« Même au milieu d'un chagrin encore vif, le désir physique renaît. »

Entre devoir et désir

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

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« Même au milieu d'un chagrin encore vif, le désir physique renaît. »

Entre devoir et désir

Ce désir de contact est presque irrépressible. J’ai tellement envie de le toucher, que je me demande si ce n’est pas plutôt devenu un besoin en l’espace de quelques mois à se croiser, à se sourire, et espérer en silence. Et cette soirée était l’apogée, le paroxysme de ce désir, la limite. Je ne pouvais plus me retenir, c’était devenu bien plus fort que moi et quand j’ai su que je lui plaisais aussi… Je ne répondais plus de rien, et à raison ! C’était fantastique ! Tellement incroyable, que son étreinte, après seulement quelques minutes de séparation, me manque déjà. Alors, prise par une humeur joueuse, je décide de me glisser dans la salle de bain pour le rejoindre. Honnêtement, ça sort de mes habitudes… Quelles habitudes ? Je n’ai eu qu’une relation et on ne peut pas dire que c’était passionnel… Non. Ce n’était pas comme avec Ange. C’était totalement différent. Je l’ai fait avec mon ex parce que j’estimais que c’était une étape obligatoire…, qu’il fallait bien que je le vive… Et ça n’avait définitivement rien à voir avec ce que je viens de vivre ce soir. J’ai l’impression d’être plus libre, moins jugée. La preuve, je ne me serais jamais imaginée entrer dans la salle de bain, nue, pour rejoindre un homme qui m’a fait l’amour quelques minutes auparavant.

Un sourire étire mes lèvres alors que je savoure le contact chaud de sa peau contre la mienne. C’est tellement agréable. C’est doux~ Mes mains caressent doucement son torse et je couvre la peau à hauteur de mes lèvres de baisers doux comme des plumes. Je ne me vois pas dans le miroir, il est légèrement trop grand et me cache, ce que je trouve particulièrement amusant et, séduisant. Il est grand, fort, attentif… J’aurais presque aimé que ma première fois soit avec lui.
Il se retourne, me gardant contre lui, et je lève les yeux en souriant pour le regarder. Quand il se saisit de mon visage, les papillons s’éveillent de nouveau dans mon ventre et je ferme les yeux, me redressant légèrement sur la pointe des pieds, demandeuse. Et à ma plus grande satisfaction, il m’embrasse. Ardemment, intensément, assez pour me laisser légèrement pantelante. O-ouah. Je ne regrette pas d’être venue ! Il s’éloigne un peu de moi et je rouvre doucement les paupières, le cœur pulsant un peu plus fort quand son front se colle au mien. J’halète encore, le regard rivé dans le sien. J’ai chaud. Il me rend complètement dingue.

▬ Tu peux prendre toutes les douches que tu voudras.

Mon sourire s’élargit et un petit rire s’échappe de mes lèvres. Gagné~ Ce n’était pas très compliqué, et je savais qu’il ne me le refuserait pas, mais ça me réconforte. Je me sens tellement désirée, et c’est une sensation toute nouvelle que je veux continuer à explorer. Il s’éloigne de moi et je m’appuie contre le mur de la salle de bain pour ne pas chanceler. Il me donne la tête qui tourne. Je le regarde faire, ne pouvant détacher mon regard de son corps, ses épaules… et ses fesses. Je rougis légèrement et relève rapidement le regard. Je ne vais pas le redire… Je pense qu’on a compris.
Puis soudainement, il attrape ma main pour m’attirer à lui et j’ai beau faire attention à ne pas tomber, je me retrouve plaquée contre son torse, sous l’eau de la douche. Il passe sa main sur mon visage et ça me fait fermer les yeux. Qu’est-ce qu’il fait ? Quand je comprends qu’il me retire mon maquillage, je ne peux pas me retenir de rougir légèrement.

▬ Pourquoi tu te maquilles ? Si c’est pour te rendre plus belle, crois-moi que tu n’en as pas besoin.

Je rougis plus violemment et ouvre les yeux pour le regarder. Alors je n’ai pas besoin de me maquiller avec lui ? Cet homme est parfait ! Mais ça n’empêchera pas que je le ferais pour aller au travail. Je n’ai pas envie d’avoir des remarques comme quoi je me néglige ou une autre connerie du genre. Si je me maquille, c’est pour paraitre plus professionnelle en général… Mais j’avoue que ce soir… Je n’avais pas confiance en moi, et le maquillage était justement mon masque de confiance. Mais ça me fait terriblement plaisir qu’il me dise que je n’en ai pas besoin.
Il défait mes cheveux et ses doigts sont tellement agréables que je souris plus largement.

 

▬ Je me maquille pour avoir l’air professionnelle. Mais j’avoue que face à toi, j’avais besoin d’une petite dose de confiance.

