contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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AraatanForum RPG Mono no Aware
Timeline : Printemps 2021

Eizenija VitolsInfirmière
Sam 10 Oct - 17:16
Quand vient la nuit...Avec BérylVERSEAU10 octobre : Célibataire, les rencontres d'une nuit sont palpitantes, certes, mais elles finiront par vous lasser. Vous aspirez à plus, et surtout, vous méritez plus.

Je déteste être ici.
Je déteste être coupée du monde. Je n'ai pas eu de nouvelle de mon amoureuse depuis déjà trois mois. De ma famille. De mes amis. Je perds mon letton et mon français à entendre de l'anglais de partout. Je ne suis pas moi-même ici, à devoir soigner avec les moyens du bord. A devoir me coltiner des chiards au nez plein de morve qui me demandent quand est-ce qu'ils vont revoir leur parent. Et bah devine quoi sale gosse, moi aussi je veux revoir des personnes.
Putain, je ne pensais pas que la situation s'éterniserait. J'ai suivi Victor et ait repris ma blouse d'infirmière parce que c'était ce qu'il fallait faire, et parce que je pensais que mes proches alerteraient les autorités. On ne devrait pas être là depuis trois mois putain. Mes cafés et mes thés au sucre me manquent. Mon horoscope me manque. Mes shampoings et masque à l'argile me manquent.
Heureusement, j'ai conservé mes vêtements et mon maquillage mais ma bouteille de fond de teint arrive déjà à sa fin. Alors que ça va être l'hiver, et j'ai une mine affreuse par cette saison. Je vais bientôt avoir le teint malade, les cheveux cassants et des cernes si bleues qu'on va s'interroger sur mon agresseur. Vraiment, je ne passerai pas l'hiver.
La nuit est sombre, le ciel a éteint ses étoiles. Seule la lune, ronde et lisse, essaie tant bien que mal de rester éveillée. J'ai eu besoin de fuir de l'Institut, besoin de m'éloigner du marmot dont les yeux crachaient des larmes dans la chambre avoisinante la mienne. Besoin de me casser.
Des résilles épaisses sous une jupe serrée, mon épais manteau à fourrure bleue et des ballerines, je me suis échappée de cet hôpital de fortune qui titille les plaisirs les plus intimes de l'égo de Victor. Sur la route, j'essaie de démêler mes cheveux trop lisses, trop clairs, trop secs. Pas besoin d'essayer de me maquiller ou de tresser mes mèches, ce n'est pas comme si j'allais croiser Carla Delevingue ou l'amour de ma vie à cette heure-ci.
Un vieux magazine sous le bras, une lampe dans la poche, j'erre sur l'île à la recherche d'un bon coin où me poser et me détendre. Putain, je veux tellement une tasse de thé chaud.
L'air est agressif, les températures basses. Le froid n'en vaut la peine qu'en Lettonie.
Je n'ai pas envie de rester sur mon territoire, alors je longe notre frontière avec le Village, n'essayant même pas de saluer la milice de Victor. J'accélère le pas, arrive au lac. Entre le cimetière et les rencontres déjà interdites qui se font, je n'ai pas envie de m'éterniser dans ce lieu glauque. Je jette un coup d'oeil au panneau d'affichage. Comme ça, ça recherche de la main d'œuvre au bunker ? Ca me fait rire. Donatien Elpida est pris à son propre piège.
Mais ce n'est pas bête. Il n'y a personne là-bas, et tout le monde dort sûrement. J'entre dans les bois, direction le bunker. Les ombres des pins m'offrent un décor de film d'horreur. Je vérifie au moindre craquement de branches que personne ne me suit, un peu flippée. Puis, arrivée aux grilles qui protègent le bunker, je me cale contre un tronc, emmitouflée dans ma doudoune. Je remonte la fermeture jusqu'à mon menton pour me protéger du froid. Mais à peine j'ouvre mon magazine, relisant pour la énième fois la demande en mariage d'un acteur pour une chanteuse que j'entend des pas. Des vrais. J'en suis sûre, quelqu'un est proche de moi.
Ni une, ni deux, sans bouger de ma position de boule, je me saisis de ma lampe, éclaire un visage pour bien le viser et lui jette ma lampe en plein dans le nez.

- Va te chercher une autre planque. Et la prochaine fois, mais un masque pour avoir l'air crédible. Tu n'as jamais vu Scream ?!

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Eizenija Vitols
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Lun 12 Oct - 15:56
Béryl se sentait un peu à l’étroit dans le bunker. Il n’était pas du genre à se promener dehors en plein milieu de la nuit, mais pour une fois, ce besoin impérieux c’était fait ressentir. Peut-être qu’à force de tout le temps se trouver à proximité des autres membres du bunker, il commençait tout simplement à étouffer. Il se sentait utile ici, conscient des traumatismes sévères subit par Lucy et Béatrice ou de l’état psychologique instable de Jessy. Mais il lui manquait son petit train-train quotidien. Les blagues entre collègues et la bonne ambiance de travail. Les voyages vers le continent pour aller voir ces parents, Alice ou ces sœurs. Il en venait même à regretter les railleries de certains sur son accent français très distinct lorsqu’il s’exprimait en anglais.

Il avait toujours l’espoir de voir arriver des secours, qui auraient tardés pour dieu sait quelle raison. Il avait beau aimé les longs treks dans la nature, celui-ci commençait à s’éterniser désagréablement. Il avait ramené quelques affaires à lui, de sa chambre dans l’Institut au bunker. Dont sa veste de trek Cimalp, grise et bleu foncée, qui était pour lui un trésor qu’il s’était offert l’année dernière. Légère, elle était très imperméable et le protégeait avec efficacité du vent. En dessous, ces traditionnels vêtements blancs d’infirmier, qu’il avait enfilé à la sortie du lit.

Il avait attaché ces cheveux pour que ceux-ci ne viennent pas se placer devant ces yeux et le gêner. Il n’avait pas osé récupérer son sac de trek ou même sa lampe de poche, de peur que sa petite escapade nocturne ne soit mal vu de ces colocataires. Il n’avait pas encore très bien saisi les règles qui régissaient l’intérieur du bunker, et n’était pas trop certain de savoir s’ils les enfreignaient ou non. Il demanderait au docteur Elpida demain, mais se voyait mal le réveiller en pleine nuit pour s’en enquérir. Il tapa le digicode de la grille, et s’engouffra dehors, après l’avoir bien refermée.

Une fois dehors, il remonta la tirette de sa veste, face au froid de la nuit. Il se mit à marcher sans vraiment savoir par où aller, tout simplement parce qu’il n’était pas du tout sûr de se souvenir des frontières des différents groupes formés ces derniers temps. Il avait un peu de mal avec ce côté territorialiste, c’était dommage de se scinder alors qu’ils auraient été plus fort tous ensemble.

Il eut à peine le temps d’entamer quelques pas dans la forêt, dont les bruits nocturnes lui rappelaient des moments de frayeur et de franche rigolade entre potes, qu’un faisceau de lumière lui fonça dessus, l’éclairant l’espace d’un instant avant de lui atterrir directement dans le nez.

- Aoutch.


Sonner autant que surpris, l’infirmier porta ces mains à son nez pour le frotter, comme si cela pouvait soulager la douleur fulgurante du projectile. Si les extraterrestres venaient tester le terrain pour faire atterrir leur soucoupe volante, il avait toujours espéré de leurs part un certain pacifisme. Il ne semblait pas saigner du nez cela dit Une voix déchira l’obscurité :

- Va te chercher une autre planque. Et la prochaine fois, mais un masque pour avoir l'air crédible. Tu n'as jamais vu Scream ?!


Certain que cette voix n’était pas celle des demoiselles du bunker, mais qu’elle lui disait quelque chose, il se saisit de la lampe qui était au sol et semblait toujours en état de fonctionner pour la tourner vers son assaillante. Deux yeux bleu pâle, des cheveux très clairs presque autant que son teint, habillées pour tout sauf une balade en forêt, facile de reconnaitre sa jeune collègue. Il baissa la lumière pour éviter de l’aveugler trop longtemps.

- J’aime pas trop les films d’horreur Eizenija, mais ta lampe ferait un excellent jump scare.


Il profitait que sa collègue soit familière avec le français pour lui parler dans sa langue natale. Il devait bien avouer que l’anglais n’avait jamais été son fort, ce n’était clairement pas pour ces compétences linguistiques qu’on l’avait engagé à l’institut en tout cas. Ça faisait presque bizarre de parler français. Il se rapprocha davantage, en douceur pour éviter de se prendre un deuxième objet non identifié dans la figure, persuadé qu’elle serait bien capable de lui envoyer une de ces chaussures au besoin, avant de continuer :

- Alors, comment va Miss Horoscope ?


Elle le reconnaitrait forcément, il ne pensait pas que quelqu’un d’autre l’ai jamais appelé comme ça dans le service. Peut-être Béryl aurait-il pu plutôt s’interroger sur les raisons pour lesquelles sa collègue se trouvait au beau milieu des bois en pleine nuit, mais cette question ne lui traversa pas spécialement l’esprit.
Béryl Brambasi
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Eizenija VitolsInfirmière
Mar 13 Oct - 19:56
Quand vient la nuit...Avec BérylVERSEAU10 octobre : Célibataire, les rencontres d'une nuit sont palpitantes, certes, mais elles finiront par vous lasser. Vous aspirez à plus, et surtout, vous méritez plus.

Quitte à être éblouie, autant que ce soit par le soleil plutôt que le faisceau froid de ma propre lampe torche. Mon projectile devient une arme sensible dans les mains de l'autre abruti. Je porte mon magazine sur mon front en visière pour mieux distinguer celui qui est venu me faire une apparition digne d'un joli film d'horreur - une nana hyper sexy dans les bois qui n'a pas de réseau se fait surprendre par un mec dans l'ombre, on tient un scénar classique là. Dans ce coin, c'est soit un psychopathe du bunker soit un hipster des électrons libres. De ce que j'aperçois, il n'a pas le gabarit osseux d'Elpida ou la taille immense de son conseiller. J'élimine alors la possibilité d'un aliéné du bunker et penche plutôt sur la théorie d'un adolescent de la plage. Et si je n'ai plus toute ma vue, mon ouïe est encore fonctionnelle et, au cri qu'il a poussé lorsqu'il a reçu ma lampe dans le pif, c'est certainement un puceau qui s'est perdu pour rejoindre celle qui lui prendra sa virginité. L'affaire va vite être réglée, je n'ai qu'à lui indiquer le chemin vers le lac, ou plutôt vers le début d'une nouvelle intimité. J'espère pour lui qu'elle sera moins ennuyeuse que la mienne.

