contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

who ?

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Lucy VincentÉlectron libre
Ven 30 Oct - 23:27
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La famille




S’il y avait une seule chose qui était sortit de positif suite à notre réunion de famille c’était la proposition de Béryl. Nevrabriel m’avait bien fais comprendre comment a ses yeux j’étais faible et fragile, Donatien aussi avait semblé dérangé de ma demande. Même Béa qui vivait elle aussi cette étrange pitié ne m’avait qu’à moitié soutenu.

Il allait m’apprendre à pêcher, me sortir des grillages. Et aujourd’hui c’était le jour de la pêche. Je m’étais levée tôt, j’avais bien mangé, je ne voulais pas que l’on puisse trouver une raison d’annuler la sortie. J’avais même pris le soin de me tresser les cheveux. Je laçais mes bottines dans l’entrée, j’avais pris mon sac et une veste.

Maintenant que j’y pensais je ne m’étais jamais vraiment associé avec Béryl. Je ne savais pas vraiment qui il était. Seulement qu’il était doux de caractère et semblait bien tempéré. Après tout nous pourrions peut-être bien nous entendre. Si Donatien l’avait accueilli dans notre groupe je pouvais avoir confiance en cet homme.

Je grimpais les escaliers pour rejoindre l’extérieur. Je saluais Béatrice au potager et je me rendis près de la porte du grillage. Je marchais de gauche à droite, bientôt, bientôt.

Je finis par me résoudre à me poser contre le grillage en attendant mon accompagnateur.

Au moins Nev ne m’avait pas dénoncé lors de ma tentative pathétique d’escalade... repenser à cette nuit me fit sourire.

L’arrivé de mon partenaire du jour me sortit de mes pensées.


Lucy Vincent
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Lun 2 Nov - 16:55
S’il y avait un jour que Béryl avait attendu dans la semaine, c’était celui-ci. Il avait préparé l’excursion avec soin afin de rassurer Donatien et Nevrabriel. Il avait aussi fabriqué une canne à pêche de fortune en plus de celle qu’il avait récupérée dans sa chambre avant que les clans ne se forment. Il avait cherché un bâton qui soit suffisamment dur pour résister, mais aussi souple sur le bout. Une chance qu’il y ai quelques bambous sur cette île, c’était le genre de matériau dont il avait besoin. Il l’avait taillé toute la semaine. Il s’était appliqué à lui monter sa ligne de pêche et avait peaufiné la canne afin qu’elle ne soit pas trop compliquée d’utilisation. Rien à voir donc avec sa canne à pêche en fibre de verre, mais il était certain que son cadeau plairait à la jeune Lucy. Cette dernière semblait posséder un caractère facile et bienveillant.

Une fois qu’il eut enfin terminé la vaisselle, il alla enfiler ces chaussures de marche, sa veste et les deux cannes qui se trouvaient pour le moment dans la même pochette. Il récupéra les appâts d’eau douce factice qu’il lui restait encore, ainsi qu’une boite dans laquelle il avait amassé quelques vers qu’il avait récupérer dans le potager. Il franchit finalement le seuil de la porte.

Lucy l’attendait, ces cheveux soigneusement tressés, elle semblait contenir une certaine impatience. Il adressa un signe à Béatrice qui semblait paisible, dans le potager qu’elle affectionnait tant, puis se concentra sur sa petite apprentie du jour. Il arriva à sa hauteur, puis ouvrit le portail du bunker. Il s’adressa à elle, un sourire aux lèvres :

- Allez ! En avant mauvaise troupe !


Ils marchèrent en direction du lac, dans un silence paisible et joyeux. Allez à la pêche avec Lucy, c’était un peu un entrainement pour le jour où il irait pêcher pour la première fois avec sa petite Alice.
Béryl Brambasi
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Lucy VincentÉlectron libre
Mar 3 Nov - 2:48
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Tonton Beryl




Beryl arrivait finalement, il me faisait penser à un tonton bienveillant ses cannes et ses souliers de marches. Je me redressais plus vite que mon ombre.

Allez ! En avant mauvaise troupe !

Je lui souris sincèrement. Un vent de fraîcheur dans mon quotidien. Pourquoi n’avais-je jamais essayé de lui parler plus avant aujourd’hui ?

Le trajet jusqu’au lac était paisible, sans mon bandage on aurait pu croire que rien n’avait changé, que l’institut était toujours en vie. L’air était clément, une odeur d’automne, de feuilles tombées. Les bruits de nos pas qui écrasaient les malchanceuses se trouvant sous nos pas. C’était agréable, des petits plaisirs qui n’enlevaient rien à personne. Trop vite nous arrivions à destination.