Je souris largement, sous-entendant qu’il est intimidant. Parce que c’est vrai ! Face à un homme pareil, qui ne le serait pas ? Mes doigts repartent à la découverte de son corps et je caresse doucement ses abdominaux, avant de partir sur ses côtes sculptées, regardant le tracé de mes mains. C’est complètement dingue… Je suis vraiment là… à l’hôtel avec Ange Barrabil… le plus beau chirurgien de l’institut… sous la douche. J’ai envie de rire tant c’est surréel ! Je relève les yeux vers son visage et pars glisser mes doigts dans ses cheveux mouillés, les plaquant vers l’arrière avec un sourire, les paupières papillonnant à cause de l’eau qui tombe sur mon visage. Mes caresses redescendent sur son cou… puis ses épaules, et j’observe, fascinée, l’eau ruisseler sur son corps musclé. Il est… trop sexy pour ce monde ! Et soudain, une envie que je n’avais jamais eu auparavant fait surface et je déglutis, relevant des yeux timides vers lui.

 

▬ Je… peux te savonner ?

Je suis ridicule, je sais ! Mais qui n’aurait pas envie de le faire ?! Et puis… S’il le veut, il pourra toujours s’occuper de moi ! Ça ne me dérange pas…au contraire…

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C’est certain que mes mots l’ont satisfait. Qui ne prendrait pas bien le fait d’être un peu intimidant, assez pour que la personne fasse le nécessaire pour paraitre bien nos yeux ? Personnellement, je le prendrais comme un compliment, et dans son cas aussi, puisque s’en est clairement un. Et son sourire me fait comprendre qu’il est d’accord. Il baisse les yeux, sans perdre son sourire et j’avoue être un peu embarrassée… Je suis directe, c’est connu, mais je ne savais pas que je le serais aussi pour ce genre de chose… Je devrais être complètement rouge, à bégayer légèrement, et pourtant, je ne regrette pas mes paroles, pas si je peux avoir une telle réaction. J’en découvre toujours plus sur lui, à mesure qu’on se parle, se touche et se taquine, et tout ce que je vois me plait vraiment.
Mon toucher n’a pas l’air de le déranger non plus… Ce qui honnêtement, fait vibrer mon cœur. J’ai envie d’en profiter un maximum…
Je n’ai pas envie que ce moment soit le dernier, mais au cas où ça le serait, autant faire tout ce que je veux faire, dans la limite où il serait d’accord. Alors, quand je suis prise d’une envie soudaine de le savonner, je le lui demande, un peu embarrassée, mais toujours fidèle à ma franchise.

Il se stoppe, son regard rivé dans le mien et quand il rit, j’hausse un sourcil, intriguée. Pourquoi rigole-t-il ? C’était bizarre ce que j’ai dit ? C’était peut-être bizarre… Je ne suis pas habituée à ce genre de situation… Je n’ai jamais eu de coup d’un soir alors… C’est un peu difficile de savoir ce que je peux faire ou ne peux pas, ou ce qui est normal ou pas… Je pense qu’à ce niveau-là, il doit avoir plus d’expérience que moi… Quand il enfouit son visage dans mon cou, mes doigts remontent dans ses cheveux et je le rapproche de moi, savourant le contact de sa peau contre la mienne. Je crois… que je ne pourrais plus me passer de cette sensation… C’est tellement agréable. Je sens ses lèvres embrasser ma nuque, et je suis subitement prise d’un violent frisson qui me crispe, et je me mords doucement la lèvre. O-oh ! C’était… Très agréable !

Il se redresse, et je n’ose pas soutenir son regard, encore perturbée par ce que je viens de ressentir. Je ne pensais pas qu’un simple baiser dans la nuque me mettrait dans cette état… Est-ce… un point sensible ? Une zone plus érogène ? Ou quelque chose du genre ? Mmh… Il me fait découvrir mon propre corps…
Il me passe le gel douche, et je lève les yeux vers lui pour lui sourire doucement. J’attrape la petite bouteille d’échantillon de l’hôtel, et, plutôt que de le verser dans ma paume, je me rapproche de lui pour fermer l’eau. Je recule et je le regarde avec un petit air taquin, avant de verser le gel directement sur lui. Après ça, je lui donne le flacon et commence à savonner ses épaules, et, concentrée sur ce que je fais, je découvre petit à petit sa peau.

▬ J'imagine que je suis autorisé à te savonner ?

Je lève les yeux vers lui, et quand je vois son sourire malicieux, je ne peux pas m’empêcher de rire doucement. Bien sûr qu’il a le droit ! Mais… Je le regarde mettre du gel dans sa paume, reposer la petite bouteille et quand il se tourne vers moi, prêt à en découdre, je lâche, un sourire en coin.

 

▬ Et si je te disais, non ?~

Je souris plus largement en lui rendant son air malicieux, et me délectant de sa réaction. J’avais envie de jouer. Je ne sais pas pourquoi ~ Je ris un peu plus et prends doucement sa main pour la poser sur le haut de ma poitrine, l’invitant à me savonner comme il lui plait. Ses doigts me font encore frissonner et je me concentre sur ma tâche.