- J’aime pas trop les films d’horreur Eizenija, mais ta lampe ferait un excellent jump scare.

Je pince mes lèvres entre elles, les rentrant dans ma bouche dans une grimace serrée. Je détourne le regard ; je n’ai pas envie de voir l’expression naïve de Néryl. Véryl ? Méryl ? Ce médecin - psychologue ? psychiatre ? pédopsychiatre ? - est d’une lenteur fatigante. La seule fois où je l’ai sollicité c’était pour lui demander de me servir un café tant qu’il était du côté de la cafetière en début de réunion. Résultat j’ai eu un thé et un “Tiens Miss Horoscope”. Alors déjà l’astrologie ne se résume pas à un article dans le journal pour te dicter ton horoscope, espèce d’alien.
Et puis je me sens mal à l’aise en sa présence. C’est une des rares personnes que je n’ose pas regarder dans les yeux, trop perturbée par leur couleur et l’expression niaise qu’elle renvoie. Si t’es aussi perché mon gars, troque ta blouse pour un uniforme de patient.
Evidemment, il faut mille ans à cet escargot pour enfin baisser le jet de lumière. Je cligne plusieurs fois des paupières pour chasser les points jaunes qui dansent devant moi et me ré-adapter à l’environnement.
Je m’apprête à grogner quand, instinctivement, des mots français percutent mon vocabulaire anglophone. C’est alors que je me rends compte qu’il s’est exprimé en français. Est-ce Angie qui m’envoie un peu d’elle, un petit bout de France ?
Il s’approche. Je ne bouge pas. C’est la première fois que je le vois d’aussi près, et c’est bien suffisant. Je ne vois pas grand chose de son visage avec les jeux d’ombres et de lumière mais deux billes violettes continuent de luire dans l’obscurité ; comme ceux du chat de Cheshire guettant les faux pas d’Alice.
Alors je suis blonde. Je suis habillée de bleue. Je me suis - volontairement - perdue dans la forêt. Il a les yeux violets. Il a un sourire ineffaçable. Mais je ne suis pas cette débile d’Alice bien qu’il soit certainement ce perché de chat.

- Alors, comment va Miss Horoscope ?

Je soulève un sourcil, blasée. Donc c’est l’heure et le moment de faire la conversation ? Déjà, à l’institut, je ne lui aurai pas raconté ma vie, alors encore moins maintenant. Il faut qu’il accepte que deux signes similaires ne peuvent pas vraiment s’entendre. S’il avait voulu avoir une conversation avec moi, qu’il soit Taureau ou Lion ; mais pas un signe d’eau, et encore moins un Verseau.
Je rabats ma visière de fortune et ramène mes genoux contre ma poitrine, en position boule pour lutter contre le froid. J’enfonce mon menton dans la fourrure de mon manteau et toise Néryl. Téryl. Qu’importe.

- Miss Horoscope va bien, elle s'est dit que la saison était belle pour bouquiner, alors pourquoi pas ? En plus, avec un peu de chance elle verra son grand ami Géryl !, j’ironise dans de grands gestes, dans un français à l'accent approximatif.

De plus près je vois mieux ses vêtements. Avec sa queue de cheval et son accoutrement, ainsi que le peu qu’on ait entendu sur sa sexualité, je me demande pourquoi il a fallu que le seul autre gay de l’Institut soit un débraillé comme lui.
Je lève les yeux au ciel.

- Et toi, tu fais quoi Mister …

Bonne question. Qu’est-ce que je peux trouver de pas trop offensant ? Quoique, ça le ferait peut-être partir ?

… Mister Caillou. Tu cherches un quelque chose ?

Je ne sais pas, il a les habits d'un creuseur de terre, de chercheur de cailloux, de grimpeur de rochers.

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Eizenija Vitols
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Mer 14 Oct - 23:39
Miss Horoscope comme il l’appelait, travaillait rarement avec lui mais Béryl avait une bonne mémoire des noms. Une bonne mémoire des gens en réalité. Il ne s’en rendait pas spécialement compte, ne s’y était pas forcément entrainé, mais il était attentif à des détails parfois surprenant sur les autres tout comme il était capable de rater des choses absolument évidentes.

Par exemple, il était certain de ne jamais avoir aperçu sa collègue sans une touche de bleu. Il l’avait entendu parler français au téléphone avec sa copine -d’où ce changement de langue opportun. Il savait qu’elle aimait l’astrologie et avait retenu sa date d’anniversaire après que Marga -la doctoresse flippante- ne lui offre un café d’anniversaire au lieu d’un gâteau. Une étrange coutume dont il avait du mal à supposer la provenance. Il ne cracherait pas sur un bon café cela-dit, c’était devenu un met rare.

Mais après les échanges de regard étrange entre elle et le docteur Graham, il en avait déduit qu’ils étaient parents. Il était certain qu’elle avait un faible pour la doctoresse flippante vu qu’elle trainait toujours à deux. Il pensait qu’elle détestait les ragots et qu’elle aimait les enfants (en même temps, elle s’était beaucoup occupée de la gamine qui braillait désormais dans le bunker). Son attitude débrayée n’aidait pas, mais pour lui elle devait avoir 23 ans tout au plus.

- Miss Horoscope va bien, elle s'est dit que la saison était belle pour bouquiner, alors pourquoi pas ? En plus, avec un peu de chance elle verra son grand ami Géryl !


L’accent suffisait à brouiller les pistes. Il était certain qu’elle l’avait appelé Béryl. Nouvelle preuve qu’il était tout à fait normal de connaitre le prénom des personnes que l’on croise peu dans les couloirs. Elle avait l’air d’avoir froid. On avait pas idée de se promener habillée comme ça en pleine nuit cela dit, c’était l’idéal pour attraper un rhume. Et il ne comprenait pas pourquoi elle avait l’air de lui en vouloir avec son ton sarcastique. Ce n’était pas lui qui a fait les mauvais choix en sortant de chez lui. Mais bon, elle sortait à peine de l’adolescence, c’était peut-être quelques relents persistants de cette période un peu ingrate, ça arrivait souvent. Il était persuadé par exemple, que ça sœur cadette n’en était jamais vraiment sortie.

- Et toi, tu fais quoi Mister …Mister Caillou. Tu cherches un quelque chose ?


Elle était douée. Ça ne lui allait pas trop mal. Il avait un nom de minerai et aimait la montagne. Alors caillou, c’était pas trop mal. Il était impressionné par son sens de la déduction. Il aurait été bien incapable d’en faire autant. Pour la recherche, elle n’y était pas tout à fait cela dit. Remarque, il fuyait un peu le bunker pour rechercher le calme et la tranquilité de la nuit. Après une analyse objective de la situation, force était de constaté que l’intégralité des membres du bunker gardait des séquelles des évènements de l’été. C’était un comble pour lui de ne pas encore être parvenu à quelque chose avec l’un d’entre eux. Mais bon, ces choses-là prenait du temps. Il répondit, dans un nuage de buée :

- Juste un bol d’air frais.


Et parler à un autre être humain que ceux qui se trouvait de l’autre côté du grillage, c’était un sacré bol d’air frais ! Face à la boule pitoyable que formait Miss Horoscope, luttant contre le vent, il décida qu’une intervention était nécessaire. Il tira la fermeture éclair de sa veste avant de s’asseoir en tailleur à côté de sa collègue, déposant la lampe entre eux. Il retira sa veste et la lui passa sans faire de manière. Si elle ne la mettait pas, elle allait attraper la crève. Et il était certain que même chez Graham, les médicaments étaient trop précieux pour être bêtement gaspillés. Lui n’avait pas facilement froid, à force de gambader dans les montagnes, il devait avoir développé une sorte d’immunité. Dans le même temps, il lui demanda :

- Tu l’as relu combien de fois ton magazine ?
Béryl Brambasi
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Eizenija VitolsInfirmière
Sam 17 Oct - 16:29

Quand vient la nuit...Avec BérylVERSEAU10 octobre : Célibataire, les rencontres d'une nuit sont palpitantes, certes, mais elles finiront par vous lasser. Vous aspirez à plus, et surtout, vous méritez plus.

Une promenade de santé. Une recherche de la tranquillité. Un besoin de sortir. Ou, vue sa tenue, une expédition au cœur de la Nature. Dormir avec les ours à la belle étoile pour être en communion avec les esprits de la forêt. Toutes ces propositions auraient convenues. Mais non, Monsieur sort d'un bunker de psychopathes au milieu de la nuit en période de tensions pour :

- Juste un bol d’air frais.
- Et tu es obligé d'aller en dehors de ton territoire pour ça ?

Est-ce qu'il est plus malin qu'il en a l'air ? Est-ce qu'il surveille toutes les nuits les abords extérieurs du bunker pour manipuler les autres, jouant de ses yeux inoffensifs pour tous nous avoir un à un ? Elpida est assez tordu pour utiliser ses pions de cette façon. Et bien je ne tomberai pas dans le panneau. Je ne lui dirai rien, mais en retour je vais lui tirer les vers du ne... Qu'est-ce qu'il fait ? Pourquoi il se dessape ? Il n'a pas froid ? Pense-t-il vraiment qu'un strip-tease est une technique de manipulation imparable ? Qu'il aille la tester sur quelqu'un d'autre parce que ce n'est pas avec son gabarit qu'il va dégager des ondes irrésistibles. En plus, avec le froid, il va avoir la peau frissonnante et les tétons qui pointent. Quitte à faire ça, autant avoir un peu de musique et aller au chaud. Moi aussi je peux faire péter les nichons.
Deux homos qui se séduisent pour mieux se manipuler, du jamais-vu.
Mais, bizarrement, il ne retire que sa veste pour... la poser sur mes épaules. Enfin, sur l'épaisse fourrure de mon manteau. Je pourrais gerber. Il se croit où ? Dans une comédie romantique ? On est en 2020, les mecs n'ont plus besoin de donner leur veste aux filles quand il fait froid. Je viens de Lettonie en plus, j'ai une bonne résistance aux basses températures. Pourquoi croit-il que j'ai des résilles au lieu de collants en laine ?

