Isaiah a été admis.e à l'Institut Espoir pour manie

"La manie (du grec ancien μανία / maníā « folie, démence, état de fureur ») est un état mental caractérisé par des degrés d'humeur, d'irritation ou d'énergie anormalement élevés. Elle appartient comme la dépression aux troubles de l’humeur. Elle constitue l'une des phases du trouble bipolaire et est, dans un sens, l'opposé de la dépression.
certains symptômes typiques sont par exemple :

une humeur « élevée » : euphorique classiquement;
des rires pour des choses futiles ou sans aucune raison ;
de l’activité sans repos;
une accélération de la pensée;
difficultés de concentration;
troubles du cours de la pensée;
une assurance excessive ;
une réduction du besoin de dormir;
sentiment altruiste;
hypersensibilité affective (émotions plus vives) et quelquefois sensorielle ;
labilité émotionnelle : le fait de passer facilement du rire aux larmes ;"

Suite à son séjour, iel a développé un trouble de stress post traumatique

"Le trouble de stress post-traumatique, ou TSPT, désigne un type de trouble anxieux sévère qui se manifeste à la suite d'une expérience vécue comme traumatisante avec une confrontation à des idées de mort. Le trouble de stress post-traumatique est une réaction psychologique consécutive à une situation durant laquelle l'intégrité physique ou psychologique du patient, ou celle de son entourage, a été menacée ou effectivement atteinte (notamment en cas de torture [...])"

Note: Isaiah étant non-binaire, j’alternerai entre le masculin (il) -par facilité, j'avoue- et le neutre (iel) pour parler d'elui, d’où le ‘grand.e’, par exemple

tu es très androgyne, Isa
et tu fais un peu exprès

Cheveux rose vif, courts pour une dame mais longs pour un Mr, un visage doux et de grands yeux bleu ciel encadrés de longs cils, tu prêtes à confusion. On peine généralement à croire que tu as 19 ans. Ta baby face, sans doute. Ca et le fait de mesurer moins d’1m60. Tu ne le vis pas trop mal, cela dit. (c’est plus facile, pour se cacher) Les remarques te passent au dessus de la tête, balayées dans un sourire révélant une rangée de dents blanches en parfaite santé. Surprenant, quand on sait la quantité de bonbons que tu ingurgites !

si tu pouvais
tu ne mangerais que ça

Ca ne te fait pas vraiment de mal, de toutes façons. Alors certes, refuser de boire ta soupe ne t’aura rendu ni grand.e ni musclé.e, mais tu n’es pas sans défenses ! Tu cours vite, plutôt longtemps s’il le faut. Tu aimes grimper là où tu ne devrais pas, faisant preuve d’une surprenante agilité et avantagé.e par ton poids ridicule.

Tu affectionnes couleurs si vives qu’on n’aurait pas tord de les trouver agressives. Cyan, magenta, jaune fluo et vert pomme, si on te laisse le choix tu ne fais pas dans la discrétion. Autrement c’est noir ou blanc. Bien sûr, il t’arrive de varier, mais c’est rarement pour aller vers du désaturé. Tu préfères les tenues amples à celles proches du corps, mais n’as rien contre celles qui révèlent ta peau claire. Même si c’est pour qu’on y voie des cicatrices pas très jolies.

(d’où ça sort, demandent certains ?)
(on t’a dit de pas en parler)
(alors c’est un secret)

(+) • mains délicates quoique souvent pleines de petites coupures • se vernirait les ongles s’iel pouvait • les cicatrices viennent de divers accidents à force de faire l'idiot.e • de son médecin qui aimait bien lui ouvrir la peau, aussi • oreilles percées en deux endroits • porte aussi des ear cuffs • n’a pas pu se re-teindre les cheveux depuis la révolution • on voit de plus en plus ses racines • c’est un scandale

il parait que tu as ‘des soucis’, Isa
il parait que ’t’es pas bien, ma parole !’
il parait que tu es, en somme, un.e imprévisible imbécile

Tu ris beaucoup, Isa. Surtout quand il serait préférable d’éviter. Tu ris où d’autres pleurent, un son léger et insouciant, si bien qu’on peine à croire que c’est un tic nerveux. Tu ris quand tu as clairement fait une erreur. Quand tu as mis du colorant rose dans la machine de blanc, quand tu a lancé une allumette dans les poubelles, quand tu as cassé toutes les vitres. Tu ris même couvert.e de bleus, de poussière et de coupures, insensible à la douleur. Tu ris quand on t’engueule parce que tout est de ta faute, ravi.e de l’attention et pas le moins coupable du monde.

il parait que tu es impulsif et ingérable
que même quand tu sais ce que tu fais, tu continues
(que souvent, cela dit, tu n’as pas conscience des choses)

On ne te trouve pourtant pas bien méchant.e, en général ! Ton énergie est bizarrement contagieuse. Il est aisé de voir en toi un rayon de soleil, Isa. Sensible et pas incapable de compassion, tu n'hésites pas à te ridiculiser pour divertir les autres d’idées plus noires. Tu aimes l’attention. Dès qu’on te regarde, dès qu’on t’écoute, il semble que tes yeux pétillent. Un rien éclaire ta journée. Tactile, enthousiaste, toujours à donner des surnoms (plus ou moins affectueux) au bout de 3 minutes de conversation, on ne s’imagine vraiment pas que tu puisses penser à mal. Juste que tu as trop peu de neurones pour ton bien-être.