▬ Attention à ne pas glisser aussi.

À son commentaire, je lève les yeux vers son visage, haussant un sourcil. Ne pas glisser ? Pourquoi je glisserais ? Je ne suis pas une enfant… S’il fait référence à la racine et bien… Il va falloir qu’il comprenne que c’était vraiment… Inattendu pour moi ! Je ne suis pas maladroite de base ! Mais visiblement, ça l’amuse beaucoup. Alors, gardant mon calme, essayant de ne pas me vexer, je continue de savonner son torse, massant ses pectoraux puis descendant vers ses abdos.

 

▬ Pas de risque ! Je ne suis pas maladroite ! La racine m’a surprise. C’est tout.

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Il n’était pas convaincu par mes paroles, je le vois à son haussement de sourcil, et j’avoue que ça me frustre un peu. Je ne suis pas maladroite ! Je n’ai aucun souci à marcher en talons, il m’arrive très rarement de perdre l’équilibre, et j’ai toujours fait attention où je mettais les pieds. Mais il a fallu d’une fois, devant lui, pour qu’il me pense maladroite. C’est presque injuste. Mais au moins, sa réaction me distrait de ses mains qui me savonnent et des frissons qu’il me procure. Je suis tellement sensible à son toucher, tous les endroits qu’il frôle me brûlent et me picotent à la fois. C’est à la fois agréable et, vraiment intriguant. Ses mains descendent sur mon ventre et je frissonne encore, incapable de retenir les réactions de mon corps. Mon corps lui répond avec tellement de simplicité, comme s’il le possédait et en faisait ce qu’il voulait. Et je me mets à espérer que je provoque la même chose chez lui. Mes mains descendent sur ses hanches pour remonter dans son dos, me forçant à me rapprocher de lui. Je veux être proche de lui, comme si j’avais besoin de sa proximité pour véritablement croire ce que je vis. Si je ne le touche pas, s’il ne me touche pas, j’aurais comme l’impression d’être dans un rêve fabriqué de toutes pièces par mes désirs inavoués.
Puis, ses mots me font faire la moue, une petite moue boudeuse, alors que je lève les yeux vers lui. Comme je le disais, ce n’est pas parce que j’ai été maladroite une fois, que je le suis pour l’éternité ! Mais je n’ai pas envie de me battre avec lui. Pas maintenant, pas sous la douche, pas quand ses mains parcourent mon corps pour me savonner. Ses mains glissent dans mon dos pendant que les miennes découvrent ses omoplates, sentant ses muscles se tendre légèrement sous mes doigts. C’est… fascinant, et tellement agréable. Je baisse les yeux sur son torse, me concentrant sur ce que je sens, et me concentre sur ma respiration, devenant de plus en plus laborieuse en sentant mon cœur accélérer encore. Puis, mon entêtement prenant finalement le dessus, je finis par dire.

 

▬ J’ai été maladroite une fois… Ça ne fait pas de moi ce que je suis-

Mais je suis coupée par ses mains qui viennent attraper les miennes. Je relève les yeux vers lui, rougissante. Qu’est-ce qu’il se passe ? Il veut que j’arrête ? Je suis un peu déçue qu’il m’arrête… Je ne comprends pas vraiment. Mon regard planté dans le sien, je l’observe, mon cœur battant à la chamade. Dieu qu’il est beau. Ses cheveux mouillés tombent légèrement sur son front, ses yeux gris m’hypnotisent et sa bouche m’appelle… Mes yeux se posent sur elles… Ses lèvres… Ses lèvres fines… Et je déglutis. Puis doucement, il se rapproche et les pose sur les miennes. Mes doigts enserrent doucement les siens alors que je ferme les yeux.
Puis, à mesure que le baiser se prolonge, il devient plus entreprenant, me coupant le souffle. J’y réponds, avec ferveur, et tant d’envie. Les papillons se réveillent encore dans mon ventre et je me perds contre lui, me rapprochant pour coller mon corps au sien.
J’aime tellement ce contact… Sa peau douce et chaude contre la mienne… J’ai envie de graver cette sensation sur ma peau, qu’elle ne parte plus jamais.
Puis, doucement, il finit par rompre le baiser, et, haletante, je rouvre les yeux sur lui.

▬ Je crois que je ne pourrais pas me laver si tu es avec moi.

Il ne pourra pas se laver avec moi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je le distrais trop ? Lui aussi ? Essayant de récupérer ma respiration normale, je murmure, totalement sous son charme.

 

▬ Tu préfères que je m’en aille ?

Je n’ai pas envie de partir. Je ne veux pas le laisser. Je veux qu’il me garde contre lui, tant pis pour la douche. Mais je lui laisse le choix. Je ne veux pas le forcer à m’avoir près de lui. Je ne sais pas ce que je suis exactement pour lui… Un coup d’un soir ? Un plan cul ? Ou alors… Ai-je un autre intérêt ? Je ne sais pas vraiment. Et j’avoue… que je ne sais pas non plus ce que je veux, ce que j’attends de lui à présent. Je n’arrive pas à qualifier le type de relation que je veux… Ça sert à rien d’y réfléchir. Arrête de te prendre la tête, Lilith.