- Tu l’as relu combien de fois ton magazine ?

Je soupire, captant la buée qui s'évade de mes lèvres. L'été s'en va quand les respirations se cristallisent. J'espère que je ne vais pas pourrir tout l'hiver ici.
J'ôte sa veste, la tenant du bout des doigts comme si c'était la Peste et la laisse retomber au sol. Mes pieds frottent le sol quand je me rapproche de Géryl, avançant dans ma position assise du mieux que je peux. Mes genoux touchent les siens. Mes mains posées dessus entrent en contact avec le tissu de son pantalon. Exactement la distance que je souhaite pour jouer mon meilleur numéro de menace. Je compte sur le peu de clarté de l'environnement pour que le bleu de mes yeux luise dans l'obscurité, repère glacé, miroir de l'aura que je cherche à dégager. Je plante mon regard dans le sien. J'adore faire ça : plonger au fond des iris de l'autre pour voir qui cédera en premier. Ca permet d'en savoir plus sur la personnalité de l'autre. Ca commence mal pour moi : je suis hyper curieuse de savoir pourquoi ses yeux à lui ont cette couleur jamais-vu.

- Laisse tomber ton masque tout de suite Géryl. Je vois clair dans ton jeu, et je ne te donnerai aucune information. Tu peux dire à ton chef d'aller se brosser.

Puis je récupère sans cérémonie ma lampe. Je la dirige sur Géryl pour l'éblouir, espérant que la lumière le fasse fuir et chasser les zones d'ombre de sa tête. Je peux mieux distinguer ses traits, sa posture, et les émotions qu'il place dans son expression. Est-il sincère ou juste très bon comédien ? Je ne lui ai plus adressé la parole depuis l'incident du café, je n'arrive pas à saisir sa personnalité.
Autant mettre les barrières de suite.

- Est-ce que je suis la première à qui tu fais ça, Sapuvis Oli ?, je lui demande froidement.

S'il a été manipulateur avec d'autres personnes de l'Institut, autant savoir qui. Je pourrais aller balancer les noms ensuite.

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Eizenija Vitols
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Lun 19 Oct - 1:52
Il aurait pu s’y attendre, mais miss Horoscope refusa sa veste aussi surement que si elle avait été empoisonnée et la rejeta au sol comme elle se serait débarrassée d’un vieux mouchoir. Bon, et bien sa veste resterait entre eux pour le moment, inutilisée. L’homme était au moins aussi buté qu’Eizenija. Elle ne l’avait pas encore chassé et ce n’était pas si mal, vu le premier assaut difficile où il s’était fait agresser par une lampe de poche sauvage. Il ne pensait pas sa collègue… son ex-collègue ? aussi revêche.
L’air frais et vivifiant de la nuit traversait doucement les couches de son polar. C’était l’une des choses qu’il préférait lorsqu’il dormait à la belle étoile. Ça et les marshmallows grillés bien entendu. Les bruits de la vie nocturne autour d’eux ne passait pas loin derrière. L’autre jour, il avait cru entendre un grillon chanté. Il aurait aimé qu’il y en ai sur l’île.

Eizenija se rapprocha tout de même de lui jusqu’à ce que leurs genoux se touchent, captant l’attention de l’infirmier. Ces deux yeux se plantèrent dans ceux de Béryl qui découvrit à quel point Miss Horoscope était pourvu de belles iris. Ce bleu très pâle avait des airs de glaciers. L’infirmier se demandait comment il était possible d’avoir des yeux d’un bleu si pâle.

- Laisse tomber ton masque tout de suite Géryl. Je vois clair dans ton jeu, et je ne te donnerai aucune information. Tu peux dire à ton chef d'aller se brosser.


Il eut un sourire confus, lançant un regard circulaire autour d’eux. Ils étaient seuls. Elle s’adressait donc clairement à lui. A quoi jouait-elle ? Essayait-elle de pratiquer une sorte de rôle play un peu bizarre au beau milieu des bois, en pleine nuit ? Ou elle essayait juste de le faire rire ? Il avait la sensation de raté quelque chose. Certainement une référence cinématographique ou un truc du genre, il captait rarement ces trucs-là. En tout cas, il ne connaissait aucuns films qui ne possèdent de personnages principaux du nom de Géryl. Juste des Jerry, ça langue avait peut-être fourchée cela dit. Ça devait être un truc d’action en tout cas. Peut-être en lien avec ce fameux magazine qu’elle était venue bouquiner ? Il jeta un œil à la couverture, à la recherche d’un indice. Dans le noir, impossible de lire quoi que ce soit. Ou alors justement, ça venait d’un film d’horreur, vu qu’ils venaient d’en parler.

- Est-ce que je suis la première à qui tu fais ça, Sapuvis Oli ?


Oui, c’était clair que c’était ça. Elle sortait mêmes des mots dans d’autres langues. Typique des films d’espionnage. Pourtant, il avait des bases là-dedans, il avait vu pas mal de James Bond. Elle était déboussolante sa collègue. Il aurait pu essayer d’improviser quelque chose pour rentrer dans le délire du théâtre nocturne, mais il n’était vraiment pas fait pour les arts de la scène. Il se contenta donc d’être franc, ces yeux revenants au visage de son interlocutrice :

- Alors là, tu m’as largué, j’ai pas du tout la rèf’. Je regardais plutôt des thrillers, des comédies ou des capes et d’épée avec mes sœurs…

Il rajouta avec une certaine curiosité :

- Sapouvioli, ça veut dire quoi ?
Béryl Brambasi
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Eizenija VitolsInfirmière
Mar 20 Oct - 19:34
Quand vient la nuit...Avec BérylVERSEAU10 octobre : Célibataire, les rencontres d'une nuit sont palpitantes, certes, mais elles finiront par vous lasser. Vous aspirez à plus, et surtout, vous méritez plus.

J’ai déjà expérimenté toutes les réactions possibles face à moi. On m’a déjà ri au nez, notamment quand durant mon enfance j’expliquai à mes camarades de classe le fonctionnement des intestins. Des collègues m’ont regardé de travers quand je leur détaillais avec précision le déroulement de leur avenir selon l’emplacement de Saturne à l’instant T. de leur naissance. On m’a envoyé en soins palliatifs, dans un simple regard, l’émotion intense de toute une vie. Des copines qui ne l’étaient pas m’ont tourné le dos à l’annonce du « déménagement » de Tija. Et mes amis les plus proches m’offrent souvent un air mi-fatigué de moi, mi-affectueux.
Mais jamais quelqu’un ne m’a regardé comme Géryl me regarde, insensible aux menaces et visiblement bien à côté de ses pompes. Il soutient notre échange oculaire, pas le moins du monde effrayé. Ais-je perdu de mon potentiel ? Il n’y a donc que les chiards pour avoir peur de moi ?
Je pousse un soupir, relâchant les épaules et la nuque. Ce type est sûrement au maximum de son naturel. Bien que je ne comprenne pas sa présence dans le bunker, je ne pense pas qu’il soit un espion. S’il avait été Scorpion ou Lion, j’aurai été méfiante. Mais ce type est Verseau. Et je connais bien les Verseaux : on est trop fan de nous-même pour faire l’effort d’être quelqu’un d’autre. J’ai toujours préféré exposer ma personnalité, aussi repoussante soit-elle plutôt que de la reconstruire pour qu’elle puisse rentrer dans le moule que tous apprécie. Et Géryl semble avoir ça aussi.

- Alors là, tu m’as largué, j’ai pas du tout la ref. Je regardais plutôt des thrillers, des comédies ou des capes et d’épée avec mes sœurs…

Pas la peine de frimer sur sa fratrie. Moi aussi je voulais une petite sœur.

- Sapouvioli, ça veut dire quoi ?

L’insulte lettone, défoncée par l’accent français, me fait pouffer. C’était pareil quand je suis arrivée en France : j’avais la fâcheuse tendance les premières semaines à mélanger les deux langues, créant ainsi une mixité française-lettone. J’avais finalement inventé ma propre langue. De nombreuses fois Angie répétait les mots étrangers de façon si approximative que ça en devenait incompréhensible. Une bouillie de mots.
Je me surprends à sourire et garde ce rictus tout contre moi. Ca faisait un petit moment que je n’avais pas eu un sourire. Et je ne parle pas de la petite mimique sarcastique que je sers à Victor ou le faux sourire que j’adresse aux mioches blessés dans une tentative vaine de rassurer. C’est le résultat d’une émotion positive qui me réchauffe le ventre. Je veux chérir cette lumière émotionnelle avant que le temps ne me la vole.

-  Sapuvis Oli
, je le corrige avec le sérieux, je l’espère, d’une enseignante. Si tu trouves ce que ça veut dire, je t’offre un bonbon.

Si c’était vrai. Je tuerai pour un paquet de chips.

-   Tu as le droit à trois essais. A chaque échec je te donne un indice.

Je me tapote le menton de l’index, réfléchissant aux règles de ce petit jeu improvisé.

-   Mais si tu perds tu dois me donner un livre que je n'ai jamais lu.

Attrapant des crampes aux jambes, je me laisse tomber sur les fesses et m’assied en tailleur, amusée. Prenons les bons côtés du Verseau pour passer un bon moment. J’en oublierai presque que j’ai froid aux mollets.
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Eizenija Vitols
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Sam 24 Oct - 17:59
Aucune idée de la raison de sa naissance, mais Béryl appréciait le rire réprimé de sa collègue. Ça lui arrivait souvent. De faire rire les gens sans avoir la moindre idée de l’aspect comique de ce qu’il exprimait. Béryl aurait pu être de ceux qui trouve agaçant de faire rire, qui suppose un côté moqueur. Mais cela le dépassait, les moqueries. Il était plus de l’équipe qui suppose qu’un rire est forcément un moyen d’exprimer sa gaieté, et il aimait la gaieté.

- Sapuvis Oli.

Il savait aussi que son don pour massacrer toute autres langues que sa langue maternelle faisait partie des choses qui faisait rire les gens. Si on pouvait parler de don évidemment… les langues avaient été une de ces bêtes noires durant tout son cursus scolaire. Il avait regretté que sa sœur jumelle ne soit pas un frère jumeau, auquel cas, il l’aurait envoyé à tous ces oraux à sa place. Miss Horoscope l’avait dit avec un tel sérieux que cela étira à son tour les lèvres de l’homme. Cela avait l’air important pour elle.

