Cachée derrière un arbre dans les hauteurs de sa colline, elle s'était équipée de jumelles - elle les avait mise dans son sac de prévention d'attaque zombie - et suivait du regard le quotidien du mystérieux jeune homme. Comme d'habitude à cette heure-là de la journée, il se dirigeait vers le lac.
C'était il y a quelque jours, en finissant les constructions de sa cabane qu'elle lavait remarqué. Le carmin de sa chevelure avait attiré son œil - elle avait cru à une tâche de sang dans l'herbe.
Le lendemain, il avait refait le même chemin en direction du lac, sortant du bunker et elle s'était précipitée vers ses jumelles pour mieux l'espionner. Son cœur avait bondi dans sa poitrine en découvrant ce voyou. Avec le temps, elle avait instauré ce rituel de l'observer moins d'une minute faire sa vie, lui inventant un prénom, une histoire. Elle s'était imaginée qu'il s'appelait Jafar ou Al, qu'il vivait dans un pays pauvre comme la Pologne, qu'il s'était battu avec un commerçant pour sauver sa mère atteinte d'un cancer en phase terminale afin d'avoir des médicaments, qu'il avait été en prison pour cela, qu'il était venu à l'Institut dans le but de lui prendre des médicaments ...
Elle poussa un long soupir langoureux et se pencha un peu plus pour mieux le suivre du regard, ses jumelles qui lui faisait un visage de mouche. Perchée, elle pouvait dériver ses yeux sur ses larges épaules ... sur ses muscles dorsaux ... sur ses hanches ... sur ses fes...
Ce qui devait arriver arriva. A force de se positionner n'importe comment, elle tomba de son appartement de fortune. La lanière de ses jumelles manqua de l'étrangler dans sa chute, tandis qu'elle tombait à plat ventre, enroula les lacets de ses baskets entre eux en voulant se relever, et finit par rouler le long de la colline jusqu'à tomber aux pieds de celui qui la hantait depuis une semaine.
Le nez dans la boue, son tee-shirt Iron Maiden remonté jusque dans le milieu de son dos, et son jean s'étant déchiré, elle avait détruit ce que le naturel essayait tant bien que mal de bien faire. Elle sentait que ses genoux et coudes la piquaient affreusement : bien joué cocotte, tu pisses le sang.
Elle essaya de remuer sa cheville - toujours à plat ventre, bras étendu, nez dans une flaque de pluie devenue boueuse, sans oser lever les yeux vers celui qu'elle venait de heurter - mais ce mouvement alluma un feu dément qui circula jusqu'à son mollet.
Elle tourna la tête et vit au loin ses jumelles qui se s'étaient écrasées, les verres brisés. Oh non, je ne pourrais plus jamais le regarder...
Enfin, elle leva lentement son visage marron vers Jafar, le cœur battant si fort dans sa poitrine qu'elle a l'impression qu'il allait en sortir et lui adressa un sourire si solaire qu'il aurait pu éradiquer toute la pluie de la Terre. Dans sa position inconfortable, elle lui tend quand même le bras afin de lui serrer la main.
- Solveig, enchantée, dit-elle dans un accent si prononcé que les mots paraissaient autres.
Et c'est en le regardant de plus près qu'elle se rendit compte qu'elle n'était pas que tombée de son arbre, elle était également tombée amoureuse.
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Nevrabriel faisait son chemin habituel à la même heure, réglé comme une horloge, parfois il chantonnait dans sa langue natale mais il était toujours imperturbable tout le long du chemin. Il n’aimait pas vraiment porter les vêtements blancs que Donatien avait exigés pour tout le monde, c’était tellement salissant et tellement voyant que la moindre petite tache de boue ou de pluie était plus que troublante. Encore une raison pour laquelle il préférait chercher l’eau le soir, au moins Donatien ne pouvait pas le voir enfiler ses vêtements sombres pour sa petite balade nocturne.
Nevrabriel arriva finalement au lac, regarda autour de lui et était heureux de voir qu’il n’y avait personne aujourd’hui. Le monde l’agaçait. Même ses anciennes connaissances qui voulaient se montrer amical l’agaçaient. Les anciens révolutionnaires l’agaçaient. Ceux qui ne l’agaçaient pas il ne les voyait jamais ici. Jamais il n’avait croisé Agnès ou Aeden a ce point d’eau.
Décidément, cette tache n’avait aucune saveur en journée.
Le jeune homme remplis ses bidons machinalement avant de s’attarder sur le panneau. Il ne bougeait pas souvent mais ce n’était pas plus mal, cela voulait dire que chacun avait trouvé sa place. Il était tout de même assez triste que sa mère de cœur ait décidé de suivre Barrabil plutôt que venir avec lui dans le bunker. Elle aurait été une mère formidable, bien plus qu’Elizabeth, si tel était toutefois sa fonction au sein de la Famille.
Au moment de partir, Nevrabriel entendit un bruit lourd avec des bruits de branches et de feuilles, comme si une masse était tombée d’un arbre. Attentif, Nevrabriel suivit le bruit du regard, près à sortir son canif, il avait beau être en territoire neutre, si un taré du type Jessy avait décidé de rompre cette loi, c’était sa vie qui était en jeu.
Mais la vérité dépassa absolument tout ce qu’il avait imaginé.
Une forme humanoïde déboula de la pente, roulant dans tout les sens jusqu’à ses pieds. Nevrabriel ne pu reconnaitre les jambes de la tête que lorsque cette personne arriva à ses pieds, le nez dans la boue. Des éclaboussures arrivèrent sur le bas de son pantalon.
Nevrabriel eut un soupire de désespoir. Saleté de blanc …
Après un instant, la personne leva la tête vers lui. Nevrabriel était partagé entre l’aversion de la voir si amochée, et l’incompréhension de la voir dévaler la pente ainsi. Elle devait être bien gourde pour être tombée de cette façon.
- Solveichianté
Nevrabriel arqua un sourcil, il n’avait pas du tout compris ce qu’elle venait de dire mais à en jugé par sa main tendue, elle lui demandait certainement de l’aider à se relever.
Le jeune homme roula des yeux. Les gens étaient agaçants …
Sans serrer sa main, il se pencha plus bas pour agripper au niveau de l’aisselle et la tirer vers le haut pour l’aider à se remettre sur ses deux jambes. Cela fait, il passa sa main sur son vêtement pour tenter d’enlever la terre que lui avait mis la demoiselle, profitant pour l’analyser rapidement. Elle n’était pas chaudement habillée malgré l’automne et s’était écorché les jambes et les coudes pourtant elle arborait un grand sourire très chaleureux.
_Désolé, je n’ai rien compris à ce que tu as dis. Tu devrais rentrer chez toi arranger tout ça.
Puis, comme il était venu, Nevrabriel reprit son chemin pour rentrer au bunker avec un bidon d’eau dans chaque main.
Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelentourageGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
J'aimerai être une larme pour naître dans tes yeux ...