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Mon cœur se serre et je me sens un peu perdue. Que veut-il dire exactement ? Est-ce qu’il n’aime pas ma proximité ? Alors qu’il me garde contre lui ? Alors que je sens encore sa peau contre la mienne, et alors qu’il m’a embrassée jusqu’à me faire perdre mon souffle ? Cet homme me rend dingue, je n’arrive pas à penser à autre chose qui n’aurait pas de rapport avec lui. Ses mots me hantent, ses lèvres, ses mains… Tout… Je l’ai devant moi et une petite voix me chuchote de le faire mien. Mais une plus grande, me rappelle la raison de ma présence à l’institut, et me perd encore plus. Quelle voix écouter ? La raison…ou le cœur ?

Mais alors que cette boule reste dans le creux de mon estomac suite à ses mots, je le vois secouer la tête, m’éclaboussant légèrement le visage au passage. Un petit sourire se forme sur mon visage et je me l’essuie doucement du bout des doigts.

▬ Non, je ne préfère pas que tu t'en ailles.

Ses mains glissent dans mon dos, me laissant un long frisson qui me parcourt et je me retrouve contre lui, les joues rougissantes sous la surprise et le plaisir d’être de nouveau dans ses bras. Comment en l’espace de si peu de temps, puis-je devenir accro à son odeur et à son toucher ? Et être si heureuse qu’il ne veuille pas que je m’en aille ? Je n’ai pas envie de partir. Je veux y rester pour toujours. Je crois que je ne pourrais pas me contenter d’une seule fois.
Son visage s’enfouit dans mon cou et je ferme les yeux, écartant légèrement ma tête pour lui donner plus d’espace. Et quand je sens ses lèvres déposer de doux baisers sur ma peau, mes mains viennent, à leur tour, se glisser dans son dos, redécouvrant sa musculature.
Ses lèvres remontent de plus en plus, se rapprochant dangereusement de mon oreille et quand il me demande si on est propre maintenant, je suis de nouveau prise de longs frissons et me mords doucement la lèvre inférieure.
Il faut qu’il arrête de me séduire de la sorte ! Sinon, je ne pourrais pas le laisser partir de la soirée… L’eau qui goutte encore sur mon corps, la température plus fraîche de la pièce, ses baisers et sa voix si sensuelle à mon oreille, me rendent folle et me donnent la chair de poule.

 

▬ T-tu as raison…

À contrecœur, je me détache de lui, mes doigts glissant sur ses hanches et je tourne pour sortir de la douche. Je passe mes mains dans mes cheveux mouillés pour les essorer et les coiffer légèrement. Puis j’attrape une grande serviette de l’hôtel et l’enroule autour de moi, les gouttes d’eau perlant encore, de mes cheveux à ma poitrine, pour se faire aspirer par le tissu moelleux de la serviette.
Je me sens tellement bien, cotonneuse, et l’avoir près de moi fait vraiment la différence. Je me tourne vers lui, ne sachant pas vraiment ce que je dois faire. J’aimerais rester… Mais peut-être qu’on ne devrait pas ? Peut-être qu’il faudrait qu’on retourne sur l’île, avant que le dernier bateau parte ? Qu’est-ce qu’il veut faire lui ? Qu’est-ce qui est le plus raisonnable ?

 

▬ Ange… Je… Est-ce qu’on devrait partir ? Et retourner sur l’île, maintenant ?

Je l’observe avec un regard perdu, les yeux plantés dans les siens, alors que je m’appuie contre le lavabo de la salle d’eau. Je veux rester avec lui… je veux dormir ici… Je n’ai pas envie de partir. Mais si on arrive ensemble demain matin… ce ne sera pas suspect ? Il n’y aura pas de problème ?

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Je ne sais pas quoi écouter… La raison ou mon désir ? J’aimerais rester avec lui, dormir dans ses bras, continuer de respirer son odeur, que cette bulle dans laquelle on se trouve ne s’éclate pas encore, et qu’on puisse encore profiter l’un de l’autre. Mais la raison me rappelle la véritable raison de ma présence sur l’île, de ma mission, de Mia, et de cette image que je dois maintenir. Je ne peux pas prendre le risque qu’on nous voit revenir ensemble… Et je veux encore moins que cette histoire arrive aux oreilles de Donatien Elpida, ma cible, mon suspect. Je dois gagner sa confiance, et ce n’est pas en rentrant sur l’île avec un de ses ennemis que je vais y arriver. Je sais qu’il m’apprécie, cette rose en était un indice. Je ne peux pas me permettre de compromettre ça.

Je pousse un soupir alors que j’attrape la brosse de l’hôtel pour me peigner les cheveux, ne souhaitant pas qu’ils finissent emmêlés. Alors, silencieusement et continuant de le regarder enrouler une serviette autour son bassin, j’attends sa réponse, espérant secrètement qu’il me retiendra.

