… Peut-être que comme ça, en croisant tous les jours Katerina, elle parviendrait peut-être plus facilement à lui pardonner. Oh, vraiment, oui, cette idée lui plaisait bien !
Elle bondit du lit et sortit de sa chambre avec l’idée d’aller consulter le panneau d’affichage au rez-de-chaussée. Avec un peu de chance, il y aurait d’ores et déjà une offre de poste et elle n’aurait qu’à sauter dessus. Mais alors qu’elle entrait dans la cage d’escalier, son pyjama en classique tartan rouge et noir rencontra celui, plus original et à slogan d’Hyppolite.
Les deux bloquèrent un moment, ne s’attendant pas à se croiser à cet endroit en soirée. Avant qu’Agnès ait pu articuler quoi que ce soit, Hyppolite prit la parole.

- Agnès, tu n'imagines pas comme je suis désolé. J'ignorais tes sentiments pour Katou, j'ai été un vrai con. Mais maintenant je suis là pour toi, je ne te lâche plus.

Et il la prit dans ses bras, un peu maladroitement. Son arcade sourcilière se cogna contre l’épaule osseuse de son ami. Il y avait plus agréable mais ce furent surtout ses mots qui la frappèrent.
Aux dernières nouvelles, elle n’avait mis personne au courant. Elle-même avait encore un peu de mal à l’accepter malgré l’évidence, toute neuve, qui s’imposait à elle. De toute manière, elle n’aurait eu personne à qui en parler. Même pas Hyppolite. Parce qu’elle avait bien compris qu’elle n’était pas la seule à être tombée sous le charme de la jeune russe. Et même maintenant qu’elle réalisait pourquoi elle avait continué à écouter son ami lui parler encore et encore de détails intimes entre eux, qu’elle comprenait pourquoi ça lui faisait si mal et tellement envie en même temps, elle continuait tout de même à penser que puisque Katerina était une femme et Hyppolite un homme, il était plus légitime qu’elle à lorgner sur la belle.
Malgré l’étreinte de son ami qu’elle lui rendit, Agnès resta la tête basse, comme une enfant prise en faute.

- Non, je… Je ne vois pas de quoi…

Sa première impulsion avait été de nier. Mais à quoi bon ? Il savait, et il avait raison. Elle soupira.

- Je veux dire, je sais à quel point elle compte pour toi. Je ne m’interposerais pas, promis.
Mademoiselle Dessanges
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Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Mer 23 Oct - 16:37

Ma plus belle histoire d'amour



Agnès lui rendit son étreinte et Hyppolite la serra plus fort. Il était rare qu'ils s'enlacèrent. D'habitude ils se chamaillaient, se taquinaient, il lui disait qu'elle mangeait trop de chocolat et elle lui rétorquait qu'il dormait trop. Les mélodrames et les câlins émouvants n'étaient pas dans les rouages de leur relation, c'était un élément nouveau qui bouleversa Hyppolite. Le fait que son amie lui rende son câlin, c'était un aveu. Si elle s'était éloignée avec un air circonspect, demandant à Hyppolite de préciser sa pensée farfelue, alors ça aurait était un simple quiproquo et la fin du drame. Mais non, elle se fragilisait dans les bras de l'homme, confirmant les peurs de ce dernier. Il avait été un parfait connard égoïste qui s'était épanché sur Katou et Agnès l'avait laissé faire.

- Non, je… Je ne vois pas de quoi…

Elle essayait de nier mais son corps parler pour elle. Il l'enserra de plus belle, en colère contre lui-même. Etre un lâche doublé d'un trou-du-cul faisait de lui le pire des amis. Il voulait tellement se rattraper, consolider le cœur d'Agnès dans lequel il avait donné des coups de marteau.

- Je veux dire, je sais à quel point elle compte pour toi. Je ne m’interposerais pas, promis.

Il s'écarta d'elle, outré. Tout était ouvert sur son visage : les yeux, la bouche, les bras. Elle arrivait encore à être aussi négligente envers ses propres sentiments ?! Hyppolite cherchait à se repentir et elle balayait ses bonnes intentions avec son altruisme à la con.
Ses mains sur les épaules d'Agnès, il la regardait droit dans les yeux. Il avait le coeur battant, il l'entendait dans sa poitrine et jusque dans ses tempes. Il avait peur d'agir, d'être cash, mais il n'en pouvait plus d'être une larve aveugle. Il devait enfin se remuer, cesser d'être inactif alors qu'il avait le pouvoir de faire bouger des choses, même infimes.

- Mais Agnès tu ne t'interposes en rien ! Il n' y a rien entre Katou et moi ! On n'est pas amoureux,nous.

Son ventre se noua. L'image de la brune le blessait quand même. Il l'aimait sincèrement malgré tout, et il aurait pu s'enfoncer dans une histoire qu'il désirait mais qui n'était pas faite pour lui. Laisser tomber Katou c'était laisser tomber l'opportunité d'une belle histoire d'amour. Il voulut évoquer Aida Al-Deena à Agnès mais se réfracta pour deux raisons : d'abord c'était encore un béguin parmi tant d'autres et il savait très bien où menaient ses béguins ; ensuite, il voulait arrêter de parler de lui et se concentrer sur son amie.