- Si tu trouves ce que ça veut dire, je t’offre un bonbon.


C’était le genre de discours que ces parents lui avaient recommandés d’éviter lorsqu’il était gosse, il avait bien fallu ça pour éviter qu'il ne se fasse kidnapper vu comme il était naif enfant. Mais bon, là, il était majeur et vacciné, et Eizenija n’était pas un prédateur sexuel. Alors même s’ils étaient tous les deux perdus en pleine nuit, au milieu de la forêt, avec pour toute lumière la lampe torche de sa collègue, il se sentait plutôt bien. Loin des tensions interne du bunker. Loin du confinement de l’île. C’était reposant. Et au moins, s’il recevait un bonbon, Ruby ne serait pas là avec ces yeux de chien battus à le lui quémander.

- Tu as le droit à trois essais. A chaque échec je te donne un indice. Mais si tu perds tu dois me donner un livre que je n'ai jamais lu.


Il y avait peu de livres au bunker. Et ils étaient peu intéressants. Voir rébarbatifs. Rien qui ne puisse décourager Béryl cela-dit. Elle n’avait pas dit quand il devrait le lui donner ce livre, il avait le temps de faire le tour de l’île pour le trouver. En plus, ça le ferait marcher un peu. Il fuguerait comme lorsqu’il était ado, au profit d’une bonne randonnée. Après, il pouvait toujours trouver ce que signifiait Sapouvis oli, ça ne devait pas être si compliqué…

- Ça marche Miss Horoscope!


Ses yeux se perdaient dans les ombres du bois, tandis qu’il réfléchissait…Sapuvis Oli…. Oli comme olive ? Ca veut dire… savon à l’olive ? Dans le contexte, ça sonnait bizarre… Béryl ne savait pas trop comment prendre ce « sapuvis oli ». C’était forcément un compliment ou alors une insulte. Les films d’espion aimaient l’un comme l’autre. Bon le savon à l’olive… Est-ce que « tête de savon à l’olive » pourrait être considéré comme une insulte par exemple ? Oh non ! Il savait ! Il proposa donc :

- Je sais, c’est une façon de dire que tu sens bon ? Genre tu sens le savon à l’olive. Sapouvis Oli !


Il s’était appliqué pour essayer de mieux le prononcer. Tout comme il s’était appliqué pour trouver une traduction qui sonne bien.
Béryl Brambasi
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Eizenija VitolsInfirmière
Mar 27 Oct - 19:15
Quand vient la nuit...Avec BérylVERSEAU10 octobre : Célibataire, les rencontres d'une nuit sont palpitantes, certes, mais elles finiront par vous lasser. Vous aspirez à plus, et surtout, vous méritez plus.

J'attrape mes chevilles et, en le faisant, je revois la pauvre veste de Géryl qui gît au sol.
Attends ma petite Eizenija ... C'est la nuit, j'ai une lampe torche et de la lecture, ainsi que des vêtements assez lourds pour re-créer le lieu qui me fait du bien. Mais je n'ai pas envie de m'y enfermer toute seule, Géryl va me prendre pour une asociale et je suis potentiellement en train de me lier d'amitié avec une nouvelle personne. Ce serait du gâchis.

- Ça marche Miss Horoscope!

C'est définitivement un Verseau. Je comprends maintenant ce que ressent Victor quand je le surnomme "Monsieur le duc". Il doit être tellement agacé, comment fait-il pour encore me supporter ? Est-il tant que cela en manque, ou est-il simplement masochiste ? Ou alors il m'apprécie ?
Je sens le feu me monter aux joues par le simple fait d'imaginer qu'une autre personne que Marga puisse éprouver de l'affection à mon égard. Pas besoin d'une cheminée quand on a des bons liens.

- Je sais, c’est une façon de dire que tu sens bon ? Genre tu sens le savon à l’olive. Sapouvis Oli !

J'hésite entre le fou rire et la résignation. Ma bouche tremble d'échapper un rire, et mon bras se retient de ne pas venir taper mon front. J'ai l'air assez bête pour dire que je sens bon ? Comme ça ? Au milieu d'une conversation dont ce n'était pas le rapport ? Oui je sens bon, mais ce n'est pas sujet. Et surtout, un savon à l'olive ? Et son huile de cuisson c'est le Petit Marseillais ? Géryl doit vivre dans les hauteurs parce qu'il a l'air bien perché.
Je lève la tête vers les étoiles qui allument le ciel. Je me revois il y a une vingtaine d'années, dans ma chambre, assise sur mon lit, une tonne de livres autour de moi, guettant à la fenêtre le retour des mes parents. Les heures défilent, la lune scintille de plus belle, et les étoiles me chuchotent tristement que je n'aurai pas de bisou avant de dormir. Alors je me saisis de ma couverture et je me réfugie dessous pour y lire mes livres et me couper d'une monde où je me sens seule. Sous cette couverture, ou plutôt dans cette cabane, j'ai toujours été une autre. Une enfant confiante, moins angoissée, plus sûre d'elle. C'est sous cette cabane que j'ai esquissé mes premières conversations avec mon ami imaginaire, lui lisant à voix haute les passages de mon magazine scientifique préféré.
Vingt ans plus tard, je constate avec fatalisme que je suis encore cette enfant qui n'arrive pas à rentrer dans le moule, en manque de culture, et trop fainéante pour aller jusqu'au bout des choses. Une enfant qui a besoin de discuter avec son ami imaginaire pour attendre que la nuit passe, et espérer qu'au réveil il y aura quelqu'un pour elle.
Alors je retire ma doudoune, bien heureuse que ma chemise bouffante ait des manches longues. Puis je prends la veste de Géryl et avec beaucoup de concentration, j'essaie de les coincer au dessus de nos têtes. Ca nous force à cogner mes pieds aux siens. L'installation n'est pas celle d'une couverture, le vent passe sous mes cuisses, mais l'idée y est. Ca me fait sourire.
Je laisse la lampe allumée pour qu'elle diffuse une lumière, plutôt que d'agresser l'un de nous deux.

- Bienvenue dans ma cabane, espèce d'illettré. Tu te doutes bien que tu es loin du comptes. Il te reste deux tentatives, et voici comme promis ton premier indice.

Je me tapote le menton, réfléchissant à quelque chose de pas trop facile, mais qui pourrait tout de même l'aider.

- C'est en deux mots : Sa-pu-vis O-li. Et c'est pas du tout gentil.

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Eizenija Vitols
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Lun 2 Nov - 15:48
À la vue du visage dévoré par l’amusement de sa collègue, ça ne doit pas être ça. A moins qu’elle ne lui donne pas l’information pour le faire mariner. Peut-être qu’il avait trouvé ? Béryl avait toujours été un homme plutôt chanceux, il y croyait donc.
Elle commença à enlever sa veste sous le regard interrogatif du psychologue. Il la regarde curieux de voir ce qu’elle avait derrière la tête. Son regard s’attarda un instant sur sa chemise bouffante. Elle lui allait bien. Il n’était pas un expert en fringue, mais force était de constater qu’à force de passer sa vie à aider ces sœurs à choisir leurs vêtements dans les magasins, il avait un œil différent sur la mode. Enfin surtout la mode féminine, parce que le concernant, il n’était pas spécialement un expert. Ces sœurs le trainaient dans les magasins pour cette même raison et s’amusait à lui choisir ces vêtements.

Eizenija prend alors sa veste à lui et tente de coincer les deux vestes au-dessus de leurs têtes. Il eut un large sourire et un petit rire amusé. Béryl adorait les cabanes de fortune. Il se rapprocha de sa collègue pour s’y faire une place si bien que leurs pieds se rencontrèrent. Il l’aida à soutenir l’installation bancale. Il n’aurait pas pu rêver mieux pour prendre l’air. Il avait l’impression que là-dessous, il pouvait oublier tout ces soucis. Fini les drôles de comportement des membres du bunker, fini la césure forcée avec sa famille, fini cet étrange de naufrage pour lequel il n’avait pas eu besoin de s’échouer.

- Bienvenue dans ma cabane, espèce d'illettré. Tu te doutes bien que tu es loin du comptes. Il te reste deux tentatives, et voici comme promis ton premier indice.


Il lui adressa un sourire complice, il avait l’impression d’avoir 10 ans à nouveau. Sa cabane était parfaite ! Bon, il s’était peut-être trompé sur l’indice, cela n’allait certainement pas gâcher son ravissement extatique. Il prit un faux air sérieux, comme si cet indice était capital à sa survie. Ça se voyait qu’il prenait ça à la rigolade cependant, la commissure de ces lèvres n’arrêtait pas de remonter vers le haut.

- C'est en deux mots : Sa-pu-vis O-li. Et c'est pas du tout gentil.


Il haussa un sourcil, prenant un air plus sérieux :

- Alors comme ça, vous n’êtes pas du tout gentille Miss Horoscope ?


Il garda son sérieux avec beaucoup de difficulté. Faire mine d’être vexer n’était pas une tâche si simple. Il continua, posant subitement une main sur sa poitrine, une grimace sur le visage :

- Aah, ça me fait mal au cœur !


Il se laissa tomber en arrière comme si elle venait de le poignarder, faisant tomber sa veste sur sa tête dans le mouvement. Il poussa un bruit d’agonie, un « arg » très exagéré, agitant ces bras dans un dernier ressaut de vie. Puis plus de bruits. S’échappa de la veste une voix un peu étouffée par le tissu :

- La cabane s’est effondrée sur moi… Osecours !


Faire le pitre lui faisait du bien. Ce n’était probablement pas très mature, mais qui n’avait pas besoin d’un peu de bonne humeur par les temps qui courrait ? Il avait beau ne pas être très familier avec Miss Horoscope, il n’était jamais trop tard pour apprendre à la connaitre. Et loin des tensions de l’île, c’était toujours mieux.
Béryl Brambasi
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Eizenija VitolsInfirmière
Dim 8 Nov - 13:01
Quand vient la nuit...Avec BérylVERSEAU10 octobre : Célibataire, les rencontres d'une nuit sont palpitantes, certes, mais elles finiront par vous lasser. Vous aspirez à plus, et surtout, vous méritez plus.