▬ J'en ai aucune idée. D'un côté la chambre est payée, autant l'utiliser. De l'autre, si on arrive ensemble demain, y'aura forcément des rumeurs et...

Ne me demande pas de partir… Dis-moi de rester… Convainc-moi Ange… S’il te plait…

▬ Tu sais quoi ?

Il s’avance, sortant de la salle de bain et, le cœur battant, je le suis, attendant sa réponse avec nervosité. S’il te plait… Gardes-moi près de toi… Je ne veux pas partir tout de suite. Je suis fatiguée, je n’ai pas envie de sortir dans le froid pour prendre un bateau… Et encore moins sans toi. C’est bien connu, mais la nuit n’est pas ce qu’il y a de plus prudent. Pour personne, et encore moins pour une femme. Je veux rester au chaud avec lui.

▬ Au pire, on dort ici et on repart ensemble demain, en laissant les gens dire ce qu'ils veulent. En mode... Comment on dit déjà ? "Carpe Diem" ?

Mon cœur s’affole dans ma poitrine alors que je le regarde avec surprise. Il veut… prendre le risque ? Ça ne le dérange pas que les gens parlent de nous ? Je me mords la lèvre, retenant avec peine un sourire d’étirer mon visage alors qu’il s’assoit dans le grand lit où on a… enfin voilà… Et je reste là, à l’observer, encore incrédule. C’est vraiment une bonne idée ? J’en meurt d’envie… Mais Donatien… Et je suis là depuis pas si longtemps… Est-ce qu’ils ne vont pas se dire que je couche pour gagner en grade ? Mais… Ange n’est plus le directeur ! Il n’y a plus ce genre de risque, si ? Je n’ai pas envie qu’ils pensent ça alors que je le fais parce qu’il me plait sincèrement… Je suis incapable de coucher pour ce genre de chose…
Encore perdue, j’hésite à le rejoindre, mais quand il me tend la main et m’avoue qu’il a envie de dormir avec moi, je craque.

Comment je pourrais résister à une demande pareille ?!

Rapidement, je m’avance vers lui, attrapant sa main tendue pour le rejoindre sur le lit, et doucement, ma main libre glisse de sa mâchoire à sa joue alors que j’approche progressivement mon visage du sien. Je ne peux pas détacher mon regard de ses yeux gris, de son visage… de ses traits fins… de ses lèvres à la fois fine et légèrement pulpeuses. Elles sont douces, je le sais maintenant, et on pourrait croire qu’y gouter une fois suffirait à assouvir mon fantasme, mais, ce n’est pas le cas. Cette fois n’a fait que faire grandir encore plus ce désir. Je veux les gouter encore… Alors, sans pouvoir me retenir, un genou sur le matelas et légèrement penchée vers lui, mes doigts se serrant dans ses cheveux, et autour de sa main qui tient la mienne, mes lèvres retrouvent un contact délicieux avec les siennes. Je ferme les yeux, et, sans rompre le baiser, je monte sur le lit pour le rejoindre, collant mon cœur au sien. Puis, légèrement haletante et rougissante, je m’écarte pour le regarder et lui sourire.

 

▬ J’ai aussi envie de dormir avec toi.

Tant pis pour Donatien. Tant pis pour les rumeurs. Jusqu’à maintenant, je n’ai jamais vécu ça. Je n’ai jamais agi sans réfléchir. J’ai toujours fait ce que je pensais devoir faire et non pas ce que je voulais. Et cette fois, avec Ange, je ne veux pas regretter… En l’espace d’une soirée, il m’a fait découvrir tellement plus qu’en 25 ans… Et… Ce n’est pas désagréable. Je veux en savoir plus, en découvrir plus. Mais surtout, je veux le découvrir lui. Je me redresse alors, quittant ses bras pour faire le tour du lit et m’installer à côté. Tiens… autre chose qui me sort de mes habitudes… Dormir… nue.

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Son toucher m’électrise toujours autant, et parfois je me demande comment j’ai pu me retenir de me jeter dans ses bras. Je ne sais pas si je regrette d’avoir attendu ou pas. Peut-être pas en y réfléchissant, ça ne se serait sûrement pas passé comme ça si on l’avait fait plus tôt, et j’aime ce moment qu’on partage en ce moment. Cette tendresse que je sens dans ses gestes. Son regard bienveillant qui se pose sur moi. Je me sens libre. Libre d’être moi-même, libre d’écouter mon cœur. Et je pense, en toute honnêteté, que cela n’est jamais arrivé auparavant. Ça m’effraie, mais me soulage tout à la fois. Il dégage doucement mon visage et mes joues s’enflamment.
Je veux dormir avec lui. Je veux passer toute la nuit avec lui. Rester contre lui, lui parler, apprendre à le connaitre jusqu’au lever du jour, comme des collégiens. Je suis toujours sur lui, à califourchon, et quand il se laisse tomber dans le matelas, me regardant avec cet air taquin et absolument craquant, mon cœur manque un battement.