et on a tort
comme on a tort

Tu parais si doux, Isa, que c’est souvent une surprise quand cet air sauvage passe dans tes yeux. Quand tu grondes, furieux mais toujours souriant, prêt à casser des vitres et des os. Pour le plaisir ou pour la vengeance, ça fait pour toi très peu de différence ! On a eu beau t’appeler Isaiah, tu n’es pas un saint. Les questions de morale te passent au dessus de la tête.

tu fais ce que tu veux
même si c’est ‘pas bien'
tu as ce genre d’égoïsme

Ca te rend bizarrement difficile à manipuler. Ce n’est pas parce que tu aimes le chaos que tu iras t’en prendre à un proche. Ce n’est pas parce qu’une personne te prête attention que tu t’y attacheras. ‘Lunatique’ te va plutôt bien. ('Capricieux', aussi) Tu fais moins aisément confiance qu’il n’y parait, surtout depuis ton arrivée à l’institut. Ta malice n’est pas feinte, mais ce constant air d’imbécile heureux ? Ces grands grands sourires ? Cette manie de toujours te montrer plus extra que nécessaire ?

mensonges

Tu passes d’adorable à cruel en un clin d’oeil, loin de rechigner à jouer les clowns pour qu’on te croie inoffensif. Les mensonges te viennent avec une répugnante aisance. Les commentaires désagréables, d’autant plus. Tu les lâches sans avoir l’air d’y penser. Les déguises en compliments, parfois, avec tant de miel dans la voix qu’on s’imagine que tu n’as pas fait exprès. Que la formulation, c’est pas ton fort. Que lorsque des mots vulgaires apparaissent dans ton langage habituellement si doux, c’est sans doute par erreur.

tu es un peu une peste, Isa
mais tu ne vois pas où est le souci

(+) • apprivoisable avec des sucreries.. un peu • 'dumb bitch' lae qualifie pas mal • parle beaucoup avec ses mains • fort impulsif • dit 'fight me' alors qu'iel ne sait pas se battre, vous mordra clairement • souvent à fredonner des chansons que personne connait • a un certain esprit de contradiction • imprudent.e, ses idées sont les pires mais iel les trouve super • patience who ? • semble parfois puéril.e • dort peu et dort mal • flirt flirt flirt • est-iel intéressé.e, cela dit ? aucune idée • fumeur, les sucreries sont un faible substitut

« Sois sage, Isa. » te salue ton aînée, alors que tu quittes la maison à 12 ans

Ton sourire est tout ce qu’il y a de plus lumineux, mais elle n’y croit pas un instant. (elle a bien raison) Tenir en place ne te ressemble pas, Isaiah. Secondé né d’une fratrie de trois, avec des parents très pris par leurs jobs, tu t’es vite senti en manque d’attention. A tort ou à raison, difficile à dire. Sans doute étais-tu un sale gosse. Sans doute, aussi, les Delacroix auraient-ils pu passer un (petit) peu plus de temps avec leur progéniture.

Ça aurait pu éviter que tu sèmes le chaos pour qu’ils te regardent. Que tu mettes le feu à des objets au hasard de la maison, casse quelques unes de leurs jolies choses et et fasse mal pour qu’on s’occupe de toi. Certes, tes deux soeurs et toi étiez proches, mais ça ne remplace pas l’affection d’un parent. Pas plus que contacter des professionnels pour savoir ce qui n’allait pas chez toi.

tu ne voulais pas voir des inconnus
tu voulais voir tes parents

très simple, en soi

D’ailleurs, il semble l’avoir dit. (plus d’une fois) Il te semble aussi avoir été ignoré. Un hochement de tête puis ils sont passés à autre-chose, te disant qu’ils espéraient que le spécialiste du moment pourrait t’aider à régler ça, comme s’ils n’avaient pas compris ce que tu disais. Absurde. C’est pas mal d’avoir de l’argent, t’es tu alors dit. Ca permet de remplacer ce que tu casses comme si rien ne s’était passé. Ca permet de payer des gens pour régler ses problèmes. Réparer son fils défectueux. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils t’expédient dans un établissement spécialisé, fatigués des maux de têtes que tu leur refilais régulièrement.

Espoir ne te déplaisait pas, au départ. On faisait attention à toi, pour commencer. Tes soeurs, Ava et Joana, venaient parfois de rendre visite. (seules, certes) Puis à payer régulièrement pour ton admission, tes parents devaient au moins penser un peu à toi ! Alors tu as continué de faire semblant. Tu avais été admis pour ‘manie’, et sans bien savoir ce que ça voulait dire, tu jouais apparemment le jeu correctement.