Je m’approchais de l’eau, sa surface me semblait paisible, jamais je n’avais péché. Quel genre de poisson pouvait-on trouver dans un lac comme celui-ci ? Est-ce qu’il y avait des grenouilles aussi? Le reflet du ciel dans l’eau me fascinait, que vivait là-dessous.
Je me retournais promptement, je devais faire quelque chose que j’aurais dû faire depuis la réunion.

Beryl, euh je voulais... enfin, merci pour aujourd’hui... pour la réunion aussi.

Je n’attendais pas qu’il me regarde, la journée était trop belle pour risquer de croiser un regard de pitié. Un pirate en sortie de pêche, l’idée était plus plaisante qu’une pauvre fille borgne et albinos qu’on avait prise en pitié. J’aurais pu rajouter un commentaire sur le temps clément, peut-être cela aurait aider à commencer une belle discussion, banale, mais paisible.


Lucy Vincent
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Mar 3 Nov - 23:59
C’était une bonne journée pour la pêche. Il faisait encore doux pour la saison, pas de gros nuage pluvieux à l’horizon, malgré un soleil un peu étouffé par le ciel gris d’automne. L’air vivifiant de l’extérieur du bunker ressourçait déjà l’infirmier. Ils s’approchèrent du lac. L’homme savait exactement où il se rendait. Ce n’était pas la première fois qu’il venait pêcher ici. Et si par le passé, cela faisait bien rire ces collègues, en ces temps troublés, cela devenait un sacré atout.

Ils arrivèrent enfin au point tranquille que Béryl affectionnait. L’eau du lac était calme, pêcher serait un bonheur par un calme pareil. Alors que la jeune Lucy s’approchait de l’eau, l’infirmier posa son matériel au sol. Alors qu’il allait commencer à tout déballer, elle s’adressa à lui :
-
Beryl, euh je voulais... enfin, merci pour aujourd’hui... pour la réunion aussi


Il se redressa, se tournant vers elle, un large sourire aux lèvres. Elle semblait tellement reconnaissante… C’était adorable. Il n’était pas difficile de lire la reconnaissance au fond de son œil. Béryl avait très vite remarqué la vulnérabilité de la jeune femme. Elle manquait cruellement de confiance en elle, ne jurait que par ces ainés. Il se demandait ce qu’avait pu vivre cette petite demoiselle pour ne pas se faire confiance. Ce n’était pas avec lui en tout cas qu’elle aurait à craindre de parler.

Il s’approcha pour la rejoindre, proche de la surface brillante de l’eau.

- Tu rigoles ou quoi ? C’est moi qui te remercie ma puce !


Il posa une main affectueuse sur son épaule sans vraiment y réfléchir. Il avait toujours eu des attitudes un peu familières avec tout le monde. Probablement une déformation professionnelle. C’était ça d’avoir été élevé dans une famille comme la sienne. Il continua sur le ton de la confidence, comme s’il avouait un secret honteux :

- Je rêvais de ressortir mon kit de pêche depuis des semaines. Tu es mon alibi.


Il fit une grimace faussement coupable à sa cadette. Il scruta la surface du lac, ravi. Il ne mentait pas. Il avait tellement hâte de profiter d’une insouciante partie de pêche. La seule différence avec celle qu’il avait connue jusqu’ici était qu’il ne relâcherait pas les poissons qu’il pêchait. Il s’adressa à la petite Lucy :

- Tu as déjà pêché ?
Béryl Brambasi
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Lucy VincentÉlectron libre
Mer 4 Nov - 0:30
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Tonton Beryl




Mon accompagnateur se rapproche, les feuilles sous ses pas me le chantent. J’attends la suite... un discours sur le fait que ma demande à la réunion était irresponsable ? Un rappel à quel point je suis fragile et précieuse ?

Tu rigoles ou quoi ? C’est moi qui te remercie ma puce !

Je reste figée, pas de reproche, pas de timbre de voix dégoulinant de pitié, un surnom en plus de tout cela! La main qui se pose sur mon épaule achève de me surprendre. Son ton, si loin de mes appréhensions.

Je rêvais de ressortir mon kit de pêche depuis des semaines. Tu es mon alibi.

J’ose enfin quitter le bout de mes souliers et remonter le regard vers la personne si surprenante qui se trouve à mes côtés. Je n’avais jamais remarqué la bonté qu’il semblait dégager. C’était presque déstabilisant. Sans me demander mon avis les coins de ma bouche remontent dans un sourire. Rare ses derniers temps, un vrai sourire qui monte un instant timide avant de s’assumer franchement. Une permission dans mon quotidien, loin de cette tristesse et ces émotions qui collent aux murs de notre bunker. Quelques heures volées au quotidien.