▬ Vraiment ? Parce que j'étais pas sûr.

Je fais doucement la moue, mais ne peux pas m’empêcher de sourire. Il joue, je le vois bien. Et j’avoue que ce n’est pas déplaisant. Je me redresse pour aller de l’autre côté du lit, sans le quitter du regard. Ça m’embarrasse un peu de dormir nue. Je ne l’ai jamais fait, et je sais que je vais me sentir vulnérable mais… ce serait stupide de remettre ma robe pour dormir… Et il m’a bien vu nue à plusieurs reprises ce soir. Alors c’est idiot d’être soudainement intimidée. Et puis zut ! Prise d’un nouvel élan, je défais la serviette autour de mon corps, la laissant s’écrouler au sol avant de me glisser sous les draps, à ses côtés.
Je frissonne doucement, victime de la fraicheur du linge. C’est agréable… C’est doux. Je remonte la couette sur ma poitrine pour me couvrir quand des gouttes d’eau viennent s’écraser sur mon visage. Je ferme un œil par réflexe pour finalement le regarder secouer la tête pour s’ébrouer comme un étalon, ce qui m’arrache un petit rire.
Il finit par me rejoindre, et je l’observe, dans ses moindres gestes, comme fascinée par ce qu’il dégage. C’est un homme incroyable. Élégant… Intelligent… Attentionné… Drôle… Jamais je n’aurais imaginé avoir la chance de partager son lit. J’ai encore cette sensation que c’est un rêve et que je vais me réveiller. Mais je ne veux pas. Je veux que ça continue encore. Il retire sa serviette, et quand il la jette un peu plus loin, je ne peux pas empêcher de nouvelles rougeurs de me monter aux joues. Quoi qu’il fasse… Il est sexy. C’est complètement dingue !

Il me fascine.

Il se tourne finalement vers moi, et son sourire me sort de ma torpeur.

▬ Hé, je me disais qu'on pourrait en profiter pour faire un peu plus connaissance ? Et pour ça j'ai un petit jeu.

 

▬ Un jeu ? Quel genre ?

Il se rapproche de moi et je frissonne en sentant ses jambes entrer en contact avec les miennes. Il approche son visage du mien, son expression devenant… indescriptible… et j’hausse un sourcil avec un sourire en coin amusé.

 

▬ Qu’est-ce que tu fais ?

Il finit par sourire de sa bêtise et je glousse. Il est bête. Je lève les yeux au ciel et quand je sens sa main prendre de nouveau la mienne, mon regard se plante à nouveau dans le sien. Elle est chaude… grande… et tellement agréable. J’ai envie qu’il me prenne dans ses bras.

▬ On se pose des questions, et si on n'a pas envie de répondre parce que trop personnel ou juste, question posée trop tôt, on doit un service à l'autre quand l'autre le souhaite. Qu'est-ce que t'en penses ?

C’est une sorte de jeu de la vérité avec des gages si on ne répond pas quoi. Mmh… Je fais mine de réfléchir, mais j’avoue que j’ai quelques questions concernant les services. Ça me fait un peu peur… je ne le connais pas. Mais en même temps… C’est l’occasion de lui poser toutes mes petites curiosités et d’apprendre à le connaitre…

 

▬ Mmh… Quand tu dis des services… C’est quel genre de services ?

Je n’ai pas envie de me mettre dans l’embarras pour un jeu. J’ai passé l’âge. Et, en même temps… Est-ce que j’ai déjà joué à un tel jeu ? Je ne pense pas… On pourrait donc penser que je n’ai pas eu de véritable vie étudiante… C’est peut-être l’occasion ? Ok ! Laissons tomber l’embarras ! Je lui fais confiance ! Je finis par lui sourire et me rapproche de lui, serrant sa main dans la mienne.

 

▬ Ok ! Tu veux commencer ? Donne-moi un exemple tiens ! Je n’ai jamais jouer à ce genre de jeu.

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Il me fait découvrir tellement de choses. Tellement, que je me demande si j’ai vraiment vécu correctement jusqu’à maintenant. Est-ce que j’ai véritablement profité de mon enfance ? De mon adolescence ? Et de ma vie étudiante ? J’étais tellement perturbé par l’absence de Mia, que je me suis oubliée… Je suis stupide… Mais comme on dit, mieux veut tard que jamais ! Et pour cela, je suis vraiment heureuse d’avoir rencontré cet homme, non, cet apollon. Et le fait qu’il soit dans le même lui, rend la chose tellement irréelle, et tout autant excitante.
Je lui demande le type de services que l’on peut donner, et quand il me sourit, je ne peux que sourire en retour, attendant sa réponse.

▬ Pas de trop gros non plus, mais peut-être servir le café chaque matin pendant une semaine à l'autre ou alors faire sa lessive pendant trois jours, ce genre de chose. Rassure-toi, je ne vais pas te demander de danser la macaréna en plein milieu du réfectoire.