Ft.le beau roux mystérieux du bunker
Al tendit sa main et aida Solveig à se relever, ce qui manqua de la faire mourir sur place d'un arrêt cardiaque. Ses doigts puissants s'enroulèrent autour de son bras maigrichon, puis glissèrent sous son aisselle, et il la releva d'un coup décidé. Elle pensa aussitôt à ses poils et était bien contente d'avoir un tee-shirt et non un débardeur.
Elle le laissa faire la bouche ouverte, les yeux ronds. Qu'on la pince, elle rêvait.
- Désolé, je n’ai rien compris à ce que tu as dis. Tu devrais rentrer chez toi arranger tout ça.
Elle battit des cils tandis qu'il partait. Il était très grand, en fait. Pourtant elle n'était pas de petite taille, mais quand elle s'était tenue debout face à lui, aussi court était-ce, elle avait l'impression qu'il l'avait protégée du monde entier. Elle n'avait plus senti la brise contre sa peau : il était assez grand et massif pour faire office de coupe-vent. Avec lui à ses côtés, elle ne tomberait jamais malade.
Comprenant qu'elle n'aurait peut-être plus jamais la chance de lui parler, elle l'interpella :
- Attends !
Elle courut à l'opposé de la direction de Jafar pour récupérer ses jumelles qu'elle remit autour de son cou. Puis, toujours en prenant le rythme de la course, elle revint aux côtés du beau garçon. Elle effaça avec ses paumes de main la boue de son visage - ça lui coulait dans la bouche, c'était dégueu. Elle se recoiffa tant bien que mal, agitant ses mains dans tous les sens pour dégager les petites mèches blondes collées dans la gadoue. Puis, sans prévenir elle prit un bidon d'eau et commença à avancer.
- Laisse-je t'aider !
Elle tenait le bidon à deux mains, et il était super lourd. C'était plus facile de tenir manette. Pendant une demi-seconde, elle rayonna, heureuse de pouvoir aider ce garçon qui faisait chavirer son cœur. Le soleil sembla suivre ce petit moment de bonheur, enfin soulagé que Solveig cesse de tout ruiner.
Mais elle se déséquilibra et tomba sur le dos, le bidon s'écrasant sur son ventre si fort qu'elle tira la langue.
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Nevrabriel se retourna, ralentissant sa marche pour savoir ce qu’elle lui voulait. Elle alla ramasser une paire de jumelles qui semblait ne plus trop lui servir à l’avenir compte tenu de leur état. L’écossais ne savait pas pourquoi, surement trop curieux, il s’arrêta pour l’attendre lorsqu’elle fonça sur lui à grande foulée. Qu’est-ce qu’elle lui voulait au juste ?
Arrivée à sa hauteur, elle se débarbouilla et se recoiffa. Elle était peut-être débile mais elle était mignonne, il fallait l’avouer.
L’inconnue s’empara d’un bidon pour continuer à marcher. Trop surprit, Nevrabriel se laissa faire. Elle sortait d’où cette fille ? Qu’est-ce qu’elle lui voulait ? Pourquoi elle l’aidait ?
Elle était fluette mais il ne fallait pas vraiment se fier aux apparences. Jessy était petit et blessé lorsqu’il a faillit l’étrangler. Est-ce qu’elle comptait le tuer lorsqu’ils quitteraient la zone neutre ?
_Laisse-je t'aider !
Elle ne parlait pas très bien la langue mais au moins elle savait se faire comprendre. Elle comptait porter le bidon jusqu’où comme ça ? Le bunker n’était pas si loin que ça mais avec quelques litres la marche devenait longue.
Mais à peine fit elle un pas qu’elle perdit l’équilibre par on –ne-sait quelle force surnaturelle et se retrouva sur le dos, l’eau lui écrasant le ventre.
Nevrabriel la regarda, perplexe, puis, un pouffement de rire s’échappa de ses lèvres. Pas étonnant qu’elle ait dévalé la pente, gauche comme elle était.
Il posa son autre bidon pour s’accroupir et regarder la petite blonde. Avec pitié, il prit le bidon sur son ventre pour la libérer. Il posa le contenant d’eau à coté de lui et continua de fixer la jeune femme qui avait du avoir mal. Comment elle avait fait pour ne pas mourir jusqu’ici ?
L’écossais commença à avoir un peu pitié et se grata légèrement le front. Elle voulait quelque chose de lui ? C’était pour ça qu’elle voulait le suivre ? Elle voulait réellement l’aider par gentillesse ou elle voulait entrer dans le bunker comme l’autre femme aux cheveux roux qui tournaient souvent dans la zone ?
L’écossais ne savait pas vraiment comment réagir. Plus personnes ne faisaient quoique ce soit par pure gentillesse. Porter ce bidon jusqu’au bunker demandait de l’énergie et du temps, temps inutilisé pour trouver ou cultiver de la nourriture par exemple. Elle avait réellement du temps à perdre ou Nevrabriel n’en avait pas assez ?
L’écossais eut un soupire en roulant des yeux. Il allait certainement regretter ce qu’il allait faire mais tant pis. Il demanda, l’air presque ennuyé :
_On va commencer par le début. Comment tu t’appelles ?
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J'aimerai être une larme pour naître dans tes yeux ...
Suis-je morte ? Je vois la lumière ...
Et la douleur sur mon ventre ... Sont-ce mes règles ? Mais pourtant, nous ne sommes pas au milieu du mois ! Serai-je ... enceinte ?! Mais, je n'ai pas encore mordu au fruit défendu !
Solveig, les paupières plissées entre des tâches de boues séchées, restait amorphe sur le sol. Le bidon d'eau toujours écrasé sur son ventre déjà creux, les bras écartés de part et d'autre de son corps, comme si elle accueillait quelqu'un ou quelque chose. Ses cheveux blonds autour d'elle comme une auréole, elle a l'air d'un ange parti trop tôt.
Et alors qu'elle se demandait si un cancer en phase terminale se développait dans ses intestins, la douleur s'évapora comme par magie. Par reflexe, la blondinette se toucha le ventre et ses souvenirs lui revinrent. Le beau garçon. Le bidon. La chute.
Embarrassée, elle prit deux mèches de cheveux et s'en recouvrit le visage pour cacher ses rougeurs et sa gêne. Elle le remercia en morse en battant des cils.
- On va commencer par le début. Comment tu t’appelles ?
Il lui avait demandé en regardant ailleurs, cheveux rouges dans le vent et moue blasée. Il était vraiment parfait. Un Edward de l'an 2020. Un héros de shojo. Il était le magnifique archétype de l'adolescent mystérieux, faussement méchant puisqu'au fond, étant attentionné.
Les grands yeux de Solveig s'illuminèrent tandis qu'elle se relevait en se frottant de partout pour s'épousseter.
- Solveig ! Mais je te l'ai dit avant ...
Est-ce qu'il l'avait écouté ? Ou alors voulait-il simplement la ré-entendre dire son prénom.