Tu as déjà pêché ?

Non, jamais.

Je lui fais face franchement, je me retrouve un peu, plus aisée face à lui. La lucy plus légère, la lucy que Nev emmenait à l’aventure.

Mais j’ai hâte d’apprendre! C’est vous qui avez fait la canne ? On s’en sert comment ?

Mes soucis avaient laissé la place à la curiosité.


Lucy Vincent
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Mer 4 Nov - 16:18
Béryl allait pouvoir lui apprendre ça tout en douceur.

- Mais j’ai hâte d’apprendre ! C’est vous qui avez fait la canne ? On s’en sert comment ?


Il eut un large sourire face à cet enthousiasme. Lucy avait tendance à s’effacer dans le bunker, l’infirmier commençait à voir naitre des mécanismes inconscients entre les membres du lieu clos, qui manquait de franchises et de stabilité. Il trouvait entre autres, que cela desservait Lucy ainsi que Béatrice. Mais il n’était pas facile de venir en aide à ce petit groupuscule auquel il appartenait depuis peu.

Surtout qu’après ces séances de psy, forcées par l’Institut, Donatien Elpida y était un peu réfractaire, en tout cas, en ce qui le concernait. Cela ne dérangeait pas vraiment l’infirmier, il savait que la psychologie n’était pas forcément très bien vue et les psychologues souvent considérés comme des charlatans. Ce n’était pas pour rien qu’il n’en avait pas fait sa première spécialité lors de ces études.

- Oui ! Je ne suis pas fabriquant de canne à pêche donc si elle finit par casser, il ne faudra pas m’en vouloir, mais elle est pour toi.


Il se tourna vers le matériel qu’il avait posé, fit quelques pas pour le rejoindre, suivi par la petite Lucy. Il sortit les cannes de sa housse, la boite d’appât, le seau dans lequel il comptait déposer leurs prises. Pour l’instant, c’était tout ce dont il avait besoin.

- Vient, je te montre…

Il sort la canne à pêche rudimentaire qu’il a tenté de construire pour Lucy. Il se met à lui exposer ce qu’elle doit savoir avec enthousiasme, en glissant bien sur quelques blagues de son cru. Après quelques explications sur le matériel et ce que la jeune femme va devoir faire, il lui propose d’essayer. Après tout, rien ne vaut la pratique. Après quelques tentatives timides, ils se retrouvent tous deux, assis au bord de l’eau, tenant leur canne à pêche.

De l’extérieur, on pourrait juste croire à deux amis venus profiter d’une journée un peu plus douce d’automne pour aller pêcher. Le silence s’installa. Il observait tous les deux le bout de leur ligne, concentrés. Après un petit bout de temps à profiter du calme ambiant, à surveiller le bout de sa ligne et à se laisser porter par le moment, Béryl finit par entamer la conversation :

-  Ma puce ? Dis-moi, il y a une raison en particulière pour laquelle tu souhaiterais surveiller Jessy ?


Ce n’est pas le sujet le plus léger qui soit, mais il essaye de comprendre la jeune demoiselle. Elle et Béatrice ont vécus un terrible traumatisme, et Jessy est un individu qui ne semble pas vraiment posséder d’empathie ou de regrets vis-à-vis de ces actes. Leurs cohabitations sous le même toit devaient être très perturbantes pour ces deux victimes. Béryl désapprouvait cela. Comment auraient-elles pu se reconstruire toutes les deux dans ces conditions ? Il se demandait si Lucy avait demandé pour le surveiller parce qu’elle avait peur qu’il ne puisse récidiver.
Béryl Brambasi
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Lucy VincentÉlectron libre
Mer 4 Nov - 17:54
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Tonton Beryl




Oui ! Je ne suis pas fabriquant de canne à pêche donc si elle finit par casser, il ne faudra pas m’en vouloir, mais elle est pour toi.

Son sourire était lumineux, et sa gentillesse frappante. Pour moi... je n’avais pas cherché à savoir ce qu’il bricolait dernièrement. Repliée égoïstement sur mes petites pensées, pendant que lui me préparait ça. Étrangement, la culpabilité qui m’étouffait si souvent ne vint pas. Béryl ne semblait pas m’en tenir rigueur, il n’appelait pas à la culpabilité. C’était simple et rafraîchissant, un peu étrange aussi. Je le talonnais quand il retourna au matériel.