- Elle va mourir, Agnès. Tu n'as pas le temps d'être timide ou d'hésiter.

Son argumentation était bancale et il ne savait pas vraiment ce qu'il racontait. Il avait encore des progrès à faire...



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Hyppolite Vodeni
Image : Ma plus belle histoire d'amour (ft. Agnès) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
Mademoiselle DessangesNewbie
Jeu 31 Oct - 18:27
Agnès était résignée, malgré l’expression d’Hyppolite qui la tenait à bout de bras. Quoi ? Il était surpris qu’elle sache qu’il se passait quelque chose entre lui et Katerina ? Quel idiot. C’était lu qui lui en parlait à longueur de journée, pas l’inverse. Alors évidemment qu’elle savait. Et elle l’acceptait. De toute façon, elle s’était faite à l’idée après David. Elle ne serait jamais heureuse en amour. Elle, elle était mariée à son travail de toute façon.

- Mais Agnès tu ne t'interposes en rien ! Il n' y a rien entre Katou et moi ! On n'est pas amoureux, nous.

Son temps de réaction fut un peu long, mais dans le brouillard de son regard désabusé, une petite étincelle scintilla. Une petite étincelle d’espoir matinée de scepticisme.
Elle aurait aimé le croire. Il avait l’air sincère. Mais elle l’avait trop entendu chanter des odes à Katerina devant ses cactus. Comment aurait-il pu changer d’avis aussi vite ? Et puis, Hyppolite était un romantique. C’était facile de tomber amoureux pour lui. Comment croire qu’il n’avait pas des sentiments pour elle ?

- Elle va mourir, Agnès. Tu n'as pas le temps d'être timide ou d'hésiter.

Cette fois, sa réaction fut immédiate. Elle frappa Hyppolite dans la poitrine, du plat de ses deux mains, sans songer qu’ils étaient dans un escalier et que c’était dangereux. Heureusement pour la santé d’Hyppolite et sa culpabilité déjà bien chargée, elle avait plus de gras que de muscles et il vacilla à peine.
Elle lui tourna le dos et croisa les mains devant sa poitrine, soudain toute voutée. Elle qui n’était déjà pas très grande devait donner l’impression de rétrécir à vue d’œil.
Elle le savait. Elle le savait alors pourquoi il se sentait obligé de lui rappeler ?! C’était elle qui archivait les dossiers médicaux des patients alors elle le savait mieux que quiconque, peut-être hormis son médecin. Comme quoi elle avait raison. Même si Hyppolite disait la vérité, même si Katerina ne se sentait pas absolument dégoûtée à l’idée qu’une femme puisse être amoureuse d’elle, même si elle l’acceptait, elle ne serait jamais heureuse en amour.
En faisant quelques pas sur le côté, elle sortit de la cage d’escalier et s’adossant au mur du couloir, elle se laissa glisser au sol.
Elle marmonna.

- Est-ce qu’on peut parler d’autre chose ? J’ai eu une journée suffisamment merdique comme ça…
Mademoiselle Dessanges
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Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Sam 2 Nov - 19:00

Ma plus belle histoire d'amour



La première chute d'Hyppolite remontait à son treizième mois de vie. Il ne s'en souvenait pas, mais sa mère lui avait raconté comment il avait essayé de se lever, avait affiché un sourire épanoui, avant de perdre l'équilibre et de tomber à plat ventre. Il était déjà tombé un paquet de fois depuis, physiquement et psychologiquement. Quand un débile de son collège lui avait fait un croche-pied dans la cour de récré, quand il n'avait pas vu son lacet défait en dernière année de lycée et qu'il s'était vautré à un repas de famille, quand une vieille dame l'avait poussé dans les escalators de la gare et qu'il s'en était cassé le poignet. Quand Léa lui avait imposé de choisir entre elle et la dépression, quand il avait compris que Katou ne serait jamais faite pour lui.
Alors quand Agnès le poussa, il se vit tomber pour la énième fois de sa vie. Il ferma les yeux ... mais rien ne vint. Il était toujours là, debout sur une marche. Ses talons étaient légèrement décalés par rapport à tout l'heure, mais rien de bien dérangeant. A croire que parfois, on se préparait à tomber, s'attendant au pire ... pour rien.
Avant qu'il n'ait le temps de reprendre ses esprits, Agnès avait disparu dans le couloir, roulée sur elle-même. Toute la tension s'évacua chez Hyppolite. Agnès en avait déjà éjectée un bout en aplatissant ses paumes de main sur son torse et acheva le reste avec cette position.