- Et tu ... Et toi ? osa-t-elle demander en retour en se tortillant sur place.
Quand il lui répondit, elle eut le réflexe de retourner porter le bidon d'eau mais se souvenant de l'échec, se réfréna. A la place, comme la discussion était engagée, elle poursuivit :
- Je suis un électron libre. J'ai construit ma cabane là-haut, tu veux la voir ?
Elle lui montre de l'index le haut de la colline, là où elle a commencé sa chute - la première. Attention Solveig, jamais deux sans trois.
On pouvait d'ici voir en effet, entre deux branchages, une cabane construite dans un arbre, avec une fenêtre aux bords taillés irrégulièrement.
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020La demoiselle se redressa pour se rendre présentable, bien qu’elle était encore écorchée de partout. Pourquoi est-ce qu’elle ne voulait pas retourner chez elle pour nettoyer tout ça ?
_Solveig ! Mais je te l'ai dit avant ...
Heiiiiiiiiinnnn C’était ça le « Solveichianté » ? Cela prenait du sens finalement. Elle avait un accent très prononcé, d’où venait-elle ? Elle avait l’air trop stupide pour avoir survécu à la révolution, elle n’a pas du en faire parti. Peut-être qu’elle était dans le bâtiment en feu ce soir là ? Nevrabriel était plus préoccupé à sauver tout le monde que de se souvenir de leur visage. Autrement, elle semblait trop jeune pour faire partie du personnelle, à moins qu’ils les recrutaient dès le berceau ? Elle devait avoir … 16 – 18 ans à tout casser.
_Et tu ... Et toi ?
Nevrabriel se massa la nuque. Elle avait déjà du mal à parler correctement l’anglais, et avec son accent, elle n’allait certainement pas comprendre s’il lui disait son prénom au complet qui était très … Original. S’il avait eut un prénom universelle comme « John » ou bien « Damian » cela aurait été certainement plus facile mais là … Le jeune homme décida de lui donner seulement son diminutif, il risquerait de ne pas se reconnaitre si elle l’appelait à l’avenir, s’ils devaient se recroiser un jour :
_ On m’appelle Nev.
A peine eut-il répondu qu’elle reporta son attention sur le bidon qui lui avait écrasé le ventre. Il suivit son regard vers le conteneur sans réellement comprendre à quoi elle pouvait bien penser.
_Je suis un électron libre. J'ai construit ma cabane là-haut, tu veux la voir ?
Le visage de Nevrabriel se fronça dans un sentiment perplexe. Elle était vraiment trop étrange cette fille. Elle n’avait pas peur ? Si elle invitait un inconnu à la suivre c’est qu’elle devait se sentir bien seule …
Oh …
C’était donc ça, elle se sentait seule ?
Le jeune homme regarda un peu plus loin, vers le lac. Autrefois il n’aurait pas hésité à la suivre mais là, maintenant, il avait des obligations et il avait un puits à construire après avoir ramené ses bidons, il ne pouvait pas se permettre de faire mumuse avec un électron libre. Puis, le regard vairon du jeune homme alla se perdre sur le visage de la jeune femme.
Les électrons libres … Ils étaient nombreux mais si peu soudé qu’il était réellement possible de se sentir seul dans ce clan. Mais même au bunker, il arrivait à l’écossais de se sentir seul également … c’était étrange comme sentiment. Peut-être d’une force mystique avait mis cette étrange fille sur son chemin pour casser un peu sa routine ?
Il voulait se laisser tenter pour une fois.
_D’accord.
Nevrabriel se redressa de son presque deux mètres, assez méfiant tout de même, il ne garda son visage impassible. Peut-être que le fait de faire la cruche était un moyen de l’attirer dans un piège, il devait être prudent. Curieux mais pas imprudent.
_Je te suis.
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J'aimerai être une larme pour naître dans tes yeux
- On m’appelle Nev.
C'était très différent de Al ou de Jafar, mais c'était tout aussi joli. Et pas commun.
Solveig se demanda si c'était un diminutif ou si c'était son véritable prénom. Elle le grava dans sa mémoire, ravie de pouvoir enfin l'appeler dans ses rêves par son véritable prénom. En plus, elle n'avait pas l'habitude de vraiment aller jusqu'ici dans une discussion, souvent on la rembarrait avant ou on ne l'aidait pas dans ses gaffes. A cette pensée, son sourire s'agrandit sur son visage écrevisse.
Et, quand il accepta de la suivre dans sa cabane, elle lâcha un "ouais !", tout son corps respirant la joie.
- Je te suis.
Elle regarda les bidons d'eau et pensa à ce qu'il pouvait se passer s'ils restaient là. Dans les films post-apocalyptiques, les gens accourent vers ce genre de ressource mais étant donné qu'ils sont près du lac, ça devrait aller, non ?
Elle fouille dans ses poches et trouve une note sur laquelle était déjà inscrits des milliards de mots - surtout des pense-bêtes, on pouvait y lire des indications dans les trois langues à elle même comme "boire trois fois par jour" ou "se brosser les cheveux". Elle sort un stylo de la poche arrière de son jean et écrit en grosses lettres " NE PAS TOUCHER SVP. PROPRIETE DE NEV". Etonnement, la languette collante du post-it s'accrocha au bidon d'eau.
Solveig trottina alors jusqu'à sa cabane, grimpant la colline avec difficulté. Elle lâchait sur la route des gémissements de douleur puisque chaque pas ouvrait un peu plus ses égratignures. Mais elle était tellement contente de faire découvrir à Nev sa cabane qu'elle s'en fichait bien d'avoir mal.
Ils arrivèrent dans les hauteurs. La cabane était tout de même bien cachée entre les arbres. Elle était perchée environ un mètre au dessus des deux jeunes adultes. On voyait au sol la tentative d'une construction d'échelle - c'est-à-dire un emmêlement de ficelle usée et de bouts de bois inégaux. Pour grimper, il fallait se hisser. Ce que fit Solveig. Elle dégagea la robe rose fuschia qu'elle avait clouée pour servir de porte et se souleva pour atterrir dans son chez-elle. Il y faisait étonnement chaud. Les planches de bois n'étaient ni de la même texture, ni de la même couleur, mais l'ensemble était solide et assez spacieux pour deux personnes de taille moyenne. Beaucoup de bordel jonchait sur ce drôle de parquet. Le sac de Solveig, affalé au sol, son ouverture comme une bouche qui aurait vomi des objets. Il y avait une petite caméra et une batterie solaire dans un coin, deux piles de vêtements - une sale et une propre, la sale étant assez proéminente. Un sceau. Des jeux vidéos. Un Uno. Des tampons. Des spasfons. Un guide de survie contre les zombies. Deux-trois conserves. Du savon et shampoing solides en masse. Un album photo. Un énorme bloc de post-its et des stylos. Une scie.