Vient, je te montre…

Comme une vendeuse dans une démonstration, il m’explique avec enthousiasme comment l’objet est censé fonctionner. J’apprends au mieux selon ses instructions. Je ne savais rien faire de particulier, mais je le faisais bien. Apprendre avec cet homme était aisé. Il n’y avait ni reproche ni jugements. Et sans m’en rendre compte ma ligne est finalement à l’eau et mes fesses sur le sol.

Plouf

Plus un mouvement

Deux corps immobiles face au lac

Moment volé à la routine

Une tranche de bonheur

C’est si simple

J’observe le bout de ma canne, la surface du lac, j’imagine ma ligne qui danse sous l’eau en patientant.

Ma puce ? Dis-moi, il y a une raison en particulière pour laquelle tu souhaiterais surveiller Jessy ?

La question est tombée, comme la cloche qui sonne la fin de la récréation. Cette fois, je ne panique pas, je ne cours pas loin. Le surnom adoucit le questionnement. Elle ne me veut pas de mal, la réponse sera peut-être même écoutée.
Puis-je lui dire ? Est-ce qu’il comprendrait ? La réponse me condamnerait-elle aussi, le moment se fissurerait-il ? Non, il n’y a pas de reproche dans le ton, il veut comprendre. Ma petite lâcheté traîne pourtant encore entre mes pattes. À la réunion j’ai voulu donner un coup de pied dans ma lâcheté, l’envoyer loin très loin, mais je n’ai jamais su viser juste, j’ai raté et elle est restée accroché à ma jambe. J’évite les regards, je la nourris, je m’y attache, c’est tellement plus simple. Mais si je garde le silence alors que l’on me tend la main jamais je ne sortirais de tout cela. Beryl, sa gentillesse me donnait un peu de force, la force de faire jeûner ma petite lâcheté. Pour un moment.

Son regard...

Ce n’était pas simple à expliquer, ou bien l’était-ce tellement que ça compliquait tout.

Il ne me regarde pas comme si j’allais briser, les autres dans leurs yeux. Je le devine ce qu’ils voient de moi. J’ai désobéi à Donatien cette nuit-là, il nous avait dit de ne pas bouger.

Je sentais mon cœur qui battait un peu plus, il était si près, au fond de ma gorge.

Je n’ai pas pu aider Béatrice, j’ai désobéi et ça n’a servit à rien.

C’était plus fort que moi, mes épaules se refermaient sur moi, ma tête se baissait, mais je continuais à parler. Même si c’était douloureux, comme si le dire à haute voix rendait tout plus réel.

Ils pensent que je vais briser, Nev, dans ses yeux je ne suis plus son amie, je suis fragile. Il ne peut plus me regarder en face sans y repenser. Je ne peux pas cacher mon visage derrière moi. J’ai ce bandage qui rappelle à tous tous les jours ce que je suis devenue. Si je le surveille, ils pourraient voir que je ne vais pas m’effondrer à bout de fissures.

J’étais plus refermée que jamais, pourtant je vomissais les mots sans pouvoir me contenir. J’aurais voulu que l’on devine mes silences, que l’on me comprenne sans mot. Personne ne semblait m’écouter me taire. Ils étaient sourds à mes silences. Alors je devais le dire, au moins une fois, dégueuler ce qui me restait sur l’estomac.

Je n’en peux plus de les voir me regarder ainsi, parfois je me dis...

Mes doigts délaissèrent la canne, l’abandonnant sur l’herbe. Au début, j’aurais souhaité hurler sur eux, leur crier que je n’étais pas ce qu’ils voyaient. Faire une crise comme une enfant. Mais non, j'avais baissé la tête, souris, m’enfermant dans un mutisme insoutenable, je contemplais ce que j’étais devenue, mon désastre. Je me retournais vers cet homme gentil qui m’avait amené à la pêche.

Jessy aurait dû me rendre aveugle cette nuit-là !

Je n’avais pas voulu crier, devant une des seules personnes qui me regardaient normalement. Devant lui qui avait fabriqué cet objet pour moi. J’avais hurlé ma phrase sans réussir à me faire taire. Elle était passé en déchirant tout sur son passage, inondant mes joues. Je ne voulais pas lui crier dessus... je ne voulais pas.


Lucy Vincent
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Lun 9 Nov - 17:33
- Son regard...

Béryl l’écoutait, alors que ces yeux surveillaient sa ligne, à l’affut d’un poisson.

- Il ne me regarde pas comme si j’allais briser, les autres dans leurs yeux. Je le devine ce qu’ils voient de moi. J’ai désobéi à Donatien cette nuit-là, il nous avait dit de ne pas bouger. Je n’ai pas pu aider Béatrice, j’ai désobéi et ça n’a servit à rien.