- Est-ce qu’on peut parler d’autre chose ? J’ai eu une journée suffisamment merdique comme ça…

Hyppolite avait un sourire tendre qui s'étirait jusqu'à ses oreilles. Il lui caressa affectueusement le haut du crâne et s'assit à côté d'elle, en position tailleur et les mains attrapant ses chevilles. Il savait comment appâter sa meilleure amie et la faire parler. Parce que ce que voulait réellement Hyppolite, c'était qu'elle se confie. Il l'avait bassiné pendant des mois avec Katou, c'était à son tour de s'épancher sur ses sentiments. Et avec Agnès, il fallait faire ça discrètement. Hyppolite décida alors d'appliquer la technique du "confidence pour confidence".

- D'accord, parlons d'autre chose ...

Il fit mine de réfléchir, se balançant d'avant en arrière. Il avait le visage écrevisse juste en sachant d'avance le sujet qu'il allait aborder. Il détourna le regard - même si la Agnès-Boule ne pouvait le voir - avant d'inspirer un grand coup pour se donner du courage.

- Tu as vu qu'il y avait une nouvelle employée. Une ... Aida Al-Deena quelque chose ... On a fait une promenade ensemble il n'y a pas longtemps. Elle est ... jolie.

Il craignait deux mauvaises conséquences avec cette technique. La première était qu'Agnès s'en fiche et fasse semblant de l'écouter en pensant à autre chose. L'autre, qu'elle s'intéresse bien trop à son histoire et s'oublie. Alors il fallait qu'il trouve quelque chose qui fasse écho à l'histoire d'Agnès, qu'en s'inspirant de ses propres émois elle puisse donner conseils à Hyppolite. Peut-être, petit à petit, il serait celui qui écoute.

- Mais je ne pense pas que je suis fais pour essayer quoique ce soit en drague, ou même en amour. Je suis marié à la photographie. Je suis voué à être seul.

Il poussa un long soupir théâtral, jouant l'âme en peine. Il n'était pas bon comédien, mais cela suffirait peut-être?



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Hyppolite Vodeni
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Mademoiselle DessangesNewbie
Jeu 16 Jan - 21:48
La tête dans les bras, Agnès se laissa caresser les cheveux par Hyppolite. Dans un autre état, elle aurait été tentée de râler – est-ce qu’elle avait l’air d’un animal domestique ? – mais elle se sentait juste vidée. Et puis, quelque part, elle sentait que ce n’était pas une de ses taquineries habituelles, ou du moins pas tout à fait. Elle imaginait que ça voulait dire qu’il ne lui tenait pas rigueur de sa tentative d’assassinat.

- D'accord, parlons d'autre chose ... Tu as vu qu'il y avait une nouvelle employée. Une ... Aida Al-Deena quelque chose ... On a fait une promenade ensemble il n'y a pas longtemps. Elle est ... jolie.

Est-ce qu’il essayait toujours de la convaincre qu’il n’y avait rien entre Katerina et lui, là ? Ou alors il voulait vraiment lui parler de cette fille ? Si elle ne se trompait pas de personne, alors elle l’avait déjà croisée dans les couloirs et force lui était d’admettre qu’elle était vraiment jolie.
Bien qu’elle ne manifestait rien d’extérieur, gardant obstinément le visage planqué quelque part entre ses coudes et ses genoux, elle ne pouvait s’empêcher de tendre l’oreille.

- Mais je ne pense pas que je suis fais pour essayer quoique ce soit en drague, ou même en amour. Je suis marié à la photographie. Je suis voué à être seul.

Puis il poussa un long soupir éperdu qui n’avait rien de naturel, ce qui étira les lèvres d’Agnès dans ce qu’elle pouvait le plus assimiler à un sourire étant donné son état émotionnel du moment. Elle consentit finalement à émerger timidement de sa coquille, posant son menton sur ses avant-bras et tourna la tête vers Hyppolite.

- Tu me fais le coup de l’artiste torturé et incompris ?

Elle ignorait si sa maigre tentative d’humour faisait mouche puisqu’elle le quitta aussitôt du regard pour fixer le sol en face d’elle. Elle posa un doigt à terre, dessinant des arabesques invisibles sur le plancher. Elle garda un moment le silence avant de reprendre.

- J’imagine que si on est tous les deux si nuls en amour, on n'aura plus qu'à se prendre une coloc quand on sera vieux. Avec plein de chats.