C'est marrant de faire une cabane à l'extérieur, parce que soudainement il fait un peu plus chaud là-dessous.
Quand Géryl se met à parler, son souffle devient visible dans l'air. Je suis la buée des yeux, appréciant l'arrivée de l'hiver. Puis j'attends avec impatience sa deuxième proposition. Franchement, s'il ne comprend pas que c'est une insulte, je ne peux plus rien faire pour lui .

- Alors comme ça, vous n’êtes pas du tout gentille Miss Horoscope ?

Je fronce la sourcil. Alors il commence à piger où je l'amène mais par contre je n'approuve pas du tout sobriquet ! Mon Dieu mais est-ce que je suis aussi insolente avec Victor ? Mais comment fait ce barbu pour me supporter encore aujourd'hui ? Parce qu'avec un surnom pareil, Géryl méprise la science de l'astrologie.
En plus, il a l'air vraiment vexé. Il a les joues rouges et la bouche boudeuse. Est-il aussi offensé par mon insulte ? Je ne voulais pas le blesser, loin de là. Je voulais juste jouer. Je m'en veux de l'avoir peiné et de ...

- Aah, ça me fait mal au cœur !

Je ne m'en veux plus du tout.
Je passe d'un air préoccupé à un visage blasé. Je l'observe sans ciller faire mine de recevoir une flèche dans le cœur, et de s'écrouler. Il est vraiment très mauvais comédien - encore un point commun, je vais finir par les compter si ça continue. Et dans sa grande pitrerie, il fait s'effondrer la cabane. J'ai la fourrure de mon manteau qui me tombe devant le visage. Et c'est avec joie que je nous trouve enfin une différence : il est une force de feu, à s'agiter dans tous les sens et à partir dans de grands mélodrames alors que je suis plutôt calme et tranquille, le laissant faire le zouave si ça l'amuse.
Je suis quand même dégoûtée qu'il ait défait ma cabane. Surtout que ça n'a pas l'air de l'affecter plus que ça lui.

- La cabane s’est effondrée sur moi… Osecours !

Le manteau tombe de lui-même de mon visage, entraîné par la gravité. Je n'ai pas à lever le petit doigt. Et je vois cet idiot de Géryl, remuant comme un poisson hors de l'eau. Je suis persuadée que si je pose une carpe à côté de lui, je ne verrai aucune différence.
Ayant la flemme de me lever, j'avance à quatre pattes au dessus de lui. J'ai bien conscience que c'est une position assez suggestive, et si ça peut le gêner, à la bonne heure, ça lui apprendra à détruire mes cabanes.
Ainsi au dessus de lui, je lui retire sa veste qui lui cachait le visage. Alors mes cheveux lui tombe dessus, et j'espère que ça va le chatouiller. J'aurai pu quand même déboutonner les premiers boutons de mon chemisier, il aurait été embarrassé à la vue de mon décolleté. Dommage, c'est quelque chose que je devrai faire désormais, au cas où - parce que si je les retire maintenant, il risque de croire que je veux lui astiquer le poireau. Il m'a déjà fait assez peur comme ça avec son strip-tease.

- Tu as détruis ma cabane ...

Je penche mon visage vers le sien, menaçante. J'imagine en face de moi avoir un enfant pleurnichard, ça suffit à me glacer le regard et à me rendre tendue. Telle une prédatrice prête à le dévorer tout cru, je m'approche ... m'approche ... et je prend ma mèche de cheveux pour lui chatouiller le nez.

- Plus jamais tu ne détruis ma cabane, Sapuvis Oli !

Je finis par rire moi aussi. Le son m'échappe sans que je ne puisse l'anticiper.
Je me lève, essuyant mes mains pleine de terre et remet mon manteau. Mode boule réactivé. J'adore la fausse fourrure, en plus d'être élégante, ça donne du volume à mon corps frileux.
Je commence à marcher direction la plage - les électrons libres dorment sûrement à cette heure-ci.

- Allez viens, c'est le temps idéal pour piquer une tête.

Je ne l'attends pas pour entamer une marche entre les bois. J'éteins ma lampe pour n'attirer personne et coince mon magazine sous mon aisselle. C'est tout de même dur de plus être au courant des potins du monde extérieur. Kate et William vont-ils avoir un nouveau bébé ? La Reine d'Angleterre est-elle encore en vie ? Qui est le nouveau président américain ?

- Alors, c'est quoi les derniers gossips que tu as entendu ?, je lui demande tout en évitant une branche.

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Eizenija Vitols
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Mar 10 Nov - 17:40
Il sent sa collègue qui lui grimpe dessus, à quatre pattes. Il a presque l’impression de s’embrouiller gentiment avec les amies de sa promotion, à faire les guignoles entre deux cours. Enfin, techniquement, c’était surtout ces amis qui faisaient les guignoles, lui n’était pas très enclin à faire le pitre comme il le faisait là en plus grand comité.

La veste disparue de devant son champ de vision. Il voyait à nouveau, et la tête d’Eizenija était juste au-dessus de la sienne.

- Tu as détruit ma cabane ...

Son air menaçant était plus vrai que nature. Béryl se pinça les lèvres, essayant de garder un air sérieux. Il avait les larmes aux yeux tellement il avait envie de rire mais il avait peur de la vexer. Elle était terrifiante quand elle faisant semblant d’être en colère… Et malgré qu’il ne prenne pas vraiment cela au sérieux, il était absorbé par son regard bleu glace. Il fit une fausse mine déconfite d’enfant punit, levant les yeux vers elle.

Elle continuait de s’approcher, son visage se rapprochait encore et encore. Béryl se sentit soudain intimidé. Personne ne s’était jamais tenu aussi prêt de lui en dehors de sa famille. Voulait-elle lui mettre un coup de boule ? Elle aurait mis plus de force dans le geste… Ces cheveux pâles lui chatouillaient le visage. Il pensa que si toutes les femmes avaient quelque chose de beau, Eugenia avait quelque chose de plus.

Elle finit par le chatouiller avec sa mèche de cheveux, mettant fin à cette étrange sensation. Il rigole parce qu’il est vraiment chatouilleux, et que déjà ces cheveux sur son visage c’était la limite. Puis il rigole surtout parce qu’il s’amuse. Il ne savait pas que Miss Horoscope était de si bonne compagnie, avec ces airs souvent renfrognés voir je m’en foutiste. Il supposait qu’elle devait avoir penser un peu la même chose de lui quand elle le croisait. Béryl n’était pas spécialement très fun, surtout au travail.

- Plus jamais tu ne détruis ma cabane, Sapuvis Oli !

Il cède immédiatement sous la menace, essayant d’abriter son visage de ces mains, mort de rire :

- Promis ! Promis ! Tout ce que tu voudras !

Elle fini par le libérer, se levant. Il reprend son souffle et se redresse à son tour, récupérant sa veste qui traine par terre. Eugenia renfile sa doudoune et marche vers la plage, s’adressant à Béryl :

- Allez viens, c'est le temps idéal pour piquer une tête.

Le jeune homme sourit doucement et suit sa collègue, veste sous le bras. Il n’a jamais pris de bain de minuit de sa vie. Pour un gars qui randonnait dans les montagnes et dormait souvent prêt de lac, c’était peut-être bizarre, mais en même temps, il dormait justement. De dos, avec sa doudoune, elle prend le double de son épaisseur, on dirait presque un animal en colère qui hérisserait le poil. Si elle lui grimpait dessus avec cette veste, il était certain de s’étouffer de rire. Il se dépêche de la rattraper alors qu’elle commence à marcher à travers les bois sans l’attendre.

- Alors, c'est quoi les derniers gossips que tu as entendu ?

Il jette un regard à l’ombre de sa collègue. Sans lumière, il la distingue à peine. Il n’a jamais été très gossip, que ce soit ceux des stars ou ceux de son entourage. Ces collègues lui racontaient des choses, mais il n’était pas du genre à faire passer les rumeurs. D’ailleurs, quand il y pensait il n’était pas souvent au courant de l’actualité non plus. Il avait fallu qu’une collègue en parle pour qu’il apprenne l’existence du coronavirus et c’était ces parents qui lui avaient appris que la cathédrale de Nantes avait été incendié. Pas étonnant donc, que le soir de la Révolution, il en ai seulement découvert l’existence.

Il se souvenait cependant que sa collègue mettait des tonnes de sucre dans son café. Il trouva donc un substitut au gossip :

– Il parait qu’il y a pénurie de sucres outre-mer… Franchement, on rate rien.

Pas très croustillant comme gossip, il l’avouait. Il faisait de son mieux avec sa pauvre imagination et sa pauvre culture. En même temps, s’il tentait une blague sur une Nabilla ou un Emmanuel Macron, pas sur qu’elle suive non plus. Elle était certes capable de parler français, mais ça ne faisait pas tout. Lui baragouinait bien anglais, il n’avait aucunes idées du nom du président anglais. Y avait bien la reine d’Angleterre mais… est-ce que ça comptait ? Bref. Il pouvait tenter une blague sur la reine d’Angleterre du coup ?[b]

- La reine d’Angleterre à un nouveau chapeau énoooorme, à fleur. Et pendant sa dernière sortie, un pigeon l’a confondu avec son nid. Depuis, les pigeons sont interdits de visa vers l’Angleterre.


Il ajouta finalement, pour la taquiner gentiment :

- Il parait aussi qu’une certaine Eugenia a insulté un de ces collègues de…


Avait-il déjà oublié ? Il tenta de se souvenir de son air sérieux alors qu’elle articulait son insulte. Non. Vraiment, il était mauvais en langue, et ça n’avait pas changé depuis la fin de ces études.

- Sapoulvi oli ? C’est-à-dire d’olives périmés ? Franchement, le monde tourne mal. Les jeunes de nos jours sont terriblement effrontés.


Il restait dans le thème général de l’olive. Une idée fixe probablement… Elle allait l’avoir son bouquin, c’était certain.
Béryl Brambasi
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Eizenija VitolsInfirmière
Dim 15 Nov - 12:16
Quand vient la nuit...Avec BérylVERSEAU10 octobre : Célibataire, les rencontres d'une nuit sont palpitantes, certes, mais elles finiront par vous lasser. Vous aspirez à plus, et surtout, vous méritez plus.