Etait-ce pour cette raison qu’ils se montraient si directif avec la jeune femme ? Et Lucy se sentait-elle aussi impuissante ? Mais n’avait-elle pas sauver la vie de Béatrice ce soir-là ou était-ce Béatrice qui lui était venu en aide ? Béryl ignorait ce qui s’était réellement passé. Il savait juste que c’était loin d’être derrière eux. On ne traversait pas ce genre d’épreuve sans séquelles.

Il déposa finalement sa canne à pêche dans l’herbe, se tournant ensuite vers Lucy. Elle semblait se recroqueviller sur elle-même comme si c’était trop difficile à porter. Il était étonné qu’au lieu de chercher à la sortir de cette situation, Donatien n’avait fait que l’enfermer un peu plus. Il fallait vraiment qu’il discute avec son ainé… Qu’il essaye de comprendre ce qui se passait dans sa tête. Il avait probablement peur pour Lucy. Mais écouter la peur n’était pas une solution.

- Ils pensent que je vais briser, Nev, dans ses yeux je ne suis plus son amie, je suis fragile. Il ne peut plus me regarder en face sans y repenser. Je ne peux pas cacher mon visage derrière moi. J’ai ce bandage qui rappelle à tous tous les jours ce que je suis devenue. Si je le surveille, ils pourraient voir que je ne vais pas m’effondrer à bout de fissures.


Il savait que c’était l’une des choses les plus difficile pour les personnes mutilées, handicapées ou même socialement écartée de la société. Ce regard. Cette pitié. Etait-ce ce que ressentait Lucy ? Il n’était pas facile de s’habituer à un regard compatissant qui rappelle chaque jour un peu plus ce que l’on a perdu. Lui-même avait dû la regarder comme cela déjà. Rien de méchant. Juste cette compassion qui faisait de chaque être humain un être humain. Envahissante mais pas faites pour blesser.

Il était content qu’elle exprime au moins ce qu’elle avait sur le cœur. Ça se voyait que c’était difficile pour elle. Il avouait qu’il aurait bien aimé que sa collègue soit là. Elle, s’était une vraie psy. Lui avait des bases, mais c’était loin d’être suffisant. Il ferait de son mieux cela dit. Et c’était savoir ça qui lui donnerait l’assurance de l’aider.

- Je n’en peux plus de les voir me regarder ainsi, parfois je me dis...

Elle se tut un instant. La suspension dans la phrase de sa cadette lui aurait pu lui faire peur. Il savait que c’était un moment crucial. Si elle continuait sa phrase, elle sortirait ce qui n’allait pas. Elle irait au bout de sa démarche. Sortir tout ça, ça lui ferait forcément du bien. C’était mieux dehors que dedans.

- Jessy aurait dû me rendre aveugle cette nuit-là !


Elle pleurait à chaude larmes. Il laissa sa canne à pêche pour la rejoindre. L’enferma dans ses bras. Elle lui faisait penser à sa petite sœur. Sauf que contrairement à Ruby, elle ne pleurait pas pour un rien. Il la laissa pleurer, éclater en morceau. Ce n’était rien d’éclater en morceau. Il attendit un peu, le temps que le calme reprenne possession des lieux. Il s’écarta alors d’elle, lui adressant son plus beau sourire de grand-frère :

- Si Jessy t’avait rendu aveugle cette nuit-là, penses-tu que les autres membres du bunker t’auraient traité différemment ?


Cela n’aurait rien changé. Ils l’auraient couvé tout autant. Peut-être même plus. Si Lucy voulait qu’ils changent, elle devait le leur montrer. C’était elle qui avait perdu un œil, mais c’était eux qui étaient désormais aveuglés par la peur. Il releva sa tête vers lui, sa main sous le menton de la jeune femme :

- Ne laisse pas le regard des autres gagner Lucy. Tu as le droit d’être ce que tu veux.


Il lui frottait le dos doucement de son autre main.

- Tu as le droit d’être forte et fragile. Tu as le droit d’obéir ou de t’opposer aux ordres de Donatien. Tu es libre de décider ce qui est le mieux pour toi, parce que tu es grande. Ce n’est pas facile, ça ne sera jamais facile, mais tu y arriveras.
Béryl Brambasi
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Lucy VincentÉlectron libre
Jeu 12 Nov - 17:51
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La famille




Je lui avais craché ma douleur au visage alors qu’il n’y était pour rien dans ce qui m’arrivait. Il ne m’avait pas non plus demandé de me calmer, de structurer ma détresse. Il m’avait simplement pris dans ses bras. Pleurer avec quelqu’un pour te retenir dans ses bras était moins douloureux, moins horrifiant, je pouvais pleurer et je savais que mon déluge ne réussirait pas à me noyer. Qu’il y aurait une main pour m’aider à retrouver la surface. Doucement et lentement il y eut moins de rivières sur ma joue, doucement, l’air retrouvait son chemin. La main qui me retenait hors de l’eau s’éloignait un peu, mais restait proche tout de même. Un sourire sur le visage du pêcheur.