Enfin, elle, elle était plutôt le genre de personne à aimer les chiens mais c’était pour le cliché. Et le fait d’avoir spontanément proposé à Hyppolite une colocation, sans penser que ça pourrait être bizarre, et de repenser à ces fois où ils avaient dormi ensemble, sans que rien ne se passe, sans même que l’un ou l’autre ne pense qu’il aurait pu se passer quelque chose lui fit brutalement réaliser une chose douloureuse. Elle n’avait jamais été attirée par les hommes.
Même David lui avait toujours été physiquement indifférent. Si elle avait eu quelques expériences avec lui, ça n’avait jamais été de son initiative, et elle avait toujours patiemment attendu qu’il ait fini. Elle l’avait accepté parce qu’ils étaient fiancés, et qu’un jour, ils se marieraient et que c’était un passage obligatoire pour qu’elle puisse avoir ses propres enfants. Elle avait toujours pensé que c’était normal, que c’était dans la nature des hommes d’aimer le sexe plus que les femmes, et que c’était leur rôle de contenter leur mari sur ce point pour éviter qu’ils ne soient tentés d’aller voir ailleurs et de commettre un péché d’adultère. Elle l’aimait pourtant, mais elle n’avait jamais eu envie de l’embrasser. Pas comme elle avait eu envie d’embrasser Katerina. Pas comme elle l’aurait fait si des années d’éducation principalement centrée sur la religion ne lui avait pas empoisonné l’esprit sur ce qu’elle avait le droit de faire ou pas. Sur qui elle avait le droit d’aimer ou pas.
Lorsqu’Agnès déglutit, un goût amer descendit le long de sa gorge.
Elle avait pourtant eu des crushs sur des filles au lycée quand elle y pensait. Et maintenant, elle brûlait des lèvres et de la peau de Katerina. Il fallait se rendre à l’évidence. Elle était lesbienne et ça sonnait comme une condamnation à mort pour elle.
Mademoiselle Dessanges
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Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Sam 1 Fév - 20:01

Ma plus belle histoire d'amour



Notre homme n'était pas un as dans l'art de déchiffrer les émotions des autres, cependant il su assimiler l'espèce de remontée de lèvres d'Agnès à un sourire. En quelque sorte. Disons plutôt qu'au lieu d'avoir la tête appropriée pour un enterrement, il y avait enfin une émotion de vie sur son visage. Cela alimentait la conviction d'Hyppolite sur la démarche à suivre pour remonter le moral de sa meilleure amie - et pour qu'elle s'épanche enfin un peu !

- Tu me fais le coup de l’artiste torturé et incompris ?

Premier échec. Agnès employait le dramatique "tu" au lieu de l'attendu "je". Mais Hyppolite ne se démonta pas et usa de la même technique :

- Tu es bonne spectatrice de mon spectacle.

Il la vit s'improviser peintre invisible en faisant glisser son doigts dans des formes imaginaires sur le sol, ramassant la poussière au passage. Assis près d'elle, il fit jouer de son index aussi, dessinant avec elle ce que l'infini de l'invisible pouvait leur proposer.

-  J’imagine que si on est tous les deux si nuls en amour, on n'aura plus qu'à se prendre une coloc quand on sera vieux. Avec plein de chats.

La bouche d'Hyppolite devint un joli o tout rond. Le "tu" et le "je" se rejoignaient pour devenir un "nous". Quel progrès somptueux. Hyppolite amena alors son doigt peintre vers celui d'Agnès, s'amusant à faire comme s'il débordait sur sa toile. Embêter Agnès était une passion sans fin.

- Sans vouloir te vexer, je pense que notre coloc fonctionnerait mal.

Il avait lancé ça pour amener le sujet sur Katerina, mais en le racontant, il se rendit compte que ce n'était pas si faux. Hyppolite ne savait vivre en communauté, loup solitaire malgré lui. Il était trop en décalage par rapport aux autres pour pouvoir s'adapter à leur mode de vie. Il se fichait de la vaisselle sale, voire s'arrangeait pour que la pile d'assiettes devienne une tour de Pise de fortune à Instagramer. Il traînait en pyjama toute la journée, ce qui enrageait ses parents et ne prévenait jamais de ses actes. On ne savait jamais s'il était en train de gambader niaisement dans la nature ou s'il était victime de kidnapping puisqu'il ne répondait jamais aux messages. Il les lisait, mais oubliait d'y répondre parce qu'autre chose l'avait distrait - un papillon ou une jolie fille.

- Tu me rendras obèse et je te rendrais fainéante. On se trouve dans les qualités de l'autre en tant que meilleurs  amis, pas en tant que colocataire. Il suffit de regarder nos pyjamas partys pour s'en rendre compte.

Il rit en les revoyant tous les deux affalés devant une romance. Elle qui lui fout des chamallows dans la bouche, et lui qui s'endort contre elle avant la fin du film.

- Je suis sûre que tu trouverai quelqu'un de mieux que moi pour partager un foyer.

Là, c'était gros comme une maison. Mais Hyppolite ne savait pas faire dans le discret.






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Hyppolite Vodeni
Image : Ma plus belle histoire d'amour (ft. Agnès) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
Mademoiselle DessangesNewbie
Jeu 19 Mar - 16:15
Hyppolite admit qu’il lui jouait la comédie. L’air de rien, Agnès appréciait. Ca faisait assez longtemps que personne n’avait essayé de lui remonter le moral de cette manière. Enfin, il y avait bien eu Katerina cet après-midi mais… Ce n’était pas la même chose. Avec Katerina, tout était fichtrement compliqué. Avec Hyppolite, c’était plus simple. Agréablement plus simple. Son doigt rejoignit le sien dans d’autres arabesques qui s’entremêlaient. Elle lui donna un petit coup d’épaule peu énergique mais qui se voulait taquin en le voyant dépasser sur sa zone. Ce fut une enfantine bataille de doigts pendant quelques secondes avant qu’Hyppolite ne reprenne la parole.