J'attends impatiemment qu'il me lâche une information croustillante. Ça me manque les matins dans la cafeteria avec Marga, à cracher sur le dos des autres et leurs histoires. Vu nos métiers respectifs, on était souvent les premières, dès l'aube, à s'asseoir au réfectoire. On occupait la table du fond en enchaînant café et thé. Le soleil se levait progressivement, et c'était lorsque ses rayons devenaient perçants qu'on s'en allait enfin travailler. Parfois j'étais d'astreinte la nuit, alors on se croisait sur deux dynamiques différentes. Elle, elle prenait son café pour se réveiller, et moi une tisane pour m'endormir.
Marga me manque terriblement. Je ne me fais pas beaucoup d'amis, mais quand j'en ai, c'est un lien fort qui nous unit. Nelda me manque encore aujourd'hui, j'espère qu'elle va bien.

– Il parait ..., commence-t-il.

Je l'écoute, attentive. Quoi ? Le Docteur Elpida est bel et bien gay ? On a enfin l'identité du père de la gamine de la concierge ?

- ... qu’il y a pénurie de sucres outre-mer… Franchement, on rate rien.

Je roule des yeux et enjambe un énorme rocher. Ce n'est que ça.

- La reine d’Angleterre à un nouveau chapeau énoooorme, à fleur. Et pendant sa dernière sortie, un pigeon l’a confondu avec son nid. Depuis, les pigeons sont interdits de visa vers l’Angleterre.

Et il continue. Est-ce qu'il pense vraiment que ce qu'il raconte est intéressant ? - hors de question de lui montrer qu'il est quand même drôle dans sa spontanéité, je fais mine d'esquiver une branche pour qu'il ne voit pas mon sourire.
Je tourne les yeux vers lui. Même dans le noir je vois qu'il est encore rouge à cause de son fou rire de tout à l'heure - mon regard menaçant ne l'avait pas du tout impressionné, est-ce que je me suis relâchée ?. Il déblatère n'importe quoi mais je reconnais qu'il a le mérite d'être de bonne compagnie. De toute façon, il ne sert à rien que j'essaie de recréer avec lui ce que j'avais avec Marga. C'est dans longtemps la prochaine fois que je siroterai mon thé sucré avec quelqu'un pour papoter sur les dos des autres. Il va falloir que je change de quelqu'un et d'activité.
La brise fraîche du littoral m'indique que nous approchons de la plage. Je ferme les yeux quelques secondes pour apprécier l'accueil agréablement froid de la mer et ses éléments. J'entends la mélodie des vagues, l'écume qui s'échoue sur le sable, et je sens autour de mon cou, comme une écharpe flottante, un vent salé. Je ne suis pas Verseau pour rien. Combiné un signe de l'eau à une habitante de Riga en fait un vrai poisson. J'ouvre les yeux et, poursuivant notre marche, je guette la potentielle présence d'électrons libres. Il ne me font pas peur, ce sont les mêmes mioches qui chialent dès que je leur parle. Mais je n'ai pas envie d'être interrompue.

- Il parait aussi qu’une certaine Eugenia a insulté un de ces collègues de…

Je lève un sourcil dans sa direction, m'arrêtant de marcher pour le dévisager. Qu'est-ce qu'il va encore dire ?

- Sapoulvi oli ? C’est-à-dire d’olives périmés ? Franchement, le monde tourne mal. Les jeunes de nos jours sont terriblement effrontés.

Je me pince les lèvres pour éviter de rire. Son accent le rend à la fois attachant et ridicule. Il doit être véritablement français, pas immigré comme moi. Je suis d'ailleurs contente, en parlant la langue de Victor Hugo et autres poètes, de me rendre compte que je n'ai pas perdu mon français.
Dans la pénombre des arbres, partiellement éclairé par la lune, il a l'air tout de même plus sérieux. Moins pitre. Il n'est pas foncièrement plus grand que moi, ce qui rend son regard accessible. Je ne me suis toujours pas habituée à la couleur de ses yeux par ailleurs. Mais bon, nous les LGBT, on aime les folies physiques. Je suis bien à me recouvrir de bleu jusqu'au bout des ongles, alors pourquoi pas des lentilles violettes ? Ce n'est pas moi qui vais le juger. D'ailleurs, dès que mon tube de rouge à lèvres se finit, je rentre en Europe, à la nage s'il le faut. J'ai déjà dû mal à me faire à une épilation laborieuse, j'ai dû accepter la mort de certains vernis devenus trop secs, mais le rouge à lèvre c'est la goutte de trop.

- D'abord : est-ce qu'on a encore des collègues ? Et ensuite, mais quel âge crois-tu que j'ai ? J'ai l'air d'une adolescente ?

Ok, mauvaise question.

- Allez viens au lieu de me donner faim avec tes olives.

Derniers pas jusqu'à la plage. Je me dépêche de retirer mes chaussures et mon gros manteau. L'avantage qu'il soit aussi voyant, c'est que même au fin fond de l'océan je pourrais le repérer, et donc vérifier qu'on ne me l'a pas volé. Je déboutonne minutieusement ma blouse - les vêtements sont devenus précieux, je ne voudrais pas abîmer mon dressing. Puis je retire résilles et short. Je vérifie que mes sous-vêtements sont bien assortis. Je fais toujours attention à ce que ce soit le cas, mais une erreur d’inattention est vite arrivée. Je suis bien dans une culotte aux bords en dentelle blanc, et un soutien-gorge de la même couleur. Je n'en porte pas tous les jours - ce n'est pas l'invisible rebondi de ma poitrine qui a en besoin -, mais avec une chemise blanche, on n'a pas le choix. Je remets en place la bretelle qui me tombait sur l'épaule. Je ne suis vraiment pas fan de mon ensemble. Le blanc ne me va pas au teint. Je suis bien assez pâle comme ça, pas besoin d'en rajouter une couche.
En me déshabillant, j'intercepte mon T tatoué au poignet. Je t'accorde une pensée, Tija, avant de me tourner vers Géryl, mains sur les hanches, lui adressant un sourire de défi. En France, les bains de minuit sont assez rare. Va-t'il se raviser ?

- On se jette à l'eau ?, je lui dis avec un clin d’œil malicieux.

Le sable sous mes pieds est doux. Je me plante devant l'écume, la laissant saluer mes orteils. Le contact est différent aux extrémités de mes pieds. Les orteils sont humides, caressé par l'eau glacée, tandis que mes talons s'enfoncent dans la sécheresse d'un tapis de sable. Les températures basses me file la chair de poule, sensation que je connais par cœur. Seuls mes cheveux, cachant mes oreilles et descendant dans mon dos, me tiennent un peu chaud. Mais le vent les soulève derrière moi. Cette agréable sensation de ne pas avoir le choix, qu'il faut affronter le froid par le froid, qu'il faut s'habituer à la température que nous inflige la Nature, est grisante.
Je me penche pour mouiller ma main, cette dernière venant humidifier ma nuque. Petit à petit, je trempe ma main qui vient donner à mon corps la saveur de l'eau. Les bras. Les jambes. Le visage. Et une fois prête, je m'enfonce dans la mer. J'y marche et, une fois l'eau à mes genoux, je plonge mon corps. J'avance dans les eaux sombres, remuée par le mouvement des vagues, et ressort la tête de l'eau un peu plus loin, n'arrivant pas à perdre mon sourire.

- Hé, viens Géryl !, je le hèle en mettant mes mains autour de ma bouche en porte-voix. En plus, je t'annonce officiellement que tu as perdu ! T'as intérêt à être meilleur en dénichage de bouquins qu'en potins !

Et j'éclate de rire, Je repousse ma frange qui me colle le front et me laisser bercer par l'eau, apaisée, en attendant de voir s'il arrive à mettre un pied dans l'eau.

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Eizenija Vitols
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Ven 20 Nov - 10:20
Ils étaient presque arrivés à hauteur de la plage. Les embruns maritimes venaient leur décoiffer les cheveux. Ce silence chargé de sel marin faisait du bien. Béryl profitait certes de cette présence extérieure au bunker qu’était Eizenija, il appréciait tout autant la simple tranquillité de la nuit.

- D'abord : est-ce qu'on a encore des collègues ? Et ensuite, mais quel âge crois-tu que j'ai ? J'ai l'air d'une adolescente ?

Il rougit légèrement. Certes, à 23 ans à peu près, la jeune femme n’était plus vraiment une adolescente mais… Il se souvenait qu’à 23 ans, lui-même était finalement plus proche du gamin que de l’adulte. C’était peut-être un jugement un peu hâtif de sa part mais il avait du mal à considérer les moins de 24 ans comme étant encore dans une sorte de transition entre l’adolescence et le vrai âge adulte. Surement idiot, ça dépendait des gens. Chacun grandissait à son rythme. Peut-être aussi parce que sa petite sœur avait 24 ans. Chaque année, il repoussait l’âge adulte d’un an, parce qu’il avait du mal à imaginer sa petite sœur dedans. Elle était pourtant parfois plus adulte que lui.

- Allez viens au lieu de me donner faim avec tes olives.


Leurs pieds atteignirent finalement la surface sableuse de la plage. Elle laissait la pression de nos corps formés l’empreinte d’une semelle à sa surface. Une empreinte qui s’effacerait aussi vite qu’elle était venue. Il suffisait bien souvent d’une marée.

Eizenija commence à se déshabiller. Logique… Ils ne vont pas se baigner tout habillés… Peut-être un facteur que l’infirmier n’avait pas pris en compte. Il défit maladroitement les lacets de ces chaussures de marche. Enlevant ces chaussettes à cloche pied pour les glisser dans ces chaussures et éviter qu’elles ne soient pleines de sable. Il se donnait du mal pour pas grand-chose vu qu’ils allaient de toute manière finir pleins de sable mouillés en revenant se rhabiller. Il se débattait avec la tirette de sa veste alors que la jeune femme, plus efficace lui faisait déjà, avec un clin d’œil :

- On se jette à l'eau ?


Il tourna son regard vers elle, un réflexe logique lorsqu’on écoutait quelqu’un parler. La voir en sous-vêtements lui tira quelques couleurs. Ces sœurs avaient un problème avec la pudeur, à se promener en sous-vêtements à travers la maison, ce n’était pas la première fois qu’il voyait une femme en sous-vêtement donc… Mais Eizenija n’était pas sa sœur… Ni une patiente dont il aurait respecté la pudeur sans problèmes, trop professionnel pour la tenir en compte.  Il sentit son regard descendre sur le corps de sa collègue… Dans la semi-obscurité, il ne la voyait pas très bien cela dit… Il se prit les doigts dans la tirette de sa veste, se recentrant automatiquement sur cette dernière. Outch.  