Il y avait aussi, dans un coin opposé, près du lit de camp de Solveig - un matelas de camping, un sac de couchage et un coussin qui avait une triste forme -, des plantes. Solveig essayait d'en cultiver parce qu'elle trouvait que ça habillait bien l'endroit. Ainsi, dans un premier pot, il y avait une belle fleur aux pétales jaunes qui s'avérait être un calendula - plante médicinale aux vertus anti-inflammatoires - que Solveig avait pris en bonne néophyte, appréciant juste sa couleur jaune. Quelques fougères qu'elle trouvait amusante. Ainsi que des petites fleurs blanches - qui a un drôle de nom : la guimauve. Très utile en cataplasmes sur les plaies.
Solveig s'assit en tailleur et prit une bande de tissu blanc. C'était ses pansements réguliers qu'elle lavait assez souvent. Elle l'enroula autour de son genou, et un autre autour de son coude.
- Quoi tu en penses ? Je pris deux mois pour la finir ! Ce n'est pas parfait, je dois encore construction l'échelle, et j'aimerai faire de l'isolation pour cet hiver. Si possible, j'en ferai un château fort un jour, avec des ... douves et tout, rit-elle.
Puis elle se pencha pour saisir son Uno.
- Tu connais ? On fait une partie ?
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Nevrabriel se redressa, prêt à prendre ses effets pour lui emboiter le pas, mais l’inconnue se mit à fouiller ses poches avant de coller un post-it sur ses bidons.
…
…
Non mais …
…
Non mais elle avait vraiment cru qu’il allait abandonner ses bidons sur la route ?
Il la regarda s’éloigner avant de prendre, aisément, ses bidons et la suivre. Il les laisserait au pied de son arbre mais pas ainsi au milieu du chemin.
La gamine avait du mal à grimper. Nevrabriel non. Il ne savait pas si c’était ses longues jambes qui aidaient ou le fait qu’il soit plus physique qu’elle, mais la voir galérer un peu … il trouvait ça amusant. Plus amusant que de l’aider. Du moment qu’elle ne dévalait pas une nouvelle fois la colline.
Comme prévu, le jeune homme laissa ses biens aux pieds de l’arbre et regarda la demoiselle se hisser pour atterrir dans son lieu de vie. Il fit de même, ses presque deux mètres aidant beaucoup. Il resta au niveau de la pseudo porte, s’adossant au cadre, un pied à l’intérieur, l’autre dans le vide et regarda l’intérieur.
C’était une cabane quoi. Mais elle avait plus de vie et de chaleur que l’intérieur du bunker … Si Donatien n’était pas obnubilé par le blanc, peut-être que laisser Wendy dessiner sur les murs pourrait donner quelque chose de plus joyeux.
Un énorme tas de post-it avait attiré l’œil du jeune homme. Il tendit le bras pour en attraper un et le regarda sous tous les angles avant de le reposer. En le reposant, sa main se trouva à coté d’un livre, qu’il prit également : Un guide de survie contre les zombies.
Nevrabriel fronça les sourcils avant de reposer le bouquin. Elle avait une passion pour les zombies ?
La gamine finit tout de même par s’occuper de ses blessures, ce qui ravit Nevrabriel qui ne voulait pas devoir le faire lui-même. Mais il commença à froncer des sourcils … qu’est-ce qu’elle faisait ? Elle se bandait toute la jambe et tout le bras sauf à l’endroit de ses plaies.
Elle était nigaute ou quoi ?
_ Quoi tu en penses ? Je pris deux mois pour la finir ! Ce n'est pas parfait, je dois encore construction l'échelle, et j'aimerai faire de l'isolation pour cet hiver. Si possible, j'en ferai un château fort un jour, avec des ... douves et tout, rit-elle.
Nevrabriel haussa doucement les épaules. Elle n’était pas si cruche pour avoir construit ça, même si sa grande taille rendait l’endroit peu confortable pour lui. Mais elle avait clairement une case en moins.
_ Tu connais ? On fait une partie ?
Nevrabriel regarda ce qu’elle tendait. Un jeu. Il n’avait pas joué à ça depuis … depuis L’Institut Espoir en fait. Il n’y avait pas vraiment de jeu ici, à croire que l’ennuie était le plus grand jeu de tous. Il acquiesça avant de tendre la main pour attraper le poignet de Solveig afin qu’elle arrête de s’agiter dans tout les sens.
_Attends, viens ici.
Nevrabriel la tira doucement pour qu’elle s’assit en face de lui, sur les fesses. Il mit une main sur la cuisse de Solveig pour qu’elle ne bouge pas et il commença à défaire son bandage totalement ridicule.
_Met ton pied là et ne bouge pas.
Nevrabriel indiqua sa propre cuisse afin de surélever la jambe de la demoiselle et faire le tour de son genou. Ça lui rappelait sa petite sœur, tellement casse-cou qu’elle passait son temps à se blesser.
Il commença à bander proprement le genou de Solveig tout en demandant, beaucoup plus calme qu’elle :
_Pourquoi tu ne vas pas dans la grotte avec les autres ? Tu préfères rester toute seule ici ?
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J'aimerai être une larme pour naître dans tes yeux
N'attendant pas la réponse de Nev, elle sortait déjà les cartes du paquet. Mais il lui attrapa le poignet, l'empêchant de bouger et l'obligeant à le regarder. Elle remonta longuement son regard des doigts qui la rendait captive, longeant le bras musclé qui la tenait, remontant jusqu'à une épaule sèche, grimpant sur une pomme d'adam marquée, se hissant sur un nez pâle et rencontrant enfin deux yeux aux couleurs différentes. Des yeux vairons, il lui semblait que c'était ça le terme. Elle les trouvait joliment assorti, comme le soleil et la lune. A lui-même il était l'incarnation d'une chose et de son opposée. Ca ne devait pas être facile d'être lui-même, avec toutes les contradictions que pouvait amener une telle différence. A hésiter entre le chaud du soleil et le froid de la nuit, Solveig se demanda de quel côté il penchait le plus - elle espéra que c'était la nuit, ça la rendait encore plus sexy.
- Attends, viens ici.
Est-ce que c'était LE moment ? Etait-il sous son charme ? Allait-il l'embrasser ? Mais ... Elle ne s'était pas lavée les dents depuis hier soir et elle avait mangé du poisson tout à l'heure ! Elle saliva beaucoup à l'intérieur de sa bouche dans l'espoir que ça nettoie un peu son émail alors que le beau Nev l'attirait vers elle. Elle ferma les yeux et pinça les lèvres quand il mit sa main sur sa cuisse. Les joues rouges, elle fit tout pour graver l'arrivée de son premier baiser dans sa mémoire.
- Met ton pied là et ne bouge pas.
Drôle de façon de vouloir l'embrasser ...
Elle n'était pas Cendrillon et il n'y avait aucune chaussure de verre dans les parages. Pourquoi voulait-il son pied ? Elle n'était pas très prince charmant en plus, mais plutôt destructeur de zombies.
Sentant les bandages s'ôter, elle prit peur et ouvrit subitement les yeux. Il la déshabillait ?! Avant le premier baiser ?! Mais elle n'était pas prête et ce n'était pas très conventionnel !