(ça, ou on se fichait bien que ce soit vrai ou faux)
(ce n’est pas comme si on comptait vraiment te soigner)

Espoir n’a commencé à te déplaire que lorsque tes actions ont eu des conséquences. Voler du matériel, ne pas respecter les couvre-feux, casser des objets pour voir le bruit que ça fait.. eux aussi, tu les as fatigués. On aurait pu s’attendre à ce que tu te calmes, maintenant qu’on faisait attention à toi au moins une fois par jour, mais.. force est de constater que tu t’es pris.e au jeu, Isa. C’est amusant, mine de rien, le chaos. Ca défoule. Puis à force de rire jusqu’aux larmes, tu te sentais un peu mieux, parfois.

seulement voilà
toi qui voulais de l’attention
tu as pour la première fois regretté d’en recevoir

Ton médecin n’avait pas l’air si terrible. Un adulte en blouse blanche. Rien d’extraordinaire. Tu ne voyais pas réellement la différence avec tous les autres. Jusqu’à ce que les séances de soins deviennent.. curieuses. Jusqu’à ce que tu te demandes si c’était réellement censé faire aussi mal. Si c’était bien nécessaire de t’ouvrir la peau, quand le souci était dans ta tête. Si te couper le souffle n’allait pas te rendre plus idiot.e que tu ne l’étais déjà, au lieu d’arranger quoi que ce soit.

(ça ne t’a pas empêché de rire)
(quand tu parvenais à respirer)
(mais le coeur n’y était pas)

Le plus amusant doit être qu’au départ, tu ne trouvais pas ça si mal. Qu’on pense assez à toi pour tester d’autres méthodes, c’était un peu touchant, non ? Non. Bien sûr que non. Tu n’étais pas malade avant d’arriver, Isaiah, du moins pas assez pour t'auto-persuader d’apprécier la torture. Avec le temps, tu t’es mis à le craindre. Puis le haïr. On aurait pu croire que la douleur te calmerait, mais c’était tout le contraire. Les séances ‘soins’ te vidaient, mais une fois ton énergie retrouvée, tu causais autant (voire davantage) de chaos qu’auparavant; et ce avec un enthousiasme renouvelé. Tu avais une furieuse envie de casser quelque-chose.

(tu n’en parlais pas, en revanche)
(les blessures ? tu t’étais fait ça tout.e seul.e)

lorsqu’on a commencé à murmurer ‘Révolution'
tu étais l’un des premiers intéressés

Reconnu comme fauteur de trouble, tu n’étais pas très utile dans ce qui demandait de la discrétion, mais il y avait d’autres moyens de t’utiliser. Par exemple, tu faisais une excellente diversion.

Le climat de l’institut se dégradant, tu as néanmoins été contraint.e de calmer un peu le jeu. Pour rester en vie. Pas comme.. cette patiente. Loreleï, non ? Voilà un souvenir qui te fait moins rire que les autres. Dans tes rêves, d’autres visages la remplacent. Des visages que tu préférerais garder dans ce monde. Ava, Soren, Ryota.. ça te rend malade. Ca te rend furieux. Dire que ce type s’appelle Ange.. l’idée t’amuse plus qu’elle ne devrait.

les gens devraient arrêter, avec les prénoms bibliques
visiblement, ça ne peut que mal tourner

Lorsque la Révolution arrive, tu es à l’Asile depuis une semaine. Ca t’apprendra à agresser ton médecin, paraît-il. Rien que pour le goût de son sang dans ta bouche, tu t’en fiches pas mal. Tu étais si doux, ces derniers temps, si obéissant.e. Tu pleurais sans trop te débattre, tellement pathétique qu'il a fini par baisser sa garde un minimum. Il n’aurait pas dû. Au souvenir de son expression ô-combien surprise, tu ris alors que retentissent les alarmes incendie, incapable de t’en inquiéter.

ce n’est pas bien grave, penses-tu
tu t’es quand même amusé.e

Contrairement à toi, cependant, les vigiles ne sont pas sereins. Suivant les ordres qui leur sont donnés, ils vous tirent de vos cellules avant que les flammes n’avalent tout, vous emmenant au bunker avec les autres. Tu n’arrêtes pas de rire. Tu n’arrêtes pas de pleurer. Tu cherches un coin vide où, pour une fois, tu préférerais qu’on ne te voie pas. Tu commences à te demander s’il y a vraiment quelque-chose qui cloche chez toi.

Quand les portes s’ouvrent, tu pars sans réfléchir. Moins il y aura de médecins dans ton entourage, mieux tu te porteras. Survivre seul.e te semble moins risqué que de rejoindre un groupe.

(+) • Les soeurs d'Isaiah, Ava et Joanna, ont respectivement 21 et 16 ans, à l'heure actuelle • Les parents d'Isaiah se sont rencontrés alors que sa mère, en école de commerce, faisait sa mission export aux Etats Unis • Ils ont fini par travailler comme cadres dans une entreprise pétrolière, ce qui paie plutôt pas mal • Isaiah ne les a pas revus depuis son arrivée à l'institut • Iel n'a pas non plus revu ses soeurs depuis maintenant 3 ans • Fleur, sa peluche lapin rose laissée chez ses parents (pour rassurer Joanna, à l'époque), lui manque presque autant qu'elles