Si Jessy t’avait rendu aveugle cette nuit-là, penses-tu que les autres membres du bunker t’auraient traité différemment ?

Il avait raison, cela n’aurait rien changé, enfin si, je n’aurais pas vu leurs pensées au travers de leur regard. Je voulais baisser la tête, mais ses mains me le refusèrent. Je le regardais me regarder, comment pouvait-il supporter mon visage si longtemps?

Ne laisse pas le regard des autres gagner Lucy. Tu as le droit d’être ce que tu veux. Tu as le droit d’être forte et fragile. Tu as le droit d’obéir ou de t’opposer aux ordres de Donatien. Tu es libre de décider ce qui est le mieux pour toi, parce que tu es grande. Ce n’est pas facile, ça ne sera jamais facile, mais tu y arriveras.

Est-ce que je pouvais réellement croire ce qu’il me disait? Serais-je même capable de faire ce qu’il me disait ? Je reprochais à Nev et aux autres de me sous-estimer, de me voir faible, mais au final je n’étais pas bien mieux qu’eux. Si je ne faisais pas exactement ce que les autres attendaient de moi qu’allait-il m’arriver? Si je ne faisais pas comme il le fallait je me sentais ridicule, de trop j’étais déplacée et je n’avais envie que de me cacher. Est-ce que je savais seulement ce que je voulais être ? Il devait bien rester une petite partie de moi... même infime quelque part tout au fond de moi. Et malgré tout, si je la trouvais il y avait encore Donatien, si je trouvais le courage de refuser quelque chose à quoi cela m’avancerait.

Comment...si je décide de choisir est-ce que cela changera vraiment quelque chose... j’ai essayé... je suis sortie du bunker, je voulais quitter même pour un moment les grillages. Je n’ai pas réussi à sortir... il m’a surprise lors de sa ronde, Nev je veux dire.

Je fermais les yeux, il m’avait regardé avec des yeux tellement supérieur, son corps entier me prenait pour une idiote accrochée ainsi sur le grillage. J’avais eu peur qu’il me dénonce à Donatien. Heureusement la nuit avait tourné bien différemment. Mais si... si Donatien le savait, que j’avais voulu quitter, même pour un instant. Sa déception aurait été profonde... la punition aussi.

Ma mère m’a placé dans un hôpital quand j’étais adolescente.  En dormant j’étais tombée dans les escaliers et je m’étais blessée, ce n’était pas la première fois. À l’hôpital j’ai continué à marcher la nuit, mais contrairement à ma mère...

Je détestais cette histoire, ou bien plutôt ce souvenir, elle me rappelait à quel point je n’étais pas apte à vivre comme les autres.

Pour éviter que je cause des problèmes, l’infirmière me passait une sorte de sangle dans les périodes où mes crises de somnambulisme étaient trop fortes.

Personne ne devrait dormir entraver...


Même pas lui.

Comme on attache parfois les déments pour les protéger, d’eux, de la vie de la réalité. Je savais que cela n’avait rien à voir avec mes choix, que les infirmières ne m’attachaient pas car je les avais déçu, mais c’était plus fort que moi.

Pour mon bien... je fais quoi si mes choix leur paraissent néfastes ? Si pour mon bien il me les refuse? Si j’accepte de suivre et d’obéir, ne serait-ce pas plus facile pour tous?

Être accepté, faire plaisir, ne pas se plaindre, faire confiance, une confiance aveugle, sans ça je ne pouvais pas survivre. On me rejetterait une nouvelle fois pour quelqu’un de mieux. On m’abandonnerait attaché à un lit.


Lucy Vincent
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Lun 16 Nov - 0:51
Comment...si je décide de choisir est-ce que cela changera vraiment quelque chose... j’ai essayé... je suis sortie du bunker, je voulais quitter même pour un moment les grillages. Je n’ai pas réussi à sortir... il m’a surprise lors de sa ronde, Nev je veux dire.