Puis elle comprit, en voyant l'état désastreux de ses bandages, les intentions innocentes de Nev. Finalement, c'était l'œil doré de Nev qui avait pris possession de lui aujourd'hui et pas le plus foncé. Elle appréciait cette facette attentionnée de lui - même si elle n'attisait pas l'amour délirant qu'elle avait pour lui. A creuser un peu plus autour de ses yeux, il lui faisait penser également à un méchant de Batman ; Double-Face. Est-ce qu'il allait lui sortir une pièce ? Était-il brûlé quelque part ?
- Pourquoi tu ne vas pas dans la grotte avec les autres ? Tu préfères rester toute seule ici ?
Elle posa son genou sur sa cuisse, se laissant faire. Elle avait l'impression d'être avec sa mère ou son beau-père, toujours à panser ses plaies qu'elle ne remarquait pas. Et en même temps, sa question la ramenait à son père qui l'interrogeait sans cesse sur sa solitude et ses incapacités sociales. Elle avait presque souhaité avoir des traits autistiques pour le rassurer. Malheureusement, elle était "normale".
- Je ne veux pas les embêter, marmonne-t-elle tout bas en regardant ailleurs.
Elle avait construit cette cabane en ignorant qu'il y avait un lieu de vie commun. Des forces immatérielles l'avaient empêchée d'aller là où tout le monde s'était réuni, comme pour lui rappeler qu'elle n'arriverait pas à de toute façon à se lier d'amitié avec eux. Maintenant qu'elle avait construit sa petite forteresse, elle ne voulait pas tout abandonner pour se retrouver dans le froid avec des inconnus qui allaient la rejeter.
- Et tu, tu dors où ?, demanda-t-elle naïvement.
Elle s'était posée un peu. Elle touchait tout de même nerveusement le bout de ses cartes. Ca avait toujours été comme ça quand sa mère appliquait le produit qui pique sur ses blessures. Ca la posait un temps. Elle aimait qu'on soigne ses plaies physiques parce que c'était une forme de soin psychique pour elle aussi. On s'occupait d'elle. On lui accordait du temps. Elle avait presque envie de se jeter de sa cabane pour se créer de nouvelles égratignures à bander. A la place, elle montra également avec une mine déconfite ses coudes écorchés à Nev. En même temps, elle ne put s'empêcher d'en profiter pour discuter :
- Harvey Dent c'est l'allié du héros et son ennemi. Il était un des meilleur comme allié, bienveillant et plein de bonnes intentions. Les versions sont pas ... les mêmes, mais dans l'une d'elle, c'est quand il perdit son premier amour, celle qu'il aimait plus que tout, qu'il a été attrapé par le sombre et les ténèbres, et qu'il fit le Mal. Mais au fond, il est encore l'allié et l'amoureux, moi pense. Tu connais ?
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Les embêter ? Décidemment, les électrons libres étaient vraiment le clan le moins soudé de tous. En fait ils pouvaient juste faire leur vie, ils ne cherchaient même pas à se serrer les coudes pour survivre, c’était vraiment « chacun sa vie, chacun sa merde ». Dans ce cas là, la théorie de Nevrabriel sur le fait que la demoiselle se sentait seule tombait un peu à l’eau puisqu’elle voulait être seule. A moins que « ne pas les embêter » avait une autre signification qu’il ne comprenait pas.
_Et tu, tu dors où ?
_On dit « et toi ».
Nevrabriel avait dit cela sans reproche. La meilleure façon d’apprendre était de se faire corriger pour ne plus refaire les mêmes erreurs après un certain temps.
Le jeune homme termina finalement. Son bandage n’était pas parfait, mais il était toujours mieux que ce n’avait fait Solveig tantôt. Comme une enfant, elle lui fit une moue assez adorable en lui montrant son autre bandage digne d’un mauvais cosplay de momie.
Nevrabriel esquissa un sourire éphémère. Elle était mignonne dans le fond.
Répondant silencieusement à sa demande, il la tira doucement pour qu’elle se rapproche de lui afin qu’il fasse de même pour son coude. Alors qu’il retira la bande, elle fut prise d’une grande envie de parler :
_Harvey Dent c'est l'allié du héros et son ennemi. Il était un des meilleur comme allié, bienveillant et plein de bonnes intentions. Les versions sont pas ... les mêmes, mais dans l'une d'elle, c'est quand il perdit son premier amour, celle qu'il aimait plus que tout, qu'il a été attrapé par le sombre et les ténèbres, et qu'il fit le Mal. Mais au fond, il est encore l'allié et l'amoureux, moi pense. Tu connais ?
Harvey Dent ? Ce nom lui disait vaguement quelque chose mais … Non il ne connaissait pas. Il regardait très peu de film, Nevrabriel avait été un enfant très timide et préférait lire, énormément, surtout les très gros romans, jouer de la musique ou trainer dehors avec sa sœur. De toute façon sa grand-mère n’appréciait pas que ses petits-enfants restent avachis sur le canapé, disant régulièrement qu’ils étaient trop jeunes pour ne rien faire de leur vie.
Solveig avait trop parlé pour qu’il la corrige cette fois.
_Non je ne connais pas. Mais perdre quelqu’un qu’on aime laisse forcement des séquelles.
En terminant le bandage de Solveig, Nevrabriel se rappelait des paroles de Katerina. Il n’y a que des alliés ou des amants. Dans son histoire, Solveig parlait d’allié, ennemi et amour. Katerina basait ses théories sociales sur un film ? Sauf qu’on n’était pas dans un film et il comptait bien montrer à la russe qu’on pouvait se faire des amis. Il refusait de croire que Aeden et Lucy n’était rien pour lui simplement parce qu’ils n’avaient pas de but commun.
D’ailleurs les propos de Solveig avaient-ils du sens où était-ce seulement pour faire la conversation ?
Nevrabriel fit un nœud au bandage avant de tapoter gentiment sur l’épaule de sa camarade afin de lui dire que c’était terminé. Il prit la jambe de Solveig pour dégager sa cuisse et lui montra du menton le jeu de carte qu’elle tripotait avec ses doigts.
_Fini, nighean bheag* , Rappelle moi les règles, je ne suis pas sûr de moi.
*nighean bheag = petite fille
Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelentourageGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
J'aimerai être une larme pour naître dans tes yeux
Solveig attrapa un bloc de post-it et s'empressa d'écrire dessus "et tu ?", qu'elle barra avec un feutre rouge. Puis, elle inscrivit en dessous "et toi ?". Nevrabriel était un peu son professeur de langue aujourd'hui ... Mais non, pas ce type de langue ! Solveig n'avait jamais embrassé qui que ce soit et elle réservait son premier baiser. Dans l'idéal, ce serait avec son crush du moment - coucou Nevrabriel, c'était lui en l'occurrence -, après avoir été coursé par slender-man - ou un substitut. Ils se regarderaient, essoufflés. Ses cheveux rouges trempés par la sueur se plaqueraient sur son visage encore marqué par l'effroi et l'effort. Puis, victorieux d'être sortis vivants de ce danger, elle se hisserait sur la pointe des pieds ... se rendrait compte qu'elle serait quand même trop petite ... Il la soulèverait, elle décollerait du sol, et ...