- Sans vouloir te vexer, je pense que notre coloc fonctionnerait mal. Tu me rendras obèse et je te rendrais fainéante. On se trouve dans les qualités de l'autre en tant que meilleurs amis, pas en tant que colocataires. Il suffit de regarder nos pyjamas partys pour s'en rendre compte.

Agnès pouffa un peu. Il n’avait pas tort. D’ailleurs, à bien y regarder, Hyppolite s’était un peu épaissi depuis qu’ils se connaissaient. Oh, ce n’était pas à crier au secours, c’était discret et à vrai dire, elle ne le remarquait que maintenant. Et quand elle y pensait, elle-même avait changé à son contact. Elle était devenu moins prise de tête – un peu moins – et elle apprenait petit à petit à lâcher du lest sur son boulot. Un peu. De façon imperceptible.

- Je suis sûre que tu trouverais quelqu'un de mieux que moi pour partager un foyer.

Sa main s’arrêta soudain et attrapa convulsivement celle d’Hyppolite. Le regard fixé sur le carrelage, elle crut l’espace de quelques instants qu’elle allait se remettre à pleurer. Pourtant ses yeux restèrent secs. Elle avait déjà tellement pleuré qu’aucune larme n’était plus en mesure de l’alimenter. Son cœur sombrait au fond de sa poitrine.

- Arrête, Hyppolite…

Sa voix ressemblait plus à un croassement qu’à un son humain. Elle avait tellement soif mais rien n’aurait pu passer le nœud qui lui bloquait la gorge.

- Tu sais bien que ça ne fonctionnera jamais. C’est…

Un trémolo dans sa voix la força à s’interrompre. Comment, en tant qu’ami, il pouvait continuer à essayer de lui donner de l’espoir sur quelque chose d’impossible ? Ce n’était vraiment pas gentil.
Elle aurait voulu laisser sa phrase là, mais elle savait qu’il ne la laisserait pas tranquille avant de l’avoir convaincu que ses efforts étaient en vain.

- C’est une fille et… C’est…

Elle allait dire « contre-nature ». Le mot ne franchit pas sa gorge. Peut-être parce qu’elle savait au fond d’elle-même que c’était faux et que c’était son éducation beaucoup trop fermée qui parlait.

- C’est impossible. Conclut-elle pitoyablement.

Elle s’aperçut alors qu’elle serrait tellement fort la main d’Hyppolite qu’elle commençait à en devenir blanche. Elle la lâcha soudainement et couvrit de nouveau son visage, bien qu’elle n’arrive plus à pleurer.
Des fois, elle pensait que Dieu – non, la religion – avait fait son malheur. Pourtant, cette pensée s’éclipsait rapidement. Parce qu’abandonner sa religion, ça revenait à couper les derniers liens qui restait avec sa famille.
Mademoiselle Dessanges
Image : Ma plus belle histoire d'amour (ft. Agnès) KecgFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 04/01/2015Age : 34
Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Lun 30 Mar - 11:43

Ma plus belle histoire d'amour



La main d'Agnès prit celle d'Hyppolite avec tant de virulence qu'il crut bien que ses os avaient cédé sous la pression - soit Agnès lui avait caché qu'elle était Hulk, soit il était vraiment fragile. Il comprit à l'expression de sa meilleure amie qu'il avait été trop loin, qu'il avait trop pris la confiance et qu'Agnès en payait le prix fort. Pourtant, il voulait juste son bonheur ... Maintenant qu'il avait renoncé à Katou, il n'y avait plus d'obstacles qui séparait cette dernière d'Agnès. Qu'est-ce qui pouvait bien lui donner ainsi le cafard ? Qu'avait-il dit, ou fait, de mal ?

- Arrête, Hyppolite…

A croire qu'elle allait se mettre à pleurer ... Hyppolite avait fait éclater en sanglots Léa des années durant, et il avait provoqué une crise de larmes incontrôlables à Katou ... Lui qui adorait les femmes ne savait que les blesser ... Il chercha un mouchoir pour anticiper la morve, accessoire indispensable et bien trop oublié des crises de larmes, d'Agnès mais ne trouva qu'un vieux mouchoir usagé. Il hésita quand même à lui tendre puis se refréna, il valait mieux qu'elle se mouche dans le tee-shirt d'Hyppolite que ce morceau dégoûtant et utilisé - d'ailleurs depuis combien de temps était-il dans sa poche ?.

- Tu sais bien que ça ne fonctionnera jamais. C’est…
- Je ne comprends pas ...