Béryl la regarda. Elle semblait perdue. Il ne savait rien de cette escapade. Il était étonné qu’elle se confie si facilement là-dessus. Les gosses qui faisaient des bêtises étaient rarement doté d’autant de franchise. Lui-même avait brisé le verre d’un cadre dans son domicile familial avec une canne à pêche justement, et son crime était encore impunis des années après tout simplement parce qu’il n’avait jamais osé l’avouer. Il eut un sourire. Il se disait que s’il finissait par quitter cette ile, il irait confesser ce crime à ces parents.

Ma mère m’a placé dans un hôpital quand j’étais adolescente.  En dormant j’étais tombée dans les escaliers et je m’étais blessée, ce n’était pas la première fois. À l’hôpital j’ai continué à marcher la nuit, mais contrairement à ma mère... Pour éviter que je cause des problèmes, l’infirmière me passait une sorte de sangle dans les périodes où mes crises de somnambulisme étaient trop fortes. Personne ne devrait dormir entraver...

Elle avait raison. Lucy était plus mature qu’il n’y paraissait. Elle était peut-être trop couvée dans le bunker, mais elle avait vécu assez pour dire des évidences que lui n’était pas parvenu à faire entendre à Donatien Elpida.

Pour mon bien... je fais quoi si mes choix leur paraissent néfastes ? Si pour mon bien il me les refuse? Si j’accepte de suivre et d’obéir, ne serait-ce pas plus facile pour tous?

Il secoua la tête à la négative. Chercha ces mots… Essayant de formuler au mieux ce qui lui venait instinctivement à l’esprit :

- C’est à toi de trouver l’équilibre Lucy. On vit tous en équilibre. Nos actions, nos choix, nos envies… On ne peut pas tout réaliser, on ne peut pas toujours choisir le mieux pour tout le monde.

Elle devait penser à elle un peu. Ce dont elle avait envie. Ce dont elle avait besoin. Elle ne pouvait pas s’empêcher de vivre pour faire plaisir aux autres…

. Parfois, les regards extérieurs nous aident à voir le bon et le moins bon de nos choix, ils peuvent aider à savoir si on se trompe sur un sujet. Ils peuvent aider à comprendre certaines choses ou en découvrir d’autres. Il ne faut pas forcément rejeter en bloc ce que les autres apportent.


Il ne voulait pas non plus qu’elle se coupe de tout, qu’elle prenne le contre-pied de ce qu’elle vivait actuellement. Il fallait savoir doser.

- Mais le regard extérieur ne doit pas prendre la décision définitive. Tu sais ce qui est bon pour toi Lucy. Tu es capable de choisir, même si ce n’est pas facile. Même si ça implique de s’opposer. Même si parfois, cela peut blesser.


Il lui prit la main, la serrant dans la sienne comme pour lui insuffler un peu de courage.

- Je suis sûre qu’en toi, tu as le courage nécessaire pour vivre la vie dont tu rêves ma puce.

Il lui adressa un sourire, puis fit un mouvement de tête vers le lac. Il lâcha sa main, ébouriffa avec tendresse ces cheveux puis retourna à sa canne à pêche :

- Allez hop, le poisson ne va pas s’attraper tout seul !

Elle était hors du bunker, loin des tensions intestines qui l’habitait. Elle pouvait juste profiter. La pêche aidait à remettre ces pensées dans l’ordre mais aidait aussi à se vider la tête. Ils allaient profiter de cette matinée, parce qu’aujourd’hui était une belle journée.
Béryl Brambasi
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Lucy VincentÉlectron libre
Lun 16 Nov - 3:07
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La famille




C’est à toi de trouver l’équilibre Lucy. On vit tous en équilibre. Nos actions, nos choix, nos envies… On ne peut pas tout réaliser, on ne peut pas toujours choisir le mieux pour tout le monde. Parfois, les regards extérieurs nous aident à voir le bon et le moins bon de nos choix, ils peuvent aider à savoir si on se trompe sur un sujet. Ils peuvent aider à comprendre certaines choses ou en découvrir d’autres. Il ne faut pas forcément rejeter en bloc ce que les autres apportent. Mais le regard extérieur ne doit pas prendre la décision définitive. Tu sais ce qui est bon pour toi Lucy. Tu es capable de choisir, même si ce n’est pas facile. Même si ça implique de s’opposer. Même si parfois, cela peut blesser.

Je l’écoutais presque religieusement, il semblait s’y connaître, mais surtout, il ne semblait pas parler pour me pousser vers une solution ou une autre. Faire selon ce que je pensais être bon pour moi... même si cela pouvait blesser. Je pourrais essayer, peut-être un jour.

Je regardais l’homme aux conseils me prendre la main.

Je suis sûre qu’en toi, tu as le courage nécessaire pour vivre la vie dont tu rêves ma puce.