- Non je ne connais pas. Mais perdre quelqu’un qu’on aime laisse forcement des séquelles.
Elle arrêta de fantasmer, reprenant pied avec la réalité. Elle colla son post-it sur le premier objet venu - donc une semelle de chaussure qui traînait - avant d'hocher la tête, faisant semblant de comprendre le mot "séquelle".
Nev ne connaît pas les méchants de Batman ? Dommage, ça lui faisait perdre des points.
Elle, elle n'avait jamais vraiment perdu quelqu'un. En plus, les japonais et les suédois, ça vit longtemps, alors ses grands-parents étaient encore tous bien vivants. Bon, elle avait une mamie qui avait Alzheimer, mais Solveig aimait la voir quotidiennement, elle pouvait lui raconter tout le temps ses histoires d'horreur préférées parce qu'elle les oubliait.
Nev eut fini de la bander, signifiant la fin par un tapotement d'épaule des plus amicaux. Une petite voix souffla dans la tête de Solveig le terme "friendzone", mais ça ne l'a fit que sourire. Elle n'avait jamais pu être amie avec qui que ce soit, et s'il fallait passer par la friendzone pour ne plus être seule, elle y allait avec plaisir.
_Fini, nighean bheag , Rappelle moi les règles, je ne suis pas sûr de moi.
Elle distribua sept cartes, les yeux ronds. Encore des mots qu'elle ne comprenait pas. L'anglais était vraiment une langue compliquée.
- Il faut mettre la même chiffre ou le même couleur. Et le but c'est de ne pas avoir de cartes à la fin.
Un jeu qui ne demandait pas trop de vocabulaire. Solveig commença avec un +4, un grand sourire étirant ses lèvres.
Elle épiait Nev en pensant être discrète, mais son regard était clairement sur lui. Elle ne cillait même pas. Il était très grand dans sa cabane. Mais il allait laisser son odeur ... Solveig n'allait pas réussir à dormir !
Elle aimait bien discuter avec lui. Elle se dit tout de même qu'elle n'arrivait à s'approcher que des humains aux cheveux rouges. D'abord Rose, puis Nev ...
- Moi j'ai jamais perdu personne. Mais c'est parce que j'ai jamais eu personne, énonça-t-elle en innocence en le regardant piocher les quatre cartes. Jusque maintenant. Maintenant, j'ai peur ...
Elle pinça ses lèvres et baissa les yeux, signes de son inquiétude. Ses joues gonflèrent et ses joues rosirent. Elle voulait vraiment rentrer pour retrouver sa famille. Elle lui manquait terriblement.
- Couleur jaune.
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020_Le même chiffre. Chiffre est un mot masculin. La même couleur. Couleur est un mot féminin.
La petite blonde posa une carte qui affichait quatre couleurs et un +4. En fait ce n’était pas très compliqué comme jeu. Il piocha donc quatre cartes et les rangea dans un ordre croissant et par couleur dans sa main. Il ne savait pas s’il était plus astucieux de ranger tout les chiffres ensemble, indépendamment de la couleur mais il préférait ainsi, c’était plus structuré et ça lui rappelait ses exercices de mémoire pour faire face à sa maladie.
_Moi j'ai jamais perdu personne. Mais c'est parce que j'ai jamais eu personne. Jusque maintenant. Maintenant, j'ai peur ...
Nevrabriel leva les yeux vers Solveig alors qu’elle les baissait. Il la regarda en silence. Allait-elle se mettre à pleurer ?
Il espérait réellement que non, il n’avait jamais su gérer les larmes de qui que ce soit. Les personnes qui pleuraient, que ce soit joie ou peine, avaient le don de le déstabiliser. Heureusement, ses yeux ne semblaient pas se remplir d’humidité malgré le rougissement de ses joues.
_Couleur jaune.
Le jeune homme regarda ses cartes en main avant de relever les yeux vers la propriétaire des lieux. Il ne savait pas quoi faire de l’information qu’elle lui avait donné ; « Je n’ai jamais perdu personne, parce que je n’ai jamais eu personne ». Elle était réellement très solaire, il avait du mal à croire qu’elle n’avait jamais eu personne pour lui tenir compagnie, que ce soit des amis, des camarades, ou des petits-copains ou petites-amies. Mais en même temps elle était vraiment gauche, elle pouvait devenir énervante à la longue, sans patience.
Est-ce que par hasard les électrons libres l’avaient chassé de la grotte, et c’était pour cela qu’elle se retrouvait ici ? … Non, ça n’avait pas de sens. Ils n’étaient pas solidaire, mais cela ne voulait pas dire qu’ils étaient mauvais, ils étaient le refuge de qui en avait besoin. Heureusement pour Solveig, Nevrabriel avait de la patience, même s’il ne voulait pas forcement devenir son ami, au moins il pourrait lui tenir compagnie aujourd’hui, pour un petit temps.
_Ça va aller.
Il mit un 3 jaune sur le tas avant de venir poser sa main sur le sommet de la tête de la demoiselle et la lui tapota gentiment. Elle avait un peu de terre dans les cheveux, certainement lorsqu’elle avait dévalé avec une grâce affligeante la pente qui l’emmenait au lac. Il essaya de la lui retirer doucement pour ne pas lui faire mal et jeter les morceaux de terre hors de sa cabane.
_On va retrouver contact avec le continent et tout rentrera dans l’ordre.
Ça, il n’en était absolument pas certain. Il ne savait pas ce que deviendrait l’île après avoir retrouvé contact avec le contient. Est-ce que les factions allaient demeurer malgré tout ? Est-ce que tout le monde rentrerait chez soit le temps que l’Institut se reconstruise ? Et l’ordre, qu’est-ce que c’était ? …
_Tu étais quoi avant tout ça ? Patiente ? Stagiaire ?
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J'aimerai être une larme pour naître dans tes yeux
En attendant que Nev joue, Solveig s'était emparé d'un bloc de post-it - ce qui lui fit poser ses cartes, en révélant quelques-unes - afin de noter grossièrement les enseignements de l'homme de sa vie. Enfin du beau garçon. Enfin de Nev. Ne précipitons rien. Elle ne s'imaginait pas du tout en robe de mariée, face à lui, devant l'autel. Elle ne s'imaginait pas du tout avoir un fils de lui qui aurait exactement la couleur vive de ses cheveux qu'elle appellerait Sasuke.
- Ça va aller.
Elle leva les yeux vers lui, sourcils froncés, ne comprenant pas pourquoi il lui disait cela. Elle reposa son bloc de post-it jaunes près de ses genoux et repris ses cartes. Elle en fit tomber une - un quatre bleu - qu'elle rattrapa vite en espérant que son partenaire de jeu n'ait rien vu.