Il parvient finalement à ses fins. Enleva ces vêtements d’infirmier qu’il portait sous sa veste. Il portait son caleçon consteller de père Noel en train de faire un dab… Oui, les cadeaux de Noel était pris très au sérieux dans la famille Brambasi… Eizenina est déjà à l’eau. Béryl dépose ces vêtements dans sa veste, qu’il pose à son tour sur ses chaussures de marche. Eizenija était déjà dans l’eau… Beaucoup trop rapide ! Elle n’était pas humaine. A la voir comme ça, il comprenait qu’elle ai refusé sa veste peu avant…

- Hé, viens Géryl ! En plus, je t'annonce officiellement que tu as perdu ! T'as intérêt à être meilleur en dénichage de bouquins qu'en potins !


La nuit porte mieux les sons. Géryl ? Elle l’appelait comme ça pour se moquer de lui et de son manque de culture vis-à-vis de ces références cinématographiques ? C’était un coup bas. Dans tous les cas, elle lui disait qu’il avait perdu alors qu’il ne lui avait donné que deux chances de trouver son mot. Le vent était déjà froid, difficile d’imaginer ce que ce vent glacé donnerait avec la température de la mer.  Il mit à son tour ces mains en porte-voix pour répondre :

- Hé tricheuse ! Tu m’avais donné 3 chances. Attend que je vienne régler ça !

Il avança les pieds dans l’eau. Brrr. Elle était froide. Vraiment froide… L’eau s’infiltrait autour de ces pieds, à chaque ballet de la mer d’avant en arrière. C’était la grande différence entre une mer et un lac. Pas d’immobilité pour se laisser le temps de s’habituer au froid. Il prit un peu d’eau dans sa main et la passa dans sa nuque. Une hydrocution dans la mer en pleine nuit était un risque qu’il n’était pas prêt à courir. Même pour se venger de Miss Horoscope qui trichait à ces jeux.
Ces pieds s’enfonçaient désormais dans le sable humide. Il avança jusqu’au ce que ces jambes soient pratiquement entièrement immergées. Le passage critique arrivait.  Piégé entre le vent froid sur le haut de son corps et l’eau glacée glissant sur ces jambes, il n’avait plus beaucoup de choix. Il commença à s’enfoncer dans l’eau, non sans un brrr brrr de froid. Il n’était pas prêt de faire mine de noyer sa partenaire pour tentative de triche.
Béryl Brambasi
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Eizenija VitolsInfirmière
Dim 22 Nov - 15:19
Quand vient la nuit...Avec BérylVERSEAU10 octobre : Célibataire, les rencontres d'une nuit sont palpitantes, certes, mais elles finiront par vous lasser. Vous aspirez à plus, et surtout, vous méritez plus.

Géryl m'offre un tableau des plus pittoresques. Il a l'air malin avec son caleçon au thème prématuré. Noël est dans plusieurs semaines - normalement -, il est un peu tôt pour s'en habiller.
Il piétine, avançant péniblement. Même dans l'obscurité, et même à une telle distance, je vois ses tétons pointer à cause du froid. Je l'attends sans même l'aider, amusée de le voir autant galérer. On ne peut pas le nier, Géryl c'est un gars authentique. Dommage qu'il se réserve aux hommes, j'aurais pu le trouver mignon. La sincérité de ses actions fait son charme. Originellement, c'est tout de même un mec avec des attraits physiques attirants. Je peux d'ailleurs constater de ma position qu'il doit faire du sport, ou que la vie au bunker a fait travailler la largeur de ses épaules. Il a le corps et le visage d'un adulte, mais il réagit comme s'il avait soit cinq ans, soit quinze. J'ignore comment il se débrouille sur un plan plus charnel, mais je suis certaine que c'est le genre de gars qui sait s'y faire.
En tout cas, il est loin de tous les mecs que j'ai pu rencontrer, et qui m'ont presque rendue fidèle qu'aux femmes. Magnuss n'était qu'un petit con qui pensait avec son gland - mais en même temps, j'étais une nana superficielle qui jugeait essentiellement sur les comptabilités astrologiques. Et ils étaient tous blonds, en Lettonie, avec le même comportement trop propre. Même du temps de l'Institut, les hommes étaient bien trop fades. Ange Barrabil a une belle gueule mais il est trop conventionnel. Elpida est un original, mais dans le mauvais sens du terme. Et tous les infirmiers ne parlaient en réunion que de leur conquête ou de voitures. Il y a Victor, heureusement, qui est sorti du lot.
Et maintenant il y a Géryl.
Je me touche la commissure des lèvres en me rendant compte que je souris. Mais en même temps, il me fait rire l'autre abruti à rentrer dans l'eau comme une vierge irait sous la couette avec son amoureux.

- Hé tricheuse ! Tu m’avais donné 3 chances. Attend que je vienne régler ça !

Je fais mine de regarder une montre accrochée à mon poignet pour le narguer. Puis, élargissant mon rictus devenu moqueur, je me mets à reculer dès qu'il avance.
J'éclate de rire et, mes mains toujours autour de ma bouche pour mieux porter ma voix :

- Ma grand-mère prend moins de temps que ça se lever le matin, et pourtant elle en a des rhumatismes !

Je ris encore avant de plonger sous l'eau. Je reconnais qu'elle est glacée, mais c'est ce qui rend la baignade agréable. J'ouvre les yeux pour essayer de distinguer ce qui peut se trouver devant moi, mais on n'y voit comme dans un four. Je remonte à la surface une première fois, ce qui fout mes cheveux dans tous les sens. Je les écarte de mon visage comme je peux, repère où est Géryl et à quelle distance puis retourne sous l'eau à nouveau. J'avance les yeux fermés. Je pensais être plus proche que ça de lui ... Je brasse mais je ne touche rien d'eau que des algues. Je ne veux pas revenir de suite à la surface, ça ruinerait ma blague. Mais l'oxygène me manque. J'ai perdu en apnée à force de manquer d'entraînement. Ma poitrine se compresse et mon corps me hurle d'arrêter mes conneries.
Tant pis, je remonte en prenant une grande inspiration une fois à l'air libre et me retrouve ... nez à nez avec lui. Dommage, à quelques secondes près, j'aurai pu faire ma blague parfaitement.

- Bouh.

Au lieu de m'apitoyer sur mon échec, je préfère en rire.
Je repousse ma frange et les petits cheveux collés - il va vraiment falloir que je les coupe ... -, puis j'asperge Géryl au visage.

- Corsons les choses, je veux un roman ! Pas un livre scientifique ou médical, je veux une histoire que je n'ai pas encore lu !, dis-je, un index sur mon menton pour mimer la réflexion.

Un truc auquel je n'ai pas pensé et qui me vient en tête ...
J'étais maquillée avant de plonger, n'est-ce pas ? Au secours.

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Eizenija Vitols
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Ven 27 Nov - 23:11
Il voyait bien au loin que Eizenija se moquait de lui. Il lui tira la langue de là où il était, prenant garde de ne pas la mordre en claquant des dents. Il eut à peine le temps de se rapprocher qu’elle recula. Aaaaarg, Béryl avait de l’eau jusqu’au nombril maintenant. Elle rigola et cela le fit rire aussi. Il en aurait presque oublié à quel point l’eau était froide.

- Ma grand-mère prend moins de temps que ça se lever le matin, et pourtant elle en a des rhumatismes !


Il doutait cela dit que sa grand-mère prenne encore des bains de minuit… Encore que, vu Miss Horoscope et sa vivacité, il se disait que finalement, ce ne serait pas si étonnant que sa grand-mère soit en super forme. Eizenija disparait sous l’eau alors qu’il avance encore, à ce stade, il pourrait plonger dans l’eau, il aurait surement moins froid. La tête de la jeune femme apparait, plus proche de lui, un peu déporter sur la droite. Forcément, la force des vagues ne permet pas de nager en ligne droite. Lui continuait à s’enfoncer dans l’eau.

Elle replongea immédiatement. Un vrai poisson dans l’eau. Ou un requin vu qu’elle se dirigeait plus ou moins vers lui. Il se dit qu’avec Eizenija dans l’eau, les dents de la mer ont du souci à se faire. Béryl fait un pas de plus lorsqu’elle surgit pour ainsi dire nez à nez avec lui.

- Bouh.


Elle repousse ces cheveux blonds en arrière. Un peu trop long, probablement à cause du manque de coiffeur sur l’ile. Son maquillage a un peu coulé, il n’a pas le temps de s’y attarder qu’elle lui envoie de l’eau au visage. Il rigole et se protège la figure comme il peut. L’eau lui coule sur le nez, le long de ces joues, il a un gout de sel sur ces lèvres.

- Corsons les choses, je veux un roman ! Pas un livre scientifique ou médical, je veux une histoire que je n'ai pas encore lu !


Il eut un sourire face à son visage espiègle qu’il devinait grâce à la clarté de la nuit. Elle trichait, mais il s’en fichait un peu. Franchement, elle avait l’air trop contente.

- T’es un requin Eizenija ! J’accepte mais…


Elle était à porter de main, il l’attrapa, une main dans son dos, l’autre la soulevant en se servant du creux de ces genoux.

- …chez moi, les tricheurs on les noient !


Il fit un mouvement avec son corps pour prendre de l’élan dans le but de la balancer à l’eau en la projetant, il jouait tout le temps à ça plus petit. Il appelait ça la bombe à la maison. C’était son père qui les balançait comme ça à tour de rôle dans l’eau. C’était drôle. Sauf qu’il avait mal calculé son coup et que dans le même mouvement, il se cassa la figure dans l’eau à son tour. La gravité et lui, ça avait toujours été une belle histoire.