Et c'était vrai. Pourquoi Agnès et Katou ça ne fonctionnerait pas ? Elles étaient attentionnées l'une envers l'autre, elles savaient faire sourire l'autre, et, il fallait l'avouer, elles étaient très mignonnes toutes les deux.
Alors Hyppolite repensa à sa dernière conversation avec Katou et il ouvrit grand les yeux suite à un éclair de lucidité. Bien sûr, la maladie de Katou. Son putain de SIDA. Il était là l'obstacle, et on pouvait le comprendre. Même s'il avait dit à Katou qu'il profiterait d'elle jusqu'au bout, que sa maladie ne le gênait pas, il avait surtout parlé sous le coup de l'émotion. Comment s'endormir auprès de la même personne chaque soir avec la peur au ventre qu'on ne la reverra pas le lendemain matin, à cause d'un rhume ou d'une grippe ? Comment vivre dans cette angoisse constante que la perte de l'autre puisse être imminente ?

- C’est une fille et… C’est…

Agnès pouvait-elle ajouter des compléments à ses phrases ? Il manquait un adjectif ... c'est une fille quoi ? Exceptionnelle ? Incroyable ? En fin de vie ?
Et pour la première fois depuis qu'ils s'étaient rencontré, Hyppolite comprit enfin Agnès. Comme si soudainement il entrait en symbiose avec elle. Leurs longues nuits devant des nanars à se goinfrer de chocolat et à se raconter leur vie n'étaient pas juste des moments pour faire passer le temps, c'était également des phases de confidences. Il se souvint de l'éducation d'Agnès et qu'elle avait été fiancé à un mec aussi. Est-ce que le fait qu'elles soient deux filles posaient problème ? Il était là, le couac ? C'est tout ?

- C’est impossible, conclut-elle.

Mais la dernière syllabe de sa phrase ne se fit pas entendre parce qu'Hyppolite pouffait. Il ne se moquait pas, non, il était simplement soulagé.
Aussi, il posa avec douceur sa deuxième main au-dessus de la sienne, créant ainsi une pile de mains et lui offrit un sourire chaleureux.

- Toi et WonderWoman c'est impossible, mais toi et Katou, c'est carrément possible !

Si quelqu'un passait dans le couloir et les voyait tous les deux ainsi ... il était fichu pour sa réputation. Ils avaient l'air de deux adolescents en pleine crise existentielle. Il manquait la cigarette et la bière bon marché, des tee-shirt aux effigies de groupe de rock et un langage qu'Hyppolite ne comprenait déjà plus - c'était quoi ce mot qu'il entendait partout déjà ? "Swag" ? - et ils auraient l'air de petits fugueurs rebelles. Sauf qu'ils étaient plutôt biscuits et chocolats chauds, pyjama et tranches de rire, mais soit.

- Agnès, Agnès, Agnès ... Ma petite Agnès !

Il ne l'avait jamais vraiment appelé ainsi, mais en ce moment il éprouvait un grand élan d'affection pour elle. Il avait envie de la prendre dans ses bras et de ne jamais la lâcher. C'était bien la première fois qu'il avait autant envie de la protéger. Finalement, elle était fragile, son amie. Il en avait eu des crush dans sa vie, mais des coups de foudre amical comme celui-ci, c'était bien le seul.
Il ne fit aucun câlin parce qu'il aurait été maladroit, et qu'ils auraient été gêné tous les deux, mais la lueur qui brillait dans ses yeux témoignait de cette envie.

- Tu t'es libérée du joug de tes parents, tu t'es libéré de ton fiancé, tu t'es émancipée de ce qui n'était pas toi ... ce n'est pas pour laisser tout ce passé dicter encore ta vie. Alors oui, ça doit pas être facile, je veux dire, t'as baigné dedans. C'est comme si tu me disais "mais enfin Hyppolite, si tu veux être photographe, tu peux l'être". D'ailleurs, t'as pas regardé ma dernière story ?, il marqua une brève pause. Enfin soit ! Ce que je veux dire c'est que tu peux dire que ta relation avec Katou est compliquée, maladroite et floue. Mais tu ne peux pas dire qu'elle est impossible, parce que ça c'est pas vrai.

Il était tout rouge et presque essoufflé après s'être autant emballé. Il relâcha les mains d'Agnès parce qu'il avait commencé à transpirer sévère et fit une petite moue.

- C'est hyper basique ce que je vais dire mais je le pense : dans un couple, y'a que deux personnes. Donc il n'y a que deux personnes qui peuvent se faire obstacles. Sinon on dirait qu'on est en trouple tu vois ? Ce que je veux dire c'est que tu es ton seul obstacle Agnès. Et je sais que c'est dur mais vraiment ...

Lui aussi était démuni de complément mais l'intention y était, non ? Il désirait sincèrement le bonheur d'Agnès, elle méritait l'amour, le vrai. Elle méritait de rire niaisement dans un couloir en repensant à une blague de sa Katou, elle méritait toute l'attention de cette personne, elle méritait tout ce que le monde peut offrir de bien à quelqu'un.






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Hyppolite Vodeni
Image : Ma plus belle histoire d'amour (ft. Agnès) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
Mademoiselle DessangesNewbie
Dim 12 Avr - 12:48
Hyppolite pouffait. Le cœur d’Agnès, lui se serra. Comment est-ce qu’il pouvait rire alors qu’elle était en train de découvrir qu’il n’y avait pas de fond dans le gouffre où elle était en train de sombrer ? Elle adorait Hyppolite mais là, il dépassait les bornes. Elle aurait voulu se lever, retourner dans sa chambre, verrouiller la porte et se goinfrer de chocolat. Seulement, le photographe venait d’emprisonner sa main – une juste vengeance ? – et elle n’était pas sûre d’avoir l’énergie nécessaire ne serait-ce que pour se lever. Elle se sentait vidée.
Très bien. Elle allait le laisser se foutre de sa gueule, qu’il profite bien de la situation parce que c’était la dernière fois. Elle ne lui dirait plus jamais rien. Elle soupira, prête à encaisser les coups… et comprit à peine ce qu’il finit par lui dire.

- Toi et WonderWoman c'est impossible, mais toi et Katou, c'est carrément possible !

Sans le regarder, elle afficha une expression d’incompréhension. Pourquoi est-ce qu’il lui parlait de comics ?

- Agnès, Agnès, Agnès ... Ma petite Agnès !

A cette multiple interpellation, elle détourna le regard pour l’avoir dans son champ de vision périphérique. Elle n’arrivait pas le regarder dans les yeux. Est-ce que c’était de la tendresse qu’elle décelait dans son expression ?

- Tu t'es libérée du joug de tes parents, tu t'es libéré de ton fiancé, tu t'es émancipée de ce qui n'était pas toi ... ce n'est pas pour laisser tout ce passé dicter encore ta vie. Alors oui, ça doit pas être facile, je veux dire, t'as baigné dedans. C'est comme si tu me disais "mais enfin Hyppolite, si tu veux être photographe, tu peux l'être". D'ailleurs, t'as pas regardé ma dernière story ?

Cette fois, elle le regarda directement, incrédule. Certes, elle était probablement sa seule abonnée sur Instagram avec sa mère. Elle avait même créé ce compte spécialement pour lui à vrai dire. Mais il croyait sérieusement qu’elle avait eu le temps de consulter les réseaux sociaux avec cette journée de dingue ? Hyppolite, Hyppolite… On ne pouvait vraiment pas dire qu’il avait le sens des priorités.
Cependant, il avait raison sur un point. En disant adieu à ses rêves de maternité, elle s’était petit à petit défaite de tout ce qui avait été sa vie jusqu’à présent. Elle avait déménagée de façon quasi permanente sur l’île, ne rentrant si rarement le week-end qu’elle considérait désormais sa chambre au troisième étage comme son véritable chez-elle. Elle contactait de moins en moins souvent ses parents, et c’était réciproque. Quant à David, si elle avait encore eu des nouvelles jusqu’à récemment et qu’elle lui avait toujours répondu poliment, n’ayant pas d’animosité particulière à son égard, elle coupait doucement les ponts, simplement parce qu’elle réalisait que cette relation stagnante lui faisait plus de mal que de bien.
Alors pourquoi elle se souciait encore de ce qu’on penserait en France ? Tous ces gens ne faisaient presque plus partie de sa vie au fond.

- Enfin soit ! Ce que je veux dire c'est que tu peux dire que ta relation avec Katou est compliquée, maladroite et floue. Mais tu ne peux pas dire qu'elle est impossible, parce que ça c'est pas vrai. C'est hyper basique ce que je vais dire mais je le pense : dans un couple, y'a que deux personnes. Donc il n'y a que deux personnes qui peuvent se faire obstacles. Sinon on dirait qu'on est en trouple tu vois ? Ce que je veux dire c'est que tu es ton seul obstacle Agnès. Et je sais que c'est dur mais vraiment ...

Celle-ci secoua énergiquement la tête en signe de négation.

- Je vois ce que tu veux dire mais non Hyppolite, c’est beaucoup plus compliqué que ça.

Un serial lover comme lui aurait certainement du mal à comprendre mais elle avait soudain besoin de l’exprimer à voix haute, ne serait-ce que pour elle.

- Pour commencer, c’est une patiente et je te rappelle que les relations patients-médecins ou patients-personnel sont interdites. Ce n’est pas parce que je suis la secrétaire du directeur que j’ai des passe-droits.

On fermait les yeux sur ses distributions de bonbons, certes, mais on ne lui laisserait pas passer quelque chose d’aussi gros. Et si vu les circonstances, elle se fichait des conséquences pour elle, elle ne ferait courir aucun risque à Katerina. Et les autres patients auraient besoin d’elle, surtout avec Barrabil à la tête de l’Institut.

- Et puis…

Sa voix se brisa légèrement.

- Tu le dis toi-même Hyppolite. Katerina va mourir. Comment est-ce que je pourrais supporter ça, hein ? Je ne suis pas si forte que ça.

Et elle qui pensait ne plus avoir une goutte de liquide dans le corps éclata finalement bel et bien en sanglots.
Mademoiselle Dessanges
Image : Ma plus belle histoire d'amour (ft. Agnès) KecgFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 04/01/2015Age : 34
Hyppolite VodeniDisparu de l'Île
Sam 25 Avr - 14:40

Ma plus belle histoire d'amour



Hyppolite avait l'impression de déclamer son discours maladroit comme dans les films, avec une musique épique en fond sonore, des bandes noires à l'écran pour l'effet dramatique et un filtre sur le visage pour lisser le teint. Il était certain qu'Agnès allait suivre, lui parler d'amour et d'eau fraîche, de mariage et pétales de roses. Mais elle secoua la tête ...

- Je vois ce que tu veux dire mais non Hyppolite, c’est beaucoup plus compliqué que ça.

Il était tenté de lui répliquer que c'était ce qu'il essayait d'expliquer mais s'abstint. Il était là pour Agnès, pour la laisser parler. Il avait assez jacassé comme ça. Et il était assez content qu'elle n'emploie plus le terme "impossible".

- Pour commencer, c’est une patiente et je te rappelle que les relations patients-médecins ou patients-personnel sont interdites. Ce n’est pas parce que je suis la secrétaire du directeur que j’ai des passe-droits.

Il regarda ailleurs, un peu coupable. Il avait bravé l'interdit en embrassant Katou... Mais ça en avait valu la peine. Un premier baiser, c'était déjà marquant, mais un l'interdit l'avait rendu encore plus palpitant. Mais il comprenait le raisonnement d'Agnès. Lui, il s'en fichait des règles, il s'en fichait d'être viré. Mais Agnès c'était un ange qui respectait scrupuleusement les règles.
Elle ferma les yeux. Quoi ? Elle était fatiguée ?

- Et puis… Tu le dis toi-même Hyppolite. Katerina va mourir. Comment est-ce que je pourrais supporter ça, hein ? Je ne suis pas si forte que ça.

Elle fondit en larmes. Hyppolite ne la laissa pas le temps à une larme de finir son trajet sur le visage d'Agnès qu'il la prenait déjà dans ses bras. Il appuya sa tête brune pour qu'elle se réfugie contre lui et la berça doucement. Il la laissa éclater en sanglots, parce qu'elle en avait besoin et parce que c'était important que les émotions jaillissent hors de nous. Il embrassa son front, apportant sa présence dans l'espoir que ça la réconforte un peu.
Il ignorait quoi lui dire. Il ne fonctionnait pas comme Agnès. Lui il se fichait des règles de bienséances ou des dates limites, il profitait de ce que la vie lui offrait sur le moment sans réfléchir aux conséquences. Parfois, ça lui portait atteinte, parfois il en tirait du positif. Mais la vie faisait du mal quoiqu'on fasse, alors autant chérir chaque moment. Hyppolite pouvait-il imposer ce mode de pensée à Agnès ? Il n'avait pas envie de la changer, il voulait juste qu'elle soit heureuse.
D'une voix douce et basse, il attendit que les sanglots se tarissent pour s'exprimer :

- Moi aussi je vais mourir. Peut-être demain, en plus. Ou dans une semaine. Ou dans un an. Ou dans cinquante. Mais il y a une chance sur deux que je parte avant toi. Et pourtant, tu continues à être mon amie.

Il lui sourit, même si elle ne devait pas le voir compte tenue de leur position.

- Personne ne te demande d'être assez forte, Agnès. Tout ce qu'on te demande, c'est d'être heureuse.

Mais pouvait-il vraiment forcer Agnès à vivre une histoire d'amour dont la fin était déjà imminente ? Elles ne pourraient jamais prévoir de projets à long terme toutes les deux, elles ne pourront pas parler mariage et famille, économies pour un voyage ou de vieillir. Est-ce qu'Hyppolite n'était-il pas en train de donner les pires conseils du monde ? Lui aussi, il serait déchiré lorsque Katou partirait bien trop tôt. Il n'était pas sûr de pouvoir aider Agnès à supporter son départ si lui même était au fond...
Il serra Agnès plus fort dans ses bras.

- Quoique tu fasses Agnès, je serai toujours là pour toi. Si on pouvait inventer le mariage d'ami, je te jure que je t'épouserai sur le champs. Et même la mort ne pourra nous séparer.

Et voilà que lui aussi aller pleurer d'émotions. Ils allaient être dans un pire état que lorsqu'ils avaient regardé Titanic.


Codage par Libella sur Graphiorum
Hyppolite Vodeni
Image : Ma plus belle histoire d'amour (ft. Agnès) UjzdFiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les DisparusDate d'arrivée à l'Institut : 27/06/2013Age : 37
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