- On va retrouver contact avec le continent et tout rentrera dans l’ordre.
Il posa un trois jaune, ce qui fit faire la moue à Solveig. Elle se rendit compte qu'elle n'avait pas de jaune dans son paquet. Elle avait juste dit cette couleur parce qu'elle l'aimait bien ...
Heureusement, elle avait un un trois vert ! Elle le posa, victorieuse, dans un geste presque théâtral. Un large sourire barré son visage rond. En plus, il venait de lui dire qu'ils allaient rentrer... Et elle, elle voulait vraiment retrouver sa famille. Ils devaient s'inquiéter pour elle, bien qu'elle soit débrouillarde. D'ailleurs, pourquoi n'étaient-ils pas venu à sa rescousse ? Ils savaient où était l'île, ils pouvaient venir. Sa mère était assez instinctive pour avoir dégoter un bateau et avoir traversé les océans pour elle. Quant à son père, il avait un ami qui possédait un super bateau, il aurait pu l'amener. D'ailleurs, son père n'aurait jamais attendu aussi longtemps.
Une boule d'angoisse voila son visage. Est-ce qu'il était arrivé quelque chose de grave à sa famille ... ?
- Tu étais quoi avant tout ça ? Patiente ? Stagiaire ?
- J'étais venue faire une semaine de découvrir pour une ... pour un stage, marmonna-t-elle. Et tu ... Et toi ?
Elle était subitement inquiète. Elle était tellement occupée à sa propre survie qu'elle n'avait pas pensé à ce qu'avait pu faire sa famille.
- Qu'est-ce qui se passe vraiment ? Mon papa et ma maman se seraient déjà, tu sais l'expression, ah oui! pliés en douze pour venir me chercher. Mais rien. Pourquoi ?
Elle eut soudain une idée - et cela se vit tellement dans son expression qu'on aurait pu voir une ampoule s'illuminer au dessus de sa tête.
Elle se saisit de sa caméra et tourna l'écran vers elle pour se filmer. Elle put voir le jour et l'heure s'affichait en bas. Elle vit également son visage dégradé. Elle avait encore des tâches de boue séchée sur sa peau. Elle avait l'impression d'avoir perdu un peu de ses joues et que ses cheveux étaient devenu plus abîmés que d'ordinaire. Elle s'essuya encore un peu le visage, faisant apparaître de multiples écorchures. Elle aurait dû mettre des pansements et du désinfectant dans son sac ...
Elle devait faire attention à ce qu'elle filmait également, car la mémoire s'économisait. Jusqu'ici elle n'avait rien filmé, n'ayant pas trouver d'idée assez pertinente. Mais Nev venait de l'aider à trouver l'illumination. Avec sérieux, elle s'adressa à la caméra :
- Jour 99 sur l'île. Toujours pas d'électricité ou de réseau. Je ne suis pas seule.
Elle tourne l'objectif vers Nev. Qu'il dise ce qu'il veut, s'il en avait l'envie. Chacun devait laisser une trace, au cas où ... Tout le monde devait avoir sa chance de pouvoir exister, et il faudrait également prouver à l'extérieur les différentes épreuves qu'ils avaient traversé.
Elle avait entendu des rumeurs comme quoi des médecins maltraitaient des patients. Est-ce que ces derniers les avait filmé ? Ca aurait été une belle preuve.
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020C’était bien ce qui lui semblait, elle était toute jeune pour travailler dans le corps médical.
Une semaine de découverte … quelle blague. L’écossais se doutait que l’Institut ne faisait pas de visite de l’asile par exemple. Ils avaient du culot tout de même de faire comme si tout était normal ici. Mais que se passera-t-il lorsqu’ils retrouveront contact avec le contient ? Ils seront forcément interrogés pour une enquête, non ? Le directeur avait le bras long, mais à ce point ?
Et que deviendra l’île ? Est-ce qu’ils vont fermer l’Institut et envoyer tout le monde chez eux ? Alors … il ne reverrait plus Aeden, Agnès, Donatien, Lucy ou Katerina …
Surtout Donatien, si des patients témoignent contre lui, l’écossais était presque certain qu’il serait envoyé en asile ou en prison. D’un côté, Nevrabriel avait très envie de retrouver ne vie normale, mais d’un autre l’inconnu du lendemain lui faisait peur.
_Qu'est-ce qui se passe vraiment ? Mon papa et ma maman se seraient déjà, tu sais l'expression, ah oui! pliés en douze pour venir me chercher. Mais rien. Pourquoi ?
Nevrabriel ne pouvait pas répondre, lui-même se savait pas pourquoi personne ne venait. Ils n’avaient plus d’électricité certes, mais les bateaux de ravitaillement ? Les proches sans nouvelles ? Pourquoi personne n’essayait de venir les secourir ?
Un mystère … et malheureusement seuls eux pouvaient le résoudre dans cette désorganisation. Le meilleur moyen de retrouver contact avec le continent était rétablir l’électricité et utiliser les moyens de communications dans le bâtiment de Graham. D’ailleurs, c’était étrange qu’après tout ce temps le courant ne soit toujours pas rétabli. Ça leur prenait un an de brancher deux câbles ensemble ?
Solveig s’agita pour aller prendre un objet que Nevrabriel n’avait pas vu depuis longtemps. Une caméra. Il fixa l’appareil comme si c’était la première fois qu’il voyait ça. Les seules caméras qu’il avait vues en sept ans étaient ceux dans les murs de l’Institut pour espionner les patients, en voir une ainsi lui rappelait des souvenirs d’enfants plus ou moins agréable.
Solveig utilisa la caméra comme miroir, s’essuya le visage du reste de boue qui avait survécu avant de se confier à son appareil qui semblait filmer.
_Jour 99 sur l'île. Toujours pas d'électricité ou de réseau. Je ne suis pas seule.
La demoiselle tourne son objet vers l’écossais. L’objectif de la caméra avait quelque chose de … étrange. Cette succession de lentilles rendait un effet loupe et la corné qui s’adaptait à la luminosité avait quelque chose de presque vivant.
Une caméra … pour capturer les souvenirs … Ironique, pour un homme qui perdait peu à peu les siens. Peut-être que dans deux ans il ne se souviendrait même pas de cette rencontre, de cette fille tombée de la pente, de cette cabane dans les arbres. Peut-être arriverait-il à se souvenir de son joli sourire malgré qu’elle soit très maladroite ? Peut-être arriverait-il à se souvenir de ce jeu de carte abimé, de cette caméra qui semblait vouloir capturer le moment présent pour toujours ?
Peut-être … Non … C’était une certitude. Dans dix ans il oubliera tout, mais peut-être que cette caméra et sa propriétaire se souviendront pour lui …
Le jeune homme esquissa un sourire avant d’ajouter :
_La fin du monde se résume à jouer au Uno.
Voilà. De l’humour. Un peu de gaieté.