Tout passait mieux avec des petits surnoms, une petite dose d’affection bien banale, mais dont  tout mon être semblait avoir besoin. Ma puce... la vie dont je rêve, je ne savais pas encore que cela me parlerait des semaines plus tard, que cela ferait un peu plus pencher la balance. La vie dont je rêvais. C’était possible.

Il m’ébouriffa les cheveux, quelques mèches s’écharpèrent de ma tresse. Et le pêcheur était de retour à sa canne. Je souris, avoir une passion c’était très beau, cela le rendait spécial, non sa bienveillance le rendait spécial.

Allez hop, le poisson ne va pas s’attraper tout seul !

Je luis souris, je m’étirais, je voulais permettre à cette sortie de me remplir de joie. Avant de reprendre ma propre canne à pêche je le rejoignais rapidement, je me penchais et lui embrassa la joue.

Merci Beryl!

Puis je retournais à notre tâche, je vérifiais que la ligne était encore placée convenablement avant de me laisser choir sur l’herbe. Un peu plus légère, cela faisait du bien de parler, surtout quand l’autre savait écouter.

Je ne sais pas ce qu’on trouve dans le lacs, mais j’espère bien l’attraper! Je ne veux pas faire honte à mon nouveau professeur.

Je lui fis un chérit sourire avant de reposer mon regard sur la surface de l’eau.

J’aimerais bien revenir ici... je vais revenir ici un jour.

J’avais parlé bas, hors de ma tête, énonçant à haute voix un début de souhait pour l’avenir. Je pouvais y arriver.


Lucy Vincent
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Mer 18 Nov - 11:10
Avant de se remettre à la pêche, la petite protégée de Béryl vient lui embrasser la joue :

Merci Beryl!

Il lui adressa un sourire bienveillant. Il était bon de se sentir soutenu, tout comme il était bon de soutenir les autres. Béryl avait toujours pris plaisir à aider ceux qui l’entouraient du mieux qu’il le pouvait :

- Tu peux compter sur moi ma puce.

Elle retourna à sa canne à pêche, vérifiant avec application que sa ligne était toujours en place. L’infirmier en fit de même. Luc exprima un souhait. Mais plus qu’un souhait, elle semblait décider à faire en sorte d’être heureuse en décidant que ce qu’elle aimerait serait ce qui se produirait :

J’aimerais bien revenir ici... je vais revenir ici un jour.

Elle était comme une page blanche. Il était facile d’y écrire quelque chose, pas étonnant qu’elle ai du mal à se libérer des autres pour faire ces propres choix. Béryl garda dans un coin de sa tête qu’il fallait continuer à l’encourager à s’émanciper mais tout en restant prudent que cela ne joue pas en sa défaveur. Il devait être prudent sur les mots qu’il utilisait avec elle, pour éviter de l’envoyer dans une mauvaise direction. Il savait aussi qu’il serait dur pour elle de se détacher de Donatien, qui était comme un père pour elle, mais qui parfois manquait un peu d’objectivité à son sujet.

Il laissa un silence tranquille envahir l’air, concentré sur sa canne mais aussi sur celle de sa protégée. Il fut le premier à attraper un poisson. Mais c’était un juvénile. Il expliqua donc à Lucy l’importance de le relâcher dans le lac. Même dans leur situation -surtout dans leur situation- il était important de laisser le temps aux poissons de se reproduire au moins une fois avant de les consommer. Il lui donna quelques ordres de grandeur à attendre d’un poisson afin de s’assurer de sa taille.

Il lui expliqua ensuite comment multiplier ces chances de pêcher, en gardant sa ligne en mouvement, en la ramenant régulièrement et la relançant régulièrement. Bien plus attractive pour les poissons que la pêche à la ligne morte qu’ils pratiquaient depuis tout à l’heure, c’était une méthode plus technique, où il fallait bien maitriser son mouvement. Il lui expliquait qu’elle pouvait tenter grâce à cela, de pêcher à différentes profondeurs. Et alors qu’il lui expliquait tout cela, ce fut au tour de Lucy de voir sa ligne se tendre…

Béryl croisa les doigts que le bois qu’il avait taillé pour sa canne soit assez souple mais rigide pour supporter le poids du poisson, comme il l’avait espéré en le choisissant. Elle ramena sur le bord du lac son premier poisson. Une tanche. Suffisamment grande pour qu’ils puissent la ramener au bunker. Béryl eut un grand sourire, fier de son élève. Ils étaient sûr de ramener du poisson au bunker, et c’était Lucy qui avait pêché le premier.
Béryl Brambasi
Image : Sortie de pêche avec tonton pv Béryl  Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
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