J’éclate de rire à ses mots. Encore heureux ! Si ça avait été ça le gage, j’aurais répondu ! Peu importe la question ! Je ne veux pas me faire honte, et encore moins devant mes collègues ! Je veux être bien vue ! Surtout qu’il serait le seul à comprendre et à rire… Mais en y pensant… Ce n’est pas si déplaisant… Ce serait comme un délire secret… Quelque chose qui nous lie…
Je me rapproche donc de lui, ma main serrant la sienne, alors que mes jambes se collent aux siennes. Il est brûlant… C’est agréable… Et son odeur… Il faut que je me concentre ! Je lui demande de commencer, pour me donner un exemple, et il s’exécute.

▬ D'accord... Par exemple, je te pose la question de tout à l'heure sur Mia, et tu refuses d'y répondre. Comme "punition", je te donne le gage de, hum... M'apporter demain mon repas dans mon bureau et qu'on le mange ensemble.

Je ris encore. C’est vraiment gentil comme gage ! Presque contre-productif ! Pour je répondrais si je peux manger avec lui ? C’est idiot !

 

▬ Si c’est ce genre de gage, je ne vais jamais vouloir répondre ! Ça ne me dérangerait pas de te faire à manger pour ensuite manger avec toi !

Mon rire ne s’arrête pas. Cette situation m’amuse ! Et en même temps, je suis curieuse. J’ai tellement de questions ! Et j’ai envie de savoir ce qu’il voudrait me faire faire si je ne réponds pas. Je pense que j’apprendrais plein de choses sur lui. Mais… Maintenant que j’y pense… Moi aussi il faut que je réfléchisse à des gages !

▬ Je commence. Quelle est le moment le plus gênant que tu aies vécu ?

 

▬ Le moment le plus gênant ?

Je me mets à réfléchir… J’ai toujours fait très attention à ne pas me faire honte… Alors un moment gênant… Je n’ai pas vraiment de souvenir de quand j’étais petite… J’ai sûrement déjà dû me faire pipi dessus… comme tous les enfants, alors ce n’est pas vraiment une anecdote croustillante… Parce que ça doit sûrement être ce qu’il recherche… Mmh… Je suppose que si je ne sais pas… c’est comme refuser de répondre… Oh. Il risque d’être un peu déçu de ma réponse mais c’est la seule chose actuelle qui me vient.

 

▬ Pour être honnête, je suis quelqu’un qui fait toujours attention à son image. Je me suis rarement mise dans une situation embarrassante… Alors tu risques d’être un peu déçu de ma réponse mais, j’avoue que quand j’ai trébuché à cause de la racine, je me suis sentie très bête ! Bon… Après, j’ai bien dû me faire pipi dessus une fois dans ma vie quand j’étais petite.

Mon sourire s’élargit, le regard joueur et m’allongeant sur le ventre, je pose ma tête sur mes mains pour l’observer. Je suis curieuse de savoir quel type de moment gênant il a eu lui~ C’est peut-être de la facilité de récupérer sa question, mais je m’en fiche !

 

▬ Et vous, Dr. Barrabil ?~ Un moment gênant à partager ?~

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

« Même au milieu d'un chagrin encore vif, le désir physique renaît. »

Entre devoir et désir

Bien sûr qu’il était déçu de ma réponse. J’étais plutôt sage, prudente, et je faisais toujours attention à mon image. Il faut croire que j’ai une petite fierté mal placée… Il fait la moue et je ne peux pas m’empêcher de rire. Désolée Ange. Il faut tenter autre chose avec moi~
Je tente la même question avec lui, espérant avoir des petites histoires croustillantes. Je pense que je ne devrais pas être déçue. Il n’est pas comme moi, je dirais même qu’il est mon contraire. Il devait sûrement faire pleins de fêtes, profiter de ses amis, s’amuser sans réfléchir aux conséquences.
Quand je l’imagine, jeune, insouciant, je suis presque jalouse, et je regrette presque de ne pas avoir été un peu comme ça moi aussi. J’ai parasité ma vie d’étudiante avec ma mission de venger ma petite sœur… C’est sur moi… Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même et sur mes « amis » qui n’ont pas réussi à me tirer loin de mes pensées.

Il inspire, réfléchit à ce qu’il pourrait me dire, et je l’observe avec un sourire, impatiente d’en savoir plus sur lui. Quand il s’allonge sur le dos, je me rapproche pour ne pas perdre ce contact que j’aime tant, ma main venant dessiner les lignes de son torse distraitement.

▬ Je ne sais pas si c'est vraiment gênant, mais ce n'était pas un bon moment à passer...

Mmh ? Je lui lance un air interrogateur alors qu’il se tait et il finit par se lancer, hésitant, honteux, pour mon plus grand plaisir.

▬ C'était à l'Institut, pour Halloween, en 2018. Une soirée déguisée avait été organisée, et j'avais pris quelques verres... Peut-être trop, d'ailleurs. Je ne sais pas si tu as rencontré Hyppolite, mais avant cette soirée on avait... Beaucoup de mal à s'apprécier.