Si Solveig devait l’oublier et que seule la caméra se souvienne de lui, il aimerait qu’on se rappelle de lui de cette manière ; un pavot éphémère qui appréciait soleil et admirait la lune. Une fleur parmi tant d’autre mais qui a exister dans ce champ qu’est la vie.
Le jeune homme joua une carte, ayant vu le jeu de la demoiselle, il pourrait aisément gagner. Il se demandait si Solveig était mauvaise joueuse et était curieux de le savoir.
Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelentourageGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
J'aimerai être une larme pour naître dans tes yeux
Est-ce qu'un jour quelqu'un verra cette vidéo ? Est-ce que dans une cinquantaine d'années, quelqu'un accostera sur cette île et trouvera cette relique ? Que pensera-t'il de la bouille boueuse de la blondinette ? Comment sera le monde à ce moment-là ?
En attendant, Solveig aurait une image de Nev et elle pourra la regarder, un peu comme elle contemplait les profils instagram de ses crushs. On s'adaptait à tout.
Il était vraiment craquant dans sa façon de sourire à l'objectif. Solveig eut son coeur qui joua un concert dans sa cage thoracique lorsqu'il releva ses yeux étranges vers la caméra. Elle essaya de cacher le sourire que provoqua un regard de Nev, mais ses joues avaient subitement rosi et ses iris pétillaient, comme constellés de paillettes.
- La fin du monde se résume à UNO.
Si au début ça fit rire Solveig, elle fronça les sourcils. La fin du monde ? Bien qu'elle la trouvait intéressante à vivre, elle espérait que ce ne soit pas le cas. Elle était tout juste en train de se faire des amis - enfin normalement -, et il s'esquissait le début d'un projet d'avenir, ce qui était exceptionnel pour quelqu'un comme elle qui n'anticipait jamais.
Comme pour suivre le discours de Nev, elle pencha l'objectif vers le paquet de cartes avant d'éteindre la caméra. Elle la reposa, assez contente, avant de se ré-installer. La carte que posa Nev la déstabilisa. Elle vérifia plusieurs fois si elle avait une ouverture pour jouer mais rien à faire, elle était obligée de piocher.
Pendant plusieurs tours, le même schéma se répéta. Nev posait des cartes et Solveig en piochait. Pendant que son paquet maigrissait, le sien prenait du poids. Et l'expression de Solveig se tordait vers le bas. Les commissures de ses lèvres descendaient dans une moue triste et ses sourcils se fronçaient pour se rejoindre.
Finalement, quand elle se rendit compte qu'il ne restait plus qu'une carte à Nev alors qu'elle, elle en était envahie - sans même un petit +4 pour la sauver, elle a grillé le sien beaucoup trop tôt - elle accepta d'avance sa défaite dans un petit soupir. De toute façon, elle s'était amusée, et juste pour ça, elle se dit qu'elle avait gagné.
Un peu timide, elle hésita avec de lever les yeux vers Nev.
- En tout cas, je te merci beaucoup pour être resté avec moi.
Comme son cœur lui criait de profiter de l'occasion pour être dire tout ce qu'elle voulait lui dire, elle poursuivit, la peau devenue rouge tomate.
- Si tu veux revenir, même avec un quelqu'un d'autre, ma porte t'es ouverte, sourit-elle en lui désignant l'entrée de la cabane.
Elle constata un peu sa maison de fortune. Elle pourrait essayer de récupérer bien plus de bois avant l'hiver, et essayer d'agrandir sa cabane. Peut-être qu'elle pourrait faire un étage, le tronc de l'arbre étant assez large et assez grand pour soutenir un niveau supérieur. Elle pourrait aussi faire une serre pour ses petites plantes. Et construire une baignoire. Et trouver un moyen d'avoir de l'eau plus longtemps ici pour ne pas avoir à marcher quotidiennement jusqu'au lac. Peut-être que si sa cabane devenait agréable à vivre, des personnes voudraient bien rester avec elle un peu plus longtemps ...
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Solveig avait une petite moue adorablement bouseuse mais ne s’exclama pas au complot. Il pencha doucement la tête, attendant qu’elle explose, mais rien, elle accepta sa défaite sans crier au scandale. Et bien qu’il ne disait rien, le jeune homme appréciait cela. Dans son énergie solaire, la blonde arrivait à se contenir pour ne faire sortir que des choses positives et il trouvait que c’était bien, il fallait un peu plus de gens comme elle dans ce monde, très maladroite certes, mais très positive et bienveillante. Ce qui lui ramena à la même question depuis tout à l’heure ; comment cela se faisait-il qu’elle soit toute seule ?
_En tout cas, je te merci beaucoup pour être resté avec moi.
Nevrabriel se contenta d’acquiescer, un « je t’en prie » silencieux et calme. Il rassembla les cartes pour en faire un petit tas afin de les glisser dans leur boite qui semblait avoir vécu bien plus qu’eux sur Terre. La plupart des babioles ici semblaient avoir fait le tour du monde et pourtant l’écossais se doutait que ce n’était pas possible.
_Si tu veux revenir, même avec un quelqu'un d'autre, ma porte t'es ouverte,
Le jeune homme releva la tête vers la maîtresse des lieux. Elle semblait gênée de lui demander cela, sans qu’il ne comprenne pourquoi. Nevrabriel posa le paquet de carte en face de sa cadette avant de la regarder en silence. Il n’était pas étonnant qu’elle lui demande de revenir si elle se sentait seule, mais il était tout de même étonnant qu’elle le soit, seule. A moins qu’elle ne soit le reflet que de la condition humaine ?
Non. Ce n’était pas le moment de philosopher, il avait à faire ailleurs. Il avait déjà bien trop donné de son temps, du temps qu’il ne donnait pas au bunker, même s’il devait avouer que cette pause lui avait fait du bien, le sourire de Solveig lui changeait des regards haineux et de l’indifférence de « sa Famille ».
Si la solitude les rongeait tout deux alors …
_Je reviendrais.
Pour appuyer ses propos, il posa chaleureusement sa main sur le sommet de la tête de sa cadette pour la lui tapoter gentiment, presque fraternellement même. Se forçant un peu, il lui sourit, espérant qu’elle le croit, même si lui-même ne savait s’il pourrait revenir rapidement.
L’écossais fit basculer sa jambe qui était à l’intérieur de la cabane pour que ses deux pieds pende dans le vide et se laissa tomber, il y avait très peu de distance entre ses pieds et le sol. A seulement un mètre de hauteur, le jeune homme pu se retourner et son buste arrivait tout de même à la porte de la cabane. Il esquissa un sourire furtif et rapide avant d’ajouter :
_Prends soin de toi.
Il lui tourna finalement le dos pour prendre ses bidons et s’en aller vers le bunker.
Il reviendrait ? Oui surement. Il ne savait pas quand, avec qui, mais Solveig n’avait rien fait pour gagner cette singulière solitude, alors il reviendrait, pour le sourire de l’étrange fille tombée de la pente.
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