Il avala une gorgée d’eau de mer, remonta à la surface rapidement et toussa pour cracher l’eau de ces poumons. Mort de rire. Il était désormais trempé de la tête aux pieds même si déjà pour porter la jeune femme, il avait dû se mouiller le visage. Le nœud qui retenait ces cheveux en arrière était en train de glisser, il l’attrapa avant qu’il ne tombe pour le glisser à son poignet, libérant sa crinière trempée. Les nœuds à cheveux étaient une denrée rare au bunker.
Béryl Brambasi
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Eizenija VitolsInfirmière
Jeu 3 Déc - 11:22
Quand vient la nuit...Avec BérylVERSEAU10 octobre : Célibataire, les rencontres d'une nuit sont palpitantes, certes, mais elles finiront par vous lasser. Vous aspirez à plus, et surtout, vous méritez plus.

J'essuie du revers de la main le coin de mes yeux et constate avec un grand désespoir une bavure bleue. Adieu beau trait de liner, tu avais fais un travail sublime sur mon regard. J'ai beaucoup de mal à vivre sans maquillage ou sans une coiffure élaborée. L'apparence c'est important, c'est ce que je renvoie, c'est ce qu'on pense de moi. Et c'est aussi ce que je suis. Mon apparence c'est ma personnalité. Je me console en me disant que l'obscurité nocturne me sert de camouflage. Heureusement que je ne cherche pas à draguer ce cher Géryl - quelle idée -, parce que j'aurais été rouge de honte. L'avantage : ça m'aurait fait un coup de blush.
Surtout que lui, il a l'air à l'opposé de moi. Il s'en fiche de perdre son élastique, que ses mèches lui tombent sur les épaules - Monsieur cachait bien son jeu sous ses vêtements quand même, il a les épaules bien marquées. Je penche un peu la tête pour mieux voir la longueur de ses cheveux. Je n'en reviens pas, il a l'air de les avoir plus longs que moi.
Je pince quelques mèches à moi entre mes doigts, comme pour mieux constater leur état et leur taille. Les pointes sont abimées et fourchues, il va vraiment falloir que j'envisage de recouper tout ça. Mais ça va me demander une préparation psychologique.

- T’es un requin Eizenija ! J’accepte mais…

Il me fait éclater de rire, encore. Moi ? Un requin ? Cette pauvre bête inoffensive mais diabolisée par les autres ? Ma foi, je suppose que ça me correspond assez bien. Après tout, les gamins m'ont toujours vu comme la méchante infirmière alors que les gars, je suis un sucre. C'est juste que les enfants ... vraiment ... ça pleure et ça crie pour pas grand chose. Et ça demande trop d'attention. Et je ne sais vraiment pas les gérer.
Géryl me coupe dans mon élan de fou rire, sa large paume de main se plaquant dans le creux de mon dos et l'autre glissant furtivement sous mes genoux. Je n'ai pas le temps de finir de battre des cils que je suis soulevée hors de l'eau. Le contact brutal avec l'air me fait frissonner. Mais il m'a prise pour quoi à me porter comme ça ? Cendrillon ? Choisis, soit je suis le requin, soit je suis la princesse.

- Tu fais qu-
- …chez moi, les tricheurs on les noient !

Il me balance de la même façon que mon père me balancer avant de me jeter dans l'eau de la piscine, quand j'étais toute petite. Il faisait ça quand j'avais mes brassards - des jaunes trop beaux avec des petits canards dessus qui portaient des lunettes de soleil -, et il attendait que je me pince le nez avant de me lancer.
Par réflexe, comme si l'enfant qui était en moi refaisait surface, je m'apprête à me pincer le nez ... mais allez savoir ce qui s'est passé dans le corps de Géryl car on se vautre piteusement dans l'eau. La mer n'étant pas profonde à cet endroit - elle l'aurait été plus si l'autre avait bien voulu avancer plus loin -, mes fesses touchent le sable. La sensation est franchement désagréable et je gigote avant de vouloir remonter. Je sens que Géryl revient avant moi et j'attends un peu. Est-ce que la blague de la morte est encore drôle de nos jours ? Est-ce que j'ai envie de lui faire peur pour le punir ? Suis-je si immature ?
La réponse est oui.
Mais faire semblant de se noyer c'est has-been, soyons plus originale.
J'ai toujours été mauvaise actrice, je le sais. A chaque fois, au théâtre à l'école, on me demandait de faire l'arbre. Et encore, je me souviens d'un parent qui avait commenté à la fin du spectacle "le buisson a quand même mal dit sa réplique". Le problème, je le sais, c'est que j'en fais trop. Donc il faut que je modère pour être crédible.
Je prépare le terrain en me tenant le poignet droit, le serrant contre mon torse. Enlevons le plus possible de visibilité à Géryl.
Puis je sors de l'eau dans un hurlement - au secours, le buisson est de retour.

- Ha mon poignet, au secours, je me suis fais super mal. Je crois que ça saigne !

Drama Queen ou ça passe ?
Je fais mine de vouloir lui montrer la blessure et une fois qu'il est assez proche et que la tension est assez montée, je dévoile la supercherie et dévoile un large sourire taquin.

- Chez moi, les noyeurs ont leur vole leur nez.

Je lui assène une pichenette sur le bout du nez et coince mon pouce entre mon index et mon majeur, comme on pouvait le faire à l'école pour faire croire qu'on avait piqué le nez de quelqu'un.
Voyant que le visage de Géryl semble plus lumineux je tourne la tête derrière moi pour constater le début d'un lever de soleil. Il est encore moindre mais les couleurs de l'annonce du matin réchauffent l'onde. Depuis combien de temps je suis avec cet imbécile ? Je n'ai pas regardé l'heure au moment où je suis partie de l'Institut, mais il n'était pas si tard. Si ? Moi qui déteste m'ennuyer, je reconnais apprécier que le temps puisse passer aussi vite.
Je reporte à nouveau mon regard vers mon comparse. Je ne comprends toujours pas la couleur de ses yeux. Puis je passe devant lui pour rejoindre la plage. Le sable colle à mes pieds.
Je prends mon manteau que je brandis bien en évidence devant Géryl et fais mine de ranger "le nez" dans ma poche.

- Je te le rendrai la prochaine fois.

Je me laisse tomber sur le dos, bras écartés, dans le sable, fatiguée mais je l'avoue, sereine. Le sable s'accroche à ma peau frissonnante. Je ferme les yeux, bercées par le chant du ressac et le calme ambiant.

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Eizenija Vitols
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Jeu 10 Déc - 15:59
Il a le temps de prendre sa respiration, repoussant ces cheveux en arrière, avant de se rendre compte qu’il n’aperçoit la tête d’Eizenija nulle part. Elle semble s’éterniser dans l’eau et l’infirmier se demande si tout va bien. Un peu stressé, il s’apprête à replonger dans l’eau pour l’aider à remonter lorsqu’elle finit par surgir de l’eau, son bras serrer contre son torse, le visage ravagé par la douleur :

- Ha mon poignet, au secours, je me suis fais super mal. Je crois que ça saigne !

Béryl était infirmier avant tout. Il s’avança pour voir l’état du poignet de sa collègue, s’en voulant pour sa blague. Si elle s’était blessée… se serait sa faute. Il espérait que c’était moins grave que ça en avait l’air. Peut-être qu’elle s’était juste foulé le poignet ? Ou qu’elle s’est coupée de manière superficielle ? Elle n’aurait alors aucuns maux à désinfecter sa blessure, il la raccompagnerait jusqu’à l’institut Graham. Le docteur Graham serait en colère qu’il ramène sa nièce ou quoi que ce soit d’autres, blessée, connaissant son côté colérique, mais Béryl ne se démonterait pas.

– Désolé… Je ne pensais pas…

Sauf que lorsque l’infirmier s’apprête à examiner la blessure… Miss Horoscope lui lance un sourire espiègle avant de lui dire :

- Chez moi, les noyeurs ont leur vole leur nez.

Soulagé. Il sourit à nouveau, laissant bien vite tomber son masque inquiet pour quelque chose de plus léger. Elle tient son pouce entre son index et son majeur comme une gamine. Il a presque l’impression d’être de retour dans une cour de récréation. Elle tourne la tête vers le ciel. Le regard de Béryl se perd sur l’arrière de son crâne. Ses cheveux blonds un peu rebelle commence à briller. Le soleil se lève…

Déjà ? Le temps est passé si vite. D’autant plus étonnant quand on sait à quel point l’infirmier affectionne le sommeil. Son regard descend sur les omoplates de sa collègue avant de dévier timidement sur le côté. Elle finit par se retourner. Elle regarde l’infirmier de ces yeux bleu pâle, comme si elle cherchait à percer un mystère, alors que le jeune homme est bien loin d’être mystérieux. Elle se dirige vers la plage. Fin de la parenthèse ? Béryl soupire, mais il ne perd pas le sourire.

Le sable se colle partout où il peut, profitant de l’eau pour adhérer à la peau des deux jeunes. Il n’y a pas tellement de vent, mais l’eau au contact de l’air frais fait frissonner Béryl. Elle a à nouveau ce petit air sérieux alors qu’elle agite son manteau devant l’infirmier. Il comprend qu’elle y « range son nez » seulement lorsqu’elle le lui dit :

- Je te le rendrai la prochaine fois.

Il ne peut s’empêcher de sourire plus fort. Cet air sérieux et cette façon de toujours aller au bout des choses était un charme majeur dont Miss Horoscope ne devait pas se douter.

- Très bien Miss, je serai obligé de faire sans…

Elle se laisse tomber au sol, sans crainte de se retrouver pleine de sable, et ferme les yeux. Béryl hésite une seconde puis se décide finalement à s’asseoir à côté d’elle. De toute manière, même en essayant de se préserver du sable, il en aurait eu partout. Il regarde le début de soleil qui se lève dans le ciel. Puis jette un regard à sa camarade qui semble presque endormie, son visage serein, ces yeux fermés. Il se sert de ses vêtements comme d’un coussin pour déposer sa tête et s’allonge finalement à côté d’elle.

– J’attends la prochaine fois avec impatience…

Tourne la tête dans sa direction et sourit avec douceur. Ils ont passés un putain de bon moment, peut-être est-il trop gourmand d’attendre déjà une prochaine fois. Il devrait d’abord savourer ce moment-ci. Il ferme les yeux à son tour. Le bruit de l’eau est apaisant, les vagues se fracasses sur la plage, s’engouffre entre les rochers un peu plus loin. Les oiseaux se réveillent avec le soleil qui se lève mais lui s’endormirait bien.
Béryl Brambasi
Image : Quand vient la nuit ... (ft.Béryl le caillou) Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
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