Hyppolite ? Je me souviens de lui, je lui ai un peu parlé quand Mlle Dessanges se sentait mal pendant la réunion.

▬ Mais on était tellement bourrés, on a commencé à "copiner", si je peux dire ça comme ça... Et le lendemain matin...

Oh. Oh non j’ai peur ! Il n’a pas… Il rougit et mes yeux s’écarquillent. Non ! Sérieusement ?!

▬ Je n'ai aucun souvenir de ce qu'il s'y est passé, et honnêtement je préfère comme ça. Mais je me suis réveillé dans le noir, dans un cagibi, presque nu avec Hyppolite. Je tiens quand même à préciser que je pense, j'espère, qu'il ne s'y est rien passé de... Je te fais pas un dessin.

Je serre les lèvres, me retenant de rire. Mon regard s’éclaire et je me bats contre le rire. Je ne veux pas me moquer, mais ce qu’il vient de me raconter est digne des meilleurs films comiques américains !! Comment ne pas rire ?! Je finis par pouffer et lui sourit largement.

 

▬ Ne t’inquiète pas ! Je suis sûre que tu étais nu parce que tu avais simplement chaud. Ça arrive quand on boit, non ?

Il se tourne finalement vers moi et je viens me blottir contre lui. Pourquoi je suis aussi collante au juste ? Je n’ai jamais été comme ça… Peut-être qu’il vaudrait mieux que je m’éloigne un peu ? Je n’ai pas envie qu’il se lasse de mon contact…

▬ D'ailleurs, très chère, il faut annoncer un gage à chaque question. Techniquement, j'aurais pu ne rien répondre et m'en sortir.

Oh ! Oh zut ! C’est vrai ! Je le regarde surprise et quand il appuie sur mon nez, je rougis violemment, détournant le regard.

 

▬ Je pensais garder le même gage...

▬ Je te demande, pour celle-ci, un mois de massage quand je le veux et de la durée que je veux. Est-ce que tu as des regrets ? Si oui, lesquels ?

Donc le jeu continue. Je le regarde de nouveau, et quand il me demande quels sont mes regrets, je me fige. Je… Je ne veux pas lui mentir… Je ne veux pas dire un regret sans vraiment d’importance, mais en même temps… Je ne veux pas parler de Mia. Pas encore… C’est trop tôt. Bon… J’ai perdu je crois. Je me rapproche encore, cachant mon visage contre son torse et inspire profondément son odeur.

 

▬ T’as gagné. Je ne veux pas en parler… Pas encore. C’est… Un peu trop personnel.

Et surtout, significatif de la véritable raison de ma venue à l’institut. Car, si je regrette de ne pas avoir arrêté mes parents d’inscrire Mia ici… Pourquoi voudrais-je moi-même venir y enseigner ? Je ne suis pas stupide, et je pense que lui non plus. Mais même si je sais maintenant que je peux lui faire confiance pour protéger les patients, je ne sais pas s’il me rejoindrait dans mon combat contre les Elpida.

 

▬ Je suppose que tu m’appelleras dès que tu voudras un massage.

Je glousse et lève les yeux vers lui. Je me sens tellement bien dans ses bras… Mais j’avoue qu’à être sous les draps, au chaud, près de lui, avec ce qu’il s’est passé tout à l’heure, je commence à somnoler un peu. Je me mets doucement à bâiller puis le regarde, réfléchissant à une question. J’en ai une. Elle est plutôt simple… Mais j’avoue que j’aime savoir ce genre de choses.

 

▬ Ok… Alors ma question. Si tu ne réponds pas, tu devras…

Je réfléchis, cherchant un gage amusant, et qui me ferait plaisir. Mmh… Je l’observe, fronçant légèrement mes sourcils dans ma réflexion et me mords la lèvre… J’ai pas d’idée… Qu’est-ce que je pourrais lui demander ?... Sachant qu’il risque de répondre, autant que je ne donne pas un gage qui me tienne trop à cœur ! Puis une idée me vient et je pouffe de rire. Je suis gentille quand même. Il va y échapper facilement.

 

▬ Ok ! Pendant une soirée tous les deux, je pourrais te maquiller ! Et donc ! Ma question est… C’est quoi ta date de naissance ?

Je lui souris timidement, attendant sa réponse. Il va se moquer de moi je le sais… C’est une question stupide pour un gage enfantin… Je rougis légèrement, mais il finit par me donner sa réponse. Le 21 octobre 1993 donc… Il a bien… deux ans de plus que moi. Je souris tendrement alors que mes paupières commencent à se faire lourdes et que je sens les bras de Morphée m’entrainer. La chaleur… son odeur… son cœur qui bat au creux de mon oreille me bercent et m’apaisent. Ma respiration se fait plus lente, plus lourde elle aussi, et je m’endors contre lui, nue, en confiance.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia